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[RP] Ils se marièrent et... Isaure & Octave

Cooky
Sur la porte de la petite église de Saint Bertrand de Comminges, accrochée bien en vue de tout passant qui se hasarderait jusque là.


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Cooky
Archevêché d'Auch, le 02 août 1466


Dans sa tête quelques heures plus tôt c'était la fête du genre "Libérééée, délivréééée " - dans la mienne aussi maintenant - et un irrépressible sourire étirait ses lèvres sans discontinuer. Elle avait déposé la couronne qui n'était plus sienne sans un regret avant de se rendre à l'archevêché local et de décider de faire de son bureau d'Administratrice son nouveau QG. Le temps de quelques ajustements et elle serait pleinement opérationnelle. Prête à reprendre correctement en main ce qu'elle n'avait fait que superviser jusqu'ici. Une nouvelle vie qui n'avait plus qu'à tenir ses promesses pour que tout soit parfait.

C'était donc emplie de belles intentions qu'elle était venu s'installer dans ledit bureau, entourée de parchemins, de plumes et d'encriers en grandes quantités. Prête à finaliser la préparation d'un mariage qui ne tarderait plus. Pleine de bonne volonté et forte d'une première expérience qui s'était avérée tout à fait positive, elle s'était lancée dans l'étude des textes saints et la rédaction de quelques notes en vue de la cérémonie. Facile. L'affaire de quelques minutes tout au plus.

Mais de longues heures plus tard, assise à même un sol jonché de parchemins roulés en vagues boules, elle soupirait, lasse. Dépitée. Si elle ne connaissait la future Madame Octave que de nom, elle la savait fervente aristotélicienne. Et si Octave serait certainement plus souple sur ce point, il n'en était pas moins pointilleux et exigeant par nature. Même s'il essayait de faire croire qu'elle-même l'était plus que lui. Bref tout devrait être parfait et c'était loin d'être le cas. En guise de prêche elle n'avait réussi à gribouiller que quelques banalités affligeantes et une ébauche confuse de raisonnement qui ne convaincrait personne, pas même elle. Compliqué. Il ne lui restait plus beaucoup de temps et elle n'avait pas le choix, il fallait qu'elle trouve l'inspiration.



Archevêché d'Auch, le 03 août 1466


Vingt-quatre heures plus tard, un mal de dos en plus et une pile de parchemins en moins, elle était toujours assise au même endroit et pas plus avancée. Les doigts tachés de bleu - histoire de se mettre dans le thème - elle contemplait, désolée, le résultat nul et quasi vierge de tous ses efforts pourtant sincères. Toujours rien. Elle avait beau tourner et retourner le problème dans tous les sens, ce qui sortait de sa petite tête n'était que banal exposé qu'aucun des invités à la noce n'aurait envie d'entendre une énième fois. Mais l'originalité n'était pas son truc alors la tâche était ardue. Pourtant elle ne lâchait pas l'affaire, décidée à offrir un mariage digne de ce nom à son meilleur allié.

Alors, histoire de se changer les idées, elle abandonna parchemins froissés et encriers vides pour se rendre sans plus tarder dans la petite église de Saint Bertrand de Comminges. Là elle retrouva deux jeunes femmes du village qu'elle avait embauchées pour l'occasion et avec qui elle décora soigneusement les lieux selon les directives des futurs époux. Des rubans bleu roi furent noués pour maintenir au bout de chaque banc une petite couronne tressée de glycine et de lierre. Avec l'aide de son propre jardinier, elle ajusta sous le porche de l'entrée une arche d'osier autour de laquelle la même glycine mauve s'enroulait naturellement. Enfin, une simple branche lourde de fleurs violacées vint égayer l'autel recouvert d'un drap de lin immaculé. Sobre mais efficace pour apporter de jolies touches de couleur dans un lieu trop souvent morne.

Et, si l'église fut bientôt prête à recevoir les invités dans son écrin tout de glycine orné, son prêche, lui, restait au point mort. Pourrait-elle parler déco pour attirer l'attention de son futur auditoire ? Ou jardinage peut-être en glissant quelques conseils avisés sur la culture des talents par exemple. Pas convaincant, elle devrait faire mieux.



Eglise de Saint Bertrand de Comminges, le 04 août 1466


Il faisait si frais entre les quatre murs de pierre qu'elle n'avait pas eu la moindre hésitation avant de s'y faufiler de bonne heure ce matin là. Bien avant l'instant prévu pour la cérémonie, elle était déjà dans la place, mettant la main à la pâte pour peaufiner les derniers détails de l'organisation. Fuyant l'air étouffant de l'extérieur, elle s'était réfugiée dans la sacristie où, plume rêveuse en main, elle tentait, une fois de plus, de coucher par avance les mots qu'il lui faudrait prononcer le moment venu.
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Kleze
[Plus tôt]

Il y a quelques jours, j'ai pu découvrir le concept du semi-oubli. D'un côté, le snobisme complet d'une ordination que j'ai du suivre avec quelques jours de retard en écoutant les récits épiques d'un cavalier descendant de son cheval blanc pour enlever celle qui allait se faire curé. Ou nonne. J'ai toujours eu un peu de mal avec la hiérarchie ecclésiastique. De l'autre côté, une invitation au mariage de la donzelle en détresse sauvée des épines de la couronne de Christos et du chevalier en question. J'avoue avoir hésiter un quart de seconde. Juste le temps de me rappeler ô combien la future mariée savait être de mauvaise foi et que sa psychose intermittente pouvait amener à des situations rocambolesques. Alors je me suis décidé à y aller. Dans la joie et la bonne humeur. La très bonne humeur. Pas de cette humeur qui oblige à refaire les choses.
Pour l'occasion, je me suis payé les services d'une couturière à la réputation aléatoire. Mais j'aurais du me douter que "Aux doigts de pieds d'Or" offrait un indice sur la qualité du travail. Dans mon malheur, j'ai été livré rapidement et surtout ça ne m'a pas coûté bien cher. Peut-être même que mes accessoires serviront de cadeaux de mariage. Une pierre, deux coups ! Une Beaupierre, deux coups, même.

[Moins plus tôt.]

Ah l'été.
L'été et sa chaleur suffocante. L'été et ses hormones en ébullition. L'été et sa vague de mariages. C'est le second de la saison pour moi. Mais cette fois ci, je connais les deux protagonistes et surtout on ne m'a pas demandé de charmer la maîtresse du futur mari pour l'éloigner de celui-ci. Un mariage sain pour des corps sains. Les esprits par contre; ça reste à voir. J'imagine qu'il y aura bien une ou deux surprises d'ici les "oui".
L'été et ses vieux desséchés. L'été... C'est la pire des saisons et même si d'habitude je larve un peu devant les maisons de Dieu, ce coup-ci, j'y entre sans me faire prier.

Personne.
Suis-je tellement à la bourre que tout est déjà terminé ? Et rangé ? Nettoyé ? Dans le doute, je fais comme au théâtre. Premier arrivé, premier servi. Rang 1, Place 4. Et sans dégainer le moindre denier. C'est t-y pas beau tout ça ? Je fais même un coucou discret à Christos. Après tout, il n'y a que lui avec qui passer le temps. Je m'essaie même à risquer une conversation.

Tu connais l'histoire du poney qui respire par les poignets ?

Pas une conversation, une boutade plutôt.

Il se fait crucifier et il meurt; asphyxié.

Le Très-Haut manque d'humour. Et les autres, ils sont où ? Au secours. Surtout que je me suis habillé comme un prince et que ce serait dommage que personne ne voit ça.
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Octave.
[Pendant la nuit]

Le sommeil le fuit. Il a beau forcer la paupière sur son oeil, les lumières continuent leur folle danse et les confidences de la soirée résonnent encore à ses oreilles. Impossible de trouver la paix ni les bras de Morphée. Même lui s'avère volage et les grains du marchand de sable se sont dispersés au vent des aveux d'Isaure.

Il savait, on le lui avait promis, qu'une vie dans les bras de la dame de Saint Peyrus serait un périple de chaque jour, que l'épouser était une gageure, un challenge de tous les instants. Il était amoureux, mais n'avait pas tout à fait perdu la raison.

Il savait, également, qu'Isaure avait un passé. Tumultueux, à son image. Mais allongé sur ce lit qu'il n'a même pas défait, dans ses vêtements qu'il n'a même ôtés, il gît au milieu des fracas du piédestal sur lequel il avait érigé sa fiancée. Bien sûr, il avait pardonné. Bien entendu, il avait séché les larmes de la brune. Évidemment, il n'annulait rien, et demain verrait leurs noces.

Mais là, au fond des tripes, au creux du coeur, le Beaupierre ne peut qu'admettre qu'il a pris un coup ce soir. Ainsi donc, Isaure était faillible. Si la raison entendait bien comment elle avait pu en arriver là et ne pouvait absolument pas la blâmer, l'âme elle se sentait trahie. Pourtant, elle ne lui avait rien promis. Au cours des derniers mois et de leurs échanges, elle avait même glissé des indices. Elle ou d'autres. Octave n'avait pas voulu les voir, tout simplement.

Las de ne pouvoir dormir, il finit par se relever. D'un pas aussi lourd que ses pensées, il redescend l'escalier de l'auberge où il a promis de dormir ce soir, afin de ne pas pécher la veille de la cérémonie, quand bien même ils ne feraient que ça depuis cette nuit passée au Chateau peu après l'arrivée d'Isaure en Armagnac. Avant même qu'il ne le réalise, ses pas le guident vers sa demeure en Saint Bertrand. Sa maison de maître, sobrement meublée, pour ne pas dire pas meublée du tout, dans laquelle il sait que les deux femmes de sa vie, sa fiancée, sa fille, doivent maintenant ronfler.

Tachant de faire le moins de bruit possible, il entre chez lui comme le ferait un voleur. D'ailleurs, il faudra penser à revoir cette porte et cette serrure, c'est un vrai moulin cette maison, aucune résistance. Sans avoir besoin de lumière, il se dirige vers la chambre, sa chambre, qu'il a laissée à sa fiancée. Sa femme, demain. Un rayon de lune s'est frayé un chemin et se pose sur le lit, éclairant la silhouette d'Isaure. Doucement, il vient se glisser près d'elle.


Vous dormez...?

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Isaure.beaumont
Après avoir arpenté la pièce de long en large, après avoir usé le parquet de ses pieds nus à force de faire les cents pas, Isaure s'était enfin résolue à se coucher. Elle se tourne, se retourne. Elle tire les draps sur elle, les repousse avant de s'en recouvrir de nouveau. Elle soupire puis ronchonne. Elle ferme les yeux, les rouvre et fixe le plafond qu'elle devine et enfin referme les yeux. Les pensées l’assaillent. Elle revit leur dernière soirée. Elle revoit les traits d’Octave à ses aveux, sa déception. Et son... dégoût ? Elle ressent de nouveau la peur qui l’a étreint plus tôt. Et s’il changeait d’avis d’ici demain ? Alors elle ferme les yeux encore plus fort et se concentre sur les tâches de couleur qui naissent sous le couvert de ses paupières pour oublier le reste. Elles se meuvent, s’étalent, se mêlent et changent de couleur. La Beaumont se concentre tant dessus qu’elle n’entend plus que le sang qui bat ses oreilles. Quand il se glisse à ses côtés, le corps sursaute, le coeur s'affole, la tête panique et les yeux s'ouvrent. Et ce n'est que lorsqu'elle reconnaît sa voix, qu'elle devine ses traits, que son parfum lui parvient qu'elle s'apaise enfin. Juste le temps de s'interroger: mais qu'est-ce qu'il fiche ici ?!

-OUI.

Elle a refermé les yeux. De nouveau, pour ne pas le voir. Pour que le sommeil s'empare d'elle, et vite. Elle essaie de faire abstraction de ce corps chaud à ses côtés, de cette respiration qui effleure son visage et de ces yeux qui la dévisagent sans doute.

- Si vous dormez alors, je ne vous dérange pas plus avant... J'étais venu vous dire... Que je m'en vais ... que je suis là... Parce qu'il l'est et le sera. En fait ... je venais vous dire.. Si elle pouvait rester ainsi, les yeux fermés...

Mais elle les rouvre. Presque instantanément.


- J'essaye de dormir. Mais je vous écoute, vous êtes venu me dire ?

Elle les a rouverts. Elle a les yeux ouverts et elle l'écoute. Tout ce petit discours prêt à surgir n'était plus, il s'était évaporé en même temps que les paupières de la brune s'étaient ouvertes. Il déglutit, il se tourne, vers elle.

- Je suis venu vous dire que tant pis. Je regrette ce qui a pu vous arriver. J'aurais aimé, alors, être capable de vous plaire, et vous soustraire à la vie qui vous attendait. Mais ... tant pis, Isaure. Tant mieux. Cela a fait de vous celle que j'épouserai tout à l'heure, et je vous aime pour ce que vous êtes, aujourd'hui, ce soir, et ce que vous serez demain. Je suis venu vous dire que je vous aimais, vous, toute entière. Je vous l'avais dit je crois... mais ... je ne savais pas alors ce que cela pouvait... recouvrir. Maintenant je le sais.

Et il reste là, allongé, tourné vers elle, surveillant son profil, l'aimant, malgré les doutes, et malgré le reste. Parce qu'il reconnait dans les lignes de son visage, dans la boucle d'une mèche échappée, dans les cils, tout ce qui fait d'elle sa femme. Et au final, n'est ce pas ce qui lui importe ? Qu'elle soit Isaure ?

Elle l'écoute, elle appréhende et se rassure enfin: il l'aime. Malgré ses défauts, malgré ses imperfections. Il dépasse ses vices et ferme les yeux sur ses péchés, alors elle referme les yeux, juste le temps de sentir ce petit poids se défaire, là, à son coeur. Elle se sent libérée, parce qu'il n'y a plus entre eux l'ombre d'un mensonge, le fantôme d'un non-dit. Il sait tout. Ou plutôt il l'a dispensée des détails, mais il a compris, n'est-ce pas ? Elle ne lui doit donc plus aucune sordide vérité et c'est avec le sentiment d'être pour la première fois vraiment lavée de ses péchés qu'elle s'avancera demain jusqu'à l'autel. Est-ce pécher que d'embrasser à l'aube de ses noces son promis ? Parce qu'aucun mot ne saura mieux exprimer qu'un baiser tout ce qu'elle ressent, alors elle se glisse tout contre lui, enlace son cou et vient sceller ses lèvres aux siennes avec une infinie douceur.

Légèrement surpris mais agréablement, lui qui la veille n'avait pas le droit de seulement poser les yeux sur elle, accueille le baiser comme il boirait l'eau d'une oasis après une traversée du désert. S'il s'écoutait, ce ne serait pas un baiser qui scellerait leur promesse inavouée, mais tout autre chose. Seulement, ils sont à la veille d'un serment qui les dépasse, et le raisonnable Octave en lui l'appelle à la mesure, à ne pas céder à ses instincts, à respecter, a minima, les volontés de sa future épouse. A regret, et difficilement, du bord des lèvres, du bout des doigts, il la quitte, et se laisse déjà choir hors du lit qui bientot sera conjugal.

Elle tend la main pour le retenir, mais laisse le geste en suspens. Elle voudrait le voir rester, elle s'est apaisée à son contact mais le garder près d'elle ne leur porterait-il pas malchance ? La St Peyrus croule sous les croyances de tout horizon,tant et si bien qu'elle ne sait parfois plus à quel saint se vouer.

- Octave ! Restez... Fermez les yeux, mais restez.
- Demain... demain.

A-t-il besoin d'en dire beaucoup plus, quand le lendemain, dans quelques heures, recèle déjà tant de promesses ? Il ajoute pourtant :

- Il fera bientôt jour Isaure... Je vais à Clarens. Je vous laisse... pour quelques heures. Bientôt, nous serons réunis. Devant un autel. Et cela scellera le reste de notre vie. Qu'est-ce donc que ces quelques heures...

S'il reste, ils savent que les quelques heures deviendront bien plus que ça, et qu'ils ne seront pas à l'heure ni à la messe, ni au banquet, qu'ils ne seront ni habillés ni coiffés... Or, il sait que pour Isaure, ces détails revêtent une certaine importance. Qu'elle s'en voudra le lendemain s'il reste, sachant ce qu'il a en tête... Qu'il est difficile de fuir cette odeur, ce corps là, à portée de main, ces courbes qui ne font que l'appeler, ce regard qui ne le quitte plus, ce sein qui se devine sous le drap... Il secoue la tête et se redresse. Il consent à se pencher une dernière fois, déposant un chaste baiser sur le front de la brune, comme ce soir là, à Montauban, qu'elle lui avait jeté à la figure il y a peu... Puis il rejoint la porte, à reculons, sans la quitter des yeux.

- Demain...


A quatre mains avec JD Octave, of course

EDIT fautes

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Octave.
[Au petit matin]

A regret... Qu'il avait été difficile de quitter cette chambre, cette odeur, cette présence... La silhouette d'Isaure sous ses draps, dans son lit à lui, était encore gravée sous ses paupières, alors qu'il est désormais juché sur Cheval. Saint Bertrand se dessine encore derrière lui, et pourtant il sera dans une heure à Clarens.

Il ne sait quelle idée lui a pris de demander à son neveu de l'aider à se préparer. Le comte de Couserans a des idées si... éloignées des siennes s'agissant de mariage, de relations humaines, de vision de l'Autre. Il n'y a bien que dans le travail et la finalité qu'ils se rejoignent, parce que dans la manière, on ne pourrait trouver plus opposés que ces deux là.

Tandis qu'on lui prend Cheval pour le mener aux écuries, le Beaupierre grimpe les marches du perron. Il ne doute pas de réveiller Martin aux aurores, et de le surprendre comme le Soleil surprend la Lune.


MAAAAARRRRRTIIIIIN !

Et c'est ainsi qu'Octave s'en vient réveiller son témoin. Faut bien voir qu'avec la trogne que se paie le futur marié après sa folle soirée et sa nuit blanche, il y a du boulot pour le rendre présentable. La tenue a du arriver la veille, normalement, si le coursier a fait le taff. Ishtara aussi. Voilà le Beaupierre aux mains de ses meilleurs amis, et de ses pires bourreaux.
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Christabella
Les chaleurs étaient écrasantes, et la blondissime - mais aussi les jumeaux - dormaient mal. Uniquement les fenêtres ouvertes, afin que la relative fraîcheur de la nuit puisse la rafraichir, un peu. Une trêve nocturne, c'était merveilleux... Pour cette journée de liesse familiale, elle avait décidé de laisser les petits aux bons soins de Béatrix et Imoen. Ils seraient mis au frais, baignés régulièrement, choyés. Inutile de les exposer inutilement au monde, à la chaleur, au bruit. Surtout qu'ils risquaient de pleurer pendant la messe.
Avec un soupir, elle se résigna à porter une robe sombre, couleur de deuil. Pourvu qu'il fasse frais dans l'Eglise... Parce que là, elle allait mourir à petit feu.

C'est ainsi que le couple fit son entrée silencieusement dans l'Eglise et s'installa sur un banc.

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Martin.cv
      [Au petit matin]




Clarens est un village ridiculement petit perdu au pied des montagnes. Les gens qui peuplent cet endroit sont rustres et ne parlent pas un mot de Français. J'aime cet endroit car quand j'y viens, j'ai l'impression d'avoir quitté mon Comté. Bon je dois reconnaître qu'en un an j'ai du y aller moins d'une dizaine de fois mais j'aimais bien le coin. Depuis que j'avais rendu Lapeyre, j'avais fait transférer mon écurie ici. J'avais eu moins de temps pour m'en occuper mais heureusement Seleukos était là. Il avait géré le tout d'une main de maître.

Le sommeil m'a quitté depuis quelques temps. Insomniaque, j'occupe mes nuits à froisser mes draps, dès que l'heure me le permet, je monte à cheval. Je pars explorer Saint Girons mais pour une fois ce sera les alentours de Clarens. Si le temps ne me le permet pas, je prends un livre et j'étudie. Pris de passion par la médecine je ne perds pas une minute à étudier. Les bases de biologie sont parfois compliqués et je remercie les professeurs qui veulent bien m'expliquer mes interrogations.

Alors ce matin quand Octave beugle dans la cours mon nom, non je ne dors pas. Je me trouve sur le chemin de retour à cheval. Une jeune jument pottok, pas très haute mais avec une robe tacheté. Les talons serrent les flancs et je contourne le petit castel Seigneurial pour rejoindre le devant du perron. Une fois devant, je descends de cheval en tendant mes rennes à mon palefrenier. Le sourire en coin je lance.


    Je vois que vous ne perdez pas de votre superbe même à deux doigts de vous passer la corde au cou.


D'un pas rapide, je monte les quelques marches qui me séparent de l'homme. Du suicidire. Lorsqu'il me regardera, je ne pourrais pas cacher ma mine affreuse. Les joues légèrement creuses, le regard éteint, les cernes qui marquent ma peau blanche me donnent un air maladif. Pourtant je souris. Un vrai sourire, celui qui veut dire "Hey je suis content de te voir !"

Ma main vient tapoter l'épaule de l'Oncle.


    Vous avez aimé votre escapade ?

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Hazell
Saint-Bertrand de Comminges, petit maison faiblement meublée, au petit matin.




La petite muette avait causé une petite frayeur à Guillemette.
Caia était sortie de l'âtre de la cheminée où elle avait fini sa nuit, apparaissant en habit de dalmatienne due la suie persistante. La joue et le nez noircis, l'autre joue et les paumes blanchies, elle en avait eu assez de voir la domestique entrer et sortir de la chambre, pour réveiller Maman, et de ne toujours pas voir cette dernière en sortir. Traînant son sac de farine offert par Papa en guise d'oreiller, suivie par deux chiots intrigués et à l'affût de quoi égayer leurs appétits matinaux, elle tapota la main de la jeune femme avec une moue en guise d'excuses, puis pénétra dans la chambre.

Cette même chambre dont elle s'était sauvée au cours de la nuit, se fondant dans les ombres pour en sortir et fuir une Isaure, comme une funambule dans le noir, qui couvrait le parquet de ses pas, plongeait dans la blancheur de ses draps, y devenir fantôme, puis en sortir et réaliser un court voyage pédestre autour du lit.
Déjà les yeux ensablés, elle avait gagné l'espace rassurant de la cheminée sans flamme, et, de là, il lui avait semblé avoir vu Papa apparaître à l'entrée. Mais sans doute que ce n'était qu'un rêve, ou alors qu'elle mélangeait les temporalités, ou confondait les ombres changeants de la pièce à vivre avec la figure paternelle qui désertait sa propre maison et dont elle voulait pourtant l'y voir apparaître.

La blondine entrouvrit prudemment la porte de ladite chambre, et y passa le museau noir. La pièce baignait le lumière, encore douce et pourtant déjà chaude, les voiles se gonflaient légèrement sous la brise trop faible soufflée à travers les fenêtres entrouvertes par Guillemette. Plus de trace d'ombres, ou si peu. Plus de funambule dans le noir. Juste une Maman, assoupie dans le lit, et sa petite paillasse à elle, déjà bien rangée, plus loin dans un coin. Caia laissa passer Bleuet et Tinta-Martin-Tamarre, puis referma la porte au nez de la domestique qui voulait entrer également.

Si la gamine avait compris que ce jour serait différent des autres, qu'elle était en effervescence, qu'elle avait plus ou moins compris en quoi consistait le mariage, elle ne savait pas vraiment en quoi consistait le tour de magie qui lierait Maman et Papa à vie. Et elle n'était pas encore consciente de toutes les épreuves dont cette journée allait être jalonnée, et n'était pas préparée à ce qui allait arriver. Elle espérait juste voir Arnoul, peut-être, l'ayant invité dans sa dernière lettre pour lui, mais restée sans réponse. Et à ce moment précis, elle ne pensa pas à tout cela, elle ne pensa pas à la longue journée qu'ils allaient avoir. Elle oubliait tout, vivait l'instant. Elle voyait juste Maman, dormir, alors que les voiles des rideaux gondolaient, que les particules dans les traits de lumière floconnaient au ralenti, que les ombres s'évanouissaient, et qu'il lui semblait que Maman souriait dans son sommeil.

Caia posa ses genoux au pied du lit, croisa les bras sur les draps qu'elle marquait de noir, y posa le menton. Les chiots l'imitèrent en se redressant sur leurs pattes postérieures et en prenant l'équilibre par leurs pattes avant sur le lit. Et ce furent trois petits museaux noirs qui observaient le visage de la très prochainement Beaupierre dormante.
Sans savoir pourquoi, la petite muette n'osant toucher à Maman, se mit à chantonner tout bas, de sa petite voix peu sûre, fragile, éraillée.

- J'ai entendu dire qu'il existait un accord secret
Que David jouait et que le Très-Haut aimait
Mais tu n'as pas vraiment écouté.

Cela faisait à peu près comme ça :
La quarte, la quinte,
La mineur feinte,
la majeur s'envola
Sans le comprendre David composa...
Hallelujah...
Hallelujah...*


Et bientôt, les chiots, battant leurs queues en rythme, levèrent leurs museaux vers le ciel. Et accompagnèrent la gamine.

- Ah... AHOUUUUUUUUUU !!! AHOU AHOU AHOUUUUU !!!





[*traduit librement de ce bon vieux Leonard Cohen.]
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Octave.
[A Clarens]

C'est raté pour le réveil matinal, et pourtant Octave y avait mis du sien, c'est à peine si le soleil commence à percer à l'horizon. Si le Beaupierre a une tête à faire peur, entre son deuil, les allers retours à Paris, les disputes discussions animées avec Isaure et sa nuit blanche, que dire de celle du Castel Vilar ?

Le sourire est rendu, étiré, fatigué, creusé, mais présent. Quels que soient leurs différends, Octave apprécie son neveu, et contrairement à ce dernier, n'hésite pas à le faire savoir.


Ma foi, c'est bien paumé chez vous. Laissant les sourcils légèrement froncés remplacer le sourire, il ajoute : Vous avez une tronche à faire peur. De mauvaises nouvelles ?

Octave est au courant pour la Noire qui serait morte, puis plus morte. Mais il manque de détails, et les deux compères de temps pour échanger sur les sujets qui ne touchent pas à la politique du Comté auquel ils sont tous les deux si dévoués. Passant la porte, et espérant bien se faire offrir un verre, il continue :

Allons mon neveu... J'ai bien besoin de m'inquiéter pour quelqu'un d'autre que ma future femme ou moi. Que vous est-il donc arrivé ?
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Martin.cv
      [Clarens]



    Rien de bien important, rassurez vous.


Le sourire se fait léger malgré le mensonge mais aujourd'hui on ne parlera pas de ma mine. On ne parlera pas de mon regard terne et de ces cernes à faire fuir le premier zombi de sorti. Je lui fais signe pour qu'il entre. J'ai moi aussi noté la mine atroce qu'il arbore mais je mets ça sur le compte du mariage. Qui n'aurait pas envie de fuir à toutes jambes un tel jour ? Je plaide coupable juste à l'idée et pour l'avoir déjà fait avant même qu'une date de mariage ne soit fixé. Pauvre Amelliane...

    Clarens est peut être perdu mais le calme qui règne ici est salvateur. Dois je vous faire boire de si bon matin ou ça ira ?


Le sourire en coin et je pose un index sur mes lèvres tout en faisant signe pour qu'il me suive. Pas à pas, je l'entraîne dans le couloir qui dessert les chambres. Le plus discrètement possible je m'approche de la porte tout en faisant encore et encore signe de crainte qu'il n'ait toujours pas compris qu'il faille me suivre. Au vu de la tête qu'il a, du manque de sommeil, je ne peux que croire en cela. Je montre la porte et j'articule du bout des lèvres en désignant la porte : Ishtara.

Vu l'heure, je suis certain de surprendre la Comtesse dans les bras de Morphée. J'observe Octave en attente de son accord tandis que ma main montre un cinq, puis un quatre, un trois....

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Abasael
[Au petit matin]

Abasael sort en courant de chez lui, un habit neuf sur lui mais une ceinture pas totalement fermée ainsi qu’une botte tentant de se faire la malle. Il a entendu des pas, un cheval, et en bon intendant / valet / écuyer / ami qu’il est d’Octave, c’est dans la précipitation qu’il essaye de le rattraper.

OCTAAAAAAAAAAVEEEEEEEEE !

Trop tard, il est déjà parti ! C’est tout penaud qu’il revient chez lui et s’attelle à finir de s’habiller pour cet heureux évènement.

C’est alors que lui vient une idée, un peu folle. Pourquoi ne pas demander à Jades d’y aller avec lui, enfin faire le chemin avec lui vu qu’il a déjà été désigné comme son cavalier en plus d’avoir reçu une invitation d’Octave et d’Isaure avec même un petit mot en plus… « Achetez-vous des vêtements pour l’occasion et envoyer moi la note s’il le faut… » Avec tout ce que fait Octave pour lui, il est hors de question de lui envoyer une quelconque facture même s’il doit grogner pour ça.

Il ne se rendait pas encore compte de la relation qui le liait aux futurs mariés, juste qu’il se sentait bien avec eux. Rassurant, attachant et surtout gentil avec le cœur sur la main, voilà ce qu’ils étaient pour lui. Même Caïa dans son mutisme semblait avoir les mêmes qualités que ses parents.

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua même pas qu’il avait fait le chemin jusqu’à la maison de Jades. Il frappa doucement à l’entrée. Vu l’heure, il était sûr qu’elle ne serait pas prête ce qui lui permettra de se moquer un petit peu voire de passer un peu de temps avec elle.


Jades ! C’est Abasael ! Il est l’heure de se préparer ma princesse, votre chevalier attend !
Octave.
[A Clarens]

Non, il n'avait pas eu le temps de dire que oui, il aurait bien aimé un verre, là, maintenant. Pour une fois que Martin n'arrivait pas une bouteille déjà à la main, il fallait que ça tombe le matin où Octave aurait accepté d'y boire au goulot. Décidément, ils ne sont pas sur la même longueur d'ondes. Et pourtant... A voir leurs mines défaites, leurs yeux rouges, on pourrait vraiment prendre l'ainé pour le père du second. Cela fait deux fois que leurs problèmes se produisent en même temps. Deux fois qu'ils sont causés par les mêmes femmes. Et deux fois que ni l'oncle ni le neveu ne parviennent à se confier l'un à l'autre, faisant toujours passer autre chose au premier plan. Finalement... ils sont peut-être bien plus sur la même longueur d'ondes qu'on ne pourrait le penser.

Lorgnant sur la porte du salon qui aurait offert les promesses d'une ivresse fort inopportune, il suit Martin à travers les couloirs, escaliers et enfin devant les chambres de son chateau, à pas de loup, comme demandé. On dirait deux gamins, et d'ailleurs, il semblerait que leurs cernes se résorbent d'eux mêmes, sous l'effet conjugué de la malice qui vient habiller leurs regards et des sourires qui se glissent en coin. Octave se prête au jeu, et chasse de son esprit les confidences de la veille. Le passé appartient au passé... et le sommeil n'appartiendra plus longtemps à Ishtara.

Deux.... un.... Le Beaupierre tend la main, l'épaule et la hanche, prêt à défoncer la porte si elle ne s'ouvre pas, la mine d'un môme qui fait une bonne blague, et ouvre en grand, laissant tonner sa voix de stentor au plus fort de sa capacité :


ISHTARAAAAAAAA ! DEBOUUUUUUUUUUT ! JOUR J !

Si avec ça, elle ne tombe pas du lit ! Et c'est le moment pour le Beaupierre de se rendre compte soudain que si ça se trouve, la comtesse dort nue, ou peu habillée ou... MON DIEU ! Et de se faire une pirouette, se plaçant dos au lit, mort de rire, mais rouge de honte. Martin a de ses idées quand même...

Pas de raison que vous ayez meilleure mine que nous.

Dit-il au mur.
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Don.
[En approche du lieu Saint, aux côtés d'un Alphonse probablement désespéré par les heures perdues à chercher le bon chemin.]


"Je me moque bien de savoir ce qu'elle va penser.
Suis-je actuellement auprès d'elle ? Non ! Et pour quelle obscure raison ? Tout simplement parce que môdaaame a décidé qu'il était plus judicieux de me tenir à l'écart jusqu'au jour J !
Ah, que personne ne vienne se plaindre de mon absence involontaire du mois de juin ! Au premier à l'ouvrir, je lui fait manger chacun de ses souliers ! Et il risque de vivre une belle indigestion, j'imagine d'ici l'accoutrement de ces jaloux à qui le couple Beaupierre a proposé, je cite : De partager leur bonheur.
Partager, partager. Ecraser celui des autres, oui ! Qu'ils viennent donc me percuter avec leur bonheur, je vous laisse le loisir de décider ce que j'en fais, Alphonse ! Je vous laisse choisir !"


C'est à peu près ce que Dôn aurait pu dire à son compère si elle en avait eu le temps.
Malheureusement, ce n'est guère le cas. Quelques patelins périgourdins, et Guyennois ont pu observer le passage en trombe d'un attelage surchargé, sortant tout droit d'une Bretagne à peine visitée par la protagoniste première.
un séjour décidément trop long au sein même des murs de Saint-Front, la suite de cet épisode douloureux ne fut pas moins térébrant pour le cœur de la plus viciée des témoin. Jalousie, rupture, liaison rêvée, deuil et trahison étaient les meilleurs termes pour définir ce qu'elle venait de vivre.
- Jalousie de voir l'heureux dénouement pour chacun de ses accompagnants.
- Rupture rimait avec espoir d'évasion, puisque Théodrik fut écarté dans l'espoir de vivre mieux.
- Liaison imaginée n'avait jamais vu le jour puisqu'elle n'existait effectivement pas, et son mari semblait revenir pour évincer cette idée saugrenue de la tête de notre parfaite ingénue.
- Deuil d'une âme qu'elle connaissait depuis toujours, mais qu'elle n'avait pas eu le courage d'aller embrasser une dernière fois.
- Et la Trahison qui transpirait par chacun des pores d'une peau fraternelle, puisque cette dernière avait osé se coucher dans les draps d'un dragon dont les écailles se convertissaient en une roussâtre fourrure, plus à même d'accueillir caresses et fausse humilité de ceux qu'elle espérait nommer encore : Amis.

Cœur et corps sont donc bien en mal de fournir le meilleur d'eux même. Et après avoir perdu suffisamment de temps avant d'atteindre l'Armagnac, Dôn semble plus éprouvée par la peine à venir que par la joie d'une amie qu'elle sent s'éloigner petit à petit.


Enor. Nous approchons, c'est évident. Regardez au loin, on voit déjà bon nombre de culs apprêtés.
Je ne veux plus y aller.
Je ne peux pas imposer à la vue de tous mon envieux minois. A la votre surtout, vous auriez pu trouver meilleure cavalière. Que vais-je faire ? Mais que vais-je faire ?!
Dois-je feindre d'être en joie ? Le faites-vous ? Ou peut-être l'êtes vous réellement, heureux d'être là.


Les noms qu'elle jalouse sont tus. Il sait déjà, et trop poli pour blesser son amour propre, Chat viendrait adoucir de sa langue ce qu'il est impossible d'ôter à cette tête trop lourde d'avoir envié la moitié du Royaume avant d’atterrir ici.
Mirettes aux reflets azurés se tournent et accueillent l'expression du Triomphe venu les soutenir. Il est beau, elle n'est pas belle. Il semble serein, elle ne l'est pas. Il sourit, elle n'en a plus la force mais qu'il soit là, simplement là, lui donne l'énergie nécessaire pour rester et sans attendre sa réponse, souffreteuse de l'orgueil avance sa senestre et s'accapare l'angle d'un bras, qu'elle se permet désormais trop souvent de cueillir sans préalable autorisation.

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Ishtara
~La veille à Avezac, chez Ishtara ~


Une missive chez le Mirandole et pas de réponse, alors imaginez déjà l'état mental de la Blanche qui à Avezac faisait les cents pas, car en plus elle avait demandé à Son Vilain de gérer le cadeau car elle n'avait pas le temps de monter à Paris pour trouver un cadeau au couple. Tempête de froid dans le Castel d'Avezac malgré cette lourde chaleur. Elle lui fera la peau le moment venu, Altesse Royale ou pas, Honorifique ou pas, il allait prendre cher la nouvelle Blancheur. Il se vengeait surement de lui avoir teint les cheveux lors de leur débauche parisienne. A l'entrée de son castel, un verre plein de calva, elle surveillait à ce que toutes ses malles soient bien prêtes pour le départ qui n'allait pas tarder pour rejoindre Clarens.

Octave se mariait, non mais sérieux tout foutait le camp. Elle qui avait surement un petit Ange en son sein, enfant fait sans aucun souvenir avec un Fils de France, et pas n'importe lequel, le fils d'Angélyque, Le Guillaume !! Octave qui se mariait. Oui elle se le répète car elle n'y croit pas vraiment.

Guillaume avait bien reçu le courrier de la Sorcière qu'il avait rencontré plusieurs semaines avant. Une sorcière qui allait peut-être finir par bien plus importante, suivant ce qu'elle portait en elle. Catastrophe. Ce n'était pas un courrier dont il avait l'habitude. Tout le monde le savait qu'il détestait ce genre d'événement ! Et là, en plus, Sa Belette était morte. Avait-il vraiment le moral de faire tout ça ? Et puis bon, on oublie pas la malédiction de Guillaume. Qu'allait-il finir par faire ?

Bref, il décida de se rendre, car après tout c'était sûrement la mère de son premier enfant qui se trouvait là-bas. Mais sans rien dire. Non, non, non. C'était ça Guillaume. Il aimait emmerder, surprendre, être là au moment le moins attendu. C'est ainsi qu'un carrosse partit de Bourgogne pour se rendre en Armagnac, avec une simple valise. Il allait se montrer encore une fois avec sa nouvelle chevelure.

La Blanche entendit un carrosse approcher, elle sortit et regarda les armes sur celui-ci. Non car ici personne ne venait, elle y invitait d'ailleurs personne, enfin sauf lui... Il avait osé se pointer ?! Sérieusement ? Donnant son verre à une servante qui la suivait de trop prés, elle rejoignit la voiture et ouvrit elle même la porte de celle-ci.


- Vous n'aviez plus d'encre pour répondre à ma missive Mon Vilain ? Alors entre nous, je HAIS les surprises, compris ? Dernière fois, sinon je me vengerais clairement.

Elle le regarda un moment, plongée dans son regard, sa bouille toujours aussi triste. Un plissement de nez et sa main se tendit vers lui.

Il ne se demandait même si Tara allait être heureuse de le voir, pour lui c'était sûr ! Il espérait simplement que sa détresse actuelle n'allait pas gâcher l'ambiance ni autre. Il ferait un effort, il le doit bien. C'est en voyant le château qu'il releva les yeux et apperçut la maîtresse des lieux. Un petit sursaut à l'ouverture de la porte.


- Et bien sorcière. Je pensais que vous le devineriez. Je dois encore surestimer vos pouvoirs.

Il prit sa main pour descendre et lancer.

- Vous faites une bonne huissière. Alors, j'espère que ma chambre est prête !

Il lança un sourire, taquin.

- Une chambre ? J'aurais pu effectivement mais fallait me prévenir, mais pour le moment, nous partons en direction de Clarens où nous sommes attendus. Nous dormirons sur place ce soir.

Elle préféra ne pas relever le coup de bonne huissière, car bonne elle savait qu'elle l'était, huissière bof, non, et elle avait glissé un mensonge aussi, mais c’était pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Par contre ça risquait de partir en sucette une fois sur place quand elle allait devoir lui annoncer qu'ils partageront le même lit, et si possible sans alcool cette fois.

- Votre voiture ou la mienne ?
- La votre pardi ! Pensez un peu à mes chevaux qui ont déjà fait la Bourgogne jusqu'ici !

Elle sourit à cette remarque, il avait raison mais ils apprenaient encore à se dompter enfin je veux dire se connaître. Le fils de France sourit. Et comme à son habitude, il avait une chose en tête dont il voulait en parler !

- Au fait, Votre Maléfique. J'ai tué un homme à Dijon ! Et oui... Je suis un guerrier maintenant.

Bam ! Il en était fier le Guillaume, première bataille et grande victoire. Bon il mentait, c'était une femme. Mais vous connaissez l'orgueil du Mirandole. Il se dirigea alors en voiture.

- Oh ! Toutes mes félicitations, je suis fière de vous. A la prochaine guerre vous viendrez avec moi, on se battra côté à côte.

Oui enfin, pour mieux le surveiller surtout car tuer un seul homme ne fait de personne un grand guerrier.

- J'ai des escargots de Bourgogne pour les mariés. J'espère que c'est parfait comme cadeau.

La Blanche éclata de rire, imaginant la tête de son ami au cadeau, non car elle ne connaissait pas la mariée. Sur ce rire accompagné de quelques commentaires culinaires, ils s'installèrent dans le carrosse aux couleurs de Lautrec et prirent la direction de Clarens.



~Castel de Clarens, tout le monde descend ! ~


Et là il fallait annoncer la bonne nouvelle À Sa nouvelle Blancheur.

- Oh, j'ai oublié un petit détail, nous devons partager la même couche !


Et de tourner la tête en direction personnel qui les accompagnait à la chambre réservée pour La Blanche. C'est en arrivant dans la chambre que Guillaume tilta. Une couche ? Dormir ensemble ? Encore ?! Incroyable, il vivait dans le péché jusqu'à la fin.

- Euh ... Vous l'avez fait exprès ? Vous ne pouvez plus vous passer de moi ?!


Blague à part, il était gêné. Déjà parce qu'il ne pouvait que dormir nu. C'était impossible autrement. Et il ne voulait pas remettre le couvert comme on dit, c'était gênant. Il réfléchit, et le fils de France prit des coussins où il fit une frontière. Deux pays : VilainLand et MaléficaLand.

- Alors sachez que je dors nu. Je ne peux faire autrement. J'ai séparé notre lit en deux pays bien disctin. Vous ne pouvez donc pas aller dans le mien, les frontières étant fermées. Et je prends le côté de la porte.

Et c'était comme ça ! Un point c'est tout. Les mains posées sur les hanches elle l'avait regardé faire, riant de plus en plus de bon cœur.

- Oui enfin pas comme si je ne vous avais jamais vu nu déjà. Ô Paris la belle, ensorceleuse, ville de tous les vices et péchés.
- Mais cessez ! Ça doit rester un secret. Disait l'homme qui le criait sur les toits.

Si lui le criait sur tous les toits, pas elle, loin de là même. Elle n'avait pas honte, juste qu'elle était terrifiée que cela soit possible. Elle lui sourit, malgré tout, tellement amusée de la situation.

- Naturellement que je l'ai fait exprès, il fallait que je vérifie comment va votre asticot !

- Mon Asticot ? C'est que vous l'avez définitivement mal vu.
- Vous souvenez vous d'un détail intime qui ferait que vous vous m'avez bien regardé et que les souvenirs de cette nuit là logent dans votre mémoire ?

Puis elle finit la distance entre eux.

- Mais je suis certaine que votre non réponse à ma missive vous invitant à ce mariage était fait exprès. Pour me revoir nue sans défense à vos côtés dans un lit. Avouez donc que cela vous manquait.

Elle regarda les frontières faites de coussins et rit de plus belle. Il fronça les sourcils !


- Non, je voulais vous faire plaisir m'enfin ! C'était une agréable surprise. Je vous rappelle que vous aurez l'honneur d'être accompagné par Son Honorifique Guillaume Enguerrand de la Mirandole.

Puis, il s'approcha de la femme. Il posa sa main sur son ventre. Elle savait qu'il avait eu une bonne intention en venant sans la prévenir, une jolie surprise quelle appréciait grandement même si elle ne lui disait pas et qu'elle jouait la mauvaise foi.

- J'espère simplement que ce n'est rien.

La sensation qu'elle ressentit au contact de la main de son Vilain fut étrange. Elle venait d'aimer ça, pas le contact en lui même mais d'avoir peut être un petit Ange. Elle serra les dents, ferma les yeux quelques secondes pour chasser tous les souvenirs, les bons comme les mauvais.

- J'en suis certaine.

Non elle était certaine de rien, un mensonge pour le rassurer à lui, car il était hors de question qu'elle l'inquiète à son tour. Bien qu'elle se demandait ce qu'il ressentait réellement d'être peut être futur père d'une inconnue ce soir là ? Il s'installa dans le lit, se cacha par la couverture pour pouvoir enlever déjà sa chemise, et ses sous vêtements qu'il balança à terre.

- Rêvez pas. Ces frontières ne bougeront jamais !

- Vous savez, je suis militaire, alors voir deux poils qui se courent après sur votre torse ne me fera pas frémir. Et toc !
- Oh ce n'est pas mes deux poils qui vous font frémir, c'est mon corps tout entier, comme la nuit dernière ! Et tic.
- Si seulement ! Si seulement elle se souvenait de ce jeune corps nu elle aurait pu affirmer ou pas, mais voilà ni l'un ni l'autre ne savait.

Non sérieusement, ils allaient vraiment dormir encore ensemble, et nus tous les deux ? C'était un remake de l'aphrodite là, oui enfin sans alcool cette fois. Elle se déshabilla rapidement et se glissa sous le draps tout en le menaçant de ne pas se tourner s'il ne voulait pas que petit Ange soit l'Unique.

Ils discutèrent ainsi quelques heures, le temps que Morphée les emporte avec lui d'un sommeil serein.



~Petit matin, Jour J ! ~


Jusqu'à ce que Guillaume se réveilla en furie, après un cauchemar. Il avait rêvé que la blancheur d'à côté accouchait du Sans Nom. Il hurla simplement -oui c'était toujours simplement-


- Ishtara ! Réveillez-vous ! On doit faire quelque chose ! Je ne veux pas que vous donniez naissance au Sans Nom à cause de notre péché et notre secret ! Qu'allons-nous faire ?
- Hein ?? Naissance au Sans Nom ?? Vous vous êtes couché l'estomac lourd ?? Se redressant un peu pour le regarder et malgré leurs tenues, elle le blottit légèrement contre elle pour le rassurer comme une mère ferait. S'il y a un Ange nous assumerons et il aura un très joli nom ! On pourrait toujours aller nous confesser mais si on avoue à un cureton qu'on a couché ensemble hors mariage et qu'en plus il y a un enfant, vous imaginez la suite ? Elle lui replaça sa mèche rebelle en lui souriant. Et puis, c'était un cauchemar Guillaume...

La discussion aurait pu durer plusieurs jours, mais on frappa à la porte de la chambre et pire sans attendre le marié et le second témoin entrèrent dans la pièce en gueulant comme si eux aussi avaient vu le Sans Nom.


ISHTARAAAAAAAA ! DEBOUUUUUUUUUUT ! JOUR J !

Adieu le mur que le Blanc avait fait que déjà à son tour la Comtesse hurlait en ruinant le tas de coussins.

- Oh merde Guillaume !!! Vite !
- Quoi les teutons nous attaquent ? - Réel traumatisme d'enfance.

Elle tira sur le draps le laissant nu à la vue de ses amis et elle s'enveloppa avec, tandis que Guillaume se releva, observa la porte et en quelques secondes il attrapa un coussin qu'il plaqua contre son sexe.

- M'enfin Octave !! Martin !!!
- C'est elle qui a commencé !
Virilité acte 1.
- Moi ??? Non non luiiii ! Il s'est imposé dans mon lit, la preuve il m'a engrossé !!!
Mauvaise foi acte 2.


Rp écrit à 4 petites mains de jd Tara et JD Guy que je remercie pour ce moment !

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