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[RP] Rédaction en trois actes.

Meliedesvalois
Ce rp fait suite à celui-ci et de connivence avec celui-là.


[Introduction : Le couloir des chambres, avec Ludwig]

La petite malle venait de se défaire et se ranger en dessous de cette couche qui ne tarderait pas à retrouver ce corps las de ce peu d’épreuves déjà parcourues. Les deux robes eurent trouvé leur place dans l’armoire présente pour les commodités alors que les lettres de ses parents gardaient l’emprisonnement dans ce petit meuble qui jonchait auprès de la tête de lit. S’ils savaient où elle logeait et ce qu’elle s’apprêtait à faire maintenant. A eux aussi elle leur mentait sans foi ni loi ne contractant dans sa mémoire que ce souhait de réussir ce qu’elle désirait obtenir et de remettre un ordre certain dans ce monde aigri et amer. La Scandinave était en train d’écrire lorsqu’une précieuse faim vint envahir son estomac. Elle se rappela que du miel trainait dans l’office, met délicieux qui ne résistait pas à l’envie de goûter ce sucre dont elle raffolait. Le parchemin brièvement rédigé dans ses mains, le corps se leva et de sortir de sa cachette pour se rendre dans les cuisines et déguster cette tranche de pain miellée qu’elle avait aperçu quelques jours avant dans les sénestres d’Angèle. Il était tard ce soir là. La porte se referma derrière elle. La clef se mit autour de son cou afin d’éviter de la perdre et de commencer les pas qui longeaient chaque chambre de chacun. Les jades lisaient et relisaient ce qu’elle avait commencé à écrire pour être sûre de ne pas se trahir. Les pas s’enchainèrent dans ce couloir pour se rendre à deux étages en dessous. Quand, soudain, restant les yeux sur le vélin, elle percuta un corps.

Lort*….Qui s’échappa de sa bouche. Ses émeraudes dévalèrent le tissu blanc d’une chemise bien rangée dans des braies propres, s’égarant quelque peu au buste qui était dans la ligne de mire et de relever encore un peu ce visage pour retrouver cet azur cerné. L’océan semblait divaguer dans un autre univers et de chercher quelque chose à se raccrocher pour éviter de tomber dans cet oubli qui la transperçait indécemment. Ludwig. La Scandinave aurait reconnu ce regard entre mille pour l’avoir assez scruté à cet entretien sans ambages.
Oh pardon, alors que le parchemin fut caché dans son dos en faisant en sorte que l’homme n’ait rien vu et de l’espérer aussi. Je ne vous avais point vu. Hébétée se retrouva-t-elle devant lui et de reprendre cette apparence fière, contrôlée et raisonnable qu’il fallait garder en ce lieu.

*Meerde en danois.



[Développement : Le refectoire avec Montparnasse]

S’il y avait bien quelque chose qui la taraudait souvent, cela ne pouvait être que la faim. Aimant particulièrement le sucre et surtout ce liquide jaunâtre, parfois de couleur ambrée, dorée qui ne se dégustait qu’avec du pain ou presque. Ce matin-là, ce miel lui manquait déjà. Il était d’un goût fleuri, se laissant fondre au palet et jouant de sa texture pour se délayer dans la gorge. L’envie était tellement forte qu’elle en avait dissimulé un pot derrière l’un des placards en espérant que personne ne puisse le trouver. Un pied dans la cuisine s’avança et de constater que le verre perçait ce vert furetant dans la pièce. Une commissure qui se déploya lentement, doucement et d’accentuer ce pas afin de dérober ce met précieux pour se poser à table. Le pain. Tranche finement coupée lorsqu’une cuillère trempa dans ce jaune ocre et d’en ressortir pour se déposer sur cette mie alléchante. Les jades détaillèrent chaque millimètre de cette blancheur qui s’ambrait de plus en plus et les yeux s’agrandirent avant d’enfourner la tartine entre ses lèvres. Les paupières se fermèrent le temps de refermer la mâchoire et de jubiler en dégustant ce morceau qui fondait dans sa bouche. Il n’y avait rien de tel le matin pour entamer une nouvelle journée. Seule, Mélie se permettait d’en profiter insatiablement avant que le reste du monde n’arrive.



[Conclusion : Le petit salon, avec Dantes]

Chaque heure et chaque minute avaient l’air de se ressembler. Pourtant, il en était tel que lorsqu’elle se targuait dans cette petite salle à l’heure où les portes de l’Aphrodite étaient encore closes, chaque chose était bel et bien différente. Les murs protégeaient cette couleur pourpre qui filtrait avec les lumières solaires et d’offrir parfois ces reflets roussâtres au gré de la chaux. Ce salon délicat se favorisait à tout autre endroit lorsqu’elle souhaitait penser, seule, dans une accalmie la plus totale en refermant la porte derrière elle, toujours. Rien de malsain. Juste de quoi songer afin d’entreprendre de la meilleure des façons l’enrichissement qui devait se faire avec une rapidité sans conteste. Elle réalisait tout bonnement, ici, entre ces quatre murs, que rien ne serait facile et que chaque geste devait être soigneusement entrepris. Mélie avait trouvé Angèle magique le jour de son embauche. Ce Fléau la laissait sans voix, dans un état magistral alors qu’elle aurait apprécié connaître les ficelles de cette drôle d’action entreprise. Ses jades se déployaient sur ces murs légèrement carmin et de tenter trouver une justesse dans l’abordage de l’Habile et d’en apprendre les secrets.
Alban_de_artes
[Conclusion : Le petit salon. Meli/Dantes]

Le calme. Une chose agréable une fois la nuit passée, une fois les gémissements et les paroles éteintes. Les lueurs ne se mouvent plus au rythme de la clientèle et de leurs effets. Ici lieu, seuls les serviteurs du jour s'activent pour alimenter les habitants et redonner à ce lieu, son image éphémère. Nettoyage, préparation, la fourmilière s'active pour effacer ce qu'il reste de la veille, soigner ceux qui perdurent et préparer ce qui doit être. Un jeu incessant, d'apparence et de rengaine perpétuelle. Le Dé avait connu bien des bordels pourtant, celui-ci n'en restait pas moins le plus luxueux qu'il ait pu connaître et s'il peine encore à se faire à l'idée que les clientes sont à même de venir pour autre chose que de la chair, il sait, qu'il finira tôt au tard par s'en accommoder. Les habitudes sont tenaces pour cet ancien putain et les nouveautés, n'étaient pas son fort.

Posé sur le siège, la tête piquant légèrement vers l'arrière comme pour retenir sa nuque endolori, il ferme les yeux. Le calme avait ce don, unique de l'apaiser et de le soulager de tout ce frusque. Pourtant, il entendit quelques pas qui loin d'être aussi pressé que ceux des serviteurs se fait lent, posé. Le sourcil se fronce, les azurs s'extirpent de leur torpeur et malgré la fatigue qui s'accumule, il distingue, s'attarde sur les courbes de la nouvelle.

La gorge se racle comme pour se redonner contenance et pourtant, malgré cette attention, la voix reste grave, rauque.

Premier bordel? La question se perd, à son attention plus d'une voix protectrice qu'apte au jugement. Il fallait bien commencer quelque part, et se trouver ici lieu était de loin, la meilleure opportunité. Le vice n'éclatait pas au visage, il ne transpirait pas sur les murs, la crasse, l'odeur du foutre, de la transpiration, la puanteur des corps encore chaud et parfois négligé, tout ici lieu semblait apporter à cette fonction, un autre élan, un autre visage, plus décent, plus érotique que vulgaire. Un masque, rien de plus car le métier qu'ils soient fait hors de ces murs ou ici lieu restait le même, à une exception près, il est vrai. L'Aphrodite n'obligeait en rien.

Si c'est le cas..Vous avez fait le bon choix...Vous aurez toujours l'occasion de vous refuser, et cela, est une chance que les rues ou que d'autres établissements ne vous offriront pas...

Première fois qu'il lui adresse la parole. Première fois qu'il se fait aussi intrusif et pourtant, aucune cruauté, aucun jugement hâtif ou médisant ne coule de ses lippes. Putain, ils étaient. Une main lasse se perd sur sa nuque qu'il masse, alors qu'il défroisse l'un des pans de sa chemise, laissée volontairement ouverte pour refroidir le derme. L'échine se redresse un peu, le Dé cesse d'être ainsi affalé et l'observe avec plus d'attentions. Peau d'albâtre, chevelure blonde, teint régulier, minois délicat..En tout point désirable, excitante. S'il en s'agissait que de lui, elle serait une proie parfaite en dehors de ses murs, de celles dont il aimerait imprimer sa dextre contre ses hanches ou sur ses poignets pour les lier et les contraindre..Pourtant, ici lieu, elle est une égale malgré sa nouveauté.

Dantes..ou le Dé, voir le Basque..Comme vous voulez. Je vous offre de quoi vous rafraîchir ou vous préférez rester seule ? Ce que je peux entendre..
Meliedesvalois
[Conclusion : Le petit salon, avec Dantes]

Le carmin restait sobre sur ce blanc de chaux, accompagné de temps à autre de ces pigments de lumière que les rayons faisant parfois briller au gré des voiles passant sur cette boule jaune au dehors. Le bordel était calme, silencieux. Il était de ces heures où la folie gardait encore ses portes fermées avant de reprendre son court. Le vert s’éternisait sur ces réverbérations journalières et d’entendre une gorge qui se délia d’une question pour ensuite diffuser une réponse, sans conteste, de sa propre initiative. Si les jades venaient de changer de sujet d’exploration, il n’en restait pas moins que, dans ce coin sombre, trainait une silhouette jamais croisée icelieu pour l’heure. Les mots la rappelèrent à l’ordre. Là sans aucune expérience, sans même savoir ce qui pouvait s’y tramer, alors que la découverte fut faite sur le tas. Avec l’aisance de noyer et d’effacer ce qui ne pouvait se contempler en son minois, Mélie ne tarda pas à découvrir le visage de l’homme qui dénichait les réponses sans que l’on puisse émettre le moindre son. Touchée d’une blessure qu’il venait d’enfouir en son âme, le vert le dévisagea de toute sa stature et d’en deviner qu’il n’était pas là pour conter des histoires sortant de sa propre imagination. Ses phalanges se croisèrent et de se poser sur le lin de sa robe pendant qu’une inspiration se dessina. Elle laissa sa voix diffuser le reliquat de son monologue alors qu’elle réfléchissait à quoi répondre exactement. Elle détailla chaque trait d’un visage fatigué, propriétaire d’azurs clairs et d’un brun quelque peu en bataille. Les lacets au torse qui n’étaient pas fermés. L’œil resta statique aux vues de quelques brèches parsemées dans l’épiderme. Las de s’attarder sur des personnes qui ne semblaient aimer que ce côté vulgaire, celui qui vous fait vous négliger ou qui vous fait perdre la conscience que l’apparence devait conserver une dignité certaine lorsque l’étoffe était en guerre avec la délicatesse du personnage. Du tact, de l’indulgence et de la modestie. Les trois à la fois qui se dessinèrent pour tenter d’émettre à ce Dantès, puisqu’il se nommait ainsi, un son clair, net et précis.

Non, dit-elle menteuse de tout son être. Ses verts appuyaient sa réponse alors que la fixation à ses azurs ne pouvait se défaire. Il paraissait évident qu’il venait de toucher ce qu’il ne fallait pas. Pourtant, loin de s’en faillir, la Précieuse garda la prestance qu’elle aimait détenir afin de mieux confondre cette convention qui coulait dans ses veines. Elle se garda de lui imposer sa morale, de lui inculquer ce qu’elle ne souhaitait guère entendre et d’enchainer.

Dantes me convient. Les prénoms étaient infligés dès la naissance, il ne pourrait sortir autre chose de sa bouche. Mélie. Je viens d’arriver, affirma-t-elle, sans plus. De quoi se rafraichir. Si sa mère affectionnait l’arak au cours des nombreux voyages entrepris, son père se délectait d’un rakia bien frais. Quant à elle, une björr. Si tentée qu’il y en est. Et elle l’espérait fortement. Mélie aimait beaucoup cette bière épicée qui venait de sa contrée. Kalmar lui manquait atrocement ces derniers temps, depuis son arrivée ici presque et ce ne fut, sans nul doute, qu’en prononçant cet alcool qu’elle s’en rendit compte. La supposition que l’écu coulerait bientôt à flot se fit dans son esprit. Et cela n’appartenait qu’à elle. Il suffisait tout bonnement d’observer le comportement des personnes l’entourant et de celles qui émettaient un bref passage pour s’accomplir de cette tâche et de les quitter pour reprendre le vol insidieux du Roy. Pour l’heure, Dantes avait fauté dans toute sa splendeur, laissant une appréciation qui ne pouvait découler de son être, qui ne le devait pas non plus et s’approprier des paroles dont seule elle restait maitresse. Il avait droit au bénéfice du doute, le droit de se rattraper comme il pouvait et le devoir de le faire. Il commençait bien son affaire.
Alban_de_artes
[Conclusion : Le petit salon. Meli/Dantes]

Le sourire s'étire à la négation. Si elle mentait aussi bien au client qu'à lui-même, nul doute qu'elle ne ferait pas long feu dans cette arène où seul les apparences et les mensonges sont le salut des galant(e)s. Pourtant, elle reste assurée, presque digne dans ce mensonge. Avec un peu d’entraînement, elle pourrait devenir une joueuse de qualité.

Lentement, le corps s'extirpe du fauteuil et s'immobilise. Il prend le temps de se redonner contenance et d'effacer cette fatigue apparente sous cet air négligé qu'il peine à conserver plus longtemps. Ainsi, les liens de sa chemise sont faits, les quelques balafres présentes sur son torse imberbe sont de nouveau masquées sous le tissu et la chevelure est arrangée d'une main lourde et habile. Le Basque avait toujours détesté cet aspect négligé, ce laisser-aller qui pourtant, avec l'âge avait tendance à avoir plus raison de son orgueil et de son éducation. Pourtant, il veille à se recadrer de lui-même, à rester humble et propre sur lui, là où il serait plus aisé de se faire l'impasse sur l'apparence.

Une fois fait, le corps se rapproche de celui de sa consœur dont il détaille les traits et s'amuse devant cet air quelque peu offusqué.

Vous souhaitez que je vous flatte par de viles flagorneries Meli ? Que je vous serve ce bla bla lourd, pompeux et oh combien faux que je sers aux clientes juste pour vous plaire ? T t t t...Vous valez bien mieux et quand bien même, vous auriez préféré que je ne remarque pas votre manque d'aisance, il vous aurait fallu mentir avec plus de..sincérité.

Taquin, la remarque est lancée alors qu'il avoue sans honte qu'il préfère aisément la franchise aux ronds de jambe, le manque de tact aux subterfuges inefficaces. Dantes avait bien des défauts, il est vrai mais le manque de sincérité n'en faisait pas partie, enfin..en dehors des client(e)s bien sûr.

Finalement, il s'avance derrière le comptoir, tente de trouver ce qui peut ressembler à une bière et finit par sortir quelque chose de semblable. Décidément, l'Aphrodite avait effectivement tout ce qu'il fallait pour satisfaire sa clientèle, de quelques contrés soit-elle. Une aubaine. La bière est servie alors qu'il se contente d'une bouteille de carmin déjà entamée.

En tout cas, nul doute que la maquerelle vous a bien trouvé. Les blondes au teint d'albâtre et délicat sont aussi rares qu'enviées dans les lupanars. Le petit air délicat...C'est peut être ça qui leur plait..

Un ricanement s'échappe de ses lippes alors qu'il tend la bière à Meli et avoue alors cette répartie taquine qui est sienne. D'où venez-vous exactement Melie ?
Meliedesvalois
[Conclusion : Le petit salon, avec Dantes]

Commandement n°9 : tu ne porteras point de faux témoignages contre ton prochain.

La négligence venait de se transformer en élégance. Un visage qui changea d’attitude, des yeux qui brillaient légèrement, un lacet refait. Une prestance qui se diffusait dans chaque nouveau mouvement que son interlocuteur émiettait. L’impression vague qu’il essayait de mener une quête pour tenter d’assouvir un souhait, mais lequel. Mélie ne savait pas encore et, là, tout de suite, elle s’en fichait. La Scandinave ne ressassait que les premiers mots qu’il avait dits. Le bon choix. L’avait-elle réellement. Et, de fil en aiguille, Dantès avait cette façon de parler qui contrastait avec cette allure qu’il cherchait à faire transparaitre. Il avait de la tenue, une mise au point corporelle presque parfaite quand les syntaxes sonnaient parfois faux avec le reste du décor. Elle détenait cette sensation qu’il n’était pas là juste pour causer et l’indélicatesse que le Courtisan eut en alignant les phrases suivantes fut détentrice d’une infime colère vague. Si la deuxième chance était donnée pour se rattraper, elle n’avait pas été saisie correctement.

Cela n’est que votre avis.

Des phrases courtes. Des mots courts. Un regard tout aussi court qui se détourna auprès du vitrail laissant passer les rayons. Une jambe se croisa alors que Dantès allait chercher les verres derrière le bar. Elle n’emprunterait pas le chemin détournée qui initiait à savoir qui avait tort ou raison. Préférant laisser le doute planer alors que son minois n’avait distillé aucun pli trompant le mensonge précédent, Mélie attendit que son épicée joigne sa dextre tendue et d’incliner la tête pour remercier l’homme. Le rouge lui allait bien. Le rouge allait à tous les hommes. Et de se désaltérer d’une gorgée de cette boisson qui finit par faire frémir ses papilles et de fermer ses paupières pour s’évanouir un instant dans le Danemark. Le silence l’aida à parcourir la distance qui la séparait de Hesse, de voir son Château et de sentir la neige crépiter sous ses pieds. Le voilà. Enfin. Le réconfort qu’il fallait juste à ce moment-là et de sentir bien, tellement bien qu’elle avait oublié où elle était, le Bordel où elle se trouvait et respirer cette odeur d’hiver qui venait chatouiller ses joues. Elle y était pendant une fraction de secondes alors que ce malotru brisa son rêve lorsqu’il se remit à causer. Ses yeux s’ouvrirent brutalement, le visage qui revint au Courtisan et les pupilles qui se resserrèrent en un instant pour réaliser ce qu’il avait soufflé. L’image qu’elle avait eu devant les yeux l’enferma dans une bulle annexe, un univers où la finesse n’avait pas sa place et de la remplacer par le détournement de fond.

Ou peut-être est-ce l’inverse. Alors qu’elle se délecta encore d’une gorgée pour tenter de retrouver l’endroit et de s’en imbiber. L’attention leur plaît. Tout comme la flatterie. Et de croire qu'ils sont uniques pour quelqu'un pendant un court instant.

Pas plus, pas moins. La perfection des mots, la précision des gestes et l’automatique voile d’inertie au reste du monde venait d’éprendre son corps tout entier. Cet homme semblait étrange et de concentrer cette pupille verte sur des traits fins, un azur rieur et un corps debout.

Du Nord, sans divulguer autre chose. Cacher pour mieux mentir. Mentir pour mieux cacher. L’exactitude de sa vie n’était pas à sa place, ici.
Alban_de_artes
[Conclusion : Le petit salon. Meli/Dantes]

Sortir les rames. C'est l'impression qui lui tient les tempes alors qu'il discute ou plutôt, monologue avec Melie. A croire qu'en dehors de son teint d'albâtre du Nord, cette dernière avait également ramené cette froideur ancestrale. S'il n'y avait eu ce pari, nul doute qu'il aurait déjà sourcillé. Mais l'idée de secouer la maquerelle ne l'enchante guère et si pour cela il lui faut embrasser voir conclure avec Melie, la chose lui semble désormais -très- compliquée.

Sa verbe tranchante n'aide en rien mais jouer de flagornerie ne ferait que la faire tiquer d'avantage. Pourtant, les intentions étaient louables, voir même désintéressées lors de cette première approche comme s'il pouvait lier l'utile à l'agréable, la découverte au pari. Mais plus il tente une approche, plus il lui semble qu'elle se braque. Dantes n'avait aucun soucis avec ses origines, ses envies. Il assumait tout et hormis ce secret qui le liait avec Elle, ses sœur et son enfant, il n'avait rien d'autre à cacher.

Les azurs se posent sur la glace dans l'espoir de la faire fondre alors qu'il continue de boire quelques gorgées de carmin pour se donner la force de poursuivre.

Nous avons tous besoin de croire que nous sommes unique aux yeux de quelqu'un. L'orgueil, la vanité sont le propre de l'Homme et notre gagne pain. Savoir déjà cela montre qu'en plus d'être bien faite, vous irez loin...Mais..J'espère qu'en dehors de ces murs, vous avez quelqu'un qui pense à vous. Loin d'être un soucis de vanité, cela sert d'ancre et nous évite de perdre pied..

Lentement, quelques gorgées sont de nouveau bues et le verre fini, il le remplit d'avantage. Loin de jouer la carte de l'orgueilleux voir du présomptueux, chose qu'on lui reproche assez souvent, Dantes cherche avant tout à connaître ceux qui partageront son quotidien. Et si pour lui ce rôle de courtisan est assumé et volontaire, il ne peut oublier que pour certains d'entre eux, il n'est que contrainte.

Avez-vous choisi d'être là..Melie.. ? Et s'il vous plaît, ne me servez pas l'un de vos mensonges. Si j'ai de l'égard pour vous, j'attends un juste retour.
Ludwig..
[Introduction : Le couloir des chambres, Mélie & Ludwig]
« Bien trop jeune pour faire le plus vieux métier du monde. »


Il est des jours comme celui-là où l'on se réveille de bonne humeur, avec l'impression d'être retourné en enfance et la furieuse envie de courir pieds nus dans les champs. Tu t'es réveillé ainsi, avide de jouer et de t'allonger dans l'herbe, la tête à tout sauf à travailler. Il a fallu y consentir, pourtant, et ce n'est qu'une fois la nuit venue et l'ensemble du personnel de l'Aphrodite endormi que tu laisses tes jambes aller là où on les appelle. En effet, puisque Paris se révèle un terrain de jeu bien gris, quel meilleur moyen de se détendre que de barboter dans les bains de l'Aphrodite ? Il n'a jamais été fait secret que, de tout l'établissement, c'est ton endroit préféré.

Même en pleine nuit, rien ne perturbe l'image que tu offres habituellement aux spectateurs. La chemise est rangée, les cheveux sages, la démarche nonchalante et la gueule poliment avenante. Un détail, néanmoins, fait exception à ta rigueur et vient trahir ton humeur du moment. C'est que, sur le parquet du couloir, ce sont des pieds nus qui se posent à un rythme lent et régulier. Souvenir manouche.
L'esprit vagabonde évidemment beaucoup trop, et tu n'as pas fait dix mètres depuis la sortie de ta chambre que déjà tu percutes quelqu'un. Surpris plutôt qu'agacé, le regard bleu se baisse sur l'obstacle. Un obstacle bien connu. Tu as eu tout le temps de mémoriser ce visage dans une des chambres du bordel, et tu offres un sourire en guise de réponse aux excuses embarrassées. Oh non, même celle qui n'est à tes yeux qu'un petit amas de mystères, dont nul ne sait par quel bout il doit être saisi, ne parviendra pas à te mettre de mauvaise humeur. Car après tout, n'est-elle pas adorable ? Là, gênée, cachant dans son dos on ne sait quoi, sa fragilité est si criante que tu voudrais la prendre dans tes bras et protéger ce qui n'a pas ni la vulgarité des catins des bas-fonds, ni l'expérience des catins de l'Aphrodite, et qui mérite certainement plus de tendresse que ce qu'elle recevra ici. Tu n'en fais rien, évidemment, préférant demeurer indifférent à son sort. Reste que, par peur d'abîmer la minuscule blonde, les lèvres se taisent et l'œil s'attarde, avant que tu n'oses prononcer quelques mots :


    Allons. Tout va bien. À nouveau, tu te tais, parfaitement conscient qu'elle dissimule quelque chose mais ne cherchant pas à voir ce dont il s'agit. Ici plus qu'ailleurs, chacun a ses secrets, et, sauf exceptions, ceux des autres ne t'intéressent que très modérément. Alors qu'une épaule s'appuie au mur, preuve que tu es tout disposé à faire la conversation, l'ironie s'abat néanmoins : Tiens donc, vous cachez des choses. Comme c'est surprenant.

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Bannière by LJD Gysèle. Merci ♥
Montparnasse.
    [Développement : Le réfectoire avec Montparnasse - Mélie]


La nuit avait été des plus courtes pour le Galant. Alcool, opium, et autre plaisirs s’étaient invité. La soirée avait été des plus agréable, mais quand il s’allongea sur lit toute la pièce s’était mis à tourner et il s’était endormi le corps moite, et le sommeille agité. De nombreux rêves s’était invité à sa nuit. Rêve ou cauchemar, peu importe leur noms, de visage qu’il avait aimé et qu’il avait perdu. Le réveille avait été brutal, et bien matinal.

Après une bref toilette pour se laver de ces démons intérieur, le galant s’habille, se part de ces plus beaux atours et rejoint le réfectoire. Son ventre grogne, la faim prend le dessus sur ces autres sens, et c’est rêvant d’une bonne tranche de pain dégoulinante de marmelade que Montparnasse pousse la porte. Ces yeux se pose sur la seule autre silhouette matinale, celle d’une oie pure, récemment parachuté à l’Aphrodite et qui savoure les mets que lui offre cette établissement de luxe.

Le Galant s’approche d’elle, glisse un doigt sur le miel qui coule légèrement entre la commissure de ces lèvres avant de porter ce doigts a ces lèvres et d’y lécher le miel, lui souriant doucement, de ce sourire particulier qui le caractérise, un mélange d’amusement et de roublardise. Si le diable devait être homme il serait surement dans le corps du galant qui se tenait à présent devant elle. Son envie de tartine passe en second plan, le pari fait la veille lui revient ne tête et Montparnasse est d’humeur joueuse après cette nuit désagréable.

S’inclinant devant elle, comme le font les princes et autres gens de la cours, Montparnasse se présente, après tout il n’a fait que l’apercevoir jusque-là et jamais il n’a pris le temps de lui adresser plus qu’un sourire.


- Je suis ravi de vous trouver en ce lieu, voilà bien quelque temps que nous nous croisons sans avoir le temps de discuter. Je me nomme Montparnasse, si je peux vous être utile en quoi que ce soit n’hésitez pas.

Son sourire s’étire sur ces lippes tandis qu’il se dirige vers la porte pour récupérer le lait frais qu’on leur livre la veille. Quelque minutes plus tard un grand verre de lait se trouve devant la jolie blonde, pour accompagner la tartine qu’elle mangeait avec gourmandise à son arriver.
Montparnasse quand à lui s’invite à sa table, s’asseyant près d’elle, son regard amusé détaillant les traits de son visage avant de se terminer sur ces courbes, ne cachant nullement l’intérêt qu’il lui porte lors de cette contemplation.

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Meliedesvalois
[Conclusion : Le petit salon, avec Dantes]

Il restait là, debout devant elle, sans comprendre vraiment pourquoi et d’épancher son regard au travers d’un bleu calme. Il n’y avait pas l’ombre d’un doute, il suffisait d’observer l’homme essayant par tous les moyens de créer un dialogue entre eux pour s’apercevoir qu’il cherchait un vœu à exaucer, un souhait à accomplir, un but à combler. L’incapacité de saisir sa proie. Voilà ce qui pouvait se lire dans cet azur tentant de démontrer le revers d’une médaille dont elle n’avait rien à faire. Et sa voix se fit entendre, encore, avec cette caractéristique de frapper dans le mile, trouver ce point central qui vous faisait basculer du côté que vous évitiez à tout prix afin de paraître simplement. Heureusement. Ils pensaient à elle. Chaque jour durant, chaque nuit passante et dès que l’envie se montrait. Cela allait dans les deux sens. Mélie pinça ses lèvres, baissa les yeux comme pour admirer le liquide jaunâtre dans le verre en le tournant contre les parois du contenant. Il n’avait pas idée à quel point il venait de mettre le doigt sur la blessure la plus profonde qui soit en ce bas monde. Ne plus voir les personnes que l’on aimait. Ne plus être avec eux. Ne plus les sentir ni les toucher. Ne garder que le souvenir. La douleur brûlait son carde soudainement et d’écouter la question approchante, assimiler chaque mot en buvant une gorgée. Une inspiration fut prise avant de relever un minois sage, étiré de par un univers inabouti vers la crainte, la peur, la tristesse et de répondre simplement.

En mon âme et conscience. J’ai choisi d’être icelieu, sans me poser de questions, sans me demander pourquoi, sans même savoir si je ferais l’affaire. Un soupir abrupt. A vous écouter, je vais certainement m’en sortir. N’est-ce pas ?

Elle gardera le reste pour elle.
Meliedesvalois
[Introduction : Le couloir des chambres, avec Ludwig]

Les jades parcouraient les azurs qui souriaient en même temps que ce visage se trouvant devant elle. Mélie ne savait quoi répondre là, de suite, alors que l’épaule de cette Perfection masculine s’accouda sur le mur. A croire qu’il bloquait l’amorce désirée de vouloir le quitter. Pourtant, cet œil la retenait. Impossible de détourner l’émeraude. Impossible de continuer sa cavalcade nocturne pour grignoter un bout seule, libre d’inventer son existence en guise de témoignage rassurant à ses aïeuls. Le vélin se froissa dans ses phalanges pour former une simple boule avant de l’enfouir dans son décolleté. Le visage passa soudainement de l’incertitude à cette assurance invocatrice d’écarter ce que Ludwig venait de déclarer. Une dextre fut secouée furtivement entre eux pour lui annoncer d’un ton nonchalant.

Sans importance. Lui dit-elle doucement. La délicatesse de ne rien bousculer, de laisser le cours faire son œuvre, d’accuser le temps être annonciateur d’une opportunité scandinave et de délester chaque barrière de son emprunte. Il avait ce don d’invoquer la tendresse, la finesse, la bienveillance. Cependant, les ombres du tableau seraient toujours présentes afin de ne pas lui faire oublier ce pourquoi de sa présence au Lupanar. Il n’y avait aucune chance qu’elle oublie la manœuvre qui avait pris l’encrage des roues afin de faire fonctionner tous les rouages s’offrant à elle. La prestance qu’il possédait ne tarderait pas à se garder en mémoire et d’assigner certainement la même aux prochaines soirées. Les prochaines soirées où elle devrait faire grâce de sa présence et d’aller vers le prochain client quand il l’attendrait là, au comptoir et de se sentir l’unique homme désiré de sa personne. De tous, elle apprendrait comment il faudrait faire.
Mais pour l’heure, Mélie épiait ce Brun attrayant dans tous les sens du terme. Si les verts regardaient les azurs, les lèvres s’entrouvrirent.


Où alliez-vous en si bon chemin ?
Meliedesvalois
[Développement : Le réfectoire avec Montparnasse]

Le pain était délicieux. Le miel se délectait avec tendresse et raffinement. Chaque bouchée était un plaisir pour les papilles et son estomac. Elle ne sentit pas la goutte jaunâtre dorée qui avait coulée auprès de sa commissure. Des pas lents se firent entendre alors qu’un homme passa l’embrasure de la pièce. La gorge avala le morceau de pain alors qu’une phalange vint glisser au bord de ses lèvres et de prendre ce grain pour le porter à sa bouche avec un sourire sournois. Croisé quelquefois dans les couloirs pour ne lui adresser qu’un maigre regard limite gêné. La tranche tartinée fut posée sur la table, le fixant d’un regard surpris, grotesque et interrogateur sur cet homme qui semblait sans-gêne. Il s’inclina à l’allure d’un noble, ce qui la laissa sans voix alors que ses phalanges se croisèrent devant elle, sur le bois. La Scandinave attendait patiemment la suite des évènements, se contentant d’examiner chaque geste, chaque pas, chaque regard. Ses yeux étaient funèbres, relevant d’une prestance aléatoire sur un corps exprimant un aplomb authentique. Il commença par détailler son engouement de se retrouver en sa présence avant de se présenter. Mélie le laissa finir sa prose et de détailler ce qu’il allait faire la seconde d’après.

Mélie lui dit-elle alors qu’un verre de lait fut amené auprès de ses phalanges. Son visage souriait alors que ses yeux n’étaient que noirceur. Le contraste attirait le vert en le contemplant pour essayer de l’apprendre de fond en comble. De là, il s’assit, à ses côtés. Choquée par cet état de fait, la Précieuse se déplaça de quelques centimètres vers l’autre bout du banc. Il venait de pénétrer son espace sans crier gare, sans demander quoi que ce soit et d’étendre l’assurance respirée quelques minutes plus tôt. Puis elle se rappela la dernière phrase et de se contenter de lui rétorquer poliment.

Vous me seriez utile en vous mettant de l’autre côté de la table.

Alors que son regard le fixa de tout son être, désireuse de préserver une distance avant d’embrayer sur quelque contact que ce soit.
Ludwig..
[Introduction : Le couloir des chambres, Mélie & Ludwig]


Il s'en passe des choses, dans la caboche blonde. Calé contre le mur, ta tête se penche un peu sur le côté, comme si ça pouvait t'aider à décrypter les pensées féminines. Elle te regarde, décroche des mots succincts pour balayer ta curiosité et la remplace aussitôt par la sienne. Les yeux verts qui t'épient te donnent l'impression d'être excessivement bizarre, et ça ne fait que te gêner et t'inquiéter. Tu n'aimes pas qu'on te sonde en espérant, à force de temps et d'insistance, voir une autre vérité que celle que tu montres. Encore, la jeune fille semble attendre quelque chose et, pour la seconde fois depuis que tu l'as rencontrée, tu te heurtes à l'impossibilité de cerner la nature de sa recherche. Qu'elle te veuille docile ou décidé, supérieur ou serviteur, con ou brillant, peu importe, tu t'en accommoderas. Mais qu'elle dise ce qu'elle veut, putain. La vérité, c'est que Mélie cogite bien plus que toi. Ce qui n'a rien de surprenant quand on sait que toi, les yeux vaguement perdus dans le décolleté où le vélin a été enfoui, tu ne penses qu'à la baignade qui t'appelle, et à cette inattendue et jouissive impression d'être libre du seul fait que tes orteils remuent hors de tout carcan.

"Sans importance", voilà typiquement la réplique qui crie son contraire. Il est inutile de recouvrir ce qui est sans importance d'un autocollant "sans importance" : si c'est sans importance, non seulement ça se voit, mais en plus on ose en parler au détour d'un couloir. C'est d'ailleurs la seule finalité des choses sans importance, animer les discussions de collègues au détour d'un couloir. En l'occurence, la boule de papier, c'est important. Pourtant, tu n'insistes pas et, opinant lentement, fais mine d'approuver ce rangement du vélin dans le tiroir destiné aux choses sans importance. Puisque c'est important, elle finira par t'en parler, ou par en parler à quelqu'un qui lui inspirera davantage confiance. On ne porte pas seul le poids de l'important, encore moins à seize ans.

Ton regard s'est égaré trop longtemps entre les seins de la nouvelle, et ce n'est qu'une fois revenu sur son visage que tu captes qu'elle t'a posé une question. D'un mouvement traînant, tu quittes l'appui du mur et te redresses légèrement, amorce d'un départ.


    Aux bains, petite fille. Je vais me baigner. Tu devrais venir avec moi.

Il ne fallait pas non plus qu'elle espère que le vouvoiement durerait. Et ce qui est formulé n'est ni tout à fait un ordre, ni tout à fait une politesse. On y entend plutôt un conseil glissé avec bonne humeur, du courtisan le plus âgé à la plus jeune des galantes. Une histoire de partage d'expérience. Et de pari à gagner, aussi.
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Alban_de_artes
[Conclusion : Le petit Salon]

Nul doute que sous son interrogation, il avait mis le doigt sur quelque chose d’embarrassant. Le visage change, les traits se font plus froids bien que baignés d'une mélancolie qu'il pourrait aisément comprendre. A chacun sa technique pour obtenir gain de cause. Dantes préférait lier l'utile à l'agréable et s'il devait perdre, éventualité qui lui coûterai sa dignité, il n'en reste pas moins qu'il en aurait apprit d'avantage sur Meli. Inutile de rester en surface lorsque l'on peu apprendre à s'immiscer en profondeur dans quelques failles que ce soit. Et pas sûr que Dantes veille retirer son doigt de cette faille-ci.

Masque de façade est replacé sur le minois d'albâtre et devant se savoir faire, le courtisan esquisse un sourire satisfait. Oui, elle avait de l'avenir mais sa fragilité ne devait pas être ignorée pour autant. Lentement et dans un geste qui se veut plus compréhensif que calculateur, il vient poser sa main sur la joue féminine.

Vous allez vous en sortir, cela ne fait aucun doute. Pour une première entrée en matière, vous savez déjà l'importance des façades, des masques, des choses que l'on doit garder pour soi. Mais, ce masque, cette carapace ne doit pas non plus, devenir votre fardeau. Le masque est utile, indispensable pour la clientèle, moins pour vos semblables car vous aurez besoin d'eux, de leur protection, leur connaissance parfois leur tendresse non feinte.

Doucement la main est retirée comme s'il ne voulait d'avantage s'y brûler sous cette apparence glaciale et à défaut d'une tendresse qu'il pourrait prolonger mais qui pour l'heure, n'en serait que plus vile car cette fois-ci calculée, il s'empare de son verre de carmin qu'il finit d'une traite.

Savez-vous simuler, cher Melie ? .. Oui la question paraît abrupte et pourtant, dans un bordel, elle est des plus importantes. Faire semblant, feindre le plaisir était une opportunité faite Femme, là où l'homme se doit de jouir pour rassurer sa cliente. Or, il est bien connu que jouissance ne rime pas forcément avec petite mort. Cette question n'est pas anodine. Nous autres, savons reconnaître le vrai du faux-qu'il est bon de le croire -Et si vous surjouez, le client se vexera et ne reviendra jamais à vos côtés. Pire, il pourrait vous décrédibiliser auprès d'autres proches. Si vous êtes trop discrète, il peinera à savoir s'il vous comble ou vous ennuie. Il va vous falloir trouver le juste milieu, ce soupir qui sera le votre, juste..Mesuré..vrai. Devant l'interrogation, Dantes se rapproche d'un pas. Simple et se fige. Accoudé au comptoir, il l'observe tout en conservant son verre vide de l'autre.Montrez-moi. Directif, Dantes l'est alors qu'il lui semble qu'il renoue avec ce côté dominant qui est le sien, ce besoin d'emprise viscéral..corrosif. S'il le pouvait, il ferait en sorte d’apposer ses mains sur cette glaise encore fragile pour y forger une courtisane de renom..
Meliedesvalois
[Introduction : Le couloir des chambres, avec Ludwig]

Si les azurs avaient descendu d’un étage, les jades poursuivaient ce regard. Une gêne, une déficience qui se caractérisait malgré elle. Le regard ne reflétait que la vérité de l’âme. Elle s’y tenait de tout temps à traverser ce qui lui semblait inaccessible pour tenter de décrocher l’indubitable bonté qui se dégageait de chacun. Admirer ce qui se mettait de côté et d’entrevoir ce qui se cachait en fond de l’autre. Tout n’était que cheminement d’une envie certaine à la découverte, aimant les énigmes qui se profilaient et de trouver la clef du succès. Il avait le mensonge facile, le jeu malléable et l’aveu indéfectible. Pourtant, si l’impression que ce n’était pas la poitrine qu’il zieutait de cette façon, elle y croirait sans sourciller. Ce ne fut qu’en jetant un coup d’œil sur le vélin du décolleté qu’elle s’aperçut de la nudité des extrémités inférieures. Drôle de le voir ainsi. Une touche de facilité qui s’accompagnait d’une netteté qu’il fallait émettre lorsqu’on observait le reste du corps. La Scandinave sentit l’azur revenir à son visage. Les émeraudes firent de même et de là, en découla une phrase qui la piqua avec une pincée d’humour. Petite fille. Comme cela sonnait faux dans cet endroit. Un "jeune femme" aurait été plus approprié et de ne pas relever cette indélicatesse. L’invitation accompagna la déclaration. L’invitation serait détournée sans équivoque.

Je préfère vous laisser rêver encore un peu….

Dit-elle avec ironie. Le tutoiement qu’il lança ne fut pas pris. Mélie ne le pouvait pas. Cela serait incorrect et irrespectueux de son éducation. Elle préféra faire un pas, se retourner afin de glisser à ses côtés et d’oser un bras sous le sien en exprimant d’un ton neutre.

….Mais je peux vous accompagner jusque devant l’entrée.

Le ventre criait de trop sa faim pour la laisser en suspens.
Meliedesvalois
[Conclusion : Le petit salon, avec Dantes]

Un sourire et une dextre qui osa se poser sur sa joue. Il n’en fallait pas moins pour que Mélie se sente prise au piège, que son espace soit souillé et que l’agression parle d’elle-même. Aucun mot ni aucun geste alors que les yeux regardèrent en coin les phalanges se trouvant à quelques millimètres de ses orbites. Elle écouta patiemment les quelques lignes qu’il racontait et de ne pas s’en acclimater. A croire que la confiture s’étalant sur la mie devait être très attrayante pour continuer ainsi. La Scandinave n’eut pas deux secondes de répit lorsque Dantes recula d’un pas et d’être annonciateur d’un raz de marée sinequanone. Il avait osé bien des choses cet homme, pour que chaque syllabe diffusée soit amorce de quelque incongrue et maladive indélicatesse. Elle en avait vu, entendu, senti aussi des allégations ainsi que des remontrances à deux deniers sans y prêter attention et, de fait, fermer à tout jamais ce qui aurait pu se profiler, le peu d’égard confiant qu’elle octroyait aux autres. Si le temps restait avant-gardiste d’une féminité certaine pouvant décupler la jonction entre les deux personnes, l’attente semblait bien trop longue alors qu’elle l’observait dans son petit manège bien étrange. Le fait. L’évènement. La prouesse tant attendue qui fut demandée tandis qu’elle comprit cette espèce d’enchevêtrement que l’homme avait mis en place quelques minutes plus tôt.

Simuler. Faire semblant. Comment pouvait-on faire semblant dans un monde si subjectif de plaisirs et de luxure en tout genre. Il était de ces établissements qui avaient l’air de rien en ayant tout. Celui qui vous permettait d’être subjugué par un seul corridor, de désirer le personnel à chaque seconde et de jouir dès le premier pas instauré ici. Devait-elle relever pareille demande ? Non. Assurément. Et si l’homme avait réussi à toucher du bout des doigts ce qui pouvait l’émouvoir, il avait aussi montrer cette façade tant cachée qui se voulait dans la perversité de l’autre. Ce ne fut que quand elle se leva, finissant son verre, qu’elle laissa ses émeraudes briller. Les coudes furent posés sur le marbre du comptoir, les avant-bras délicatement affalés et de devenir admirative par tant d’excentricité et de débauche. Les lèvres s’entrouvrirent émettant un léger soupir et de poser le contenant sur le comptoir. Elle resta ainsi quelques secondes et de déclarer solennellement.


Vous m’ennuyez Dantes. La bonne journée.

La déconvenue avait suffit. Et de commencer à tourner les talons en faisant glisser ses mains sur le marbre.
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