Lylie_blanche
Paris Rue des lauriers Appartement aux colombages serrés, fenêtre au rideau marron.
Cette voie pouvait-elle se choisir ou devait-elle nécessairement s'imposer ? Devait-il y avoir un trouble, un passé houleux pour justifier ce chaos, ce train de vie ou bien une femme de bonne famille pouvait se retrouver là, le corps d'albâtre s'étirant malgré la fatigue pour s'extirper des étoffes ? Qu'en était-il de Lylie, ou plutôt de Blanche qui comme à son habitude, prend la pause tandis que les pieds touchent le sol et que l'échine s'étire, féline et qu'elle laisse les rayons volages se perdent sur sa peau délicate pour en réchauffer les sens ? Cette routine, ce quotidien est ce qu'il est. Imposé, si peu assumé, il le fût aussitôt que ses courbes s'éveillèrent et qu'à travers ses galbes fermes et ronds, la Femme brisa la chrysalide enfantine. Vendue pour permettre à la famille de prendre soin des autres marmots, une bouche de moins à nourrir et qu'une maquerelle veillera à sustenter, écus comptant. Elle n'avait pas été la seule dans cette condition, mais l'une des rares néanmoins à ne pas avoir été abusée par un membre de sa famille ou par un mâle lambda. La perversité, le vice, l'appétit est ce qu'il est et à force, la candide avait pris le pli. Les années lui avaient fait entendre la mécanique masculine, ce plaisir que l'on accepte, là où l'on bride celui de leurs épouses. Son hymen avait été vendu à un prix raisonnable. Sa première fois, elle s'en souvient et tel un devoir de mémoire, veille à ne rien oublier de cette fois-ci. Comme si, cette fois-ci fût à part, comme si cette fois-ci fût différente de toutes les autres qui furent et restèrent mécaniques, physiques.
Perdre pied ? Elle l'aurait pu. D'ailleurs, il traîne sur la table de chevet cette pipe qu'elle conserve au cas où, sans toutefois en abuser. Elle a connu des consurs qui préféraient tout oublier à travers l'alcool ou bien les herbes. Elle a eu sa période, quelques mois après sa première fois. Il n'est pas aisé de réaliser que son propre corps n'est qu'un objet, un déversoirs à foutre, à vice et que les élans, les gémissements ne sont là que pour apaiser, rassurer son client. Mais désormais, ce choix, elle l'avait au prix de plusieurs années de servitude, d'écus amassé et de privation pour finalement évider le surendettement et le cercle vicieux des bordels et de leurs maquerelles. Grâce à l'aide de quelques favoris, clients habitués, elle avait pu obtenir des sommes importantes pour ainsi s'installer dans cet appartement. Elle ne faisait qu'y travailler, préférant vivre et regagner la couche de sa confidente et amie pour se reposer, sereine, en étant elle..loin de Blanche, loin de cette odeur qu'elle s'empresse d'atténuer en ouvrant les fenêtres durant quelques minutes.
Désormais redressée, les boucles rousses chutant contre son échine, elle se rapproche de la vasque, essuie son visage, ses cuisses et s'offre une toilette totale pour effacer de sa peau, les affres de la nuit passée. Les écus s'étaient entassés mais au rythme de deux passes d'une langueur et d'une durée usante. Elle soupçonnait d'ailleurs quelques clients d'user de remèdes, de potions auprès de quelques sorcières locales afin d'augmenter leurs compétences. Un vil subterfuge qui met à mal son expérience, ses ruses, ses subterfuges pour les user facilement.
Rafraîchit, elle prend quelques minutes pour ranger l'appartement. Il ne doit rien rester de ces ébats, de ce passé, comme si finalement chaque nuit, chaque client devait être unique et obtenir toute lattention qu'il suscite et paye. Elle s'applique donc et malgré sa nudité, prend un soin particulier à remettre en ordre. Méticuleuse, maniaque, Blanche l'était. Finalement, elle brosse sa tignasse, l'attache et enfile sa robe. Aucun froufrou, aucun bas, aucun corsage, rien qui pourrait chercher à mettre en avant ses courbes et susciter l'envie.
A cet instant, sous ces effets, sous cette apparence et une fois l'appartement sain et propre, elle redevient Lylie. Le masque est posé, les tempes se soulagent de cet étau, de ces brides qui la lient à cette Femme, à ce corps qui n'est plus le sien, à ses envies qui se contentent de répondre à celles de ses clients.
Dans les rues de la Capitale.
Putain est un métier ingrat. Pute ne vaut pas mieux que sous merde aux yeux des autres. On les fourre dans une ruelle, les laisse subir le joug et la perfidie de maquereau et pourtant, combien sont visitées, payées. Combien permettent d'apaiser les maux des soldats, des époux qui loin d'être frustrés, viennent juste pour le goût de l'Interdit, pour le plaisir mâle et flatteur de payer, de croire que cette fois-ci, avec eux, la pute ne se forcera pas. Toutes ses pensées, toutes ses réflexions, elle ne les confie qu'à Audrey, l'artiste à l'oreille attentive et absolue. Celle qu'elle s'empresse d'ailleurs de rejoindre tout en veillant à masquer son visage sous cette épaisse capuche. Ce trajet est sien, inconnu de ces clients, de ces favoris. Ce trajet est celui de son antre, de sa bulle..Son espace..Leur espace..
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"Les putains, un mal nécessaire"
Cette voie pouvait-elle se choisir ou devait-elle nécessairement s'imposer ? Devait-il y avoir un trouble, un passé houleux pour justifier ce chaos, ce train de vie ou bien une femme de bonne famille pouvait se retrouver là, le corps d'albâtre s'étirant malgré la fatigue pour s'extirper des étoffes ? Qu'en était-il de Lylie, ou plutôt de Blanche qui comme à son habitude, prend la pause tandis que les pieds touchent le sol et que l'échine s'étire, féline et qu'elle laisse les rayons volages se perdent sur sa peau délicate pour en réchauffer les sens ? Cette routine, ce quotidien est ce qu'il est. Imposé, si peu assumé, il le fût aussitôt que ses courbes s'éveillèrent et qu'à travers ses galbes fermes et ronds, la Femme brisa la chrysalide enfantine. Vendue pour permettre à la famille de prendre soin des autres marmots, une bouche de moins à nourrir et qu'une maquerelle veillera à sustenter, écus comptant. Elle n'avait pas été la seule dans cette condition, mais l'une des rares néanmoins à ne pas avoir été abusée par un membre de sa famille ou par un mâle lambda. La perversité, le vice, l'appétit est ce qu'il est et à force, la candide avait pris le pli. Les années lui avaient fait entendre la mécanique masculine, ce plaisir que l'on accepte, là où l'on bride celui de leurs épouses. Son hymen avait été vendu à un prix raisonnable. Sa première fois, elle s'en souvient et tel un devoir de mémoire, veille à ne rien oublier de cette fois-ci. Comme si, cette fois-ci fût à part, comme si cette fois-ci fût différente de toutes les autres qui furent et restèrent mécaniques, physiques.
Perdre pied ? Elle l'aurait pu. D'ailleurs, il traîne sur la table de chevet cette pipe qu'elle conserve au cas où, sans toutefois en abuser. Elle a connu des consurs qui préféraient tout oublier à travers l'alcool ou bien les herbes. Elle a eu sa période, quelques mois après sa première fois. Il n'est pas aisé de réaliser que son propre corps n'est qu'un objet, un déversoirs à foutre, à vice et que les élans, les gémissements ne sont là que pour apaiser, rassurer son client. Mais désormais, ce choix, elle l'avait au prix de plusieurs années de servitude, d'écus amassé et de privation pour finalement évider le surendettement et le cercle vicieux des bordels et de leurs maquerelles. Grâce à l'aide de quelques favoris, clients habitués, elle avait pu obtenir des sommes importantes pour ainsi s'installer dans cet appartement. Elle ne faisait qu'y travailler, préférant vivre et regagner la couche de sa confidente et amie pour se reposer, sereine, en étant elle..loin de Blanche, loin de cette odeur qu'elle s'empresse d'atténuer en ouvrant les fenêtres durant quelques minutes.
Désormais redressée, les boucles rousses chutant contre son échine, elle se rapproche de la vasque, essuie son visage, ses cuisses et s'offre une toilette totale pour effacer de sa peau, les affres de la nuit passée. Les écus s'étaient entassés mais au rythme de deux passes d'une langueur et d'une durée usante. Elle soupçonnait d'ailleurs quelques clients d'user de remèdes, de potions auprès de quelques sorcières locales afin d'augmenter leurs compétences. Un vil subterfuge qui met à mal son expérience, ses ruses, ses subterfuges pour les user facilement.
Rafraîchit, elle prend quelques minutes pour ranger l'appartement. Il ne doit rien rester de ces ébats, de ce passé, comme si finalement chaque nuit, chaque client devait être unique et obtenir toute lattention qu'il suscite et paye. Elle s'applique donc et malgré sa nudité, prend un soin particulier à remettre en ordre. Méticuleuse, maniaque, Blanche l'était. Finalement, elle brosse sa tignasse, l'attache et enfile sa robe. Aucun froufrou, aucun bas, aucun corsage, rien qui pourrait chercher à mettre en avant ses courbes et susciter l'envie.
Blanche n'est plus.
A cet instant, sous ces effets, sous cette apparence et une fois l'appartement sain et propre, elle redevient Lylie. Le masque est posé, les tempes se soulagent de cet étau, de ces brides qui la lient à cette Femme, à ce corps qui n'est plus le sien, à ses envies qui se contentent de répondre à celles de ses clients.
Dans les rues de la Capitale.
Putain est un métier ingrat. Pute ne vaut pas mieux que sous merde aux yeux des autres. On les fourre dans une ruelle, les laisse subir le joug et la perfidie de maquereau et pourtant, combien sont visitées, payées. Combien permettent d'apaiser les maux des soldats, des époux qui loin d'être frustrés, viennent juste pour le goût de l'Interdit, pour le plaisir mâle et flatteur de payer, de croire que cette fois-ci, avec eux, la pute ne se forcera pas. Toutes ses pensées, toutes ses réflexions, elle ne les confie qu'à Audrey, l'artiste à l'oreille attentive et absolue. Celle qu'elle s'empresse d'ailleurs de rejoindre tout en veillant à masquer son visage sous cette épaisse capuche. Ce trajet est sien, inconnu de ces clients, de ces favoris. Ce trajet est celui de son antre, de sa bulle..Son espace..Leur espace..
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