Don.
Archibald n'est plus là pour m'en empêcher.
Archibald n'est plus là pour m'en empêcher.
Archibald n'est plus là pour m'en empêcher.
Pardon à toi, Enor, qui n'aura pas été là pour éviter à mes genoux de s'esquinter. A pleurer ta femme, tu dois tant éprouver. Pourquoi est-ce à toi que je pense alors que je saigne à peine ? Il y a tant d'autres à qui mes pensées devraient être dédiées. Théodrik, Isaure, et même Gwilherm. Mes enfants aussi. Pourtant c'est à toi, mon écorché que j'adresse mes premières pensées. Il ne sera plus dit que je ne pense qu'à moi, que les autres m'indiffèrent et qu'à leur douleur je reste sourde. Non, parce que c'est à toi que je dois ces quelques semaines de vie et d'espoir. J'ai fermé les yeux sur une mort que j'attendais depuis longtemps. J'ai retenu mon souffle à Saint-Front, et j'ai réussi à sourire à ton bras. Est-ce grave de vouloir partir, finalement ? Suis-je aussi égoïste que les autres veulent bien le faire croire ? Je ne pense pas. Parce que je n'ai pas réitéré, j'ai attendu qu'ils soient tous heureux pour partir, vois-tu ? Isaure a enfin obtenu l'amour qu'elle espérait tant, Guénolé est en sécurité, auprès d'un prince qui remplace son père, Salomon dans le giron de sa marraine et Brynjar dans les bras d'un homme, d'un ami, qui s'en occupe bien mieux que moi. Théodrik pansera vite sa peine, aux cotés de sa sur il retrouvera sa Norvège et la complicité que nous n'avons plus depuis longtemps. Nicolas m'a dit adieu, et puis il est avec toi, chaque jour, chaque heure, vous pourrez vous soutenir. Ensemble. Amarante vivra dans le souvenir, car seul le passé lui permet de respirer. Tiernvaël a déjà oublié, et dans ses draps a fait grandir la haine qui découle de celle qui n'a pas voulu venir malgré les promesses écrites. Peu importe, d'autres enfants me remplaceront et l'aimeront mieux. Esteban reste avec Papa, à qui j'ai rendu l'amour volé il y a tant d'années déjà. Alors vois-tu, je ne laisse personne derrière moi. Ou peut-être lui, elle, fragilité au plus profond de moi. Enfant à venir, qui ne verra pas. Finalement, n'est-ce pas mieux de lui éviter bien des souffrances et de l'emporter dans mes bras ? Nous partons, tous les deux. Il est temps. Il est l'heure.
Archibald n'est plus là pour m'en empêcher.
Archibald n'est plus là pour m'en empêcher.
Archibald n'est plus là pour m'en empêcher.
Archibald n'est plus là pour m'en empêcher.
Archibald n'est plus là pour m'en empêcher.
Pardon à toi, Enor, qui n'aura pas été là pour éviter à mes genoux de s'esquinter. A pleurer ta femme, tu dois tant éprouver. Pourquoi est-ce à toi que je pense alors que je saigne à peine ? Il y a tant d'autres à qui mes pensées devraient être dédiées. Théodrik, Isaure, et même Gwilherm. Mes enfants aussi. Pourtant c'est à toi, mon écorché que j'adresse mes premières pensées. Il ne sera plus dit que je ne pense qu'à moi, que les autres m'indiffèrent et qu'à leur douleur je reste sourde. Non, parce que c'est à toi que je dois ces quelques semaines de vie et d'espoir. J'ai fermé les yeux sur une mort que j'attendais depuis longtemps. J'ai retenu mon souffle à Saint-Front, et j'ai réussi à sourire à ton bras. Est-ce grave de vouloir partir, finalement ? Suis-je aussi égoïste que les autres veulent bien le faire croire ? Je ne pense pas. Parce que je n'ai pas réitéré, j'ai attendu qu'ils soient tous heureux pour partir, vois-tu ? Isaure a enfin obtenu l'amour qu'elle espérait tant, Guénolé est en sécurité, auprès d'un prince qui remplace son père, Salomon dans le giron de sa marraine et Brynjar dans les bras d'un homme, d'un ami, qui s'en occupe bien mieux que moi. Théodrik pansera vite sa peine, aux cotés de sa sur il retrouvera sa Norvège et la complicité que nous n'avons plus depuis longtemps. Nicolas m'a dit adieu, et puis il est avec toi, chaque jour, chaque heure, vous pourrez vous soutenir. Ensemble. Amarante vivra dans le souvenir, car seul le passé lui permet de respirer. Tiernvaël a déjà oublié, et dans ses draps a fait grandir la haine qui découle de celle qui n'a pas voulu venir malgré les promesses écrites. Peu importe, d'autres enfants me remplaceront et l'aimeront mieux. Esteban reste avec Papa, à qui j'ai rendu l'amour volé il y a tant d'années déjà. Alors vois-tu, je ne laisse personne derrière moi. Ou peut-être lui, elle, fragilité au plus profond de moi. Enfant à venir, qui ne verra pas. Finalement, n'est-ce pas mieux de lui éviter bien des souffrances et de l'emporter dans mes bras ? Nous partons, tous les deux. Il est temps. Il est l'heure.
Archibald n'est plus là pour m'en empêcher.
Archibald n'est plus là pour m'en empêcher.
Archibald n'est plus là pour m'en empêcher.
"Périgueux, c'est si joli ! Nous pourrions y vivre, et nous y élever. Les Glycines y sont si belles"
Isaure.
La lettre de son frère en main, Dôn escalade un léger talus. De l'autre côté une étendue pleine. L'eau reste sa meilleure alliée pour l'aider dans l'objectif qu'elle souhaite atteindre. Ici, personne ne viendra la sauver. Ici, elle est seule et l'unique personne susceptible de venir la secourir reste son époux qu'elle sait occupé pour la soirée.
Si le baquet fut trop étroit pour l'accueillir dans la mort, l'Ankou lui aura soufflé la nuit dernière, que rien ne valait mieux que l'immensité et les abysses. Disparaître où le monde l'a vu naître, rejoindre le centre de cette terre à laquelle Dana a emprunté les termes.
Chevilles plongent les premières, entraînant avec elles le coin d'un vélin à peine porté. La pointe est imbibée, parallèlement les cuisses de la destinataire blessée dévoilent au travers d'un linge lilial, la peau bosselée par le frisson s'invitant.
Derrière les paupières se dessine tout un monde. Celui dans lequel ils comprendraient tous. Résineux et farfadets seraient témoins d'une chute involontaire, et la pinière dévoilerait ses plus beaux secrets pour la laisser vivre en paix. Les fées qu'elle rêvait, batifoleraient à ses côtés dans une interprétation toute personnelle d'une danse macabre. Venez, venez ! Tenez donc mes linges, cornettes et autres pans déchiquetés.
Les vagues et les remous s'accablent aux genoux, pauvre âme au suicide renouvelé ne sait plus sur quel pied danser et ce sont alors les deux qui n'avancent plus et se voient ancrés au sable irrégulier.
Pourquoi ne pas plonger ? Pourquoi hésiter ? Ravier ne te retiendra pas, il n'y a plus à réfléchir ni penser. Laisse l'eau t'emporter, qu'elle soit calme ou agitée, elle s'immiscera, te pénétrera et ne laissera plus rien de toi. Paris a pris la gitane, le Périgord l'imitera. Si le feu détruit les preuves, stagneuse emporte avec elle les larmes que tu ne t'appliques même plus à cacher.
Au loin, il est difficile de distinguer cette silhouette esseulée qui ne sait franchir l'ultime épreuve. Sans cri, sans bruit, elle reste là. Immobile.
_________________