Alphonse_tabouret
Paris les avait accueillis trois jours plus tôt.
Carrefour séparant le chemin les avait arrêtés quelques minutes, à retarder linévitable, et des silences cousus de mots avaient germé de murmures perdus pour qui ne les attendait pas. Lon se quittait du bout des lèvres, en sachant le ciel lourd, les jours à venir pesant de densité jusquà les rendre courbes, assommant les rituels égoïstes des amours mâles dobligations auxquelles lon naurait pas songé à se soustraire ; sous le toit dun appartement, Antoine navait plus que lui à attendre.
La mort dAxelle avait bouleversé dune digue nouvelle tout un bras de mer, et nouait à la force des choses ce que le temps avait brièvement choisi détreindre ; la vie telle quil lavait connue nexistait plus et aucune joie ne saurait changer le gout de cette vérité-là. Au mieux, se ferait-on à avoir le cur soulevé dun tissu rouge claquant au vent.
Incapable de se résigner à rester sous le toit de la gitane le temps de leur étape-capitale, ni de loger enfant et nourrice à la modestie de sa chambre, Tabouret avaient fait migrer le nid vers une auberge proche où prendre leurs quartiers pour la semaine.
Clartés se délayaient à la chambre denfant où lon empaquetait les affaires, où les jais évitaient de se poser sur toute pièce du mobilier que Pernette ne lui désignait pas comme à emballer ; dans le ventre, un malaise subsistait, criard, écorché et enlaçait jusqu'à la gorge lamertume des regrets métronomes. Le dernier échange davec Casas avait ceint le cur dun indéfectible ver et imposait aux tempes létrange impression des impostures, des douleurs illégitimes.
Laurait-elle souhaité là ? Naurait-elle pas préféré que Montmouth ne soccupe de cela, quil nenvahisse pas un lieu où il se sentait désormais profane. ? Alors Alphonse empaquetait, méthodique, sans perdre de temps, sans ségarer. Faire au plus vite, quitter cette odeur delle qui persistait à quelques hasardeuses volutes dans un coussin que lon soulevait, ou dans le coloris dun marque-page fait main qui immergeait timidement aux pages dun livre denfant.
Ainsi sétait passée la première journée.
Allers et retours sétaient succédés à la seconde, emmenant jusquà lauberge les malles et meubles quune charrette attendait, jusquaux heures les plus tardives où après avoir bordé son fils de sa présence jusquau sommeil, chat pour une poignée dheures, avait été cherché refuge jusquà Sainte Opportune, ensevelissant sa tête au cou de son amant.
Potron Minet lavait éveillé de ces nettetés que lon doit aux circonstances, et à peine lil sétait-il posé sur les embruns dun monde nouveau, que lesprit consciencieux étiquetait ce quil lui restait à faire. La couche avait été délaissée, le visage rincé de quelques coups de pattes et la porte passée au fil dune promesse nocturne.
Au matin de cette troisième journée, fin dAout couvait sur Paris une grisaille fraiche.
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Carrefour séparant le chemin les avait arrêtés quelques minutes, à retarder linévitable, et des silences cousus de mots avaient germé de murmures perdus pour qui ne les attendait pas. Lon se quittait du bout des lèvres, en sachant le ciel lourd, les jours à venir pesant de densité jusquà les rendre courbes, assommant les rituels égoïstes des amours mâles dobligations auxquelles lon naurait pas songé à se soustraire ; sous le toit dun appartement, Antoine navait plus que lui à attendre.
La mort dAxelle avait bouleversé dune digue nouvelle tout un bras de mer, et nouait à la force des choses ce que le temps avait brièvement choisi détreindre ; la vie telle quil lavait connue nexistait plus et aucune joie ne saurait changer le gout de cette vérité-là. Au mieux, se ferait-on à avoir le cur soulevé dun tissu rouge claquant au vent.
Incapable de se résigner à rester sous le toit de la gitane le temps de leur étape-capitale, ni de loger enfant et nourrice à la modestie de sa chambre, Tabouret avaient fait migrer le nid vers une auberge proche où prendre leurs quartiers pour la semaine.
Clartés se délayaient à la chambre denfant où lon empaquetait les affaires, où les jais évitaient de se poser sur toute pièce du mobilier que Pernette ne lui désignait pas comme à emballer ; dans le ventre, un malaise subsistait, criard, écorché et enlaçait jusqu'à la gorge lamertume des regrets métronomes. Le dernier échange davec Casas avait ceint le cur dun indéfectible ver et imposait aux tempes létrange impression des impostures, des douleurs illégitimes.
Laurait-elle souhaité là ? Naurait-elle pas préféré que Montmouth ne soccupe de cela, quil nenvahisse pas un lieu où il se sentait désormais profane. ? Alors Alphonse empaquetait, méthodique, sans perdre de temps, sans ségarer. Faire au plus vite, quitter cette odeur delle qui persistait à quelques hasardeuses volutes dans un coussin que lon soulevait, ou dans le coloris dun marque-page fait main qui immergeait timidement aux pages dun livre denfant.
Ainsi sétait passée la première journée.
Allers et retours sétaient succédés à la seconde, emmenant jusquà lauberge les malles et meubles quune charrette attendait, jusquaux heures les plus tardives où après avoir bordé son fils de sa présence jusquau sommeil, chat pour une poignée dheures, avait été cherché refuge jusquà Sainte Opportune, ensevelissant sa tête au cou de son amant.
Potron Minet lavait éveillé de ces nettetés que lon doit aux circonstances, et à peine lil sétait-il posé sur les embruns dun monde nouveau, que lesprit consciencieux étiquetait ce quil lui restait à faire. La couche avait été délaissée, le visage rincé de quelques coups de pattes et la porte passée au fil dune promesse nocturne.
Au matin de cette troisième journée, fin dAout couvait sur Paris une grisaille fraiche.
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