Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] D'un trait d'union.

Axelle
Les frimas de l'hiver piquaient déjà bien la bouche et le bout des doigts en cette mi-novembre. Une période humide que la manouche n'aimait pas, préférant la sincérité d'un soleil écrasant ou la glace figeant tout sur son passage. Mais ce petit crachin gris et ce vent sournois, la gitane les avaient en horreur. Son humeur s'en ressentait jour après jour, mais pourtant, ce matin-là, en repliant ses jambes sous elle sur une des causeuses du salon ouateux du salon de l'Aphrodite, une expression ambiguë flottait sur son visage, navigant entre douce nostalgie, délicate tristesse et calme serein.

Une fois de plus, comme une tradition qui s'accrochait à leurs doigts, le moment était venu de savoir si cette année, l'Aphrodite se parerait des couleurs de Noël pour ce grand bal qui, plusieurs années durant, avait su attirer les plus beaux noms de France.

Au plus profond d'elle, la manouche avait déjà la réponse, mais il était trop bon de retrouver pour quelques heures le Renard pour renoncer au rendez-vous annuel. La disparition d'Alphonse aurait pu les éloigner l'un de l'autre, emportés chacun par le tourbillon de leur vie respective. Il n'en avait rien été. Sans jamais se l'avouer, la blessure, l'incompréhension, la tristesse devaient être jumelles et sans l'avoir jamais voulu, calculé ou même prévu, enchevêtraient les fils d'un trait d'union délicat et réconfortant, nouant le passé au présent.
Sabaude
De l'abîme de la disparition du comptable, des tentacules éthérés s'étaient enchevêtrés aux membres du jeune Vicomte.Ronces impalpables parties à l'assaut de son être, prêtes à l'étouffer, à griffer son cœur et à le laisser exsangue.
Jamais absence n'avait autant grevé son corps et son âme. Lui le Renard avait cru se perdre dans les bois obscures du chagrin. Puis de l'abandon était né l'espoir, celui de le revoir un jour, de ne pas le décevoir à se laisser ainsi mourir à petit feu, celui de prendre la vie par la main sans courber l'échine et pleurer des grains de sable venus heurter l'œil.

Axelle et Antoine étaient à leur insu devenus l'ancre d'un navire à bord duquel il prenait plaisir à monter pour voguer loin des côtes parfois escarpées de leur quotidien et préoccupations.Un voyage vers une contrée où nul autre ne pouvait accoster.

Aux cieux noirs de la gitane il se penche pour présenter la terre de ses prunelles. Il peut sentir la chaleur de sa respiration légère se mêler à la sienne.


Bonjour Axelle.


Les mots sont suspendus entre eux tandis qu'il scrute les traits du visage féminin. Elle l'épouse et mère, lui l'amant, réunis sur un tableau dont ils ont exclu toutes ombres, autour de cet homme qu'ils se partageaient sans en éprouver de reproches, en toute simplicité.
Sur un sourire, Messey dépose un baiser sur la joue halée puis prend place sur la causeuse au côté de la Casas.

Le bal de Noël, donc... finit-il par rompre le silence, ses mains à l'assaut d'une des siennes pour jouer avec ses doigts, geste autant enfantin qu'amical.

Sais-tu comment cela va finir ? Toi et moi à danser dans cette pièce tels deux enfants envoûtés par quelques esprits des bois
.

Sur un clin d'oeil il délaisse la senestre captive.


Comment allez-vous, toi et l'enfant ? Quel âge-a-t-il maintenant ?
_________________
Axelle
La joue brune se tendit au velours du baiser, comme l'aurait fait celle d'une enfant sage, laissant un sourire doux ourler ses lèvres.

Bonjour mon cher Renard. Tu as certainement raison, nous danserions comme deux enfants perdus. Le regard noir glissa pensif sur le salon encore vide, dont les velours jouaient paresseusement avec les timides rayons de soleil. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de croire que nous serions magnifiques. Un petite rire tendre ponctua sa phrase alors qu'elle revenait cueillir les prunelles terre.

Il était étrange de constater à quel point elle se sentait calme et sereine en sa présence. Peut-être car il était le seul à pouvoir s'aventurer sur le délicat sujet du Chat sans écoper d'un coup de griffe. Quand Alphonse avait disparu, la colère manouche avait-été plus tranchante que sa lame, furieuse d'avoir été abandonnée. Plus furieuse et désemparée encore qu'Antoine, si petit, si fragile, n'en souffre peut-être encore plus qu'elle. Dès que le nom du flamand surgissait au hasard d'une conversation, elle n'avait cessé de promettre gifles et mots acerbes, se réfugiant derrière la blessure et la détresse de son fils pour étouffer la sienne. Trop fière pour avouer la blessure, la colère longtemps avait été un abris parfait. Mais toute colère avait une fin, et celle de la manouche se délayant, la Casas n'avait alors que pu contempler la vérité. Alphonse lui manquait. Terriblement. Et malgré elle, elle savait qu'elle pourrait entasser dans sa vie tous les amants, tous les amis qu'elle voudrait, rien ni personne, jamais, ne pourrait combler le vide qu'il avait laissé dans son sillage.
Cette fêlure, seul Sabaude était autorisé à la regarder dans toute sa vérité. Pour les autres, elle n'existait même pas. Et pourtant.


Antoine va sur ses trois ans. Il va bien. Il va mieux. Mais je refuse encore de lui présenter les hommes qui peuvent entrer dans ma vie, de crainte qu'il ne s'attache et ne tombe à nouveau. Il est trop petit pour ça. Un sourire attendri se faufila à sa bouche alors que le regard pensif se perdait sur une tenture agitée par un courant d'air comme si un fantôme s'invitait à leur conversation. Il lui ressemble tant.

Puis secouant la tête, comme pour sortir de limbes trop douces ou trop douloureuses, tâchant de reprendre une mine espiègle en déposant légèrement sa main sur celle du Renard.

Mais toi, parle moi de toi. Tu te fais si cher depuis les hautes responsabilités que tu portes. Et cette petite fille, dis-moi.
Sabaude
Avant que de parler de lui, il recouvre de sa main libre celle de la Casas venue se poser sur l'autre. Son regard erre alors sur l'écrin de chair, timoré à l'idée d'affronter celui charbonneux de la jeune femme pour découvrir le sien en miroir.

Il me manque, énormément. Parfois il m'arrive de suspendre mon pas dans les rues de la capitale, les narines frémissantes d'un parfum, l'oeil avide d'une silhouette. L'espace d'un instant il me semble l’apercevoir pour voir disparaître un inconnu dans la foule des passants au gré de mon souffle qui expire toute ma déception de n'avoir touché du doigt qu'un fantôme . J'ai cru, au début, disparaître moi-même, m'effacer de ce monde pour m'évanouir à mon tour. Puis un beau jour on se heurte à un mur, celui qui rappelle à tous les nerfs de ce corps malmené par les nuits agitées et les repas oubliés, qu'il n'est pas encore venu le temps d'être désincarné et de porter le cœur en croix. Il ne l'aurait pas souhaité. Un mur où chaque pierre est un visage, une parole, un espoir, une présence.

Le membre gracile est tapoté, lui levé d'un bond gracieux.

Si tu veux bien offrir cette danse à un ami qui regrette de se faire rare, à se partager entre Louvres et Alençon , il y a comme un air de nostalgie qui ne demande qu'à se charger de notes joyeuses.

Messey se fend alors d'une inclination du buste, senestre tendue vers la bohémienne, diamant brute de ce royaume.

Joins tes pas aux miens et je te conterais que j'ai enfin pu tenir ma fille dans mes bras il y a près d'un mois. Si petite, si fragile. Sais-tu que nous l'avons appelée Faüna ?

Sur le jeune visage se dessine un sourire. Le Faune...c'est dans un habit d'être magique des bois que Renard a découvert une facette particluière d'Alphonse, à un bal, son premier à l'Aphrodite. Une soirée qui devait à jamais rester gravée dans son esprit pour être celle où le comptable avait planté la graine. Celle qui avait pris racine dans la terre d'une déviance dont il n'avait pas conscience alors et qu'il lui avait offerte sur un plateau des mois plus tard. Il relève alors les yeux baissés timidement au moment de livrer le prénom de l'enfant.

Axelle, je ne suis pas un grand amoureux des enfants, mais si un jour tu as besoin de lui présenter une figure masculine qu'il pourra considérer comme un ami, un oncle, un parrain.... n’hésites pas à me le dire. Mais dis moi, avant que je ne poursuive, passe-tu toujours tes journées à te soucier de la protection des autres ?

_________________
Axelle
Les mots glissaient de la bouche du Renard, douloureux sans le moindre doute, bien plus que la gitane ne l'aurait cru et un instant ses prunelles s'embrumèrent. Faüna... Comment tout ça avait-il pu arriver ? Soit, la vie avec Alphonse, le Faune, n'avait jamais été simple. À fleur de peau, sensible à l'extrême quant aux yeux de tous, tout semblait glisser sur ses épaules sans pouvoir l'atteindre. Et pourtant. Pourtant. Étienne était-il vraiment à l'origine de tout ce mal ? Ou bien était-ce eux, aujourd'hui réunis dans ce grand salon vide, qui n'avaient pas su ? Qui n'avaient pas donné assez, ou qui tout au contraire, avaient donné bien trop ? Il était bien plus facile, bien plus gentil, bien plus rassurant de croire que tout était la faute du Griffé qui n'avait pas compris à quel point il avait tenu entre ses mains un cœur palpitant sur lequel il exerçait toute sa puissance. Pourtant, pourtant, le Vairon lui avait promis ce jour-là et, idiote qu'elle avait été, elle avait cédé à la facilité de le croire.[/i]

« Ne t’inquiète pas Axelle. Il ne souffrira pas. Je serai toujours le premier à me porter à son chevet. » *


La colère reflua en elle, plus pure et claire encore qu'en ce jour où le Griffé lui avait montré son vrai visage. Un visage possessif, jaloux et menaçant. Un visage détestable. Un visage qu'elle aurait dû alors reconnaître pour ce qu'il était. Faux. Cruel. Vengeur. Meurtrier. Une colère qu'elle masqua sous le voile de ses paupières pour en ravaler l’amertume, comme elle le pouvait. Colère inutile, car quand bien même aurait-elle eu le courage d'avouer à Alphonse ce qu'elle pensait de cet homme, jamais le Chat n'aurait accepté d'entendre le moindre mot. Tout au contraire, il y avait même fort à parier qu'il l'aurait chassé de sa vie. Pourtant, quelque part entre ses tempes de manouche, la question demeurait. Aurait-elle pu le sauver, ce père, cet ami si cher, trop cher, si elle avait été moins lâche ?


Sur une profonde inspiration, elle rouvrit les yeux et d'une voix pale murmura.
C'est un magnifique prénom. Il aurait aimé. Elle ne voulait pas en dire davantage, prenant la pleine mesure de l'aveu du Renard pour ne pas risquer de le mettre dans l'embarras par trop de mots quand finalement, l'un et l'autre savait déjà tellement tout de cette peine partagée. D'ailleurs, avec cette espièglerie qui le caractérisait tant, en relevant les yeux, un fin sourire glissa à la bouche manouche en découvrant son cavalier d'un soir l'attendre patiemment d'une main tendue. La paume brune et légère se posa dans la dextre du Vicomte, alors qu'il tenait la promesse faite sous les vitraux de Saint-Germain-en-Laye. J'aimerais beaucoup, oui. Antoine en as besoin je crois, et moi aussi. Et toi seul est capable de... Les mots s'étouffèrent dans sa bouche alors qu'elle se leva avec lenteur déposant sa main libre sur l'arrondi de l'épaule du Goupil. Les pas auraient dû s’enchaîner, mais le regard noir s'assombrit d'une inquiétude neuve.

Es-tu en danger ?


* extrait du rp : Souviens-toi et Retrouve-moi.
http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=18962
Sabaude
En danger, lui ?
Il y a des regards sous lesquelles les mots prennent des chemins qui serpentent à travers les ombres d'un esprit qui se refuse à certaines perspectives par insouciance, suffisance ou trop grande confiance en soi. Ses lèvres restent scellées au lieu de s'étendre en un sourire rassurant.


Je ne sais, pas, Axelle,
avoue-t-il enfin. Qui pourrait en vouloir au Renard ? Poursuit-il avec plus de conviction et de gaieté dans la voix, ses épaules haussées et abaissées.

Sa main glisse le long du bras de la gitane, attrape son poignet et sur un clin d'oeil il l’entraîne à sa suite dans une course un peu folle autour des éléments du décor de la pièce.

Nous vois-tu poursuivis ? Qui pourrait en vouloir à ma vie ? Grâce à un certain comptable flamand les prétendants, amants et époux n'ont plus à craindre que je ne leur croque une poule ou deux.

Il s'arrête soudainement et d'un geste souple enroule les membres de la Casas autour de lui.

Voyons. Un peu de tenue !
Un baiser espiègle est déposé sur le nez mutin et sur un haussement de sourcils il invite la jeune femme à poursuivre et à prendre l'initiative des mouvements.

Fais-nous voyager vers tes racines ! Et ne crains pas pour ma vie. Il est rare que je me déplace sans gardes, même si je doute qu'un régnant ou un accusé mécontent de la justice rendue viennent à vouloir me saigner. Quant au seul dans le corps duquel je plongerais volontiers ma lame, il est loin, aveugle, manchot et a certainement bien d'autres chats à fouetter. Je ne te posais la question que dans le but de savoir si tu t'étais décidé à une vie plus calme.

Le jeune vicomte sait au fond de lui que la bohémienne n'est pas taillée pour les salons, les travaux de broderie, l'attente d'un mari aimant devant l'âtre d'une somptueuse demeure dans laquelle s'écoule l'ennui des jours paisibles et mornes. Quoique.... Sa langue passe sur ses lèvres, ses traits se font l’écho de sa taquine curiosité.


As-tu fait entrer dans ta vie un homme susceptible de graver un sourire sur ton beau visage ?
_________________
Axelle
Main légère déposée à l'épaule amie, le regard sombre n'en finissait pas de scruter cette bouche qui refusait de sourire bien plus que la gitane n'entendait les mots qui s'en échappaient. Qui aurait pu en vouloir au Renard ? La question méritait-elle seulement une réponse quand la rancœur de l'un ou de l'autre pouvait s'abattre sur vos épaules en un claquement de doigt, prenant même parfois des proportions qui, si elles ne briseraient pas, laissaient sans voix face à la noirceur imbécile que l'âme humaine vomissait quelquefois ? Mais point le temps de s’appesantir que, déjà, les pas des danseurs s'envolaient. Presque enfantins. Délicieusement joyeux. Follement inconscients. La pesanteur n'avait pas droit de parole en cet instant où, chaque geste, chaque mot, était étudié pour lui couper l'herbe sous le pied. Légèreté assumée et voulue quand il n'y avait pourtant rien de léger, sauf leurs silhouettes virevoltantes comme celles de deux enfants un peu perdus s'accrochant l'un à l'autre pour oser regarder la vérité. Et quand les pas se figèrent, la manouche se fit poupée, les bras enlacés autour du Goupil et le museau plissé d'amusement sous la piqûre espiègle du baiser.

Oui, laisse donc le privilège de voler les poules à la gitane que je suis. Si nulle surprise ne marqua les traits de son visage, elle hocha la tête à l'aveu quand jamais, ni à l'un, ni à l'autre, elle n'avait posé la moindre question sur la relation que Chat et Goupil avaient bien pu nourrir. Un sourire glissa au coin de sa bouche et se haussant sur la pointe des pieds, comme pour couvrir une vérité secrète d'une autre, pourtant sans grand mystère, susurra à l'oreille ronde du Vicomte. Je ne serai jamais ni calme ni sage. Certainement pour cela qu'il n'y a, dans ma vie, aucun homme pour me faire sourire quand ils me font plutôt pleurer.

Mais rien ne devait durer en ce salon luxueux, cocon d'un tête-à-tête aussi rare que précieux. Aussi se recula-t-elle d'un pas observant pensivement Sabaude. Vers mes racines dis-tu ? D'une main douce, les doigts bruns se posèrent sur le fil tendu de la mâchoire renarde pour la remonter. Ton menton, toujours, doit être fier et haut. Les pas manouches s'agitèrent pour se glisser dans le dos de l'élève d'un moment, et tirant doucement les épaules de celui-ci vers l'arrière... Les épaules basses jusqu'à ce que cela tire dans ton cou. Ton buste toujours bombé, comme si tu voulais dévorer le monde. D'une main docte elle tapota la cuisse mâle. Pas de sautillements, tes pieds doivent s'ancrer dans le sol et le frapper. Tes gestes doivent être secs et vifs. Tu es l'Hombre. Misogyne et sulfureux. La main glissa sur les côtes apprenties alors qu'elle revint se placer face à lui, le regard plongé dans le sien. Ton visage doit être sévère, hautain, cruel. Presque méprisant. Un sourire attendri glissa à sa bouche alors que la paume de sa main se déposait sur la joue du Renard en une douce caresse. Tout ce que tu n'es pas...
Sabaude
C'est en élève de danse attentif qu'il se pose entre les mains de son amie, se prêtant au jeu de la posture mené par une bohémienne bien décidée à le faire paraître plus animal qu'il ne l'est.

Dis moi, essayerais tu de me faire ressembler à un coq couvant fièrement la basse-cour de son œil rond ou à un taureau de parade ?

Ses traits étirés en un fin sourire espiègle trahissent sa disposition à se fondre dans la peau de cet homme décrit avec feu.

Misogyne je sais faire, mais seulement pour titiller quelques caractères rigides de donzelles froides comme la glace. Sulfureux, tu vas devoir me croire sur parole. Il gonfle alors un peu plus le torse et hausse les sourcils en une parodie de bourreau des cœurs. Hautain je ne sais pas, que cela soit dans son sens premier que dans son extension. Je dirais que non, un renard ne saurait l'être, sauf à en jouer pour avoir sa proie.

A l’évanouissement de la caresse sur sa joue, il quitte le costume de la volaille et du bovin pour enfiler celui de félin aux mouvements souples et fluides afin de se glisser dans son dos, une main contre son ventre, l'autre sur une épaule. Menton dans la chevelure d'ébène, son regard se perd dans le vague tandis qu'il les berce en bougeant lentement son torse de gauche et de droite tel une barque dans les eaux calmes d'un lac.

Tout ce que je ne suis pas ,oui... Je ne prends pas, on me cueille... Souffle-t-il contre son visage, admettant tout haut ou presque ce que tout bas il n'a pu accepter qu'avec le temps . Son membre perché descend le long du bras fin de la Casas pour entremêler leurs doigts. Mais toi, quelle est ton excuse pour que tous ces hommes te fassent pleurer ?
_________________
Axelle
Sourire flottant aux lèvres paisibles de la manouche sous les mots glissant de la bouche du goupil, elle se laissait doucement bercer, reléguant au loin cette arrogance piquante dont elle se maquillait souvent, hérisson à ses heures, pour profiter sans la moindre retenue de cette pause d'une douceur et rare, et précieuse, et bienfaisante. Douceur qui s'installait et s'acceptait avec un naturel plein, sans éveiller la moindre résistance, le moindre questionnement, la moindre ambivalence. Comme un héritage posé là par un Chat, patientant tranquillement jusqu'à sa découverte.

Les doigts bruns se resserrent sur la main nobiliaire pour d'un geste souple, l'entraîner au-dessus de leurs têtes aux mèches entremêlées. Et elle tourna sur elle-même, la manouche, accrochée du bout des doigts à la main de Sabaude, laissant le rouge de son jupon s'évader.


On me prend. Je voudrais être cueillie. Tout doucement. Alors je butine, je virevolte, je danse, je papillonne et... Je tombe
. Arrêtant là le manège avant que la tête ne lui tourne de trop, sa main glissa le long du bras de son délicat cavalier jusqu'à se perdre à la nuque mâle, pour cacher ses doigts à l'ombre des mèches sombres. Se tendant sur la pointe des pieds, tempe contre tempe en une caresse de félins paresseux, à l'oreille ronde de Sabaude elle murmura.

Existe-t-il une main assez habile, assez légère, assez délicate pour te cueillir ?
Sabaude
Sous le charme bohémien le salon est devenu champs de blé tendre où le coquelicot et le bleuet s'effleurent et s'enlacent au grès d'un doux vent tiède. Pétale à pétale, tige à tige, les enfants de Mère nature jouent et s'apprivoisent sous la caresse du regard d'un être invisible.

Un papillon ne devrait jamais tomber, belle Axelle. Il est touches de couleurs au ciel de nos vies, battement d'ailes soulevant nos cils, délicatesse souveraine de la brutalité. Ce chant de chute est à mes oreilles notes de tristesse.

Celle qui fut l'épouse du Chat est à ses yeux un petit torrent indompté que nul ne doit détourner ou tarir. La gitane doit pour lui être ballade et non mélopée. La main dissimulée par la cascade d'ébène glisse le long de l'échine et ceint une taille fine tandis que l'autre d'un doigt remonte un menton décidé pour offrir aux lèvres de Renard celles de la Casas. Un baiser chaste, le seul qu'ils puissent se permettre. La joue mâle vient épouser la joue femelle et d'une bouche volontaire coule vers l'oreille un avertissement.

Veille à toujours t’élever dans le calme ou la tempête où je viendrais te faire voler parmi les oiseaux d'un bon coup de pied au derrière, aussi appétissant soit-il.

Il souffle une mèche trop curieuse de leurs murmures et déroule leurs corps jusqu'à ne retenir sa partenaire que part quelques phalanges. La contemplation de l'une se mêle aux palpitations pour l'autre, les prunelles en passerelles des émotions et pensées.

Cueilli, je le suis. La main a su être habile, très. Mais je ne parlerais pas de délicatesse, se met-il à rire.

Il se tait ensuite sur le sujet, s'il a confiance en Axelle, il ne lui appartient toutefois pas d'en dire plus.
Ses doigts deviennent serres limées pour retenir sans blesser celles de la manouche, et bras tendus, il les faits décrire un cercle, qui s'il se déchire, les fera chanceler sur plusieurs pas vers l'arrière.


Imaginons que je sois à la solde de Dame Rose qui a succédé à Dame Violette, une marieuse réputée. Qu'écrirais-tu comme qualités et peut-être défauts, pour ton cueilleur ?
_________________
Axelle
Les esprits poètes n'avaient jamais trouvé grâce aux yeux de la manouche qui, si elle restait souvent soufflée devant l'habileté de certains à jouer avec les mots pour les faire fleurir d'images explosant en petites touches colorées sous ses paupières closes, quand, le soir, dans l'ombre de la chambre, elle les répétait, elle préférait sans le moindre doute le pragmatisme. Mais le Renard avait un tel naturel pour enrouler ses mots qu'elle aurait pu l'écouter parler de papillons, de ciel, d'ailes ou de cils des heures durant. Surtout pour conclure sur un coup de pied au derrière parmi les oiseaux et leurs longues plumes bigarrées. La rupture fut si inattendue, si éclatante de drôlerie qu'elle ne put retenir le rire clair qui s'engouffra dans sa gorge.

La valse était enivrante, gaie mais profonde et diablement sensuelle. Et si le baiser déposé à sa bouche était chaste, la chaleur qui inonda ses lèvres n'avait rien d'imaginaire. Renard et manouche savaient sans l'ombre d'un doute qu'elle était, et quelle serait toujours, la nature de leur relation. Cependant, la gitane était femme gourmande et le sourire de Sadaude des plus captivants sous ses mains qui glissaient. La Casas savait aussi pertinemment combien il était facile de faire un pas de trop. Et combien les pas de trop s'avéraient souvent destructeurs.

Aussi, cueillant l'aveu avec toute la délicatesse qu'il méritait, le cachant bien précieusement à l'ombre de ses tempes brunes où nul ne viendrait l'importuner, elle s'écarta d'un pas. Puis de deux. Se soustrayant au souffle du Renard avant que ses lubies volages ne vibrent d'envie de vouloir le lui voler d'une tendre revanche. Moins sage. Femme jusqu'aux bouts des ongles. Souris d'un Chat qui lui avait appris à écouter le corps avant la raison, il était des domaines en lesquels il ne fallait pas être trop confiant en ses capacités.

Aussi, se laissa-t-elle tomber sur une causeuse, les mirettes noires navigant pensivement au plafond.
Ce que j'écrirais comme qualités ou défauts de mon cueilleur ? Rien je crois, car avant tout, il devrait me surprendre, me laisser les yeux écarquillés de stupeur. Savoir me faire oublier tout ce que croyais aimer ou détester. Je ne veux pas qu'il courre vers moi, mais m'attende quand je peine à marcher. Je me fiche qu'il soit beau ou laid, jeune ou vieux. Je ne veux pas de mots pleins de miel ou de montagnes de serments, mais je veux qu'il sache me m'attraper par le bras quand je prends la mauvaise route pour me remettre les idées en place. Je veux... Elle s'arrêta soudain plantant son regard sur le Renard. Trop ?
Sabaude
Un éclat de rire à nul autre pareil accueille la description du cueilleur.

Ah Axelle.....

Une fleur est prélevée dans un vase et piquée dans la chevelure brune de la belle gitane qui a cru lui échapper en prenant place sur la causeuse. Au pied de celle-ci il s'assoit alors et s'adosse au meuble, une main posée sur un genou relevé, l'autre glissée d'un pouce à sa ceinture.

Sais-tu que tu viens de me donner là le portrait d'un coquin, d'un vilain, d'un voleur.
Pour sûr ils surprennent, si possible depuis les ombres et dans le dos.
A te délester ou prendre ta vertu ils sauront te faire oublier ce que tu croyais aimer ou détester.
Et sans nul doute ils ne courront pas vers toi mais attendront que tu sois blessée, que tu clopines, belle proie facile.
Quant au beau ou laid, vieux ou beau, ils ne te demanderont pas ton avis.


Au regard plus tôt planté dans le sien il rend la réplique, tête rejetée en arrière et tournée vers le beau visage.

C'est la rencontre inattendue que tu décris là. Celle en laquelle tu ne crois plus mais espère voir venir. Nous pouvons d'ores et déjà éliminer tous les nobles ennuyeux qui semblent tous sortis du même moule, ainsi que le sage non titré, le dévoué apathique, le priapique entiché, le vieux beau, le jeune vieux, la figure paternelle, le tellement sombre et obscure guide qu'il t'égare....

Si tu veux je peux regarder dans les dossiers du Parlement si un gredin aurait le profil.

Difficile pour Renard de ne pas de nouveau être pris de fou-rire. Mais le sérieux revient vite car il sait le sujet important.

Tu trouveras, continue-t-il, revenu à sa hauteur, assis à son côté, l'invitant à se blottir contre lui.

Tu es vive, audacieuse, belle comme le jour, fougueuse, a mille lieues de ces fades, frigides et ennuyeuses donzelles que l'on trouve à tous les coins de rues. Crois en toi. S'il a su voir sous cette tignasse cendrée, d'autres le peuvent aussi.
_________________
Axelle
Les méninges songeuses, paumées dans ce portrait de l'Arlésien – oui, ça fonctionne très bien au masculin aussi – la manouche sursauta à l'éclat de rire du Renard, se demandant, les yeux ronds, ce qu'elle avait encore pu dire comme balourdise pour qu'il s'esclaffe ainsi. Alors, avec attention, elle écouta les explications de ce mystère. Si elle fut soulagée de n'avoir pas dit de bêtise plus grosse qu'elle - ce qui, constat rassurant, demie portion qu'elle était, n'était pas bien difficile - elle ne sut partager la bonne humeur de son ami et força un sourire à sa bouche, tirant douloureusement sur ses joues.

Il avait à la fois tellement raison et tellement tort. Raison oui. Terriblement, quand cette rencontre, elle n'y croyait plus et, au fond d'elle, ne la voulait même plus. Finalement, dès lors qu'elle se montrait sincère avec elle-même, toutes ces histoires de battements de cœur n'étaient que foutaises ou, au mieux, caprice de gamine rêveuse, alors qu'auprès d'elle, à chacun de ses pas, se tenaient, rares mais aussi précieux que la prunelles de ses yeux, des amis qui lui offraient tout ce dont elle avait besoin. Et souvent même bien plus. Alors, à quoi bon vouloir la lune quand elle avait les étoiles ? Et tort aussi, aux yeux de Casas. Plus terriblement tort encore. Non, le fantôme planant en ces lieux ne l'avait jamais regardée. Preuve en était qu'il n'était plus là. Qu'il était parti, de n'avoir, toujours, regardé qu'un autre. Qu'un seul. Qu'un unique. Lentement, elle baissa les yeux, refusant d'avouer cette conviction qui incluait, en toute logique, que le Renard n'avait pas été regardé plus qu'elle. Mais, s'il était une certitude obstinée que la manouche refusait de partager avec Sabaude, c'était bien celle-ci. Pour ne pas faire mal. Pour ne pas laisser dégorger une amertume et une déception qui, bien que ponctuées d'instants de tristesse, restaient accrochées à son crane têtu. Alors laissant ses joues en paix et son sourire retomber, elle secoua la tête à la taquine proposition.


Hum. Je crois que je vais me passer de tes dossiers.

Et impatiente de sortir de cette vilaine parenthèse, l'observa un instant. Lui qui l'avait fait danser. Lui qui l'avait embrasée. Lui qui, à ses pieds, se tordait le cou pour la regarder. Lui qui l'invitait à se blottir entre ses bras, encore. Toute la panoplie nécessaire pour être taquine à son tour. Inclinant doucement la tête, les yeux plantés dans ceux du goupil et sourire de racaille accroché au coin de la bouche, elle laissa couler d'entre ses lèvres carmin.

Mais si tu en dégottes un aussi charmeur que toi, je peux éventuellement y penser plus avant. Mais histoire de combler quelques nuits de-ci de-là seulement, quand il ne pourrait être à ta hauteur. Et de s'engouffrer entre les bras offerts, sourire élargi d'une pointe de provocation bon enfant. De toute façon, ne cherche pas plus loin. Si un jour je me remarie, c'est avec toi. Tu as le profil parfait.

Vive, audacieuse, fougueuse, à mille lieues de ces fades, frigides et ennuyeuses donzelles que l'on trouve à tous les coins de rues dis-tu? Allez Renard, montre-moi comment tu te débrouilles avec ça maintenant !
Sabaude
Le mariage de la bohémienne et du Renard aurait tout d'un spectacle de rue s'il devait voir le jour. Habiles marionnettistes, leur prestation charmerait les badauds, réchaufferait les cœurs et tromperait les curieux.

Sous ses doigts glissent l’étoffe et les reliefs d'une échine courbée d'un abandon de la jeune femme entre ses bras. Le geste accompagne ses pensées, car un remariage, il y a déjà songé. Mais.... le projet de couvrir sa déviance à peine éclose du voile raffiné d'une union sous le regard du Très Haut s'est envolé au gré des vents de ses envies et besoins.

Décidé à prendre à son propre piège celle qui a vite oublié qu'il n'est pas né de la dernière pluie, le jeune noble, tout à distiller des caresses aux traînées épaisses et soyeuses de boucles brunes, vient à entrer dans la ronde d'un jeu d'amis.


Et toi tu serais une épouse parfaite avec ce feu et ce corps généreux. Je pourrai te faire un enfant par année jusqu'à ce que tu ne puisses plus enfanter. Nous aurions une douzaine de rejetons avec ton caractère et le mien, à nous couvrir de leurs doléances quand tu trouveras un peu de temps entre deux travaux d'aiguilles et jeux de cartes dans des petits salons où des dames glousseraient les derniers potins de Paris et du Royaume. Car ma Dame Renard devra paraître, se fondre dans le moule de la bienséance. Tu ne manqueras de rien, même quand je serais parti des mois de par les routes, à visiter, à me détendre, à travailler pour la Couronne. Qu'en dis-tu ?

Il la renverse sur la banquette et effleure ses courbes, de la hanche à la naissance de l'épaule, son regard lié au sien, un large sourire en travers de son visage..

J'ai le profil de mon patronyme, fuyant dès qu'il s'agit de femmes et de mariage. Si j'étais cet homme, ma belle amie, je te ferais mienne en l'instant jusqu'à ce que le monde autour de nous n'existe plus qu'à travers toi et moi.

De son index il lui relève le menton fier et dépose un baiser au coin de ses lèvres.

Foi de Sabaude je te prédis un beau mariage d'ici une année avec un charmant qui saura te faire princesse en toutes occasions.
_________________
Axelle
Le moins que l'on puisse dire était qu'entre plaisanteries et douces câlineries, la manouche ronronnait de plaisir. Comme quoi, elle n'était finalement pas si exigeante, ni même si sulfureuse que sa réputation le laissait penser. Les yeux vaporeux comme une chatte ensommeillée, au baiser piqué au coin de ses lèvres, elle s'étira paresseusement. Sabaude jouait avec le feu, tout en sachant pertinemment que la gitane, pourtant, ne sortirait jamais les griffes avec lui. Cependant, désireuse de prolonger encore un peu le moment aussi délicieux qu'insouciant, elle arrondit sa bouche d'une moue faussement contrite.

Cruel que tu es. Tu me décris la vie à laquelle j'aspire, jusqu'au moindre détail, me prédisant déjà des bleus au bout des doigts de trop de broderies avant de saccager mes hanche d'ardeur, pour m'en priver dans la seconde qui suit. Tu n'es pas seulement Renard, te voici à présent fauve féroce.

Ne tenant plus la mascarade, un rire clair s'échappa de ses lèvres alors que d'un bon souple, elle se redressait, se perchant sur ses genoux, les lèvres assez proches du rusé museau pour y déposer un baiser pointu. Pourtant, à l'heure où Sabaude s'était pleinement dévoilé sur ses intentions, il fallait à la manouche, à son tour, être toute aussi franche et honnête. Peignant sur son visage un sérieux tout orné de tendresse, d'une voix basse, elle égraina avec la lenteur des aveux.

Sabaude, de prince charmant et de grand mariage, à te dire tout le vrai, je n'en veux plus. Je suis lasse de toutes ces chimères amoureuses qui font plus de mal que de bien. Par deux fois, j'ai trouvé ce charmant que tu me promets. Par deux fois, je l'ai perdu. Et crois bien que je ferrai mentir l'adage qui affirme pas deux sans trois. J'ai le cœur usé et trouve bien plus de joie en l'amitié. Quant au plaisir... Un sourire mutin ourla sa bouche. Tu n'as guère à t'inquiéter pour moi sur ce point. Elle se redressa encore, prenant un air bien plus grave et, prenant la main de son ami dans sienne, ses mirettes noires profondément accrochées aux siennes. Prends garde à ne pas te perdre dans trop de secrets. Être caché tel un oiseau précieux enivre les sens et l'esprit les premiers mois, mais brise au fil du temps. Crois-moi. Nul, et surtout pas toi, ne mérite d'être caché au-delà de ce que la prudence impose.
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)