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[RP] Quand l'Araignée tisse la toile de son destin.

Lenu
La réponse qui n’avait pas tardé l’a laissée perplexe un instant. Orbes sombres détaillant chaque arabesque de l’écriture, esprit détaillant la sobriété du texte. Pipe ancrée aux lèvres charnues laissant échapper quelques volutes de fumées, les yeux se plissent quelques secondes jusqu’à ce que la main fine retire la pipe et la délaisse sur la table. La langue impose un claquement contre le palais tandis qu’elle se lève, la missive est pliée et remise à l’intérieur de son mantel. Si jamais on lui demande preuve de son entretien, elle la sortira. Le nez aquilin se fronce légèrement, quelque chose la chiffonne et elle n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Est-ce l’appréhension d’aller dans un tel établissement ? Est-ce l’effet que lui fait Paris dont elle en ressent tout le danger ? Nouveau claquement de langue. Elle n’est pas fille à s’émouvoir du danger, ni de la fange, ni de maisons offrant luxure.

Toute à la recherche de cette petite alarme qui teinte au loin dans son esprit, elle relève la longue chevelure ébène en un chignon dans lequel elle glisse un fin stylet si délicatement ouvragé qu’il ressemble à une longue épingle à cheveux. La main se porte à la hanche ou trône la dague nichée dans son fourreau, dague dont Axelle a su faire sienne une morsure qu’elle ne pourra jamais oublier. Inconsciemment, la pulpe des doigts vient caresser la légère cicatrice offensant la gorge délicate, esquisse d’un sourire éphémère alors qu’elle se couvre de son mantel et en relève le col. Elle dépose un coffret de bois sculpté dans sa besace qu’elle porte à son épaule, il est temps d’aller affronter l’auteur de la lettre, de se montrer convaincante quant aux services qu’elle peut offrir à l’établissement.

Elle retrouve la rigueur de l’hiver, l’inspire profondément, décidant d’y aller à pieds, la chambre louée n’étant pas bien loin de la Cour de la Jussienne pour d’autres raisons. L’Italienne traverse l’obscurité qui peine à tenir son règne sous un éclair de voile de lune, dévoilant enfin la bâtisse dans toute sa majestuosité. Lénù l’observe un instant avant de s’avancer vers la lourde porte cochère et d’y apposer trois coups de heurtoir résonnant dans la nuit. Le cliquetis métallique des verrous rend écho, un garde la dévisage sans dire mot.


Bonsoir. Lénù di Massari, je suis attendue par la direction.

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Bakhtan
Le portier de l'Aphrodite qui regarde au travers du judas, n'est pas celui qui de coutume accueille les hôtes et les invités. C'est sa première garde au jeunot, il remplace son oncle, parti officiellement à un enterrement, officieusement il avait juste envie de se payer un peu de bon temps.

Le petit bout de femme qu'il aperçoit l'impressionne, et ce pour plusieurs raisons, il s'agit de la première personne qu'il accueille officiellement, ce n'est pas rien et pour lui toute personne qui se présente à l'Aphrodite fait partie d'une certaine élite qui lui échappe complètement. Ne dit-on pas que même les roys et reynes foulent le sol de l'établissement.

Il serait bien incapable notre jeune portier de répéter le nom qu'il vient d'entendre, il sonne exotique, il sonne fort important, et si la direction l'attend, il faut la conduire à la direction, c'est aussi simple que bonjour pour Jean Petit. Il lui demande de patienter, le temps de refermer, et sans plus attendre la conduit vers le bureau dont la porte est ouverte, Justin n'ayant pas pris la peine de la refermer, pensant originellement ne pas rester longtemps derrière son bureau ce qui était sans compter sur la disparition du gérant.

De derrière son bureau, le duc lève son regard en direction des bruits de pas dans le couloir et sourit en reconnaissant celle dont les missives ont égayé ses derniers déplacements. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit aussi rapide.

Il se lève car n'a pas envie que l'entrevue se passe dans ce bureau qu'il met de plus en plus sans dessus dessous, et aussi pour renvoyer le portier d'un claquement de doigt vers sa cahute agacé qu'il ne sache pas introduire Lénù comme il se doit.


Et bien chère madame, je ne pensais pas revoir votre... visage aussi rapidement.

Il l'avait sur le bout de la langue, c'est bien entendu "fessier "qu'il avait envie de dire à cet instant même et non pas visage, le temps de battement aura certainement du suffire à le lui faire deviner. Mais voulant s'éviter une nouvelle remarque d'Axelle, même si dite sur le ton de la boutade, sans trop savoir ce qui uni les deux femmes, il s'abstient, et joue la carte de la prudence.

Puis on ne peut pas dire que ce soit vraiment digne d'un employeur que de parler de la croupe d'une potentielle membre du personnel. Et si le duc accepte de bonne grâce de mener l'entretien c'est justement car il ne s'agit pas de parler de croupes, tout le monde sait que l'Aphrodite est devenue un établissement, on ne peut plus correct.


Suivez-moi je vous prie, je vais essayer de ne pas vous égarer, le trajet ne sera pas long et une fois n'est pas coutume, nous inverserons les positions.

Justin se rend dans la salle commune, celle dans laquelle, on peut venir manger en très petite quantité et pour beaucoup d'écus ce qu'il y a de plus fin et raffiné à Paris pour la bouche.

Nous sommes un mardi, et le mardi, il est rare qu'il y ai grand monde. Justin ayant un petit creux, il fera d'une pierre deux coups. A la première soubrette qui s'avance vers eux, il demande, du pain, du vin et du fromage. La direction ne raffole pas vraiment des petits plats du cuistot. Il indique à Lénù de prendre place à une table, s'installe en face d'elle.

S'attendait-elle à lui? Une fois installé. Si il trépigne d'impatience de voir arriver son encas. Il démarre l'air de rien, l'entretien.


Donc vous pensez, pouvoir nous être utile ici?
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Lenu
Nouveau cliquetis de verrous, ceux de la porte au bois ouvragé avec élégance, qui s’ouvre sur un portier dont la jeunesse la frappe. Elle s’imaginait gardes plus imposants pour ce genre de lieu, même si elle ne sait pas vraiment de quel genre il pourrait être étiqueté. Les échos de certains parlaient de bordel, ceux du colosse argenté d’un cercle privé ayant même une annexe où tout un chacun pouvait s’abandonner au vice du jeu. Il lui avait même soufflé qu’Axelle en était la propriétaire. Quand bien même, jamais l’Italienne n’avait parlé de l’Aphrodite à la Gitane, ni de son désir à venir proposer ses services. Elle se doutait bien qu’au vu de ses multiples occupations, Axelle n’aurait le temps de gérer un tel établissement et se rassure du fait que la direction ne sache rien d’elle.

La Brunette offre un hochement de tête en remerciement au portier qui l’invite à patienter quelques instants. Lors, un serviteur lui demande de déposer armes, ce qu’elle fait, du moins se déleste-t-elle de sa dague préférant taire l’existence du stylet ancré au chignon. Parano la Brune ? Un peu, mais surtout elle a appris à être toujours sur ses gardes. Quelques pas, paradoxe sensoriel l’enveloppant, délaissant le froid hivernal pour se retrouver enveloppée de la douce chaleur de la grande salle qui s’offre aux orbes sombres. Le nez frémit sous les fragrances subtiles, tout ici est feutré et amène à l’apaisement, jusqu’aux bottes qui impriment le moelleux des tapis tandis qu’elle suit le portier, appréciant du regard le mobilier luxueux digne d’un palazzio Florentin.

Elle fait fi des quelques regards se tournant vers elle, esprit tourné vers l’entretien à venir, suivant en silence sans pour autant relâcher son attention, ils empruntent un escalier de pierre, puis un couloir les amenant à une porte entrouverte. Et là, elle reste statufiée, interloquée par la présence du Duc qu’elle avait escorté. Les orbes sombres le détaillent comme si devant elle se tenait un fantôme. Non, c’est bien lui, comment ne pas reconnaître un ovale si parfait malgré le fait qu’un sourire qu’elle ne lui connaissait pas s’affiche. Le visage qui d’habitude reste impavide se teinte de surprise, tête se penchant légèrement sur le côté, observant le claquement sec des doigts qui renvoie manu militari le portier à son poste. Les lèvres étirent un sourire en coin aux propos faisant référence à la dernière missive reçue.


Vous… Je m’attendais à tout, sauf à vous, votre Grâce.

Oui. Elle s’attendait à rencontrer un homme grassouillet par les chairs consommées, bouffi de s’enrichir, voir même au regard et sourire pervers et manipulateur. Elle ne relève pas, ne désirant pas s’attarder au jeu du fessier suivi, bien que le dit jeu soit tentant. Incorrigible qu’elle est. Il est l’époux d’Axelle et le respect est de mise. Elle hoche la tête à l’invitation de le suivre, nacre mordant la lèvre afin de réprimer un sourire voir même un rire. L’Italienne lui emboîte le pas, ne se privant pas d’attarder le regard sur le fessier Ducal et de le relever lorsqu’ils s’introduisent dans la grande salle. Elle se plie à l’invitation de s’asseoir à une table après avoir posé la besace qu’elle a refusé de remettre au serviteur, puis retiré son mantel. Elle perd son regard un instant autour d’elle avant de le reporter sur lui, fin sourire sur les lèvres de se rendre compte que sa tenue de cuir dénote franchement avec celles des femmes présentes. Puis l’efface peu à peu, reprenant son sérieux.

En effet. Je suis amenée à vivre ici, non loin. Comme vous devez le savoir, je suis apothicaire. J’entreprends des cours de médecine aussi à mes heures perdues. Et il m’arrive de sauver des vies…

Elle fait silence, la servante apportant un plateau de victuailles accompagnées d’une aiguière de vin.

Je gage que votre établissement doit avoir quelques besoins pour des soins ou des potions bien précises. Je peux soigner moults maux.

Elle marque un temps d’arrêt puis sort de sa besace le petit coffret de bois sculpté qu’elle ouvre doucement et lui présente l’écrin de velours contenant trois fioles. Les orbes les couvent un instant avant de relever leurs ténèbres sur lui et ajoute d’un ton plus bas. Un doigt s’appose d’une caresse sur la première.

Je peux aussi vous concocter de quoi immobiliser une personne et qu’elle reste consciente.

Puis glisse la pulpe du doigt sur la deuxième.

Je peux aussi vous offrir la mort d’un ennemi.

Puis enfin la troisième.

Je peux faire disparaître l’indésirable au creux des ventres.

Le menton se redresse, du haut de ses dix-sept automnes, l’Italienne qui du premier abord peut paraître d’une banalité déconcertante avec sa gueule d’ange, sait se révéler redoutable Araignée venimeuse. Le regard s’impose, noir, dévoilant en partie le côté sombre de l’âme Lénuesque, alors que la main délicate referme le coffret dans un claquement sec. Lui laissant le temps de la réflexion et certainement quelques questions qui doivent lui brûler les lèvres.

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Bakhtan
Le monde est petit... Il faut croire que nos destinées étaient amenées à se revoir. Mais ne nous perdons pas dans ce genre de considérations.

Justin a faim et tant que qu'il aura faim, il sera difficile de capter son attention, si sa tenue détonne, il est trop bien élevé pour le faire remarquer au contraire, il fera tout pour la mettre à l'aise.

Bien que distraitement, il écoute son interlocutrice et opine de la tête. Car en effet, il le sait qu'elle peut sauver des vies, Axelle en est la preuve, ce n'est pas juste pour la voir de visu qu'il a accepté de répondre à sa requête, il est des Flandres et le commerce, il a ça dans le sang.

Justin de taper ses mains l'une contre l'autre à l'arrivée du plateau signe de sa satisfaction. Il remplit leurs deux verres. Trinque dans sa direction.


Goûté moi cette hypocras, dites m'en des nouvelles!

Non du tout, il ne tente pas de la tester sur ses connaissances.

L'Aphrodite a besoin de ce qui est rare, cher et efficace. Il faut que l'on trouve ici, tout ce que promettent les bonimenteurs, et la gamme de nos produits oscille entre rêves inavoués et ultimes recours parfois.

Elle a captée toute son attention et la caresse du doigt qu'elle porte sur les fioles de son coffret, fait mouche auprès du Duc, il boit ses paroles qui ne sont pas sans l'interpeller.

Il est une fiole que je vous interdis d'emblée de vendre à Messey, depuis le temps qu'il rêve d'avoir le dessus sur moi!


Il fait bien entendu allusion à la première fiole.

Je suis ravi que vous n'ayez pas rempli mon verre vous même, je vais me méfier à l'avenir.

Il n'est pas homme à utiliser une crapaudine ni à redouter le destin, aussi pourquoi prononce t-il ses paroles, il ne le sait pas lui même?

Il sourit plus amusé qu'effrayé mais regarde qu'aucun curetons ne se soient égarés aujourd'hui à l'Aphrodite, on est très Aristomachin quand on est duc et il ne faudrait pas que ses talents mentionnés en publique puisse être rapportés.

Ger... Ma mère a quelques connaissances en botanique et aime à user de ses connaissances pour soigner quelques maux, vous la croiserez sans doute à l'occasion, si vous êtes toujours disposées à travailler ici, une fois que nous aurons trouvé un accord. Elle a remis un peu d'ordre dans l'officine qui pourrait devenir la vôtre.

Mais dites moi, simple curiosité, d'où tenez-vous vos connaissances?

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Lenu
Et les verres se rencontrent dans un tintement cristallin. C’est que de parler ainsi donne soif et malgré qu’elle soit à l’aise avec le Duc, un petit remontant ne lui ferait pas de mal. A son tour d’écouter attentivement les propos de Justin, un sourire amusé s’esquisse sur les lèvres tandis que le verre s’en approche puis y reste suspendu sans y déverser son liquide, sourcil qui s’arque légèrement. Le nez est titillé par le parfum épicé de l’hypocras, elle en saliverait presque de s’en délecter mais elle n’en fait rien, laissant claquer sa langue contre son palais. Orbes dont les ténèbres se mordorent d’amusement. Incorrigible taquine, d’un masque à l’autre elle a l’art de jongler.

Je ne vois pas de qui vous parlez. Je ne connais pas de Messey. Aucun mensonge, même si elle apprendra certainement plus tard que le fameux Messey n’est autre que Sabaude, s’étant présenté ou ayant toujours signé ses missives de ce dernier nom. Place à l’amusement.

Par contre je constate que vous vous abreuvez d’hypocras. Vin épicé tonifiant le corps et surtout…aphrodisiaque. Moi qui aurais gagé qu’un homme tel que vous n’en aurait nullement besoin. Tout comme je n’ai nul besoin de vous empoisonner alors que je désire entrer à votre service. Quant à vous maîtriser…

Et de laisser la phrase se suspendre aux lèvres trop avides d’enfin se délecter du nectar qui explose de saveurs sur la langue et le palais. La langue humecte les lèvres charnues, esprit s’égarant à la recherche des ingrédients composant l’hypocras, avant de reprendre le cours de sa phrase d’une voix posée.

…je n’apprécie guère les hommes soumis. Donc, inintéressant.

L’ébauche d’un sourire mutin s’affiche tandis que les doigts fins enserrant le verre impriment un mouvement circulaire, le regard se perdant dans le tourbillon pourpre provoqué.

Le genévrier apporte une touche surprenante et épicée. Est-ce votre mère qui a concocté cet hypocras ? Je trouve que les épices sont savamment équilibrées, ni la muscade, ni la cannelle ne sont écrasées par la saveur du genévrier. Quant à la touche d’anis, elle est divine.

Le verre est de nouveau porté aux lèvres, gorgées dégustées avec lenteur, au vu qu’il avance qu’éventuellement elle pourrait rencontrer la dite mère et voir même jouir de l’officine, c’est qu’il devait être intéressé par ses services. Un tressaillement imperceptible lui mord l’épaule, le regard s’éteint de pétillements. Le verre est posé délicatement, ongles jouant de mélodies en tapotant dessus. C’est qu’elle n’aime guère parler de son passé l’Araignée, le considérant ainsi que les sentiments comme une faiblesse avec laquelle on pourrait l’atteindre. Sans famille, sans passé, sans sentiments, tout est bien plus simple. Le regard se lève sur Justin, le détaille un instant, puis hoche légèrement la tête comme pour se confirmer à elle-même que si Axelle l’a épousé, c’est qu’il est digne de confiance.

J’ai découvert enfant, la magie des épices, leur couleur, leur goût, leur odeur. Mon père étant dans le commerce maritime. Léger froncement de nez à l’évocation de son père avant d’enchaîner. J’ai été éduquée au couvent, mais j’étais souvent dans les jambes de la Sœur apothicaire qui m’a appris à reconnaître, planter, soigner, cueillir et me servir des simples. Au fil des ans mon apprentissage prenait de l’ampleur et comme dans bien des bibliothèques religieuses, certains livres étaient considérés malsains mais préservés. Et la vieille Sœur avait la même attirance que moi pour les choses interdites. Un sourire amusé se dessine, regard retombant sur son verre, esprit retournant vers le passé. Elle m’a éduquée sur l’art de soigner, autant que sur l’art de tuer en me laissant consulter les livres interdits. Elle m’a appris l’art de la mithridatisation afin que je ne m’empoisonne pas moi-même. Je lui dois une grande partie de ce que je sais.

La langue claque de nouveau au palais, le verre revenant aux lèvres afin de déverser les dernières gorgées d’Hypocras avant d’être déposé sur la table. Les orbes sombres se lèvent sur Justin, visage impavide de ne laisser filtrer l’émotion du passé, d’avoir vu cette Sœur se faire égorger par des malandrins lors de l’attaque du couvent sans avoir pu la sauver.

Je suis toujours disposée à travailler pour vous. Il nous reste à trouver une entente sur les termes d’un contrat. Que me proposez-vous ?
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Bakhtan
Aunou de lever sa senestre en l'air distraitement comme pour dire, c'est sans importance si vous ne le connaissez point, tandis que sa dextre pioche quelques morceaux de fromages dans le plateau et que ses pensées vagabondent vers Renard.

Estomac criant famine et pensées indécentes font que Lénù perd toute son attention, jusqu'à la prononciation du mot "Aphrodisiaque".

Les yeux abandonnent momentanément le plateau et se reposent sur elle, attention toute regagnée de la miss.

Froncement de sourcils, serait-elle en train d'insinuer qu'il aurait besoin de quelques plantes pour...

Mais la chute a raison de son froncement de sourcils et le duc éclate de son rire tonitruant, de ce rire qui peut être contagieux comme agaçant et qui attire l'attention tant il est discret.

Lorsque le duc cesse de rire, il s'abstient de lui dire qu'il n'a besoin de rien, les gens qui doivent se justifier c'est bien connu... Par contre, elle a toute son attention du coup et c'est un regard un peu plus pénétrant qui prend place tandis qu'il la détaille.


Ma mère...

Justin a encore beaucoup de mal à dire sa mère en lieu et place de Germaine, il ne bute pas sur le mot, mais reprend son souffle.

...est celle qui détient la recette qui me permet de m'assurer un chouia de vos connaissances.

Par contre, j'ignorais qu'elle veillait à ma bonne libido avec ses vins épicés!


Justin imite le geste qu'elle vient de faire avec son verre, faisant tourner ce qu'il reste du breuvage dans son verre, avant de le vider cul sec, écoutant le condensé qu'elle accepte de donner sur son parcours.

Ce qu'elle raconte tient la route, même si ce n'est pas vraiment glamour, il va falloir enjoliver tout ça, si on veut en tirer profit. Avant de parler contrat, il décide de la mettre au défit, car il ne croit que ce qu'il voit!

Il se lève et va déranger Asmodée, la mascotte de l'établissement qui était en train de roupiller à son aise sur une des banquettes à quelques pas d'eux. Il le dépose sur la table devant elle.


J'aimerais de mes yeux voir si le contenu de votre fiole opère sur ce chat. Ce n'est pas qu'il est hyperactif, cette paillasse ne fait que dormir à longueur de journée, et l'immobiliser, ne sera pas un exploit en soit, mais dés qu'il sent une mousse de poisson, il devient intenable, nous agiterons sous son nez de son met favoris pour voir si ses babines demeurent actives!

Ils parleront ensuite contrat ou pas...
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Lenu
Lénù reste attentive aux réactions du Duc, certes son histoire n’a rien d’exceptionnel même si elle a éclipsé volontairement quelques détails trop personnels et trop sombres pour être confiés. Elle taira sa fuite pour éviter le mariage arrangé, elle taira aussi la mort de l’assassin de la Sœur dont elle s’est repue d’un plaisir malsain qui la hante souvent. Le mouvement de Justin la sort de ses pensées, le suivant du regard, sourcil s’arquant de le voir prendre un chat qui vu sa tête n’a pas l’air très heureux d’être dérangé et de le poser sur la table juste devant elle. Elle incline légèrement la tête sur le côté, doigts délicats venant caresser entre les deux oreilles puis glissant sur la gorge du greffier qu’elle gratouille du bout des ongles.

Les prunelles noires se lèvent sur Justin. Quoi ? Donner le contenu de la fiole au chat ?
Mais… mais... Il est fou ? Les prunelles reviennent au greffier qui ronronne et se couche sur la table. Mordillement de la nacre sur la lèvre afin de contenir un léger rire qui résonne en sa poitrine et pointe vers la gorge.


Fichtre. Je crains que vu son état nonchalant, il nous claque entre les doigts. Je m’en voudrais de tuer votre chat. Surtout que le dosage de la fiole ne lui conviendrait guère et je ne m’aventurerais pas à jouer les apprentis sorcier à lui donner une dose au hasard. J’aime jouer, Justin mais là…

Une légère moue s’ébauche, main délaissant le chat qui aurait pu rendre jaloux celui qu’elle martyrisait enfant dans la demeure familiale. La main ouvre précautionneusement le coffret, en sort la première fiole caressée quelques instants plus tôt. Détenue au creux de la paume, les orbes sombres s’illuminent de provocation, douce insolence que le sourire offert à son hôte.

Cher Justin, il me reste à savoir si vous avez confiance en moi. Toutes potions, onguents, décoctions proposés ont déjà été testés sur une personne à minima.

De l’autre main, elle verse l’hypocras dans les deux coupes, Araignée tisseuse d’une nouvelle toile, funambule sur son fil.

Comme il me reste à savoir si je peux avoir entièrement confiance en vous…

D’un geste lent, elle libère la fiole de sa paume pour l’emprisonner entre les doigts fins, l’ouvre délicatement et en déverse le contenu dans une coupe puis dépose la fiole vide dans le coffret qu’elle referme. Coupe en main elle se lève, lui tend d’un geste gracieux vers son visage.

Sentez-vous la moindre odeur attirant la méfiance ? Non.

Puis, contre toute attente, elle porte la coupe à ses lèvres afin d’en boire le contenu. Chose faite, la coupe est déposée sur la table, l’Italienne se détourne du Duc afin de rejoindre, non loin, une causeuse au velours pourpre sur laquelle elle s’allonge, corps en une position lascive qu’aurait pu prendre une courtisane.

Et je puis vous assurer que le goût de l’hypocras n’est nullement altéré. D’ici quelques instants je ne pourrais parler, je pourrais à peine effectuer le moindre mouvement et ce, dans une infinie lenteur. Mon corps sera d’une mollesse comparable à une poupée de chiffon, mais je serais consciente du moindre de vos mots, du moindre de vos mouvements.

L’Italienne déglutit doucement, langue humectant les lèvres tandis qu’elle ressent les effets comparables au venin de l’araignée sur sa proie. Une douce chaleur empare son corps qui s’engourdit peu à peu, les prunelles se dilatent légèrement. Le Duc peut voir le corps s’affaisser mollement jusqu’à devenir inerte, ayant pour seule réaction que le soulèvement ténu de la poitrine. Acte impulsif et surtout dirigé à provoquer un trouble dans le but précis de prouver que ses potions sont efficaces et loin d'être l'apanage des bonimenteurs.
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Bakhtan
Justin est bien conscient que lorsqu'il demande son pédigrée à Lénù, elle ne lui distille que ce qu'elle veut bien. Chaque être à sa zone d'ombres et de secrets, c'est à ce maudit Flavien de gratter et trouver tout cela après tout ce n'est pas son rôle.

L'italienne plait au maître des lieux, elle a sauvé son épouse, il lui est quelque part redevable. Elle a cette part de mystère et de danger qui grise l'homme qui aime à jouer avec le feu.

Mais pour l'heure, il est ravi de son idée, et s'imagine déjà pouvoir jouer avec l'appétit d'Asmo, voir lui nouer les pattes entre elles, sans qu'il ne le gratifie d'un coup de griffes.

Mais la brune éteint le sourire du duc, la fiole tuerait la mascotte de l'établissement selon elle.

Il s'apprête à lui dire, pourquoi pas ne lui en donner que quelques gouttes, juste pour voir? Car il veut voir par lui même. Mais elle le devance, et si il affichait sur le coup une mine de gamin à qui on a confisqué son jouet. Ses sourcils s'arquent interrogateur.

Si, il a confiance en elle? Il s'en méfie. Mais s'abstiendra de tout commentaire. Par contre, si jamais un jour, il devait être au chevet d'une personne blessée qui lui est cher, il s'arrangerait pour la trainer de force et sauver la dite personne.

Il ose à peine respiré la fiole, par mesure de sécurité, mais opine de la tête à ses propos avant de s'enfoncer sur sa chaise, pour respirer à nouveau normalement sans se retenir.

Il ne s'attendait pas le moins du monde à ce qu'elle boive elle même son breuvage, il pensait qu'elle lui demanderait d'y goûter sur le coup ou de trouver une victime qui tienne sur deux pattes en lieu et place de quatre.

Elle s'allonge sur une causeuse, tandis qu'il reste assis sur sa chaise, et il l'écoute attentivement à nouveau décrire les effets de la fiole.

Et si elle était juste bonne comédienne? Si elle simulait simplement...

Tandis qu'il la fixe toujours de la table ou ils avaient commencer à deviser, il se décide à se lever un peu inquiet, et interloqué. Son premier réflexe sera de lui prendre le poignet, vérifier que son pouls bat normalement, il ne faudrait pas qu'elle se soit trompée de fiole...

Il lève son bras vers le haut et le lâche, pourquoi il l'ignore, comment peut-il vérifier par ce geste, si elle est maitresse ou non de ses mouvements? Alors il lui tapote la joue de deux doigts... Et pencher au dessus d'elle, lui pose une question des plus banales.


Vous allez bien?
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Sabaude
La salle commune de l’Aphrodite, théâtre où se donnait la singulière représentation, était vouée à laisser pénétrer en son sein un spectateur qui ne manquerait pas de se mêler aux acteurs pour se livrer à son tour à une improvisation qui verrait l’absence de ménagement disputer à la subtilité sa place sur la scène.

Sabaude laissait derrière lui la tiédeur d’une maison de jeux qui se préparait à recevoir ses premiers clients et le regard accablant de son homme de main, quand il découvrit l’étrange spectacle du Duc d’Aunou penché au-dessus d’une Lénu inerte.

Il s’intrigua de l’état de la jeune femme habituellement gaillarde et approcha à pas de loup avant de remarquer le léger soulèvement de la poitrine et la fiole vide, et, soulagé, de s’annoncer d’une puissante claque dans le dos de son amant. Un sourire en coin il se positionna sur son flanc droit, mains jointes sur ses reins, lui offrit un sourire charmeur et inclina son buste vers la belle étendue.


L’auriez-vous faite tomber en pâmoison avec un de vos poèmes, mon très cher Duc ? Se moqua-t-il, tout occupé à détailler les traits féminins.

Si paisible… On ne dirait pas que nous avons là notre vive accompagnatrice. Rendons-lui ses petits soins ! Et j'ai toujours eu envie de faire cela à quelqu'un!

En un instant l’intrépide Messey débarrassa un vase de ses fleurs et versa une partie de l’eau sur le front de Lénu. Les lèvres étirées en un rictus diaboliquement séduisant il plaqua le contenant fragile contre le ventre de son Bel Orage.


Regardez, il y a du bleu et du blanc sur celui-ci. Tenez-le si vous ne voulez qu’il se casse.

Assuré que personne ne pouvait le voir, il lui envoya un baiser du bout des lèvres et effleura ses doigts alors qu’il retirait les siens pour livrer l’objet en pâture aux réflexes flamands.
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Bakhtan
Diantre Messey! Il semblerait qu'elle nous entende... Ai-je une tête de troubadour, j'ai une réputation à tenir tout de même et si j'aime à faire gémir dans certaine circonstance, ce n'est pas en essayant de faire le mariole avec les mots.

Sourire en coin, il le regarde se diriger vers un vase et craint le pire.

Vrai que notre accompagnatrice est douée en poésie, elle par contre!

Justin a en tête les billets humoristiques qu'elle distillait le long de leur périple.

Vous comptez offrir ces fleurs à quelqu'un? Non vraisemblablement pas.

Les fleurs sont précipitées vers leur destin funeste et oubliées. Il n'a pas le temps de réaliser, que Lénù reçoit l'eau que contenait le vase, contenant que Justin réceptionne sans trop savoir qu'en faire.

Si ce Delft se brise, je l'ajoute à votre loyer pour votre tripot d'à côté.

C'est qu'il va finir par battre Flavien à vouloir faire des ardoises salées en veux-tu en voilà. Et ne voulant certainement pas devenir tenancier de tripot, il se ravise surtout pour se donner bonne conscience.

Où vous serez privé de dessert!

Il pose le vase au sol et compte bien lui faire son compte à ce vase qui n'avait rien demandé à personne, juste pour pouvoir jouer ultérieurement avec les pieds de Sabaude. Pour l'heure, il cherche de quoi éponger la miss alanguie.

Le chat aurai pu nous claquer entre les mains alors imaginer si...

Justin se ravise, il ne faudrait pas que le facétieux Sabaude apprenne l'existence de cette potion, depuis le temps qu'il rêve de le terrasser, et d'avoir le dessus sur lui. Hors de question d'inverser les rôles, du coup Aunou va s'empêtrer dans un mensonge, ce qui n'est pas sa grande spécialité.

Mais malheureux qu'avez-vous fait, la demoiselle ne se sent pas bien et vous nous la noyer! Si elle devait attraper son compte par dessus le marché.

Muni d'une serviette qu'il a été chercher sur une des tables, il lui éponge le front. De son index, il touche son épaule insistant en quête d'un signe ou d'un clignement des yeux...
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Sabaude
Flamand que vous êtes à user d’exagération ! Vous faites d’une cascatelle estivale une cascade écumante de printemps. Si j’avais voulu la noyer, je lui aurais fait faire la tournée des tavernes comme au jour de votre mariage. Fait miraculeux, je suis encore en vie pour en parler, se plut-il à exagérer.

Tout à son forfait, Sabaude n’avait pas perdu un mot de l’extraordinaire loquacité de Justin, ce qu’il se fit fort de lui signifier après le premier assaut taquin.


Est-ce de m’avouer que vous avez essayé de tuer Asmo qui vous rend volubile ou auriez-vous quelques vapeurs à la vue d’un évanouissement ?

Sous des apparences de légèreté, Messey ne put dissimuler longtemps son inquiétude. La jeune femme avait su l’émouvoir lors de leur voyage vers le sud, et la voir ainsi inanimée n’était pas pour le rassurer. Son sérieux revint tandis qu’il posa à son tour le dos de sa main sur une joue de Lénu.


Peut-être devrions-nous agiter quelques sels sous ses narines ? La pauvrette est bien pâle. A moins que vous ne vouliez vous risquer à la gifler... J’ai déjà vu faire, cela peut-être efficace. Ou un baiser ! Un loyer, que nous parviendrons ainsi à la réveiller comme dans ces chansons de geste, tenta-t-il le Duc.

A ces mots il se redressa et, une main de la belle entre les siennes pour en éprouver la chaleur, plongea son regard dans celui d’Aunou, devenu, par le mariage et contrat avec Axelle, le propriétaire des murs de sa maison de jeux.


Je venais justement vous inviter à visiter le Pacte d’Orphée quand vous aurez un moment. Il est temps que je vous montre mon repère et que nous discutions de ces loyers que vous voulez majorer de la valeur d’un bibelot.

Un bref instant il se sentit mal à l’aise à parler argent avec cet homme qui d’un mot, d’un regard, le troublait. Les tripots faisaient partie de sa face sombre, de celle que Sabaude gardait secrète. La visite serait pour lui une étape de plus dans sa complicité avec son amant à l’oreille duquel il murmura.

Vous n’étiez pas sérieux pour le privé de dessert ? Imaginez si notre inconsciente a entendu ? Pour quoi vais-je passer ?

L’ancien Chancelier de France se sentit soudain comme un garçonnet et tapota nerveusement la main de Lénu sans s’en apercevoir.
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Bakhtan
Cascatelle... cascade... estivale et printemps... Vous auriez abusé de cidre Messey que cela ne m'étonnerait pas. Mais quel poète vous faites!

Justin d'afficher une petite moue d'un gars qui n'a pas trop compris ce qu'il voulait dire et d'embrayer en tapotant son dos.

Un jour, vous serez grand et fort, et vous arriverez à boire comme un flamand!

De regarder Lénù toujours amorphe tandis qu'il se moque de lui et qu’il ne compte pas parler de la fiole et s'embourbe dans ses mensonges.

Le chat va bien, ne vous en faites pas. Vous pensez que la donzelle, c'est juste évanouie?

J'ai déjà entendu parler de sels que l'on agite, mais vous pensez que j'ai ça en poche peut-être? Pensez-vous que ces sels proviennent de selle après concoction? Car il est vrai qu'après ripailles, il y en a qui réveilleraient des morts!

Je pense votre idée plus judicieuse que la mienne d'agiter des selles sous son nez!


Justin se dit que si elle fait la comédie, vu son tempérament, résister à lui mettre une gifle va tenir de l'exploit. Puis pour le plaisir de voir Sabaude perdre un pari. Il pousse légèrement ce dernier, se penche sur l'italienne et pose ses lèvres sur les siennes, non sans guetter la moindre de ses réactions.

Je pense que votre idée, n'était pas la bonne. Vous allez me devoir deux loyers pour un mois, je le crains, plus un Delft.

Plus un Delft car du pied, il fait tomber ce dernier sur le sol qui se brise. Il éclate de rire, car il ne compte pas lui demander de loyer, mais aime titiller Renard sur sa pingrerie et de voir son air déconfit, le ravit.

Vous me faites rire, tandis que nous avons peut-être une mourante à nos côtés, si c'est un évanouissement, c'est sans doute son corset qui est trop serré!

Justin a vu les yeux de Lénù bouger tandis qu'il scellait ses lèvres aux siennes, il doute encore un peu des effets de la fiole. Aussi Justin se munit de sa dague, privilège du propriétaire que de ne pas être complètement désarmé, fait sauter tous les lacets du corset, se disant qu'aucune dame, fusse t-elle bonne comédienne, ferait sans broncher une fois que l'on touche à ses habits.

Moi qui pensais que vous n'aviez plus aucun secret pour moi, vrai que je n'ai jamais mis un pied dans votre repère!

Il répond à Sabaude, les yeux rivés sur celle qui occupe la causeuse, non pas tant sur son corset mis à mal, mais sur son visage, guettant la moindre réaction.


Il va nous falloir aller chercher de l'aide Messey! Je commence sérieusement à m'inquiéter pour la demoiselle.

Et je ne badine jamais quand je parle de sanction!


Ou tout l'art de dire le contraire de ce qu'il pense, et si en effet, il ne fait pas tellement attention aux propos qu'il tient devant Lénù, il se dit que comme elle travaillera pour lui, elle n'ira rien ébruiter de ce qu'elle aura pu deviner aux travers de ses propos. Si lui se moque bien des rumeurs, n'ayant plus rien à prouver. Il fera cependant attention à l'avenir de ne pas trop le mettre dans l’embarras...

Lâchez donc notre nouvelle apothicaire, vous lui donnez des palpitations mon petit tant vous semblez nerveux.
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Lenu
Douce torpeur. Sensation d’être nichée dans le moelleux d’un nuage, rendant tous ses membres engourdis, son esprit devenu cotonneux mais conscient. Bien qu’elle s’inquiète du silence seulement brisé de bruits étouffés et lointains, orbes figés sur Justin tout aussi figé. Aurait-elle fait une erreur de dosage ? Non, impossible. Enfin l’esprit capte un mouvement, le regard d’habitude animé semble lointain mais pourtant bien présent à regarder vaguement Justin. Elle sent à peine son bras être relevé, elle sent à peine la pression des doigts s’inquiétant des battements du pouls. Elle ne sent aucunement le bras relâché, retombant mollement et restant suspendu dans le vide, doigts recroquevillés qu’elle tente de bouger en vain. Orbes scrutant le visage du Duc si proche qu’il lui semble sorti d’un rêve embrumé. La question est captée. Et si elle le pouvait, elle rirait de sa simplicité. Bien entendu qu’elle va bien, quoique la sensation soit désagréable.

Comble de tout, un mouvement près d’eux, une voix reconnue, Sabaude fait son entrée. Là, revient à son esprit la dernière conversation avec Axelle. Lui a-t-elle parlé ainsi qu’elle l’avait menacée ? Le réflexe de plisser le nez est présent mais le geste est avorté. Un rire reste coincé dans sa poitrine en imaginant Justin poète alors elle tente de glisser le regard sur Sabaude, en vain. Sinon elle aurait vu avec une horreur contenue par la potion qu’il s’apprêtait déverser de l’eau sur son front. Oh elle la sent la fraîche sensation sur son front, larmes sinuant sur son visage et s’insinuant sur le cuir chevelu. Bataille d’émotions en elle, enfermées dans l’arène de son corps, sensation d’une montée en pression n’ayant nulle échappée. Diantre, tout Sabaude qu’il soit, il lui paiera l’amusement qu’il se fait d’elle. La chance qu’il a est que soudain tout se mélange un peu dans son esprit, une histoire de vase, de fleurs, de dessert et de chat. Se retrouvant comme dans le fameux conte d’Alice, corps tombant dans le vide avec des bribes de phrases, des visages qui passent devant le sien, un chat, une fiole…Justin éponge son front et la ramène à la réalité, les doigts sursautent légèrement mais aucun ne le remarque tandis qu’elle sent une pression à son épaule. Elle aimerait sourire. Elle aimerait boire aussi. Elle aimerait rire, de ces rires francs devant une scène amusante, comme celle qui se déroule à l’instant. Fichtre que Sabaude s’apparente à un grand enfant ! Il faudra qu’elle note cela quelque part. Elle aimerait lorsqu’il appose le dos de la main à sa joue, provoquer un battement de cil pour lui signifier qu’elle va bien. Mais l’effort lui semble surhumain bien que peu à peu l’effet de la potion devrait s’amenuiser.

Et Sabaude qui n’arrête pas de débiter de bonnes idées. Tout d’abord les sels, qui auraient pu la faire sourire. Puis la gifle qui lui aurait fait lever les yeux au ciel. Puis le baiser qui aurait fait écarquiller les prunelles ténébreuses. Il n’est pas sérieux là ? Non, non, non et re-non ! Il en va de sa vie, car si l’un des deux appose ses lèvres sur les siennes, il est fort à parier qu’Axelle l’égorge sans le moindre regret en l’accusant d’avoir encore usé de séduction. Elle sent une légère chaleur à sa main, comme un tapotement lointain mais son attention est dirigée vers les propos de Justin qui s’amuse de jeux de mots qui lui auraient fait plisser le nez. Et là… Elle se fige de l’intérieur, tout son corps désirant repousser le baiser déposé à ses lèvres, son esprit hurlant un NON ! NON ! NON ! Son cœur dérape, elle le sent et ce baiser semble durer une éternité. Yeux fixés dans les siens, enfin les cils arrivent à battre lentement deux fois. Et ce tapotement énervant sur sa main… Et là, qu'elle est cette sensation de libération ? Panique intérieure, palpitant s'affolant tout autant que l'esprit. Le regard fixe sur Justin. Il n'a pas osé ? Non, il n'a pas osé délacer son bustier ? Si... Ô désespoir, tristesse, malheur et autres misères... Il a osé. Tout hurle en elle et l’esprit passe en boucle un « Axelle va me tuer, Axelle va me tuer ». Laissant là les deux hommes converser, aussi bavards que des donzelles tandis que les lèvres meuvent doucement tentant de répéter ce que crie son esprit, laissant seulement échapper un murmure quasi inaudible.
«…tuer….tuer…tuer…tuer…elle…tuer…elle…tuer... »
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Sabaude
Sels et selles… Aunou ! Parfois je me demande si vous ne fréquentez pas un peu trop les garçons d’écurie, ceux-là même que je ne dois pas approcher, feignit-il d’être choqué par les propos qui heurtaient le bon goût.

Son sourire le trahit pour ensuite s’agrandir au baiser inefficace, s’estomper aux deux loyers à verser, et disparaître au vase brisé. Pour une fois il ne simula pas sa surprise, resserra même sa main autour de celle de Lénu. Son regard sombre devint le miroir de ses émotions contradictoires et de son incompréhension. Tout son être se figea, l’horlogerie intellectuelle fit écho au mécanisme délicat et complexe qu’un élément, aussi petit soit-il, pouvait gripper. Son Bel Orage, venait de casser un de ces fameux bibelots, lui, le flamand, le protecteur des pots bleu et blanc ! Pour le jeune noble, s’était comme assister à la naissance d’un veau à deux têtes.

Mais….Vous avez….. le…..

Sabaude ne parvint à détacher ses yeux des éclats au sol que quand celui d’une lame attira son attention.
Trop tard pour le corset de la belle. Le geste, à défaut de leur offrir une réaction de l’inconsciente, le sortit de son engourdissement.


Pas de gifle, ce que je regrette presque. Redevint-il peu sérieux pour alléger la situation.

Et vous, persévérez, mon Duc. Présentez-lui votre séant et faites lui sentir vos selles. Un vent frais de votre dernier repas, toutefois, devrait suffire à la réanimer.

Mon repère peut se satisfaire de votre visite après un exploit de votre part.


L’alençonnais lâcha la main féminine, remua moqueusement les sourcils à l’attention de Justin, et se pencha un peu vers l’allongée.

Justin, n’entendez-vous pas grincer ? Un claquement de dents peut-être ? Aurait-elle froid ? Peut-être devrions-nous nous allonger de part et d’autre. Je pourrai aussi me risquer au baiser. A moins que….

Il se tut, leva son menton vers son compagnon et plissa les yeux.

Pourriez-vous me redire comment cela s’est passé ? Vous discutiez et….. Qu'à à voir la mort d'Asmo dans tout cela?

Il lui était revenu en mémoire que la donzelle avait une très bonne connaissance des simples et qu'une de ses décoctions était en sa possession.
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Bakhtan
Faites ce que je dis, pas ce que je fais, c'est bien connu. Puis c'est pour votre bien, vous ne voudriez pas que l'on dise que je déteins sur vous. Puis vous n'avez pas assez de carrure, il vous faut encore fortifier pour pouvoir vous permettre d'emprunter les chemins des écuries d'Augias. Pour l'heure nous vous prierons d'être sage Messey. Je vais finir par croire que vous me trouvez un mauvais genre.

Justin est en train de s'amuser de la situation, de voir Sabaude choqué de l'avoir vu briser un Delft, qui ne fait bien entendu pas partie de la collection de Germaine sans ça, il n'aurait pas osé, ça plus sa proposition scabreuse en provenance de Montcuq. Non sans quelques ironies, il poursuit.

On ne frappe pas une dame, vous, si distingué, j'aurai parié un loyer que vous le saviez! Puis nous sommes à l'Aphrodite et c'est une maison correcte ici, on ne fait pas des vents au nez à la barbe des gens.

Pas que la demoiselle ait de la barbe. Mais vous m'aurez compris.

Ne faites pas tant de salamalec, je vois bien que vous mourrez d'envie de l'embrasser! Elle n'a pas l'air d'avoir froid, puis c'est vous que l'on surnomme le petit prince pas moi!


Renard est rusé et mène l'enquête ce qui n'est pas du goût de Justin. Il se met presque à bafouiller cherchant à donner des détails sans trop en donner.

Et bien, elle me parlait de ses simples, ce chat ne fait que roupiller, il doit être souffrant, je voulais qu'elle le soigne. Imaginez donc, nous pourrions faire fortune, si des simples pouvaient empêcher cette paillasse de dormir, on en aurait distribué au Louvre, dans chaque Conseil!

Justin de se pencher à nouveau au dessus de Lénù.

Je pense qu'elle baragouine quelque chose. Ué, fumé? Tué! Se serait-elle tuée avec ses simples? Elle a du s'empoisonner la malheureuse. Ciel mon ami, avant qu'elle ne roupille cent ans ici, embrassez là, faites quelque chose...
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