Guylhem.
- Ils avaient échoué à Sémur. Un peu par hasard, un peu par obligation aussi. Parti dans un voyage sans véritable but, comme deux gosses en cavale désireux de découvrir le monde qui soffrait à eux.
Enfin ça cest la version quil voulait bien offrir à quiconque leur posait des questions, parce quen vrai
En vrai, ce voyage cétait une idée de Merance. Pour quoi ? Pour qui ? Ça il nen savait rien, mais il navait pas hésité à la suivre, juste pour pouvoir garder un il sur elle.
- Et il avait bien fait.
Coincé à Sémur depuis quelques jours, ils avaient fini par louer une petite bicoque dans un coin de la ville. Le temps de se reposer, de reprendre des forces, le temps
Le temps
- Que lorage ne séloigne.
En général, un orage ne dure jamais bien longtemps. Mais un orage à la sauce Flamboyante, on sait quand ça commence, mais jamais quand ça stermine. Mieux vaut alors avoir un abri pour sy refugier et être solidement armée pour affronter les éléments.
La Maudite pouvait paraitre forte, inébranlable, peut être même dangereuse, mais le blondinet savait aussi à quel point elle pouvait être vulnérable dans ces moments-là.
Alors secrètement, comme si de rien était, râlant pour faire semblant, Guyhlem veillait farouchement sur elle.
Et comme tous les jours ou presque, le grand gamin quittait la bicoque avant laube, la, pour revenir quelques heures plus tard, les bras chargés de victuaille.
Tantôt un poulet, tantôt une miche de pain fumante, tantôt un peu de lait, mais toujours avec un petit quelques choses.
Et ce jour-là !
-Bjour Mo Aingel ! Rgarde un peu cque jai rapporté !
Et brandissant bien haut deux lièvres quils tenaient par les pattes arrière, le gamin rajouta :
-Chassé tout frais de cmatin.
Il lança un regard vers la sorcière et afficha une petite grimace avant de balancer les bestioles sur la table et de rajouter.
-Moui bon Mregarde pas comme ça ! Jai essayé, jte jure ! jen ai presque touché un. Si yavait pas eu cet arbre, je lavais !
Alors forcément quand jai vu ctype au marché, ben jlui ai achté hein !
Pour sûr il était meilleur mangeur que chasseur, mais avec le temps, qui sait, peut-être arriverait-il un jour à rapporter lui-même la pitance à la bicoque.
Sapprochant de lâtre, Guyhlem plongea une louche dans la marmite qui chauffait tout prêt et en versa le contenu dans un bol quil porta aussitôt à la Sorcière.
-Tiens Faut que tu manges un peu.
Ce soir je te préparerais un ragout avec ces bestioles.
Enfin Sil ne faisait pas cramer la pitance !