Diego_casas
[Devant l'Aphrodite, dans une ruelle , avec Lenu]
Les femmes étaient des petites choses emmerdantes. Le Casas le savait depuis belle lurette, raison pour laquelle il ne les accueillait dans son lit jamais bien plus longtemps qu'une semaine ou deux, sauf quand elles étaient assez idiotes pour avoir la bonne idée de lui faire des présents hors de prix. Alors, le temps de s'en mettre plein les poches, il passait outre leur futilité et leur humeur calquée à celle de la lune. Enfin, si leur lune était assez pleine et douce pour que l'envie lui reste d'y laisser l'empreinte envieuse de ses mains.
Les femmes étaient des petites choses emmerdantes et le spécimen devant lui ne faisait que renforcer son opinion. Elle avait voulu l'acculer de questions, l'avait frappé de n'avoir pas su encaisser ses réponses, et voilà que maintenant, elle remontait vers lui des prunelles bien trop luisantes pour être honnêtes. Nom de Dieu, étaient donc toutes pires les unes que les autres ? Croyait-elle vraiment, cette petite sotte, qu'il allait se faire taper sur la tronche sans réagir à l'heure où elle pouvait simplement se montrer heureuse qu'il ne lui en ai pas retourné une ? L'exemple familial lui avait pourtant bien nettement montré le chemin pour être tranquille. Mais celle-ci, de route, il n'avait jamais voulu la suivre. Par bonté d'âme ? Peut-être. Persuadé qu'il existaient d'autres armes bien plus perfides quand les furies s'éveillaient ? Sans le moindre doute.
Aussi, plissa-t-il les yeux en la regardant encore, s'assurant avant de la libérer qu'il ne risquait pas de s'en prendre une dernière. Et quand enfin il en fut, sinon persuadé - comment accorder la moindre confiance à la girouette face à lui mais du moins à peu près rassuré, il la lâcha, reculant de quelques pas en essuyant sa lèvre de la pulpe de son pouce avant de d'examiner son doigt avec indifférence pour mieux l'essuyer sur sa cuisse.
Pas besoin de soins pour ça, c'est qu'une lèvre fendue. Répondit-il sans même y penser vraiment. Puis contournant la donzelle, vint ramasser le couteau oublié sur les pavés pour le ranger à la ceinture, avant de s'éloigner. Dans sa colère, la brunette n'avait pas même remarqué ce manche débène noir où des volutes dorées enlaçaient un « C » qui aurait pu éveiller une suspicion bien légitime. En fait, en y pensant bien, il l'aimait bien, le petit roquet.
Il fit quelque pas avant de s'arrêter et de revenir vers elle, se plantant face à la brunette qu'il observa un long moment. Puis lentement, sa main monta vers le cou gracile, l'index effleurant sans presque la toucher la petite cicatrice qui s'y allongeait.
Tu ferrais bien d'être plus prudente à l'avenir. Qui sait sur qui tu peux tomber.
Et sans un mot de plus, rabattant son chapeau sur son front, fit volte face et regagna l'ombre salutaire.
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« Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées »
Alfred de Musset - On ne badine pas avec lamour - Acte II, Scene 4, extrait
Alfred de Musset - On ne badine pas avec lamour - Acte II, Scene 4, extrait
Les femmes étaient des petites choses emmerdantes. Le Casas le savait depuis belle lurette, raison pour laquelle il ne les accueillait dans son lit jamais bien plus longtemps qu'une semaine ou deux, sauf quand elles étaient assez idiotes pour avoir la bonne idée de lui faire des présents hors de prix. Alors, le temps de s'en mettre plein les poches, il passait outre leur futilité et leur humeur calquée à celle de la lune. Enfin, si leur lune était assez pleine et douce pour que l'envie lui reste d'y laisser l'empreinte envieuse de ses mains.
Les femmes étaient des petites choses emmerdantes et le spécimen devant lui ne faisait que renforcer son opinion. Elle avait voulu l'acculer de questions, l'avait frappé de n'avoir pas su encaisser ses réponses, et voilà que maintenant, elle remontait vers lui des prunelles bien trop luisantes pour être honnêtes. Nom de Dieu, étaient donc toutes pires les unes que les autres ? Croyait-elle vraiment, cette petite sotte, qu'il allait se faire taper sur la tronche sans réagir à l'heure où elle pouvait simplement se montrer heureuse qu'il ne lui en ai pas retourné une ? L'exemple familial lui avait pourtant bien nettement montré le chemin pour être tranquille. Mais celle-ci, de route, il n'avait jamais voulu la suivre. Par bonté d'âme ? Peut-être. Persuadé qu'il existaient d'autres armes bien plus perfides quand les furies s'éveillaient ? Sans le moindre doute.
Aussi, plissa-t-il les yeux en la regardant encore, s'assurant avant de la libérer qu'il ne risquait pas de s'en prendre une dernière. Et quand enfin il en fut, sinon persuadé - comment accorder la moindre confiance à la girouette face à lui mais du moins à peu près rassuré, il la lâcha, reculant de quelques pas en essuyant sa lèvre de la pulpe de son pouce avant de d'examiner son doigt avec indifférence pour mieux l'essuyer sur sa cuisse.
Pas besoin de soins pour ça, c'est qu'une lèvre fendue. Répondit-il sans même y penser vraiment. Puis contournant la donzelle, vint ramasser le couteau oublié sur les pavés pour le ranger à la ceinture, avant de s'éloigner. Dans sa colère, la brunette n'avait pas même remarqué ce manche débène noir où des volutes dorées enlaçaient un « C » qui aurait pu éveiller une suspicion bien légitime. En fait, en y pensant bien, il l'aimait bien, le petit roquet.
Il fit quelque pas avant de s'arrêter et de revenir vers elle, se plantant face à la brunette qu'il observa un long moment. Puis lentement, sa main monta vers le cou gracile, l'index effleurant sans presque la toucher la petite cicatrice qui s'y allongeait.
Tu ferrais bien d'être plus prudente à l'avenir. Qui sait sur qui tu peux tomber.
Et sans un mot de plus, rabattant son chapeau sur son front, fit volte face et regagna l'ombre salutaire.
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