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[RP] Livraison express pour l'Aphrodite

Ludwig..
Lorsqu'il entendit les paroles angéliques chuchotées avec une fierté irritante, Ludwig s'en voulut. De s'être endormi dans son lit, d'avoir été trop défoncé pour garder la vigilance la plus élémentaire et trop faible pour la déshabiller. Tout ça, la petite voleuse le savait, et elle avait raison : elle n'avait fait que profiter d'une erreur commise par celui qui aimait à se croire invincible, et qui se trompait. Entre les tempes brunes, la colère montait, de ces colère intérieures et implacables qui étaient les seules à se manifester chez lui. Il ne criait jamais, frappait rarement, mais bouillonnait souvent. À nouveau, son regard se posa sur le bracelet. Il voulait qu'elle le lui rende, maintenant. Et à la main qui montait sur sa cuisse, et à l'oreille mordillée, il eut envie de lui faire mal. Ou de lui faire l'amour. Et, puisque ces deux idées n'avaient rien d'incompatible, il la laissa se promener où bon lui semblait. En bas, on en réclamait davantage, mais le buste n'en laissait rien paraître et, volontairement méchant, il répondit à la brune.

    J'ai dit qu'il était joli, pas qu'il t'allait, fillette. Tu n'en tireras pas grand chose, de toute façon. Dis-moi ce que tu veux en échange.

Pas plus de quelques secondes n'avaient été accordées à l'objet avant que l'attention ne se reporte sur la blonde, toujours debout et tenant encore sa malle. La malle, le bracelet. Le duc qu'il n'était pas supportait mal la contrariété, et les deux jeunes femmes avaient visiblement décidé de le faire chier. De la main qui n'était pas posée dans le dos de l'épouse, il se massa un instant la nuque, comme pour faire disparaître la tension qui venait d'y naître. Il devait se concentrer sur ce pour quoi ils étaient là et ses yeux finirent pas engloutir le corps présenté devant lui tandis que les mots prononcés par son vis-à-vis, des mots qui ne pouvaient que lui plaire, réchauffèrent son sourire. L'examen ne se cachait pas, impudique à souhait, et le regard passant et repassant autant que le silence qu'on laissait s'étirer ne laissaient pas grand doute sur le fait qu'il était en train de l'imaginer nue. Ses cheveux paraissaient un peu surnaturels pour le français qu'il était, mais il aimait ses yeux verts, vifs et curieux qui n'avaient pas cessé de le dévisager. Elle était trop petite, évidemment, mais le monde en général était toujours trop petit, il fallait bien s'en accommoder. Et de conclure :

    Vous êtes belle. Vous avez du goût, et vous parlez bien. Ça n'est pas donné à tout le monde. D'où venez-vous ? Si les doigts qui caressaient le dos voisin étaient lents et sereins, sa paume droite revint à sa nuque, en un tic nerveux dont il ne se rendait même pas compte. Il faudra simplement que vous appreniez à obéir... pas à moi si vous n'en avez pas envie, mais lorsqu'un client vous voudra à genoux, c'est à genoux que vous finirez. Vous le savez, n'est-ce pas ?

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Angele
Il y avait ce côté jubilatoire de le voir regretter, de le sentir frémir sans vouloir le montrer, de capter dans ses prunelles la colère qui s'emparait de lui tout en tentant de garder un calme olympien. Ce simple bracelet semblait représenter beaucoup plus que la pie ne l'avait imaginé lorsque, ce soir là, il avait été déniché dans une poche laissée à l'abandon par un sommeil trop lourd. Angèle le regarda de plus près, détaillant la lettre solitaire l'ornant, se disant que ce devait être l'initiale d'une maîtresse à laquelle son cœur s'était accroché, ou bien... l'espace d'un instant, la brune songea à Axelle, mais pourquoi diable ce bijou se serait-il retrouvé en possession de Ludwig ?

Je comptais pas te le rendre, surtout s'il vaut rien. Mais si tu tiens tant à le récupérer... je vais réfléchir à ce que tu peux m'offrir en échange.

Elle laissa sa phrase en suspend, continuant le petit jeu instauré par ses soins quelques instants auparavant. Ce bracelet, il voulait le récupérer, cela se sentait à son ton, à ses paroles, à son regard qui se posait sur son poignet. Il n'avait peut-être pas de valeur pécuniaire, mais sentimentale, c'était quasiment sûr. Une carte à jouer pour la jeune pie qui plaçait petit à petit ses pions depuis son arrivée. Les méninges se mirent en route, ne sachant pour l'heure quoi lui réclamer en échange. Mais ça viendrait, quand il serait à point. Un jeu dangereux, peut-être, mais quel intérêt de vivre si ce n'était pas pour prendre quelques risques et pimenter le quotidien ? Son attention passait de l'un à l'autre, tous les deux si différents, et pourtant dédiés aux mêmes plaisirs dans ces murs.

Le temple de la luxure... bon, au moins la blonde savait où elle venait de mettre les pieds. En même temps, être accueillie dans une chambre pour un entretien d'embauche mettait forcément la puce à l'oreille, c'eut été inquiétant qu'elle ne le réalise pas à ce moment là. La suite prouva qu'il n'y avait plus de doutes possibles, que l'essence même du lieu était clair pour la jeune scandinave qui se trouvait là, droite comme un piquet. La main posée dans son dos vagabondait doucement, mouvements antinomiques à la colère bouillonnant dans les veines du courtisan. D'un coup d’œil, le massage nerveux de la nuque fut observé. Ludwig manquait de chanvre. Ou de baise, au choix. Ou bien des deux. Cajoleuse alors que la pie savait très bien que son courroux intérieur lui était adressé suite à ce vol, elle alla poser une main chaude entre ses cuisses, prenant pleinement possession de l'endroit tout en ne quittant pas des yeux Melie. Angèle n'était pas putain, mais se comportait comme telle, à n'en pas douter, en ce jour. La seule différence était qu'elle restait libre de ses mouvements et de ses choix.


Ton corps, tout entier, et pour assouvir les désirs parfois bien tordus des bonhommes qui passent les portes de l'Aphrodite.

Ses oreilles et ses yeux traînant un peu partout depuis des mois lui avaient appris que beaucoup ne se contentaient pas de la position du missionnaire. Une putain devait donc être prête à tout entendre sans s'en offusquer, même si la possibilité de refuser quand les demandes allaient trop loin existait.

Tes références ? Et tes pratiques. Hommes ? Femmes ? Les deux, peut-être.

Et, continuant son petit manège aussi bien pour énerver l'un que pour observer la réaction de l'autre qu'elle trouvait décidément bien coincée pour une putain, ses lèvres allèrent trouver le cou du courtisan à ses côtés, y dardant une langue aguicheuse pour goûter la peau. Après tout, il ne fallait pas être farouche pour faire ce métier, et voir des couples s'entreprenant sans gêne faisait partie du quotidien des courtisans qui évoluaient dans le lupanar à longueur de temps.
Meliedesvalois
Si le turquoise devenait océan en admirant le tissu rose qui enveloppait ses formes, le vert ne cessait de contempler ce bleu contradictoire dont Ludwig s’affublait pour paraître plus vrai que nature. Le mensonge restait un vil procédé en matière d’ébauche et de se contenter à une simple teneur organisée dans ses paroles afin de ne pas égrainer une certaine colère pour que chaque parcelle de loyauté s’entende sans crier gare. La droite essayait tant bien que mal de faire passer un ravage se nouant à la naissance de sa chevelure sans vraiment y arriver alors que la soi-disant femme se permit de goûter, sous ses yeux, la peau de l’homme distrayant sa pupille. Il fallait bien l’avouer, le binôme restait crédible aux détails qu’ils saupoudraient dans cette Enfumée mais irrespectueux dans l’ensemble d’un couple ducal voulant donner le change estimable de l’endroit. Mélie préférait se taire devant cet indécent tableau et de continuer à transpercer le regard de l’homme en écoutant ses dires.

Du Nord Votre….Grasce, dit-elle avec dédain. Et ils seront exaucés.

Pas qu’elle en soit enchanté mais si tel devait être fait, la poursuite de leurs satisfactions sera sa deuxième quête. Elle favoriserait, pour sûr, leurs satiétés et leurs distractions sans aucun doute. Elle apprendrait de chacun pour embellir leurs complaisances et leurs donner l’envie de revenir dans cet endroit luxurieux rempli des troubles obsessionnels et d’affables nymphes. Et si le Fléau tentait d’envelopper ce qu’elle n’avait pas compris, elle se permettrait, à ses distractions éphémères, de leur faire la même réponse qu’à elle.

Tant que la perversion reste demandée poliment, leur souhait sera exécuté.

Les lèvres restaient figées de part et d’autre de sa bouche. Le regard passa lentement à la femme, sans sourciller, lâchant l’océan conteur, et d’admirer l’olive innovatrice du péché désireux de boire les prochaines réponses scandinaves.

Vous n’aurez qu’à briguer le premier homme qui aura passé quelques heures avec moi et vous aurez l’objectivité qui vous taraude.

Autrement dit, aucune réponse à apporter à ce genre de questions. Il fallait noyer le poisson de la même façon qu’eux, en mentant. Et si le procédé lui paraissait cruel et dégoûtant, il n’en restait pas moins que ses interlocuteurs adoptaient apparemment ces pratiques douteuses et d’un mauvais goût. Théodora lui avait assuré un accueil agréable. Ses mots faisaient subitement défaut dans ce contexte. Et si cet évènement venait de jeter la distance qui la séparait de ce nouveau monde, il fallait rétablir l’injustice de se sentir abandonnée aux mains de propriétaires qui ne semblaient pas très catholiques aux vues des procédés exécutés.

Y a-t-il un contrat pour conclure ?
Ludwig..
Mélie le regardait beaucoup. C'est, du moins, ce qui lui semblait. Elle le fixait longtemps, et ses yeux portaient une intensité telle qu'il eut un instant envie de baisser la tête et de s'excuser, sans savoir de quoi. Pourtant, soutenir son regard était la seule chose à faire pour comprendre ce qu'elle voulait de lui. Et il ne comprenait pas. Ce qu'il voulait, lui, c'était évident. Il voulait que la blonde disparaisse. Il voulait libérer sa virilité trop à l'étroit dans ses braies, aller à son tour goûter à Angèle, perdre sa main au cœur l'anarchie des mèches brunes, l'allonger sur le sol de l'Enfumée, et la prendre, là. Ça ferait disparaître la douleur qui lui vrillait la nuque. Et ça lui rappellerait qu'il était vivant, ce qui n'était jamais de trop.
Mais il n'en fit rien. À n'en pas douter, la main entre ses cuisses le rendait docile, et cette idée l'agaça. Il ne devait pas rêver de la prendre, non, c'est ce jonc d'or qu'il devait vouloir arracher, et la petite voleuse ne méritait que sa vengeance. Résolu, quoiqu'avec un regret certain, le poignet féminin fut saisi et ramené contre sa propriétaire, loin de lui. Puis, d'un même mouvement, il se leva, adressant un sourire vaguement mauvais à la pie. Plus elle serait frustrée, plus il serait satisfait. Et tant pis s'il se frustrait aussi dans l'affaire.

Les quelques mètres qui séparaient galante et galant furent franchis et le brun s'installa dans son dos, debout, sans envisager un quelconque rapprochement. Il avait au moins compris qu'elle n'aimait pas être brusquée. Aussi sa main, qui avait tendance à toucher tout, trop facilement et trop souvent, se contenta de plonger au fond de sa poche pour en sortir sa pipe et de quoi la remplir, et il s'attela à cette tâche avec un sérieux et une lenteur déconcertants. Ludwig aimait être lent, surtout dans les prémisses d'une extase libératrice. Et ainsi occupé, l'enfant déjà lassé du nouveau jouet qu'il s'était trouvé un peu plus tôt le jeta de quelques mots qui ne prétendaient pas être une révélation mais qui se donnaient seulement l'apparence d'une nouvelle futilité lancée dans la conversation :


    Pour le contrat, il faudra demander au propriétaire. Et, sans l'effleurer, il approcha ses lèvres de son oreille pour y murmurer un : Excusez. Je jouais. Ça arrive souvent, et je sais que c'est idiot. La plupart des gens finissent par s'y habituer.

Par-dessus l'épaule de la galante, il ne regarda pas Angèle. C'étaient ses airs de courtisan, ses armes de courtisan et ses réflexes de courtisan qui, une fois le mensonge ducal avoué, reprenaient le dessus. À présent, il n'aspirait qu'à plaire à la jeune fille silencieuse qui se tenait debout et crispée, la mettre à l'aise, la laisser se dévoiler au rythme qui lui conviendrait, ou lui offrir le droit de partir. Quant à la petite voleuse, il s'agissait uniquement de lui prouver sa maîtrise complète. Il faisait ce qu'il voulait, quand il voulait, avec qui il voulait. Et il ne ferait rien avec elle, ne la regarderait plus et ne banderait plus tant qu'il n'aurait pas récupéré le bracelet d'Axelle. Encore une fois, tant pis s'il en mourrait de frustration.

    Le Nord vous manque ? Il s'arrêta une seconde, se demandant si c'était le genre de phrases qu'on attendait de lui, puis il enchaîna : Si vous avez la moindre question, la moindre inquiétude, la moindre remarque, nous vous écoutons. C'est qu'en vérité, je pense que nous sommes là pour vous plaire... et non l'inverse.

Une authentique réplique de putain.
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Angele
Sous sa main, le renflement masculin se faisait de plus en plus présent. Angèle songea alors à leur discussion sous l'effet du chanvre, à ses questions sur l'envie qu'il pouvait avoir pour baiser ses clientes. Il n'était finalement qu'un homme comme les autres, et se faire tripoter par une main aventureuse faisait toujours son petit effet. Si la blonde s'était éclipsée à ce moment là, la pie n'aurait pas hésité à prendre ses lèvres, à goûter à sa langue et à placer à nouveau la main masculine entre ses cuisses, comme il l'avait si bien fait au creux de son lit. Et elle l'aurait laissé la prendre, là, sur le sol de la chambre, avec toute la colère vrombissant en lui et faisant luire ses prunelles. Déjà, ses pupilles se dilataient rien qu'à l'idée, et la pie sentit, avec faiblesse, les seins pointer sous sa chemise. Malgré le regard noir lancé à Ludiwg quand il se leva, fâchée qu'il lui enlève son jouet, mâchoire crispée de montrer le désir qui commençait à grimper, la brune essaya de n'en laisser rien paraître face à la nouvelle, frustration chevillée au corps.

Pour sa part, elle se foutait éperdument de savoir si le Nord lui manquait, ou si elle se posait des questions. Des réponses, il lui semblait qu'il y en avait peu, pour l'heure. Bizarre. Se relevant, Angèle observa un instant plus en détail la jeune fille qui se trouvait là. Elle louvoyait, répondait à ses questions par des réponses détournées, et cela avait le don de commencer à l'énerver. Il y avait un truc pas net qui la titillait sans qu'elle réussisse à savoir quoi exactement. Doucement, la pie s'approcha d'elle, gardant une certaine distance, plongeant ses iris dans les siens, sans pour l'instant faire dévier son regard vers Ludwig qui était là, derrière, l'ignorant à son tour. Une main à son ventre fut posée, légère, sentant sous le tissu le ventre se soulever au rythme des respirations. Avec une lenteur de chat, la brune avança d'un pas, doigts toujours ancrés au ventre, son corps frôlant le sien, son souffle allant caresser doucement son cou laiteux. Ici, ses prunelles plongèrent dans celles de Ludwig, ne les quittant pas, un sourire honteusement provocateur aux lèvres. Il venait de lâcher le morceau sur sa véritable identité, tant pis, mais il n'en restait pas moins qu'ils se devaient de savoir si la blonde pouvait faire un bon élément au sein du lupanar ou pas. Senestre grimpa et s'accrocha aux cheveux blonds, nez venant les humer avec attention, et dextre s'aventura un peu plus haut, arrivant à la poitrine, remontant d'un geste doux pour la prendre entièrement en main, deux doigts cherchant à saisir la pointe du sein à travers le tissu.

Son visage s'approcha alors du sien, bouche à quelques millimètres des lèvres voisines, yeux rivés sur ceux du brun.


Un baiser pour ton contrat, ton embauche obtiendra réponse favorable, et j'irai te montrer ta chambre. S'il te plaît, compléta-t-elle avec amusement. Après tout, la future courtisane n'avait-elle pas demandé un peu de politesse ? Angèle s'y était pliée, à voir si, enfin, ils allaient pouvoir savoir si la blonde était prête à donner son corps, quiconque aurait envie de lui réclamer. Cruelle Angèle qui ne se doutait pas encore du secret que la scandinave pouvait cacher. Et si Ludwig y allait maintenant à tâtons, force était de constater que pour la pie, rentrer dans le vif du sujet en bousculant les convenances avait sa préférence. Brusquer les gens ? Elle n'en avait strictement rien à foutre du moment qu'elle avait la sensation de maîtriser un minimum ce qui se jouait. Finalement, Ludwig et Angèle avaient, sans le savoir, endossé le rôle du bon flic et du mauvais flic, duo qui se jouerait une multitude de fois dans le futur.
Meliedesvalois
Le mensonge n’a d’attrait que dans la vérité. JD Mélie.

L’époux maladroit ne répondait plus aux demandes charnelles de cette habile femme qui savait compter les prémices d’une folie certaine à se mouvoir auprès de l’enjeu qui semblait dans ses mains. Et il se leva après avoir repoussé cette main badigeonnant l’une de ses cuisses pour se retrouver derrière elle. La Précieuse ne bougea pas d’un iota, gardant le calme souhaité, inavouant la promiscuité trop importante et se targuant presque de l’insolence de cette Perfection masculine qu’elle ne pouvait plus séquestrer visuellement. La précieuse malle s’invita devant le taffetas, prenant l’anse à deux mains et de resserrer un peu plus les paumes afin d’être sûre de ne pas la lâcher. La Scandinave sentait son souffle dans le cou, lent, calme, posé, bien moins distrayant d’un coup que lorsqu’il était face à elle. Les phalanges épanouies faisaient grincer sourdement le tissu alors que les lippes vinrent se mettre aux abords d’une oreille, avouant enfin son péché. Le menton se déplaça de quelques millimètres vers cette voix entendue alors que les émeraudes ne quittèrent plus le Fléau restant affalée pour l’heure.

Excuses acceptées, dit-elle, sage, mais vous mentez mal, rajout-elle sur un ton presque inquisiteur. L’Habile se leva, dextre ancrée à son renflement, lente et conservatrice d’un temps intemporel alors que son regard se mit en corrélation avec l’océan souverain. Cet homme dégageait cette manière d’avoir un monopole sur le reste de l’assemblée, s’affublant de l’élégance négligée afin de mieux captiver les soubresauts de ses comparses. Elle l’admirait cette femme sachant prodiguer ce qu’il fallait pour attiser la convoitise de tout à chacun et démêlant l’assouvissement certain du corps face à elle. Fléau de par son apparence mais douceur en son intérieur. Elle méritait la fascination que lui portait Mélie à n’en point douter quand chaque geste et chaque œillade savait trouver refuge dans cette Enfumée ; Lui.
Il était certain qu’il la troublait en restant dans son dos, au point de laisser la Brune s’avancer jusqu’à elle, de ne mettre entre leurs lèvres que l’épaisseur d’un parchemin, buvant ce que sa bouche venait de délayer pour s’engouffrer dans le précepte qu’elle s’apprêtait à emprunter. La Précieuse attendit un court instant, laissant l’homme déferler ses mots avec la justesse d’un métronome et affligeant l’état remarqué quand le silence s’était fait. Mélie taira tout mot préférant s’accommoder de la demande fléautique qui ne pouvait qu’être assouvie de par la politesse revendiquée. Le désir de chaque alexandrin imprégné de cette touche suave venait de frapper la poésie de son regard. Elle se laissa imbriquer dans cette aventure, avançant ses lèvres, les faisant coïncider avec les siennes et d’y laisser l’aise qui se ressentait pour se transformer en une passion dévorante et goulue de l’avoir fait. Un léger goût sucré de miel qui lui donnait faim et d’envelopper ce vert foncé qui l’intriguait autant que l’inverse. Elle avait presque aimé confondre cet affront que lui faisait ce Fléau et d’en finir tout simplement.


Non, quand il ne fallait rien dire sur ce manque. La Cour Royale de l’Union de Kalmar aurait été fière d’elle de par cette diplomatie empruntée à ses parents s’il en était autrement. Malheureusement, l’apprentissage ne devait en aucun cas s’établir et elle s’emploierait à ce que cela en reste ainsi. Le silence s’invita dans cette salle remplie de déboires aussi affriolants les uns que les autres en examinant chaque recoin. La condescendance était actée de par les lippes dignes du Galant et de n’en faire qu’une succession d’entente pour préserver sa vérité et de rien laisser surgir.

Ma chambre souffla-t-elle à l’Habile doucement avec cette tendresse qui caractérisait inconsciemment la délectation du sucre consommé. Mélie tourna les talons, faisant face à l’Asbolu symbolique qu’il invoquait dans sa prestance, ses gestes et ses maux. Les jades se jetèrent une dernière fois dans les océans, appréciant tous les connotations instruites, s'inclinant avec un Ludwig sortant d'une gorge chaude et de se faufiler jusqu’à la porte, lui tournant le dos en attendant que la Brune s’enquiert de l’emmener là où elle lui avait promis. Si tout le monde y avait trouvé son compte, elle, cherchait encore le sien.
Ludwig..
Ludwig était un homme comme les autres et, comme aux autres, une femme avec une femme était un spectacle qui lui arrachait systématiquement des sourires rêveurs. La pie avait du talent, il fallait le reconnaître. Et en la voyant se rapprocher de la galante, il oublia le bijou qu'elle avait au poignet, la pipe qu'il avait dans sa main, la réflexion sur ses mauvais mensonges. Il ne mentait pas si mal, il en était convaincu et, pour preuve, Ludwig n'était pas plus son prénom qu'il n'était propriétaire des lieux. Néanmoins, qu'on le prenne pour un petit con malhabile lui convenait très bien, et il préféra donc ne pas commenter, l'esprit curieux entièrement dévoué à la scène qu'on lui montrait. Angèle se foutait de lui, par ce baiser réclamé, par ces doigts qui, après avoir réveillé sa virilité, taquinaient une poitrine féminine, et par ces yeux qui hurlaient : "Tu voulais jouer, grand ? Hé bien regarde comme moi je joue." Imbécile, il soutint pourtant le regard vert. Angèle se foutait de lui, et ça lui plaisait terriblement.

Ludwig était un homme comme les autres et, comme les autres, parfois, il se sentait dépassé. S'il avait un jour cru contrôler, il entendait à présent sous son crâne le grand fracas des émotions qui se heurtaient, tantôt colère, tantôt désir, tantôt rire, tantôt jalousie. Ne pouvaient-elles pas se mettre d'accord ? Partagé entre toutes, il eut au moins la présence d'esprit de n'en laisser paraître aucune, et seule sa paume qui revenait régulièrement à sa nuque prouva qu'il n'avait pas encore été changé en statue de sel. Ainsi, lorsque le baiser fut donné, rien ne vint ébranler l'observateur stoïque, si ce n'est peut-être un désir ardent dans ses braies, qu'il ne commenta pas. En vérité, quelque chose le préoccupait. C'est que cette histoire avait embrouillé l'ordre de ses priorités et il ne se souvenait plus qui, d'Angèle ou du bracelet d'Axelle, il devait prendre en premier. Cruel dilemme.

Ludwig était un homme comme les autres et, comme les autres, souvent, il n'entendait rien aux comportements féminins. Il lui semblait alors que leurs actes quittaient le domaine du raisonnable, déraillant pour ne plus répondre qu'à une logique indépendante de toute réalité objective et inaccessible à qui n'était pas né femme. Dans ces moments-là, le mâle peu persévérant abandonnait vite, non qu'il baissât les armes par paresse, mais parce qu'il savait que, peu importe les moyens mis en oeuvre, il n'arriverait à aucun résultat. L'expérience le lui avait prouvé plus d'une fois. Fataliste, ne lui restait qu'à accepter son exclusion naturelle de tout un pan de la logique universelle, et à concentrer plutôt ses efforts à ne pas montrer combien cela lui semblait absurde, afin de ne pas paraître désagréable.
Mélie était, depuis qu'il l'avait aperçue, de ces réalités qu'il ne comprenait pas. Il ne voyait ni le début de ses gestes, ni leur fin, et ce qu'il y avait entre les deux baignait dans une brume opaque et agaçante. Il avait joué, ça n'avait pas eu l'air de lui plaire. Il avait été ferme, elle avait résisté. Il avait été doux, elle n'avait pas davantage accepté de s'ouvrir. À ce petit être qui découvrait un monde nouveau et pervers et qui, pensait-il, devait faire face à une montagne d'inquiétudes, il avait tendu une main ; elle ne l'avait même pas regardée. Déjà las, Ludwig classa finalement le silence blond dans la catégorie de ces choses qu'il ne comprendrait jamais et qu'il ne fallait pas essayer de comprendre et, à l'annonce de son départ, il se contenta d'un vague signe du chef et d'un sourire désolé. Car désolé, il l'était à présent, même si le souvenir de cet entretien serait vite balayé par la drogue.


    Faites attention à vous.

Il aurait voulu retenir la petite voleuse. Après tout, la nouvelle pouvait bien trouver quelqu'un d'autre pour la conduire à sa chambre. Mais il finit par hausser une épaule, s'écrasa sur un pouf et porta sa pipe à ses lèvres. Fumer était sans doute la priorité, il règlerait le cruel dilemme plus tard.
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Angele
La main ancrée au sein rond se mit en mouvement, caressant lentement d'abord, puis faisant jouer les doigts plus fermement. Finalement, il n'était pas si difficile de comprendre ce que pouvait apporter le jeu de séduction à une putain, si tant est que la personne qu'on était en train de tripoter avait un physique agréable. Faire croire aux courtisans et galantes de l'Aphrodite qu'ils pouvaient choisir lui arrachait toujours un sourire amusé. Depuis quand les prostitués pouvaient mettre leur veto sur les clients se retrouvant entre leurs cuisses ? Tout ça, d'après elle, n'était qu'un vaste mensonge pour réussir à faire travailler les employés avec le sourire. Pour l'heure, Angèle s'amusait. Beaucoup. Elle s'amusait de sentir le souffle de la scandinave s'accélérer sous ses caresses et de voir ses iris briller d'un feu nouveau. Elle s'amusait de voir Ludwig planté comme un piquet, oubliant pipe et autres discours de bienvenue. Si ses mirettes glissaient à son entrejambe, la pie aurait parié qu'il était en train de bander.

Les quelques millimètres séparant les lippes les unes des autres furent avalés par Melie, prouvant enfin qu'elle pouvait un tant soit peu faire preuve de hardiesse. Angèle n'en était pas à son galop d'essai avec une femme, quelques mois auparavant, au sortir d'une soirée bien arrosée, la pie s'était retrouvée à partager le lit d'une rouquine tout feu, tout flammes. Avec la blonde, elle retrouvait les mêmes sensations de douceur dans le baiser, des lèvres tendres, et une langue suave délicieuse à malmener. Ce qu'elle fit sans se faire prier. Dextre titillant la pointe s'offrant à elle sous le tissu, sa langue se mit à danser à la rencontre de l'autre qui semblait se repaître de ce baiser échangé sous l’œil du courtisan. Lorsqu'il prit fin, c'est un clin d’œil qui fut adressé à Ludwig, les prunelles allant s'attarder aux lèvres masculines en un message silencieux. Cette bouche, elle aurait aimé la goûter aussi, et Angèle ne réussit pas à savoir en cet instant si elle aurait préféré que la nouvelle se taille toute seule à sa chambre, que Ludwig la retienne ou si elle devait l'y accompagner.

Le brun rejoignant un pouf après une épaule haussée mit fin à ses réflexions, et la pie emboîta le pas à la nouvelle courtisane, sans plus de regard en arrière. Après tout, jouer était bien plus intéressant que gagner. La porte se referma sur lui, le laissant seul à ses pensées voguant vers la Seine, un fameux bracelet et peut-être bien une jeune voleuse, tandis que les siennes, regard fiché sur le dos de Melie, se perdirent dans des yeux océans et des mains masculines, sentant encore la chaleur de l'empreinte dans son dos.
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