Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Entrevue nocturne

Sabaude
Citation:
Envoûtante Axelle,

J'ai à te voir et te revoir pour mieux parler de ces choses là, celles sur l'instant qui je l'espère attisent ta curiosité, froncent tes sourcils insolents, pictent tes grands yeux noirs d'éclats scintillants.

Puissent tes activités te permettre de me retrouver là où nous nous sommes quittés la dernière fois. Je t'attendrai à la pleine lune prochaine, à une table de cette Joueuse où les dès ont cessé de rouler et les cartes de s'abattre sur les tables et les poitrines des courtisanes porte-bonheur.

Ton ami le Renard




Tel était le mot rédigé par le Duc de Messey sous le regard d'un homme de main affairé à rien pour une fois, le long corps sec et musculeux rendu raide de l'attente.


Va trouver la Casas et remets-lui ceci, l'avait-il enjoint sitôt l'encre séchée et le document plié en quatre. Si elle doute et pose des questions, rassure-la et dis-lui que tu ne sais rien de mes intentions. Un peu de mystère a bien sa place à Paris, surtout avec notre gitane ! J'ai choisi la Joueuse à dessein, l'indice lui confirmera qu'il s'agit bien de moi et pas d'une imposture.


Au soir venu, Séléné aussi ronde au ciel que le ventre d'une femme enceinte, le Pacte d'Orphée le livre par les jardins, après quelques godets partagés avec son invité, au cœur de l'Aphrodite. L'imposante et sombre silhouette sur ses talons, il les mène avec assurance, n'hésitant sur aucune porte à franchir ou couloir à arpenter, conscient de livrer ainsi une part de son passé à qui saura observer cette étrange aisance claudiquant parfois d'un arrêt nostalgique sur des scènes depuis longtemps évaporées.

Nous y sommes, murmure-t-il inutilement, parvenus dans la pièce désertée depuis des mois. Je vous en prie prenez place, elle ne devrait tarder. Veillez à sourire et à ne pas la fâcher. La belle est telle une rose que j'ai peut-être privée de quelques informations au sujet de cette entrevue. Elle risque de piquer un peu.

Le sourire qui flotte aux lèvres du jeune homme en dit alors long sur son goût sur les petits tours et l'amusement né de la situation à venir.
_________________
Bakhtan
En mai fait ce qu'il te plaît, en mai fait ce qu'il te plaît... Et si, j'achetais cet endroit mythique, et si au lieu de me perdre en énergie en politique, je faisais en sorte d'égayer les soirées moroses des poudrés et des mal léchés de la haute, et si au passage, j'arrivais à m'enrichir sur leur dos et si et si...

Comment en étaient-ils arrivés à parler de cela, je vous le demande, ce Messey est après tout plein de surprises et plein d'une énergie peu commune, pour ne pas dire plein de ressource, en plus d'être fort organisé.

Il avait envie d'Elyxir mais pour lui plaire se contentait de cidre, expérience en cours oblige.

De fil en aiguille, ils se retrouvent à Paris, il le suit, s'étonne intérieurement de le voir pousser les portes de l'endroit comme si il était chez lui. Il s'en formalise à peine, il est en train de se raisonner, de se dire que c'est de la folie.

Ils finissent par déboucher dans le centre névralgique de l'établissement. Il reconnaît les lieux, se dit qu'il faut dépoussiérer l'endroit et lui redonner un second souffle. Il lui dit de prendre place ce qu'il fait sans sourciller, s'affalant dans un sofa.


Ce sont en général les sots qui me fâchent! Mais pour vous plaire, je ferais un effort. J'éviterai de la toucher si elle pique, et surtout de la courroucer. Dites tout de suite que je ne souris pas assez en plus!

L'endroit semble déserté, il est plus que probable que l'endroit ne rapporte plus rien depuis un moment et qu'il pourra en tirer un très bon prix...
Axelle
Nul doute que le mot reçu quelques jours auparavant avait aiguisé tant la joie que la curiosité de la manouche. Les entrevues avec le Renard étaient rares mais la Casas en sortait toujours pleine d'un apaisement qu'elle n'aurait pu expliquer même si elle avait cherché à le faire. Soit, il lui promettait de trouver un charmant qui ravirait son cœur quand de ces balivernes, elle ne voulait plus, mais tout était toujours si léger et délicat qu'il aurait pu s’entêter encore et encore dans cette voie qu'elle n'aurait su que sourire béatement.

Oui, Sabaude était certainement la seule personne en ce monde contre laquelle jamais elle ne s'agaçait ni ne ronchonnait, le Goupil ayant cette qualité de savoir la désarmer avant même que ne lui vienne l'idée de dresser une arme. Même un couteau à beurre.

La rencontre, comme les précédentes, s'annonçait donc sous les meilleurs auspices, si à nouveau, un homme, connu ni d'Eve ni d'Adam, n'avait éculé le fameux stratagème du vendeur tapis pour se glisser à l'Aphrodite afin de déblatérer un argumentaire fatigué qu'elle n'avait déjà que trop entendu.


Patience mise à mal, sa voix rauque avait résonné entre les tentures amarantes du lupanar en foutant l'imprudent à la porte, les poings serrés de colère et d'indignation. En outre, l'intrus risquait fort de la mettre en retard pour son rendez-vous. Tout ce qu'elle détestait.

Enfin débarrassée de l'importun, elle glissa son jupon rouge dans les couloirs jadis si sulfureux, évitant de poser ses amandes noires sur les causeuses trop esseulées que même les petites mains délaissaient de leur ardeur à astiquer. Et pourtant, nul drap maculé de foutre n'usait plus leurs bras à force de les laver inlassablement. Et pourtant, la paye continuait de tomber semaine après semaine, pour ne pas dire adieu.

Porte de la Joueuse ouverte à la volée, un sourire clair dérida enfin son visage face à la silhouette amie. Tendant les bras, toute à son plaisir, ne remarquant pas qu'ils n'étaient pas deux mais bien trois, elle fila droit vers la joue du Renard pour y déposer un baiser délicat avant de froncer les sourcils en secouant la tête.

J'espère ne pas être en retard. Je ne t'en avais pas parlé pour ne pas t'ennuyer, mais les rapaces ici se suivent et se ressemblent, croyant que leur argent peut tout acheter, Aphrodite comprise.
Et secouant la tête davantage, son œil, enfin, détecta une tierce présence. Surprise, elle recula comme si une guêpe l'avait piquée, avant de balbutier vers l'inconnu, gênée par son inattention.

Hum, pardonnez-moi, prise dans mes pensée, je ne vous avais pas remarqué. Et de redresser le menton en reprenant constance. Axelle Casas. Se présenta-t-elle les prunelles sombres noyées d’interrogations.
Bakhtan
Une porte qui s'ouvre, et une entrée en la demeure qui attire toute l'attention de Justin. Une vision exotique, une très belle femme, complice et ou amie avec Messey impression que confirme un baiser déposé sur sa joue suivi du tutoiement.

Tandis qu'il la regarde des pieds à la tête. Il se dit que soit cette femme aurait quelques dons de voyances, soit que la rencontre fortuite qu'elle vient de faire peut jouer en sa faveur. Aussi sur ses gardes, il évitera de lui parler d'emblée de son souhait de racheter l'endroit.


Justin laisse éclater un de ses petits rires tonitruants et se lève.

C'est bien la première fois que l'on ne me remarque pas, sans doute car j'étais assis, j'ai la fâcheuse réputation d'être encombrant.

Il se lève et tend sa main afin qu'elle lui tende la sienne pour un baise main.

Sa Grasce d'Aunou le Faucon, pour vous servir!

Sourire avenant et politesse expédie, il reprend sur le ton de la boutade.

Faut-il envoyer Renard tuer quelques rapaces pour votre quiétude?
Sabaude
« Ce sont en général les sots qui me fâchent! Mais pour vous plaire, je ferais un effort. J'éviterai de la toucher si elle pique, et surtout de la courroucer. Dites tout de suite que je ne souris pas assez en plus! »

En fait évitez de sourire, Aunou! Quand vous le faites il y cet éclat carnassier sur vos canines qui peut inquiéter l'ours et la biche.

Le jeu de la provocation du grand gaillard avachi dans les coussins est à Messey ce que la pelote de laine est au chat, une récréation. L’éclat dans le regard qu'il lui adresse disparaît au moment où son visage se tourne vers une vague rouge qui déferle de la porte et vient s'écraser sur lui, laissant son esprit confus de la déclaration.


« J'espère ne pas être en retard. Je ne t'en avais pas parlé pour ne pas t'ennuyer, mais les rapaces ici se suivent et se ressemblent, croyant que leur argent peut tout acheter, Aphrodite comprise. »


Moi aussi je suis ravi de te voir ma belle gitane piquée de serres et de becs, déclare-t-il en clignant des yeux, à la fois amusé de cette entrée sanguine, et déconfit par la nouvelle qui pourrait desservir l'objet de l'entrevue.

Tout à observer du coin de l'oeil la présentation sans tutelle des deux oiseaux, ses idées s'agitent entre ses tempes jusqu'à ce que ses orbes sombres roulent dans ses orbites. Sur un soupire exagéré il s'avance d'un pas et prend entre ses mains celles d'Axelle et de Justin.

Je t'avais prédit un époux dans l'année, le voilà tout trouvé. Vous avez tous deux des yeux de braise, le caractère enflammé et me voilà l'étincelle d'un bel incendie !

Sur un claquement de langue, Sabaude laissa plantées là les proies de sa farce improvisée pour occuper de son corps l'espace confortable d'une causeuse.

Renard vous fera des couronnes de plumes pour la cérémonie de mariage, avec les appendices de ces rapaces.
_________________
Axelle
La main brune laissée en pâture à la bouche inconnue, la manouche se dandina d'un pied sur l'autre, peu habituée ni à l'aise avec ces convenances face auxquelles elle ne savait jamais vraiment comment réagir tant elle était habituée soit aux saluts frustres des hommes d'armes dont elle partageait le quotidien, soit aux jeux tortueux de provocations dévergondées. Pourtant, ce fut bien un sourire charmé qui, furtivement, barra son visage sombre à la rétorque de l'homme. Virgule blanche qui se cassa aussi sec la figure aux rusés propos du Renard.

Sans le moindre doute, la Casas aurait pu ronchonner tant elle excellait à cet exercice jusqu'à le porter au rang d'art. Mais comprenant sans mal la plaisanterie qui lui était proposée, elle n'en fit rien, ne se forçant qu'à camoufler son amusement sous le chahut de ses boucles de corbac. Sabaude était bien trop sensible et habile pour présenter un mariage chaussé de si gros sabots.


Aussi, de son habituel pas chaloupé, s'avança-t-elle vers le Renard dont l'espièglerie n'était plus à démontrer et déposa une main légère sur son torse en se haussant sur la pointe des pieds pour lui glisser à l'oreille. Attention aux incendies, très chère Étincelle.

Que le jeu commence donc!


Souliers délaissés l'un après l'autre dans l'indifférence la plus totale sur le tapis de soie, elle prit ses aises. Outrageusement déhanchée sur une causeuse, elle ramena ses jambes contre elle, laissant un bras désinvolte traîner sur le dossier de velours cramoisi. Sans doute, cette allure paresseuse pouvait la confondre avec les courtisanes dont les soupirs fleurissaient autrefois en ces lieux si le menton n'avait si haut et le regard tant affûté en observant, sans la moindre gène, la haute stature nobiliaire. Étudiant la carrure cachée sous l'habit, naviguant sur l'ourlet de la bouche avant de poinçonner le regard sombre du sien, tout aussi ombrageux.

Diantre votre Grâce, qu'avez donc vous fait à notre cher Renard pour qu'il vous réserve une telle punition ?
Bakhtan
"En fait évitez de sourire, Aunou! Quand vous le faites il y cet éclat carnassier sur vos canines qui peut inquiéter l'ours et la biche."

Un sourire se dessine sur les lippes de Justin , il se sent même flatté au plus profond de lui des mots de Sabaude. Il est un Renard que ses canines n'inquiètent plus apparemment, et si elles peuvent susciter chez d'autres ce sentiment, avec le projet commun qu'ils ont, ce sera bien à propos.

Aunou le Faucon, un carnassier, lui qui en faisant de la politique essayait de convaincre un électorat le plus large possible, ce qui n'était pas toujours une chose aisée à y regarder de près, car il se coltinait quelques casseroles, qui bien qu'elles arrivent à berner leur monde, n'étaient pas de tout répits.

Et dire que les amis d'hier sont devenus les ennemis d'aujourd'hui. Il n'a plus envie de faire des efforts pour plaire. Ses pensées vont vers ses anciens amis en question, qu'ils le diabolisent seulement, lui trouve les pires défauts, Ce rôle, il l'endosse bien volontiers, ils n'existent plus pour lui, et cette amertume qu'ils ont fait éclore chez lui, il va s'en servir comme d'un bouclier, comme d'une façade, mais dans un premier temps, séduire la tornade rouge!

Beauté exotique qui ne laisse pas de marbre notre homme, tandis qu'elle se déchausse, il ne peut détourner son regard de ses chevilles, pour passer ensuite en revue la moindre de ses courbes. Les mots de Messey, éveillent une curiosité non feinte, si il s'apprêtait à rire sur le coup, il n'en fait rien. Cherchant à soutenir le regard de la femme dont il ne serait dire, si elle s'installe nonchalamment sur la causeuse, ou si ses gestes sont calculés. Quelques infimes minutes qui sont comme en suspend.

Son regard se pose ensuite sur le fripon qui se prend pour une étincelle, satisfait de son tour de passe-passe, Renard s'installe également sur une causeuse, pour qui connaît Justin, il peut deviner à son froncement de sourcils, qu'il ne compte pas en rester là, mais il n'utilisera pas le verbe pour riposter, il sort de sa botte une dague, et de sa main libre attrape un des moelleux coussins à portée de mains, qu'il éventre d'une large croix en son centre avant de l'envoyé en direction du visage de ce dernier.

L'effet est saisissant, les petites plumes duveteuses d'oies virevoltent tout autour du farceur.


Voilà de quoi commencer vos couronnes votre Grasce!

Satisfait, il s'installe à son tour dans une causeuse, en leur faisant face. Justin n'est pas quelqu'un qui se sent vite mal à l'aise, aussi il s'affale et s'installe confortablement, quand son regard croise à nouveau celui de la belle et qu'elle l'interroge, sur l'éventuelle punition promise, il retrouve de sa verve.

Ou que ne lui ai-je pas encore fait! J'ignorais que notre ami commun, se prenait pour une agence matrimoniale. Et avec réflexion, je me demande, si ce n'est pas vous qu'il veut punir!

Ses prunelles passent de l'une à l'autre.

Voudriez-vous Messey vous débarrasser de deux encombrants, excusez moi madame, vos courbes et votre élégance n'ont rien d'encombrant, bref, voudriez-vous, vous débarrassez de deux encombrants amis en les mariant que vous ne vous y prendriez pas mieux? Que diable, vous est-il passé par la tête? Qu'avez-vous envisagé, il ne me semble pas qu'il était question de mariage, en venant ici.

Un autre coussin est attrapé, sans pour autant être éventré, mais qui dans sa course, ravive le déplacement des plumes autour de Renard, qu'il aimerait à voir éternuer dans cette cacophonie de duvet.
Sabaude
La pluie de petites plumes a cessé pour révéler un Messey aux yeux clos allongé, tête au creux d'une paume que prolonge un bras relevé, et qui ne saurait se départir d'un fin sourire de circonstance. Devinant que plus une seule ne virevolte, il souffle pour faire choir celle qui lui chatouille le nez, et relever ses paupières.

Vous avez de la chance que pas une seule n'ait un calamus assez long pour être enfoncé dans vôtre fondement, mon cher Aunou. Vous auriez alors tout de la volaille que je me ferais un plaisir de mordre.

Le deuxième mouvement de vagues duveteuses le fait se redresser pour prendre une position assise qui lui permette d'embrasser du regard ses compagnons du jeu de négociations à venir. Imperturbable, le jeune noble retire une à une les plumes à portée de doigts qui l'habillent d'un étrange manteau.

Les encombrants sont envoyés par le fond des fleuves, des rivières et des mers quand ce n'est pas au plus profond de bois sombres. Or....

Il se met debout et s'ébroue gracieusement au centre de la pièce.

Or donc... vous êtes tous deux bien vivants et en ma charmante présence.

Sa démarche légère le mène près de l'invité surprise au-dessus duquel il se penche pour lui adresser un clin d'oeil, lui glisser une plume à son oreille, et faire remarquer d'une voix suave :

La belle est admirable n'est-ce pas. Je gage que vous n'êtes pas insensible à la géographie gitane.

Pouce et majeur gratifient le nez de Justin d'une de leurs fameuses pichenettes avant que Renard ne s'écarte pour s'incliner vers Axelle et suivre ses courbes d'une caresse des barbes molles et douces qu'il abandonne à son cou gracile pour reprendre une position confortable sur les coussins de la causeuse.

Voyons les enfants ! Vous seriez capables de ne pas m'inviter au mariage, et moi, mortifié, de sombrer dedans à nouveau avec la première gourgandine venue. Fichtre, je me terrifie moi-même !

Un coussin est envoyé à chacun pour s'assurer de leur attention et pour la beauté et précision du geste.

Sache ma belle amie, que nous aimerions voir à nouveau l'Aphrodite résonner des murmures, des pas, des gloussements, des gémissements et des soupirs qui la peuplaient encore deux années auparavant. Je vais laisser le Duc d'Aunou le Faucon exposer plus longuement la raison de cette entrevue et ses motivations.
_________________
Bakhtan
Messey, en voilà des idées! Je pensais que vous préfériez les bêtes à poils, vouloir me transformer en volaille, quand vous avez déjà eu tout le loisir de pouvoir planter vos crocs de Renard dans l'animal! Ne cherchez point de calamus, j'ai pour vous un calumet de la paix dont vous me direz des nouvelles...

Sourire satisfaisant qui se dessine su le visage d'un Justin satisfait de sa répartie, attentifs aux propos qui suivent.

Votre compagnie est certes un délice, j'espère ne jamais faire partie de vos encombrants, même si je sais nagé et ne craint pas l'obscurité de la forêt.

Il rit, comme souvent à son habitude, quand il se sent en confiance, ce que la présence de Messey est pour lui, rassurante et agréable, mais il se tait et cesse de rire quand celui-ci s'approche de lui, il se saisit de la main qui veut poser sur son oreille une plume tout en le laissant faire. Son regard sombre fixant le sien.

Quand sa main libère la sienne de son contact, il la pose sur sa cuisse, se retenant pour ne pas l'attirer à lui, après la pichenette qui lui est assénée et qui une fois n'est pas coutume n'aura pas de jumelle en riposte ses yeux se posent à nouveau sur la gitane.

Renard aurai t-il détecté l'intérêt et la fascination que le tourbillon de tissus rouge éveilla chez lui?


Et pour le coup mon ami, vous me faites peur également! Ne faites pas deux fois la même erreur.

Il n'attache pas trop d'importance à l'idée de mariage de Sabaude, car il n'y croit pas une seconde et il serait toujours tant de l'en dissuader par la suite. Tandis qu'intérieurement Justin cherche comment aborder le sujet de la reprise de l'Aphrodite, ne comptant plus sur l'aide de Messey depuis ses quelques facéties verbales. Il réceptionne un coussin et l'entend le ranger dans la catégorie des vautours désireux de s'accaparer les lieux sans autre forme de procès. Pris au dépourvu, Aunou perd un peu de sa superbe et si les mots jaillissent rapidement, le stratège qui sommeil toujours en lui médite, jauge la propriétaire des lieux, cherchant les failles.

Il se pourrait en effet que l'Aphrodite m'intéresse.

Il se tait quelques secondes, et sur le même ton reprend.

Mais vous savez, ici ou ailleurs, je mènerais à terme ce projet qui trotte dans ma tête, l'avantage de l'endroit étant sans conteste sa notoriété. Je suis persuadé qu'il faudrait peu de choses, pour redonner son lustre à l'endroit.

Je cherche un cadre élégant à l'image de celui-ci, mais au risque de vous déplaire, je ne cherche pas à ressuscité un vestige du passé, ou à imiter ceux qui nous ont précédé ici, je cherche un endroit dans lequel je pourrais mettre ma touche.

Je sors de trop nombreuses années en politique, dans ce sport, vos amis d'hier deviennent d'irréfutables ennemis, on voit des brebis blanches vous jouer des tours que la pire des roulure n'oserait vous faire! J'ai compris grâce à cette discipline que derrière les fards et poudres de tout ce beau monde, vous grattez à peine le vernis en surface, que vous sautent au visage leurs vices et travers. Je veux les prendre à leurs propres jeux et faire commerce de leurs vices. Je ne sais pas si vous me suivez? Puis j'ai aussi envie de m'amuser, aider mon prochain, les animations et foires aux boudins en halle, j'ai donné.

Voilà pourquoi, l'Aphrodite m'intéresse. J'ai compris que vous n'étiez pas dans le besoin, je ne vais pas faire comme les rapaces qui vous abordent et vous proposent de la monnaie sonnante et trébuchante.

Je vais plutôt faire appel à vos souvenirs, ne voudriez-vous pas que ses murs raisonnent à nouveau des rires des clients et des courtisanes, ne voudriez-vous pas revoir lustres et breloques scintiller à nouveau, entendre les verres qui s'entrechoquent, ou encore entendre quelques judas s'ouvrir et se fermer sur des scènes de draps froissés, sur des conversations édifiantes ou banales à souhait! Je pense qu'il est temps de sortir la belle endormie de sa léthargie.


Il trouve avoir tenu le crachoir un peu trop longtemps à son goût, reporte toute son attention sur Axelle.
Axelle
D'un regard amusé, la manouche juchée sur sa causeuse observait les deux hommes, un coin de sa bouche étirée par les échanges colorés se jouant devant ses mirettes parfois curieuses, parfois gênées devant trop de compliments, parfois alanguies sous la caresse nonchalante d'une plume. Mais quand le meurtre éhonté d'un coussin sévit cruellement sans qu'elle ne puisse faire preuve de sa bravoure en épargnant la soie pourpre, son museau se plissa et sa bouche s'arrondit d'une révolte qui pourtant resta coincée dans sa gorge tant les derniers mots du Renard attisait sa curiosité jusque-là refrénée. L'objet de cette visite, même si une simple visite l'aurait réjouie tout autant, enfin allait être dévoilé.

Alors, les mirettes vissées sur d'Aunou, coussin expédié avec indifférence dans un recoin de velours elle écouta. Elle écouta chaque mot, le visage soudain maculé d'un sérieux incertain. Il parla et, pas un instant, elle ne chercha à l'interrompre, ni d'un geste, ni d'une moue, ni d'une lueur assassine dans le regard. Et quand il se tut, elle resta immobile et muette, comme un peu sonnée face à cette réalité qu'elle n'était pas prête d'entendre. Que jamais elle serait prête à entendre sans en être bousculée.

D'une lenteur ambiguë, les lèvres toujours closes, les jambes manouches se déplièrent, la plante des pieds nus glissa au sol sans le moindre bruit, comme si le moindre son avait, en cet instant, le pouvoir de tout briser et elle se leva. Avec un calme apparent, tout opposé au chahut malmenant sa cervelle, elle avança d'un pas distrait vers la console de bois de rose pour d'un mouvement tranchant de vivacité, servir un verre qu'elle vida d'une traite avant d'en emplir trois.

Ne faites pas appel à mes souvenirs tout en me disant vouloir changer le visage de l'Aphrodite. Car se sont bien mes souvenirs que vous me demandez de vous céder. Même vide, tout ici respire encore le parfum du Chat. Une pause, un brin trop longue, pour reprendre l'erreur qui lui avait échappée malgré elle. D'Alphonse. C'est bien pour cette raison que l'Aphrodite n'est pas à vendre. Ce lieu est un héritage, pour moi. Pour mon fils. Inspirant profondément, elle prit les deux verres, et sans autre politesse ou ronds de jambes, les présenta aux deux hommes avant de regagner la console pour reprendre le sien. Les prunelles sombres perdues dans l'ambre de la liqueur avant de les remonter vers le Renard, pleines d'interrogations et de surprise que lui, puisse être prêt à endormir les fantômes planant dans ses lieux. Pourtant, sa raison lui braillait que c'était une bonne chose. Mais entre le cœur et la tête, un gouffre de nostalgie grondait. Alors, la tête brune pivota pour de nouveau enchâsser son regard au creux de celui du Faucon.

Quel prix peut avoir mon passé ? Question purement rhétorique s'il en était, mais la réponse, impensable, affolante, irraisonnée, perça son crane d'une implacable logique. Si fulgurante qu'elle ne parvint pas encore à l'égrainer. Son futur.
Sabaude
Le Chat.
Pour lui il fut le Faune depuis ce jour de bal, où, en costume de phœnix il recueillit au creux de l'oreille des paroles aussi inattendues que troublantes. Il ne le savait pas encore, mais la graine alors plantée germerait peu à peu au grès de ses errances pour les réunir, faire éclore sa déviance et le laisser chanceler de sa disparition.

Celui dont il croise alors le regard avant de vider son verre en quelques gorgées rapides et de se lever à son tour, ne sait encore rien de ce qui l'unit vraiment à l'endroit. Il le lui dira, mais pas maintenant, pas ici, pas ainsi. Ses prunelles peuvent seulement l'avertir de troquer les sabots de bois pour les poulaines de cuir souple.

Parvenu à hauteur de gitane, sa main effleure la sienne pour lui prendre son verre et les resservir.


Nul ne saurait donner de prix à un passé, un présent ou un avenir sauf à être le Sans Nom ou fou, mon amie. Et cet homme là...

Sabaude lève alors son verre en direction du Duc, les yeux brillant d'émotion.

… est certes bourru, entêté, volontaire, autoritaire, j'en passe et des meilleurs, et à le pire de tous les défauts, être flamand, mais n'a rien du diable ou du dément.

Sur un sourire et signe de tête, Messey boit un peu de la liqueur qui l’échauffe.

J'ai confiance en lui, Axelle, pour redonner vie sans dénaturer, animer sans désarticuler, être un associé inspiré qui te permettra de léguer à Antoine autre chose que....

Tristement il embrasse la pièce d'un regard.

… de la poussière, des plumes, des parfums froids d'encens et d'huiles rances.

Puis s'il échoue, si nous échouons, car je ne serais pas loin, ton fils aura alors tout en main pour remodeler l'établissement à l'image qu'il lui plaira de lui donner, fort des réussites et des échecs que nous aurons eus et de ce que nous pourrons lui transmettre.


A son oreille il se penche pour murmurer, complice.

Toute association peut avoir ses conditions, et je gage que tu es femme à avoir de la ressource. Comme ne plus malmener le moindre coussin. Réfléchis, pendant qu'il finit de te convaincre. Ou de t'irriter...esquisse-t-il un rire. La décision t'appartient.

A la joue féminine un baiser est laissé, et au côté d'Aunou , un Renard vient s'asseoir. Sa senestre épouse la courbe d'une épaule, ses doigts se fendent d'une petite pression. Lequel des deux est le moins serein de l'issue ? Lui peut-être, soucieux de ne voir ni l'un ni l'autre fâché.
_________________
Bakhtan
Il a aussi déjà dit de ma personne un peu dans la même lignée de ce qu'il vient de dire que j'étais tempétueux et mal aimé. Je pense que la liste de mes qualités doit être complète comme ça.

Il penche sa tête quelques secondes sur l'épaule de Sabaude, qui vient de poser son bras sur son épaule dans un mouvement mi tendre mi baroudeur, signe évident de complicité. Il résiste à l'envie d'ébouriffer Sabaude car les mots de la gitane raisonne, n'oubliant pas son but, il reprend sans penser à peser ses mots, demeurant sincère au risque d'heurter, mettre des gants n'a jamais été dans ses habitudes.

Le passé, nos souvenirs à tous, n'ont bien entendu pas de prix. Et vos chères souvenirs, vous appartiennent madame, et personne n'arrivera jamais à vous les dérober. Nous parlons ici de biens matériels, excuser mes propos si ils vous ont offusqués, ceux à venir seront peut-être encore plus désagréables à vos esgourdes.

Je voulais être franc avec vous, vous venez de parler de l'ancien maître des lieux, ce que je voulais vous dire, sans doute un peu maladroitement, c'était que je ne voulais pas venir ici en vous demandant l'autorisation de marcher dans ses pas. Lui et moi sommes deux individus totalement différent, je ne suis pas lui et n'agirait donc pas comme lui. Je ne suis pas un imitateur, ou quelqu'un qui aurait la prétention de vouloir mettre les chausses d'un autre. Comprenez-vous la démarche?


Il se tait quelques secondes et poursuit.

Les parfums finissent tous par s'estomper, entretenir un endroit et le faire fructifier est je trouve un plus bel hommage que de laisser un musée sombrer dans l'oublis.

Il soutient son regard et tente une transaction.

Voulez-vous réellement transmettre ce lieu à votre fils, une seigneurie ne serait-elle pas un plus bel héritage? L'occasion pour lui de faire partie de l'élite!

Ayant compris que l'envie de vendre n'est pas là, Justin tente de jouer sur la corde sensible du fils.

Pour faire ses armes dans le monde, une seigneurie n'est-elle pas un meilleur atout?
Axelle
Un peu raide, le regard noir happé par les reflets ambrés de l'alcool dans son verre, la Casas sentait bien les efforts déployés par le Renard pour la mettre en confiance ainsi que l'énergie de l'homme encore complètement inconnu pour se montrer aussi franc qu'il lui était possible. Et sans doute aurait-elle dû s'en montrer reconnaissante. Mais les pensées manouches se perdaient déjà bien plus loin. Si elle écoutait, elle n'entendait pas les réponses faites à une question dont au plus profond d'elle, elle connaissait déjà les réponses et qui n'avait franchi le seuil de ses lèvres que pour elle-même, finalement.

Elle entendit cependant la proposition faite pour son fils, mais la repoussa aussi vite, sans même y réfléchir. Car de fils, elle avait deux. Car Antoine état trop petit. Car elle refusait, hors quelques rares exceptions, qu'un homme ne s'approche de trop près de lui, de crainte que l'enfant, par un autre disparition, ne tombe à nouveau. Et surtout, elle avait appris sur le bout des doigts qu'une seigneurie n'effaçait pas la couleur du sang gitan.


Elle écoutait mais n'entendait pas, parce que cette idée assourdissante, cela faisait belle lurette qu'elle lui trottait en tête. Comme un petit refrain lancinant. Non pas une vengeance contre un homme qui n'avait pas pris la mesure du carnage qu'il causait, mettant à sac son estime d'elle-même par tant de honte qu'elle ne pouvait qu'en être éclaboussée, mais une revanche sur une fatalité jugée injuste. Un oubli possible. Ou mieux encore, une preuve plus ou moins tangible que ces mots gravés tant sur le papier que dans sa mémoire, s'entrelaçant à des mots roses, ou bleus, ou encore écarlates étaient faux, tous autant qu'ils étaient. Certes, cette solution, effarante, intrépide, et certainement un brin imbécile, n'était peut-être pas la meilleure, mais c'était celle dont elle avait besoin pour se laver de l'injure et la reléguer à l'insignifiance. Pour que plus aucun de ces mots ne puissent encore la blesser. Pour qu'être née entre des cuisses de manouche ne soit plus un fardeau plus lourd à porter que celui d'avoir vu le jour entre celles d'une putain.

Pourtant, l'idée, longtemps, avait revêtu le visage de la légende ou de l'utopie tant la Casas savait qu'en retour, elle avait beaucoup contre elle et bien peu à proposer. Pas même l'arrondi d'un ventre quand d'enfants, elle ne désirait plus. Pas plus que les battements emballés d'un cœur et des œillades amourachées. Et cette carte qui lui faisait défaut, sans le savoir, Aunou la lui présentait sur un plateau d'argent, ignorant la portée de sa demande. Il pouvait bien être bourru, entêté, autoritaire, tempétueux et mal aimé, la manouche, préférant bien plus ce genre de caractère si connu au miel trop sucré qui trop souvent trompait, ne s'en apeurait pas. Elle ne pouvait laisser passer cette occasion qui n'avait que peu de chances de se représenter. L'audace payait parfois, surtout lorsque qu'elle n'avait rien à perdre. Sinon un autre bout de sa fierté qu'elle saurait bien raccommoder.


La liqueur tourna un fois de plus avant qu'elle ne repose le verre sans y avoir touché, et enfin remonta la tête.


Vous voulez l'Aphrodite ?


Ses prunelles firent le tour de la pièce avant de cueillir le visage du Renard comme pour grignoter le brin de courage lui manquant encore tant le sujet ne serait plus propice à la plaisanterie. Puis accrochant celui d'Aunou d'un menton relevé.


Moi je veux être plus que Dame.
Vous voulez l'Aphrodite ?


Le temps glissa lentement, fébrile entre les lourdes tentures

Associons-nous par le contrat d'un mariage et elle sera votre.

Un mariage pour un titre contre un lupanar. Tel était son prix. Et à la lueur décidée s'agitant dans ses prunelles attestait qu'il n'y en aurait aucun autre, quels que soient les orages qu'il pourrait déclencher.
Sabaude
Les idées les plus improbables sont parfois destinées à se concrétiser.
D'une farce impromptue éclot une demande péremptoire qui ne laisse pas de marbre et plonge un jeune homme surpris dans une ronde de pensées.

Ah belle gitane, que ne devinais-je ton mal-être sous le regard dur et méprisant de la noblesse quand moi-même, quelle qu'ait pu être l'étendue de ma charge, je comprenais à certaines expressions et lueurs que de sieur à Monseigneur en passant par Seigneur, il n'y a guère de différence pour les plus titrés qui aiment à vous dédaigner.Alors toi, de mamelles et de bohème, qu'as tu du endurer.... ? Pense-t-il tout à ressentir sa fébrilité.

Ses prunelles se posent sur les visages de l'un et de l'autre, immortalisent la scène et se voilent fugitivement du rideau de ses cils.
D'autres auraient été déstabilisés ou se seraient insurgés, mais lui n'est pas de ce bois qui brûle vite pour devenir tas de cendres grises que peut souffler et éparpiller une brise. Sous la caresse de son regard il y a deux êtres chers qui ont toute sa confiance et deux ambitions qu'un parfum de contentement pourrait envelopper.

Il se lève, et laisse l'animalité de son patronyme s'inviter alors à ses gestes et déplacements, décidé à distribuer toutes les cartes. Après tout, ne sont-ils pas en entrevue dans la pièce nommée « la joueuse » ?


Tout contrat a ses petites lignes, Axelle. Il te faut savoir certaines choses, susurre un Messey souriant et avenant.

Du pouce il remonte un peu plus le menton de la Casas pour qu'elle n'en perde pas une miette, le délaisse sur un clin d'oeil, puis saisit avec autorité Aunou à la nuque. Il ne s'est encore jamais permis ce qu'il s’apprête à faire et ne le refera probablement plus devant témoin, mais le moment est de circonstance, Axelle au fait de sa déviance, et son envie plus forte que la retenue.
Ses orbes plongent dans les lacs sombres de Justin, animées en leur sein de sa détermination et de son assurance. Ses doigts en serres dans la chevelure brune, il écrase ses lèvres sur celles de son compagnon, le velours force impérieusement la douce barrière, puis l'émail laisse à la lippe une fine trace blanche de défi.

Nez à nez, il relâche sa prise pour libérer son amant de sa poigne et le livrer à leur hôtesse sur une caresse abandonnée à son cou et un murmure.


Cette décision est vôtre, mon cher. Ne vous souciez pas de me fâcher, il n'en serait rien si vous deviez accepter.


Sur un signe de tête aux deux oiseaux et un sourire rassurant il commence à s'éloigner.

Je vous laisse discuter un peu entre vous le temps que je nous trouve quelque chose à nous mettre sous la dent.
_________________
Bakhtan
"Associons-nous par le contrat d'un mariage et elle sera votre. "

Cette phrase tourne en boucle dans le crâne d'Aunou, il ne peut s'empêcher de se souvenir de ses quelques mariages, programmés mais toujours avortés, qui ne sont jamais arrivés à terme, sans doute à cause de son tempérament, de ses nombreux coups de sang, bref à cause de lui. Car finalement l'intrépide Maella et la douce Eulalie, dés qu'il repense à elles deux, ce n'est jamais sans une once de nostalgie autour desquelles planent comme l'ombre d'un échec, ce qu'il n'est pas homme à vivre facilement.

L'Aphrodite conte un mariage, et la Gitane qui devient Sa Grâce d'Aunou le Faucon, elle ne doit pas vraiment connaître la réputation du ténébreux, ce n'est pas vraiment par lui que les portes des grands de ce monde s'ouvriront, il s'est encanaillé avec plus d'un ou une poudrée, même si dernièrement, il prend son mal en patience avant d'envoyer paître. Ce n'est tout de même pas de sa faute, si la plupart des nobliaux et nobliotes qu'il a croisé tiennent plus de la pintade sans cervelle et de l'âne bâté après tout.

Il lui faudra convaincre sa mère et Germaine, il faudra que la Dame soit à la hauteur, sache prendre son mal en patience... L'étiquette, la Germaine, elle y tient, même si elle lui passe toute ses lubies, mais la vieille aime les gens avec du tempérament, ça ne lui parait pas improbable que celle qui se trouve en face de lui n'en manque pas. Rien que son aplomb pour proposer l'opération en atteste.

Ses pensées passe par la Germaine qui dirige l'intendance du domaine de Justin de main de maître et si on pousse le raisonnement plus loin, elle s'occupe de lui depuis sa naissance, passée de nourrisse à gouvernante, infirmière sur les champs de bataille... Elle est capable de faire fuir la gitane si elle juge que celle-ci ne lui convient pas, mais il ne se fait pas trop de soucis pour l'heure, chaque chose en son temps.

Ensuite se dessine le visage de sa mère, femme de haut rang, ne lui écrit-elle pas souvent qu'il est grand temps qu'il se marie après tout... Elle voudra la rencontrée avant les épousailles, à moins qu'il ne la mette sur le fait accompli.

Après que les deux visages des femmes de sa vie s'estompent, il s'étonne de n'avoir pas pensé immédiatement à lui, à Messey, présent dans la pièce, à ce qu'il pourrait en dire ou penser... Si le fait d'envisager la chose pourrait l'affecté ou non.

Pas le temps de s'en soucier, que l'agile goupil est face à lui et le scrute de ses prunelles, lui dérobe un baiser. Pris par surprise, il ne le lui rend pas comme il devrait, même si les velours par réflexe et goût de l'autre se mêlent. Il l'écoute mis amusé de son audace et satisfait car n'est ce pas marqué en quelques sortes son territoire que ce qu'il vient de faire auprès de son amie?

Renard se dérobe, mais il est hors de question qu'il s'éloigne, il le veut à ses côtés tout contre lui, transaction ou non. Aussi dextre attrape la sienne et il l'attire tout contre lui, son bras gauche le ceinturant ensuite à la taille tout contre lui.


Ou filez-vous comme ça après votre tour de passe-passe. Je ne pense pas que quelqu'un ai faim à l'instant.

Se tournant vers Axelle.

Voulez-vous une autre démonstration ou vous avez compris les liens et l'affection que je porte à ce petit prince ici présent?

Il vient de vous faire un splendide panégyrique de ma personne, et pourtant il ne rechigne pas à ma compagnie, et je ne pourrais me passer de la sienne.


Il lui en coûte d'exprimer cet aveux devant le principal intéressé et une tierce personne avec qui peut être il lierait son destin. Pour qui le connaît, si en apparence, il reste impassible, les battements de son cœur, il craint qu'il ne fasse trembler la bâtisse et ne trahisse les sentiments qu'il lui inspire.


Un tel mariage madame, ne sera pas sans conséquence et toutes une série d'obligations que vous ne soupçonnez peut-être pas. Il y a les courbettes devant le représentant de sa majesté tous les deux mois, les invitations, ou ils nous faudra répondre et faire acte de présence. Et si nous envisagerions un contrat de mariage, sachez d'emblée que je ne supporterais pas toute une série de choses, comme de divorcer au bout d'un mois car vous rencontrez l'élu de votre cœur, tout comme je ne supporterais pas que vous affichiez une vie amoureuse soutenue. J'ignore si c'est mon éducation qui m'a façonné ainsi, mais j'accorde aux apparences et aux convenances une certaine importance...

Si pour certains, il peut paraître paradoxal de vouloir prétendre à diriger un bordel et dans le même temps sauver les apparences à côté, en bon flamand, pour lui les affaires sont une chose, et le rang à tenir deux choses complètement différente. Il espère qu'elle ne se formalisera pas de ses dernières paroles, il a cherché dans son répertoire quelques mots afin de ne pas courroucer Axelle, il ne la connaît pas et ne veut pas lui conférer une réputation de fille légère, mais il est des choses qu'il sait qu'il ne tolérera pas, autant être claire dés le départ.
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)