Don.
Il devait être deux heures, cette nuit là, lorsque la décision fut prise.
Elle partirait, non sans avoir prévenu avant, mais surtout après avoir soigneusement rangé les affaires de son dernier né et de l'époux indigné. Il serait las et fatigué de voir qu'elle part, une nouvelle fois. Une dernière fois.
Pas de baisers, il n'y en a plus. Pas de caresses, elles ont disparues. Pas d'adieux, elle ne sait jamais les tenir. Simplement un linge posé là, et quelques fripes qu'elle se doit de plier. Un regard tendre vers l'enfant au sommeil lourd, un soupir indicible pour l'homme à qui elle voue tout. Tout sauf ses craintes, qu'il n'entend pas. Tout sauf ses pleurs, qu'elle retient. Un mot fut laissé, il savait, elle a seulement retardé son départ.
Les ténèbres mangent la silhouette bretonne, cavalière malheureuse parcourt déjà les routes la menant jusqu'à Elle. Jusqu'à son autre, sa siamoise. Sa sur.
Un unique courrier était à l'origine de cette initiative dangereuse et bien que grosse d'une huitaine de mois, Dôn n'avait plus reculé. Choix fut fait, de mettre au monde l'enfant sur les chemins, sans tenir compte des remontrances de l'entourage instable. Jörgen fut la déception dernière, et pour ne plus en avoir, il fallait fuir, courir et s'élancer vers de nouveaux horizons. Peu importe ce que pourrait bien penser Nicolas, ou même les autres. La terrible était libre. Véritablement libre comme elle l'avait toujours été.
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Elle partirait, non sans avoir prévenu avant, mais surtout après avoir soigneusement rangé les affaires de son dernier né et de l'époux indigné. Il serait las et fatigué de voir qu'elle part, une nouvelle fois. Une dernière fois.
Pas de baisers, il n'y en a plus. Pas de caresses, elles ont disparues. Pas d'adieux, elle ne sait jamais les tenir. Simplement un linge posé là, et quelques fripes qu'elle se doit de plier. Un regard tendre vers l'enfant au sommeil lourd, un soupir indicible pour l'homme à qui elle voue tout. Tout sauf ses craintes, qu'il n'entend pas. Tout sauf ses pleurs, qu'elle retient. Un mot fut laissé, il savait, elle a seulement retardé son départ.
Citation:
Karantez,
Vous le saviez, et il le fallait.
Isaure me manque puissamment. Mon absence vous sera bien plus douce contrairement à ce qu'il en aurait été plus tôt. Ellya est là. Hel et votre neveu aussi. Vous venez d'apprendre que Madeleine est en vie. Vous ne pouvez pas être plus comblé, c'est le moment où jamais - pour moi - de partir.
J'ai dans le cur, l'intime conviction que tout ira bien. Je vais quitter cette chambre, me munir d'une lanterne et descendre les escaliers. Une fois à l'étage inférieur, mes lèvres goûteront le lait tiré du soir. La nuit m'accueillera ensuite, et le frais sur mon visage me rappellera combien j'ai toujours aimé les soirs d'été même lorsqu'ils sont prêts à délivrer au bel automne, tous les secrets auxquels je tiens. La peur de l'obscurité me tiendra éveillée, et vivement enthousiaste, je quitterai Périgueux. Je quitterai la ville pour gagner la prochaine, et celle d'après. Le cur en joie, les yeux embués d'avoir trop faim d'une vie perdue. J'irai retrouver les bras de mon amie, parce que les vôtres ne m'enlacent plus assez. Ce n'est pas un reproche, j'ai simplement besoin de plus, besoin d'un trop. N'y voyez là rien d'égoïste, et si Brynjar vous épuise, faites-le moi revenir. Vous voyez ? Rien n'est imposé, rien. Je ne fais que marcher jusqu'à ne plus penser. Il est bon d'échanger parfois avec le rien, ce rien tant recherché, ce flou qui ne se dissipe jamais.
Je vous aime,
Dana.
Vous le saviez, et il le fallait.
Isaure me manque puissamment. Mon absence vous sera bien plus douce contrairement à ce qu'il en aurait été plus tôt. Ellya est là. Hel et votre neveu aussi. Vous venez d'apprendre que Madeleine est en vie. Vous ne pouvez pas être plus comblé, c'est le moment où jamais - pour moi - de partir.
J'ai dans le cur, l'intime conviction que tout ira bien. Je vais quitter cette chambre, me munir d'une lanterne et descendre les escaliers. Une fois à l'étage inférieur, mes lèvres goûteront le lait tiré du soir. La nuit m'accueillera ensuite, et le frais sur mon visage me rappellera combien j'ai toujours aimé les soirs d'été même lorsqu'ils sont prêts à délivrer au bel automne, tous les secrets auxquels je tiens. La peur de l'obscurité me tiendra éveillée, et vivement enthousiaste, je quitterai Périgueux. Je quitterai la ville pour gagner la prochaine, et celle d'après. Le cur en joie, les yeux embués d'avoir trop faim d'une vie perdue. J'irai retrouver les bras de mon amie, parce que les vôtres ne m'enlacent plus assez. Ce n'est pas un reproche, j'ai simplement besoin de plus, besoin d'un trop. N'y voyez là rien d'égoïste, et si Brynjar vous épuise, faites-le moi revenir. Vous voyez ? Rien n'est imposé, rien. Je ne fais que marcher jusqu'à ne plus penser. Il est bon d'échanger parfois avec le rien, ce rien tant recherché, ce flou qui ne se dissipe jamais.
Je vous aime,
Dana.
Les ténèbres mangent la silhouette bretonne, cavalière malheureuse parcourt déjà les routes la menant jusqu'à Elle. Jusqu'à son autre, sa siamoise. Sa sur.
Un unique courrier était à l'origine de cette initiative dangereuse et bien que grosse d'une huitaine de mois, Dôn n'avait plus reculé. Choix fut fait, de mettre au monde l'enfant sur les chemins, sans tenir compte des remontrances de l'entourage instable. Jörgen fut la déception dernière, et pour ne plus en avoir, il fallait fuir, courir et s'élancer vers de nouveaux horizons. Peu importe ce que pourrait bien penser Nicolas, ou même les autres. La terrible était libre. Véritablement libre comme elle l'avait toujours été.
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