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Votez Minah !

Minah
[Août 1466]

Maintenant que le clan Montjoye avait installé ses pénates en Artois, ses membres avaient estimé qu'il était temps de s'investir dans le comté. Et quoi de mieux pour commencer que de participer aux municipales ? Minah s'était tout de suite proposée, sous les regards dubitatifs de Perceval et Anaïs, les deux rousses de la mesnie.
Anaïs avait rétorqué qu'elle n'aurait pas le droit de piquer dans les caisses, ce qui selon la manchote enlevait beaucoup de l'intérêt de l'affaire, en fin de compte. Perceval, quant à elle, n'avait presque pas fait la tronche (ce que son aînée avait interprété comme un enthousiasme débordant, connaissant la bestiole). Elle jugeait probablement que personne de sain d'esprit n'irait voter pour sa sœur adoptive, ivrogne, analphabète aussi débile que bourrin, qui se prenait pour la Sainte Patronne des Bestioles Crevées par dessus le marché.

Et bien il était temps de jauger la santé mentale des cambraisiens !

Minah avait fait tirer son temple à roulettes sur la place de la ville.
C'était une roulotte pyramidale, qui heurtait l’œil par sa masse imposante et son esthétique du plus mauvais goût. Elle croulait de statues de bois représentant des animaux morts à divers stades de décomposition et, sur l'avant, trônait un grand marchepied flanqué de deux braseros d'où s'élevaient des fumées vertes et jaunes, chef-d’œuvre de l'esprit génial du magi-menuisier Arnauld, concepteur de la chose.
La manchote était perchée (dans tous les sens du terme) sur le marchepied, triomphale, son hibou mort en guise de couvre-chef.


Cambraisiens, cambraisiennes ! Gueula-t-elle tandis que quelques badauds décampaient prudemment devant l'engin monstrueux. Vous v'dites sûr'ment « c'qui celle-là, j'la connais point ? ». Chuis Minah Lebergier d'Montjoye, Banneret Hibouté d'Arlon, vétéran d'la Bataille du Grand Khan et Sainte Patronne des Bestioles Crevées !

Elle reprit son souffle, parce que cette partie des présentations était toujours longue à dire d'une traite.

Votez pour moi aux élections d'la mairie et j'vous promets d'la gloire pis d'jamais s'ennuyer pis d'vous payer plein d'coups à boire !

Petite courbette, tant pour saluer son public que pour éviter d'éventuels cailloux. La force de l'habitude.
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Modo au Challenge RP !
Perceval_aelis
Août ! Le plein cagnard !
Perceval est là, soutien muet de sa frangine, solidarité sororale avant tout.
Dans le fond, elle espérait surtout qu'une bonne âme lui cramerait cette abomination de temple à roulette.
Hérésie que ce machin là !

Minouche gueule, pour ameuter le populaire, Perceval ne fait - presque - pas la gueule.
Tout va bien dans le meilleur des mondes.
Pour un peu, elle pourrait presque sourire, non on déconne, c'est Perceval cômême.
Laconique, notre bestiole lance entre deux braillées.

" T'vu ? L'aut' mich'tonne, s'contente d'payer un crieur... toi, au moins t'fais ta campagne. "

Bien qu'elle n'ait guère l'envie de voir sa soeurette d'amour au plus haut sommet de la politique de la ville, son double vote a été pour elle.
Plutôt crever que de deux donner ses voix à l'Artésienne. La VRAIE.
Genre quoi, c'est tatoué sur sa fesse ?

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Huguenote.
Carensa.


Août..

Alors que les Cambraisiens se terrent dans leur tanière, seuls les Irréductibles du Clan d'Arlon sortent pour faire tinter les chopes de bière, chanter la gloire des vices et vertus.

Drôle de mélange dans cette "famille" recomposée, qui tente tant bien que mal de se faire un nid au sein de Cambrai, qui ne semble pas accepter leur présence.

Grand bien leur fasse, le Clan d'Arlon n'est pas là pour plaire mais bien pour se développer et leur installation n'est que le début.

Où chaque maire sensé y verrait là un atout pour son village, celui de Cambrai n'y voit que des "étrangers".

Là n'est rien. Chacun des membres s'est installé, achetant champs et échoppes, tenant à faire prospérer cette ville comme elle le mérite.

La rousse n'y a pas échappée et pourtant ses écus longuement gagnés, elle aurait pu les investir dans un bateau parcourant les mers. Le Grand Amédée a dit, la petite Carrie a fait. Boulanger, faire pousser du maïs, investir, elle n'a pas regardé à la dépense et pourtant ce matin là en regardant le marché alors qu'elle avait elle même déposé des miches de pain à 5.50 écus, elle remarque la présence de miches à 5.40 écus..

Petit achat, il s'agit là de Madame le Maire qui vend sa production. A t'elle des prix particuliers quant à la farine et au bois où bien se contente t'elle de ce salaire par solidarité ? parcequ'en tirant au maximum et en achetant parfois la farine à 12.50 écus, le plus souvent à 13 écus, en vendant à 5.40 écus, elle a un salaire de 19 écus. Honnêtement pourquoi se faire chier à avoir une échoppe d'autant qu'à partir de maintenant elle va devoir payer des impôts (impôt qui lui ont été offerts pour son premier mois d'installation).

Est-il besoin de parler du maïs qu'elle vendait à 2,80 écus et que Madame le Maire lui disait racheter à ce prix et qu'elle n'a toujours pas vendu ?

Bien évidemment quand on est Maire et Commissaire au Commerce, il est ici le problème, ça s'appelle être Juge et Partie et ça ne peut pas fonctionner, d'autant que si l'on veut être un bon Commissaire au Commerce, cela demande du temps et de l'énergie et pareil pour être un maire actif.. Actif, sous entendons, qui vient de temps en à autre en taverne et vient à la rencontre de ses villageois. N'y a t'il pas là un souci avec le double emploi de Madame le Maire ? ça ne semble ..poser souci à personne, sauf peut être à notre rousse.

D'ici quelques semaines ou mois, le Clan devrait s'autosuffire à lui même. C'était loin d'être le but, mais à bien y réfléchir ça le sera surement.

Alors oui, la rousse n'est pas patiente et c'est ainsi qu'elle retire tout du marché, maïs, pains, couteaux, carcasses et j'en passe. Tout est enfermé dans les granges et si Cambrai ne veut pas de ses productions, alors elle ira voir les autres villes, même si il lui faut pour ça tracter avec les voisins d'à coté.

Toute à sa réflexion et passablement agacée elle rejoignait la halle

- 'Jour les filles, c'est quoi cette histoire de VRAIE cambrésienne ? faut il être né ici pour l'être ? c'est nouveau ça non ? ma fille est née à l'Abbaye, ça compte dit ? Au fait j'ai tout retiré mes marchandises du marché, si vous avez besoin de quelque chose, faites signe, je vous les ferais livrer.


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Trierarquator
Trierarquator qui tenait son stand non loin s'approcha timidement pour intervenir, les vêtements couvert de farine comme toujours ou presque.

Pardonnez-moi de vous importuner mais je n'ai pu m'empêcher d'ouïr votre conversation. Voilà plusieurs jours que je cherche votre étal au marché afin de continuer mes achats de mais. S'il vous en reste qui ne serait pas réservé, c'est bien volontiers que je l’acquerrais.
Ce serait un échange de bon procédé avec toute la farine que vous m'achetez.


Il restait à distance respectueuse du groupe, à moins qu'il s'agisse d'une distance de sécurité avec le temple roulotte et ses braseros fumeux.
Minah
À brailler, Minah avait fini par rameuter un peu de monde, dont ses deuxième et troisième rousses préférées (la première ayant clamsé dans une cave parisienne en se faisant taper dessus par un duc de Bretagne). La manchote se sentit soulagée : ces deux-là ne jetaient pas de cailloux et, si elles étaient occupées à râler, ce n'était pas contre elle. Pour une fois.

Elle avisa l'homme qui les interpellait, un peu en retrait, et le salua d'un geste du moignon.


V'nez don' causer d'plus près, on est là pour ça ! Apapeur, on mord pas !

Première promesse électorale mensongère. Minah était un peu esquintée du râtelier, mais il valait mieux ne pas songer à toutes les maladies que vous risqueriez de choper si elle vous plantait ses chicots pourris dans le gras du bras. Qu'importe. Elle n'avait pas d'intentions belliqueuses pour l'heure.

Du maïs, t'dis ?

Comme elle-même se contentait de cultiver quelques légumes au milieu du chanvre à sa mémé Glaviotte, elle se tourna vers les rousses, attendant une réponse de leur part.
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Modo au Challenge RP !
Trierarquator
Trierarquator circonspect, se rapprocha prudemment à l'invitation sans quitter des yeux la manchote et plus spécifiquement son couvre chef emplumé dans lequel il n'avait pas encore reconnu un grand-duc.

Du maïs en effet. J'ai déjà un faux con chez moi et pas de place pour une dinde, sans quoi je n'aurais pas manqué de venir visiter votre étal au marché.
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