Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

[RP] Dans la forêt du Bourbonnais-Auvergne

Skip_lo_casalier
Le geste semble fonctionner. Malombrina en est heureux malgré lui. Il ne prend pas garde au sang qui se répand sur sa main maintenant. Il ne prend pas garde sur ce qui l'entour, il est tout concentrer sur Louis. Quand celui-ci cherche son regard, il est là et l'observe. Les yeux vert du vieil ours absorbe ceux du jeune loup.

Y'a p'us d'mal, Louis. T'f'ras pas d'mal. T'veux pas ça. J'le sais.

Il le regarde droit dans les yeux. Quand ceux-ci s'éloigne de lui, il le rappel d'un "Louis" doux et simple. Lui, doux et simple. C'en est presque comique. De croire que l'Ombre puisse être celui qui apporte la Lumière, c'est assez ironique. Mais ne dit-on pas que ce n'est que dans le noir qu'on peut voir la lueur d'une bougie? Il fait un autre rappel et fait une grimace qui ressemble à un sourire.

J'su' ton ami, Louis. J'te c'prend. Maint'nent, r'lève toi. R'garde moi d'in zyeux. T'va m'dire c'qui va pas.

Il se dit que s'il arrive a faire quelque chose de bon avec Louis, il aura enfin gagné sa place. Sauver l'âme d'un autre, c'est une bonne chose non? S'il y arrive, il va demander la permission de travailler à l'Hospice, lui aussi. Pour aider les autres, vraiment, là où ils ont le plus besoin d'aide.
_________________
Wielem
Wielem était paralysé, n'arrivait pas à se défaire de la vision de cet être... Une attirance morbide peut être, comme fasciné. Ce ne sont que les paroles du vieil homme qui le firent revenir à la réalité. Il était là, bien vivant... le cœur battant. Ce n'était pas un rêve. Ses cinq sens se rappelèrent à lui, l'ouïe, la vue, l'odorat... Une odeur de vomi, d'humus, une ombre furtive derrière un arbre, une autre qui trébuchait en s'enfuyant, un enfant ? Une belette ? ... Wielem cherchait du regard quelque chose à quoi se raccrocher, quelque chose de concret, de tangible... revenir à la réalité. Ils n'étaient pas seuls, et il eut soudain le sentiment que la forêt grouillait de regards observateurs.

Que faire ? Une chose était sûre, l'être et le vieil homme se connaissaient. Le premier se relevait, touchant la main du second qui l'appelait Louis... On eut cru une scène de... Comme un chien sauvage qui luttait contre ses instincts domestiques face à son vieux maître venu le caresser. C'était une histoire entre eux, quelque chose qu'ils avaient à régler entre eux, voilà ce qui vint dans la tête de Wielem. Peut être que l'un était possédé par un suppôt du Sans-Nom et l'autre un Ange venu du Ciel. Peut être, peut être pas. peut être que tout cela était surnaturel. Peut être y avait-il une explication rationnelle...

Continuant à chercher quelque chose à quoi se raccrocher autour de lui, Wielem cru apercevoir une femme, pliée en deux, juste derrière lui, à quelques pas. Qu'est-ce que ? Avait-elle été blessée ? Elle... Oui, il ne rêvait pas... elle marmonnait quelque chose... tout cela avait de moins en moins de sens aux yeux de Wielem. Il se demandait à quoi il assistait, il n'arrivait pas à assembler les pièces du puzzle. Mais, rester sans rien faire... n'était pas une hypothèse séduisante. Mieux valait, pour un temps du moins, battre en retraite, le temps de comprendre quelque chose, histoire de ne pas se lancer à l'aveugle sans savoir de quoi il en retournait. Aussi recula t-il tout en gardant le regard fixé sur l'être qui, bien qu'émettant des sons gutturaux digne d'un animal sauvage, semblait peu à peu se soumettre à l'autorité du patriarche.

Arrivant à la hauteur de la dame, l'odeur acidulée et bileuse de vomissure se fit plus prégnante. Il lui tendit la main et chuchota.

M'dame, m'dame, ça va ?
_________________
Le_g.


Le jeune homme, parce que oui, à 30 ans passé, il ne se considère pas encore vieux, regarde le plus âgé, son aîné. Leurs ombres se comprennent, mais qu'il est difficile de lutter contre sa nature ! Pourtant, il croise le regard de Malombrina, et arrive à parler, ou presque. Ce ne sont que quelques mots...

Mal... J'ai... mal.

Alors que la lune se lève, rayonne, qu'elle éclaire cette clairière, il sent l'odeur de la peur, mais cette fois, cela ne le réjouis pas, parce qu'il sent une autre odeur, celle du garçon auquel elle appartient, et il croit la reconnaître. Il sent aussi celle d'Ariana, et regarde Malombrina interrogatif, humant l'air. Il y a d'autres odeurs, mais il ne les connait pas. Une semble pourtant lui rappeler des souvenirs alors qu'il fronce les sourcils.


Faut partir... Pas rester... Armée.

Soudain, il se met debout, se redresse complètement, et remet ses idées en ordre, ou du moins, ce qu'il peut... C'est difficile, et lorsqu'il se rend compte de ce qu'il a fait, c'est encore plus dur. Il a laissé son côté sombre prendre le dessus. Son jumeau est mort, et Le Gaucher s'interroge. Serait-ce lui qui l'a entrainé vers "ça" ? Non... c'est lui, seulement lui, et ses idées de changement, ses idées de vouloir renier sa nature. Son besoin.

Non... pas fuir... assumer. Il faut que j'assume, Malombrina.

Revenu à lui, il observe les lieux, et sa vesture.

Le Très-Haut soit loué, ce n'était qu'un sanglier.


Le soupire de soulagement qui accompagne cette phrase somme toute banale, mais qui est loin, très loin de l'être pour lui, en dit long sur ce qu'il peut penser de lui-même en cet instant. Il s'en veut.

Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois, et Malombrina a bien plus d'expérience que lui. Il l'observe, et ne peut que baisser la tête, en signe de soumission à son aîné. L'âge n'a pas d'importance pour les ombres... L'expérience en a bien plus en fait. Là où certains auraient sans doute chercher la confrontation, entre ses deux êtres, c'est autre chose, comme un lien filial qui n'existerait que pour eux. Et là, il lui avoue ce qui l'a mis dans cet état.


Mon ange... Je la comprends pas. Elle m'a énervé... Et j'ai été tenté de... retourner sur les routes... Ca m'manque, l'excitation de la chasse...

Il attrape son ami par le col, comme un désespéré, même si de loin, on pourrait imaginer qu'il va le frapper, il en est très loin.

Me laisse pas faire ça ! Me laisse pas retourner... Empêche-moi ! J't'ai promis ! J'veux pas !
Skip_lo_casalier
La transformation s’opère. Le Loup redevient un homme et Malombrina éprouve une certaine fierté de voir ce changement. Tout d'abord, il est fier de lui! C'est vrai, après tout, tout était là pour que lui aussi sombre et alors, il y aurait eu un véritable carnage! Et aucun des protagonistes ne peut imaginer la terreur qui se serait alors abattue sur le monde. Les pires cauchemars de chacun auraient été plus enviable que la Rage qui aurait frappé alors.

Il est aussi fier d'avoir pu aider un autre, comme lui, au prise avec la Colère et la Rage, à sortir de cet état où plus rien n'existe que le sang et les instincts.

En d'autre terme, la catastrophe est évité et là, c'est la partie la plus difficile pour lui. Contenir les émotions de quelqu'un d'autre que lui! Il sait être doué avec ça. Il l'a fait tellement souvent avec Skip. Son alter-ego blanc est une boule d'émotion difficile à contrôler. Il est temps de mettre en pratique ce qu'il a appris.


Ca'me toi Louis. T'va bien. Y'a pas d'mal. T'fait peur qu'a des curieux.

Alors qu'il dit ça, il fait un geste qu'il n'aurait jamais fait! Un geste qu'il n'a fait que trop rarement avec ses propres fils et qu'il se promet maintenant de faire dès qu'ils seront de retour à la maison. Un geste qu'il ne fait normalement qu'avec Ariana. Cette fois, par contre, ce n'est pas par amour qu'il agit, mais par compassion... Compassion... Qui aurait cru que celui qui connait plusieurs centaines de poisons et de méthode pour tuer un homme serait un jour capable de compassion. La tendresse il connait, mais uniquement dirigé vers son épouse. Il a embrassé ses filles aussi, sur le front, les a toutes prises dans ses bras. Mais jamais un homme étranger à la famille.

Quoi que là, Louis n'est pas étranger. C'est comme un frère ou un fils. Et c'est donc ce geste qu'il fait. Il prend Louis dans ses bras et le serre tout contre lui en continuant à parler de sa voix grave et forte. Elle ne résonne plus comme le Tonnerre, mais plutôt comme les vagues de la mers après une tempête.


C'fini Louis. Y'a pas d'mal d'fait. J'sais qu't'la promis pis j't'laisse pas. J'suis là.

Il le relâche enfin et s'écarte en tenant Louis par les épaules, espérant terminer de le calmer. Il tient toujours sa canne dans sa main, mais surtout parce qu'il ne sait pas trop quoi faire avec. En regardant autour d'eux, il remarque une souche.

Là, t'va t'seoir ici, pis t'va f'nir d't'calmer.

Le ton est autant celui d'un ordre que d'une suggestion amicale. On ne remonte pas aussi facilement quand on est descendu aussi bas. Pour l'aider, il le dirige vers la souche en question et lui fait signe de s'y asseoir.
_________________
Ariana_anthea
Elle priait toujours, enchaînant les suppliques au Très-Haut, à Martin son Saint protecteur depuis l'enfance et à Grégoire Père de l'Ordre qu'elle avait choisi de servir, quand elle fut dérangée par un murmure. Elle cesse son imploration et tourne légèrement la tête vers ce qui vient de lui parler. "Ce" et pas "Celui" car à cet instant, elle voit l'apparition comme si elle la regardait à travers un vitrail coloré. C'est étrange et puis cette sensation de chaleur qui l'envahit comme à chaque fois qu'une présence céleste a répondu à ses craintes...Un Ange, Son Père et Ses protecteurs lui ont envoyé un Ange...

Et puis, soudainement, la lumière disparaît, la chaleur reflue et elle distingue enfin les traits de l'homme près d'elle. Elle scille, troublée, et avise la main qu'il lui tend. Doucement, avec une infinie lenteur, elle y dépose la sienne et sourit.


Mon Frère, vous êtes l'envoyé du Très-Haut qui a accepté de répondre à mes prières.

Si jusque là l'odeur de son dernier repas ne l'avait pas incommodée, il en fut tout autre lorsqu'une légère brise lui en porta les effluves. Elle plissa le nez et entraîna le plus lentement possible l'Ange un peu plus loin, en espérant que le vent ne se lèverait pas plus, sans cela, elle ne jurait de rien.

Serrant doucement la main de l'inconnu dans la sienne, elle surveillait la scène qui se jouait toujours devant eux murmurant toujours aussi bas...


Si cela devait tourner mal, il nous faudra peut-être intervenir...Je pense que j'arriverai à retenir mon époux mais Louis...je n'ai aucune certitude...

Elle tourne la tête et avise son compagnon d'infortune.

Mais si vous ne vous en sentiez pas capable, je comprendrai et vous inviterai alors à fuir aussi vite et loin que vous le pourriez...

Son regard reporté sur l'homme et la bête, elle constate un changement...Louis semble avoir retrouvé la raison et, elle doit cligner des yeux quand elle voit son Cœur étreindre leur ami...C'est si incongru mais tellement beau que des larmes envahissent ses yeux et se mettent à couler lentement. Un élan de tendresse, et d'amour aussi, l'envahissent et s'il n'avait été qu'elle, elle aurait couru jusqu'à lui et l'aurait serré si fort qu'il aurait dû demander grâce pour qu'elle le lâche. Elle savait qu'il avait changé, qu'il était bon désormais et il en donnait la plus belle des preuves.

Elle avisa de nouveau l'homme près d'elle et lui sourit cette fois.

Je crois que tout ira bien maintenant...Vous devez être béni de Dieu pour qu'il en soit ainsi.
_________________
Wielem
La dame lui tendit la main, elle avait pas l'air de franchement respirer la santé et puis...

Mon Frère, vous êtes l'envoyé du Très-Haut qui a accepté de répondre à mes prières.

C'est... c'était... trop... trop beau pour être vrai. Wielem s'était dit qu'il attendait une épreuve, un signe que Dieu voulait éprouver sa foi, que tout cela avait un coté bien trop mystérieux, bien trop mystique pour n'être qu'un évènement fortuit, qu'une coïncidence. Mais, il suffisait que l'on tente un tant soit peu de confirmer ses pensées pour que son petit côté contradictoire émerge. Et puis, fallait dire aussi, qu'il n'y avait pas ce coup-ci d'auréole lumineuse et malgré le fait qu'ils se soient écartés, ça ne sentait pas la rose non plus... Pas trop l'image d'un messager divin se dit-il. M'enfin ça pouvait aussi être une pauvre âme en souffrance après tout, ne doit-on pas rechercher dans le visage des hommes celui de Dieu qui s'y cache ? Malgré tout, c'est avec une certaine défiance qu'il accueilli ces paroles.

Si cela devait tourner mal, il nous faudra peut-être intervenir...Je pense que j'arriverai à retenir mon époux mais Louis...je n'ai aucune certitude...

Petit coup d’œil jeté en direction des deux autres protagonistes. Bon, déjà, la chose s'était mise à parler. Ce qui voulait dire qu'il s'agissait bien d'un homme... Du moins, d'un être doué de raison. Ca lui faisait penser à cette maladie dont il avait entendu parler quand il avait furtivement jeté un coup d’œil à l'Hostel Dieu à Paris... C'était quoi déjà le nom... Epilétique ? Un truc du genre. Peut être que le type était juste malade en fait ? Puis la dame s'adressa de nouveau à lui. Se sentir capable de quoi ? D'intervenir ? Wielem, qui pesait aussi lourd qu'une outre vide s'envolerait très certainement si l'homme qui avait retrouvé la parole lui mettait une simple taloche. Mais bon, quand faut y aller.
Ne vous inquiétez pas, je ne vous laisserai pas tomber.

Tenant la main de la dame dans la sienne, qu'il sentait aussi fébrile que lui-même, ils assistaient au dialogue ubuesque qui avait lieu entre les deux hommes. Les choses semblaient s'arranger peu à peu...
Je crois que tout ira bien maintenant...Vous devez être béni de Dieu pour qu'il en soit ainsi.

Oui, l'espace d'un instant, Wielem se dit que cela finirait tous ensemble autour d'un barbecue, du style "Ah ! tu te rappelle la fois où tu as dépecé un sanglier ? Naaan, mais sérieux, Ahahahah, quelle histoire ! Tiens d'ailleurs, c'est maintenant qu'il nous faudrait un sanglier, j'en ai marre des saucisses, tu pourrais pas nous en trouver un Louis ?"

Béni, béni... Il avait pas fait grand chose non plus hein, m'enfin ça flattait son égo. Peut être son esprit baigné des enseignements du père Aldéran avait agit à son insu ? Peut être que ses prières avaient été entendues et qu'un esprit malin avait été éjecté de ce pauvre homme par la simple présence de Wielem. Et là, le déclic, ça flattait son égo... justement ! La vanité ! Le manque d'humilité ! C'était... c'était un piège ! La femme... fille du péché, agent de la séduction, n'était-elle pas entrain de flatter son amour-propre ? Le plus sûr moyen de l'éloigner de la vraie humilité inspirée de Dieu. L'homme pieu reconnait son impuissance hors de la Grace Divine. Un frisson lui parcouru l'échine et il planta son regard dans le sien lui lâchant la main. Deux secondes. Ouais, non, le plus probable était toujours le plus simple. Elle devait être aussi siphonné que lui. Il lui sourit finalement, la prenant par le coude.

Voulez vous vous asseoir un peu ?
Puis, laissant tomber son sac à terre de sa main libre, il y plongea la main et en sortit une gourde.
Tenez, rincez vous la bouche et buvez un coup... Et heu, c'est juste de l'eau hein.
_________________
Ariana_anthea
Elle se laissa guider par l'envoyé du Très-Haut, lui souriant toujours gentiment, bien qu'elle sentit qu'il n'était pas très certain de ce qu'elle racontait. La prenait-il pour une folle ? Cela était bien possible et après tout il n'aurait pas été si loin du compte...Pourtant, en y repensant, elle n'avait rien fait ou dit qui ait pu montrer cette facette de sa personnalité car, pour une fois, elle n'avait pas parlé à un trépassé ce qui, en soit, était déjà une victoire...Le fait qu'il ait pu croire qu'elle était un envoyé du Sans-Nom ne l'effleura même pas ! Pour un membre de l'Inquisition, futur diplômé du très sélectif cursus d'Exorcisme de Rome, cela aurait tout de même était un comble !

Elle se retrouva donc assise sur une souche providentielle avec une gourde dans la main. Elle prit bien garde à ne pas poser le goulot contre ses lèvres afin de ne pas le souiller et versa donc le liquide salvateur dans sa bouche afin de rincer celle-ci. Lorsque cela fut fait, elle rendit son bien à son propriétaire et...


Mercè plan Mon Frère.

Elle surveillait du coin de l’œil les faits et gestes de Louis et de Son Cœur, et constatant que le calme était revenu, elle reporta le regard sur son sauveur.

Je remercie le Très-Haut de votre présence, seule j'aurais eu bien du mal à pouvoir intervenir. Vous devez d'ailleurs être bien courageux pour avoir osé venir jusqu'à moi, mercè encore.

Elle sourit un peu plus et, malgré l'incongruité de la situation, elle reprend.

Je me nomme Ariana et je suis heureuse que nos chemins aient pu se croiser.


Dans ses yeux et son attitude, rien si ce n'est de la bonté et une sincère reconnaissance car, parfois, il faut savoir prendre conscience que seul, on ne peut rien.
_________________
Wielem
Mercè plan... Elle causait bizarre la dame. La seule qu'il connaissait, utilisant ce genre de vocabulaire emprunt d'un certain accent, était Constance. L'existence de Constance à ce moment là ne fit qu'effleurer l'esprit de Wielem. Il est probable que s'il avait apprit à ce moment là que la dame en était la mère, membre de l'Inquisition et rédactrice de son certificat de pastorale... il eut un choc anaphylactique. Toujours est-il qu'il détailla la dame un peu plus en détail à la lueur fluctuante de la lune. Certes, habillée telle qu'elle était, ce n'était surement pas la souillon à laquelle il avait cru d'abord avoir à faire. Wielem ne se souvenait pas avoir jamais vu une telle toilette. S'il devait acheter ce genre de chose, il lui faudrait très certainement jeûner durant un an et accumuler tout l'argent qu'il pouvait espérer gagner. Ce qui, lui qui avait une conscience exacerbée de son rang social, le mit sur ses gardes. Il pouvait compter sur les doigts d'une main les personnes de la haute qui l'avaient jusqu'ici traité comme un être humain ou qui avaient juste consentit à lui adresser la parole, ce qui en soit n'avait rien que de très normal au final. Il espérait que réalisant à qui elle parlait, elle ne se mettrait pas elle aussi à l'ignorer.

Moi courageux ? Eh bien... je ne sais... je crois que seul le Très Haut me donne du courage. Sans la conviction de le savoir à mes côtés, il y a de fortes chances que j'eus passé mon chemin.

La dame lui souriait toujours. Il paraissait plus que probable qu'elle eut, à ce moment là, pourtant deviné la condition sociale de Wielem. Ce qui le rassura, et lui donna même l'envie de lui sourire en retour. Un je-ne-sais-quoi lui disait qu'il pouvait lui faire confiance. Ses manières un rien empruntes de grâce et de simple courtoisie avaient ce charme de la franchise sincère, de l'amabilité spontanée. Toujours un œil, sur les deux hommes, que Wielem observait aussi à intervalle régulier pour vérifier que la situation ne dégénère pas, elle fini par se présenter.

Tout le plaisir est pour moi Dame Ariana, je m'appelle Wielem enchanté. Je suis le curé d'Aurillac. Dit-il en ôtant son chapeau. Je ne crois pas vous avoir jamais croisé jusque là. Dites... Un nouveau coup d’œil jeté aux deux hommes. Ce sont des circonstances un peu... étranges pour faire connaissance, non ? En temps normal, je vous aurait probablement invité à boire un coup mais là... Vous savez ce qui se passe ici ? Je crois que j'ai pas tout compris en fait... et... justement, à propos de courage, heu... Vous croyez pas que se serait une bonne idée de... de... enfin de pas trop s'attarder quoi ?
_________________
Ariana_anthea
Alors que d'ordinaire elle ne se présentait jamais sous son seul nom de baptême, cette fois et vu les circonstances, elle y avait tenu. De fait, quelle importance cela aurait-il eu d'informer son compagnon de sa qualité de cousine d'un Prince de sang, d'épouse d'un Ambassadeur, et de membre d'une des plus puissantes Congrégations de Rome en sus d'être vassale de Sa Sainteté Elle-même ? Absolument à rien sauf si elle avait été adepte de cette sorte de péché qu'est l'Orgueil, or, si elle avait eu un péché à confesser ce n'aurait pas été celui-là. Pourtant, le jeune homme l'appela selon sa qualité, ce qui l'interpella et la fit arquer un sourcil avant de s'aviser et de réaliser ce qu'elle portait ce fameux jour. En temps normal, elle se vêtait toujours fort simplement bien que le tissu de ses houppelandes dénotait d'une certaine qualité. Depuis son entrée chez les Grégoriens, elle avait bien essayé d'expliquer à Skip qu'elle aurait dû ne plus porter que des tissus réservés au mieux à cette nouvelle classe que l'on nommait "Bourgeoise" mais son époux avait fait la moue et elle avait battu en retraite devant son air désespéré de rater une nouvelle occasion de choyer son épouse. Elle l'y autorisait si peu qu'elle n'avait pas eu le cœur de lui refuser ce simple plaisir et puis, à Rome, elle n'avait guère le choix, il lui fallait bien tenir son rang même si parfois cela lui coûtait....

Or donc, ce fameux jour, elle était vêtue du dernier présent de Son Ange qui, bien que trop richement orné selon elle, elle n'avait pu se résoudre à ôter dès l'instant qu'elle l'avait eu sur le dos. L'étoffe était légère à souhait, confortable et semblait s'adapter aux besoins de chaleur de sa propriétaire. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'était qu'elle aurait à crapahuter en pleine forêt derrière son coureur des bois d'époux pour secourir leur ami, se tordre en deux au dessus d'un nid de fougères, et finir assise sur une souche à la lueur de la lune...Si la vêture avait résisté à tout cela, elle se promettait de lui faire une place de choix dans son cœur et sa garde robe !

Revenant enfin de sa surprise, elle écouta son interlocuteur avec attention et sourit de plus belle car certaines choses se mettaient en place dans son esprit. Mais, avant de les évoquer une à une, elle avisa le conciliabule non loin d'eux et répondit.


Je vous assure que nous ne risquons plus rien.

Elle montre brièvement son époux d'un geste de la main et reprend.


L'homme d'âge mûr que vous voyez près du plus jeune est mon époux et rien qu'à sa posture, je sais que le danger est passé. L'autre homme se nomme Louis et est notre ami. Louis a parfois de gros accès de colère et lorsque c'est le cas, il peut devenir dangereux...


Que dire d'autre alors qu'elle-même n'a qu'une vague idée du problème de celui qu'elle considère comme un frère ? Elle avise de nouveau le jeune Wielem et change de sujet.


Ainsi vous êtes le nouveau curé d'Aurillac ? Je suis, quant à moi, diacre de Clermont et il me semble que nous avons des connaissances en commun bien que nous ne nous soyons jamais croisés. Vous êtes bien le Wielem qui s'est présenté à Bourges pour recevoir l'enseignement du Père Aldéran et dont une amie de Murat se nomme Constance, n'est-ce pas ?

Et elle sourit avec une lueur amusée dans le regard, signe indubitable que le danger s'est bel et bien éloigné.

_________________
Wielem
En apprenant que tout danger était passé, Wielem senti comme un soulagement... m'enfin, il restait tout de même un minimum sur ses gardes. Après tout, c'était quand même l'appréciation d'une femme concernant une sorte de lutte entre deux hommes. Toutefois, il était vrai que cette confrontation avait quelque chose de hautement inhabituelle. Elle devait être en possession d'informations qu'il ignorait. Quand elle montra son époux, il se retourna pour voir ce que désignait son geste de la main. Ah ben oui, c'était bien lui. Y'en avait pas trente six non plus des hommes d'age mûr dans le coin. Et l'autre c'était leur ami... C'était... sympa l'ambiance. Il peut devenir dangereux ? Wielem écarquilla les yeux.

Ah... j'espère que je ne vous ai pas... heu... dérangé durant une petite fête entre amis alors.

Bien sûr, Wielem n'avait pas reconnu le Louis avec lequel il avait sympathisé à Aurillac. Comment aurait-il pu imaginer que se trouvait là celui qu'il considérait désormais comme un ami... sous ce sang et ces morceaux de chairs... cet homme qui, il y a quelques instants encore, se trainait comme une bête en grognant... Non, cela n'effleura pas même son esprit. En revanche ça commençait à faire un paquet de Louis qui débarquaient. Un à Aurillac, un autre qui devait devenir son parrain selon Constance et enfin celui-là... Surement un prénom qui revenait à la mode et qui avait encore de beaux jours devant lui. Puis, Ariana se présenta plus en détail et... mais... mais comment savait-elle tout ça sur son compte ?? Il en eut le sifflet coupé. Décidément, à peine une situation commençait-elle à retrouver un tant soit peu des airs de normalité, qu'on retombait en plein irrationalité. Bon, déjà, si elle était diacre à Clermont, elle devait en savoir un rayon sur la religion et puis elle devait aussi connaître le père Aldéran...

Oh, heu vous savez, j'ai le poste de curé, le temps que le père Phil revienne de chez les moines. En fait, je n'ai pas le titre. Et sinon... heu... c'est-à-dire, vous connaissez le père Aldéran ? C'est lui qui vous a parlé de moi ? Lui aussi s'est occupé de votre formation ?
Par contre, pour Constance, il ne voyait pas comment elle pouvait être au courant.
Vous êtes une amie de Constance de Murat ?

Dit-il en se demandant si elle allait aussi finir par lui parler de Jiveli, d'Hertoc, de la première pelle qu'il venait de forger, et des 50 écus qu'il avait claqué la veille en taverne.
_________________
Ariana_anthea
Son sourire s'accentua et elle faillit rire lorsqu'il évoqua une éventuelle petite fête entre amis...il est vrai qu'un sanglier à la broche aurait été un délice si Skip l'avait cuisiné mais las vu ce qu'il en restait, il ne fallait pas qu'elle compte dessus...Elle devrait trouver à se sustenter d'une autre façon...Elle en aurait salivé si elle n'avait empêché son esprit d'aller vagabonder en quête de son futur repas, ainsi, elle se focalisa de nouveau sur le Frère Wielem souriant avec amusement.

Je connais, en effet, fort bien le Père Aldéran et c'est bien lui qui m'a parlé de vous. Je sais, en outre, qu'il doit vous baptiser et l'une de vos amies aussi si je ne me trompe pas. De même, je sais que Constance doit jouer un rôle particulier près de vous ce jour là.

Elle cesse de parler pour surveiller sa réaction puis, reprend.

Concernant ma formation et bien...non ce n'est pas le Père de Saint-Pierre qui s'est occupé de m'enseigner tout ce que je sais. En fait...c'est le contraire.

Elle hésite, s'interroge et puis se jette à l'eau !


Enfin cette chère Eteile...et bien je la connais particulièrement bien, et ce depuis sa naissance...

Et de laisser planer le mystère.
_________________
Le_g.
Il reste sur sa faim, son besoin, mais reprend petit à petit pied et regarde son ami, celui qui le comprend sans le juger, qui l'aide à revenir à lui sans avoir de préjugés sur son comportement. Ils auraient pu commettre des atrocités ensemble, mais quelque part, au fond de lui, Louis est content que son aîné soit présent pour lui éviter de commettre l'irréparable.

Ca'me toi Louis. T'va bien. Y'a pas d'mal. T'fait peur qu'a des curieux.

Alors que Malombrina lui offre une accolade fraternelle, il réalise qu'ils sont liés au-delà des mots, au-delà de ce qui pourrait être décrit humainement. C'est un lien indéfectible qui s'est créé entre lui et son aîné. Sa part animale apprécie le contact, comme au sein d'une meute.

C'fini Louis. Y'a pas d'mal d'fait. J'sais qu't'la promis pis j't'laisse pas. J'suis là.

Un hochement de tête, lorsque son ami relâche l'accolade.

Là, t'va t'seoir ici, pis t'va f'nir d't'calmer.

Assis près de Malombrina, il le regarde, et tente de reprendre son calme, un peu perdu dans un premier temps. A la vue sur les restes du sanglier, il se rend compte de la sauvagerie dont il a fait preuve, et regarde ses mains, tentant de les essuyer dans ses braies. Foutues pour foutues, il les jettera tout à l'heure, lorsqu'il ira se laver, mais il a besoin d'enlever le sang, les bouts de chairs sous ses ongles.

Malombrina... J'me suis laissé emporter.

Simple constat après le massacre du sanglier, il remercie le Très-Haut de n'avoir pas tué un homme, une femme, ou un enfant.

Qu'le Très-Haut soit loué, c'tait pas un être humain.

Il soupire, de soulagement, de stress qui retombe, de toute cette rage qui a débordé et qu'il lui a fallu sortir, même s'il reste au fond de lui, quelque chose, cette haine, cette soif de sang. Louis ferme un instant les yeux, humant l'air, puis regarde son ami.

J'suis content que t'ai été là...

Que dire ? Il reprend son souffle, ses esprits, il a du mal à aligner ses pensées, et la tentation de retourner sur les routes lui a été mise sous les yeux. Offrir un verre à un alcoolique... Il a fondu une chandelle, on dirait péter un câble dans quelques siècles sans doute. Il a pu résister, il a voulu résister, ne pas retourner sur les routes, mais la journée avait apporté plus d'épreuves qu'il n'avait pu en supporter.
_________________
Wielem
Bon, il avait visé juste, c'était père Aldéran qui avait tout cafté. C'est vrai que Wielem en avait raconté des choses au père Aldéran. Lorsqu'elle parla du baptême, Wielem hocha la tête. Elle savait donc aussi qu'il n'était pas vraiment curé alors. Quand à l'amie en question, il s'agissait évidemment de Jiveli.

Oui, elle s'appelle Jiveli.

Constance doit jouer un rôle lors du baptême ? Un peu mon n'veu ! Elle avait accepté d'être sa marraine ! Donc, ça aussi elle était au courant... Le Père de Saint-Pierre ? Ce nom lui disait quelque chose. Dans le contexte, il ne pouvait s'agir que du père Aldéran. Mais... Death, Aldéran, père de Saint-Pierre... Il avait combien de noms comme ça ? Pfiouu... Fallait rester concentré pour pas se mélanger les pinceaux. Et c'était le... contraire ?! Quoi, c'est elle qui avait assuré la formation de père Aldéran ?? Rhaaa la vache... Le père Aldéran était déjà super costaud question religion, mais alors, elle devait l'être encore plus ! Formateur de formateur... Attention Wielem, tu t'adresse pas à n'importe qui !

Pendant ce temps, les deux hommes avaient entamés la conversation. Le fameux Louis remerciait l'époux de la dame... "Qu'le Très-Haut soit loué, c'tait pas un être humain." Gloups... petite coulée de sueur froide. Je vais bien, tout va bien. Bon, faisons style on n'a rien entendu et continuons de discuter calmement l'air de rien. La dame parla ensuite d'une certaine Eteile. Wielem mit du temps à réagir. C'est qui ça encore... Constance ? Elle la connaissait bien depuis sa naissance ? Wielem regarda ses mains. Voyons voir, Ariana devait avoir la trentaine bien tassée, disons à vue d’œil entre trente et quarante. Constance avait à peu de choses près l'age de Wielem, mettons pas loin de la vingtaine. Alors, pliant alternativement ses doigts... hum ça faisait quelque chose comme quinze ans de différence... Était-ce seulement possible ?


Eteile c'est Constance, c'est ça ? Vous la connaissez depuis la naissance... c'est une amie d'enfance alors ? Vous avez été sa nourrice ? En même temps, Constance était une noble... Il n'y connaissait rien en noble, mais ça n'avait pas l'air d'être une petite écuyère. Donc, supposer qu'elle fit partie de la famille n'était pas en soit un affront. Ah moins que vous ne soyez... de la famille ?

Il eut tout-à-coup le sentiment que le monde était tout petit, mais alors touuuuut petit.
_________________
Ariana_anthea
Elle le regarda visiblement compter quelque chose sur ses doigts et s'en voulut presque de le taquiner de la sorte. Mais, après ce qui venait de se passer, elle pensait que c'était comme une bouffée d'air frais et puis, au final, elle ne faisait rien de mal ni de méchant. Elle le laissa donc supputer...mal...jusqu'à ce qu'il mette le doigt sur une chose importante. A sa dernière idée, elle hocha la tête, et comme si de rien n'était, elle laissa tomber un simple...

En effet puisqu'Eteile est ma fille...


Et de sourire, en oubliant complètement qu'il venait de rencontrer son futur parrain en mode : "plus bête qu'homme", le père de sa future marraine tout aussi bestial que Louis et la mère complètement folle- pour ne pas dire fêlée- de la pauvre Constance. Un joli cumul qui ferait fuir n'importe qui !
_________________
Wielem
"En effet puisque Constance est ma fille..." Il fallu un petit moment pour que l'information parvienne jusqu'à son cerveau. C'était eux ? Sérieux ? C'était quoi la probabilité de les rencontrer comme ça sur le chemin de nuit ?

Sérieux ?

Wielem se retourna vers l'époux d'Ariana. Donc lui c'est Papas ? Ah ben ça, ça lui en bouchait un coin. Il se sentit tout-à-coup jovial. Constance était super sympa, bien éduquée, savante, attentionnée... Les chats font pas des chiens, dit-on. Wielem était tellement content qu'il s'approcha d'Ariana avec un large sourire, posa une main sur son épaule et lui fit la bise. En temps normal, il répugnait à ce genre de rituel social, hormis avec Jiveli. Mais là, après tout ce stress accumulé.

Ah mais ça ! je suis super content de vous rencontrer ! Constance est une très bonne amie ! Et depuis le temps qu'elle me parle de vous !

Il se retourna, voulant en faire de même avec le vieil homme... et là... heu, bon, ça attendrait hein. Il se retourna de nouveau vers Ariana.

Je peux faire quelque chose pour vous ? Vous habitez à Murât aussi ? Je peux vous accompagner si vous voulez ?
_________________
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)