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[RP] Les garçons et Angèle à table !

Ludwig..
--**-- Angèle & Ludwig – Chambre La Décadente --*--
Épisode 3


Droit, crispé, yeux rivés sur la brune parce que, peu importent les circonstances, il avait toujours refusé de baisser la tête, putain attendait de s'en prendre une. C'est ce qui allait se passer, inévitablement, et il ne cherchait pas à se soustraire à son sort. La pie n'était pas de ces filles dociles et faciles à frapper, elle était caractérielle, sûre d'elle, brutale et franche. Il l'avait frappé, et elle était en droit de répliquer. Cette situation était amplement méritée. Alors il se taisait, lui laissant le temps de comprendre et de lui en coller une à son tour.

Et rien. Rien d'autre qu'un geste le forçant à se pencher un peu, et une menace qui fit naître à sa trogne de putain un sourire insolent, bien malgré lui. Constant dans sa tendance à sous-estimer sa camarade de jeu, il voyait mal comment elle pourrait le faire virer de l'Aphrodite. Après tout, qu'aurait-elle pu révéler sur lui ? Elle ne savait rien, sinon qu'il était accro à la fumette, ce dont il ne faisait pas vraiment secret, qu'il chérissait quelques grammes d'or dont elle ignorait l'origine, et qu'il l'avait frappée, mais elle n'en avait aucune preuve. Pas de quoi lui faire perdre son poste. Quant à l'hypothèse qu'elle lui refasse le portrait, il n'y songea pas, convaincu que l'avantage physique autant que l'invincibilité étaient de son côté. Peur absente du tableau, donc, et il allait répliquer une provocation facile lorsqu'Angèle vint dérober ses mots directement à sa bouche.

Il convenait maintenant d'apporter une correction à la description de cette scène : putain, ils faisaient n'importe quoi. Ludwig se laissa embrasser sans réagir d'abord, le temps de réaliser ce qui lui arrivait. La colère était toujours là, tendant ses muscles, brusquant ses gestes, stimulant ses battements cardiaques, et ce sont des mains plus modérées mais pas moins fermes qui se posèrent sur les joues féminines pour finalement répondre à ce baiser, taquinant la langue qui réclamait à l'être. Merde. Elle embrassait bien, et si on le lui avait dit avant, il se serait débrouillé pour goûter à ce plaisir plus tôt. Désormais, il n'était plus question de laisser ni ces lèvres, ni cette langue, et seules ses paumes changèrent de cible, l'une allant se perdre dans la tignasse chaotique quand l'autre, dégringolant le long de son dos, se plaqua à ses reins. Courtisan intransigeant et décidé, il força le bassin féminin à se presser au sien, visiblement peu embarrassé de lui faire sentir combien lui aussi avait envie. Il voulait la prendre, là, maintenant. Ne plus la laisser s'échapper. Dominer. Lui faire mal. Et la voir jouir.


    Vraiment, ange, tu fais chier.

Et ce n'était même pas un reproche qu'il venait d'articuler contre ses lèvres. Il ne la détestait pas, non. Même si elle allait trop loin, même s'il était à peu près convaincu qu'elle était née pour lui pourrir la vie, et même s'il la voyait dépenser une énergie folle à se faire haïr, il ne la détestait pas. Tout le contraire, à dire vrai, quand, à peine les mots prononcés, les lippes revenaient déjà happer leurs adversaires et que, pressé et avide d'enfin mener la danse, il poussait la petite voleuse en direction du lit.
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Angele
--**-- Angèle & Ludwig – Chambre La Décadente --*--
Épisode 3


Oui, ils faisaient n'importe quoi. La faute à toute cette tension accumulée entre eux depuis des semaines. Le brun lui vrillait les sens et lui donnait une envie dingue de le faire sortir de ses gonds pour voir cette lueur de colère briller dans ses yeux. Angèle avait l'impression de jouer avec lui comme un chat le faisait avec une petite souris, sauf qu'au final, elle ne savait plus qui endossait quel rôle. Cette claque, en sus de lui coller une colère noire et de lui donner envie de lui arracher les yeux, n'avait fait qu'augmenter cette envie de lui, qu'il l'attrape, la serre, l'embrasse, la domine et la culbute sur le pieu. Et s'il pouvait lui montrer réellement comment jouir dans les bras d'un homme, c'était la cerise sur le gâteau. Alors, lorsque sa langue alla chercher la sienne, goûtant à sa douceur et cherchant à s'y emmêler, elle fut d'abord frustrée qu'il ne réagisse pas. Frustrée et vexée. La pie regretta de ne pas lui avoir asséné cette claque qui méritait bien amplement d'atterrir à sa joue avec fracas. Sa main relâcha son emprise sur son col, à la limite de se détacher de lui pour l'envoyer bouler et se promettre à elle-même que jamais plus elle ne céderait à cette pulsion pulsant au creux de son ventre.

Elle s'imagina même, l'espace d'un instant, revendre le bracelet tant convoité rien que pour l'emmerder, et revenir vers lui, sourire goguenard aux lèvres, pour lui annoncer la nouvelle. Rien que l'idée lui redonna un regain d'énergie, qui arriva pile lorsqu'enfin les mains du brun vinrent encadrer son visage et que sa langue répondit à son baiser. La jeune voleuse en lâcha un soupir de satisfaction, n'ayant plus aucune envie ni de le repousser, ni de se barrer de cette pièce où il commençait à faire affreusement chaud. Aux mains qui s'accrochèrent à ses cheveux et à ses reins, les siennes répondirent en écho, doigts allant fouiller les mèches brunes et dos malmené sous le tissu soulevé, découvrant enfin sa peau. Le baiser s'enflamma un peu, se faisant mordant, laissant danser sa langue à la découverte de la sienne, encore et encore. Il y eut un gémissement incontrôlé qui sortit de sa bouche au bassin se plaquant contre elle, sentant bien que le désir lui brûlant le ventre était plus que partagé. Et tant pis s'ils se foutaient sur la gueule à longueur de temps, ce moment là marquait une parenthèse entre leurs guerres interminables.

Aux mots lâchés contre ses lèvres, un sourire amusé s'étira sur ses traits. Lippes contre lippes, la réponse fut chuchotée, lourde de sous-entendus.
Je t'emmerde Ludwig... montre-moi... Et s'il n'avait pas compris quoi, c'est qu'il faisait un bien mauvais putain. Il n'y eut pas de mouvement de recul de sa part lorsque celui amorcé par Ludwig l’entraîna vers le lit. La pie se laissa emporter, s'attaquant à la chemise du brun pour découvrir plus encore de lui, la soulevant au rythme d'une respiration rapide et saccadée pour l'en défaire. Au fond d'elle, pourtant, malgré cette envie de lâcher prise et de le laisser tout diriger et dominer, il y avait ce furieux besoin de prendre le dessus, bataille continuelle pour ne pas montrer trop de faiblesse. Alors, d'un coup d'ongles, les épaules furent striées pour y apporter leurs marques, tandis que les dents s'imprimèrent à sa lèvre. Ils risquaient fortement de ne pas en sortir indemnes à ce train là.
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Ludwig..
--**-- Angèle & Ludwig – Chambre La Décadente --*--
Épisode 3


Chaque geste, chaque pensée et chaque baiser était impétueux, emprunt d'un désir bouillonnant qu'on avait laissé grandir pendant de trop longues semaines et qui explosait maintenant sans souffrir la moindre restriction. Ludwig était dans son élément. Au bout de la main qui serrait la pie contre lui, il sentait la claque qu'il avait assénée quelques minutes plus tôt, et, encore, résonnaient les mots qui l'avaient provoquée. Puisque c'est ce qu'elle réclamait, il lui prouverait qu'il n'était pas homme à s'endormir. Il était, au contraire, excessivement éveillé dans ces moments-là. Et la paume à ses reins glissa vers le bas jusqu'à découvrir une rondeur où elle s'installa, forçant encore la bouche angélique pour provoquer sa langue. Il fallut bien qu'il s'éloigne un instant, le temps d'achever de virer sa chemise, la laissant tomber par terre tandis que les mains avaient déjà repris leur place. La rage se rappela finalement à lui lorsqu'il sentit les ongles s'enfoncer dans sa chair, et, fâché d'être ainsi marqué, il répondit d'une prise plus violente dans ses cheveux. Il ne s'arrêta pas de l'embrasser, néanmoins, préférant ignorer que la morsure, elle, avait distillé un goût métallique entre leurs lèvres mêlées. D'un geste vif, le bas de la chemise d'Angèle fut saisi à son tour et passé au-dessus de sa tête. Égalité.

Il ne toucha pas à ses seins, pourtant. D'une poussée dénuée de douceur, pie fut envoyée sur le matelas. Et là où le corps hurlait de la rejoindre, où chaque parcelle de peau se lamentait de ce contact perdu, l'insolente silhouette resta debout, face au lit. Il était maître de lui-même, et il le montrait. N'est pas catin qui veut. Seul un pouce remua, passant sur sa lèvre en sang, avant que le vice ne soit poussé jusqu'à enfouir son poing brûlant dans sa poche, comme s'il avait tout son temps, comme s'il n'entendait rien du désir qui l'appelait entre ses cuisses, comme si tout ceci n'avait pas la moindre importance. Envoyer chier les gens était peut-être la marque de fabrique d'Angèle, mais Ludwig, lui aussi, savait être un sacré petit con, et sa marque de fabrique était assurément une patience surnaturelle allant de pair avec une lenteur infinie. Rarement pressé, dès que tout commençait à aller trop vite, il se faisait un devoir de ralentir le rythme. Contrôler, toujours. Et, ce faisant, dominer. Or, jusqu'à présent, tout avait été bien trop rapide. Alors il demeura immobile. Et le chat cruel, ivre de suffisance et convaincu d'avoir plus d'une revanche à prendre, s'accorda un temps atrocement long pour regarder la souris à moitié nue qui s'étendait sur le lit. Puis, sourire narquois au visage, bleus l'engloutissant toute entière, il corrigea avec une lenteur et une fermeté toutes pédagogiques :


    S'il te plaît. Montre-moi, s'il te plaît, Ludwig.

Là. Indifférent au sang qui perlait à sa lèvre et à la douleur qui brûlait encore ses épaules, il attendait patiemment que l'ange supplie.
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Montparnasse.
--**-- Montparnasse & Angèle – Grand salon --*--
Épisode 1



Montparnasse aimait le franc parler de la jeune femme, et si d’habitude il ne tolérait à personne de lui parlait sur ce ton, que ce soit à l’Aphrodite ou aux Miracles, il ne savait pourquoi Angàle faisait exception à cette règle. Mais c’était ainsi. Sa remarque sur la propriétaire du collier lui arracha un sourire franc et honnête. Sourire qui s’effaça doucement à sa question auquel pour une fois Montparnasse répondit avec franchise, chose bien rare dans son cas, mais que je l'ai déjà dit Angèle était une femme à part. Aussi il ne comptait pas la traiter comme il l’aurait fait avec n’importe qu’elle autre femme.

- En effet d’habitude je suis dans les bras de Morphée à cette heure, mais Morphée ne veut plus de moi… Alors je viens taquiner la Pie de l’Aphrodite.

Un petit sourire au coin des lèvres, le pari fait entre Dantès, Ludwig et lui revint en mémoire. Il tendit une main et vient caresser le collier quelques instants, vraiment une très belle pièce, mais sa main très vite dévia sur la gorge de la jeune femme et ses doigts remontèrent doucement sur la ligne de sa mâchoire avant de finir leur parcours sur sa joue, un léger sourire au coin des lèvres Montparnasse poursuivit.

- Peut-être que la présence de cette même Pie dans mon lit, me permettrais d’y trouver le sommeil de nouveau.

Le sommeille ou autre chose, Montparnasse n’était pas vraiment le genre d’homme à dormir tranquillement le corps d’une femme entre ses bras, non, il aimait trop leur chair, leur gout, leur forme, leur peau pour se retenir de venir titiller leur sexualité, et les faires siennes. Il savait qu’Angèle ne serait pas dupe devant cette proposition indécente, et il comptait bien là-dessus…
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Angele
--**-- Angèle & Ludwig – Chambre La Décadente --*--
Épisode 3


A bien y réfléchir, aucun homme ne lui avait jamais fait un effet pareil. La liste de ceux qui avaient partagé son plumard n'était pas non plus monstrueuse, du moins pour ceux qu'elle avait choisis. Mais cette tension s'étant accumulée entre eux n'avait fait que renforcer l'état d'excitation dans lequel Angèle se trouvait présentement. Fort heureusement pour elle car c'était toujours désagréable de se prendre un gros râteau, il semblait que Ludwig partageait la même envie de voir leurs deux corps se rapprocher. Les mains du brun étaient sûres, savaient trouver le chemin idéal pour la faire frissonner des pieds à la tête, et sa bouche venant chercher la sienne pour l’entrouvrir et taquiner sa langue ne rencontrait aucune résistance de son côté. Si les ongles et les dents s'étaient aventurés à le marquer, elle était définitivement devenue une petite souris dans les pattes d'un gros chat. Et putain ça lui plaisait. La main sur sa fesse, la poigne ferme dans ses cheveux malmenés, tout était mené habilement pour la faire flancher et devenir dans ses bras une simple poupée de chiffon qu'il pouvait secouer et bousculer à loisirs. Sa chemise vola, et la jeune voleuse put enfin découvrir le grain de sa peau, la douceur du dos, des hanches et du ventre, senestre cavalant comme elle pouvait à leur rencontre alors que dextre se perdait encore dans la tignasse brune. Il n'y avait plus grand chose de réellement maîtrisé, même plus sa respiration qui s'accélérait au fur et à mesure que les baisers se faisaient plus violents et brûlants et que la conquête de l'autre allait crescendo.

Entre ses cuisses, la chaleur grimpait, et Angèle n'avait qu'une envie, que la main de Ludwig s'y aventure encore pour s'y perdre. Le sang perlant aux lèvres masculines s’était frayé un chemin dans sa propre bouche, sensation décuplant étrangement cette fièvre qui lui secouait le ventre. Lorsque sa propre chemise atterrit au sol, elle s'attendit à sentir les doigts agiles du brun sur son épiderme, mais il n'en fut rien. D'un geste sec, le matelas fut trouvé, la laissant le souffle haché et les prunelles impatientes. Il ne bougeait plus, là, debout face à elle, dardant sur sa silhouette à moitié dénudée un regard indéchiffrable. Habituée à la baise sans réflexion, la pie ne maîtrisait pas un brin les petits jeux qu'un homme pouvait mettre en place pour faire encore plus monter le désir de sa partenaire. Et la jeune pie l'apprendrait très vite à ses dépends. Elle ne fit plus aucun mouvements, hormis sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration chaotique, les mains plantées sur le lit et le dos relevé pour mieux observer le matou qui la bouffait des yeux. Et la lueur qui dansait maintenant dans ses prunelles ne lui plaisait pas du tout. Consciente tout à coup qu'elle était à sa merci, Angèle s'en voulut de s'être montrée si faible et d'avoir abattu ses cartes si rapidement. Il était devenu, pour l'heure, le maître du jeu. Tous les gestes du courtisan furent suivis, doucement, lentement, en passant par le pouce essuyant le carmin jusqu'au poing allant se ficher dans la poche. Ses iris marquèrent le cou palpitant, le torse dénudé, le ventre dessiné et les courbes s'offrant à elle. Mais par dessus tout, c'était vers ses mains que son attention se dirigeait. Qu'il la touche, merde ! Ne voyait-il pas que son corps criait son envie de lui, de ses caresses, de ses baisers, de ses morsures ?

Les questions qui se bousculaient en son esprit ne restèrent pas sans réponse longtemps, et c'est le souffle coupé que la pie prit en pleine tronche la demande, ou plutôt l'ordre, émanant du brun. En son for intérieur, se mena alors une bataille dont, pour l'heure, il lui était impossible de connaître l'issue. Cette saleté de sourire qu'il venait de se coller sur la tronche, et ce « s'il te plaît » balancé en écho à l'entretien mené avec une certaine blonde quelques jours auparavant lui firent grincer des dents. Les mâchoires se crispèrent et la colère put se lire sur ses traits. Encore. Bordel, il la rendait dingue. Il devait savourer ce moment, fier de lui, de la voir là, alanguie, n'attendant qu'une chose, qu'il vienne la prendre. Mais Angèle se l'était dit et redit, ce n'était ni plus ni moins qu'un courtisan qui savait jouer avec les femmes. Et sans doute beaucoup mieux qu'elle avec les hommes, dès qu'il s'agissait de plumard. Elle hésita, longuement, immobile également, soutenant son regard et son sourire vicieux, le combat intérieur mené devant se lire avec facilité sur son visage. L'envoyer chier et le voir perdre de sa superbe prenait le dessus. Son cerveau lui criait de se lever, le regarder sans rien dire, récupérer sa chemise et se tailler en le laissant là comme un con. Mais son corps, son ventre, lui hurlaient tout le contraire. Jouer ou ne pas jouer ? Se laisser dominer jusqu'au bout ou pas ? L'idée même commençait à lui faire monter des picotements étranges dans tout le corps, sorte d'excitation malsaine de l'imaginer prendre totalement le dessus sur elle. Et pire que cela, la brune s'imaginait tout le plaisir que cela pourrait lui procurer.

Fermant les yeux, la pie prit une grande respiration et s'aventura dans un terrain inconnu, quitte à le regretter amèrement ensuite. C'était dur, il lui fallait aller là à l'encontre de son fonctionnement habituel, mais dans un souffle, les lèvres presque serrées et portant sur elles toute la difficulté du geste, les paroles furent lâchées. Après une éternité.


Montre-moi, Ludwig... s'il te plaît. Et il avait intérêt à sacrément bien se démerder.
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Ludwig..
--**-- Angèle & Ludwig – Chambre La Décadente --*--
Épisode 3


Et l'ange supplia. Le courtisan avait observé, sans intervenir, ce combat intérieur qu'elle menait. Il avait vu ses hésitations, son désir de céder tout autant que son besoin de garder un peu de contrôle, et, main dans la poche et silence respecté, il lui avait laissé tout ça, amant sévère mais serein. Qu'elle se mette en colère, oui, les choses n'en seraient que plus amusantes. Et cela ne l'empêcherait pas de faire le bon choix. Il savait qu'elle répèterait docilement, et pas seulement parce qu'il était un monstre de prétention convaincu que nulle ne saurait lui résister longtemps : il le savait parce que le désir qui pulsait au fond du ventre d'Angèle, il le partageait. La seule différence, c'est qu'il avait appris à le contenir, à ne pas le montrer trop vite, pour mieux s'en servir le moment venu. Ainsi, rien chez lui ne trahissait son désir, à condition d'ignorer ses braies serrées, son regard vorace posé sur elle, et ce sourire s'étirant face aux mots répétés. À condition d'ignorer beaucoup de choses, donc.

L'ange supplia, le courtisan sourit. Et il ne la prit pas aussitôt pour autant. Ç'aurait été si facile. Décidé aujourd'hui à se comporter comme un enfoiré de première, il abandonna sa contemplation, s'assit calmement au bord du lit et entreprit d'enlever ses bottes, l'une après l'autre. Tout était lent, c'était insupportable, et s'il n'y avait pas eu la jouissive conviction que la pie devait mourrir d'irritation qu'on la fasse languir ainsi, lui-même se serait agacé de ses gestes. Une fois les bottes abandonnées, il reporta son attention sur la petite voleuse et, parce qu'il ne fallait pas trop tirer sur la corde, ou bien parce que la frustration commençait à à avoir raison de ses nerfs, il revint à elle, s'installant sans surprise au-dessus de son corps. Bouche retrouva celle de la brune, langue força à nouveau le passage, tandis que des doigts fourbes venaient jouer avec la pointe d'un sein. La fièvre reprenait et, de même qu'il avait été atrocement patient, de même y avait-il maintenant urgence à rattraper ce temps qu'ils venaient de perdre. De ses doigts parfois, de sa bouche souvent, il caressa encore et encore, ses lèvres, son cou, ses seins. Elle respirait trop rapidement, et il jubilait.

Mais tout n'était pas parfait. D'abord, ils avaient trop de vêtements. Ensuite, elle lui avait lacéré le dos, blessé la lèvre, et s'il n'avait rien dit, il n'en était pas moins rancunier. Une prise ferme vint finalement saisir un poignet féminin et, sans lui laisser le temps de réaliser ce qui se passait, le souleva pour l'attacher à la tête de lit. Le second ne tarda pas à subir le même sort. Opportun choix de chambre. À présent, petite souris pouvait ranger ses griffes, elles ne lui serviraient plus à rien. Ludwig sourit de la vue, qu'il aurait aimé savourer davantage et de plus loin, mais il ne voulait pas entendre la pie se plaindre, ni la voir s'insurger, cela aurait gâché tout son plaisir. Aussi s'approcha-t-il pour murmurer :


    Ferme les yeux, maintenant.

Et l'oreille laissée à portée fut mordue. C'était bien un ordre, qui ne souffrirait d'aucune contestation ni de la moindre désobéissance. Puis il abandonna le visage de celle qui était désormais entièrement à sa merci, s'attarda à semer des baisers sur ses seins d'abord, sur son ventre ensuite, jusqu'à descendre là où sa présence se faisait requise. Deux mains posées aux hanches angéliques entreprirent alors de lui ôter ses braies. Là, il allait lui montrer.
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Angele
--**-- Montparnasse & Angèle – Grand salon --*--
Épisode 1


Il y eut deux choses qui étonnèrent Angèle dans la réponse de Montparnasse. La première c'est que, curieuse comme elle était, le fait qu'il ne trouve pas le sommeil la poussait forcément à en savoir plus. La seconde était ce surnom sorti de nulle part qui en disait long sur ce que le courtisan savait déjà d'elle. Les sourcils légèrement froncés par cette idée, elle se demanda qui avait bien pu baver sur son compte vu que seuls Axelle, Justin et Ludwig avaient eu un aperçu des larcins commis au sein de l'Aphordite. L'option pencha vers Ludwig, qui non seulement avait été présent lorsqu'elle avait été convoquée dans le bureau des tauliers, mais en plus avait fait les frais de son petit plaisir avec le vol du bracelet gravé d'un A toujours aussi mystérieux. Mais la brune garda ses interrogations pour elle, reléguant ce point dans un coin de son esprit, sans pour autant mettre son mouchoir par dessus. Ceci devrait être réglé rapidement, mais pour l'heure, son attention se porta surtout sur Montparnasse et sa tronche fatiguée.

T'as fait quoi pour que Morphée te file un coup de pied au derche au point de plus avoir sommeil après une nuit à avoir baisé toutes les clientes ?

Parce que déjà qu'un homme s'endormait directement après avoir tiré un coup, une nuit entière devait carrément les épuiser. La réponse se fit attendre, et c'est sa main qui vint prendre possession de sa peau au niveau de sa gorge, remontant doucement sur son visage. Étrange. Mais pas si étonnant, après tout, les putains de l'Aphrodite étaient tous plus ou moins tactiles, habituées qu'ils étaient à avoir femmes et hommes au creux de leurs bras. Elle laissa les doigts courir où ils le souhaitaient pour ne pas bloquer la réponse du catin sur ses préoccupations nocturnes et diurnes. Mais quand il ouvrit à nouveau la bouche, la jeune voleuse ne put s'empêcher de cligner des yeux avec étonnement. Carrément. Il lui proposait ouvertement de venir finir la nuit dans ses draps, avec une baise à l'appui pour l'aider à s'endormir. Gonflé ! La pie aurait pu s'en offusquer s'ils avaient été à un tout autre endroit et si elle n'avait pas poussé comme une mauvaise herbe au milieu des crapules en tout genre, bien accès eux aussi sur la chose et mettant fréquemment les pieds dans le plat sans sourciller.

Un rire franc éclata alors dans la pièce, soulevant par là même la poitrine de la jeune femme et faisant sautiller le collier autour de son cou. Se relevant un peu, une main se détacha de l'assise du fauteuil pour aller saisir le menton du brun se tenant face à elle entre ses doigts, sourire goguenard aux lèvres.


Tu veux que je vienne te raconter une histoire pour t'endormir, hmm ?
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Angele
--**-- Angèle & Ludwig – Chambre La Décadente --*--
Épisode 3


Le petit salaud prenait son temps, faisant bouillir intérieurement Angèle qui se vengeait sur les draps crissant sous ses mains crispées. L'attente n'était pas son fort dans ces moments là, sans doute parce qu'elle avait toujours été habituée aux hommes prenant bien trop souvent des raccourcis pour la culbuter. Tout en elle palpitait, l'attente la faisant frémir plus que de raison et elle maugréait intérieurement de se sentir si faible devant Ludwig. Pour autant, la lueur dans les yeux du brun n'était pas passée inaperçue, ni ce renflement bien visible tendant ses braies. Il avait envie, elle aussi, et tous deux étaient maintenant bien conscients de la conclusion de ce jeu instauré entre eux bien des semaines auparavant. Le désir ayant eu raison d'eux, sans doute que l'après aurait un goût de regret d'avoir cédé aussi rapidement. D'avoir cédé tout court, même, car jouer était bien plus intéressant que gagner. Regard rivé sur le dos du brun assis maintenant sur le rebord du lit, Angèle n'amorça aucun mouvement, le laissant venir à elle et tentant de faire redescendre la pression qui lui vrillait le bide. Peut-être réussirait-elle à reprendre un certain contrôle perdu au fil de ses caresses et de ses baisers.

Quand son corps revint se presser sur elle, les piètres résolutions prises une poignée de seconde auparavant s'envolèrent, le laissant la toucher et la goûter, forcer ses lèvres pour venir jouer avec sa langue avide de lui, se cambrant sous le pincement des doigts titillant un sein sans pouvoir s'en empêcher. Il était doué, le salaud. Terriblement. Beaucoup plus que la poignée d'amants qui avaient réussi à la coller dans leurs lits. Les soupirs qui sortaient de ses lèvres étaient incontrôlés, rythmés par les mains, la bouche, les lèvres parcourant sa peau, son cou, ses seins. Sa propre bouche malmenée sous ses morsures distillait un souffle chaud, saccadé, empli de désir qu'il aille plus loin et parte à l'aventure entre ses cuisses. La jeune voleuse ne fut pourtant pas en reste, profitant d'une chemise délaissée pour faire courir ses doigts à son dos, jouant parfois avec ses ongles, glissant aux reins, aux hanches, les contournant pour venir égratigner le ventre et remonter sur le torse pour y saisir un téton en un pincement vif. Sa bouche alla se porter à son cou, léchant la peau, embrassant une clavicule, mordant doucement le menton à portée. Dextre s'aventura plus bas, à hauteur des reins, soulevant le tissu des braies pour aller malmener une fesse prise à pleine main. Senestre redescendit, piquant tout droit vers l'objet de son attention qui méritait qu'on s'occupe de lui. Oui, le jeu en valait la chandelle, et son bas-ventre se soulevant pour se plaquer contre le sien réclamait qu'on vienne enfin s'occuper de lui.

Angèle ne vit donc pas le geste venir, toute à son exploration du corps de son amant du jour. Elle sentit un tissu s'enrouler autour de son poignet qui fut plaqué au-dessus de sa tête, ce dernier s'immobilisant instantanément. Un grognement sortit de ses lèvres, surprise, et senestre apporta plus de résistance lorsqu'elle fut également emportée par l'élan de Ludwig bien décidé à ne plus lui laisser diriger quoi que ce soit. Mains entravées, elle réalisa soudain. Elle se retrouvait sur un pieu en plein milieu du bordel. A moitié nue. Attachée sans pouvoir se libérer. Avec un courtisan à qui elle avait chouravé un bracelet qui semblait faire briller ses yeux de colère à la simple pensée que la pie ait pu lui dérober.

Merde. Quelle conne !

La brune remua pour se dérober à ses liens, prise à son propre propre piège réclamé d'une voix sourde quelques minutes avant. Et pourtant, malgré tout, l'envie, terrible, faisait dresser les pointes caressées par les mains habiles, et le corps réagissait au centuple aux caresses distillées à sa peau réactive. Le chuchotement à son oreille lui arracha un frisson le long de son échine, se transformant en gémissement lorsque l'oreille fut mordue, bassin remuant et orteils se crispant aux draps. Jamais la pie n'aurait cru qu'un tel jeu aurait pu avoir ses faveurs, découvrant une part d'elle-même qui, pour l'heure, avait de grandes difficultés à lâcher prise. Dualité encore chevillée au corps, la brune se raidit à l'ordre donné, prise d'une grande envie de se rebeller et de lui gueuler de la détacher. Mais sa bouche et ses baisers eurent raison de cette envie soudaine, emportée par le plaisir de sentir les lèvres courtisanes parcourir avec une lenteur détestable et horriblement excitante ses seins et son ventre, jusqu'à arriver vers une zone qui n'avait jamais reçu la douceur d'une bouche et d'une langue masculines. Les paupières répondirent à l'injonction, la plongeant dans le noir pour se concentrer sur les sensations qui parcouraient son corps tout entier. Et d'un mouvement de reins, Angèle accompagna le geste des mains, putain s'attaquant au dernier rempart de tissu la séparant de lui. Enfin.


Montre-moi...

Et l'envie de lui, bien réelle, lâchée en un souffle haché, n'eut pas besoin de supplication pour lui montrer qu'il pouvait tout et que son corps était à sa merci. Totalement.
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Ludwig..
--**-- Angèle & Ludwig – Chambre La Décadente --*--
Épisode 3


Il n'était pas plus malin qu'elle. S'il l'avait été, il l'aurait laissée, là, livrée à elle-même, allongée dans la plus inavouable des chambres de l'Aphrodite, poings liés et corps offert. Il y pensa, et l'idée le fit sourire. Il entendait déjà la pie gueuler, le maudire, tordre son petit corps sur le lit pour tenter de se libérer, et, ensuite, livrer bataille pendant des mois pour lui faire regretter cette victoire. Il s'imaginait tout cela, et c'était délicieux. Terriblement tentant. Elle l'énervait, tout chez elle n'était qu'insolence et irrespect, elle était allée jusqu'à voler la seule chose à laquelle il tenait, et ç'aurait été une belle vengeance que de la laisser en plan. Il avait baissé la garde en s'endormant dans son lit, elle en avait profité. À présent, c'était elle qui baissait la garde, et c'était à lui d'en profiter. On ne provoque pas Ludwig impunément, voilà qui aurait été un beau message à faire passer. Une bien plus flagrante et intéressante domination que celle à laquelle il se livrait maintenant. Il aurait pu et il aurait dû l'abandonner, donc. Sauf qu'il y avait ces seins pointés vers lui, cette virilité de putain qui hurlait qu'on la libère, et puis il y eut ce mouvement des hanches quittant le matelas, le laissant achever de la déshabiller. Il ne vivait que pour voir ça. Dès lors, comment aurait-il pu lui tourner le dos ?

Une langue vint taquiner le haut des cuisses désormais nues d'abord, et puis elle goûta au reste. S'il avait su qu'il était le premier à poser ses lèvres là, sans doute se serait-il scandalisé de la bêtise des autres mâles. Mais il n'en savait rien, et ne dit rien, ne répondant à la demande angélique que par une fervente et infiniment indécente caresse. Elle n'était même pas cliente. Et lui, déformation professionnelle oblige, il se dévouait tout entier à ce qu'il lui avait promis, prenant le temps nécessaire, pieux putain. Elle n'était même pas cliente. Avec les clientes, c'était simple : elles avaient, pour la plupart, cette tendance naturelle, que le courtisan trouvait proprement ridicule sans s'en être jamais plaint pour autant, de vouloir se faire aimer des catins. Toujours, elles espéraient lui plaire, être davantage qu'une parmi tant d'autres. Elles voulaient être l'unique, celle qui le marquerait, celle qui le ferait jouir plus fort que les autres. Ironie de vouloir séduire celui qui avait pour mission de nous séduire. Ce qui se passait dans le lit de la Décadente était, à n'en pas douter, très différent de ce schéma. Angèle n'était même pas cliente, et il ne la laissait ni le toucher, ni le regarder. Il aurait été bien incapable de dire s'il avait décidé de ça parce que séduit, il l'était déjà, ou s'il était guidé par une haine telle qu'il ne souffrait pas qu'elle soit libre. Mieux valait ne pas trop se poser la question et poursuivre ce pourquoi il n'était pas payé, mains allant malgré tout, de temps en temps, pincer un sein dans un geste parfaitement dénué de délicatesse.

À présent, ça lui faisait mal entre ses cuisses. Il était pourtant habitué à ravaler ses désirs égoïstes. C'était son travail et, à la fin, il y trouvait toujours son compte. Mais là, ça faisait suffisamment mal pour que sa langue finisse par cesser de danser et qu'il entreprenne de rétablir l'égalité complète des vêtements, vérifiant d'un regard que la brune obéissait et avait toujours les paupières closes. Et une fois nu, parce qu'il la sentait à point, il revint à sa hauteur, lèvres obscènes s'accrochèrent de nouveau à l'oreille féminine, tandis que des doigts appliqués étaient déjà venus remplacer sa langue. Il ne comptait plus lui laisser le moindre répit.


    Il est l'heure de me dire, ange... le bracelet, où est-il ?

Mais il aurait beau prétendre que tout cela n'était qu'un jeu, une habile manipulation, une douce torture pour obtenir d'Angèle ce qu'il voulait, la vérité n'en resterait pas moins la même : il perdait. Il perdait la seule arme qu'il avait un jour eu face à Angèle. Parce que la vérité, c'est que la petite voleuse pouvait bien lui cracher au visage en guise de seule réponse qu'il finirait par la prendre quand même. C'était trop tard. Ludwig était un homme comme les autres.
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Épisode 3


Il y eut d'abord la sensation de la langue à sa peau, à ses cuisses, provoquant un recul incontrôlé du corps alangui sur le lit. Réflexe dû aux sensations brûlantes l'envahissant, décuplées lorsque la caresse fiévreuse s'abîma en un lieu inexploré. Là, découvrant la chaleur provoquée par la bouche, Angèle maudit les bourrins d'amants ne s'étant concentrés uniquement que sur leurs mains et leurs coups de reins. Il lui montrait, oui, la laissant avide d'en connaître plus, resserrant les cuisses contre ses épaules, frémissante sous le contact doux et intense. Les mains, là-haut, se contractaient aux liens enserrant ses poignets. Bouche, quant à elle, gémissait son plaisir en de multiples voyelles sourdes s'envolant dans l'air, et sein dompté par un pincement dénué de délicatesse de se durcir encore plus. Putain, elle aimait ce qu'il faisait à son corps. Beaucoup. Intensément. Angèle ne se questionna pas, ne se demanda pas s'il s'attardait simplement à jouer son rôle de putain, elle s'attacha juste à ce qu'elle ressentait, décharges intenses la poussant à remuer, ondoyer, serpenter au rythme de la montée qui s'amplifiait en elle. C'était bon, et bien fait, et elle commençait à comprendre pourquoi les femmes voulaient le payer pour qu'il joue les catins. Égoïste, un râle sortit de ses lèvres lorsqu'il abandonna sa danse pour se mettre à nu, la laissant pantelante des émotions ressenties. Les paupières closes, toujours, cachaient un regard empli d'avidité et de concupiscence, mieux valait que Ludwig n'y ait pas accès pour ne pas encore plus se gargariser de ses exploits de putain.

La brune eut pourtant peu de répit alors que les battements de son cœur se calmaient peu à peu, car bientôt les doigts revinrent prendre possession de ce que la langue avait abandonné. Mais à présent Angèle pouvait sentir sa peau, son torse appuyé à ses seins, son ventre contre le sien, son odeur cheminant jusqu'à ses narines palpitantes. Les lippes à son oreille lâchèrent alors une poignée de mots qui lui remirent les idées en place, d'un coup, lui faisant le même effet que la claque assénée à sa joue, corps allant se mouler au sien et marquant un arrêt. Alors c'était ça... Habile courtisan jouant de ses compétences pour la faire plier et extorquer d'elle la seule information qui lui tenait à cœur. Vexée comme un pou, la brune marqua un temps d'arrêt avant de réagir. Il venait de lui apprendre que jamais, il ne fallait baisser sa garde, qu'importe la chaleur à son ventre et l’excitation à son paroxysme. Elle oublia qu'il était un homme et se concentra sur la putain. Comment pouvait-il à ce point jouer ce désir qui semblait si présent, reconnaissable à son souffle, à ses pupilles dilatées et à sa virilité tout érigée contre elle ? La pie n'ouvrit pas les yeux, gardant pour elle la bile amère remontant à sa gorge, désir pourtant encore bien présent pulsant entre ses cuisses. Bordel, même avec ça, elle avait toujours une terrible envie de lui ! Mais il fallait...

Reprendre le dessus, un peu, beaucoup. Le refaire sortir de ses gonds, le pousser à bout, sentir qu'il y avait encore, même attachée sur un lit et le corps frémissant sous chaque caresse, un élément sur lequel la pie pouvait reprendre pied. Les jambes glissèrent à sa taille, le ramenant contre elle en allant se positionner dans son dos, s'y accrochant pour ne plus le laisser s'échapper. Peut-être n'avait-elle plus de mains libres, mais il lui restait bien autre chose pour provoquer encore plus le désir qu'il ne pouvait pas cacher, là, tout contre sa cuisse. Le visage angélique approcha du sien, baisant la joue, léchant la peau, retrouvant ses lèvres avec une lenteur calculée, y faisant d'abord courir une langue joueuse avant de les forcer à s'ouvrir, encore. Baiser dénué de toute douceur, mordant parfois la bouche offerte, la pie l'abandonna pour aller à nouveau se plonger au creux de son oreille, lâchant les mots avec un ton piquant et narquois.


Je l'ai vendu. Tu t'es gouré, j'me suis fait un bon petit pactole avec. Mensonge tout à fait maîtrisé.

Oh oui, ce jeu était jouissif, à tous points de vue. Attentive à la réaction, prête à abandonner le plaisir charnel pour se repaître de sa colère et de son impuissance face à la situation concernant ce foutu bracelet, Angèle jubilait à son tour. Les mots avaient été susurrés à son oreille, tout comme les siens auparavant, et pour parfaire le tout, les dents allèrent croquer sans douceur le lobe qui s'offrait à elles, pure riposte personnelle dans la vendetta qui se jouait entre eux. En bas, bassin se plaquait à ses doigts, profitant de la caresse qui ne durerait sans doute pas, la jeune voleuse continuant à distiller soupirs et respiration haletante au cou du courtisan alors que tout se mettait à danser dans son ventre.

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Ludwig..
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Épisode 3


C'était prévisible : la caresse ne dura pas. Et la gifle partit. Encore, puissante, ne laissant pas le temps à la conscience courtisane de la rattraper. Identique à la précédente, si ce n'est que cette fois, s'il avait pu la retenir, il ne l'aurait pas fait. Petite voleuse venait de dépasser les bornes et de faire exploser la joyeuse et taquine patience. C'était à se demander ce que tout ça lui apportait. Car si elle jouait encore, lui ne jouait plus du tout. Ludwig n'était jamais en colère. Jamais. Et avec Angèle, il l'était tout le temps. Longtemps, il avait joué les équilibristes en se promenant à l'aveugle sur le fil entre haine et amour. Elle venait de le pousser du mauvais côté. Et il s'était brutalement cassé la gueule. Crédule courtisan qui n'envisagea pas une seconde qu'elle puisse lui mentir dans un tel moment, la réponse lui avait fait l'effet d'un coup de poing. D'un putain de coup de poing dans l'abdomen, le laissant sans souffle, ivre de rage, de violence et de vengeance. Il ne savait même pas si c'était douloureux parce qu'Axelle avait à présent tout à fait disparu, ou seulement parce qu'Angèle s'était foutu de sa gueule avec une aisance déconcertante, réduisant en miettes le peu de confiance qu'il lui avait accordée. Ce qui était sûr, c'est qu'il avait besoin de chanvre, là, tout de suite. Or, la situation étant peu propice à la fumette, il ne connaissait qu'une alternative pour calmer ses nerfs. Une chance que la brune soit attachée, ça faciliterait les choses. Elle continuerait sans doute à le mordre, et ça ne ferait que tendre encore plus son corps. Pour l'heure, une main implacable s'accrocha à la hanche féminine, s'y crispant tandis que la seconde venait d'autorité saisir le menton angélique pour la forcer à le regarder, et l'ordre fusa :

    Tu fermes ta gueule.

Et tant mieux si elle criait. Et tant mieux si elle pleurait. Et tant mieux si elle se sentait salie. Parce que ce qu'il faisait n'avait rien de joli quand, abandonnant toute douceur, il se contenta de la faire sienne d'un grand coup de rein. Elle n'était pas son amante, il ne voulait plus l'embrasser. Si elle espérait le faire sortir de ses gonds, il faut avouer que c'était une réussite. Et qu'y gagnait-elle quand, furieux, il allait et venait trop vite et trop fort ? C'était assurément cruel, puisque c'était lui qui avait abordé le sujet si sensible. Mais les questions de justice lui passaient bien au-dessus alors que sa seule préoccupation était désormais de faire taire la tension et de satisfaire la haine. Il ne cherchait plus à jouer les mielleux, ni à lui montrer quoi que ce soit, il ne pensait qu'à son plaisir, ou bien ne pensait-il plus du tout, abandonnant tout ce qui lui avait permis d'acquérir un peu d'influence sur la demoiselle.

Peut-être Angèle l'avait-elle pris pour un gentil garçon. Peut-être avait-elle cru qu'il ne savait rien faire d'autre qu'offrir ses charmes à toutes les femmes qu'il croisait. Peut-être pensait-elle qu'il était prêt à tout lui pardonner, parce que Dieu qu'elle embrassait bien. Ce qui est certain, c'est qu'elle venait de gagner un ennemi. Un ennemi en train de la baiser, certes. Mais l'un n'empêche pas l'autre.

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Épisode 3
Double 6, pair et manque


La claque arriva de plein fouet, imprévisible, prise en un hoquet qui lui coupa le souffle. Évidemment, ses paupières s'ouvrirent à nouveau pour se poser sur la putain qui venait, encore, de poser sa main sur elle. Le désir venait instantanément de s'envoler pour ne laisser place qu'à un regard haineux, le même qu'il pouvait lui porter. Il venait la chercher et se plaignait ensuite du résultat ? Qu'avait-il espéré par cette question lancée au moment suspendu de l'union des corps ? Ne commençait-il pas à assez la connaître pour savoir qu'elle ne lâchait rien, jamais ? Ses lèvres restèrent scellées, pincées, jointes en un pincement si fort que le sang lui-même les délaissait. Alors qu'il accrochait sa hanche d'une main ferme lui empêchant tout mouvement, lui intimant de la fermer, et que l'autre la forçait à le regarder, elle n'eut même pas le réflexe de se dégager pour réduire ses capacités mâles à pouvoir la prendre. Ce qu'il fit, forcément, d'un coup de rein facilité par les caresses de sa langue et de ses doigts. Pourtant, de plaisir, il n'y eut pas, aucun. Ce n'est qu'une femme vide de tout, mains entravées et ne pouvant réaliser aucun mouvement, qu'il baisa sans douceur. Il ne lui montrait rien, pas plus que de nombreux hommes lui étant passés dessus. Il n'était pas le premier à assouvir violemment ses envies avec son corps. Pas le premier et sans doute pas le dernier. Qu'avait-elle pu réclamer et croire, la jeune voleuse, au sein de ce bordel soit-disant respectable. Ils venaient tous d'un monde dur, il n'était plus question de l'oublier, plus maintenant. Et plus jamais.

La pie ne bougea plus, inerte, yeux rivés au plafond et essayant de faire taire la haine qui vrombissait en son ventre quand les mouvements du bassin se faisaient violents et rapides. Elle aurait pu lui dire que tout ceci n'était que mensonge, mais finalement, à quoi bon, car Ludwig venait de montrer là son vrai visage. Il ressemblait bien à tous les hommes qu'elle avait pu croiser dans sa vie. Violent, égoïste. Trop fière pour lui cracher au visage, il ne le méritait même plus, seule l'indifférence à son acte fut sa réponse lorsque les coups de reins venaient la prendre, secouant un corps qui ne réagissait plus. Qu'il se déverse en elle, elle s'en tapait. Elle ravalait ses larmes, ravalait sa bile, ravalait ses envies de morsures et de cris. Là, maintenant, son esprit tentant de se détacher de son corps, la jeune voleuse fomentait déjà la suite, à savoir mettre en œuvre la promesse réalisée à la première claque, lorsqu'il était encore temps de jouer. Angèle, elle, ne jouait définitivement plus.

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Ludwig..
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Épisode 3
Double 6, et y'a pas de quoi être fier.


Il aurait été préférable qu'elle le frappe, qu'elle crie, qu'elle pleure, qu'elle se débatte, tout plutôt que de lui faire sentir qu'il était terriblement seul. Elle était belle, Angèle. Et lui, atrocement laid à côté. On dit quoi, dans ces cas-là ? "Putain, c'était bon." ? "Alors, ça t'a plu ?" ? "J'ai fini, tu peux dégager." ? "Oops, j'ai glissé chef." ? Mieux valait se taire. Et le Lisreux avait donc la décence de se sentir con en silence. Ça n'était pas agréable. Pourtant, il avait eu ce qu'il voulait, et l'effet escompté était bien là : la tempête était passée, l'océan de retour à son calme naturel. Oui, sauf qu'il y avait la jeune femme étendue sur le lit, qui lui jetait à la figure le souvenir honteux des vagues qu'elle avait provoquées. Il avait merdé. Il avait merdé, et il le savait. Il avait merdé, et il ne le dirait jamais. Une fois l'affaire conclue, il n'avait fait que remettre ses braies, puis était allé ramasser les fringues d'Angèle pour les poser sur son ventre nu, n'osant plus la regarder. Il n'était pas un gentil garçon, c'est certain, mais il n'avait jamais voulu être un sale type. Il n'aimait pas les sales types qui maltraitaient les filles. Lui ne cassait rien, il réparait ce que les autres avaient brisé, et on le payait pour ça. Tu parles.

Pour se donner bonne conscience, il rappela à sa mémoire le pourquoi de son acte. La rage, la lèvre mordue, les gifles, les provocations, l'abruti qui s'endort, le bracelet volé, Axelle volée, le bracelet vendu, Axelle vendue... Et ça ne fonctionnait pas. Il avait la colère brutale mais brève. Et celle-ci avait toute entière coulé au creux du ventre angélique, ne laissant sur le dos courtisan que des remords accablants. Il savait qu'il n'était pas le premier, elle le lui avait dit. Tous des connards. Et ça ne faisait pas tellement plaisir de faire partie de ceux-là. Mais le pire c'est que, monstre d'égoïsme, ce qu'il regrettait le plus, c'était d'avoir sacrifié ces lèvres pour trois coups de reins qui n'avaient fait du bien à personne. Parce qu'il le savait, le jeu était fini et ces lèvres, il n'y goûterait plus jamais. Et, malgré lui, ça l'écorchait.

Baste, le mal était fait, et évidemment que ç'avait été aussi jouissif que malsain. Il valait mieux s'en foutre. Voilà la solution. Alors il s'en foutait. Il la connaissait à peine. De sa poche, il extirpa sa pipe et la remplit calmement. Pour oublier, il n'y avait rien de mieux que le chanvre. Bien sûr, il aurait voulu proposer à la pie de rester fumer avec lui, parce qu'il n'aimait pas être seul, et parce que les soirées enfumées avec elle étaient particulièrement agréables, il en savait quelque chose. Mais est-ce que ça se fait, de proposer une pause fumette à la fille qu'on vient de violer ? Sa pipe fut finalement calée entre ses dents, tandis qu'il s'approchait à nouveau du lit, où il tendit les bras pour détacher sa prisonnière. Grimace esquissée, putain prêt à se faire taper dessus.


    Tu devrais t'en aller, ange.

Le temps des ordres était passé. C'était seulement un soupir qui se rêvait indifférent, et qui se révélait navré. Un "excuse-moi" qui taisait son nom. Car non seulement on ne s'excuse pas de ça, mais surtout parce que d'excuses, il n'en avait aucune. Si ce n'est d'être bien crédule. Ou simplement rendu fou par une petite voleuse.
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Épisode 3
Épilogue


Ça avait été rapide, comme ça l'était toujours dans ce cas là. Rapide pour lui, mais pas pour elle, où le temps s'était écoulé avec lenteur, où chaque seconde s'était étirée des heures. Chaque coup de bassin, chaque fois qu'il était entré en elle, chaque respiration saccadée à son oreille, chaque soupir avaient été ressentis comme un coup de poignard qu'il lui assénait avec jouissance et délectation. Ersatz de putain qu'il était. Au râle masculin marquant la fin, glissant à son visage comme un semblant de délivrance, Angèle constata qu'elle s'était mordue si fort la joue, à l'intérieur de sa bouche, que cette dernière était remplie de sang. Laissée là, poignets encore liés et corps nu étendu sur le lit, le salaud prit même le temps de se relever, s'habiller et préparer de quoi fumer, rajoutant à la honte du viol l'indifférence la plus crasse à son sujet. Ses yeux commençaient à lui piquer, le froid marquant sa peau de frissons incontrôlés. Au plafond, voilà cent fois que ses prunelles fixaient cette rainure dans le bois, pour ne pas perdre pied et lui montrer à quel point ce qu'ils venaient de vivre l'avait secouée.

Lorsqu'il s'approcha pour enfin la détacher, son regard évita soigneusement le sien. Elle ne voulait plus le voir, plus jamais croiser son visage et ses yeux. Au moins jusqu'à ce qu'elle ait recouvré assez de force pour qu'il réalise qu'elle non plus n'était pas un enfant de chœur. Que s'il l'avait prise pour une simple petite voleuse, il se trompait allégrement. Les leçons viendraient des deux côtés, avec le temps, avec patience. Et la jouissance n'en serait que plus intense à ce moment là. Pour elle, enfin. Les bras libérés retombèrent avec lourdeur, pris de picotement au sang revenant hanter les membres. Il n'y eut aucun geste en sa direction, aucune claque lancée, aucun crachat au visage alors qu'il le méritait plus que tout. Il était un homme comme les autres, un beau salaud avec un regard d'ange et un sourire de miel se pensant au-dessus de la mêlée, cachant mal au final sa réelle personnalité. Non, Ludwig n'aimait pas les femmes, il aimait baiser et les dominer, et même s'il le faisait avec douceur, avec le consentement de ses clientes, le résultat restait le même. Ludwig n'aimait pas les femmes. Avec des gestes lents, Angèle récupéra les vêtements déposés sur son ventre et se glissa au pied du lit, faisant garde à ne surtout pas le frôler pour ne pas sentir son contact, son souffle, sa peau. Elle s'y assit, enfilant de deux mains tremblantes la chemise puis ses braies, tentant de retrouver un minimum de dignité, ce qui était loin d'être gagné. Avant de se relever, d'une voix sans timbre, elle ordonna.


Ne prononce plus jamais mon prénom. Jamais.

Sa bouche ne méritait plus que ce dernier puisse s'y lover. La pie se redressa alors, jambes vacillantes, et sentit avec dégoût le résultat de ce viol, car c'en était un même si le jeu de départ avait été diablement amusant et la brune consentante, lui couler déjà entre les cuisses. Visqueux et dégueulasse, portant la honte de s'être laissée bafouée ainsi sans pouvoir bouger, et pire avec l'impression de l'avoir provoqué comme une conne. Évidemment qu'elle songea que tout était sa faute, avec sa grande gueule et ses incitations pour l’énerver encore plus. Pourtant, malgré les provocations, les morsures, les griffures, les moqueries, cela méritait-il réellement qu'il la prenne avec tant de violence et de rage ? Tout aurait pu être si différent. Mais c'était trop tard. Définitivement trop tard. Les quelques pas la séparant de la sortie furent faits avec lenteur, sans même un regard en arrière, il ne le méritait plus non plus. Sa main se posa sur la poignée et, s'arrêtant là quelques secondes, elle lâcha d'une voix blanche sans se retourner vers lui.

J'aurais mieux fait de vraiment le vendre, au moins tu m'aurais baisée pour une bonne raison.

Et la porte se referma derrière elle, sans claquement, doucement. Car la pie n'était pas douée pour les tragédies grecques, d'une part, et que d'autre part, toute force l'avait quittée. Elle rasa les murs, priant pour ne croiser personne, tête basse, traversant les couloirs et montant les escaliers jusqu'à sa petite chambre mansardée. Là, enfin, une fois la porte refermée, la jeune voleuse s'appuya contre le bois et s'y laissa glisser pour finir au sol. Et seulement à ce moment là, les larmes brûlantes se mirent à couler sur sa joue cuisante d'avoir reçu, par deux fois, la haine du courtisan. Parce que les anges aussi, se cachent pour pleurer.
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