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[RP] La manouche devenue duchesse, épilogue.

Bakhtan
Non, non et encore non !

Inutile de tendre l’oreille dans la pièce, si une mouche se trouve dans le bureau, elle ne peut que se faire entendre tant le silence qui suit les paroles d’Elle est lourd, pesant et total.

Le duc d’Aunou se fige. Ses traits se crispent. Comment la rumeur peut-elle déjà être arrivée aux oreilles des courtisans. Lui qui hésite encore à donner du crédit aux courriers reçus. Des paroles mi réconfortantes et angoissantes raisonnant encore dans sa tête, sur la marche à suivre. Qui ne font aucunement écho à celle de Germaine, qui elle, se plonge pour lui dans les démarches d’usages.

Il ne veut, il ne l’admet pas. C’est plus qu’un échec pour lui de n’avoir pas réussi à la défendre, à la protéger.

Il y a ce « non » qui tourne en boucle dans sa tête, une voix familière qu’on lui arrache.

Il fulmine intérieurement, il boue le Duc, il est prêt à s’en prendre à la terre entière. Il en veut à la terre entière !

L’encrier en marbre, avec les flacons en argent frappé du A de l’Aphrodite sera le premier à en ferre les frais, il est saisi dans une main et balancer par la fenêtre en direction de la rue, les petits disques en verre se brisent leurs fracas est amorti par le tapis du bureau tandis que dans la rue le marbre se brise à son tour et fait hurler une douairière passant par là en quête de son mari qui l’a échapper belle. A quelques centimètres près, elle aurai eu le crâne fracasser, on ne l’a reprendra plus à chercher son époux de ce côté de Paris.

La dame qui entend le duc crier sur Elle, préfère fuir encore un peu plus vite, craignant que le ciel ne continue de s’abattre sur elle. Le courroux de Justin est tel, que les murs de l’Aphrodite vont probablement raisonner longtemps de son éclat de voix.


Vous ne devriez pas donner du crédit aux rumeurs, c’est idiot, les gens disent n’importent quoi. Les gens sont tous débiles en ce bas monde, vile, et mesquin.

Se levant de son fauteuil, son poing se brise dans un miroir à deux pas du bureau, ensanglanté, il ne réagit pas à la douleur, il se retourne vers Elle, les bras le long du corps, on peut voir dans sa chair des morceaux de verres.

Sur un ton presque monocorde. Après ses éclats de voix et sa rage qu’il a extériorisé en saccageant le bureau.


Mais pour une fois, la rumeur est exacte. Aller donc colporter que la duchesse a été plus que probablement sauvagement assassinée.

Livide et se sentant idiot, il reste pantelant, ne sachant quel direction prendre. Pour la première fois, il réalise ce qu'il vient de dire .
_________________
.elle

    𝓣𝓲𝓬...
    Et le duc de sombrer dans un mutisme mettant la rose on ne peut plus mal à l'aise, le regard félin cherchant à capter la moindre réaction, pulpe de ses doigts torturant la passementerie de sa mitaine nerveusement en apercevant les traits tirés et la mâchoire crispée.
    Il est de ses silences qui vous assourdissent, étonnamment bruyants dans l'absence total de son, comme... le calme qui précède la tempête, et dans le cas présent, c'était bien peu dire...

    𝓣𝓪𝓬...
    Dire que la galante avait sursauté, ses iris verdoyantes s'écarquillant à la réaction vive de Bakhtan, de cet encrier qui vole littéralement sous l'impulsion du Duc malgré son poids, eut été un doux euphémisme, et les doigts de la rose qui se resserraient sur son corsage d'une crainte sourde que le prochain objet de la colère ce ne soit elle, tout aussi parlant.
    Qu'Aphrodite ou pas, ce soit sur la galante que le défouloir se porte et que son corps en fasse encore les frais, ce ne serait pas une première, mais le cri de cette femme lui fit entrouvrir la bouche de stupeur, la sortant de ses songes pour oser une parole qui n'aboutirait jamais.
      ...

    𝓑𝓸𝓸𝓶...
    Ce qui devait arriva, la bombe devait exploser et la première victime désignée ce serait "Elle", en première ligne, n'est-ce donc pas sur le messager que l'on tire en premier ? L'adage le supposait, la rose le vérifiait amèrement en essuyant la soufflante qui lui déferlait en pleine face.
    Lentement le visage s'était dirigé vers le sol tout comme les émeraudes, faire profil bas, se taire et ne pas dire un mot, pas même osé bouger le moindre bout d'un des doigts qui avaient agrippés l'étoffe de sa jupe, s'y accrochant comme à une amarre contre la bourrasque ducale qui soufflait contre elle.

    Le crissement du bois sur le sol au recul du fauteuil, suivi du bruit du miroir volant en éclats, eut raison de l'humilité dont faisait preuve la florale qui releva son regard sur le faucon qui pivotait vers elle, découvrant la main meurtrie et sanguinolente de son employeur, l'inquiétude était lisible dans les pupilles de la galante, crainte que la prochaine manifestation de colère soit pour elle.
    C'est alors que la sentence tomba quant à l'odieuse véracité du funeste destin de la duchesse aux pieds nus, sans appel, monocorde et glacée, la bloquant un instant sur place... assassinée...
    Mais un ordre venait de lui être donné alors que l'information cheminait d'un frisson sur l'échine de la rose, qui se trouvait dans l'incertitude de ce qu'elle devait faire : prendre congé ou outrepasser les convenances et sa place ?
    Une longue inspiration plus tard, les pas de la brune aux reflets chatoyants glissaient avec précaution pour contourner le bureau du duc, s'approchant du veuf, sans empieter pour autant dans son espace vital.
      Ce sera fait votre grâce...

    Lentement, les pétales digitaux lâchèrent le brocard pour se tendre vers la main ayant fort malheureusement subi la colère sourde du Dux d'Aunou, la paume pivotant pour s'offrir alors que les iris herbacés cherchaient un assentiment chez l'homme ravagé de chagrin qui se tenait devant elle.
      Permettez... vous ne pouvez pas restez ainsi....
      Laissez moi au moins ôter les morceaux de verre et bander votre main...
      A moins que vous ne préfériez que je prévienne Germaine ou sa collègue ?

    Lui dire de s'assoir ? S'eut été judicieux
    L'informer de sa lividité ? Aussi oui
    Craindre qu'il tombe dans les vapes ? Non si peu
    Ne surtout pas en dire plus pour ne pas se reprendre une soufflante ? Oh la bonne idée

_________________

Merci JDMonty
Bakhtan
Regardant la lettre de la bosse, au centre de son bureau, lui annonçant une réalité dont il ne veut pas. Il se soucie aucunement d'Elle. La tornade dont il est à la base, le laissant indifférent, tout comme les cris dans la rue.

C'est donc ainsi, il va devoir annoncer partout que la duchesse n'est plus. Alors qu'il s'attend à la voir débarquer dans le bureau de l'Aphrodite, alors qu'il ira l'attendre souvent en haut du clocher de Notre Dame.

Comme la vie est injuste, il semblerait que le mariage ne soit pas fait pour lui, et pourtant après tant d'autre qui n'avaient pas vu le jour avortant en pleine fiançaille, celui-ci qui avait eu lieu, partant d'un contrat plusqu'autre chose, le voilà que lui aussi avorte.


Ses yeux se posent enfin sur Elle, tandis qu'elle tend la main pour se saisir de la sienne ensanglantée. Machinalement, il la laisse faire ne disant mot. Il n'a mêmepas mal, tant sa rage trop longtemps contenue fait battre ses tempes et l'immunise des griffures et des entailles.


Germaine doit être partie pour Alençon... Elle s'occupe de la cérémonie pour moi.

Peut-être notre apothicaire? Mais il n'est sans doute pas nécessaire de la déranger pour si peu. Je ne sens rien.

_________________
.elle


    Ailleurs... comme... déconnecté de la réalité, voilà ce qui se dégageait du faucon à l'instant où ne sentant aucun rejet à sa requête, la main blessée fut déposée délicatement au creux de la paume florale, lignes divinatoires se voyant parcourues et dessiner par le carmin ducal.
      Vous... Votre grâce devrait s'assoir...

    Il n'eut pas été judicieux que Bakhtan tombe dans les vapes, vu sa stature, "Elle", toute volontaire qu'elle était à lui porter assistance, n'aurait en aucune façon pu le relever.
    Alors avec toute la délicatesse et la douceur possible, la rose posa sa main sur la hanche du grand brun, inspirant en le poussant, le guidant jusqu'à faire buter l'arrière de ses genoux sur l'assise du fauteuil pour enfin voir le corps s'y affaisser et poser séant.
    La pâleur qui se reflétait sur le visage si charismatique d'ordinaire avait de quoi faire fuir, un linceuil n'aurait pas été plus blanc et l'inquiétude dans les iris chlorophylliennes ne pouvait qu'être lisible.

    Ne lâchant pas Justin du regard, la galante s'agenouilla lentement devant son employeur pour se mettre à hauteur de cette main qu'il fallait défaire des éclats miroitants qui, si potentiellement une parure scintillante bien assemblée, n'avaient rien d'appréciable ainsi ancrés dans la chair.
    Inspirer...
    Expirer...
    Respirer...
    "Elle" n'avait rien d'un médecin ou d'une infirmière, mais la force des choses et les différents bordels, lupanars et autres bouges fréquentés avant l'Aphrodite lui avaient permis d'apprendre quelques rudiments, et surtout... oui surtout... à ne pas, ou plus, tourner de l'oeil à la vue du sang. et au vu du fluide vital qui s'échappait à chaque morceau ôté, ce n'était pas une aptitude négligeable.

    Le plus gros était fait, et sauf oeil de lynx, rien ne semblait vouloir être encore présent dans les chairs, alors fouillant son corsage, la courtisane en extirpa un mouchoir, suffisamment large et long pour servir de bandage de fortune.
    L'absence de réaction du duc n'était pas pour la rassurer après l'envolée sonore et la violence exutoire dont avait fait preuve le dirigeant de l'Aphrodite juste avant ce travail méticuleux.
      Vous... Je....

    Quoi dire ?
    Présentez des condoléances ? Les entendrait-il...
    Seraient-elles les bienvenus ? Fort probable que non...
    Et maintenant ? Ouh la bonne question

    La main encore sous celle du Duc, les sourcils de la rose se froncèrent à la sensation de sentir comme... des gouttes ! Baissant émeraudes sur le bandage en étirant sa paume pour la voir, le doute n'était plus permis, cette fois tout ça dépassait ses compétences et il saignait beaucoup trop, la blancheur du mouchoir n'étant plus qu'un magnifique linge bordeaux suintant son rouge sang.
    Il avait dit que l'apothicaire était là mais de ne pas la déranger, sauf que là... mais nul besoin de l'énerver alors.
      Je vais aller quérir en cuisine de quoi vous... revigorer un peu...

    Se relevant l'étoffe de sa jupe humide du sang d'Aunou, elle remercia intérieurement l'étoffe d'être suffisamment sombre pour ne pas affoler quiconque elle croiserait dans les couloirs.


~~Couloirs de l'étage, direction la droguerie de l'Aphrodite~~
    Le pas se fit pressé et l'escalier central dévalé à toute vitesse, dextre lissant la rampe quand senestre maintenait jupon relevé pour pouvoir aller plus vite, celui menant au étage du personnel de maison pris aussi sèchement pour courir vers la cuisine.
      Où est l'apothicaire ?

    D'un signe, les petites mains de la maison lui désignèrent le placard à balai au pied de l'escalier, bien sur l'antre de Germaine, c'était logique elle aurait dû y penser, mais dan l'urgence...
    Tout comme elle aurait dût frapper avant d'entrer mais ne l'avait pas fait, la laissant un instant interdite devant la scène qu'elle découvrit de son regard félin, le souffle écourté d'avoir descendu deux étages comme une dératée... Lucas débraillé et l'apothicaire à califourchon sur lui... de toute évidence "Elle" tombait fort mal mais là... la godriole des bas-étage de l'Aphrodite devrait attendre et le Dentraigues s'acquitter de ses dettes opiacées... plus tard.
      Navrée de vous... "interrompre"... mais le Duc est blessé et mes compétences ne sont pas suffisantes pour le soigner...

    Comme pour appuyer ses dires, la rose ouvrit alors ses mains encore rougies vers la ténébreuse qui se tenait sur les cuisses du chevelu blond, dont le regard avait perdu de son éclat... pourquoi... ça, la rose l'ignorait et n'avait nul temps de s'en inquiéter.
      Il a besoin de vous... uhm...

    Pas de nom à dire, présentation non faite et même si elle avait entendu les femmes de chambre en parler, elle n'avait pas retenu, ça se terminait en "ou" ou "u" mais là tout d suite ça ne lui revenait pas.
      Dans son bureau... vite !



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Merci JDMonty
Lenu
Droguerie de l’Aphrodite avec Lucas. « Jeu de pied, oui. Et Aladin a plus d’un tour dans sa lampe… oh apparaît le Génie !»

Ainsi que pile est face, appelez-moi simplement Lucifer
Car j'ai le besoin de faire preuve d'un peu de modestie
Alors si vous me rencontrez, ayez un peu de courtoisie
Ayez un peu de sympathie et de bon goût
Utilisez toute votre politesse bien apprise
Ou je jetterai votre âme aux ordures
Heureux de vous rencontrer j'espère que vous devinez mon nom
Mais ce qui vous intrigue c'est de comprendre en quoi consiste mon jeu

Guns N’ Roses. Sympathy for the devil.


La morsure administre l’effet, peut-être inattendu de soubresauts du bassin de la victime de l’Araignée, attentive à ce souffre saccadé, aux mains crispées presque douloureusement à ses cuisses la rendant prisonnière involontaire d’une chevauchée imprévue. Mais n’est-ce pas ainsi que tout plaisir sauvage arraché à la surprise d’une rencontre, se trouve décuplé ? Mais c’était sans compter sur le Génie tout droit sorti de sa lampe qui de sa présence intrusive refroidit l’ambiance, arrache la proie de la bouche arachnéenne. Veuve noire glissant les prunelles sombres animées d’un feu qui en dit long sur celui embrasant son corps, les lèvres légèrement colorées du carmin vital du blondinet échappent un souffle tout aussi saccadé que lui. Les paupières se plissent, regard froid détaillant l’intruse tandis que la langue cueille la saveur métallique sur les lèvres frustrées d’un festin écourté. Enfin l’esprit embrumé par l’excitation du moment capte les paroles de la donzelle un peu trop précieuse à son goût et le regard se pose sur les mains souillées. Le sourcil s’arque légèrement. Le Duc blessé…Besoin d’elle…Dans son bureau… La langue claque contre le palais Italien, bien que le festin bouillonnant sous elle soit tentant, il est des priorités à ne pas mettre de côté. Le minois vient détailler sa proie, quelques secondes suffisantes pour constater qu’il revient peu à peu à la réalité. L’Italienne lui sourit légèrement, pulpe des doigts fins glissant à la barbe de la joue, elle se penche, dévore les lèvres d’un baiser gourmand avant de venir retirer délicatement les mains accrochées à ses cuisses puis de se retirer de l’offrande masculine. Elle aurait pu d’un geste délicat lisser les jupons froissés mais pour l’heure urgence il y a. D’une main rapide elle confisque la pipe, s’il veut la récupérer il saura où venir la chercher. Dernière recommandation envers le Blondinet.

Heureuse de t’avoir rencontré, la prochaine fois demande avant de te servir tout seul.

Un léger sourire en coin se dessine tandis qu’elle prend sa besace, y glisse fioles et pots que les doigts fins cherchent et sortent d’une étagère, une petite trousse plate en cuir est prise ainsi que quelques bandes de lin. La pipe est glissée dans une poche extérieure avec précaution. Les prunelles sombres se posent sur la donzelle restée là, les mains rougies de sang à regarder sa proie et semblant un peu trop pâlotte à son goût.

Vous devriez aller prendre un bon bain, cela vous détendra et vous lavera de tout cela. Pensez à manger un petit quelque chose, sinon j’aurais un deuxième patient à m’occuper. La prochaine fois, même si urgence, frappez.

Bon sang, c’est une sale manie de s’introduire comme ça sur le territoire des autres. Hop hop elle amène la belle à sortir de son antre, fermant la porte derrière elle laissant le blondinet se remettre de ses émotions seul et la donzelle à ses occupations. Pieds nus elle monte les escaliers avec rapidité et entre sans frapper dans le bureau de Justin -oui, la vilaine-. Là elle marque un temps d’arrêt, surprise de l’état de la pièce puis de la mine affreusement pâle du Duc. L’Italienne fronce légèrement les sourcils tout en s’approchant, elle se pose à genoux devant lui en posant sa besace près d’elle. Les mains fines prennent délicatement la main bandée d’un tissu imbibé de sang afin de constater les dégâts.

Buon giorno Justin. Que s’est-il passé ?

D’une main elle sort de sa besace ce dont elle a besoin et pose fioles et trousse de cuir au sol. Une des fioles est prise pour en verser un bon tiers sur la main afin de visualiser les entailles dont une plus grande et profonde. Curieusement calme, elle s’affaire en ouvrant la trousse de cuir, semble choisir puis sort une aiguille et du fil qui après l’avoir préparée la pique sur le tissu de sa robe à sa poitrine.

Bene, vous ne vous êtes pas raté. Je vais être obligée de me mettre à la couture, bravo. Surtout ne bougez pas.

Elle lui parle, amenant gestes à la parole, fiole de décoction de thym afin de désinfecter les plaies coulant sur celles-ci. Elle tamponne doucement d’un linge propre puis appuie un moment afin de tenter d’enrayer l’hémorragie ou du moins l’amenuiser afin d’y déposer un pincée de poudre dont elle garde le secret et qui a pour vertu de stopper le saignement des plaies. Puis sans tarder plante l’aiguille et s’applique à recoudre l’entaille en gestes précis et minutieux. Une fois la couture terminée, elle vide le reste du flacon pour finir de nettoyer toute trace de sang avec le linge. Un pot contentant de la charpie est amputé d’une partie de son contenu apposé sur toutes les entailles ainsi que celle recousue avant de recouvrir le tout d’une bande de lin. Elle inspire et expire doucement, inquiète plus pour lui que pour la main, prunelles revenant aux dégâts autour d’eux. La donzelle a bien dû l’agacer pour qu’il en vienne à une telle colère.

Justin..
_________________
Lucas.

~~ Génie, faut-il que je frotte ta hampe pour bénéficier de tes sévices ? ~~



 « Http 404: Not found »: Lucas Dentraigues avait du mal à connecter. Les effets de le drogue s’estompaient progressivement, laissant l’esprit remonter à la surface d’une réalité qu’il avait du mal à appréhender. « Connexion reset by peer. »: Sa cavalière estima que le temps était venu de rompre le contact. Elle désarrima l’ancre de la main du galant sur le haut de sa cuisse. Un lien se fit dans son esprit, passant au travers du pare-feu de ses drogues enfumantes. Où se trouvait-il? A l’Aphrodite. Assise sur ses cuisses, son rendez-vous était sur le point de prendre congé. Qui était-elle? Il n’aurait su le dire. Le parisien offrait ses services sous la forme d’un menu. Manifestement, cette jolie brune avait choisi de le consommer aux travers de volutes épicées, mêlant plaisirs de la chair et délices de la pipe. D’habitude, Lucas s’arrangeait pour ne pas perdre le contrôle de la situation. La drogue leur permettait de lâcher-prise, de glisser lentement vers les plaisirs charnels, de passer outre les appréhensions d’une société pour laquelle certains plaisirs sont tabous, d’effacer toute inhibition pour apprécier sans aucune retenue l’instant présent. Ce soir, il ne se rappelait pas du nom de sa maitresse, de ses demandes. La partenaire particulière avait choisi un partenaire bien particulier. Avait-il répondu à ses envies? Quelles étaient-elles? Était-ce la première fois qu’il la voyait ou avait-elle l’habitude de venir chercher dans les bras du Dentraigues ce que son époux ne lui donnait pas ou ne savait pas lui donner?

Il la regarda prendre congé, l’entendit échanger quelques paroles avec Rose. Rose? Ici? La fille d’Aphrodite avait-elle requis les services conjoints de Rose et Lucas? Trop de questions se bousculaient à la porte de l’esprit de l’ex-avocat. La sensation de bien-être enveloppait encore toutes les fibres de son corps, tous les recoins de son esprit. La porte se referma sur les deux belles, laissant le galant seul dans la pièce. Lucas s’étira, inclinant légèrement son corps vers l’arrière. La tête lui tourna agréablement, son esprit flottait quelque part entre ciel et terre, enveloppé dans une gangue floconneuse, quelque part entre ciel et terre. En un instant, il sentit dans le creux de sa main une sphère infiniment petite mais d’une masse extrêmement grande. L’instant d’après, la bille s’était transformée en une boule infiniment grande et d’une légèreté sans égale. Il enfouie ses doigts dans ses cheveux pour prolonger l’instant présent empli de sensualité et ceux-ci rencontrèrent alors un obstacle, celui de son catogan. Il ferma les yeux et ses lèvres esquissèrent un sourire taquin: manifestement, elle devait être pressée. Il n’avait même pas eu le temps de lui demander de détacher ses cheveux ou elle de s’exécuter à les délier.

Lucas prit appui sur le fauteuil pour se relever. L’équilibre était instable. Le navire Dentraigues roulait et tanguait sur une mer démontée. Manifestement, les opiacées n’avaient pas encore lâché leur emprise sur son esprit. Cette fois-ci il avait dû y aller un peu fort au niveau du dosage. Le parisien se passa la main sur le visage, secoua la tête comme pour se donner un coup de fouet. Il avait l’air d’un ivrogne louvoyant à la recherche de la sortie et dût s’y reprendre à trois fois pour agripper le poignée de porte. Un haut-le-coeur lui souleva la tête. Il frissonna. La porte s’entrebâilla au rythme de son indolence et c’est un Dentraigues à la mine déconfite qui s’aperçut alors de la présence de la Florale.


- Tu es là? Je pensais que tu étais partie t’occuper d’elle.

Parce qu’il n’était pas en mesure de le faire? Parce qu’il n’avait pu la satisfaire? Parce qu’au final elle préférait s’adonner aux plaisirs saphiques?

- Je sens que je vais être malade…

La mort présumée de la gitane? Cela ne lui effleurait même pas l’esprit. Il ne se rappelait plus de la façon dont il avait abouti dans la droguerie, de son altercation avec Monty, des doutes qui l’avaient assailli sur l’avenir de l’Aphrodite, sur son avenir à lui: des prestations aussi médiocres que celle de ce soir ne devaient pas se reproduire. Il appuya sa tête contre l’épaule de Rose, attendant que la nouvelle tempête ne passe son chemin. L’amertume de certains souvenirs se fit sentir dans sa bouche. Il se vit brièvement les mains attachées dans le dos, les cheveux empoignés par une main ferme, celle d’une bordelaise dont le corps était fait pour les plaisirs du sexe. Le talon de ses chaussures s’enfonçait dans la cuisse de l’avocat, ses jambes gainées de noir narguant l’appétit de Lucas à deux doigts de son visage. Elle approcha son minois du sien, maitresse implacable se repaissant des restes de son amant après l’amour. « Je t’ai eu Lucas Dentraigues. Je t’ai eu… »


_________________
.elle

~~Devant la droguerie de l'Aphrodite~~
    Et l'herboriste de faire mumuse avec Lucas quand le Duc se vidait de son sang, un instant en baissant regard sur ses mains ensanglantées, la rose s'interrogea sur la compréhension de "l'urgence" par la jolie brune ? Le pourquoi de ce qui avait poussé la galante d'un naturel calme et posé à courir à travers la bâtisse à s'en essoufler comme les petites gens à qui on confiait basse besogne.
    Sans doute le résiné mouillant son jupon sombre, et par le fait non visible, eut plus d'effet sur une étoffe claire, la vue ou l'étendue de ce qu'elle ressentait sur la peau de ses cuisses au travers de l'épais brocard aurait été plus équivoque.
    Uhm... probable...
    En attendant un soupir exaspéré s'échappa des fines lippes quand l'apothicaire n'eut aucune retenue à l'évincer comme une malpropre, la repoussant hors de la droguerie, et la plantant là en se dirigeant vers le bureau une fois la connexion neuronale ayant pris le pas sur l'ébullition hormonale de la belle araignée, un léger murmure filtrant entre les rangées nacrées d'une mâchoire florale crispée en l'écoutant prodiguer, en prime, conseil sur ce qu'elle devrait faire.
      Coucouche panier Rose, reste à ta place tu ignores la sienne ici... tout autant que son nom d'ailleurs...

    Il était des moments où devoir garder le sourire de la gentille galante bien sous tout rapport était tâche difficile et masque bien lourd à porter, et c'est d'une longue inspiration lui faisant clore les paupières qu'elle parvint à ne pas laisser s'échapper ce que cette journée faisait remonter en elle, à ne pas laisser entrevoir ce qui était méconnu en ce lieu et qu'elle tenait à ne pas voir surgir ici.
    L'ouverture de la porte de la droguerie la fit sursauter et se décaler d'un pas, la vision du Dentraigues et de son état pitoyable la faisant grimacer tant de dépit, que de colère, possiblement même de dégoût, toute la "superbe" du maître avait disparu en cet instant, et davantage encore lorsqu'il ouvrit la bouche pour sortir des inepties aussi grosses que lui d'une voix faiblarde, comme enivré.

    Mais comment pouvait-il se mettre dans un tel état de faiblesse ? Lui ? Monsieur besoin d'avoir le contrôle sur tout...
      Oui je suis là, mais je peux part...

    La tête se posant contre elle, comme si elle était bouée de sauvetage inespérée, la coupa net dans son élan, une main complice se glissant sur la nuque du galant tandis que ses lèvres vinrent déposer un baiser sur son front.
      Dans quel état es-tu Lucas... Je ne sais si tu as fait ça seul ou si la venimeuse t'y as aidé...

    Long soupir, un bras s'enroula au dos de son associé pour le soutenir, n'était-ce pas ce que faisait deux personnes supposées être là l'une pour l'autre ?
    Bien sûr que si, même si en ce jour lui ne l'avait pas été pour elle...
      Viens je te ramène à ta chambre.

    Bon samaritain ? On allait finir par le croire...
    Générosité ? Possible...
    Intéressée ? Probable...
    Affection ? Parfois...

    Geste joint à la parole et prise assurée sur le Dentraigues, pas se mirent doucement à progresser dans les marches de l'escalier pour rejoindre le rez-de-chaussée.

_________________

Merci JDMonty
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