Lylie_blanche
Assouvir les vices, les lubies, les passions enfouies. Là était son rôle, du moins celui de Blanche. Ce surnom avait été hérité de par la teinte albâtre et la douceur de sa peau. Elle détonnait avec les putains qui avaient été cueillies au delà des murs de la capitale et dont la peau bronzée, rappelait aux clients, le dur labeur des champs et de ces efforts asservissants. Ainsi, cette peau blanche, en tout point semblable à celle des nobles, leur permettait de s'abandonner, sans retenue comme s'il était plus facile de besogner l'une des siennes que l'une de ces fermières.
Depuis, ce surnom était resté sien, même au delà des murs de ce bordel, comme pour mieux fidéliser sa clientèle et ses favoris. Certaines d'ailleurs l'avait déjà rejoint dans cet appartement et appréciait cette initiative. La passe restait plus cher mais, désormais plus libre de ces faits et gestes, Blanche n'en restait pas moins créative et appliquée. Au delà du simple contact physique, de l'effort qui conduit à la petite mort, les années avaient finit par créer certains liens, une fidélité qui s'était prolongée au delà du bordel et qui rassurait quelque peu la Blanche dans son entreprise solitaire.
D'ailleurs, être seule avait de lourd inconvénient. Aucune protection. Aucune aide extérieur et pour seul gagne pain, le bouche à oreille et son talent pour seul gage de qualité. Être indépendante était à ce prix. Aucun maquereau pour détourner les gains, aucune ardoise qui n'a de cesse de s'allonger par des consommations, le gîte, les effets et l'alimentation. A ce jour, elle restait l'unique destinatrice de ses propres gains quant aux charges annexes, son amitié avec Audrey, lui permettait de rebondir d'avantage et de s'y retrouver.
Pourtant, qu'en était-il de cette solitude au delà de cette chambre ? De ces rumeurs qui se perdent dans ce quartier huppé et qui contraignent ces hommes et ces femmes à la dévisager ? A cracher sous son passage ou à soutenir le regard en lui faisant entendre le mépris qui leur voue. Pourtant, savaient-ils ces hommes et femmes que leur époux, leur femme était déjà venu la voir ? Et si ce n'était pas cela qui les effrayait d'ailleurs...
Le travail achevé, propre et l'appartement rangé, Blanche s'estompe au détriment de Lylie et le seuil de la battisse est foulé. Les pavés sont retrouvés, tout comme cet air étouffant, oppressant. A peine sortie que les regards pleuvent. Mal à l'aise, Lylie l'est. Sans le masque de Blanche, elle se sent mise à nue par ces regards, par cette pancarte de Putain, qu'elle doit avoir affichée sur sa trogne. Parfois, elle aimerait décaper sa peau pour en retirer les lettrages..Mais à quoi cela servirait-il.
S'engageant dans une ruelle pour retrouver la route de son isoloir, elle observe malgré elle, ces deux hommes qui lui bloque le passage. La Renarde déglutie, resserre ses mains sur sa besace qu'elle plaque aussitôt contre sa poitrine alors qu'elle tire sur sa capuche pour cacher cette pancarte indélébile et pourtant invisible.
Alors comme ça, on fait le tapin chez nous..Dans nos beaux quartiers ?
Les chiennes en chaleur n'ont rien à foutre ici, tu devrais retourner à tes ruelles..A ta merde..Pour te faire trousser.
Tu penses que l'on ne t'a pas reconnu...la Putain ?
Tu sais ce qu'on fait à celles qui viennent souiller nos rues,..afficher le vice à nos familles et apporter la maladie ? On les dévisage..On leur enfonce une lame dans le con..
D'un geste, une dextre mâle vient souffler cette capuche pour avouer son visage et sa chevelure rousse dont quelques mèches lui barre le visage. Soutenir la haine, le mépris ou bien fuir..Soutenir l'intolérance, la débilité profonde ou laisser pisser, simplement. Encaisser les mots, les laisser couler sur sa carapace déjà maintes fois éprouvée.
Laissez-moi passer. Le ton se fait sec, froid alors que le museau se retrousse et que les iris azurs avouent une détermination non feinte. Elle est lasse de tout cela et tente malgré elle de contenir les battements de son palpitant. Cette situation, elle ne l'avait jamais vraiment vécue jusque là. Le Bordel l'a protégeait de ces affres. La solitude, l'indépendance avait un revers de médaille..Et celui-ci se dessinait, tel un étau. Un homme s'avance d'avantage, défait d'ores et déjà la ceinture de ses braies et à ce geste si familier, elle retient un haut le cur. Primaire..Ecoeurant..En dehors des murs de sa chambre, ces gestes pourtant anodins, vus et accompagnés maintes fois, lui semblaient plus crasseux encore.
Je n'ai rien à faire de vos menaces...Je suis en règle, la maréchaussée sait où j'exerce, connait mes comptes et mes pratiques. Je suis visitée par un médecin de mon plein gré. Alors..laissez-moi tranquille, je n'ai rien à voir avec ce genre..De putain... Ferme, la voix reste de marbre alors qu'elle recule pour s'extirper de cette ruelle qui désormais revêt l'apparence d'un coupe gorge. Là, après quelques pas fait à reculons, elle entend le brouhaha, le passage de la populace. L'artère est là, grouillante de vie, de visages, d'hommes et de femmes, de potentiels témoins mais encore faut-il l'atteindre.
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Depuis, ce surnom était resté sien, même au delà des murs de ce bordel, comme pour mieux fidéliser sa clientèle et ses favoris. Certaines d'ailleurs l'avait déjà rejoint dans cet appartement et appréciait cette initiative. La passe restait plus cher mais, désormais plus libre de ces faits et gestes, Blanche n'en restait pas moins créative et appliquée. Au delà du simple contact physique, de l'effort qui conduit à la petite mort, les années avaient finit par créer certains liens, une fidélité qui s'était prolongée au delà du bordel et qui rassurait quelque peu la Blanche dans son entreprise solitaire.
D'ailleurs, être seule avait de lourd inconvénient. Aucune protection. Aucune aide extérieur et pour seul gagne pain, le bouche à oreille et son talent pour seul gage de qualité. Être indépendante était à ce prix. Aucun maquereau pour détourner les gains, aucune ardoise qui n'a de cesse de s'allonger par des consommations, le gîte, les effets et l'alimentation. A ce jour, elle restait l'unique destinatrice de ses propres gains quant aux charges annexes, son amitié avec Audrey, lui permettait de rebondir d'avantage et de s'y retrouver.
Pourtant, qu'en était-il de cette solitude au delà de cette chambre ? De ces rumeurs qui se perdent dans ce quartier huppé et qui contraignent ces hommes et ces femmes à la dévisager ? A cracher sous son passage ou à soutenir le regard en lui faisant entendre le mépris qui leur voue. Pourtant, savaient-ils ces hommes et femmes que leur époux, leur femme était déjà venu la voir ? Et si ce n'était pas cela qui les effrayait d'ailleurs...
Le travail achevé, propre et l'appartement rangé, Blanche s'estompe au détriment de Lylie et le seuil de la battisse est foulé. Les pavés sont retrouvés, tout comme cet air étouffant, oppressant. A peine sortie que les regards pleuvent. Mal à l'aise, Lylie l'est. Sans le masque de Blanche, elle se sent mise à nue par ces regards, par cette pancarte de Putain, qu'elle doit avoir affichée sur sa trogne. Parfois, elle aimerait décaper sa peau pour en retirer les lettrages..Mais à quoi cela servirait-il.
S'engageant dans une ruelle pour retrouver la route de son isoloir, elle observe malgré elle, ces deux hommes qui lui bloque le passage. La Renarde déglutie, resserre ses mains sur sa besace qu'elle plaque aussitôt contre sa poitrine alors qu'elle tire sur sa capuche pour cacher cette pancarte indélébile et pourtant invisible.
Alors comme ça, on fait le tapin chez nous..Dans nos beaux quartiers ?
Les chiennes en chaleur n'ont rien à foutre ici, tu devrais retourner à tes ruelles..A ta merde..Pour te faire trousser.
Tu penses que l'on ne t'a pas reconnu...la Putain ?
Tu sais ce qu'on fait à celles qui viennent souiller nos rues,..afficher le vice à nos familles et apporter la maladie ? On les dévisage..On leur enfonce une lame dans le con..
D'un geste, une dextre mâle vient souffler cette capuche pour avouer son visage et sa chevelure rousse dont quelques mèches lui barre le visage. Soutenir la haine, le mépris ou bien fuir..Soutenir l'intolérance, la débilité profonde ou laisser pisser, simplement. Encaisser les mots, les laisser couler sur sa carapace déjà maintes fois éprouvée.
Laissez-moi passer. Le ton se fait sec, froid alors que le museau se retrousse et que les iris azurs avouent une détermination non feinte. Elle est lasse de tout cela et tente malgré elle de contenir les battements de son palpitant. Cette situation, elle ne l'avait jamais vraiment vécue jusque là. Le Bordel l'a protégeait de ces affres. La solitude, l'indépendance avait un revers de médaille..Et celui-ci se dessinait, tel un étau. Un homme s'avance d'avantage, défait d'ores et déjà la ceinture de ses braies et à ce geste si familier, elle retient un haut le cur. Primaire..Ecoeurant..En dehors des murs de sa chambre, ces gestes pourtant anodins, vus et accompagnés maintes fois, lui semblaient plus crasseux encore.
Je n'ai rien à faire de vos menaces...Je suis en règle, la maréchaussée sait où j'exerce, connait mes comptes et mes pratiques. Je suis visitée par un médecin de mon plein gré. Alors..laissez-moi tranquille, je n'ai rien à voir avec ce genre..De putain... Ferme, la voix reste de marbre alors qu'elle recule pour s'extirper de cette ruelle qui désormais revêt l'apparence d'un coupe gorge. Là, après quelques pas fait à reculons, elle entend le brouhaha, le passage de la populace. L'artère est là, grouillante de vie, de visages, d'hommes et de femmes, de potentiels témoins mais encore faut-il l'atteindre.
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