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[RP] Rédaction en trois actes.

Alban_de_artes
[Conclusion : Manche perdue pour Dante]

Il avait suffit d'un geste, d'une réflexion pour amuser l'esprit joueur du Dé. Il sait être allé trop loin, surtout pour l'instant. Melie venait à peine de débuter et les conseils, bien qu'abruptes n'en restaient pas moins avisés. Trop peut être. Ainsi lorsqu'elle tourne des talons, il ne peut s'empêcher de lâcher un ricanement mauvais. Il ne s'agit pas de ce petit rire en coin qui se veut véritablement moqueur, non. Au contraire, ce ricanement là, ce veut habilement mesquin. Ainsi la réponse ne tarde pas, tout aussi amusée et pourtant, piquante de vérité. Dantes avait connu bien des bordels et quand bien même celui-ci était à même d'offrir autre chose que des cuisses, des soupires et des vices, Melie n'en demeurait pas moins une courtisane, une galante, autant de terme bienveillant pour ne définir qu'une pute, ce qu'il est et assume. Avoir un masque, de la conversation et être bien dotée par la nature, ne suffit pourtant pas entre ces murs.

Chère Mélie, si ces simples formalités vous ennuies au point de vous faire tourner les talons, je crains qu'il ne vous faille redoubler d'effort ici lieu, sans quoi votre froideur et vos manières mondaine, ne vous serviront qu'à repriser nos effets. A ce moment là, vous connaîtrez l'ennui, soyez en sûr.

La remarque fuse, venin pervers aux oreilles graciles. Dantes se moque de savoir si elle est à même de rétorquer ou même de s'agacer, ce qu'il désire c'est qu'elle percute. La froideur n'avait jamais fait bander un homme, au mieux, elle invitait les plus vils à vouloir briser l'épaisse muraille à coup de burin. Libre à elle de choisir sa voie, douce ou semée de violences.

Quant au pari, cela s'annonçait mal. Mais qu'importe, il avait pu trouver une petite faille, un moyen sournois de taquiner la Glace. Et puis, il avait baisé bien des laiderons autrefois, la Maquerelle n'échappera peut être pas à la règle. Tout néanmoins, n'est peut être pas perdu, il restait encore Angèle.

Le corps s'étire donc et se retourne à son tour..A d'autres occupations. Il laissera Melie penser à ses mots, à ses conseils..soient ils seront sources de maux pédants, soient entendus. Il ne tenait qu'à elle d'apporter à ces mots, la place qu'elle désire.
Ludwig..
[Introduction : Quelque part entre les chambres et les bains, Mélie & Ludwig]


Elle a pris ton bras. Il y a du progrès. Et si tu ne comprends toujours pas ce qu'elle attend de toi, et si tu finiras bientôt par conclure qu'aussi surprenant que cela puisse paraître, elle n'attend peut-être rien, tu te réjouis néanmoins. Quand on rame, on apprend à apprécier la plus infime des victoires. Elle t'accompagne jusqu'à l'entrée des bains, et c'est déjà bien. Le vouvoiement, en revanche, ne passe pas.

    Je suis autant putain que toi. Tu peux me tutoyer, si tu veux.

Évidemment, un nouveau "petite fille" a envie de s'échapper. Mais évitons de trop provoquer : si tu n'es pas sage, Ludwig, tu devras te taper une maquerelle répugnante. Il n'est pas meilleure menace pour te faire abandonner toute volonté d'emmerder le monde et, docile, tu enclenches donc le départ, gardant le silence sur quelques mètres avant de reprendre :

    D'où viens-tu ? Tu as posé exactement la même question il y a à peine quelques jours, aussi est-il bon de signaler que tu te souviens de la réponse. Du Nord, je sais, et je m'en fous. Désolé, je ne fais pas exprès, mais je m'en fous. Un regard navré pour se faire pardonner, puis d'enchaîner. Les gens qui vivent ici viennent de la rue. Ils dormaient sur les pavés, ils se lavaient dans des flaques de boue, ils volaient pour éviter les coups de leurs parents, et ils mangeaient des hérissons. On leur a offert deux-trois tenues correctes, on leur a donné quelques leçons, et le tour était joué. Tu n'as pas vécu tout ça, n'est-ce pas ? Alors d'où viens-tu ?

Et cette fois, alors que vos pas vous ont menés jusqu'à l'escalier, le ton sur lequel tu parles, doux, n'en contient pas moins l'envie de lui faire saisir qu'elle est une intrus. Et que toi, tu n'as rien contre les intrus, à condition de savoir ce qu'ils foutent là. Il est donc largement temps pour Mélie de justifier de sa présence. Qu'elle mente si elle ne veut pas parler, mais qu'elle mente bien. Car les pieds nus se sont arrêtés et les yeux se sont posés sur elle, bienveillants protecteurs, certes, mais qui s'agaceraient de la voir s'échapper une énième fois.
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Meliedesvalois
[Introduction : Entre le couloir des chambres et les bains, avec Ludwig]

Ils n’avaient pas fait trois pas que déjà le "putain" résonnait dans le couloir et de laisser l’écho revenir avec fille de joie, catin, pute, prostituée. Trop de mots à poser sur ce qu’elle fluctuait en restant dans ce Lupanar de luxe. Et pourtant, très solennellement dans sa tête, elle répéta "je suis une putain, je suis une putain, je suis une putain". Ce ne fut qu’à cet instant que la Scandinave réalisa ce qui allait se passer, ce qui allait se développer ici, à l’Aphrodite, même si le savoir était ,d’outre fait, dans cet esprit embrumé.
Le tutoyer. Ses yeux se baissèrent et de préférer le sol en guise de mirage, laissant Ludwig conducteur en cette rencontre nocturne. Mélie allait devoir faire un effort, une entorse à cette règle familiale, noble et de se fondre dans cette masse détentrice de sa personne. Elle ne répondit pas. Elle préféra se laisser guider dans ce dédale de portes et d’entendre cette voix suave, calme, posée, sans une once de directive et sans le frustre de l’environnement. La connaissance de ces lieux de charme, de désir et de luxure étaient de tous temps malgré que la fréquentation pour une jeune femme comme elle ne puisse se faire en d’autres états. Cependant, en ce jour, elle y était. Là. Et si la Cour Royale de Kalmar apprenait cela, pour sûr que la liste ne pourrait plus être souillée de son nom. La Précieuse y pensa tout de suite, en écoutant l’homme parfait décupler ce qu’il connaissait de ceux qui aboutissaient dans des lieux comme celui-là. Le portrait entamé ne lui ressemblait pas. L’inverse se manifestait plutôt à l’instar de cette dévotion à vouloir faire de même qu’eux tous réunis. Le Brun s’arrêta aux pieds des marches qui conduisaient à l’étage d’en-dessous et d’admirer ce bleu intense, curieux et paternaliste qui se fondait dans un vert transparent, triste ô combien sincère. Ses phalanges se rejoignirent, se triturer entre elles et d’inspirer lourdement.


Non il est vrai. Je n’ai pas connu tout cela. Je vo…. Alors qu’elle se reprit…. Te l’ai dit. Je viens du Nord. Là où le blanc recouvre le parterre du premier jour de l’hiver jusqu’à la veille du printemps. Je viens d’un pays où la guerre commence à faire rage. Je viens d’une contrée tellement loin qu’il faut des mois pour arriver jusqu’ici. J’ai grandi dans une bonne famille avec des valeurs, des principes, des règles. Et la guerre nous a fait fuir pour éviter de mourir.

Certes, elle n’avait pas dit toute la vérité mais, elle n’avait pas menti d’un souffle. Il n’y avait qu’à regarder ses yeux qui devenaient légèrement rouge et peut-être que si Ludwig mettait une dextre sur sa gorge, il sentirait la boule qui venait d’envahir l’œsophage. La Scandinave gardait la délicatesse de dissimuler ce qui était enclin à déborder, l’émotion. Et si la véhémence de ses mots avait tiré cette sensibilité, il n’en restait pas moins qu’elle la garderait pour elle.

Tu en sais bien assez ainsi. Tu devras t’en contenter…

Pour l’instant. Elle l’avait omis sans le faire disparaitre de son regard de jade qui appréciait de se baigner dans cet azur protecteur. Le bras se raccrocha au sien et d’attendre le départ pour ces bains qu’il désirait tant atteindre au final.
Ludwig..
[Introduction : Entre le couloir des chambres et les bains, Mélie & Ludwig]


Elle est triste. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Et si, sans doute, elle ne laisse se manifester qu'une infime partie des émotions qui l'accablent, ce que tu aperçois est largement suffisant. Elle est triste et comment pourrait-il en être autrement, en vérité, lorsque tu comprends, même très vaguement, ce qui fait son passé ? Une famille avec des valeurs, des principes, des règles. Rien qui ne pousse à se vendre dans un bordel, bien sûr. Un soupir échappe, avant que tu ne souris légèrement pour conclure :

    Il vaut mieux venir de nulle part. Ça simplifie.

Et de là à considérer que tu lui offres un mensonge à servir la prochaine fois qu'on lui posera la question, il n'y a qu'un pas. La voyant récupérer ton bras, tu descends les escaliers avec elle et marches, silencieux, la distance qui vous sépare de l'entrée des bains. Tes pieds nus s'arrêtent face aux portes, attendant un instant, songeur. Que pourrais-tu dire, de toute façon ? C'est que tu es parfaitement impuissant face à ce qui peut bien arriver à Mélie et, mis à part éprouver un brin de pitié à la perspective de ce qu'elle va vivre au contact de ses premiers clients, tu ne feras rien de plus. Tu ne la sortiras pas du monde dans lequel elle est entrée, aussi convaincu sois-tu qu'il n'est pas un monde pour elle. Baste, elle s'y fera. Maintenant qu'elle est là, il faudra bien qu'elle s'y fasse.

    Tu devrais sourire davantage, petite fille. Je sais que tu n'en as pas envie. Mais ne leur laisse pas voir que tu es malheureuse. Fais croire que ça va. Tu verras, à force de le faire croire aux autres, tu finiras par y croire aussi. Silence, pour voir si elle a ingurgité l'information, qui est, à n'en pas douter, le meilleur conseil que tu aies jamais prodigué. Et de poursuivre : Toujours pas envie d'aller te baigner ? C'est que tu as un pari à gagner, quand même.

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Meliedesvalois
[Conclusion : Le petit salon, avec Dantes]

"Je n’ai jamais trompé personne. J’ai laissé les gens se tromper. Ils n’ont pas pris la peine de savoir qui et ce que j’étais. Au lieu de cela, ils inventeraient un personnage pour moi. Je ne discuterais pas avec eux. Ils aimaient manifestement quelqu’un que je n’étais pas." Marilyn Monroe.

La Scandinave n’avait pas encore atteint l’échancrure de la porte que Dantes continuait dans un florilège de propos déplacés, venimeux et aussi absurde que la personne qu’il voulait faire paraître à ses yeux. Il n’y avait rien à lire entre les lignes. Il l’ennuyait. Il l’ennuyait de toute cette science qu’il pouvait sortir de cette bouche gracile, de ces lèvres charnues, de cette gorge se désaltérant d’un vin sec et de brandir des mots dont il n’avait aucune conscience de l’impact. Il l’ennuyait à comprendre tout de travers pensant que l’élocution était celle qu’il souhait pour déverser un cataclysme d’illogiques phrases. Le voilà en train de faire l’apologie de la couturière travaillant pour ceux qui nécessitaient du fil et une aiguille alors qu’elle ne souhaitait que reprendre les terres de ses parents, celles qui lui revenaient de droit. Il l’ennuyait dans un calme certain, assoiffé de quitter cet établissement alors qu’elle venait seulement d’y arriver. Il l’ennuyait encore plus que les deux autres courtisans qui prenaient le temps de la découverte de l’âme au lieu de se précipiter dans un ravin sans fond.
Elle avait pris le temps de l’écouter déverser ce qu’il désirait le plus, asseoir cette arrogance et la perversité de sa personne, tenter de se prêter importance face à une nouvelle qu’il ne connaissait pas. Seulement, à trop vouloir se chauffer, on se brûle. Si ce n’était pas encore son cas, cela le serait bien assez tôt. Merci Dantes pour l’illusion à donner au reste de ce nouveau monde.
Meliedesvalois
[Introduction : Entre le couloir des chambres et les bains, avec Ludwig]

Venir de nulle part. Son sourire inspirait de garder cela en mémoire. Le nulle part resterait un lieu qui pourrait se donner facilement afin de vendre Kalmar à celui qui paierait cher pour détenir cette information.
Sourire. La facilité avec laquelle Ludwig accomplissait cela la laissait rêveuse d’en faire autant. Sûrement l’unique personne à se rendre compte de ce sentiment qui se délivrait juste à l’évocation de son passé. Davantage. Le commencer d’abord avant de l’accentuer. Faire semblant lui soufflait-il. Tromper le reste du monde à défaut que cela ne soit véridique. Elle essaya de faire pareil, de copier ce qu’elle avait devant ses yeux. L’apparence d’une vie rangée, dans un univers agréable, la délicatesse de son prochain. Ludwig donnait un change qui, parfois, sonnait faux. Il n’y avait qu’à regarder cet assemblage tenu d’une main de maître alors que les pieds restaient nus. La contradiction. Comment renvoyer autant d’espoir lorsque l’on n’y croyait pas forcément soi-même ? Pourquoi tromper le commun ? Pourquoi disperser autant de mensonges ? Mélie ne concevait pas cet état de fait. Cependant, elle était capable de concevoir l’importance d’agir ainsi.


Ca va.

Dit-elle en y croyant fermement. Les marches fondaient sous leurs pieds. Les quelques mots de cette voix suave tournaient dans son esprit tranquillement. Certainement qu’elles résonneraient pendant quelques temps afin de ne pas laisser les sensations s’échapper encore une fois. Les verts se perdirent un instant dans les azurs, prenant tout ce qui pouvait en sortir et d’entrouvrir ses lèvres avec une inspiration satisfaite de cette balade nocturne pour ce soir.

Tu es charmant, agréable, tu parles bien et tu sais comment faire pour que l’on t’apprécie. Pourtant, je vais décliner l’invitation. Mon corps a besoin de se nourrir.

Le bras s’en alla du sien pour reprendre sa place le long de son corps. Détends-toi à ton aise.
Ludwig..
[Introduction : Entre le couloir des chambres et les bains, Mélie & Ludwig]


Il faut reconnaître à la jeune galante un sens de l'observation travaillé et efficace, et ce "ça va" prononcé avec fermeté entraîne immédiatement un sourire satisfait sur ton visage. Elle apprend vite. Reste à espérer qu'elle sera aussi convaincante avec ses clients. Car l'Aphrodite, plus que tout autre bordel, est fait de faux-semblants. Et, comme partout, le meilleur moyen d'y réussir est de prétendre y être parfaitement à sa place. D'y être heureux, en somme. Et toi, Ludwig, es-tu heureux ici ? C'est ce que tu dis, en tout cas, et, si c'est un mensonge, alors il est suffisamment convaincant pour que tu aies fini par y croire.

Les compliments s'enchaînent sans que tu ne t'en sentes excessivement flatté, peut-être parce que tu sais déjà tout ça, que tu es charmant, agréable, que tu parles bien et que tu sais comment faire pour que l'on t'apprécie. Tu le sais tant que tu en as fait ton fonds de commerce. Et pourtant, étonnamment, tu n'en tires pas une fierté excessive. Seul un haussement d'épaule détaché fait office de réponse aux propos de la blonde. Certains sont bons pour dessiner, d'autres pour chanter, toi tu es plutôt bon pour aimer et te faire aimer. C'est ainsi. Et ça n'empêche pas la demoiselle de préférer aller se remplir la panse plutôt que de profiter des bains en ta compagnie. Tu aurais aimé gratter davantage le vernis, comprendre ce qu'une petite fille qui semble si éloignée des choses de l'amour est venue chercher dans un bordel. Mais tant pis pour la curiosité, tant pis pour le pari, il ne faut pas la brusquer. Alors tu te contentes d'un baiser posé d'office à son front, sans attendre d'autorisation, avant de tourner les talons pour pousser les portes des bains.


    Attention à toi, petite fille.

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