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[RP] Les choses ne sont pas toujours...

Meliedesvalois
...ce qu'elles semblent être, donc on se laisse tromper par les apparences. Rare sont ceux qui ont l'intelligence de voir ce qui se cache derrière le masque. Phaedre.

La porte s’ouvrit sur une salle unique. Le rouge qui recouvrait le sol vous absorbait la quiétude, la chaleur et l’âme restreinte. Les émeraudes se mêlaient dans chaque recoin et de n’y trouver que le refuge qui lui manquait tant jusqu’à présent. Il était beau ce baldaquin, même, enivrant. Les tentures se fondaient avec le parterre, sans pouvoir le toucher, juste la sensation de l’effleurer. La commode marbrée accueillait ses phalanges gentiment, gardant l’étuve de ces doigts dans ses nervures. Un pas après l’autre, la pièce s’imprégnait en elle. Ses verts scintillaient de découvrir ce lieu encore ignoré et de s’étourdir dès que les pupilles changeaient de vision. Une nouvelle chambre se présentait à elle et déjà, elle l’adorait. La fenêtre qui émanait la lueur nocturne l’appela dans un silence sourd. La Courtisane l’ouvrit, frissonnant en sentant la fraîcheur de cette nuit. Chaque battant se détenait dans chaque dextre, percevant les points lumineux parsemés dans un noir intense. Le cercle mi-blanc mi-écru qui veillait sur le monde.

Elle y était. Là-bas, dans ce Danemark qui vivait sans elle. Les mêmes étoiles. La même nuit. La même clarté qui s’ouvrait à ses yeux et de s’enfermer dans ce cocon automnal. Des odeurs de parfum se diffusaient dans l’air. Quelques fleurs, quelques muscs, quelques embruns chatouillaient ses narines. Le visage penché, baigné par la nuit, les émeraudes se noyaient dans chaque minuscule lumière qui scintillait de temps à autre. Elle y était dans cette chambre qui ressemblait à l’Initiée. Le baldaquin gardait l’empreinte de son corps qu’elle y déposait la nuit. Celle qui se faisait rêvant du jour prochain. Celle qui se négligeait, solitaire. Celle qui ne pouvait que s’ancrer là afin de ne pas en épouser d’autre. Elle y était devant ce marbre qui s’accouplait sans cesse avec ses phalanges et d’échanger le flux chaud-froid lorsque l’envie se ressentait d’imprégner son âme à cette noblesse languissante. Le luxe dans la luxure. Ce qui manquait à sa quête afin de pouvoir absorber le reste de la civilisation l’entourant. Elle était bien ici. Reposée de cette imposture qu’elle aurait préférée méconnaître. La Scandinave ne se souciait de rien ici. Bizarrement, le reste était presque présent. Son père, sa mère, ses frères et ses sœurs. Et l’ancienne vie reprenait son cours, pour quelques secondes. Les pas de ses frères qui défilaient à ses oreilles alors que ses sœurs ne s’empêchaient de se disputer un ruban. Les parents se trouvaient dans leurs espaces privés et de rédiger, comme à l’habitude, les parchemins de monnaie courante. Le visage était apaisé. Les yeux n’en finissaient plus d’étinceler de cette quiétude qui se diffusait autour d’elle. Le jardin devant elle laissait place à cette immense cour remplie de graviers blanc immaculé. Les feuillages bruissaient dans la brise.
Juste quelques secondes se passaient alors que l’éternité semblait imprégner toute sa personne. Les commissures s’étirèrent légèrement depuis bien longtemps. Le geste était naturel et d’entendre encore les pieds qui cavalaient dans toute la demeure. Elle ne leur demanderait plus d’arrêter. Elle ne demanderait plus le silence. Elle leur dirait simplement qu’elle les aime.
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