Meliedesvalois
[Introduction : Le couloir des chambres, avec Ludwig]
La petite malle venait de se défaire et se ranger en dessous de cette couche qui ne tarderait pas à retrouver ce corps las de ce peu dépreuves déjà parcourues. Les deux robes eurent trouvé leur place dans larmoire présente pour les commodités alors que les lettres de ses parents gardaient lemprisonnement dans ce petit meuble qui jonchait auprès de la tête de lit. Sils savaient où elle logeait et ce quelle sapprêtait à faire maintenant. A eux aussi elle leur mentait sans foi ni loi ne contractant dans sa mémoire que ce souhait de réussir ce quelle désirait obtenir et de remettre un ordre certain dans ce monde aigri et amer. La Scandinave était en train décrire lorsquune précieuse faim vint envahir son estomac. Elle se rappela que du miel trainait dans loffice, met délicieux qui ne résistait pas à lenvie de goûter ce sucre dont elle raffolait. Le parchemin brièvement rédigé dans ses mains, le corps se leva et de sortir de sa cachette pour se rendre dans les cuisines et déguster cette tranche de pain miellée quelle avait aperçu quelques jours avant dans les sénestres dAngèle. Il était tard ce soir là. La porte se referma derrière elle. La clef se mit autour de son cou afin déviter de la perdre et de commencer les pas qui longeaient chaque chambre de chacun. Les jades lisaient et relisaient ce quelle avait commencé à écrire pour être sûre de ne pas se trahir. Les pas senchainèrent dans ce couloir pour se rendre à deux étages en dessous. Quand, soudain, restant les yeux sur le vélin, elle percuta un corps.
Lort* .Qui séchappa de sa bouche. Ses émeraudes dévalèrent le tissu blanc dune chemise bien rangée dans des braies propres, ségarant quelque peu au buste qui était dans la ligne de mire et de relever encore un peu ce visage pour retrouver cet azur cerné. Locéan semblait divaguer dans un autre univers et de chercher quelque chose à se raccrocher pour éviter de tomber dans cet oubli qui la transperçait indécemment. Ludwig. La Scandinave aurait reconnu ce regard entre mille pour lavoir assez scruté à cet entretien sans ambages.
Oh pardon, alors que le parchemin fut caché dans son dos en faisant en sorte que lhomme nait rien vu et de lespérer aussi. Je ne vous avais point vu. Hébétée se retrouva-t-elle devant lui et de reprendre cette apparence fière, contrôlée et raisonnable quil fallait garder en ce lieu.
*Meerde en danois.
[Développement : Le refectoire avec Montparnasse]
Sil y avait bien quelque chose qui la taraudait souvent, cela ne pouvait être que la faim. Aimant particulièrement le sucre et surtout ce liquide jaunâtre, parfois de couleur ambrée, dorée qui ne se dégustait quavec du pain ou presque. Ce matin-là, ce miel lui manquait déjà. Il était dun goût fleuri, se laissant fondre au palet et jouant de sa texture pour se délayer dans la gorge. Lenvie était tellement forte quelle en avait dissimulé un pot derrière lun des placards en espérant que personne ne puisse le trouver. Un pied dans la cuisine savança et de constater que le verre perçait ce vert furetant dans la pièce. Une commissure qui se déploya lentement, doucement et daccentuer ce pas afin de dérober ce met précieux pour se poser à table. Le pain. Tranche finement coupée lorsquune cuillère trempa dans ce jaune ocre et den ressortir pour se déposer sur cette mie alléchante. Les jades détaillèrent chaque millimètre de cette blancheur qui sambrait de plus en plus et les yeux sagrandirent avant denfourner la tartine entre ses lèvres. Les paupières se fermèrent le temps de refermer la mâchoire et de jubiler en dégustant ce morceau qui fondait dans sa bouche. Il ny avait rien de tel le matin pour entamer une nouvelle journée. Seule, Mélie se permettait den profiter insatiablement avant que le reste du monde narrive.
[Conclusion : Le petit salon, avec Dantes]
Chaque heure et chaque minute avaient lair de se ressembler. Pourtant, il en était tel que lorsquelle se targuait dans cette petite salle à lheure où les portes de lAphrodite étaient encore closes, chaque chose était bel et bien différente. Les murs protégeaient cette couleur pourpre qui filtrait avec les lumières solaires et doffrir parfois ces reflets roussâtres au gré de la chaux. Ce salon délicat se favorisait à tout autre endroit lorsquelle souhaitait penser, seule, dans une accalmie la plus totale en refermant la porte derrière elle, toujours. Rien de malsain. Juste de quoi songer afin dentreprendre de la meilleure des façons lenrichissement qui devait se faire avec une rapidité sans conteste. Elle réalisait tout bonnement, ici, entre ces quatre murs, que rien ne serait facile et que chaque geste devait être soigneusement entrepris. Mélie avait trouvé Angèle magique le jour de son embauche. Ce Fléau la laissait sans voix, dans un état magistral alors quelle aurait apprécié connaître les ficelles de cette drôle daction entreprise. Ses jades se déployaient sur ces murs légèrement carmin et de tenter trouver une justesse dans labordage de lHabile et den apprendre les secrets.