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[RP] Ouvre-toi

Louise..
Rien n'a changé. Un an s'est écoulé et pourtant Ludwig et Louise se comportent comme si c'était hier. La camériste s'en accommode très bien, elle retrouve l'ami, le jeu, l'attention qu'il lui manque auprès de Madame et Monsieur. Elle retrouve aussi le plaisir, celui d'être observée, celui d'être touchée, embrassée. Jeune blonde ne résiste pas, elle n'en a tout simplement pas envie. Quand elle rejoint ses genoux, elle étouffe un rire. De ceux qu'elle ne libère que trop rarement, favorisant les airs sages ou sérieux pour satisfaire au mieux ses employeurs. Mais ici, dans l'antre d'Aphrodite, contrairement au courtisan blasé, elle a l'impression d'enfin respirer et se trouve soulagée d'un poids, en tombant un peu le masque.

Le décor est somptueux. Mais ce qui le rend particulièrement attrayant, c'est la présence du grand brun entre ces quatre murs, c'est le fait d'y être sans en avoir le droit, c'est la possibilité de pouvoir le toucher à nouveau, sur ce fauteuil qu'elle ne pourrait jamais s'offrir. Bien sûr, qu'elle n'est pas dérangée par le fait de rester ici, même si la curiosité de découvrir les lieux reste en arrière pensée. Elle n'allait pas bouder le plaisir de passer du temps avec lui et le naturel de leur relation semble revenir au galop. Ils gardent un contact physique parce qu'il lui a appris à être tactile des mois durant en Champagne. Louise ne l'a pas oublié, même si à mesure que les mois s'égrainaient, elle avait perdu peu à peu les souvenirs de la chaleur de ses baisers ou du toucher de ses doigts. Ne restaient vivaces, que l'impression d'avoir eu de jolis rêves un peu flous, dont les contours et détails disparaissaient avec le temps.

La mémoire est ravivée au premier baiser qui caresse son cou. Louise sent des picotements effleurer ses bras et hérisser sa peau. La proximité ne manque pas de colorer ses joues d'une nuance pourpre et son visage rosit de ce qui est non-dit, mais surtout sous-entendus, dans leurs gestuelles comme dans leurs silences. Elle sait qu'ici, elle ne fera pas du tricot. Elle sait qu'ici, elle a offert sa nuit à ce Matou et que s'il continue de la faire parler, ce sera pour mieux la dévorer. Souricette n'a pour l'heure qu'une envie en tête, celle d'embrasser le Lisreux. Dextre s'égare à l'épaule masculine, retraçant le corps qui se forme sous l'étoffe et quand il pose sa question, Louise est si surprise qu'elle en recule le buste d'étonnement non feint. Chambrière fouille le regard de son vis-à-vis, cherche à comprendre les pensées qu'il lui cache. Elle est aussi assez désarçonnée de réaliser qu'elle s'est peut-être montrée trop volontaire, trop ouverte, trop audacieuse, ce qui a permis à Ludwig de se poser des questions.


«La Champagne était grise et sans saveur, aussi terne que le teint de Madame depuis qu'elle ne te voit plus. »

Camériste est vexée. Vexée et ennuyée. Car douceur ne saurait permettre de gâcher le moment plaisant qu'elle passe avec lui, surtout quand la chaleur de ses baisers marquent encore son cou gracile. Alors, sa main vient décoiffer les cheveux du galant d'un geste tendre, les pensées tâchant de se reformer dans sa tête pour lui offrir la réponse la plus juste et modérée.

«Tu te sous-estimes, tu n'es pas si facilement remplaçable. »

Il pourra remarquer que Blondinette ne répond pas tout-à-fait à la question. C'est parce qu'elle craint les humeurs du Lisreux si elle devait avouer avoir embrassé un autre que lui. Qu'est-ce qu'un baiser lui direz-vous ? Pas grand chose pour certains, beaucoup pour une jeune femme de sa trempe et elle n'ira pas risquer de perdre la complicité entre eux. N'est-il pas l'arrogance incarnée ? Orgueil pourrait être son second prénom. Ça, Louise le sait et elle a tôt fait de changer de sujet.

«Tes clientes sont-elles mieux que Madame, ici ?»
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Ludwig..
Tout corrompre, tout pervertir, tout dominer, tout débaucher, tout empoisonner d'une morsure. Tout salir, oui, et les âmes innocentes d'abord.
Ils pouvaient bavarder tant qu'ils voudraient, ils pouvaient jouer aux deux vieux amis qui se retrouvent après une éclipse d'un an, mais la fin de tout cela n'en était pas moins sûre. Y avait-il encore un intérêt à faire semblant quand les deux protagonistes savaient bien, au fond, pour quoi il était là ? La seule vérité que Ludwig souhaitait connaître, Louise venait de la lui souffler et, idiot, il ne poussa pas la réflexion plus avant et ne s'aperçut même pas qu'elle ne lui avait en réalité rien dit. Il entendit ce qu'il voulait entendre, qu'elle était encore vierge, et cela lui suffit. Alors, ne posant plus de questions, il embrassa brièvement son front, son nez, ses joues, ses yeux, ses lèvres, avant de répondre, de ce genre de répliques exactement faites pour les caméristes blondes en manque d'assurance :


    Les clientes de l'Aphrodite valent mieux que ta patronne, sans doute. Mais il n'y en a eu aucune pour me faire t'oublier.

Tout était pour le mieux. Qu'elle s'en rendît déjà compte ou non, la situation restait la même : elle était seule, dans la chambre d'un bordel, sur les genoux d'un courtisan qui ne se trouvait plus aucune envie de palabrer. On avait toute la nuit, c'est vrai, mais on avait des choses à y faire. Que voulait-elle ? Où étaient ses limites ? Elle n'aurait pas le loisir de l'exprimer, parce qu'en vérité, les limites, c'est lui qui les imposait. Alors, sans plus discuter, sans plus laisser de choix, la main masculine, ferme et décidée, glissa sous les jupons féminins et remonta la cuisse nue, alors que le visage se rapprochait dangereusement et murmurait :

    Est-ce que tu as peur, Lou ? Et, au cas où le sourire menaçant et le regard incandescent n'auraient pas été suffisamment éloquents, putain n'attendit pas de réponse pour compléter, délivrant là, plus qu'un conseil, sa toute-puissante volonté : Tu devrais.

Et autant les mots furent rudes, autant la main fut, elle, atrocement douce quand elle trouva le trésor qu'elle était venue chercher et qu'elle entama de le caresser d'un geste lent mais précis. Au même moment, les lèvres se scellèrent, interdisant à la jeune fille la moindre protestation. Évidemment, il fallait rester discret, d'autant plus que, tout affairés qu'ils étaient, personne n'avait pensé à verrouiller la porte. Ce baiser inquiet d'être surpris avait un goût de champagne et les renvoya tous deux un an en arrière, à ceci près que celle qui avait été un divertissement opportun, quelques minutes de détente entre deux passes éreintantes, était à présent le centre de l'attention, ce pourquoi la soirée existait, la reine d'un bal infiniment licencieux.
C'était déjà trop, et bien naïf celui qui pourrait croire que le brun n'en était pas parfaitement conscient. C'était beaucoup trop, les mains, les lèvres, la langue, la vitesse, les intentions assumées, ça n'avait plus rien des jeux indécis, des étreintes calmes et des confessions voilées auxquelles l'ingénue avait doucement été habituée. C'était bien plus que ce qu'une jeune fille pure et ignorante pouvait assimiler en une seule soirée, et ce n'était que le début. Mais qu'elle se trouve parfaitement dépassée par la situation et l'indécence que le putain imposait, n'était-ce pas précisément l'objectif ? Car le sort de Louise était déjà scellé. Ce soir, c'était fini, elle n'aurait plus une seconde de répit, plus une pensée pour elle, plus une respiration à elle : elle était déjà toute à lui.

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