Lenu
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal.
Ruelle en face de l'Aphrodite, avec Diego.
Battement de cils à peine perceptible alors que dans l'esprit où subsiste traces de drogue, la tempête fait rage. Les mots captés et assimilés.
Orbes sombres accrochés à ceux tout aussi profondément ténébreux, la dextre éloigne le précieux coffret à longueur de bras puis vient se poser à plat sur sa cuisse. A genoux elle est, devant un inconnu au visage se superposant avec celui d'Axelle. Profond silence, temps suspendu. Même si au loin elle capte le tintinnabule de cette clochette qui assurément l'avertie d'un éventuel danger. Ami ? Ennemi ? Doigts prêts à fuser à la dague empoisonnée nichée au fourreau à sa taille.
Le sourcil s'arque, l'Araignée calcule dans son esprit encore embrumé, langue amenée à humidifier les lèvres puis à venir claquer contre le palais avec légèreté. La tête s'incline à peine sur le côté tandis que le corps se délie lentement, Araignée se faisant couleuvre, corps sinuant non loin de celui qui la défie. Orbes animés d'un feu que ceux qui la connaissent peuvent comprendre, lèvres charnues dessinant un sourire alors qu'elles viennent narguer celles du Brun sans pour autant les frôler.
No. Seulement d'vant les bruns ténébreux.
Ce qui est moitié vrai. La vérité voudrait qu'elle mette cela au singulier. Et elle espère que le dit brun la surveille de la fenêtre, comprenant là un "assure mes arrières, Corleone." La main fine glisse sur la cuisse de l'homme, provocatrice l'Italienne, cherchant à le pousser dans ses retranchement, à découvrir qui il est, et accessoirement à lui faire ravaler sa moquerie et ce, sans sortir la moindre arme ni la moindre violence. Tintinnabule se faisant plus présent alors que les doigts découvrent la virilité au renflement des braies, serres se refermant soudainement. Elle le tient par les couilles, assez fermement pour lui donner une sueur sans pour autant lui arracher un cri de douleur. La senestre, elle, fouille, tâte le corps masculin, à la recherche d'une arme. L'esprit de Lénù tente de chasser un "idiote" soufflé de cette voix rauque qui la hante, lèvres frôlant celles du Brun, laissant au regard de la rue, la scène banale de l'ombre d'un couple contre un mur.
Ton nom.
Qui es-tu. Toi qui a sa peau. Toi qui a ce regard. Toi qui a ce sourire. Toi qui a son visage ancré au tien. Tes lèvres ont-elles le même goût sucré que les siennes ? Viens-tu me rappeler combien les regrets me rongent ?
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D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal.
Ruelle en face de l'Aphrodite, avec Diego.
Battement de cils à peine perceptible alors que dans l'esprit où subsiste traces de drogue, la tempête fait rage. Les mots captés et assimilés.
Orbes sombres accrochés à ceux tout aussi profondément ténébreux, la dextre éloigne le précieux coffret à longueur de bras puis vient se poser à plat sur sa cuisse. A genoux elle est, devant un inconnu au visage se superposant avec celui d'Axelle. Profond silence, temps suspendu. Même si au loin elle capte le tintinnabule de cette clochette qui assurément l'avertie d'un éventuel danger. Ami ? Ennemi ? Doigts prêts à fuser à la dague empoisonnée nichée au fourreau à sa taille.
Le sourcil s'arque, l'Araignée calcule dans son esprit encore embrumé, langue amenée à humidifier les lèvres puis à venir claquer contre le palais avec légèreté. La tête s'incline à peine sur le côté tandis que le corps se délie lentement, Araignée se faisant couleuvre, corps sinuant non loin de celui qui la défie. Orbes animés d'un feu que ceux qui la connaissent peuvent comprendre, lèvres charnues dessinant un sourire alors qu'elles viennent narguer celles du Brun sans pour autant les frôler.
No. Seulement d'vant les bruns ténébreux.
Ce qui est moitié vrai. La vérité voudrait qu'elle mette cela au singulier. Et elle espère que le dit brun la surveille de la fenêtre, comprenant là un "assure mes arrières, Corleone." La main fine glisse sur la cuisse de l'homme, provocatrice l'Italienne, cherchant à le pousser dans ses retranchement, à découvrir qui il est, et accessoirement à lui faire ravaler sa moquerie et ce, sans sortir la moindre arme ni la moindre violence. Tintinnabule se faisant plus présent alors que les doigts découvrent la virilité au renflement des braies, serres se refermant soudainement. Elle le tient par les couilles, assez fermement pour lui donner une sueur sans pour autant lui arracher un cri de douleur. La senestre, elle, fouille, tâte le corps masculin, à la recherche d'une arme. L'esprit de Lénù tente de chasser un "idiote" soufflé de cette voix rauque qui la hante, lèvres frôlant celles du Brun, laissant au regard de la rue, la scène banale de l'ombre d'un couple contre un mur.
Ton nom.
Qui es-tu. Toi qui a sa peau. Toi qui a ce regard. Toi qui a ce sourire. Toi qui a son visage ancré au tien. Tes lèvres ont-elles le même goût sucré que les siennes ? Viens-tu me rappeler combien les regrets me rongent ?
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