Kaghan
C'est l'heure ... A pas lent, je m'approche. Il est seul, je le sais. Pour ne pas faire de bruit, j'ai mis un morceau de velour sous ma jambe de bois. Et aussi étonnant que ça puisse paraît', ça marche. J'ai troqué ma cape coloré pour une noir, 'vec capuche. J'ai mis une ch'mise aussi, chose qu'j'déteste faire. J'ai chaud, j'transpire, j'pue même. Mais j'm'en fou. La totalité d'mon corps est caché sous d'épaisse couche de tissu noir. Noir parce que pour êt' discret la nuit, c'toujours ce qu'il y a d'mieux. L'soleil n'est pas 'core levé, et je sais d'jà c'que j'ai à faire. Pour me sauver du lit presque conjugal -presque oui oui, pas encore- j'ai prétendu êt' aller m'entrainer. C't'habituel chez moi, pas b'soin d'me justfier plus qu'd'raison. Pour une raison de logique, j'ai laissé Batbayr et Az dans not' chamb' d'auberge. Sur l'coup, j'ai pas trop aimé l'idée ... Mais s'non, ça n'aurait pas été pareil hein ?
Au début, j'doutais, vr'ment. J'me suis dis qu'il s'rait pareil, qu'il allait s'barrer ... Mais na. Lui est différent. Pour une raison qu'j'ignore, j'sais lui donner ma confiance, sans honte et mensonge. Naran est le seul à qui j'mens pas. Rquoi d'vrais-je m'obliger à êt' c'qu'j'suis pas après tout ? On a v'lu m'changer, lui m'a accepté comme j'suis, et pour c'qu'j'suis. Aujourd'hui, j'm'sens bien, parce que mon petit Poney est prêt d'moi. C'est la souffrance qui m'a apprit la délivrance. Si j'vais pas autant râmer, si on m'avait pas autant fait mal, j'connaitrais pas c'qu'j'vis là. Je saurais pas en profiter au fond ... Comme il se doit. Et je le déguste, ôh oui ... Je le déguste. A chaque moment, à chaque heure, à chaque minute. Cette exquise sensation de jouissance qui m'enveloppe.
M'arrêtant à côté d'la porte d'not' chamb', j'toc, mais n'ent' pas. Cont' l'mur du couloir, en silence, invisib' dans ce lieu sans fenêt' ... J'attend.
Blottit sous l'édredon en plumes, je redresse le nez en quête d'air frais. Les draps sont chauds, seuls témoins de notre nuit d'ivresse hier. Je ne sais combien de temps cela a duré, ni à quelle heure finalement nos corps sont venus s'enlacer pour rejoindre Morphée. Auprès de lui, les secondes deviennent des minutes et les minutes se transforment en heures. Les caresses, les baisers, les mots doux et les petits sourires partagés font ce qui entretient notre couple. Voilà maintenant huit mois que je partage son quotidien parsemé d'embuches. Cela n'a pas été simple, la lutte a été rude mais je suis enfin parvenu à lui prouver l'amour que je lui porte et il a pu libérer le sien au grand jour. Huit mois ... Huit mois et nous voilà bientôt mariés. Finalement je remercie l'autre de n'avoir su être fidèle, respectueux et sincère envers mon blond. Parce que sans lui, je ne connaitrais ces moments d'extase et de bonheur. Alors si Tangra a le pouvoir de faire passer des messages... Je lui dirais bien de lui faire parvenir un "Je ne te remercierai jamais assez d'avoir été un aussi gros connard".
Feulant tel un chat, je m'étire dans le lit que je partage avec ce beau blond. Par Tangra... Il m'prends pas souvent pour sur, mais quand il le fait, ce n'est pas à moitié. Un sourire amusé s'affiche au coin de mes lèvres alors que je guette le soleil par la fenêtre. Il ne doit pas avoir terminé son entraînement à cette heure... Pour une fois, je me glisse à nouveau sous l'édredon et referme mes yeux. Shana allait bien hier soir, Meko est avec elle et Kag ne va pas tarder à les voir avant de revenir ici... Je devrais pouvoir dormir encore quelques dizaines de min....
Je soupire alors que l'on frappe à la porte. J'attends un instant, me disant que si c'est Bertrand il aura l'intelligence de glisser les vélins reçus sous la porte. Mais nan, aucun parchemin à l'horizon et un nouveau coup se fait entendre. Sérieux p'tain, les gars on devrait foutre en geoles les gens qui font du bruit le dimanche ! Comment ça on n'est pas dimanche ?! Grognant à nouveau, seulement vêtus de mes braies et la trace de l'oreiller en travers du pif, j'ouvre la porte.
C'pour quoi... ?!
Y bouge pas. P'tain l'con ... J'r'toc. Et là j'entends sa voix. J'bouge pas. Mes doigts glissent sur cette lame qu'j'ai "emprunté" pour une durée indéterminé. J'vais pas rentré ... J'vais êt' grillé à 30 mèt'. Bah ouais. 'Lors j'toc une troisième fois, et j'attends, comme un con. J'pose mon oreille cont' l'mur pour écouter c'qui fait. Mais j'entends pas grand chose hein ... Bah non ... Et si j'parle, bah j's'rais 'core plus grillé. J'suis supposé faire quoi ... ?
Et là j'me dis qu'j'mal géré l'truc, qu'j'vais tout gâcher, qu'j'ai mal choisis mon moment, j'rais du attend' dehors ! Oh p'tain, j'suis un trou du cul, c'pas possib' ... Mais d'hors, on risquait d'êt' d'rangé hein ? Et là, c'comme si Tangra lui même parlait ... Mon r'gard s'pose sur la poignet d'porte. Mais oui .... MAIS OUI !
Sans attend', j'tend la main, appuie d'sus et ouv' la porte qu'j'pousse du bout d'un doigt, restant dans l'omb' et cacher ... La porte grince d'un air sinist', et j'sens un faib courant d'air s'faire. Bon ... Et maint'nant, Naran, qu'vas-tu faire ?
Alors que je râle intérieurement contre les gens irrespectueux de mon sommeil post-baise qui est, ceci dit en passant très important pour une santé optimale, j'avise enfin qui ose me déranger. J'arque un sourcil ne voyant personne et imagine une blague venant de Claque, avouons que ce serait bien le genre du gaillard. Je ronchonne à nouveau, - parce que oui je ne le fais jamais assez - et m'avance toujours aussi peu vêtu.
Je tourne la tête à droite et je ne vois rien, mise à part la nuit, le noir le néant et tout ce qui commence par N et fout la merde dans les films d'horreur. Je sens ma patience diminuer petit à petit et pourtant Dieu sait que j'en ai bien plus que mon fiancé. Finalement je tourne la tête à gauche et voit comme une masse malgré l'obscurité. Intrigué je fais un nouveau pas et jure sur la vie de mon blond, que si je découvre le ventriloque planqué sous une cape, je le défonce pour lui faire payer mon manque de sommeil.
Et là, comme sortit de nul part, je comprends que ce n'est ni Claquesous, ni quelqu'un qui me veut du bien.
Qu'est ce que...
Et enfin il réagit. Y prend un peu trop son temps à mon gout ... Mais au moins, y bouge ! J'le fixe, d'la où j'suis, j'suis curieux d'voir sa réaction aussi faut dire ... Et, enfin, il m'voit. Un lent sourire d'coin étire mes lippes sous un masque d'cuir qui m'colle à la peau. De dessous cette long cape noir qui m'cache intégral'ment, j'sors une main ganté tenant une fine lame. Tendu vers lui, j'prend pas l'temps d'voir la peur s'inscruter dans ses yeux qu'j'bondis, tel le vautour sur une carcasse. Une main vient s'écraquer cont' ses lèv' pour l'empêcher d'parler. La dague s'pose -en douceur faut pas déconner non plus- sur sa carotide. J'presse un peu l'fer froid cont' sa peau, pour lui indique un message qu'n'importe qui intéprêt'ré comme "Tu bouge, t'es mort".
D'une lenteur non calculé, j'le presse cont' moi. Sentir son corps à moitié à poil si proche ... M'fait un effet qu'j'vais pas prit en compte dans l'équation. Mon corps n'connait que trop bien l'délice qu'est son enveloppe charnelle, et d'jà, même si faut pas, j'chauffe. J'déglutis, difficil'ment, mais n'perd pas d'vue ma mission. La dague t'jours sur sa peau, j'soulève lent'ment mes doigts d'ses lèv'. J'me penche à son oreille et tout bas, à peine audib', en espèrant qu'il m'r'connaisse pas, j'murmure, en m'appliquant pour n'pas m'trahir d'mon accent.
Reste silencieux ...
D'ordinaire, j'aime la chasse, ça me permet de me sentir libre et de partager quelque chose avec mon blond. Ce que j'apprends aujourd'hui, c'est qu'être la proie est bien moins amusant et un poil plus flippant. Alors que le métal de sa lame se pose sur ma gorge je déglutis, bordel j'peux pas mourir avant mon mariage... Si ?! Mon corps est tendu comme un pic et ma respiration haletante trahit la peur qui m'inonde. Je ne suis ni costaud ni très bon en défense. Par contre pour me foutre dans des merdes sans nom je suis Roi. Alors qu'il me tire vers lui je réfléchis à l'ensemble des personnes qui pourrait me vouloir du mal et la liste s'allonge alors que j'énumère les ennemis ou personnes détestant Kaghan. L'homme en question a une voix grave, est plus grand que moi, plus musclé aussi et bon dieu ce qu'il pue... Ca ne m'étonnerait pas que ce soit un paysan qui ne se lave pas après son travail préférant vivre dans sa transpiration collante.
Je sursaute légèrement mettant fin à mes pensées, lorsque je sens le membre de mon agresseur venir jouer la tour de Pise. Sérieux.. En plus d'être taré, le mec qui me veut du mal a d'autres idées obscènes en tête. Mes plans de fuite s'embrouillent alors que ma peur augmente en puissante après les recommandations de l'homme encapuchonné. Je n'ose ni bouger ni respirer trop fort, mon coeur bat à tout rompre mais je fais tout pour le dissimuler. Lentement ma tête se mouvoie de bas en haut pour lui signifier mon approbation.
Pour sûr, dés qu'on arrive au niveau des escaliers je le défonce et le balance au dessus de la rambarde.
P'tain d'merde. Y obéit ... Na mais Wilson ! Bébé ! Poney ! Mon amour ! Va clair'ment f'loir qu'j'te donne des l'çons d'défense ... Fin là ça m'arrange mais fin. S'voir qu'tout l'monde peut v'nir comme ça et faire d'toi c'qu'y veut, ça m'd'plait au plus au moins. Tel'ment qu'j'lâche un soupire à son oreille. Bon au pire il prendra ça pour d'la satisfaction ou d'l'excitation. Vu qu'j'ai la trique comme un chien ... Bon bon ! R'saisit toi Kag p'tain d'merde ! D'un geste brusque, j'le pousse vers les escaliers. On va descend', et j'vais l'trainer loin d'ici. La mission p'tain ! LA MISSION !!!
Pour l'peine, et r'faire plus réaliste aussi, j'lui fou un taquet derrière la nuque 'vant d'ler lui choper un poignet qu'j'monte dans son dos. L'bras tordu, ouais j'suis désolé ça doit faire mal. J'm'en voudrais presque ... Si bon qu'même un peu ... Mais c'pas ma faute là ! Azy ... Y comprendra, j'suis sûr qu'ouais. J'l'impression qu'les quek'pas vers les escaliers durent des plomb'. Et quand enfin on y est, j'me dis qu'si c'tait pas lui, j'le pous'rait juste, comme une pauv' merde. Mais na ... Na ... J'vais pas lui faire ça ... J'vais pas poussé mon fiancé dans les escaliers ... Qu'même ... J'veux bien respecter les traditions tout ça ... Mais c'pas une raison pour à moitié l'buter hein !
Avance...
Et j'me dis qu'p'tain HEUREUS'MENT qu'j'ai pas fais ça r'l'aut' là. Et qu'j'ai préparé mon terrain 'vant ... Et qu'j'ai un stupide étalon d'prêt à la sortie d'l'auberge pour faire l'route. S'non bah, et c'est l'cas d'le dire, on s'rait pas sortit d'l'auberge ...
Mon corps frissonne comme s'il réagissait à la proximité de l'homme derrière moi. Je grimace, c'est vraiment dégueu putain.. D'où le savoir aussi proche m'fais de l'effet ? Décidemment, je ne comprendrai jamais c'foutu corps. Lhomme en question ne perds pas son temps pour me faire avancer à l'aide d'un clef de bras tellement bien faite qu'elle me tire un grognement de douleur. Le con, j'obéis trop gentil et il me nique le bras ! Arrivé sur le palier de l'escalier, je me tâte... Comment je vais pouvoir réussir mon coup alors qu'à tout moment il me pète le bras en deux ? Au pire... des cas je sortirai gagnant avec un bras ramollo. Tant pis, je préfère finalement perdre un bras que la vie, et Dieu saitce qu'il a prévu de me faire après l'enlèvement.
Je me retourne rapidement ce qui m'arrache un p'tain de gémissement puis me place devant avant de lui décocher une droite et le pousser vers la rambarde. Je le fixe afin de découvrir son identité, toutefois, son nombre de couche de vêtement ne me le permet pas. Je grogne de mécontentement et le colle dangereusement à la rambarde et avance ma main dans l'idée de lui retirer le tissus qui le couvre.
P'tain mais t'es qui ...
Et c'con fini par s'défend' ! Mais oui ! En haut des escaliers ! Mais trou de pine p'tain ! Y'a pas plus dangeureux na ? NA ?! T'as vr'ment envie qu'on glisse et qu'on s'casse la gueule et qu'on s'pète la nuque ? Mais qu'es c'qu'j'vais épouser ... Tout est à refaire ! C'pas possib' ça !
J'peux pas r't'nir un râl'ment d'colère, un genre de gros miaou méchant ... Si si tu vois tout à fais de quoi j'parle. Le v'là qui s'd'fonce tout seul, et en l'sentant, j'force pas. J'pas envie d'lui péter l'épaule ! Qui va m'branler après ? Hein ? Bah m'enfin, question d'logique. Tout seul c'bien, à deux c'mieux. L'bas d'mon dos claque cont' la rembarde des escaliers, mais j'réagis assez vite pour r'pousser ses mains. J'pas envie d'le faire tomber et c'débile m'provoque là ici !
Pour sûr, j'suis trop doux là actuel'ment. J'tape sur ses mains comme un père tap'rais sur les mimines d'son gosse quand il va faire une con'rie. Vu qu'j'm'en rend compte, j'lui attrape plus dur'ment les poignets et j'grogne d'un air mauvais.
MAIS ! O-bé-is pou-reuh u-ne fois dans ta vie Wil-son !
J'm'oblige à articuler bien clair'ment, mais l'prénom m'a échappé ...
Sa main vient taper les miennes, et j'hausse les sourcils plus surpris qu'autre chose. Mais qu'est ce qu'il me fait c'lui là ? Il m'a prit pour un gamin de quatre ans ou quoi ? Finalement je me demande s'il est aussi mauvais qu'il essaye de me le montrer. Et là... Là il m'sort mon nom, il me connait le con.. Je plisse les yeux d'un air mauvais et reprends mes poignets en tirant fort pour qu'il me lâche.
Dis moi qui t'es p'tain, j'te jure tu m'dis rien j'te bute !
Il me fout les nerfs en pelote alors que j'allais bien aujourd'hui, p'tain ça m'énerve ça. J'observe les alentours pour voir si personne ne nous jauge du regard mais non, rien. Pourtant, à moitié à poil et presque balancé dans l'escalier ça pourrait amener du peuple...
Violemement, je repousse mon agresseur vers l'escalier. J'ai bien vu qu'il n'ose pas me toucher pour ne pas me faire tomber. J'ignore pourquoi il garde cette distance, mais ça n'est pas tomber dans l'oeil d'un aveugle.
Qui j'suis, mais c'qu'il est têtu l'gamin ! Si j'me cache, ton avis, c'pour quoi ? M'enfin ! Et l'temps qu'j'réfléchis à quoi dire, quoi faire, y m'pousse. Pas douc'ment comme moi qui fait gaffe tout ça ... NA ! Lui il s'en bat les couilles ! Et j'sens mon corps qui chute ... Mes bras s'tendent, cherchant à stopper la descente. Une d'mes mains tape l'mur, brutal'ment. L'aut' s'accrochant à la rambarde d'bois, m'brulant en glissant sur une dizaine d'centimèt', à cause des gants. Au même moment, mes jambes dans un réfléxe perdu, cherchent à qui s'ra la première derrière. Un bruit d'bois trahit ma jambe, mais pire, PIRE. Marchant sur l'tissu qui m'cache, une partie s'déchire. Mes yeux s'écarquillent. Na ... MAIS NA ! J'vais tout bien fait ! J'vais galéré à cacher ÇA là !
Déglutisant, j'sens comme un blanc dans la situation. A à peine quek'marches d'lui, j'le fixe, de ce regard qui dit "Mais rquoi tu fais ça ?!" Et j'ai du mal à m's'couer, vr'ment. J'suis troublé, et j'en viens même à d'mander si c'tait vr'ment une bonne idée c'p'tain d'mariage ... Et j'vois son visage changer.
Nique la discrétion ! Nique la douceur ! Et nique tout l'reste ! J'respect'rais mes traditions ! Pr'nant pas la peine d'cacher mon accent cette fois, j'lui chope l'bras, et l'tire pour faire genre qu'on descend à deux. Ouais je sais ... J'ai manqué d'me casser la gueule jusqu'en bas ... ET ALORS ?!
Ramène toi !
Ka.....
Ce choc ! Mais bordel ce choc ! Imaginez vous un peu à ma place ! Je ne sais ni quoi faire ni quoi répondre face à la situation présente. L'homme que j'aime, avec qui je vais me marier a essayé de mettre en action un plan tout pourri pour m'enlever. Mais pourquoi ? Pour me prouver que je suis faible et aucunement capable de me défendre ? Oui je le sais mais NON je ne l'avouerai pas. Finalement je comprends pourquoi mon corps réagissait de cette façon à sa proximité...
J'ose poser mes bleus sur lui et remarque qu'il est passablement énervé et comme... en plein doute ? Je grimace à le voir ainsi, j'aurai du faire genre que je ne le connaissais pas, c'est ça ? On aurait pu me prévenir j'aurai tenter de paraître bon acteur dans cette belle pièce de théâtre.
Et sans un mot pour ne pas blesser d'avantage son égo d'agresseur, je le laisse me chopper le bras et cela malgré le manque de douceur. Je le suis dans les dédales des marches et sort de l'auberge à sa suite en gardant le silence et le nez baissé au sol. J'ai merdé, sans même comprendre le pourquoi je l'ai rendu malheureux. Vous la sentez l'ambiance pré-mariage ?
Démotivé, j'le traine jusque dehors. D'vant l'auberge, un grand étalon nous attend. Lui aussi j'l'ai "emprunté" ... J'pousse Wilson vers la bête, l'temps de tirer un bout d'corde d'ma ceinture sous toutes les couches restantes. M'approchant d'nouveau d'lui, j'le force à m'tourner l'dos, lui chope les bras, et lui attache les poignets. Et j'sens bien qu'y s'laisse faire ... Et j'dirais pas qu'ça m'déplait. Ça m'facilite l'boulot, et puis bon, de c'qu'j'en sais, certaines femmes planifient elles-même leur rapt, donc j'suppose qu'elles s'laissent faire aussi ? C'pas trop grave hein ?
Pour accentuer l'aspect "trophée", quand même, j'le soulève et le jette comme un sac d'légume sur la bête qui hénnit plaintiv'ment. Mes doigts attrapent les crins, brutal'ment, et j'monte à mon tour. Cette chose à b'soin d'une selle, et moi j'pas l'habitude. J'l'impression d'voir un coussin sous mes couilles ... C'est destabilisant ! T'nant mon blond d'une main, j'donne un coup d'talon et d'jambe dans les flans de l'étalon, nous effaçant d'cette ville.
Alors qu'il m'pousse dehors, je suis pris d'un long frisson, p'tain ça caille à cette heure. Sachant qui c'est, il aurait au moins pu me laisser prendre une chemise ou ma cape. J'attéris devant l'étalon impressionant par sa taille et ses muscles, je me retourne vers mon blond qui sort une longue corde de son sac. Il est sérieusement sérieux là ? Il veut m'attacher... Genre il me prends pour un roti à ficeler ?
Pour ne pas le décevoir d'avantage et malgré le fait que je ne comprends pas où il veut en venir, je me met dos à lui et le laisse m'attacher. La corde frottant contre ma peau nue n'est pas du tout agréable mais je ne fais aucun commentaire. Ses mains se posent finalement sur mon corps me tirant un nouveau frisson, je tente de lui sourire que je cache directement. Ca serait vraiment bizarre qu'une victime sourit à son agresseur...
Whooaw
Sans comprendre ce qui m'arrive, je me retrouve le ventre collé contre l'animal et les jambes dans le pendant. Je vais me casser la gueule en trois secondes s'il le fait avanc.... Oh putain il le fait.. Je me tends complètement effrayé à l'idée de tomber et serre les dents. La main qui se pose sur mon dos me rassure un peu. Sachant qu'il m'aime, il ne me laisserait pas tomber et me faire mal aussi bêtement ?
La route est lente et m'frust' 'une puissance ... Ma main pressé sur mini blond l'tiens, et j'nous enfonce dans la campagne, loin dur'gard des aut'. Y'a presque personne ici, MAIS c'suffisant. L'soleil monte, très lent'ment. J'peste un coup.
Ça d'vait pas s'passer comme ça !
J'suis franch'ment vexé. Et j'accentue ma prise sur l'p'tit blond en faisant accélérer l'animal. Ma colère s'étouffe qu'même quand j'me rend compte d'c'qu'j'fais ... J'tourne la tête vers lui, j'le fixant un long moment. J'sais plus si j'lui ai appris ça, ou na ... Vu sa tronche, j'crois pas. Ou il s'en souvient pas ? Na. Wilson est bon élève, c'moi qui n'ait pas du parler d'ce sujet là. Même temps ... Y'a tel'ment d'chose à dire sur tout. Pis on parler pas tant qu'ça d'mariage lui et moi ... Fin ... C'vrai quoi ! J'mais j'aurais pensé m'marier à lui !
Dans un coin d'campagne tranquille, j'tire sur les rênes de not' monture. J'descend, attrape l'corps fin d'mon blond ent' mes bras pour glisser en douceur au sol. Et d'une violente claque sur le flan, j'laisse la bête fuir. Mes yeux s'reposent sur Wil, qu'j'aide à s'met' d'bout. Et 'vant qu'il commence à m'poser pleiiiiins d'questions, j'lui détache les mains et l'plaque à un arb'.
Et sous le r'gard de Tangra, tu s'ras à moi ...
J'me débarrasse du tissu qui cache d'mon visage, et l'embrasse.
C'est long, douloureux et franchement flippant. Ce trajet est horrible, je grimace et prie Tangra pour que ce foutu étalon s'arrête. Ce qu'il fait alors qu'on se retrouve dans un coin paumé. J'ai bien senti son regard appuyé sur moi alors que nous nous enfoncions dans la campagne. Je ne sais pas ce qu'il pense et ça me bousille le moral à l'idée de l'avoir déçu ou fait mal. Merde quoi, je veux son bonheur, je veux le rendre heureux et j'échoue même avant le mariage.
Je descends et tombe à moitié sur lui déséquilibré par la corde et l'impression d'avoir la tête dans le cul vu le chevauchement en sac à patate. Sans même comprendre ce qu'il m'arrive, je me retrouve projetté contre un arbre peau nu, sans même pouvoir sortir le moindre son. Je le fixe longuement, cherchant à déceler la moindre étincelle de colère dans son regard. Il a l'air de s'être calmé, apaisé...
Et sous le regard de Tangra, tu s'ras à moi ...
Ses lèvres viennent prendre possession des miennes, ma main finalement libre vient se poser sur sa nuque et fougueusement je le tire contre moi.
Que Tangra soit témoin d'notre amour inconditionnel.
Tout va si vite, nos vêtements se retrouvent au sol, nos mains viennent se caresser mutuellement pour redécouvrir une millième fois la moindre parcelle de nos deux corps chauds. C'est ce courant électrique qui passe lors de nos frôlements, nos baisers et nos caresses qui fait que notre relation est aussi forte et belle. Fougueusement, notre amour s'unit pour le meilleur et pour le pire.
Merci à JD Wilson pour ce petit 4 mains !
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