Ishtara
Elle buvait le vin au couleur de certaines robes qu’elle portait, comme le sang qui pouvait couler en elle d’un rouge foncé, son regard posé sur un des fils de France. Pourquoi le destin jouait encore avec elle ? Pourquoi avait-il décidé de toujours la mettre dans des embrouilles pas croyables ? Elle n’avait rien demandé là, elle voulait juste revoir Eddard.
Eddard, que deviens-tu ? Pourquoi je n’ai plus de nouvelle de toi-même si… nous savons tous deux notre histoire. Elle aurait pu soupirer à ses pensées mais ça aurait surement donné de mauvais signes à ce brun assis en face d’elle et franchement elle n’était pas d’humeur à parler de cela.
Son sourire s’étira en le voyant faire, y mettre du cœur à l’ouvrage pour la satisfaire d’une supercherie. Elle profita qu’il ait les yeux fermés pour l’observer, pour dessiner de ses émeraudes le contour de son visage, de chaque trait de celui-ci pour garder en mémoire cette douceur quand demain les portes de cette chambre se fermeront et que plus jamais cette nuit sera discutée, comme une ellipse dans leur vie à chacun pour ne jamais avouer qu’ils avaient passé une nuit ensemble sans se connaitre à l’Aphrodite. Mais ça c’est ce qu’elle pensait à ce moment précis, l’histoire dirait peut être tout autre chose.
Votre boule de cristal vous prend pour un idiot surtout ! Enfin les astres ! Puis. Ah ? Nous allons passer la nuit ensemble ?
Oui enfin dans sa tête là, elle imagine tout un tas de scénarios qui n’a surement rien à voir avec ce que lui pense, à moins que… Elle plongea son regard dans le sien pour essayer d’y lire ses pensées, l’écoutant lui ordonner quelques taches à faire et machinalement elle exécuta, non qu’elle lui obéissait car Monsieur avait envie, mais elle avait soif aussi, et elle devait chasser absolument les grivoiseries qui traversaient son esprit à cause de cette toute petite phrase « Vous passerez juste bien la nuit avec moi. » Lui tendant un verre plein, elle prit place sur le bord du lit et commença à délasser ses bottes.
Par où commencer... Je suis la veuve d’un Comte, Erasme de Cardevac d’Havrincourt, qui m’a fait deux enfants. Gaëtan et Beatrix. Je suis fieffée en Toulousain, un des plus gros Comte d’ailleurs, j’y ai aussi une terre vénale que j’aime beaucoup. Puis feu mon époux m’a laissé le douaire de ses terres en Armagnac Comminges le temps que nos enfants soient en âge de les hériter et à moi il a laissé sa seigneurie pour que je puisse avoir un pied à terre là-bas une fois que je n’aurais plus de douaires.
Posant au pied du lit la première botte, elle regarda son pied, d’un regard vide et repris en retirant la seconde.
Politicienne, je suis aussi une femme d’arme, en campagne dès que je le peux et je fais en sorte d’y être tout le temps, toutes les mobilisations possible. Est-ce que j’aime cela ? Surement oui, certains pensent que j’aime danser avec la mort, ils n’ont pas tort, ça me rend vivante.
Botte à la main, elle se mit à lui raconter sans entrer dans trop de détails les dernières campagnes auxquelles elle avait participé et les raisons du pourquoi maintenant elle portait ce voile sur le visage. Et elle conclut simplement.
Depuis, plus personne n’a vu mon visage, je ne veux absolument pas que l’on puisse voir l’horreur dessous, bien que j’en ai pris grand soin et que ce n’est plus aussi affreux qu’au début.
Elle avait toujours autant de mal avec cela, elle n’était pas certaine qu’un jour elle s’en remettrait et arriverait à retirer de maudit voile. Ce jour, elle ne ferait pas son rituel habituel, assise à sa coiffeuse à passer délicatement son onguent conseillé par la Maitre Couturière Sorianne, maudissant encore pour de longues générations celui qui lui avait fait ça.
Lâchant la botte comme si ses doigts s’étaient engourdis, elle se laissa tomber sur le lit, allongée, elle regardait la toile du lit, lui parlant d'une voix douce.
Et vous, parlez-moi de vous. Avez-vous un lien direct avec Feue la Reine Angélyque ? Que faites-vous dans la vie ? Vous vivez ou ? Oh et faites-moi passer la bouteille de vin s’il vous plait, d’ailleurs en recommander serait une bonne idée aussi.
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Eddard, que deviens-tu ? Pourquoi je n’ai plus de nouvelle de toi-même si… nous savons tous deux notre histoire. Elle aurait pu soupirer à ses pensées mais ça aurait surement donné de mauvais signes à ce brun assis en face d’elle et franchement elle n’était pas d’humeur à parler de cela.
Son sourire s’étira en le voyant faire, y mettre du cœur à l’ouvrage pour la satisfaire d’une supercherie. Elle profita qu’il ait les yeux fermés pour l’observer, pour dessiner de ses émeraudes le contour de son visage, de chaque trait de celui-ci pour garder en mémoire cette douceur quand demain les portes de cette chambre se fermeront et que plus jamais cette nuit sera discutée, comme une ellipse dans leur vie à chacun pour ne jamais avouer qu’ils avaient passé une nuit ensemble sans se connaitre à l’Aphrodite. Mais ça c’est ce qu’elle pensait à ce moment précis, l’histoire dirait peut être tout autre chose.
Votre boule de cristal vous prend pour un idiot surtout ! Enfin les astres ! Puis. Ah ? Nous allons passer la nuit ensemble ?
Oui enfin dans sa tête là, elle imagine tout un tas de scénarios qui n’a surement rien à voir avec ce que lui pense, à moins que… Elle plongea son regard dans le sien pour essayer d’y lire ses pensées, l’écoutant lui ordonner quelques taches à faire et machinalement elle exécuta, non qu’elle lui obéissait car Monsieur avait envie, mais elle avait soif aussi, et elle devait chasser absolument les grivoiseries qui traversaient son esprit à cause de cette toute petite phrase « Vous passerez juste bien la nuit avec moi. » Lui tendant un verre plein, elle prit place sur le bord du lit et commença à délasser ses bottes.
Par où commencer... Je suis la veuve d’un Comte, Erasme de Cardevac d’Havrincourt, qui m’a fait deux enfants. Gaëtan et Beatrix. Je suis fieffée en Toulousain, un des plus gros Comte d’ailleurs, j’y ai aussi une terre vénale que j’aime beaucoup. Puis feu mon époux m’a laissé le douaire de ses terres en Armagnac Comminges le temps que nos enfants soient en âge de les hériter et à moi il a laissé sa seigneurie pour que je puisse avoir un pied à terre là-bas une fois que je n’aurais plus de douaires.
Posant au pied du lit la première botte, elle regarda son pied, d’un regard vide et repris en retirant la seconde.
Politicienne, je suis aussi une femme d’arme, en campagne dès que je le peux et je fais en sorte d’y être tout le temps, toutes les mobilisations possible. Est-ce que j’aime cela ? Surement oui, certains pensent que j’aime danser avec la mort, ils n’ont pas tort, ça me rend vivante.
Botte à la main, elle se mit à lui raconter sans entrer dans trop de détails les dernières campagnes auxquelles elle avait participé et les raisons du pourquoi maintenant elle portait ce voile sur le visage. Et elle conclut simplement.
Depuis, plus personne n’a vu mon visage, je ne veux absolument pas que l’on puisse voir l’horreur dessous, bien que j’en ai pris grand soin et que ce n’est plus aussi affreux qu’au début.
Elle avait toujours autant de mal avec cela, elle n’était pas certaine qu’un jour elle s’en remettrait et arriverait à retirer de maudit voile. Ce jour, elle ne ferait pas son rituel habituel, assise à sa coiffeuse à passer délicatement son onguent conseillé par la Maitre Couturière Sorianne, maudissant encore pour de longues générations celui qui lui avait fait ça.
Lâchant la botte comme si ses doigts s’étaient engourdis, elle se laissa tomber sur le lit, allongée, elle regardait la toile du lit, lui parlant d'une voix douce.
Et vous, parlez-moi de vous. Avez-vous un lien direct avec Feue la Reine Angélyque ? Que faites-vous dans la vie ? Vous vivez ou ? Oh et faites-moi passer la bouteille de vin s’il vous plait, d’ailleurs en recommander serait une bonne idée aussi.
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