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[RP] Dans la forêt du Bourbonnais-Auvergne

Laus, incarné par Le_g.


La journée avait été reposante, et plutôt agréable. Le Gaucher avait étudié un peu, puis il était parti cueillir des plantes.
Spoiler:
Événements récents :
04/10/1466 18:50 : Votre recherche d'ingrédients est terminée. Vous avez recolté 1 Baie de Sureau Noir, 2 Brins de Marjolaine, 1 Fleur d'Anis
04/10/1466 17:02 : Vous avez vendu à la mairie 1 Feuille de Tilleul pour 0,30 écus.
04/10/1466 17:02 : Vous avez vendu à la mairie 1 Fleur d'Anis pour 0,30 écus.
04/10/1466 17:02 : Vous avez vendu à la mairie 1 Brin de Marjolaine pour 0,30 écus.
04/10/1466 17:02 : Vous avez vendu à la mairie 1 Brin de Lavande pour 0,30 écus.
04/10/1466 17:02 : Vous avez vendu à la mairie 1 Brin de Marjolaine pour 0,30 écus.
04/10/1466 17:02 : Vous avez vendu à la mairie 1 Fleur d'Anis pour 0,30 écus.
04/10/1466 17:02 : Vous avez vendu à la mairie 1 Feuille de Tilleul pour 0,30 écus.
04/10/1466 17:02 : Vous avez vendu à la mairie 1 Fleur de Partenelle pour 0,30 écus.
04/10/1466 15:36 : Votre recherche d'ingrédients est terminée. Vous avez recolté 1 Feuille de Tilleul, 1 Brin de Lavande, 1 Brin de Marjolaine, 1 Fleur d'Anis
04/10/1466 13:04 : Votre recherche d'ingrédients est terminée. Vous avez recolté 1 Fleur de Partenelle, 1 Fleur d'Anis, 1 Feuille de Tilleul, 1 Brin de Marjolaine
04/10/1466 10:27 : Vos connaissances dans la matière Combat naval de base a progressé de 3%.
04/10/1466 09:30 : Vous avez vendu à la mairie 1 Brin de Marjolaine pour 0,30 écus.
04/10/1466 09:30 : Vous avez vendu à la mairie 1 Fleur de Pavot Blanc pour 2,30 écus.
04/10/1466 09:30 : Vous avez vendu à la mairie 1 Brin de Marjolaine pour 0,30 écus.
04/10/1466 09:30 : Vous avez vendu à la mairie 1 Branche de Céleri pour 0,30 écus.


Ce qui en soit aurait pu bien se terminer. Il s'était rendu en taverne, y avait croisé Jules, puis Rémy, et enfin Sofio, et Solène. Le tableau aurait pu être idylique, bucolique presque. Après tout, il était heureux, tout allait bien, il avait pu sortir dans la nature, ce qui, quand on le connait, lui est une necessité, joindre l'utile à l'agréable, et en prime, ça avait été lucratif ! Que demander de mieux ?

Bah, peut-être de ne pas subir une tentation très forte, et de ne pas subir une scène de ménage. Les deux combinés, à la suite d'une quasi altercation avec un jeune homme pour des propos que le brun avait tenus en taverne, et c'était le summum de ce qu'il pouvait supporter dans l'immédiat.

Car quoi ? Ca vous arrive souvent de servir un verre d'alambic devant un alcoolique vous ? Alors les plans d'une mairie devant un ex-pillard, à votre avis ? Bonne ou pas bonne idée ? Louis dirait : Très mauvaise, pas bien !

Sauf que... Le bon vieux temps, tout ça... les traques, jouer au chat et à la souris... le sang qui battait les veines en préparant un amusement, ou en se cachant après une animation municipale... Joliment dit, non ? Bref, tout ça, c'était son passé, celui qu'il tentait de refouler, celui qui faisait qu'il luttait tous les jours. Il avait pourtant dit que le métier avait changé, que les traques et tout ça, ça n'existait plus, qu'aujourd'hui, c'était en mode bourrinage, et plus dans l'art de tirer une bourse discrètement, non, tout ça, c'était fini, depuis que les maréchaux, tels des chauves-souris, savaient jusqu'à la couleur de vos braies sans même sortir de leurs bureaux... Bref, il luttait...

Si on rajoute à ça les réprimandes sur son comportement, et la fuite de la femme qui le retenait à Clermont, qui lui faisait le coup pour la deuxième fois en deux jours, l'autre étant devant sa soeur, Monseigneur Ariana, son amie, mais p'tain de chiabrenna de fot-en-cul quoi ! Il avait bien trop de respect pour Ariana pour voir autre chose en elle que ce qu'elle était : sa soeur !

Il ne fallait pas trop en rajouter. Il avait donc quitté la taverne, direction la foret. Là, il pouvait se laisser aller, il n'était plus lui-même. Le regard ambré du Gaucher s'était fait sombre, comme la nuit, et il voyait en rouge et noir.

Tuer ! Tuer ! Tuer ! Il avait besoin de tuer quelque chose, alors il laisse aller son instinct, ne pense plus à rien, il ne voit plus personne, plus rien, il ne voit que la piste d'un sanglier, il n'entend plus les oiseaux, il n'entend que le sang qui bat à ses tempes, et il ne sent plus rien que l'odeur de la haine, ressentant jusqu'au goût du sang dans sa bouche.

Tel un fauve, il hume l'air, accroupi sur le sol, les mains dans les feuilles d'automne qui commencent à tomber. Le sentier s'est recouvert d'une fine couche de brun, roux, sombre, marron, jaune, orange... Mais il ne voit plus les couleurs, il ne ressent plus que la haine qui lui parcourt l'échine, et alors que sous le ciel bleu piaillent les oiseaux, il entend le pas du sanglier qu'il traque.

Lentement, tantôt accroupi, tantôt à quatre pattes, tantôt debout mais penché, il contourne le sanglier, pour s'en rapprocher, sur le flanc, évitant de se mettre sous le vent, et soudain, il se déchaîne.

Lame sortie, il se jette sur le sanglier, et c'est un combat au corps à corps, déloyal, parce que l'animal n'a que très peu de chance de l'emporter, le premier coup de dague l'atteignant au coup, suivi aussitôt de deux autres, avant qu'un quatrième ne s'enfonce dans les entrailles du monstre qui tente de piétiner la bête qui s'attaque à lui. Louis n'est plus, il ne reste que son côté sombre, sa volonté de tuer, le besoin de tuer, et un sourire carnassier en voyant se répandre le liquide carmin sur le sol.

D'un bond, l'homme, ou plutôt ce qu'il en reste, s'écarte, évitant de se faire piétiné voire embrocher sur les défenses de l'animal, tandis qu'il hurle sa victoire, tout à la joie de voir les yeux de son adversaire se révulser tandis qu'il choit lourdement sur le sol.

Il ne reste que Laus, son autre lui, le mauvais, son côté noir. C'est ensuite, à genoux dans l'herbe, qu'il enfoui ses mains jusqu'aux coudes dans les entrailles du sanglier qu'il a éventré, savourant le sang toujours chaud, alors que sa sénestre vient caresser, presqu'amoureusement, le coeur qui s'arrête entre ses doigts, alors qu'il l'écrase de ses doigts.

Laus a pris le dessus, en cet instant. Laus est celui qui contrôle Louis, et le Gaucher ne semble pas avoir envie de s'arrêter là, arrachant le coeur pour le porter à sa bouche, tel un animal, à quatre pattes près de sa proie, grognant son contentement.
Skip_lo_casalier
Un jour comme un autre, quoi que pas tout à fait. Malombrina marche avec son épouse dans les bois. C'est toujours là qu'il s'y sent le mieux. Il n'aime pas les villes, l'animation des marchés, le bruit des roues contre les pierres du pavé, les sabots des chevaux, parfois ferrés, d'autre non, claquant et martelant dans les rues et avenues. Une cacophonie qu'il n'arrivera jamais a apprécier. Il s'ennuie des montagnes, des forêts, des ours et des loups qui guettent dans les ombres leurs proies.

La forêt entourant Clermont est pour lui comme un petit baume qu'on applique sur une plaid. Ça ne guéris pas le mal, mais ça soulage.

Il y a aussi le fait qu'il est avec sa belle. Il est heureux de pouvoir marcher ainsi avec Belle, en silence, à écouter le son de leurs deux coeurs se mélanger à celui du chant des oiseaux, des petits pas furtif des rongeurs. Il a vu un hérisson fuir devant eux. Un peu plus loin, c'est un renard qu'il a surpris, un mulot dans sa gueule.

La journée est belle et agréable et, vraiment, il est en paix....

Puis un son étrange vient perturber la forêt et fait s'envoler quelques oiseaux ici et là. Un son guttural, animal. Un son qui l'alarme car il vient d'un animal beaucoup plus gros qu'un loup, plus dangereux qu'un ours, plus violent que tout prédateur qui existe, sauf un. C'est le genre de son qu'on pourrait imaginé lancé par une homme-bête!

Instinctivement, il porte la main à son côté pour prendre son épée, qu'il n'a pas! La canne dans son autre main se fait arme. Il passe son bras devant le torse de sa Belle et s'arrête, aux aguets, tel le chasseur entendant le bruit des pas et du cri de sa victime.

À une époque, le voile rouge serait venu aussitôt. L’Instinct animal et brutal aurait pris le dessus et il aurait éliminé cette menace en un rien de temps. Mais aujourd'hui, l'Ombre Mauvaise est en paix et c'est en accord avec cette paix qu'il réagit.


T'reste derrière moi! Pas d'mots.

Ils ne sont pas loin du fauve. Sans bruit, contre le vent, le vieillard s'avance doucement, canne dresser comme une épée. Le serpent qui fait guise de pommeau le regarde dans les yeux et l'appel, mais Malombrina n'a pas l'intention de tuer. Car le cri, s'il est celui de la victoire, prend aussi son origine dans la souffrance et la colère. Il le sait pour l'avoir lui-même pousser à de nombreuse reprise dans sa jeunesse, avec de devenir le vieil ours qu'il est devenu.

Le fauve qu'il traque n'est plus loin. Il entend clairement les sons gluant des mains fouillant dans une chaire palpitante. Il entend le vermeille s’égoutter de la carcasse. Il sent l'odeur de la frayeur et de la mort. Il a le goût ferreux dans sa bouche, comme un rappel de la chaire crue qu'il a déjà croqué dans le passé.

Enfin, il voit le fauve. Ils sont de dos et ils n'ont pas été entendu. Silencieusement, il fait signe à celle qui l'accompagne de rester là où elle est. Lui, il fait encore quelque pas, nullement dégoûté par la scène se déroulant devant lui. Il reconnait le Loup, oui! Loup, oui. Lou, oui...


Là que j'te voit!

Il a parlé fort, avec autorité, comme il s'adresserait à une meute de Loup!

R'dresse toi!

La voix de Malombrina est sévère, gutturale, mauvaise pour qui serait une menace. Il est un vieillard, mais même devant un vieil ours malade, un Loup sauvage y repenserait à deux fois avant d'attaquer. Il prend la posture la plus imposante possible et fait face à la créature inspirée du Sans-Nom. Il est tel ce vieil ours devant le Loup sauvage.
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Laus, incarné par Le_g.


Il savourait sa proie, profitait simplement de l'instant, le carmin coulant sur son menton, tandis qu'il prenait son dû. Le goût de la chair, le bruit lorsqu'il la déchiquetait avec ses crocs retenait toute son attention qui fut soudain attirée derrière lui.


Là que j'te voit!

Lentement, grognant pour faire savoir que cette proie est la sienne et qu'il n'est pas question que l'autre s'en approche, il se retourne, toujours à quatre pattes, le restant de coeur dans sa sénestre qu'il porte devant ses lippes retroussées.

C'est un nouveau grognement qui accueille celui qui est son ami, Malombrina, skip... les deux ne font qu'un dans la tête du gaucher, mais il ne veut pas. Il veut tuer, encore. Il n'a pas tué assez. Il veut plus de sang.

Il grogne, reculant un peu, comme s'il allait le charger, l'odeur du sang est très présente, peut-être trop présente, la chair, le goût, la couleur sang, tout est parfait en cet instant.

Sauf l'homme.

Sauf le rappel à la réalité.

Sauf cet homme qui ose le défier.


R'dresse toi!

Mais Louis n'est pas un mouton, ni un suiveur, il est de ceux qui mènent, alors il grogne de plus belle, s'approche après avoir lancé le reste de coeur vers la carcasse encore chaude, et tourne autour de Malombrina en grognant, menaçant, mais restant hors de portée de la canne, à demi relevé, mais sans s'être redressé complètement, les vêtements en lambeaux, couverts de sang, de bouts de chairs.

Il montre les crocs, sans cesser de tourner autour de sa nouvelle proie : l'homme qui l'a défié.
Ariana_anthea
Comme chaque jour depuis qu'il lui avait fait promesse, il était là juste pour elle, pour qu'ils partagent un moment ensemble et cultivent ce jardin sauvage qui n'appartenait qu'à eux. Ainsi, ils s'étaient donnés rendez-vous à la lisière de la forêt, lui venant de leur demeure et elle de l'église, et c'est avec plaisir qu'elle s'était jetée dans ses bras dès lors qu'elle l'avait aperçu. De ces rencontres volées ils avaient tiré la force de continuer à s'aimer, encore et encore, malgré les obstacles et les incompréhensions que la situation singulière avait mis sur leur chemin. De fait, lorsqu'elle avait rencontré celui qui était depuis devenu son époux, elle ne savait pas encore réellement quel homme il était. Cela, elle l'avait appris plus tard et presque de façon impromptue...pour ne pas dire gênante pour elle. Mais, elle l'aimait déjà et elle ne pouvait accepter de le perdre alors elle avait accepté sa singularité comme d'autres acceptent un bras atrophié ou une cicatrice trop présente. Elle prenait garde, pourtant, lorsque cette sombre partie de lui-même apparaissait tant Son Ange l'avait prévenue qu'à cet instant il pouvait devenir dangereux, y compris vis à vis d'elle. Elle s'était donc méfiée, restant elle-même bien que plus distante jusqu'à ce qu'elle comprenne que cette part ci, aussi, avait ravi son âme et son cœur. Elle les aimait, l'Ange immaculé et le Monstre sanguinaire, et elle n'y pouvait rien...Alors elle avait tenté un pari fou, celui de les ramener ensemble vers la lumière avec pour seule arme l'Amour qu'elle leur portait. Cela avait été difficile mais elle avait réussi et de cette réussite étaient nés leurs enfants, une confiance aveugle, mais surtout un apaisement des deux hommes de sa vie.

C'était donc en compagnie de Son Cœur, comme elle aimait le nommer, qu'elle marchait dans cette foret dense bien que très différente de celle de Lapazeuil. Au début, elle l'avait enlacé, son bras passé autour de la taille de son Ange ténébreux mais, au bout d'un moment, elle dût se résigner à tenir sa main car elle peinait désormais à marcher convenablement. Dans le silence seulement rompu par les bruissements des feuilles ou un animal fuyant à leur approche, elle profitait de la chaleur de sa main dans la sienne, de ce sentiment de puissance qui émanait toujours de lui malgré les années, et surtout la douceur de sa peau qui ne la laissait jamais indifférente. Elle allait, d'ailleurs, lui proposer une petite halte tant pour souffler que pour en profiter pour l'embrasser, qu'ils entendirent un bruit qui lui glaça le sang. Elle l'avise, voit qu'il cherche son arme qu'il ne porte pourtant plus depuis quelques années déjà et sent finalement que son bras l'arrête dans un geste de protection qu'elle n'aurait jamais l'idée de refuser. Lorsqu'il lui intime l'ordre de rester derrière lui et de se taire, elle acquiesce d'un signe de la tête et tente de le suivre sans un bruit, ce qui pour elle relève presque du miracle c'est qu'elle n'est ni chasseur ni très adroite.

Enfin, ils arrivent et avant même que Son Cœur lui fasse signe de rester où elle est, elle n'aurait pas fait un pas de plus. Son regard s'est posé sur la chose devant eux, la chose hirsute et baignant dans une mare de sang dont elle doute qu'elle soit le sien. Dans ses mains maculées il lui semble reconnaitre un morceau de viande dont elle comprend qu'il s'est rassasié et puis, une autre image apparaît, se superpose à la chose immonde à laquelle Malombrina s'adresse...c'est Louis...

Le sang bat à ses tempes et elle peut entendre son cœur résonner dans sa poitrine, lui faire mal aussi, comme si c'était son propre organe qu'il avait arraché et déchiqueté. Sans l'ordre donné par Son Cœur, elle serait tombée au sol mais elle sait qu'elle ne doit pas bouger car leur ami n'est plus lui-même. Si elle osait un mouvement, qui sait ce qui pourrait advenir...A-t-elle peur ? Elle ne se pose pas cette question, ou du moins pas encore. La seule chose en l'instant qui la préoccupe c'est le goût de bile qui remonte dans sa bouche et menace de rompre l’impassibilité qu'elle doit garder..Elle lutte, lutte et perd le combat lorsqu'elle doit se détourner pour laisser le contenu de son estomac se répandre sur le sol soyeux des feuilles automnales.

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Jules_de_marsac
J'adore me balader dans cette forêt quelque soit je moment de la journée. Au petit jour, avec la rosée et les oiseaux qui commencent à chanter, ou aussi bien en pleine après midi, quand les rayons du soleil transpercent les arbres feuillus ou encore la nuit, quand les hiboux chantent et que tous les animaux, ou presque, dorment.

Ce jour là, j'avais décidé de passé un peu de temps avec Epiphron. J'ai laissé Charlie à Solène et Synéfo se repose dans son box. En selle sur ma monture, je regarde les oiseaux qui chantent dans les arbres. J'essaie de trouver quel est celui qui chante. J'me demande comment ça se fait qu'on puisse avoir d'aussi jolies couleurs sur les plumes quand nous on a une peau uni et des cheveux parfois moches !

Alors que j'écoute le chant de l'oiseau, un bruit sourd me fait sursauter. J'avais jamais entendu ça auparavant. Ca me glace le sang et Epiphron aussi l'a senti, il cherche à rebrousser chemin.


- Aller mon ami, ce n'est rien, allons voir ce qui se trame.

Bien que je manque d'expérience, j'ai très envie d'aller découvrir ce qu'il se passe. Je prends mon courage à deux mains, bien que dans mon estomac une boule se forme. Qu'est ce que ça peut bien être ? Peut-être un loup qui dévore un mouton, ou un ours qui s'attaque à un lièvres, ou alors un chien errant déchiquetant une biche ! P'être un renard qui a mis la patte sur une poule sauvage ! En tout cas on s'en rapproche car j'entends des bruits inconnu à mes oreilles chastes. Il faut sortir du chemin pour découvrir. Je décide alors de descendre de cheval et de m'y aventurer tout seul. J'ai ma petite épée, fabriquée à ma taille lors de mon voyage en Normandie, à Fécamps très exactement. C'est mon maître Timothée qui me l'a offerte pour me récompenser de mon travail et de mon courage pour avoir aidé à déloger des brigands d'une mairie. Désormais je la manie pas trop mal ! Disons que je sais mieux me défendre qu'attaquer. Timothée pense que c'est pas plus mal pour l'instant. J'crois qu'il a raison.

Plus je m'approche, plus j'entends un bruit de bouche qui mange quelque chose de juteux et croustillant par moment. Peut etre des brigands qui font un feu de camps et qui mange du poulet ! J'vais être discret... Puis tout à coup j'entends :

- Là que j'te voit!

La voix ne semble pas si lointaine... On dirait celle d'un vielle homme. Apparemment pas des brigands.

- R'dresse toi!

Oh, ils doivent être derrière ce bosquet ! J'écarte les feuillages et je les regarde. Je vois une bête morte, entrouverte. Une odeur nauséabonde qui vous oblige à respirer par la bouche. Je vois un homme qui se tient comme une bête, de dos, les vêtements arraché et en sang, et ce vieillard qui semble vouloir le raisonner. Moi j'me fais tout petit... ma curiosité me dis de rester là, mais ma raison me dit de retourner sur mes pas et remonter à cheval pour rentrer à Clermont. Dur de trancher... j'vais continuer à regarder, et voir ce qu'il se passe... Je garde bien la main sur mon épée, au cas où, comme dit toujours Messire Timothée, et prêt à courir si y'a un problème...

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Jules de Marsac

Ecuyer de messire Timothée de la Serna-Marigny
S&J - Jamais sans ma soeur - S&J
Skip_lo_casalier
Malombrina ne manque rien. Ses réflexes, son instinct, l'adrénaline l'envahi. Il ne sent plus la faiblesse dans son côté droit. Il ne sent plus la douleur. Il sent le voile tout prêt, mais parvient à le contrôle sans trop de difficulté. Sa Belle à fait un miracle avec lui. À une autre époque, il serait déjà sur le Fauve à le déchirer comme il a déchiré lui-même se sanglier innocent.

Il tourne avec la Bête et la regarde toujours dans les yeux. Aucune crainte n'est visible dans le regard du vieillard. Ses bras son prêt. Mais s'il peut éviter l'affrontement, ce serait bien mieux.

En tournant ainsi avec l'Homme "habité" par l'esprit du Loup, il remarque son épouse qui renvoie. Est-ce ce qu'il s'imagine? Si c'est le cas, il a encore plus de raison de vouloir la protéger et protéger cette ville, cette forêt. Un son dans les buissons fait frémir son oreille et il ne doute pas que le Fauve remarquera aussi. L'odeur d'un enfant. Une victime facile...

Pour s'assurer de l'attention de la Créature, Malombrina lui frappe le front du bout de sa canne. Pas suffisamment fort pour blesser, mais assez pour frustrer la Bête, la faire se concentrer sur lui et non pas sur ce qui les entours. Encore une fois, dans sa jeunesse, l'Ours ce serait bien fichu des pauvres humains l'entourant et les observants, mais l'affrontement d'aujourd'hui est bien différent.


J't'ai dit d'bout!

Le rendre fou de rage, le faire l'attaquer lui plutôt que son épouse ou l'enfant. Le commander comme on commande un animal féroce et sauvage.

J'te connais! T'm'fait pas peur!

La voix est forte, autoritaire.

Louis, m'force pas à t'faire d'mal!

Cette fois il est suppliant presque. Parce qu'il prend conscience que dans l'état où est présentement Louis, la seule chose qui le ramènerait serait de l’assommer proprement. Et ça, il n'a jamais fait ça. S'il frappe vraiment Louis, il lui fera forcément mal. Skip serait capable de l'assommer sans le blesser plus que nécessaire, mais il n'est pas Skip. S'il frappe, il devra laisser Skip prendre le dessus pour pouvoir prodiguer les soins à leur ami.

N'm'y 'blige pas!

Soit Louis attaque, soit il obéis. S'il attaque, il fera le nécessaire, mais ce serait préférable que non, autant pour son âme qu'il a tant de mal a préserver, que pour son ami qui souffrira beaucoup.
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Laus, incarné par Le_g.


Celui qui l'a défié ne se laisse pas intimider, mais Laus non plus. Ils s'observent, sombres engeances l'un et l'autre. Louis observe, calcule, cherche le moment, mais soudain...

Un bruissement, léger, le fauve se tourne vers l'enfant malhabilement caché par quelques branches, loin, très loin d'être suffisant, et il grogne sa rage, son besoin de sang, jusqu'au coup sur le front, là, il claque ses crocs dans l'air, comme s'il voulait mordre la canne.


J't'ai dit d'bout!


Il entend les mots, mais ne les comprends pas, il ressent l'intonnation, l'ordre, et s'arrête de tourner, s'apprétant à bondir, alors qu'il se trouve à deux ou trois pas de l'homme qui lui fait face.

J'te connais! T'm'fait pas peur!


La peur, le mot, il ne le reconnait pas, mais elle exulte en ce lieu, ce qui le fait sourire, il ressent la peur de la proie dont Malombrina veut le priver. La jeune chair fraîche doit être un délice sous les crocs, le liquide carmin doit être doux au palais. Il grogne de nouveau, mais reste sur ses gardes. Il ne sait pas pourquoi, cet animal là n'a pas peur de lui, il ne comprend pas que ces crocs et grognements n'aient pas suffit à éloigner cet importun.

Louis, m'force pas à t'faire d'mal!

Le changement de ton dans la voix retient l'attention du fauve qui venait de poser une main au sol de nouveau, le retenant dans son élan alors qu'il allait lui sauter à la gorge. Les mots n'ont toujours aucun sens, mais l'attitude est différente.

N'm'y 'blige pas!

Il grogne encore une fois, pour le principe, essayant de comprendre ce que veut le bipède qui l'a frappé. Lui, il veut tuer... pourquoi l'autre veut l'en empecher ? Un autre claquement de crocs, une langue qui passe sur les lippes retroussées, du raisiné qui goutte sur le menton, les vêtements souillés, le Gaucher observe Malombrina, émettant un grognement plus sourd, mais refusant de baisser la tête, il la redresse légèrement, tournant la tête vers sa proie encore tiède, puis reportant son attention vers l'homme.


grrrrrrrrrrrrrr


Incapable de communiquer dans son état, il veut juste expliquer à Malombrina : "viens jouer avec moi ! On a des proies, viens, c'est amusant, et le sang est si bon !" Tout ce qui ressortira est une sorte de son plus ou moins audible ou compréhensible.


mmmaaa... nnna grrrrrrrrr
Wielem
Depuis le séminaire de Bourges, le chemin avait été long... long et monotone. Le ciel était gris, chargé de nuages. Quoi qu'il en soit, Wielem n'y prêtait pas attention. Les enseignements de père Aldéran lui trottaient dans la tête. Trouver la foi... trouver la réponse en lui... Cette histoire de Sans-Nom continuait à lui turlupiner l'esprit. Pourquoi Dieu laissait-il faire le Sans-Nom ? Pourquoi l'homme, créature imparfaite, à qui le choix de rechercher la perfection divine ou de refuser son Dieu créateur, pourquoi donc ce choix entre l'acceptation et le refus, ce choix issu de sa propre nature d'être imparfait n'était-il pas déjà suffisant ? Pourquoi fallait-il que l'homme subisse en outre la tentation du Sans-Nom ?

Lorsqu'il sentait le doute le saisir, Wielem repensait aux parole du curé... Chaque réponse viendrait en son temps, il fallait d'abord approfondir sa foi, sa connaissance des textes... Comprendre les dessins de Dieu, ou à défaut, faire confiance en ceux qui savaient mieux et plus, et reconnaître sa propre incapacité à comprendre la volonté de Dieu... Reconnaître son incapacité à comprendre... Wielem n'était pas sûr qu'il en aurait l'humilité.

Le soir venu, il s'était arrêté à Clermont. Dans la première auberge qui lui avait tendu les bras. Plus que deux jours et demi de marche et enfin se serait Aurillac. Tout excité par l'idée de rentrer chez lui, cette nuit là, le sommeil ne vint pas. Et puis, un étrange sentiment d'inachevé, d'inabouti. Peut être avait-il espérer, lors de sa pastorale, qu'il serait testé, poussé dans ses retranchements, qu'il sache enfin ce qu'il avait dans le ventre. La religion parlait d'épreuves... Et des épreuves, il s'y attendait. Sa pastorale, avait été intéressante. Il ne regrettait rien, bien au contraire. Mais, parce qu'il y avait un mais, il s'était attendu à des épreuves. Il aurait voulu qu'on le pousse à bout, pouvoir observer en lui-même ses propres limites, en apprendre davantage sur ce qu'il est, là, tout au fond.

En s'allongeant sur son lit, tandis que le soleil se couchait, son esprit gambergeait. Il ne trouvait pas le repos. Pourquoi rester là, entre quatre murs ? La marche de nuit lui ferait gagner du temps et quitte à ne pas dormir, perdu dans ses pensées, autant se frotter à la nature de la nuit, au règne des ombres. Il n'avait jamais eut peur du noir, peut être était-ce par naïveté, par inconscience ? Il avait soudain le sentiment que la nuit était peut être le royaume des ténèbres, du Sans-Nom.

C'est ainsi qu'il prit le chemin du retour de nuit, comme un défi lancé au Sans-Nom. L'obscurité, le domaine des prédateurs qui se cachent dans l'ombre pour jaillir à la gorge des proies et y planter les crocs. L'homme était une proie. Il n'en était pas autrement. Seules les proies se rassemblent et tissent du lien pour lutter ensemble, pour construire un destin commun. Une civilisation de prédateurs serait une non civilisation, une juxtaposition d'ambitions individuelles. Si un jour l'humanité parvenait à ce stade... se serait la fin de la civilisation en tant que telle, se disait-il. Peut être, ainsi, le Sans-Nom veut-il faire de nous des prédateurs, détruire les liens qui unissent les hommes en leur faisant miroiter leur intérêt propre au détriment de celui de leur communauté. Ce qui fait la force d'une civilisation, n'est-ce pas le sacrifice pour le bien commun ? Comme ces sapeurs qui pouvaient entrer dans une chaumière en feu pour y sauver femmes et enfants... la prochaine génération. Un prédateur ne se sacrifie pas, il préfère encore régner sur un champ de cendre.

C'est ainsi que Wielem avançait, dans le noir, guettant les bruits nocturnes. peu rassuré, au final, de s'aventurer dans ce qui lui semblait tout-à-coup un environnement hostile où pouvait se terrer la plus horrible des abominations. Comment faire la part, dans ce cas, entre la réalité, les peurs et les fantasmes, entre ce que l'on sens et ce que l'on ressent, entre ce que l'on entend et ce que l'on a apprit à entendre et ce que l'on craint d'entendre. C'est l'esprit plein de confusion qu'il s'aventurait sur les sentiers... Lorsque,


J't'ai dit d'bout!

Un cri, un ordre, une injonction impérieuse. Wielem se figea.

m'fait pas peur!

Un combat ? Un défi ? Une lutte ? Il y avait tant de force et de détermination dans ce cri que Wielem en eut la chair de poule. Une envie soudaine de filer lui serra les tripes. Envie de se faire tout petit, de se cacher dans un trou... Et puis. N'était-ce pas l’Épreuve ? Dieu n'avait-il pas mit là, justement pour lui quelque chose, pour voir ce qu'il avait dans les tripes ? Pour le tester ? Pour savoir ce qu'il avait au fond de lui ? C'était un signe, il en fut tout-à-coup convaincu. Maintenant se jouait son avenir, ce qui plus tard forgerait son caractère. Fuirait-il ? Ou irait-il affronter le danger avec courage, la tête haute, convaincu de la présence du Dieu Tout Puissant d'Aristote à ses côtés ? Wielem se pensait fou, mais comme atteint d'une folie salvatrice. Il s'avança dans la direction d'où provenait le cri, les poings serrés, prêt à tout. Peut être même à donner sa vie, avec cette fureur de la jeunesse prête à tous les sacrifices pour les idéaux qu'elle a fait sienne. Avec cette détermination qui rend le fanatique fou dans son échec ou le héro couvert de gloire dans sa victoire. Avec cette fougue aveugle et cette conviction que rien ne vient par hasard, que la réalité n'est qu'un théâtre où se joue en coulisse des rapports de forces entre puissances surnaturelles.

Par le Dieu d'Aristote ! Ange, Démon ou Homme montrez vous ! Je ne vous crains pas !
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Skip_lo_casalier
Décidément, Louis n'avait pas choisi le meilleur moment pour se transformer. Soit il devra apprendre à contrôler ce phénomène, soit il devra s'en défaire. Lui, il a réussi a apprivoiser ses envies, à les contenir et, surtout, à les diriger vers quelque chose de plus constructif. Il est ainsi le meilleur chasseur de la maison, le seul, hormis Suau, capable de contrôler une bête dans son élan. Il est aussi le meilleurs dans les soins aux animaux, toujours derrière Suau. Mais il n'en veux pas a son fils. L'élève a surpassé le maître!

Ici, Louis ne contrôle strictement rien. Les grognements et les gestes en font foi. Il comprend parfaitement le langage, bien qu'il soit encore plus primitif que celui des animaux. Un Loup émettrait des glapissements, des jappements, grognerait et reniflerait pour indiquer ses envies et ses intentions. La gorge de l'Homme ne produit pas ce genre de variété, du moins, pas sans un contrôle absolue de sa glotte et des muscles de sa gorge. Ceci ne se fait pas dans l'état actuel de son ami.

Et les sons se font de plus en plus dérangeant. Surtout le fou qu'il vient d'entendre!

C'est de rage cette fois que Malombrina aussi grogne. Ne peut-on donc pas avoir une conversation entre bête sauvage sans être dérangé par les satanés humains? Le son guttural que le vieil homme lâche en ferait taire les plus brave!

Il se tourne vers l’importun et, de sa voix autoritaire, le gronde.


T'en mêle pas l'morveux! S't'veux vivre, t'va t'la fermer!

Puis, il se retourne vers le Fauve.

Louis!

Il s'approche de la proie au sol, en gardant un oeil sur la Bête et, du pied, donne un grand coup dans la carcasse sans vie, encore chaude. Il a compris qu'il voulait partager, mais lui, il souille la proie d'un second coup de botte.

T'va 'couter m'voix, Louis! Y'a qu'moi qu't'intéress'. Y'a qu'moi qu't'comprend! 'Coute! Louis! C'moi qu'faut qu't'écoute!

La voix du vieil ours gronde, se fait forte et autoritaire tout en étant douce et calme tout à la fois. Elle ferait frémir le plus valeureux des chevaliers et le ferait se jeter au sol pour implorer le pardon à cet homme qui la projette ainsi.

Il est bon ici de faire un petit arrêt sur image et d'observer la scène d'un peu plus haut. Le soir est tombé sur la forêt et la Lune commence à se lever. L'angle de celle-ci est parfaite pour ce que nous voulons représenter! Alors que tous les protagoniste sont dans l'ombre des arbres, un seul raie traverse la canopée pour frapper la tête du vieil homme. Le raie de Lumière brille dans la chevelure d'argent de ce personnage qui, dans l'instant, se voit comparable à l'image qu'on se ferait de Zeus. L'impression est à ce point formidable qu'il en paraît plus grand et féroce. En y ajoutant le son de cette voix forte, nous pourrions entendre le tonnerre gronder sans arriver à faire la différence entre l'un et l'autre.

Pourtant, l'image ne dure qu'un bref instant. Suffisamment longtemps pour que Malombrina tende sa main libre vers l'animal en furie.


Là! Paix! Paix!

C'est son dernier espoir. La peur! La sueur! Il sent tout ceci toujours aussi fortement. Même le pauvre fou qui tente de contrôler la Créature, sans laisser faire les plus sages, même ce jeune sot dégage ce fumet tellement reconnaissable du Doute et de la Peur. Oh! Il ne s'imagine pas qu'il n'est pas courageux, ni qu'il n'offrirait pas un combat vaillant, mais ce combat serait malheureusement de trop courte durée. Et il ne saurait l'autorisé. Il ressent tout ça sans avoir a quitter Louis des yeux.

Seulement, il sait qu'il fatigue. Ce genre de combat sauvage est beaucoup plus épuisant que celui qui produit des gerbes de sang et déchire les chaires. C'est un combat contre la Bête qui est en chacun des Hommes. Il comprend soudainement pourquoi Skip veux faire ce fichu hospice. L'idée est tout là! L'Hospice, il le sait maintenant, aidera ce genre d'homme à revenir dans la Lumière comme lui-même l'a pus faire..

Encore une fois, ce genre de réflexion ne prend que quelques battements de coeur, trois tout au plus.


Paix! Louis! Paix!

Autoritaire, mais doux! Il espère qu'il arrivera à le calmer au moins, ainsi, avec la main tendue et ses paroles.
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Wielem
Wielem entendit un grognement féroce, puis une invective donnée sur un ton qui ne souffrait pas de réponse. Il se moucha la morve du nez et écarquilla les yeux.
Ah, ok, désolé m'sieur j'voulais pas déranger. Bon, ben, bonne continuation hein, je vois que vous êtes occupé là. Puis jetant un coup d’œil à la chose en face de lui et à la carcasse du sanglier. Dites, il a pas l'air super en forme vot copain. Et puis faites gaffe, la viande crue ça donne des ballonnements.

Nan, je déconne...





Wielem entendit un grognement féroce, puis une invective donnée sur un ton qui ne souffrait pas de réponse. Dans le ciel, les nuages fuyaient à vive allure laissant paraître à intervalles réguliers la lumière Sélène.

T'en mêle pas l'morveux! S't'veux vivre, t'va t'la fermer!

Qu'est-ce que... si tu veux vivre ? Mais que se passait-il bons Dieux ? Wielem discerna une silhouette à quelques pas. Un homme, qui lui tourna le dos après l'avoir mit en garde, puis s'éloignant de quelques pas. Avant de s'arrêter devant... quoi ? Une bête au sol ?

Louis !

Un homme ! Il y avait un homme qui gisait au sol pensa Wielem. Mais qu'est-ce qui se passait bordel ? Le premier se mit à parler au second, Wielem ne comprenait pas tout. l'écouter ? Et là... un rayon de lumière... les cheveux blancs formant comme un globe, une couronne, une auréole... Comme les représentations de saints sur les manuscrits du séminaire. Un saint ? Un ange ? Le père Aldéran ne lui avait-il pas dit que les anges ne prenaient pas forme humaine ? Wielem était perdu. Une chose pourtant, une seule dont il était conscient: il y avait danger. Le Sans-Nom empruntait bien des chemins détournés pour tromper les hommes.

Il se baissa pour ramasser une pierre, puis se ravisa. Non, Dieu seul serait son rempart, sa force et son rocher sur lequel nulle vague déferlante ne pourrait jamais le faire trébucher.


Seigneur, donnes moi la force. Sans toi, je ne suis rien. Par Ta volonté, je peux tout.

Wielem n'allait pas proposer son aide, qui visiblement n'était pas requise. Pourtant, il sentait qu'il avait un rôle à jouer. Il fallait savoir, il voulait savoir... Parfois, il vaut mieux rester dans l'ignorance... synonyme d'innocence. Préserver son innoncence pour ne pas être souillé par la noiceur immonde qui rôde. La connaissance n'était-elle pas le signe de la vanité, une arme à double tranchant ? Wielem surement plus tard regretterait d'avoir voulu savoir, mais poussé par un désir irrépressible, il s'avança encore. Il fallait voir à qui ou quoi s'adressait le vieil homme. Qui était ce Louis.

Paix! Louis! Paix!

Est-ce à un être humain que l'on s'adresse de la sorte ? Certes non. Un chien enragé qui sort les crocs, peut être. Un chien qui répondait au nom de Louis ? Quelque chose ne collait décidément pas. Wielem s'approcha encore et là... la vision de cet être au sol, couvert de taches sombres ruisselantes, près d'une carcasse de sanglier éventrée. Wielem parcouru du regard depuis les viscères à l'air de la bête, passant par le poing serré qui tenait une arme blanche souillée de sang noir et la bouche déformée de l'homme d'où dégouttait un jus visqueux tout aussi noir jusqu'à ses yeux. Les yeux d'un fou. Les deux pupilles entrèrent dans la tête de Wielem comme on aurait marqué sa chaire au fer rouge. Ce n'était pas des yeux humains, ou du moins cela ne l'était plus. Wielem sentit un frisson parcourir son échine. Que faire dans une telle situation ?

Seigneur Dieu...
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Sofie.de.valmonte
Parce que la vie était faite de souvenirs , puis de moments présents.
Les bois de l'Auvergne, toute une histoire d'amour en ces lieux, des moments de refuge et de légende. Depuis quelques jours une cicatrice lui arrachait des grimaces de douleur, sa main par moment devenait chaude et douloureuse, malgré les soins de Mortimer, les plaies ne s'étaient jamais refermées.

L'automne était la saison qui mettait à l'honneur la nature et ses merveilles, ils revêtaient leurs plus beaux atouts, avec les couleurs des feuilles qui se préparaient pour l'hiver.
La terre, le bruissement des arbres vifs mêlé aux légers amas de feuilles et de brindilles mortes pour un temps, celui de la transmutation, qu'elle foulait de pleins pieds lui donnait des envies de légèretés, c'est toujours pieds nus qu'elle adorait fouler le sol de son enfance.

D'un pas décidé, elle franchit les remparts, s'éloigna des chaumières. L'esprit toujours embrumé par les émotions contradictoires, elle s'avança, s'immergea dans la forêt. Les bruits se faisaient plus diffus... redevenaient harmonieux loin des hommes et des tavernes. Parfois un bruissement de feuilles la faisait frissonner. Elle avait oublié ces mille émerveillements, ayant pour habitude de ne jamais s'éloigner du camp de l'armée basée à Valaha, peu à peu son pas se calma, sa démarche se fit plus souple, plus silencieuse. La lente progression à travers le calme, la force bienveillante de la Nature l'apaisait.Ne plus entendre autre chose que son coeur qui bat, sa respiration... elle ferma les yeux un instant, leva son visage vers le ciel, la lune présente comme bien souvent pour l'aider en sa vie et lui parler parfois...

Soudain, elle perçut, des bruits, des cris.
Étrange ! Qui pouvait bien s'aventurer ici . Son instinct la fit se plaquer contre un arbre. Se remémorant une nuit de Provence ou bien des choses étranges avaient pu se passer en foret. Sans doute s'agissait-il de chasseurs de sangliers, peut être Eugène en proie avec sa dernière passion, quoi qu'il en soit, elle n'avait pas du tout l'intention de croiser un chasseur dépeçant une bête.

S'armant d'audace, elle s'avança encore un peu, les yeux se plissèrent, les échos d'une conversation lui parvenaient sans qu'elle parvînt à reconnaître les voix. Trop concentrée, elle en oublia un instant la prudence et posa son pied sur une branche qui craqua. Le silence était rompu, la fraicheur nocturne sembla s'abattre dans son dos comme un frisson, alors que la vision plus perçante lui fit découvrir...La main se plaqua sur son épée, l'instant figé , les paroles apparaissaient plus distinctement, former des mots, un nom ...Louis...L'autre main se plaqua sur sa bouche pour étouffer le cri, se forcer à reprendre une respiration en alternance avec son coeur qui semblait ne plus vouloir fonctionner en harmonie.
Combien de personnes présentes,elle n'en savait rien, les voix lui semblaient étrangères, le grognement menaçant, plaquée contre un arbre, elle voulait fermer les yeux, ne plus penser , ne plus entendre... Peut-être se réveiller en sa couche et jurer de ne plus jamais boire la veille pour éviter les terreurs nocturnes.


Paix! Louis! Paix!

Un juron intérieur qui aurait pu la faire rougir, un cauchemar ne procure pas autant de sensations diverses. Alors que tombent les feuilles d'Automne, elle glisse le long du grand chêne, en risquant le regard sans comprendre , maudissant la lune complice de cette balade nocturne qui se devait apaisante...L'homme qui quelques heures à peine avait fait battre son coeur d'émois et de frissons, Louis ...Mais qu'était t'il vraiment.
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Ariana_anthea
Les soubresauts de son estomac la plient en deux, mains posées à plat sur son ventre, sa canne tombée au sol depuis le début du supplice que lui inflige son corps. Des échanges ou des mouvements, elle n'a aucune conscience absorbée qu'elle est par les rebuffades de tout son être. Ses yeux fermés sont humides, ses cheveux lui collent au front et aux joues, son souffle est court et elle a mal....Et puis, tout cesse comme si tout n'avait été qu'un cauchemar. Elle prend le temps de retrouver une respiration normale pour se redresser et, bien que ses oreilles sifflent encore, elle cherche Son Cœur des yeux. S'il se tient toujours devant elle, il a pourtant fait quelques pas vers Louis...ou celui qui en temps normal est Louis...

Elle doit d'ailleurs un peu froncer les yeux pour saisir les contrastes devant elle, c'est que le soir est tombé et que l'astre lunaire n'est pas encore tout à fait présent pour éclairer la scène qui se joue juste là, à quelques pas. A-t-elle peur désormais ? Oui, peut-être un peu, mais pour des raisons bien différentes que celles que l'on pourrait imaginer. Si elle avait été une femme normale, elle aurait crié, hurlé, et fui à toutes jambes mais normale elle ne l'était plus depuis plusieurs années, depuis que son esprit à elle aussi avait été ébranlé par la vie qu'elle menait et surtout la perte de son fils. Certes, elle n'avait pas cette sorte de folie que son époux et Louis semblaient partager, la sienne en soi était plus sournoise : elle voyait ce qui n'existait pas...Si elle n'avait pas complètement sombré, elle ne l'avait dû qu'à l'amour inconditionnel des Ses Anges, tant l'un que l'autre et si elle avait peur, en l'instant, c'était pour lui. Elle savait que malgré le temps passé, malgré sa volonté, la violence l'habitait encore et qu'un moment d'inattention pouvait la faire resurgir. Il ne fallait pas, à aucun prix, qu'il perde le contrôle de lui-même, elle ne savait que trop ce qui pourrait advenir si cela arrivait. L'image qu'il avait évoquée devant elle, une seule et unique fois, hantait encore parfois ses cauchemars...L'image de la scission, l'aveu d'avoir violentée et écorchée vive cette femme qui avait refusé de l'accepter...Elle inspira à plein poumons, comme cherchant l'air, et ferma les yeux pour ne plus voir l'image du corps déchiqueté et méconnaissable, pour ne plus penser que l'homme qu'elle aimait puisse de nouveau agir ainsi mais avec la menace que représentait leur ami, homme devenu monstre par douleur ou par faiblesse, tout pouvait advenir.

Elle observe la scène, et un faible reflet de la lune lui révèle une présence indiscrète...un enfant...Son réflexe premier serait de s'élancer vers lui pour le protéger mais elle sait aussi qu'elle ne doit pas bouger. Que faire ? Que dire ? Elle tente de capter le regard de l'enfant qu'elle n'a pas encore reconnu, et secoue la tête dans un signe signifiant : je t'en prie, surtout ne bouge pas !

Reportant les yeux cette fois sur l'homme et la bête, elle laisse ses lèvres réciter d'elles-même...C'est à peine un murmure...


Je vous en supplie Seigneur Très-Haut, Vous aussi Saint-Martin, Saint Valentin et Saint Grégoire, protégez mon époux de la fureur, de la colère et de la haine. Venez en aide à notre pauvre Louis dont l'esprit s'est égaré et qui mérite votre miséricorde. Veillez, enfin sur l'enfant innocent dont les seules fautes sont d'avoir été curieux et imprudent.



Et de reprendre encore et encore dans l'espoir d'être entendue...
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Laus, incarné par Le_g.
Il y avait du monde...

Il y avait des proies...

Mais Malombrina ne semblait pas vouloir jouer. Il voulait arrêter le jeu, ce qui fit grogner Laus, pas très content pour le coup.

Lorsque celui qui aurait pu être son partenaire de jeu, qu'il reconnaissait comme tel, s'approcha de sa première proie, Laus retourne vers la carcasse, en mode possessif, c'est sa proie, pas celle de Malombrina, et ça, il veut pas la partager. Il veut chasser en meute, pas pareil que de partager SA proie.

Si Louis commençait à redevenir lui-même, ayant tenté de parler, il n'avait réussi qu'à émettre des sons improbables, ni tout à fait loup, ni tout à fait homme, une sorte de langage entre les deux. Que les témoins de la scène se rassure, il n'est pas couvert de fourrure, hormis celle qui pend de ses vêtements, et n'est pas plus poilu que d'habitude, c'est son attitude et son comportement qui font de lui ce qu'il est en cet instant, un homme qui a laissé son coté sombre, sa haine et sa colère prendre le dessus, un homme qui boit du sang et mange de la chair crue, savourant le gout ferrugineux du breuvage carmin, sauf que là, la carcasse a refroidi, c'est moins savoureux.

Il se souvient alors du gamin, et fait un pas, se tenant sur deux jambes, dans cette direction, jusqu'au moment où il entend Malombrina.


Louis!

Se tournant vers Malombrina, alors qu'il voulait aller voir qui criait, excudant de doute et de peur, ce fumet si particulièrement agréable à ses narines, sans oublier l'enfant dont il savourerait la chair sans pitié, il voit que celui-ci souille sa proie, et reste interdit.
Pourquoi ? Que Malombrina ne veuille pas jouer, soit, mais pourquoi il faisait ça ? Il y avait plein de jouets ! Au moins trois ou quatre...


T'va 'couter m'voix, Louis! Y'a qu'moi qu't'intéress'. Y'a qu'moi qu't'comprend! 'Coute! Louis! C'moi qu'faut qu't'écoute!

Là où certains voient un symbole mystique, un dieu ou un être divin descendu sur terre, voire un ange déchu qui aurait retrouvé son auréaole, Louis ne voit que Malombrina, sa main, et tente de comprendre ce qu'il dit, ce qui lui demande un effort de concentration. Pourquoi Malombrina ne lui parle pas dans sa langue hein ! Il est sur qu'il sait... Mais il l'oblige à chercher, à laisser son intellect prendre le dessus sur sa part animale. Mais il est toujours furieux, et n'arrive pas à se calmer.

Là! Paix! Paix!

Le geste lié à la voix le fait peu à peu reprendre conscience d'où il est, mais pas encore totalement, pas suffisamment pour qu'il puisse parler. Il ouvre la bouche, mais pas un son ne sort, autre qu'une espèce de grondement sauvage.

Paix! Louis! Paix!

Ne pouvant parler, il se contente de se redresser un peu, et de prendre la main tendue dans la sienne pourtant maculée de sang, le regard cherchant celui de Malombrina. Il le détourne pour regarder la carcasse, hume l'air et tourne la tête vers l'enfant et le brailleur, mais de nouveau porte son attention sur Malombrina. ll ne comprend pas pourquoi il ne peut pas jouer, mais il lutte pour parler, redevenir homme.
Sofie.de.valmonte
Comme si le monde tournait encore plus vite, elle reste ainsi, accrochée au pied de l'arbre , cherchant comme pour se rassurer d'une main posée, les battements de son cœur. Les yeux s'accrochent à l'obscurité , ne désirant pas les rouvrir, ne rien voir ne rien entendre, tant elle désirerait être si loin d'ici. Heureux les ignorants, malheureuse son âme.

Ce qu'elle désire à présent c'est courir, s'éloigner d'ici à tout prix tout laisser derrière elle , peut être repartir dans les grandes plaines berbères, ou aller s'échouer sur une plage de Normandie, qu'importe, mais fuir cette forêt, fuir la vision, ne plus penser à rien. Ses mains tremblantes se portent là où la souffrance la brûle. Ses ongles s'enfoncent dans l'écorce de l'arbre, les feuilles du chêne s’agitent et de ses branches, trois glands tombent pour s’enfoncer profondément dans la terre fertile qui environnait l’arbre. La vie ! La vie partout , sous ses pieds nus, autour et encore ... Une brise légère sur sa chevelure

La vie choisir la vie malgré tout. Ses doigts palpent un liquide épais et poisseux s’écouler elle rouvrent les yeux pour voir le sang de l'arbre , la sève sur sa main. Peu à peu elle calme sa respiration et la calque à son souffle, la brume environnante se dissipe...Alors, elle se tourne et tente le regard..Le voir et savoir.. fuir peut être , tout contre l'arbre toujours elle se redresse, chancelante sur ses jambes mais accrochée au chêne comme une protection divine , se retenant de hurler ,entre ses lèvres le même prénom qui revenait ...

Louis...
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Jules_de_marsac
Je n’en reviens pas. Le monstre assoiffé de sang devant moi est.. c’est… Louis. Louis, cet homme si protecteur envers moi, si bon, si bienveillant et attentif. C’est lui le mi-homme mi-bête qui se tient là devant le vieillard. Couvert de sang, puant la haine, dégageant du dégout. Je suis pétrifié en voyant ça. Mon coeur bât à tout rompt, tout mon corps tremble sans aucun contrôle et pour autant j’ai l’impression d’avoir été pétrifié. Je suis là, les yeux ronds, regardant la scène qui me semble insensée, irréaliste, impossible. A-il été ensorcelé ? A t-il subis une malédiction ? Est-ce un rite ? Non, non, non… tous ses gens autour n’aurait pas peur de lui, ne le craindrait pas… Tout à coup, je sens ma culotte chaude, vraiment chaude…. Je baisse la tête et voilà que j’suis en train de me pisser dessus. Dure situation qui me ramène à la réalité. Il me faut fuir, fuir loin sans me faire remarquer ! Je recule petit à petit… le buisson se referme et moi je tombe en arrière mais je continue de reculer, trainant mes fesses au sol. Je sens l’urine, ça sent le sang. J’ai envie de vomir, mais au lieux de ça, une flopée de larme se déverse sur mon visage sans que je contrôle rien. Tapant contre une souche, je suis bloqué pour reculé. Je suis assez loin désormais et je me laisse aller en essayant de comprendre ce que je viens de voir.

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Jules de Marsac

Ecuyer de messire Timothée de la Serna-Marigny
S&J - Jamais sans ma soeur - S&J
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