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[RP] Apprends moi, et je t'apprendrais en retour.

Mary_lisa.
    Une nouvelle crise qui finirait en soir comme les autres. Ses angoisses étaient de retour, emportant dans leurs sillages ses vieux démons. Chaque jour elle sombrait plus encore, chaque soir une nouvelle limite était franchie, chaque fois un retour à la normalité devenait de plus en plus impossible. Néanmoins, elle réussissait encore à garder son équilibre grâce à son personnage de Geneviève. Le jour, la Comtesse brillait, le soir, Mary-Lisa sombrait. Le tout, lui permettait pour l’heure de garder encore un semblant de santé mentale. Ou peut-être pas en fait. Mais elle survivait, et cela lui suffisait.

    Plusieurs fois déjà elle était venue se perdre un peu plus à l’Aphrodite, mais jamais encore elle n’avait franchi une étape importante. Jamais elle n’avait consommé. Prude ? Non. Simplement phobique. Qu’on la touche était pour elle insupportable. Son corps avait trop tôt été usé et abusé, aujourd’hui peu pouvait se venter de pouvoir la frôler. Ce soir, après une crise sans doute plus forte que les autres, elle était décidée à sauter le pas. Ce soir, elle aurait une proie. Car tel était les hommes pour Mary-Lisa. Trop de fois elle-même proie, elle se retrouvait à présent chasseuse. Où du moins, le croyait-elle.
    La carapace enfilée pour ne rien laisser entrevoir de l’enfant brisée, l’allure fière, le regard assuré, la Comtesse relégué au placard, Mary-Lisa pénétrait l’Aphrodite. Ce soir, elle allait tenter de vaincre sa plus grande angoisse, se laisser approcher par un parfait inconnu. Si elle c’était longuement préparé psychologiquement à sa venue, elle savait l’équilibre fragile. Il suffirait d’un geste, d’un mot, d’un regard, et tout se briserait. Sa plus grande peur alors que les premiers pas frôlaient le sol de la maison close ? Tomber sur celui qu’elle disait frère. Les rumeurs de la rue le disaient de retour en activité. Tomber sur lui, là, maintenant, comme ça, c’était le pire qui pouvait lui arriver. Pas après tout ce qui s’était passé… Elle le savait, sous son regard, elle perdrait toute volonté.

    Néanmoins, malgré toute ses peurs, elle était là, pleine de fierté, accoudé au bar d’un air faussement nonchalant à commander un verre de Bourgogne. Ses azurs pistaient déjà la salle. Cherchant un visage auquel s’accrocher, d’autre à profondément éviter. Elle avait rencontré un galant à sa première venue, Maitre, il était agréable. Serait-ce lui sa proie du jour ? Un nouveau venu sinon ? Les rumeurs disaient que l’Aphrodite se renouvelait. Elle était dure en affaire, et aussi proie soit-il le chanceux devrait avoir les épaules solides. Elle paierait, grassement, mais il devait être en mesure de l’apprivoiser. Et ça… ce n’était pas gagné !

    Alors… qui serait en mesure de remporter ce défi ?



HRP :
RP ouvert avec JD Dantes, néanmoins c’est bien entendu ouvert à tous. Si vous souhaitez intervenir, n’hésitez pas.

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--Dantes
[Chambre de Dantes]

Première soirée en tant que galant. Première entrée en matière. Finalement, face au miroir, les gestes restent, reviennent, mécaniques, habituels alors qu'il lisse les plis de sa chemise noire et qu'il rentre les pans de cette dernière dans les braies. Il rajuste sa ceinture de cuir, appose sur ses poignets ces fragrances musquées avant de coiffer par quelques phalanges ces cheveux en arrière. Soigné, il surveille son image avant de s'offrir une rasade de carmin et se poster, quelques secondes devant sa table de chevet. Il ouvre le tiroir, en sort ses cartes et comme pour canaliser cette appréhension, se pose sur le bord de sa couche et laisse les cartes glisser entre ses phalanges. Le doigté se fait, expert, habile, alors que les cartes se font fugaces et pourtant incapables de se défaire des phalanges. Le temps passe, l'appréhension également alors qu'il revêt ce costume de putain qu'il a déjà enfilé bien des fois. La distinction ne tient qu'au décor, au luxe, à ce stupre qui hume bon la perversion conventionnelle et classe. Le Secret revêt un autre attrait, une autre forme, l'habit change mais le rôle lui reste le même. Qu'importe la clientèle, con et reins étaient voués au même dessein, qu'il soit de la Haute ou des bas fonds.

Regard froid et azur rivé dans le miroir, le basque observe ce qui dépasse, ce qui au delà de son apparence distante et glaciale laisse apparaître son double jeu, ces doubles facettes. Les cartes sont rangées. La partie commence.

[Le salon – Comptoir en présence de Mary ]

Posé au comptoir, il prend ses marques, ne laisse rien transparaître de cette première fois dans ce monde-ci, dans ce décor-ci. La mise en scène et les acteurs sont différents, mais quand bien même, le jeu d'acteur sera semblable, arrachant sueur, soupirs et coups de reins à ses hôtes. Le Dé observe la clientèle déjà présente et adresse quelques regards et hochement de tête à ces autres courtisan(e)s qui au même titre que lui, avouent leur talent et leurs masques. D'un regard fugace, il adresse un sourire en coin à Elle, qui passe de temps à autre, abandonnant ses fragrances au détour d'un drapé, d'une tenture.

Finalement, le galant se rapproche du comptoir où une cliente vient de prendre appuie. Spectateur, il l'observe quelques temps, restant volontairement en retrait pour dévisager ses traits, la maigreur de ses clavicules et de ses poignets que les étoffes ne semblent voiler et panser. Son regard est pensif et pourtant, si expressif. Le Dé commande deux verres, d'un alcool fort, alors qu'il use des mêmes stratégies que lors de ses jeux, de ces paris. La table de jeu est différente après tout, elle est plus vaste, plus sournoise..

La partie commence.

Quelques pas et il avale la distance qui la sépare de lui. Quelques pas et il hume enfin le parfum qu'elle dégage. Des notes sont riches, coûteuses, recherchées, distinguées...Pourtant, a être seule ici-lieu, elle ne semble pas avoir la réserve de la Haute. Non, il sent le cran, ou du moins ce qui s'en approche. Le Dé tend le verre qui lui est destiné et s'accorde d'une petite mise en bouche.

Vous savez, si vous souhaitez dominer une scène, jouer un rôle..Il faut que vous arriviez à vous convaincre. Votre regard vous trahit. Pourtant..Vous avez la posture, le port de tête, l'aisance.. En disant cela, il ne la regarde nullement, ne souhaitant pas piquer à vif ce regard qui dénote. Non, il avoue cela comme le ferait un joueur qui aime à se perdre avec de bons adversaires. Puis, une fois fait, le visage froid s'étire d'un rictus. Il l'observe enfin, azur contre azur. Double jeu contre double jeu. Vous êtes ?.. A cette question, toute suite est envisageable... Un prénom, une remarque, un adjectif...Un prénom serait trop simple, trop basique, fade..Non, un adjectif, un qualificatif, voilà ce qu'il espère. Comment se résume -t-elle.
Mary_lisa.
    Le nectar carmin est porté aux lippes charnues et les yeux se ferment un instant pour savourer la douceur de cet instant. Que serait sa vie sans l’alcool et la drogue ? Ils sont ses garde-fous, les gardiens de son équilibre si fragile. Ses meilleurs amis et ses ennemis à la fois. Ils contribuent à la tuer à petit feu mais la gardent en vie. Lorsque les azurs s’ouvrent à nouveau au monde après cet instant d’intimité entre elle et son verre, une silhouette inconnue à piétiné son cercle de survie. Instinctivement, le dos se raidis, le souffle se coupe. Malgré toute son envie de ne rien laisser entrevoir de son malaise, son corps réagit malgré elle. Simple instinct de survie d’un animal blessé. Elle ne lui à pas donné l’autorisation de violer sa bulle de solitude, il l’a enjambée, la saccagé, et il vient de la braquer. Les visages fermés, les azurs froids, la solaire devenue glaciale daigne enfin poser un regard sur cet intrus sans scrupule. Le choc. Comme pour se persuader que ce n’est pas un mirage, les billes, clignent à plusieurs reprisent. Mais chaque fois, l’image est bien là. L’effarement doit sans doute se lire sur son visage, et l’espace de quelques seconde le masque tombe. Décidément, aujourd’hui, elle ferait une piètre actrice. Mais la ressemblance est trop forte pour être ignoré. Cette mâchoire saillante, cette peau sans poils disgracieux sur laquelle on rêve de glisser une phalange pour en tester la douceur. Cette chevelure d’ébène parfaitement coiffée, les vêtements choisit avec soin et parfaitement soigné. Il a tout du seul homme devant lequel elle abaisse toutes les armes : Enguerrand. Plus couramment connu sous le pseudonyme de Montparnasse. Ce frère d’un autre sang à qui elle vouait une admiration sans faille, et qui aujourd’hui aimé autant que détesté. Ou se persuadait-elle de le détester sans doute. C’était tellement plus facile de vouer une haine à quelqu’un plutôt que d’aimer.
    Cet homme reflète sa plus grande faiblesse. Alors lui aussi elle le déteste. Cet air arrogant, ses paroles si pleines de vérité et pourtant tellement intrusives. Elle eut besoin de quelques minutes pour s’en remettre. Mais très vite, le masque de glace est repris. Geneviève est beaucoup plus présente qu’elle ne le devrait, ici généralement c’est Mary-Lisa qui règne. Mais il est important de garder en tête que le rôle de Geneviève est joué pour protéger Mary-Lisa et toutes ses failles. Et là, à cet instant même, devant lui, toutes ses failles risques d’exploser. Et elle ne peut se le permettre. Alors, la Comtesse fière, froide et hautaine est de retour.

    « - Je ne suis pas ici pour me payer vos conseils. Alors abstenez-vous. »

    Les mots se font claquant, acerbe, sans scrupule aucun. Il pouvait se vexer, partir et se chercher une clientèle plus facile, elle n’en avait que faire. D’ailleurs, c’était à peu près ce qu’elle cherchait. Il devait partir, là maintenant, car elle même en était incapable. En son intérieur, tout lui criait de fuir avant qu’il ne soit trop tard, avant que toute sa carapace si longuement battit s’écroule. Mais elle est incapable de bouger. Le verre tendu est même pris, et pour se donner du courage il est vidé d’un coup d’un seul. Ne pas perdre pied, ne pas le voir comme Engu’, il n’est pas lui, il ne sait pas qui tu es. Ces mots ne cessaient de raisonner dans sa tete alors que son cœur tambourine contre sa poitrine. Pourtant, en un coup d’œil il à sut l’analyser et la percer. Son jeu, rare sont ceux à réussir à le découvrir, et lui, débarqué de nulle part, vient de lui faire perdre toutes ses cartes. Quand bien même elle sait qu’elle ne doit pas, la tentation est trop grande. Elle doit le découvrir, le percer comme il la perce, le désarmer, être à arme égale. Pourquoi ce besoin chaque fois qu’elle se trouve face au danger de plonger plus encore ? Une fois encore, la destruction entraine l’autodestruction. Alors, sans plus de réflexion, elle plonge tête baissée.

    Geneviève s’éclipse partiellement, laissant Mary-Lisa reprendre un peu plus sa place qui lui est dû. Après tout, n’était-elle pas ici pour cela ? Apprendre à maitriser son corps, à en avoir le plein contrôle qu’importe les situations ? Car pour celle qui aimait tout contrôler, son principal problème était là. Elle était incapable de mesurer les réactions naturelles de son corp face à une situation qui lui faisait perdre tout ses moyens.

    Vous-êtes ? … Voilà une question bien difficile aux nombreuses réponses envisageables. Tantôt Geneviève la Comtesse, Tantôt Mary-Lisa, parfois Océane, parfois la Glaciale, d’autre la Solaire, la Pierre, l’Inaccessible. Elle était tellement et rien à la fois. Dansant d’une personnalité à l’autre, parfois avec grâce parfois avec difficulté. Mais là, maintenant, tout de suite, qu’était-elle réellement ?

    « - Novice. Mais cela, je crois que l’avez déjà remarqué. »

    C’était en soit assez bien résumé. Si elle n’était pas novice au plaisir de l’amour, elle l’était en ce qui concerne la proximité avec des inconnus. Et c’était cela qu’elle venait apprendre. Elle qui rejetait quiconque l’approchait, elle que l’on disait de pierre, incapable de ressentir quelconque sentiment. Devait arriver tout simplement à lâcher prise. Cette nausée, ces frissons, cette panique dans son regard au moindre frôlement, devaient disparaitre. Car était là sa faille la plus visible au quotidien, celle que l’on décelait en premier. Et si Geneviève devait continuer à protéger Mary-Lisa, l’une, comme l’autre devait se débarrasser de cette crainte.

    « - Et vous ? Je ne vous ai jamais vue avant. »

    Il manquerait plus qu’il soit tout aussi novice. Cela rendrait les choses bien compliquées… ou plus facile peut-être ? Dans leur manque d’expérience arriveraient-ils à s’élever mutuellement ?

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--Dantes
[Comptoir en compagnie de Mary]

Moment de doute, de flottement. Devant son minois, la blonde se fige, reste dubitative et pensive. Elle le dévisage, semble chercher au delà de ses traits un écho dont il ignore tout. Pourtant, ce n'est pas la première fois que l'on marque une telle pause, peut être aurait-il acquiescé à cette comparaison, s'il en avait eu vent. Après tout, pour avoir déjà croisé le galant, il est vrai qu'en dehors de sa propre taille, plus marquée et de sa coiffure, ils semblaient partager quelques particularités. Ce dernier avait par ailleurs déjà suscité son intérêt après tout, il n'est rien de plus égocentrique que s'enticher de son propre reflet.

Après quelques battements de cils, la cliente retrouve sa contenance. Le regard change, se fait plus froid, plus distant et la réplique, lancée finit par lui arracher un sourire moqueur qu'il contient. Même si les mots tranchent, elle met en pratique et se fait presque convaincante dans ce rôle-ci. Peut être avait-elle plus l'habitude de revêtir cet apparat et ce masque.

Détournant le regard pour lui offrir une once de répit, le galant boit quelques gorgées pour rafraîchir son palais, là où d'un trait et avec hâte, la cliente n'en fait qu'une bouchée. Pour sûr, il avait fait mouche et ce besoin d'alcool, de courage n'en était que la preuve la plus flagrante.

Novice. Effectivement, il l'avait remarqué mais appuyer le doigt sur ce caractère Ingénue ne servait à rien, sinon la braquer d'avantage et perdre une cliente potentielle. Après tout, le jeu n'en sera que plus intéressant, plus difficile.

Prenant une légère inspiration, une seconde gorgée, il pénètre d'avantage dans son espace vital et s'empare du verre vide, frôlant volontairement la maigre dextre. Si les iris sont de glace, son derme lui est plus chaleureux et doux. Le verre est présenté au barman et une seconde tournée est effectuée. Cette fois-ci, il ne la frôle pas, se contient et dépose le verre devant elle.

Il est désormais temps pour lui de se qualifier, de se résumer ou de mentir pour mieux s'en délecter. Prenant le temps de la réflexion, il finit à son tour son verre et pose son regard sur elle. Le sourire s'étire, mutin. Il lui laisse deviner ce qu'elle semble avoir déjà cerné. Il est prédateur, fouille merde, amateur de chair sous quelques formes qu'elle soit, dominant et rarement dominé, froid, distant et pourtant si addictif lorsqu'il s'en donne la peine. Lequel de ces mots seraient à même de la rassurer, de lui permettre de s'approcher d'avantage de la Glacial sans risquer de lui briser un os.

Intrigué. A cet adjectif, l'échine se redresse, d'avantage pour mieux la surplomber et deviner, imaginer, ce qui pourrait se nicher sous cet amas d'étoffes si lourd, qu'il cache l'essence même de cette carapace en tout point chétive.

Je suis nouveau ici, il est vrai. Mais pas dans le métier. Je m'appelle Dantès. Et vous ? Quel prénom ou surnom dois-je murmurer à votre oreille ou dans le creux de votre cou, lorsque je solliciterai et envierai votre chaleur ?... Subtil, il lance la première approche, laisse à travers sa réplique aux esquisses de stupre et de confidences, l'occasion à l'esprit Ingénue d'imaginer ce qui pourrait être...
Mary_lisa.
    Conciliant, il lui permit quelques secondes de répits. Silencieusement elle le remercia pour ce tact dont il faisait preuve et qui lui permit de reprendre contenance. S’il y avait bien une chose qu’elle avait en horreur c’était de perdre face, se sentir complétement mise à nue et voir toutes émotions reflétées sur son visage. Elle se sentait faible, et faible face aux hommes, soumise à leurs esprits dérangés, elle ne l’avait que trop été. Alors, elle ne le permettait plus.
    Cependant, son tact ne dura que quelques minutes, déjà, plus intrusif encore il s’approchait au plus près d’elle. Elle pouvait sentir son parfum, percevoir son souffle, et comme si cela ne suffisait pas il ose effleurer sa main de la sienne. Comme à chaque fois qu’à lieu cette intrusion non désirée qu’elle n’a pas autorisée, une brulure vive se fait sentir sur sa chair. Les frissons de dégout lui parcourent le corps et déjà elle sent la bile lui monter au bord des lèvres. Aussi sec, la main est retirée pour se mettre hors de portée, hors d’atteinte, l’animal blessée est de retour et le regard se fait à nouveau assassin malgré elle. Pourquoi ce besoin de contact chez le commun des mortels ? Mais après tout… n’était-elle pas ici pour cela justement ? Au fond d’elle, une bataille commence. Geneviève qui généralement est la plus prude, plus sage, pousse Mary-Lisa à accepter cette intrusion. Mary-Lisa, elle, la gosse brisée est face à sa plus grande peur. Il serait tellement plus facile d’agir comme à l’accoutumé, le repousser, le détruire verbalement comme elle en a tant l’habitude pour que plus jamais il n’ose effectuer le moindre geste sur elle. Mais elle ne doit pas se laisser à la faciliter.
    Une inspiration, la main brulée qui se raccroche au verre nouvellement remplit comme à une bouée de sauvetage, et les azurs glissent à nouveau sur l’intrusif. S’il se disait intrigué, il pouvait facilement refléter le même intérêt. Nouveau disait-il… plus elle le regardait plus elle était persuadée qu’il ferait succès auprès de la gentes féminine et pas que. Les clients aimaient ce genre de profil, soigné, énigmatique et fort agréable physiquement.

    Elle était dans cette réflexion quand il lui apprit son nom. Un soupir. Dantès. Pourquoi le premier qui été venu l’accoster devait avoir tout pour qu’elle le déteste. Premièrement cette ressemblance trop frappante avec son frère, et à présent ce prénom… Prénom de celui qui avait souhaité la vendre comme pute quelques années en arrière et dont elle souhaitait la mort. Non sérieusement, tout ceci était une vaste blague orchestrée ?
    A ses mots chuchotés, d’un peu trop près, elle ne put retenir un sourire en coin moqueur. Si elle avait le paiement facile une fois satisfaction faite, fallait-il encore réussir à la satisfaire. Et ceci n’était pas gagné.

    « - Encore faut-il que je vous laisse l’occasion de le murmurer, et pour l’heure, ce n’est pas gagné. »

    Le regard est sciemment détaché de lui pour porter son intérêt sur son vin. Silencieusement, quelque gorgée sont dégustée avec bien moins de précipitation. Non, l’Inaccessible ne serait pas une cliente facile. Il aller devoir user de patience et surtout d’originalité pour réussir à lui faire tomber les armes. Mais s’il y arrivait, sans doute se laisserait-elle complètement abandonné. Mais elle aimait jouer, et étrangement elle espérait qu’il soit tout aussi joueur. Toujours ce foutu paradoxe chez elle, l’envie de le voir abandonner la partie, de le repousser, et pourtant cette envie bien réelle de voir ce qu’il pouvait lui apporter. Mais elle le savait, une fois qu’elle acceptait le jeu, elle n’abandonnerait plus jusqu’à ce que la partie soit terminée.

    « - Fumez-vous Dan ? Je vais en avoir besoin. On m’a parlé d’une salle, l’Enfumée. M’y mèneriez-vous ? »


    Oui, Dan c’était bien. Cela lui permettait de continuer l’échanger sans penser à celui qu’elle qualifiait de « l’autre connard ». Alors, que cela lui plaise ou non, cela serait Dan.
    Sans attendre la réponse, le verre est glissé dans une main et l’autre vient se poser sur l’avant-bras du galant pour se laisser guider. Un contact qu’elle-même à contrôlé, que son esprit à autorisé et son corps accepte donc. Voici le reflet toute sa complexité, repousser pour ensuite mieux approcher.

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Alban_de_artes
Contraste détonant.

Devant lui, l'Ingénue malgré toutes ses bonnes tentatives, laisse transparaître ce malaise, ce dilemme qui semble troubler son esprit. Vingts années qu'il joue, scrute, jauge, défi et apprend de ces gestes, tic et autres actes involontaires que le corps abandonne malgré lui et que l'esprit, occupé, inconscient ne peut saisir et interdire. Sans un mot, il voit cette main s'échapper sous le contact, comme s'il ne s'agissait que d'un réflexe, qu'un instinct de surpris. Le geste est si rapide, si imprévisible, qu'il ne s'agit pas d'un retrait imbibé de dédain, d'une main qui lasse, pédante et hautaine s'éloigne de la chair mâle pour lui signifier tout le mal qu'elle en pense. Au même titre, le regard assassin qu'elle lui lance, ne laisse aucun doute sur ce conflit intérieur. S'il n'avait été témoin, objet, que ces gestes ci, nul doute que le galant aurait prit congé. Combatif mais pas amateur de peines perdues, Dantes savait se résigner et lâcher prise lorsqu'une main n'était pas avantageuse.

Pourtant, malgré les piques, les gestes et regards qui n'aspirent qu'à l'éloigner d'elle, l'Ingénue revient, questionne, affiche un sourire malicieux et ose un contact, à sa propre initiative. Il ne devait pas être simple de vivre ou plutôt de survivre entre ses tempes graciles, chahuté entre des envies de répulsions et d'attractions. Pourtant, Dantes ou plutôt Dan, ne s'offusque nullement de ce contraste. Il l'assimile d'avantage à ce désir fort, controversé, qu'il rencontre auprès de certains joueurs novices. Il s'agit de ceux qui veulent jouer, miser et qui par raison ou crainte, retienne cette main et cette mise. Un conflit s'installe alors entre leurs tempes, entre raison et envie, courage et instinct.

[Alcôve l'Enfumée avec Mary]

Sans un mot, le Basque acquiesce à la proposition et conduit donc l'Ingénue vers l'Enfumée. Il pousse les tentures, retire naturellement ses chausses pour se mettre à son aise et savoure le contact de la moquette sous ses pieds. Cette pièce était vouée à la détente, à l'ivresse des sens, tant par les parfums qu'elle contient et diffuse que par ces vapeurs toxiques qu'elle abandonne sournoisement. Une salle judicieuse pour contraindre l'Ingénue à lâcher prise, qu'elle le souhaite ou non, les étoffes, le confort mais également ces vapeurs devraient l'aider quelque peu.

Vous avez sans nul doute, choisi la salle la plus propice à la détente. Vous sentez-vous tendue ? Taquin, la réflexion est lancée alors qu'il la laisse prendre ses aises et qu'il s'installe dans cet amas de poufs avant de préparer une pipe à opium et servir deux verres de carmin. Les gestes sont précis, quasi mécanique et habituel. Le Dé avait pour habitude de brûler la vie par les deux bouts et qu'il s'agit de stupre, d'alcool, de jeu ou bien de drogues, aucun vice ne semblait lui être étranger. D'un geste, il l'invite à s'installer à ses côtés et alors qu'il s'impose une certaine retenue afin de ne point brûler une nouvelle fois l'Ingénue, Dantes décide s'offrir quelques bouffées d'opiacés. A son aise, il l'est. Intrigué ? Toujours autant. S'il ignorait l'origine de ces réflexes, de ces regards haineux, il allait devoir les contourner et flatter voir encourager d'avantage cet esprit qui n'aspire qu'à se libérer de ces chaînes. Après tout, loin d'être un devoir altruiste, sa propre bourse en dépendait.

Deux choix s'offrent alors à lui. Soit il aborde crûment le sujet, au risque de la braquer et de la perdre définitivement, soit il lui laissait d'avantage de leste, d'initiative au risque de bafouer sa propre nature et de passer pour un impuissant. Non. A choisir, aucun de ces choix ne semblait correct, finalement. Le temps ferait son office, tout aussi efficacement que l'opium.

Pipe est tendue et le sourire taquin qu'il lui offre se fait plus complice, joueur. Et si finalement, la parade se trouvait là, entre confidences et découvertes, entre cette possibilité d'apprivoiser l'autre tant par l'esprit que par les sens.

Je vous propose un jeu... "J'ai déjà ou je n'ai jamais". Les règles sont simples. On avoue une vérité, un fait, une anecdote et si l'un de nous "a déjà fait", il est autorisé à découvrir le corps de l'Autre. Néanmoins, cet Autre choisira si le gagnant peut retirer un vêtement ou apprivoiser une partie du corps qu'il désignera. Souhaitez-vous apporter quelques modifications que ce soit à ce jeu ? Clin d'oeil est lancé alors qu'il offre ainsi à l'Ingénue, l'opportunité de se livrer, de se découvrir..

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Mary_lisa.
    Sans un mot le galant la conduit dans la fameuse pièce. Première satisfaction. En découvrant l’atmosphère de la pièce, un premier sourire satisfait prend place sur les lippes de la Normande. Les lumières tamisées grâce aux bougies, loin de donner un air lugubre au lieu, rend au contraire la pièce chaleureuse, intime et confortable. Pour son plus grand plaisir, la pièce est inoccupée ce qui va l’aider à être bien plus alaise. Déjà qu’il n’était pas aisé pour elle de se laisser approcher par cet inconnu, être entouré d’autre âmes vivantes l’aurait définitivement refroidi. Une fois encore paradoxale, cette intimité la rassurait bien plus que l’angoissait.
    C’est avec surprise qu’elle observa l’homme se déchausser se retrouvant nu-pied sur le tapis. Dans un esprit de mimétisme et sans réellement savoir pourquoi, à son tour elle se déchaussa pour fouler le doux tissu à même la plante des pieds. Le dévoilement était minime, ses lourds jupons protégeant encore la vue de ses maigres chevilles. Une fois chose faites, à son tour elle prit place sur les nombreux coussins pour s’installer confortablement à ses côtés. La distance était soigneusement choisie, pas trop près pour éviter que son corps frôle le siens sans qu’elle y soit préparé, mais pas trop éloigné pour éviter une distance religieuse. Quand bien même elle soit incommodée par la présence inconnu, elle était loin d’être une nonne non plus. Elle aimait la chair, c’était indéniable. Il fallait juste savoir l’apprivoiser.

    - Je le suis. Mais je ne doute pas que vous allez user de tout votre talant pour m’en défaire.

    Nul besoin de mentir et prétexter un bien être qui était en aucun cas visible. Cette phobie du touché était bien trop grande pour être cachée, et il avait sut voir clair dans son jeu très rapidement. Pour l’heure, ce n’était plus tant de savoir comment il avait su si bien la percer qui l’intriguait, mais au contraire de savoir comment il s’en sortirait pour contourner cette difficulté à présent celle-ci connu.
    Bien enfoncée dans ses coussins, les jambes repliées sous elle et verre offert à la main, ainsi bien détendue, la glaciale pu à son aise bien mieux observer son partenaire. On put même deviner un léger sourire en coin taquin au bord des lèvres. Il l’intriguait. Joueur, mystérieux, ingénieux, il avait une partie des cartes qui lui permettrait sans doute d’atteindre l’Inaccessible. Encore fallait-il qu’il trouve le moyen de faire fondre la Glaciale et l’aider à s’ouvrir. Elle savait que la partie qu’elle offrait était difficile et elle se délectait d’avance de découvrir comment il allait s’en sortir. Comment allait-il le jouer ? Franc et brut : Elle se braquerait. Doux, attentionné et mièvre pour essayer de l’adoucir : Elle détesterait et il n’obtiendrait rien. Alors, comment arriverait-il à contourner ?

    Un brin sadique, elle aurait aimé le voir en difficulté. Néanmoins, c’est dans un haussement de sourcil de surprise qu’elle accueillit sa proposition. Il était doué. Et cela l’agaçait autant qu’elle appréciait. Les règles du jeu résonnèrent longuement dans son esprit dérangé. Et pour faire durer plus encore l’attente mais également pour se donner du temps, la pipe d’opium fut prise entre les doigts du Dé pour se glisser entre ses propres lèvres. Les yeux clos, une bonne inspiration fut prise s’emplissant la gorge puis les poumons de cette fumée merveilleuse. A peine celle-ci recrachée qu’un soupir de satisfaction se fit attendre. Voilà qui était bien mieux. Elle serait à présent apte à jouer. Quelques bouffées plus tard, les iris s’accrochèrent à nouveau à leurs homonymes.

    - Très bien ! Jouons dans ce cas. Je n’ai pas de règle à ajouter mais plutôt une recommandation. Pour les premières manches, je vous demanderais d’attendre mon accord pour découvrir une partie ou enlever un vêtement, que j’aurais choisis, comme vous l’avez suggéré. Mais lorsque vous me sentirez perdre, dès lors que je perdrais une manche, faite-le. Sans mon consentement.

    Car le tout était là. Elle devait apprendre à ce qu’on son corps accepte un touché qu’elle n’aurait pas contrôlé ni commandité. Mais il lui faudrait quelque manche d’adaptation avant. Alors vas-y Dan. Apprends-moi.

    - Bien, commençons donc. Je n’ai jamais …

    En pleine réflexion, la pipe fut de nouveau portée à ses lèvres. Par quoi commencer ? Bien sur elle essayait de ne pas trouver quelque chose de trop facile qui la ferait perdre immédiatement. Il fallait bien avouer qui lui était plus agréable de le découvrir lui, qu’elle-même. Plus facile aussi. Ainsi avouer un truc bateau du style : Je n’ai jamais couché avec une femme, lui assurerait automatiquement de perdre la manche. Alors la réflexion devait être plus poussée.

    - Je n’ai jamais…. Commit de meurtre.

    Oh, on avait tué pour elle (merci Monty), on avait tué devant elle, elle avait contribué à d’autre, mais jamais quelqu’un était mort par sa propre main. Alors l’élégant Dan était-il du même gabarit que celui que l’on disait être son reflet, ou bien plus sage ?

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Alban_de_artes
A ses côtés, le courtisan se sent en bonne compagnie. Il doit avouer que les clientes de l'Aphrodite avait cette réserve, ce côté distingué et cette élégance, propre à leur rang et dont celles des bas fonds étaient dépourvues. En contre partie, il enviait parfois, le côté direct et franc de ces autres qui loin de se complaire dans quelques détours, venaient quémander ce qu'elles cherchaient, sans détour. Cette Ingénue semblait être un mélange de ces deux mondes, tantôt froide et hésitante, tantôt à son aise avec une pipe à opium en bouche et foulant pied nus, le sol d'un bordel où foutre et mouille avaient dû maintes fois être abandonnés. A cette idée, il esquisse un sourire moqueur, sans pudeur alors qu'il apprécie l'idée, la possibilité d'apporter à ces lieux, un peu de Lui, un peu d'Elle...

Mais avant cela, il fallait jouer et là, Dantes était tout à son aise. Quelques gorgées de carmin sont avalées alors qu'il acquiesce aux règles de l'Ingénue, qui au regard de cet interdit, de cette limite qu'elle abaisse, avoue une facette, une pièce d'Elle, qui l'intrigue d'avantage. Ainsi donc, il était autorisé à prendre, consentement ou non. Intéressant.

Mais à ce jeu de dupe, de confidences, lequel des deux avait plus à y perdre finalement ? Après tout, ici lieu tout le monde ignorait ce dont il était capable. Secret et distant, froid et désintéressé, le Dé n'avouait rien de ce qu'il était, de ce qu'il fut et de ce qu'il compte être au delà de ces murs. Il a d'avantage à perdre car une fois la porte fermée, l'Ingénue laissait derrière elle ces confidences, ces aveux, là où ces confrères de travail, peut être, indiscrets pouvaient lui encore lui en tenir rigueur. Pourtant, entier et bon joueur, Dantes ne se voit pas mentir ou la duper.

Mais cela, était sans compter sur les premiers mots qu'elle venait d'abandonner. Directe. Ingénue, réservée, incertaine mais...Assurément directe. S'il n'avait pas son expérience de jeu, nul doute que ces traits l'auraient trahit et qu'il afficherait une mine déconfite. Sans déconner, de toutes les possibilités, elle avait d'ores et déjà, réussi à piquer au vif le Basque. Finalement, mentir devenait une possibilité moins improbable à ses yeux.

Le sourire s'étire à sa remarque alors que le visage ne laisse rien transmettre, enfin, en parti. Car s'il était un bon joueur, un homme capable de décerner les expressions, à contenir les siennes, le meurtre, éveillait chez le galant, un passé, un secret qu'il ne partageait pourtant qu'avec ses sœurs. Oui, il avait déjà tué. Mais le plus important était de savoir qui fût le premier et comment s'était-il éteint.

Ainsi, il appose ses azurs sur elle et se rapproche d'avantage. Il avait gagné.

Bien quelle partie puis-je découvrir ? A moins que, ayant perdue, je ne doive agir sans votre consentement. Le doute m'habite. La réplique se fait moqueuse, espiègle alors qu'il repose son verre de carmin et joue de ses doigts sur le rebord d'une desserte. Seul signe extérieur du trouble que cette simple interrogation venait de semer. Espérons que le Directeur de l'Aphrodite n'était pas derrière ses murs à écouter les aveux d'un meurtrier.

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Mary_lisa.
    Si ont pu lire sur son visage une pointe de surprise mélangé à de l’agacement, ce n’était pas d’apprendre que son interlocuteur pu être ou est un meurtrier, mais uniquement le fait d’avoir déjà perdu dès la première manche. Après tout ce qu’elle avait vu, vécut et subit, ce n’était certainement d’être entrain de batifoler avec un galant meurtrier qui allait l’effrayer. Autour d’elle c’était presque… commun. Perdre par contre, cela avait don de l’agacer. Et l’effrayamment commençait justement là : il allait devoir la découvrir. Quand bien même elle tentait de dissimuler son corps bien trop maigre par tous les moyens pour cacher sa maladie, ce n’était pas tant d’être mise à nue sous ses yeux qui l’apeurait mais bien que son épiderme frôle le sien. Si des initiés à son mal-être aurait pu rapidement constater sa peur se refléter dans ses azurs, elle tenta de garder son sang-froid, pour cela, la pipe devenait à nouveau sa meilleure amie.

    La drogue fut de nouveau inhalée pour se donner du courage et surtout détendre ses muscles. Elle savait que le moment allait être compliqué et qu’elle allait devoir prendre sur elle. Toutefois il serait toujours plus facile que les prochaines manches, car bientôt, elle ne pourrait plus donner son accord d’après les règles qu’elle avait elle-même fixée.
    Alors qu’elle profitait de ses derniers moments de calme avant la tempête qui allait naitre en elle, elle en profita pour glisser les azurs sur le galant. Pourquoi ? Qui ? Quand ? Comment ? Il venait de lui dévoiler un de ses secret et il l’intriguait bien plus encore à présent. S’il masquait parfaitement un quelconque trouble face à cette révélation, elle devinait que ce n’était pas sujet qu’il aborderait facilement. Détestant elle-même se dévoiler, elle ne joua pas aux investigatrices respectant son silence. Après tout, le jeu pouvait perdurer et ils n’étaient qu’au premier secret dévoilé.

    Le moment fatidique arrivait et déjà le Dé venait prendre son dû en s’approchant plus près encore d’elle. Une fois encore sa respiration est retenu, mais aucun mouvement de recul n’est effectué. Elle le laisse pénétrer dans sa bulle, acceptant les règles du jeu.

    - Non. Il vous faut encore mon consentement. Je vous devine impatient, je le comprends. Néanmoins sachez être patient et le résultat ne sera que meilleur.

    Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres sans essayer de le cacher. Oui, à ce moment là elle fait encore la maligne, mais dans quelques minutes elle rigolera bien moins.
    D’un coup d’œil elle analyse sa tenue pour trouver quel élément il pourrait retirer sans trop encore en dévoiler. Si tout est d’ores et déjà exhibé, l’excitation du jeu s’envolerait rapidement.
    Les chausses était déjà retirée… voilà qui aurait pourtant été l’élément le plus facile… Elle ne portait ni coiffe, ni ceinture. Un soupir. Sa tenue était composée d’une chainse en soie blanche brodée, près de son corps, d’une cotte manche longue d’azur et une surcote sans manche de la même teinte brodée d’or. Oui malgré la chaleur écrasante, elle s’entêtait à vêtir son corps de nombreuses couches pour le rendre moins visible.
    Ainsi, la première étape sera d’enlever cette lourde surcote à la longue traine et au tissus quelque peu bouffant. Ainsi son corps serait tout de même vêtu de deux couches, mais celles-ci bien plus près du corps.
    Un soupir à cette constatation avant de se redresser. Quand il faut y aller…. Les jambes qu’elle avait repliées nonchalamment sous elle furent dépliée, et son dos redressé. Verre à la main, elle finit par se lever pour se dresser face au galant totalement raidie.

    - Vous allez pouvoir retirer la première couche.

    Le souffle coupé par la peur, elle était incapable d’en dire plus. Un instant, les azurs s’accrochèrent aux iris homonymes dans un message silencieux, et dans une énième preuve de confiance elle se tourna pour lui présenter son dos et son lacet qui retenait la surcote. Elle était dos à lui, la pire position pour elle car elle ne pourrait pas anticiper ses gestes. Néanmoins, décidée à prendre sur elle, elle ferma tout simplement les yeux en attendant que la sentence tombe. C’est dans un faible murmure que le consentement fut donné.

    - Vous pouvez y aller.

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Alban_de_artes
Première Manche. Dantes : 1 – Ingénue : 0

La main se contient, se réprime alors que ses doigts n'aspirent qu'à jouer sur le rebord de la desserte sous cette question, trop pertinente à son goût. Réalisait-elle qu'il s'agissait d'une question très personnelle, intime à dire vrai et que seule ses sœurs connaissaient ce penchant et ce dont il était capable. Transparent, il l'était pour Elles et pour le jeu, visiblement. Pourquoi d'ailleurs être franc alors qu'il lui suffirait de mentir, de la duper, la rassurer pour simplement accepter ses gains et retrousser ses jupons. Satisfaite, elle aurait fini par l'être, qu'importe qu'elle emporte entre ses tempes, des brides mensongères sur ce qu'il était censé être et avoir fait. Pourtant, il refuse cette facilité et alors que l'Ingénue édicte la suite, relève son échine, il entend que cet effort était loin d'être unilatéral.

Posé sur cet amas d'étoffes, de coussins, il l'observe avec précaution. Analyse chaque geste, chaque expression et pourtant, il suffit d'un regard apeuré pour lui faire entendre que cette manche, lui coûtait d'avantage. Intrigué. Oui, c'était le mot et plus le temps passait, plus les effluves se dissipaient, plus il entendait le trouble de l'Ingénue. Intrusif, perspicace, réfléchit, Dantes avait bien des qualités, à la hauteur de ses défauts. Simple équilibre, sans prétention.

Le verre est reposé et il se redresse à son tour alors qu'elle abandonne ce murmure, aussi discret qu'hésitant. Retirer la première couche ? Ainsi donc, il y en avait plusieurs. Combien de manche allait-il devoir gagner pour espérer la contempler, Elle, entière, frêle.

Pourquoi cette peur ? C'est la seule question qui s'imprime à ses tempes alors qu'il rejoint son corps et se glisse contre son échine. Etait-ce la raison de cette main échaudée ? De ce courage à moitié assumé ? Pourquoi cette peur, à cette simple étape ? Le trouble est-il si grand ? Intrigué. Il l'est d'avantage mais comme piqué par cette confiance qui fut offerte, Dantes s'adapte.

Pour l'heure, il ne cherche pas à la toucher à son détriment. Son geste, ses gestes, il souhaite avant tout les accompagner, du moins pour l'instant. La surplombant quelque peu de sa par sa stature, le Dé approche son visage de sa chevelure. Il y abandonne son souffle, hume son odeur et finalement laisse échouer quelques murmures alors que les mains se posent finalement sur les liens de la surcote. J'apprécie la preuve de confiance..D'autres auraient défait les liens elles-même pour me contraindre à rester à portée de vue..Pas vous.. Doucement, les liens sont défaits et en dehors de ces simples gestes, il laisse d'avantage sa verbe se faire indiscrète et intimes. Donnant-Donnant. Si elle avait su semer le trouble, il était tout à faire galant d'y répondre à son tour. Levez-vos bras... Le murmure se fait complice, directif mais néanmoins doux, alors qu'il retire le vêtement superflu par le haut, pour l'abandonner à côté d'eux. Une couche en moins.

Niché dans son dos, il esquisse un léger sourire alors que joueur perfide, il sait l'occasion trop bonne, trop grande pour ne point être saisie. C'était à son tour de poser une question, à son tour de gagner et peut être de profiter de cet élan pour la contraindre à s'abandonner, à repousser cette crainte qu'elle lui a avoué en silence. Ainsi le visage se fait plus proche, volontairement alors qu'il laisse couler le murmure dans le creux de son cou. Souffle chaud, murmure vil.

J'ai toujours assouvi mes envies, quel-quelles soient.

Et vous, douce Ingénue, avez-vous toujours tout assouvi ou au contraire, trop souvent réprimé...Avouez-moi cela, que je sache le "pourquoi"...

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Mary_lisa.
    L’instant redouté arrive. Elle sent la présence masculine venir hanter son dos. Il est grand et robuste, elle est petite et frêle. Il ne pourrait faire qu’une bouchée d’elle, la brusquer, la tourmenter. Pourtant, elle est là, dos à lui dans un début d’abandon, totalement à sa merci. Si la peur de ce contact lui retourne l’estomac, elle n’en montre aucun signe. Fière et inflexible, elle ne courbera pas l’échine. Le dos est droit, le port altier, et les azurs regarde fièrement devant eux. Si elle ne peut appréhender ses gestes par les visions, tous ses autres sens son en éveil. Elle peut le sentir se pencher sur elle pour venir humer sa chevelure, son souffle venir se percuter en légère caresse contre sa nuque. Jusque-là, aucun geste de rejet. La proximité est moins compliquée que le touché. Elle en profite même pour humer son propre parfum en appréciant les fragrances musquées. Sa voix est grave et suave contre son oreille, et plus rassurant que repoussant, elle arrive même à se laisser guider. Il semble avoir comprit son fonctionnement et ne se montre pas plus tactile que nécessaire. Et pour cela, elle lui en est reconnaissante. Il à comprit, accepte et s’adapte. Voilà des qualités qui lui était indispensable si elle voulait atteindre l’objectif qu’elle s’était fixé.

    Si elle avait craint de sentir ses mains sur elle et de ressentir cette brulure lacérante, finalement, il n’en est rien. Ses couches lui permettent de protéger son épiderme, et lorsqu’elle lève les bras pour qu’il l’aide à s’extirper de ce lourd tissu pas une seule fois sa peau n’est en contact avec la sienne. Elle ne put retenir un soupir de soulagement et le poids semble tomber de ses épaules. Finalement, cette première étape n’était pas la plus compliqué. Mais au fil des manches tout allait se corser.
    Pour l’heure, elle a compris qu’il ne te tenterait pas de la brusquer, alors une sorte de légère confiance s’installe. Elle se surprend même à rester dos à lui, ce que pourtant elle se refuse généralement. Elle tente de s’habituer à sa présence, de deviner chaque parcelle de sa stature, pour que son corps et son esprit le connaissent et finissent par l’accepter entièrement. Alors, elle continu à pousser ses limites, à l’accepter au plus près d’elle.

    A ses paroles susurrées au creux de son oreille un sourire en coin se dessine. Son souffle chaud vient doucement faire fondre la glaciale qu’elle est. Il assouvit donc toutes ses envies ? Cela, elle l’aurait presque deviné. Malgré sa stature froide et distingué, il ne semble pas être un homme qui se bride. Mais elle qu’en est-il ? Le jeu la plonge dans la réflexion. Effectivement, Geneviève donnait l’impression d’être quelqu’un toujours sur la réserve, jamais un pas de travers. Mais Mary-Lisa elle, quand s’était-elle empêché d’assouvir n’importe qu’elle envie ? Le souvenir ne lui revenait pas. Elle était du genre à bruler la vie par les deux bouts, faire tout ce qui lui passait par la tête, qu’importe les conséquences, qu’importe que cela soit politiquement correct, qu’importe ce qui pourrait être dit. La preuve en était aujourd’hui. N’était-elle pas là entrain d’essayer d’abaisser l’ultime barrière ? Alors oui, elle assouvissait toujours ses envies même les plus inavouable. Elle avait gagné.

    Doucement, la Glaciale se retourne pour faire face au Galant. Un sourire triomphant sur le visage les azurs rencontrent les homonymes. Cette fois elle avait la main, alors la manche s’annonçait bien plus agréable. C’est elle qui allait contrôler ses gestes, alors aucune crainte ne se faisait sentir. Elle a le contrôle et s’en délecte.
    Bien plus audacieuse dans cette posture, la solaire est de retour dans son élément, alors doucement ses pas l’approchent du Dé pour venir frôler son torse. La Dextre aventurière se perd même un instant sur le col de la noire chemise pour remettre en place un pli imaginaire.

    - Alors ? Que puis-je découvrir en premier, Dan ?

    A son tour son souffle se fait chaud le long de son cou et les yeux ont enfin prit cette lueur d'amusement. Jusqu'où ils allaient devoir aller ? Combien de secret allait-elle devoir dévoiler ? Elle ignorait tout, mais elle fonçait, tête baissée.


      Cette position est tellement plus agréable… On peut commencer à jouer Dan.


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Alban_de_artes
Celle-là, il ne l'avait pas vu venir. S'il avait parié, il aurait perdu. D'ailleurs, c'est le cas. Pourtant, au vu de ce qu'il avait pu voir, de cette appréhension, de cette peur, de cette main qui tel un réflexe s'était échappée à son contact, le Dé était persuadé que l'Ingénue n'était pas du genre à tout concéder. Mal lui a pris, voilà qu'elle savoure sa victoire. De la voir ainsi, reprendre contenance et se faire plus mutine, il esquisse un sourire moqueur. Bon joueur, bon prince, le Basque observe cette main qui l'apprivoise, qui vient chercher le contact sans pourtant en être contrainte.

Intérieurement, l'intrigue se décuple, comme mis à mal par cette idée reçue qui se brise en lambeau. Elle est encore plus complexe que ce qu'il paraît et gagner ce jeu, allait être compliqué. Pourtant, il se complaît dans cette expérience, dans cet échange qui leur coûte et qui pourtant les attire.

Lentement, il réfléchit donc à la suite des événements et espiègle, il conserve ce sourire et lui avoue. Une idée se niche entre ses tempes et il allait prendre un malin plaisir à la prendre de court. Qu'elle laisse donc ce pli, cette chemise...Il préférait quelque chose d'autres et puis, il avait le temps...l'Ingénue semblait avoir tellement de couches qu'il allait lui falloir plusieurs manches avant de pouvoir effleurer son derme et découvrir ses courbes. Le Dé était mal parti avec ses braies et sa simple chemise..En 2 Manches, elle pouvait le mettre à nu, s'il lui en donnait l'occasion. Alors non, il veut profiter.

Sa main se porte au poignet qu'il entoure sans aucune difficulté et dont la maigreur lui laisse entendre, le caractère fragile de son enveloppe. La dextre féminine est alors éloignée de sa chemise avant d'être relâchée avec douceur. Si l'Ingénue cachait sa maigreur sous ses frusques, Dantes lui, y cachait son passé et s'il veillait à se nicher le plus souvent dans le dos ou sur ses amant(e)s ce n'était que pour mieux masquer ce qui gît sur son échine.

Ainsi, il regagne les étoffes et se met à son aise. Verre de carmin en main. Il tapote la place à ses côtés et avec un murmure rauque, lui avoue la sentence.

Je vous laisse apprivoiser mon cou. De vos lèvres, uniquement. Le cou, l'une des deux parties les plus sensibles de son derme. Celle qui étouffe les murmures, les soupirs, parfois les pleurs et frissonne lorsque les lippes et les crocs s'y apposent.

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Mary_lisa.
    Deuxième Manche. Dan : 1 – Ingénue : 1

    L’enfoiré ! Voilà exactement les mots qui cogne dans sa tête. Pourtant un sourire amusé étire tout de même les carmines. Il était un très bon joueur, à la hauteur. Elle qui pensait avoir la main se retrouvait complètement prise au dépourvu. D’ailleurs, son esprit était tellement concentré sur cette surprise, qu’il ne remarqua même pas les doigts inconnu venu se poser autour de son poignet. Bonne diversion. Merde. Il venait clairement de lui couper l’herbe sur le pied. Elle en resta un moment inerte, avant de laisser même échapper un léger rire. C’était rare. Bien joué le Dé.

    - J’aime bien jouer avec vous Dan. Vous êtes surprenant depuis le début de cet… échange.

    Un compliment sortit de ses lèvres, ça aussi c’était rare. Il pouvait s’en délecter, car il en aurait peu d’autre. Aussi agréable puisse-t-il lui être. Mais il avait la qualité de la prendre de court, de renverser ses certitudes. Cela lui plait. Elle l’observe quelques secondes s’installer à nouveau sur les étoffes. Les azurs se font perçant, essayant de deviner quel homme il est en réalité. Car on le sait, ici, ils jouent tous un rôle, une façade. Alors, qui était-il en dehors ? Quel était sa vie en dehors du bordel, quel était son passé, pourquoi se retrouvait-il à exercer ici ? Par choix comme pour Monty, ou par nécessité ? Un millier de question lui brulait les lèvres. Il avait ce quelque chose d’énigmatique qui avait le don d’attirer les autres. Il le savait et en jouait. Le jeu pouvait durer, elle voulait percer le mystère.

    Mais pour cela, il fallait continuer à jouer, alors elle devait découvrir. Si la position inverse l’aurait refroidi et angoissé, dans le cas présent toutefois, elle ne se faisait pas prier.
    Les pans de sa robe furent légèrement remontés pour favoriser ses mouvements, et c’est à genoux sur les étoffes qu’elle se présenta pour être face à lui, un sourire en coin au bord des lèvres. Il l’avait prise de court effectivement, mais s’il croyait l’embarrasser, c’était raté. Elle avait le plein contrôle et tout allait bien. Pour s’en assurer, dextre et senestre capturèrent chacune leur homonyme pour les garder plaquer contre les coussins. Ainsi, il ne serait pas tenté de la toucher alors qu’elle explorer son cou.
    Avec une lenteur calculée, le fin visage de la Normande se pencha sur le corps masculin. C’est les boucles blondes qui viennent dans un premier temps chatouiller de leur pointe le cou gracile. S’abaissant encore, son nez vient en exploration pour découvrir à nouveau ce parfum muscadée qui ne lui était pas désagréable. C’était un homme soigné, et cela, elle appréciait. Le souffle se fait chaud le long de l’artère pour venir se nicher au creux de l’oreille et y laisser éclore un léger murmure.

    - A ce rythme, j’aurais tôt fait d’entièrement vous découvrir.

    A peine lâché, les lippes s’éloignent de l’oreille pour venir se poser à la naissance de son cou. N’ayant, malheureusement, que deux mains, dextre est forcé de lâcher sa prisonnière pour venir écarter le col et laisser place aux carmines de faire leur découverte. L’envie d’y faire glisser la pointe de sa langue pour en découvrir les saveurs est sans doute présente, mais il à précisé uniquement les lèvres, bonne élève, elle écoute. Doucement, les lippes sont remontées le long du cou offert, en une légère caresse, sciemment, elle frôle la peau délicate de justesse, juste ce qu’il faut pour procurer se délicieux frissons. Ce n’est que lorsqu’elle sent la peau frémir sous la pulpe de ses lèvres qu’elle s’arrête. Ni trop, ni pas assez. Simplement de quoi donner l’envie de poursuivre. Si elle était venue avec lenteur s’approcher de lui, c’est tout inversement qu’elle s’en éloigna. Marquer la frustration, elle adorait ça. Nonchalamment, elle reprit place plusieurs centimètre loin de lui, un sourire amusé en coin. Comme si aucun contact n’avait eu lieu, le verre fut repris, une gorgée savourée, et déjà elle passait à la manche suivante.

    - J’ai … une double vie.

    Là. Comme ça. La encore, ni plus ni moins. Comme si elle venait d’annoncer la chose la plus naturelle au monde, elle se laissa enfoncer dans les coussins en reprenant la pipe au bord des lèvres. Peu de monde connaissait sa double existence de Geneviève et de Mary-Lisa. Généralement, ses proches connaissait l’une, ou l’autre, rarement les deux. Pourquoi elle lui avouait aussi facilement son secret ? Elle l’ignorait. Sans doute parce qu’elle pensait qu’une fois la porte du bordel refermé elle ne le verrait plus. Grosse erreur, ou pas, seul le temps le dira.

      Et toi Dan ? Es-tu le même à l’extérieur de ces murs ?


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Alban_de_artes
Troisième Manche. Dan : 1 – Ingénue : 2

Pacha, le Dé savoure sa position alors que l'Ingénue se rapproche, sourire aux lippes. Si elle venait d'être prise de court, cela ne semble nullement refroidir ses attentes et ses ardeurs. L'Azur s'avance, s'agenouille et lui fait face. Dans d'autres circonstances, il aurait apprécié se lever, provoquer la gêne, le mépris voir même le dégoût alors que le visage gracile se serait heurté à une servitude et une vulgarité digne des bas fonds. Pourtant, il ne souhaite nullement la confronter à tout cela. Non, il apprécie l'échange, ce partage de confidence qui se mue en un habile jeu d'esprit et de chair. Ils se découvrent, manche après manche et plus les mots progressent, plus Elle l'intrigue d'avantage.

Le cou offert, les mains plaquées et interdites sur les coussins, il la laisse donc prendre les devant. Le souffle se fait lent, les iris se ferment pour savourer chaque sensation, chaque contact et alors qu'elle le découvre, l'hume, le happe de ses lippes, le Dé jubile et frémit. Cette chair-ci était si sensible, si réactive qu'elle était à même d'échauffer ses propres sens en quelques secondes. Avide, il se mordille la lippe, sans pudeur, alors qu'elle prend un malin plaisir à se faire plus courte, plus brève à son cou. Se faire désirer, quelle audace. Libre, la dextre reste pourtant sage et docile sur les étoffes. Chaque chose en son temps et si cette manche était sienne, cela pourrait ne pas être le cas de la prochaine. D'ailleurs, voilà qu'elle avoue sa réplique, cette certitude, cet aveu qui s'il n'est pas partagé la contraint à perdre la manche. Double vie ? Dur à dire et pourtant si évident à la fois. Ses sœurs connaissaient tout de lui, ses vices, ses envies, son péché pour les chairs quelles soient mâles ou graciles, son addiction, ses pulsions sanglantes..Quant à son entourage, ces gens de la Haute comme des Bas-fonds, il n'avait jamais jugé utile de les duper. Il assumait tout, l'avait toujours fait et cette transparence était d'ailleurs sa ligne de conduite. Entre ces murs ou en dehors, le Dé reste Lui, insaisissable et insatiable.

Bien joué.

Le visage se tourne vers l'Ingénue, la provoque d'un sourire alors qu'il se redresse. Devant elle, le buste se penche, la révérence se fait, par provocation et par moquerie alors qu'il l'invite à redresser son séant. N'est-il pas temps de se relever, de la laisser le découvrir une nouvelle fois et/ou de profiter de l'occasion pour qu'elle happe de nouveau sa peau et la dirige à son insu ? Assurément.

En dehors de mes cartes, mes stratèges et mes expressions, je n'ai jamais été doué pour cacher quoique ce soit d'autre. Alors..J'assume, tout. A cette réflexion, le regard se fait plus froid, plus malsain et la voie si neutre bien que rauque, se teinte d'une lueur espiègle, comme si évoquer ce simple constat, cette évidence était un moyen de gonfler son orgueil et sa nature. Là où d'autres se mentent à eux même ou aux autres, le Dé assumait tout. Horreur. Envie. Vice. Crainte. Dégoût. Haine. La double vie était à ses yeux plus destructrice que saine. L'ingénue pouvait-elle dire le contraire ?

Deuxième fois que je perds. A la prochaine, vous agirez donc, sans mon consentement. Les iris se portent sur l'Ingénue, détaille le vêtement ou la peau qu'elle pourrait l'inviter à découvrir s'il gagne la prochaine manche et c'est avec un aplomb et un plaisir non dissimulé qu'il lui avoue ce qu'elle peut, découvrir. Finalement, perdre devenait plus intéressant..Quoique.
Vous pouvez retirer ma chemise. Mais, uniquement en restant face à moi et vos mains ont interdiction de se perdre contre mon échine.

J'assume tout, même ces marques, ces cicatrices sur mon échine. Mais les effleurer demeure un acte interdit.

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Mary_lisa.
    Pourquoi était-elle là à lui avouer tout ses secrets sans broncher ? Elle si secrète, refusant de se dévoiler même au plus proches, se retrouvait plus intime que jamais dans ses confidences avec ce parfait inconnu. Pourtant elle le savait, il faisait sans doute partis de la racaille des basfonds sans scrupule aucun. Tout ses secrets avoués pouvaient être tourné contre elle. Elle refusait que les proches de Geneviève ai connaissance de Mary-Lisa et de tout ses travers. On pouvait donc facilement la faire chanter, lui soutirer énormément d’argent, ou tout simplement détruire le rôle tout fabriqué de Geneviève et tout ce que cela impliquait. Après tout, Geneviève était pars trois fois vassale de France et d’Empire, sa propre fortune était conséquente et ses suzerains bien plus encore. N’importe qui ayant une dette à rembourser, un quelconque besoin d’argent, ou tout simplement le souhait de survivre, userait de la moindre information pour l’atteindre. Elle le savait pertinemment et c’est principalement pour cette raison que la distinction entre ses deux mondes était soigneusement protégé. Pourtant, aujourd’hui elle abaissait toute ses protections, laissez entrevoir tout ses vices, sans même se soucier une seule fois des conséquences. Idiote. Néanmoins, le Dé ignorait toujours tout de son nom. Cela suffirait-il ? Sans doute pas.

    En attendant, elle plongeait plus encore. Si elle se dévoilait, elle commençait à en apprendre davantage sur le Dé. Et dans tout ce jeu, c’est bien ce qui l’intéressait finalement le plus. C’était aussi une bonne distraction pour éviter de se concentrer sur elle même et de vouloir rapidement écourter le jeu.
    Parfaitement installée sur les coussins, sereine en comprenant que la manche était remportée, elle prit l’initiative de remplir leurs verres respectifs. Alors que quelques gorgées étaient savourées elle analysa les mots du galant concernant sa réponse.

    Ainsi donc, il était parfaitement alaise avec tout ce qu’il faisait. Hors de ses murs il ne jouait pas un rôle, ou inversement, ici il était réellement lui. Intéressant. Un instant elle repensa à son frère. En était-il de même ? Etait-il exactement le même en ses murs ? Enguerrand, Montparnasse… Montparnasse était-il un rôle pour protéger Enguerrand comme Geneviève et Mary-Lisa ? Ou Enguerrand est-il réellement mort près de quinze ans en arrière par sa faute à elle ? Un soupir. Il ne servait à rien de se torturer l’esprit avec cet être bien trop aimé. La preuve en était, aujourd’hui encore il ne répondait plus à ses lettres, préférant pour la troisième fois s’effacer de sa vie plutôt que de la récupérer. N’était-ce d’ailleurs pas pour cela qu’elle avait préférée le repousser ? Il pouvait l’abandonner à tout moment. Et si c’était un sentiment qu’elle avait trop connu, pour une tierce personne elle n’en avait que faire, elle ne s’attachait pas à grand monde, on la disait bien de pierre. Mais lui… lui tout était différent. Pour se protéger donc, elle tentait de se persuader de le considérer comme une personne lambda, comme de ceux qu’elle disait ses amis mais qui au fond… ne représentait pour elle qu’un intérêt partiel. Quant à l’efficacité de cette persuasion, elle était bien maigre. Alors pour oublier, pour avancer, pour espérer enfin ressentir une émotion autre, elle se retrouvait là. Face au Dé si perçant, prête à se jeter dans la gueule du Loup.

    « - Les cartes dites-vous ? Vous jouez donc. Nous aurons peut-être l’occasion de faire une partie ensemble. »

    Depuis le temps qu’elle dilapidait son argent au pacte d’Orphée elle avait bien appris quelques petites choses et ne se trouvait finalement pas si mauvaise. Alors avoir un adversaire de taille était un agréable challenge. Et le challenge ne cessait de la faire vibrer. C’était bien une des rares émotions qui brisait la pierre.

    A son tour elle s’était finalement relevée pour lui faire face, prête à aller récupérer son dû. A ses consignes, les sourcils s’haussèrent en marquant la surprise. Pourquoi cette interdiction de se perdre dans son dos ? Une fois encore, il trouvait le moyen de réveiller en elle un profond intérêt. Que lui était-il arrivé pour redouter ce contact physique. Une envie de dire : Bienvenue au club. Et c’est cette même pensée qui lui ferait perdre toute volonté de s’aventurer hors des limites posées. Il avait respectée les siennes, alors elle ferait de même. Ce qui ne l’empêcherait pas, plus tard d’essayer de comprendre. Si elle même se savait être un réel casse tête chinois pour le commun des mortels, l’homme qui lui faisait face était de la même trempe. C’était enfin intéressant.

    Un hochement de tête et un regard assuré ancrée dans leur homonyme suffit pour confirmer à son auteur que sa règle serait respectée. De nouveau, elle allait pouvoir avoir le contrôle. De nouveau, la glaciale s’échappait pour laisser place à la solaire. Les quelques pas qui l’éloignait encore de lui furent brisés pour venir éclater une fois encore sa bulle de solitude. Aucune crainte, aucun frisson de dégout, les azurs fixés au siens, les mains ne tardèrent pas à se poser contre le torse masculin. Avec minutie, le lien qui sert à fermer la chemise est défait. Sans plus de cérémonie, les fines mains sont glissées sur le bas du tissu pour le faire glisser par le haut et lui ôter entièrement. Sciemment, un pas en arrière est fait en prenant un regard volontairement critique pour examiner l’homme dévoilé. Un sourire en coin moqueur au bord des lèvres. Il est tellement plus agréable de pouvoir pour une fois inversé les tendances et pouvoir ainsi reluquer l’homme. Mais très vite, la distance est de nouveau rompue et les doigts graciles viennent à la rencontre de cette peau. La pulpe de ses doigts le découvre doucement pour mieux l’appréhender par la suite. Plus il sera connu pour elle, plus il sera facile de se laisser à son tour découvrir. Du moins l’espère t’elle. Les doigts, tantôt délicat et léger, tantôt bien plus présent sur sa peau, se perdent sur le torse, remontent sur les épaules, les clavicules, puis descendent à nouveau sur les flancs. Mais jamais ceux-ci ne partent à l’exploration de ce dos encore interdit.

    Après quelques minutes à profiter de sa manche remportée, il était temps de passer à la suivante. Toujours la main glissée sur lui, les azurs se relevèrent sur le visage la surplombant.

    « - Je ne mentais pas en disant que j’aurais tôt fait de vous découvrir. Vous êtes un piètre joueur Dan. »
    Le sourire en coin moqueur dont il savait lui même fort bien abusé, prit place sur ses lippes.
    « - A votre tour. Essayez donc de vous rattraper un peu. »

    De nouveau, elle se détourna de lui et cette fois pour reprendre la pipe entre ses lèvres. C’était à son tour d’énoncer alors elle le savait, elle ne remporterait pas la prochaine aussi facilement.

      Montre donc de quoi tu es capable le Dé.

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