La nuit était noire. Paisible. Le sommeil profond. Pas de cuite ce soir, celle de la veille avait été trop dure à encaisser. Et puis il fallait être fraîche pour le lendemain. C'est que l'entrainement devenait de plus en plus intensif à l'approche du grand jour... Avant de fermer les yeux, elle laissa vagabonder son esprit, et celui-ci s'arrêta sur son fils. Chris... Ce sale petit con était retourné en Bourgogne. De toutes façons, c'était décidé depuis avant son départ: à son retour, elle cramerait cette terre diabolique. Quitte à intégrer une armée épiscopale pour faire une guerre sainte. Ils seraient tous rasés ! Tous ! Ils brûleraient dans les flammes de l'enfer pendant des siècles des siècles ... Des flammes ... C'est reposant les flammes. Et l'odeur que ça laisse derrière ... Un délice ... Mais ... Mais ... Qui est-ce que je vois, là, sortir des flammes ? Une jeune silhouette ...
C'est toi ? Chris ? Kaghan c'est toi ? Mais viens là tu vas t'brûler du con !
L'vol était monnaie courante depuis toujours. Un peu comme un passe-temps, qui attire des emmerdes la plupart du temps. Couché, d'puis des jours, parce qu'j'suis pas vr'ment au top du top 'vec toutes ces pensées merdiques qui m'trou l'cul, me v'là au lit, au beau milieu d'la nuit. Fin au lit ... Façon d'parler. Dans ma tente, au milieu d'une pature qui m'appartient pas vr'ment. Mais j'm'en fou. Une ch'mise qui m'appartient pas na pu sur l'dos, ma grosse laine d'mouton 'core au d'sus, les deux oreillers d'Swan pour m'caller. Un sous l'tête, l'aut' sous l'jambe coupée et ma queue de mouton ent' les dents, j'soupire. Chaque fois qu'j'm'endors, j'l'impression d'faire des rêves bizarres ces temps-ci. C'pas si chiant qu'ça mais tout parait un peu trop réaliste à mon gout. M'enfin ... Vu qu'j'ai qu'ça qu'à faire, j'ferme les yeux en soupirant. J'le hais, j'le déteste. J'les déteste tous. Y'en a qu'une qu'j'déteste pas. C'ma mère. Mais ma mère elle est pas là. Et quand j'suis dans la merde comme ça, j'me d'mande t'jours c'qu'elle va faire ... Elle est du genre "TUEZ LES TOUS" na ? Ouais j'crois. J'me balade dans Dijon, Dijon qui brûle, Dijon qui fond aussi. Et j'me marre bien. Allez tous crever p'tain d'sodomite d'merde ! Qu'ils crèvent tous ! Personne m'prendra c'lui là !
Mou-ha !!! Hein ? Maman ? T'es v'nu ici ? T'es où ? Viens voir j'fais comme toi maman ! Sois fière p'tain !
Bah oui j'suis v'nue! J'fais tout cramer regarde. Reste pas là tu vas flamber ! Et en plus avec toi ça va pas sentir le cochon grillé mais la graisse de mouton ! C'est beau hein? Ca fait vachement d'bruit mais je trouve ça apaisant. Et autant le soleil j'aime pas, mais la chaleur du feu est divine. Au coin du feu on peut se raconter nos vies. La pénombre encourage aux confidences. Et puis on peut faire l'amour devant un feu. On a jamais froid, pour sûr! C'est tellement bon le feu. Et alors quand il nous échappe, quand il se propage, il détruit tout. Il ne laisse pas la moindre trace. Le feu est purificateur. Le feu nettoie presque aussi bien que l'eau, en plus de faire disparaître les choses. Les choses qu'il ne sublime pas. Et mon fils, dans ce halo de lumière, je le trouve encore plus beau ... Divin ... J'en aurais presque les larmes aux yeux. Alors je m'approche pour caresser son visage. Et je lui souris.Jsuis fière fils ... Si fière. T'es qu'un petit con mais, t'es bien l'fils de ta mère. Et tu m'manques ... Viens on va s'poser admirer le spectacle.
J'suis content, j'suis d'bout d'vant elle, sur mes deux jambes. J's'vais pas qu'ça repousser les jambes ... Et j'suis ... EN ROBE ?! Bon bah ... En robe donc ... J'tire dessus, la genance ! Mais j'vais m'installer 'vec elle, lui foutant un coup d'boule au passage. D'vant nous, la vengeance qui danse, les flammes flottant comme des pensées, des fis figées dans l'temps. C'classe, si si. Y'a personne qui cri, mais si on plisse les yeux, on voit des omb' qui courent et j'suis content. J'jubile même ! Sur leur face, on peut lire la douleur, et j'en jouirais presque si ma mère était pas à côté.Tu m'manques aussi t'sais hein. S'vent j'pense à toi, et j'fais les choses comme j'pense qu't'les f'rais ... C'pas du recopitage, c'plus d'l'admiration. Petit gland d'vient chêne auprès de tes racines ?
Je ris à ces mots. L'image du chêne n'étant pas la première fois qu'il l'utilise, rappelant à nos souvenirs de doux moments passés à Orthez. J'tire un peu sur les pans de sa robe. Ca aussi, ça dot venir d'Orthez. Pourquoi rêve-t-on de la destruction du présent dans le futur alors que tant de choses nous raccrochent au passé? Peut-être que notre passé nous rassure sur le devenir de ... Attends, depuis quand je m'amuse à réfléchir sur les détails de mes rêves moi?
Recopiage fils ... J'sais pas si tu dois tout admirer d'ta mère t'sais ... j'fais pas que des choses bien ... Surtout en c'moment ... Quoi que non, en ce moment j'suis plutôt calme. Mais justement. J'ai peur que ça prête. T'rappelle avec Marc? J'étais pas très droite, et ça m'permettait de tenir sur la durée. Là j'essaye de faire tout bien, et justement, ça m'prend les nerfs. La preuve, j'ai tout fait cramé.
[i]Et je caresse sa tignasse, y fouraillant mes doigts pour ôter quelques nuds. Il est toujours aussi bien coiffé que moi, bien que la couleur brillante de ses cheveux contraste beaucoup avec le charbon des miens. Et je perds mon regard dans les flammes qui laissent apparaître des formes, des visages que mon rêve veut bien laisser voir pour illustrer mes propos. On voit un homme qui tue. Un autre qui fume. On voit Andréa totalement nue, et une jeune beauté au regard de glace cerclé de noir, les cheveux presque blancs ... Ils me hantent. Tous ...
Tu sais maman ... C't'en expérimentant qu'on apprend. Parfois, faut faire deux ou trois fois une erreur pour savoir parfait'ment comment n'pu la r'commet'. Tu fais d'ton mieux, t'y met d'ton cur. C'est ça l'important. Na ?[i]J'lui souris et j'r'porte mon attention sur c'qui défile d'vant nous. J'pige pas tout, c'flou, j'beau plisser les yeux, j'l'impression d'pas voir grand chose. J'm'appuie cont' son p'tit corps. Elle est chaude ... J'sens la peau d'ses bras cont' les miens, et ses doigts dans mes ch'veux m'rassure au fond.
J't'admire parce que t'es vieille et t'es t'jours d'bout. T'en as eu plein la gueule et t'avance 'core ... J'sais pas c'ment t'fais. Moi au première obstacle j'ai v'lu crever. Toi t'avance, t'emmerde les situations douteuses et tu bourre l'tas. 'lors t'as p'têt peur mais t'agis quand même ...
D'accord. Il me traite de vielle. Du coup il prend quand même un léger coup d'coude dans les côtes. Pour la forme. Mais j'souris. S'il savait à quel point il a tord. A quel point il se fourvoie. Combien de fois j'ai failli abandonner. Seth ... Benjen ... Le Berry, le Béarn ... Mais maintenant j'avance. Et pas parce que j'en ai envie. Parce que je n'ai pas le choix. J'suis bien obligée fiston. Tu deviendrais quoi si j'abandonne ? Susi elle ferait comment sans un repère comme moi ? Hein, dis-moi ? T'es ma raison d'vivre fils. Le reste c'est sans importance. C'est que du vent. Que de plus, de l'amusement. J'ai été con d'partir si loin alors que t'avais besoin d'moi ... J'ai tellement peur de te perdre tout le temps ... Promets-moi que tu ne vas pas faire de conn'ries encore ... Chris ... Christopher Kaghan de Chambertin Isthar. Et un rêve me suffit plus vraiment pour me sentir proche de toi ...
J'souris et lâche un souffle d'amusement, j'suis son exemp' d'puis tel'ment d'temps maint'nant qu'j'ai presque pu c'ment j'pensais avant. Chaque fois qu'j'suis paumé, j'pense à elle.Qu'j'aille bien ou mal, au final, elle est la première à qui j'pense. C'ma mère, 'core meilleur qu'celle qui m'a pondu. Quoi qu'on en dise, c'est p'têt une putain, une connasse, une pétasse, mais c'ma mère et moi ça m'remplit d'fierté. C't'un honneur d'êt' son fils, même si l'sang n's'ra commun que 'lors qu'on l'f'ra couler pour l'même intérêt.On s'rait perdu c'vrai ... Susi s'en sortirait mieux qu'moi t'sais ? Elle est pas comme toi, mais elle arrive ... C'moi qui suis con d'pas t'voir suivi. Tu sais, j'me sens mal quand j'y pense ... T'es partie pour tabasser mes frères de culture, et ils vont t'rend' les coups. Ma famille cont' mon peup' ... J'sais pas c'qu'j'dois penser, ni même faire. Et j'peur, d'un côté comme d'l'aut'. J'ai tout l'temps peur maman. 'lors j'suis content qu'tu sois pas là pour voir à quel point ton fils est une tapette. Susi est plus courageuse qu'moi, et c't'une fille !J'grimace à cette constatation, mais v'là, la vérité est là. Ça pique hein d'savoir qu'j'ai moins d'fierté qu'une femelle ? J'tourne la tête vers ma brune de mère et lève un sourcil.Mais bon, t'vas pas en rajeunissant et ça m'f'rait plaisir si t'p'vais viv' 'core dix ans, pour qu'j't'emmerde ... Rtout qu'on a t'jours pas dominé l'monde. Ni quoi que se soit. Y s'rait p'têt temps à ton r'tour qu'on s'bouge les miches na ... ?
Je lui bise tendrement la tempe, cette impression de chaleur venant de sa peau, ou seulement des flammes, allez savoir. Il est pourtant bien plus fort qu'il ne le croit. Et il me donne souvent un peu de sa force quand il m'en faut. C'est vrai, j'ai parfois l'impression d'aller taper sur des membres de son clan. Mais pas totalement. Ils y ressemblent, mais j'crois que les siens sont encore plus loin. Plus loin? Pourtant on est pas au bout du monde là déjà? Je me sens perdue. Si loin de mon pays. Je comprends enfin ce qu'il a pu ressentir, longtemps, et pourquoi il doit se sentir si perdu encore aujourd'hui, sans repère, sans marques, sans famille ... Moi je connais mes racines, je peux retourner les voir quand bon me semble ... Lui il hère, un peu où le vent le mène. Tout l'inverse de Susi qui a grandi dans une maison, entourée de frères et soeurs. Sa maman est morte tôt, certes, mais elle avait son père, et une éducation. Des principes, un mode de vie pour se diriger. Elle a encore des amis, des conseils ...
Te compare pas à elle fils. T'es peut-être pas encore un chêne, mais t'es un roc. Et Susi a fini par terre avec un seul homme qui lui a brisé l'coeur. T'en es à combien toi ? T'es à combien d'vies fils ? Combien de fois tu t'es relevé ? T'es comme ta mère, j't'assure. T'as d'ja vu un arbre tombé dans une tempête ? D'abord on a l'impression qu'il est tout cassé. Il a les branches au sol, il perd toutes ses feuilles. Son tronc à l'horizontale. C'est flippant. Puis l'année d'après, il a repoussé. Il a refait des branches, il pousse comme s'il avait quatre, dix troncs ... Il est tout de traviole. Mais il est là. En vie. Et il fait dix fois plus d'ombre. Bon, des fois il fait dix fois plus chier quand il est tombé dans ton jardin. Mais il est pas mort. T'es l'fils d'un chêne ou bien ? T'es un Chambertin. Et on va dominer l'monde. Même si c'est dans dix ans. J'commence par piller les richesses du Khan, et j'deviens grandiose, d'accord ? Et puis t'en fais pas, va. Tes cousins, ils sont au Nord. Bien plus au Nord.
[i]J'écoute, j'hoche la tête lent'ment et ses mots m'font l'effet d'un baume au coeur. Bon l'fait qu'elle m'dise qu'j'suis potenciel'ment d'travers, j'sais pas c'ment l'prend'. Mais là j'baisse l'r'gard sur mes jambes, et j'vois qu'j'ai les deux, mes deux pieds dans l'fond d'mes bottes. 'lors p'têt que j'ai r'poussé comme un arb' ? Ou 'lors d'habitude j'vois la blessure 'lors qu'y faut qu'j'oublie parce qu'elle a pas d'importance au final ? Pis si j'fais dix fois plus chier, comme les chênes qui r'poussent, bah l'monde à pas fini d'trembler, vu comme j'emmerde d'jà mon monde ! Cette pensée m'arrache un aut' sourire et j'la r'garde, et j'la trouve belle et précieuse. Mon modèle.
Ouais ! Une fois riche, tu r'viens, en un morceau, et là ... Là, on met tout en place pour qu'on s'rappelle t'jours d'nous ! J'veux qu'tes p'tits enfants s'rappelle d'toi comme d'la plus grande femme qui ait existé.J'sens que j'ai pas b'soin d'hésité. J'me sens même pas gêné ou mal. J'ai l'impression que je peux lui parler 'core plus qu'd'habitude. Un peux comme ci tout couler tranquillement. Les mots viennent, j'les dis et j'ai pas peur qu'elle s'énerve ou quoi que se soit.Tu passe b'coup d'temps 'vec Susi. Vous vous comprenez et j'me sens à part parfois, t'vois ? C'pas cont' vous, mais c'moi j'crois qui n'arriv' pas à vous suiv'. J'suis un de Chambertin, ouais ! Mais vous avez des choses en commun qu'j'rais j'mais 'vec vous.
Il parle de petits enfants. C'est là que je comprends qu'en fait je ne suis pas dans un rêve. Mais dans un cauchemar. Un p*tin de cauchemar pourtant bien trop réel. Non, je suis désolée. Dans mes rêves j'ai pas de petits enfants. Merci ! Et j'ai pas de rides non plus. On gomme ce détail. Voilà, parfait. D'ailleurs, j'ai même des cheveux parfaitement luisants, coiffés ... Pas tressés, parce que ça me tire le cuir chevelu, mais au moins ils sont impeccables. D'ailleurs, je les vois même un peu flotter quand les vagues d'air chaudes arrivent jusqu'à nous. Wah... Ça, c't'un vrai rêve.
Et là, je sens dans la voix de mon petit trésor comme quelque chose qui se casse, comme une crainte. J'ai presque l'impression de me liquéfier devant son air abattu. Alors je le serre fort dans mes bras. Très fort. C'est ça que doit faire une maman, non?Chris! Tu peux pas dire ça !! J'voyage avec Susi. Je soutiens Susi ! Je l'encourage! Mais si tu savais... C'est Gilly qui fait tout l'boulot ! Si j't'ai demandé de l'aider, c'est parce que je ne sais pas lui parler ! Avec toi, ça coule de source. Avec toi j'peux parler d'tout. J'peux tout t'dire. J'peux même te raconter les détails de ma vie sexuelle sans m'sentir gênée. J'peux tout prévoir avec toi. J'peux dire ou faire les pires trucs. J't'ai même tabassé une ou deux fois. Et t'es toujours l'même! T'es toujours mon fils. Mon adoré. En fait ... J'crois que t'es plus que mon fils ... T'es mon double. T'es ma paire. Tu m'es indispensable. Des comme toi y'en a pas deux. Je te l'ai déjà dit mille fois, mais pour toi je ferais tout. Je tuerai, je détruirai. Je sacrifierai tout ce qu'il faudra pour toi. J'passe du temps avec Susi. J'partage mon âme avec toi. N'en doute jamais. Même si t'es qu'un sale petit con instable et jamais content. J'suis pareil, j'te comprends.
J'ris d'bon coeur. C'vrai qu'on a vécu des trucs ensemb' ! On s'est bien trouvé elle et moi. C'pas ma mère pour rien. Garce, brigande, franche, j'rais j'mais pu tomber sur mieux c'vrai. Et j'me fiche qu'c'que les gens m'disent. Une fois on m'a dit ça ... Qu'j'ai été con. Que quitte à choisir une famille pour êt' adopté, fallait viser la renommée, les écus, l'héritage ou les tit'. Mais moi j'veux pas tout ça. Moi c'qu'j'aime chez ma mère, c'est son vécu, son caractère. Sa simplicité dans sa complexité.Tu es tout ça aussi r'moi t'sais. Et j'te rendrais fier, parce qu'c'pour moi un honneur d'êt' ton fils. C'pas un r'proche hein t'sais. Vous avez vos trucs de nana ensemb' c'normal ! Même si rquoi t'pas une femme, t'es une guerrière, bah ... T'reste eunuque hein ! Avec quand même une classe inconditionnelle ... Mais dis moi maman, t'as peur parfois d'êt' une vrai femme ? Une fois t''as dis ... Que tu te sentais femme que tu baisais 'vec un type ... Mais j'comprends pas. Fin ... En fait ... Des fois j'me dis que ... J's'rais mieux si j'étais pas comme j'suis là. T'vois ? Les femmes m'd'plaisent pas toutes, la plupart juste. T'crois que ... C'mal d'changer ? J'vais d'v'nir pire ?Et j'tire sur ma robe ... Mes braies p'tain ! J'veux pas d'v'nir une femme parce que j'aime les queues merdeuh ! C'quoi c'cliché raciste là ? Hein ?! Voilà, comme ça, en braies, c'mieux. J'ai même les poils livrés avec ... HAaanw mes poils ... ENFIN. C'd'mage qu'ça pousse pas d'un claqu'ment d'doigts ...
Il me fait sourire, et me rassure par ses mots. Mais bien vite sa question me donne des frissons dans le dos. Pourtant le feu semble se propager, nous entourer, nous consumer presque, ou bien juste nous entourer d'un halo protecteur. C'est lui et moi contre le monde entier. Alors pourquoi ce frisson glacial dans mon dos ? Non, je ne suis pas une femme, et j'aime quand tu le dis aux autres, ou à moi. J'aime dire que je n'en suis pas une, parce qu'une femme, ça peut être répugnant. Ca peut être un monstre, une femme, et c'est justement parce que je me sens femme en faisant cet acte proche de la trahison que je les déteste encore plus. Car oui, à cause de ma vie, de mon passé, de ce que je sais, de ce pour quoi j'ai été payée ... Je ne fais plus souvent ça uniquement par plaisir. Mais ça reste un pur acte de manipulation. Oh comme j'envie toutes ces nobles qui au final sont préservées pour un seul, qui devant le Très-Haut se donnent à un homme qui devra les protéger, les nourrir, les faire enfanter pour perpétuer la race, dans le confort, la douceur, l'amour, les valeurs aristotéliciennes ... Tandis que moi je ne suis que fille du Sans-Nom. Démon destructeur qui se sert d'atouts divins pour faire le mal et répandre la douleur. Tout comme ce feu qui détruit tout devant nos yeux ...
Alors la question est esquivée, le sujet ramené sur lui. Comme je sais si bien le faire, toujours. Ne pas se mouiller. Le changement, on a pas trop l'choix tu sais, fils ... Faut bien péter un peu d'écorce, et voir quelques feuilles tomber pour que le gland devienne un gros chêne. Est-ce que le gland aurait mieux fait de rester gland ? Il se serait fait bouffer par un cochon, ce nul. Maintenant il est face au vent, face à la neige, face au feu ... Mais il est un chêne, et on ne lui demande pas son avis.
Bon, on s'casse de là avant de finir en faisan grillé? J'suis sûre qu'on a encore des tonnes de trucs à cramer. Et n'oublie pas fils. Toi et moi, on doit dominer le monde.Ecrit à 4 mains y'a de ça déjà quelques semaines. Merci JD Kag pour ta patience ;)
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