Ludwig..
--**-- Angèle & Ludwig Chambre La Décadente --*--
Épisode 3
Épisode 3
Droit, crispé, yeux rivés sur la brune parce que, peu importent les circonstances, il avait toujours refusé de baisser la tête, putain attendait de s'en prendre une. C'est ce qui allait se passer, inévitablement, et il ne cherchait pas à se soustraire à son sort. La pie n'était pas de ces filles dociles et faciles à frapper, elle était caractérielle, sûre d'elle, brutale et franche. Il l'avait frappé, et elle était en droit de répliquer. Cette situation était amplement méritée. Alors il se taisait, lui laissant le temps de comprendre et de lui en coller une à son tour.
Et rien. Rien d'autre qu'un geste le forçant à se pencher un peu, et une menace qui fit naître à sa trogne de putain un sourire insolent, bien malgré lui. Constant dans sa tendance à sous-estimer sa camarade de jeu, il voyait mal comment elle pourrait le faire virer de l'Aphrodite. Après tout, qu'aurait-elle pu révéler sur lui ? Elle ne savait rien, sinon qu'il était accro à la fumette, ce dont il ne faisait pas vraiment secret, qu'il chérissait quelques grammes d'or dont elle ignorait l'origine, et qu'il l'avait frappée, mais elle n'en avait aucune preuve. Pas de quoi lui faire perdre son poste. Quant à l'hypothèse qu'elle lui refasse le portrait, il n'y songea pas, convaincu que l'avantage physique autant que l'invincibilité étaient de son côté. Peur absente du tableau, donc, et il allait répliquer une provocation facile lorsqu'Angèle vint dérober ses mots directement à sa bouche.
Il convenait maintenant d'apporter une correction à la description de cette scène : putain, ils faisaient n'importe quoi. Ludwig se laissa embrasser sans réagir d'abord, le temps de réaliser ce qui lui arrivait. La colère était toujours là, tendant ses muscles, brusquant ses gestes, stimulant ses battements cardiaques, et ce sont des mains plus modérées mais pas moins fermes qui se posèrent sur les joues féminines pour finalement répondre à ce baiser, taquinant la langue qui réclamait à l'être. Merde. Elle embrassait bien, et si on le lui avait dit avant, il se serait débrouillé pour goûter à ce plaisir plus tôt. Désormais, il n'était plus question de laisser ni ces lèvres, ni cette langue, et seules ses paumes changèrent de cible, l'une allant se perdre dans la tignasse chaotique quand l'autre, dégringolant le long de son dos, se plaqua à ses reins. Courtisan intransigeant et décidé, il força le bassin féminin à se presser au sien, visiblement peu embarrassé de lui faire sentir combien lui aussi avait envie. Il voulait la prendre, là, maintenant. Ne plus la laisser s'échapper. Dominer. Lui faire mal. Et la voir jouir.
- Vraiment, ange, tu fais chier.
Et ce n'était même pas un reproche qu'il venait d'articuler contre ses lèvres. Il ne la détestait pas, non. Même si elle allait trop loin, même s'il était à peu près convaincu qu'elle était née pour lui pourrir la vie, et même s'il la voyait dépenser une énergie folle à se faire haïr, il ne la détestait pas. Tout le contraire, à dire vrai, quand, à peine les mots prononcés, les lippes revenaient déjà happer leurs adversaires et que, pressé et avide d'enfin mener la danse, il poussait la petite voleuse en direction du lit.
_________________
Bannière by LJD Gysèle. Merci ♥