Ingeburge
[Palais des Ducs de Bourgogne]
Il est de ces lettres qui retiennent tout de suite votre attention. Les raisons, parfois, diffèrent : les armes incrustées dans la cire où a été apposé la matrice d'un sceau, la livrée du coursier qui vous a délivré le courrier, la qualité du parchemin glissant sous vos doigts... Mais au premier coup d'il, vous savez que ces lettres doivent être lues avant les autres, toutes affaires cessantes, que leur lecture ne peut souffrir de délai.
Et là, ce fut au premier coup de nez car Ingeburge reconnut sans l'ombre d'un doute la fragrance d'Armoria, véritable signature olfactive qu'elle sut qu'elle devait prendre sans tarder connaissance de la lettre de la Princesse d'Etampes.
La missive fut délicatement posée sur le bureau, avec une lenteur trahissant l'intensité de la réflexion de la duchesse. Cette dernière souriait d'un air étrange, d'un de ces sourires peu amènes, donnant au visage qu'il habite une pointe de joyeuse cruauté.
Car elle souriait la mâtine, ravie de ces quelques lignes que lui avait adressées Armoria. Et comment du reste n'aurait-elle pas pu être ravie? Un ennemi de la Vraie Foi était aux mains d'une aristotélicienne convaincue. Pas de pitié, pas de sursis, pas d'échappatoire possible. Ce qui devait être fait le serait, sans l'ombre d'un doute.
Quelques minutes, une plume crissa sur un parchemin, elle aussi enjouée par la perspective entrevue :
Il est de ces lettres qui retiennent tout de suite votre attention. Les raisons, parfois, diffèrent : les armes incrustées dans la cire où a été apposé la matrice d'un sceau, la livrée du coursier qui vous a délivré le courrier, la qualité du parchemin glissant sous vos doigts... Mais au premier coup d'il, vous savez que ces lettres doivent être lues avant les autres, toutes affaires cessantes, que leur lecture ne peut souffrir de délai.
Et là, ce fut au premier coup de nez car Ingeburge reconnut sans l'ombre d'un doute la fragrance d'Armoria, véritable signature olfactive qu'elle sut qu'elle devait prendre sans tarder connaissance de la lettre de la Princesse d'Etampes.
La missive fut délicatement posée sur le bureau, avec une lenteur trahissant l'intensité de la réflexion de la duchesse. Cette dernière souriait d'un air étrange, d'un de ces sourires peu amènes, donnant au visage qu'il habite une pointe de joyeuse cruauté.
Car elle souriait la mâtine, ravie de ces quelques lignes que lui avait adressées Armoria. Et comment du reste n'aurait-elle pas pu être ravie? Un ennemi de la Vraie Foi était aux mains d'une aristotélicienne convaincue. Pas de pitié, pas de sursis, pas d'échappatoire possible. Ce qui devait être fait le serait, sans l'ombre d'un doute.
Quelques minutes, une plume crissa sur un parchemin, elle aussi enjouée par la perspective entrevue :
Citation:
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A Armoria de Mortain, Princesse d'Etampes, Duchesse de Saulieu et des Dombes, Baronne d'Ath,
Salutations et bénédictions.
Votre Altesse,
Grand est mon contentement à la lecture de cette information que vous avez eu la bonté de me révéler. La Bourgogne, par votre main, poursuit son uvre de destruction de l'engeance hérétique. Voici donc qu'après la leçon donnée aux hommes de Gromukus, vous vous apprêtez à donner à cet ennemi de la Vraie Foi le châtiment qu'il mérite.
Je crains de ne pouvoir me rendre à Ménessaire mais de savoir que Sa Grâce Asdrubael sera là, revêtu de ses insignes de Bourguignon, d'aristotélicien déterminé, de Premier Archidiacre de Lyon et d'Inquisiteur ne peut qu'apaiser mes regrets de ne pouvoir être présente.
Je tâcherai néanmoins d'être là si le feu purificateur qui enverra directement Aileron vers le jugement éclairé du Très-Haut doit être allumé.
Que le Très-Haut vous garde et vous guide en cette mission de rédemption.
SA Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg,
Duchesse de Bourgogne.