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[RP]Le Vieillard, la Boiteuse et le Gaucher : drôle d'amitié

Ariana_anthea

Un soupire lui échappa alors qu'elle lisait le pli. Seigneur Très-Haut ! Pourquoi continuez-Vous à le mettre à l'épreuve alors qu'il avait décidé de changer radicalement de vie ? Sa main tenant la missive s'abaissa et elle finit par se lever pour aller rejoindre Son Ange déjà installé à sa table de travail. Elle se positionna dans son dos, enlaça son torse de son bras libre puis approcha sa joue de la tête de son époux. Elle savait qu'il n'aimait pas être cajolé ainsi, mais, il était occupé et elle, elle adorait cette sorte d'étreinte. C'était donc l'instant parfait pour en profiter tant pour lui offrir sa tendresse que pour lire par dessus son épaule. Et ce qu'elle y lut la fait plisser le nez. Dans ce qu'il exprimait, il y avait tant de souvenirs qui les avaient concernés mais pas seulement, et comme une sorte de mauvais goût dans la bouche de ceux qui vous restent après une mauvaise expérience ou une rencontre dont vous vous seriez bien passé. Ainsi, lorsqu'il signa pour eux deux, elle ne dit rien, acceptant sans la moindre hésitation les paroles qu'il avait pu avoir. Enfin, lorsqu'il eut fini et lui proposa de lire, elle embrassa sa joue et en souriant répondit.

J'ai lu par dessus ton épaule. C'était cela ou alors je t'embrassais sans retenue !

Illustrant ses propos, elle lui offre une multitude de baisers avant d'enfin le contourner un peu pour l'aviser mieux. Cette fois, son regard n'est plus joueur, il est un peu triste lorsqu'enfin elle répond à sa proposition.

Tu sais que j'aurais adoré cela mais, las, je vais devoir décliner ton offre.

Un pauvre sourire d'excuse et...

Si je devais monter Tornada en ce moment, jamais je n'aurais la force de retenir sa fougue. Mais vas-y, toi, et demande à Suau de t'accompagner avec Innominatus*. Je suis certaine que cela lui fera plaisir.

Poney du fils aîné qui l'avait donné à son frère lorsqu'il avait hérité du fils de Tornada.

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Le_g.

Skip_lo_casalier a écrit:

Mon bon Louis

Comme il n'est pas facile de tourner le dos à son passé. Je sais ce qu'il en est pour l'avoir vécu moi aussi. Et se passé s'accroche et ne démord pas! Il usurpe un nom, une filiation non reconnu et j'en passe.

J'écrit alors que Ariana termine de lire ton courrier et elle est comme moi. Mon conseil immédiat est d'ignorer cette femme, Andréa. Elle est mauvaise, manipulatrice et teigneuse. Elle n'a probablement pas changé, surtout si tu me dit qu'elle n'étais là visiblement que par esprit de vengeance.

Sa langue est celle du Sans-Nom. Mielleuse, flatteuse et porteuse d'encouragement, mais n'apporte rien d'autre que la haine, la discorde et le Péché. Le fumier que produisent les animaux de mon fils a plus d'utilité et un meilleur parfum que toutes les paroles qu'elle pourra te dire ou toutes les promesses qu'elle pourra te faire. J'espère seulement qu'elle n'est pas arrivé a embobiner qui que ce soit d'autre!

Sa parole est fourbe et indigne de confiance. Ne la laisse pas s'approcher de toi, de Solène ou de qui que ce soit qui t'est cher!

Tu recherche le refuge? Vient chez moi! Cette vipère ne pourra plus t'atteindre chez moi. Nous pourrons discuter comme bon te semblera. Tu pourra dormir sous notre toit aussi et nous t'aiderons, Ariana et moi, à reprendre confiance en toi.

Pour Solène, je sais déjà que tu a été honnête avec elle. Continue! Même si c'est douloureux, une vérité douloureuse est mieux qu'un mensonge mielleux. Ton amour pour elle est le bouclier qui vous protégera tous les deux. La Vérité sera ton épée contre les suppôt du Sans-Nom.

Ait Foi en toi, en l'Amour et en la Vérité.
Ait Foi en le Très-Haut, car il a Foi en toi!

Vient vite, nous t'attendons. Tu aura des nouvelles de nous à ce moment là.

Que le Très-Haut te garde et te protège.

Tes Amis,
Skip et Ariana

Il l'avait lue, relue, n'arrivant qu'avec difficultés à croire ce qu'il lisait... Il avait été lui-même si mauvais, aussi bien avec son fils qu'avec Ryx, que ses amis avaient connus, qu'il ne savait plus vraiment quoi en penser. Il avait parlé à son ange, évidemment, puisque Déa la salissait encore et encore.

Finalement, il avait fini par comprendre ce que ses amis écrivaient. Il avait réalisé, se souvenant de leur rencontre, de la haine qu'il avait envers Skip à ce moment-là, comme quoi les choses changent... de son baptême qu'il devait faire avec Ryx, et du retour de Déa, "comme par hasard"... et finalement, il avait fait son baptême avec Déa... Il se souvenait, du premier mariage à minuit sous la lune, puis de celui dans une église, avant qu'il ne demande la dissolution à l'inquisitrice Monseigneur Naudéas... Il se souvenait aussi de la voie qu'il suivait alors, de la luxure dans laquelle il se baignait, de tout ce qu'il était à ce moment-là, et réalisait la chance d'avoir croisé leur route, même si sur le coup, il aurait bien voulu tuer Skip... Aujourd'hui, il remerciait le Très-Haut de les avoir rencontré.

Citation:

Mes amis,

Merci pour votre lettre, pour ce qu'elle m'apporte de réconfort, de clairvoyance. Je n'ai pas les mots faciles pour dire les choses qui comptent pour moi, alors que je râle fort, tempête et hurle souvent, trop souvent.

Contrairement à Déa qui parle de façon vive mais enjouée, qui sait flatter aussi bien les hommes que les femmes, j'ai le verbe haut, voire acerbe, et un caractère de merde cochon.

Il est arrivé ce qui devait arrivé, elle a su berner des gens auxquels j'avais montré mon sale caractère. Elle a su leur faire entendre ce qu'elle voulait. Devant moi, elle s'est montrée telle qu'avant... doucereuse, plantureuse, luxurieuse... mais contrairement à avant, j'ai su résister à la tentation de tout plaquer de ma vie actuelle pour retomber dans ses filets. J'ai su lui offrir l'amitié. Après tout, j'étais moi-même un démon de luxure, de désir, d'envie, et de tout ça, avant de vous rencontrer, avant de faire mon séminaire. Je n'ai pas changé en un jour, d'un claquement de doigts, et je n'ai pas fini de changer pour devenir l'homme que j'aspire d'être.

Wielem en particulier s'est laissé prendre à son jeu, mais je ne lui en veux pas, c'est à moi que j'en veux. Si je n'avais pas râlé, si j'avais réussi à travailler avec Levio, si... On referait le monde avec des "si"... Il l'a écoutée, il l'a crue... Il ne sait pas ce que vous, vous savez, ce que moi, je sais... Les gens ont écouté son histoire, et j'ai eu l'impression d'être en but à leurs rumeurs. Si cela n'avait blessé que moi...

Mais les voies du Sans Nom sont partout, elles ont parlé via des actes qui blessent, des silences, des non-dits, des rumeurs...

Mais non, il a fallu qu'elle blesse mon ange, qu'elle blesse Solène, parce que j'ai failli succomber, parce que j'ai eu du mal, parce que pour moi qui vivait dans la luxure, vivre l'abstinence pour la femme que je respecte, que j'aime, et que je voudrais épouser devant le Très-Haut, c'est un vrai défi, une vraie torture certains jours... mais pour mon ange, je le relève, parce qu'elle le vaut bien !

La vérité... Solène la connait... Elle sait pour Ryx, pour Lestat, pour mes années de luxure, pour tout... et même pour des choses que Malombrina connait de moi.

C'est après cette épreuve que j'ai su... J'avais des doutes, mon âge et celui de mon ange, mon côté démon quand elle est un ange... mon passé dans une vie chaotique, sombre, bordélique soyons clairs, où je me laissais aveuglé par la colère, que je maîtrise toujours mal aujourd'hui, et elle, mon ange, si douce, si calme, si aimante, angélique... Tout me faisait douter de notre compatibilité, mais j'ai su. Cette épreuve a levé tous mes doutes. Je l'aime, et si ça les gène, bah c'est la même (1)

Nous allons venir vous voir, parce que vous me manquez, parce que je veux savoir comment se porte Donà Ariana, et pour voir comment vont les fourmis de Suau...

Par contre, nous ne resteront pas longtemps, nous avons un voyage de prévu depuis plusieurs semaines déjà, et malgré tout ce qui a pu être dit sur moi, certaines personnes ont su faire la part des choses.

Mes amis, je ne vous remercierai jamais assez... Sans vous, sans la Foi que vous m'avez fait découvrir, je serai toujours l'homme que j'étais, je serai toujours tel qu'elle m'a dépeint. C'est pour ça que je ne peux pas en vouloir à ceux qui se sont laissés abusés... Tôt ou tard, ils comprendront. Ils se rendront compte qu'en fait, elle est si seule qu'elle a besoin de venir "comme par hasard" dans la ville où je venais de m'installer pour se sentir exister. Je n'ai pas besoin de cela pour me sentir vivant, pas plus que de la gloriole dont elle s'entoure. Je dirais bien à Wiel d'arrêter de me prendre pour un con en multipliant les remerciements alors qu'ils sont vides de sens, mais je sens qu'il prendrait encore mal la chose, je préfère donc éviter.

Entre mon caractère colérique, et le miel de mon ex-femme, je pense que si j'avais été à sa place, j'aurais aussi préféré le miel... C'est humain. J'espère juste qu'il ne sombrera pas dans les méandres dont je sors avec difficultés.

Pourtant, grâce à mon ange, j'ai su garder la tête froide, ne pas me laisser emporter par la colère. J'ai su ne pas hurler ou les envoyer tous caguer en enfer. Ma Foi envers le Très-Haut aussi m'y a aidé. Votre lettre a confirmer mes doutes. J'étais sur la voie pour l'enfer, j'ai pu m'en sortir, je pensais pouvoir y guider aussi bien Sofio que Déa, mais j'ai échoué. Je retenterai, lorsque je me sentirai prêt. Pour le moment, ce n'est pas le cas.

Il me tarde de pouvoir vous parler de vive voix. Solène sera présente également, si vous le voulez bien. Elle a trop subi ces derniers jours. Ce déferlement de haine contre moi, j'en ai l'habitude, en général, elle se calmait lorsque nous remettions le couvert, mais cette fois-ci, ses charmes n'ont pas opéré. Je pense qu'elle préparait sa vengeance depuis un certain temps déjà, et du coup, elle utilise le fait que j'avais mes doutes sur mon couple contre mon ange. Malgré tout... Je prierai pour son âme... pour qu'un jour, elle retrouve la paix.

N'est-ce pas normal de douter, quand on est si différents ? Et pourtant, il y a une chose que je sais, c'est que je l'aime.

Que le Très-Haut vous garde, mes amis.

Louis

(1) petite référence à sa chanson dans les rues d'Aurillac.
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Le Vieillard, la Boiteuse et le Gaucher : drôle d'amitié

Le_g.

Louis avait pris son temps pour répondre, mais certains évènements font parfois se précipiter les choses. Il écrit donc à sa confidente et amie.

Citation:

Ma Soeur,

Vous me voyez ravi de votre offre. Je cherchais que faire de mes dix doigts, et je souhaite quitter Clermont, au moins pour quelques jours. Je pourrais vous dire qu'un ange peut ne l'être qu'en façade, que je ne suis pas fait pour une vie morne et triste, que je ne supporte pas d'être tenu en laisse, mais tout cela, vous le savez déjà.

C'est donc avec un plaisir immense que j'accepte de guider un jeune homme sur le chemin de la Vertu, sur le chemin de la Foi. C'est uniquement cette Foi qui arrive à me tenir debout certains jours, au propre comme au figuré.

Et je crains que votre petite Clémence, quoi qu'elle doit avoir bien grandi depuis la dernière fois que je l'ai vue, ne soit pas vraiment la personne qu'il faut pour dégourdir un jeune homme, et je vois mal votre époux l'emmener au bordel pour le déniaiser. Vous pourrez compter sur moi pour faire de lui un homme, et pour le guider sur le chemin de la foi.

Je vais faire une escorte, celle d'une ennamie qui m'a fait la surprise de venir à Clermont. Sofio et moi, c'est une très longue histoire, une histoire de jeu de cache-cache dans les bois se terminant par un procès, et moi donnant des cours de brigandage à Belrupt ! Je m'en souviens encore. Bref, je l'escorte et je repasse par Clermont avant de me rendre à Aurillac. Le temps file trop vite.

Que le Très-Haut vous garde,

Louis

Il fait partir la lettre, et rejoint Sofio. Dans la soirée, ils pourront partir, quitter ce lieu où un ange a tenté de l'enfermer. Il fronce les sourcils en y songeant. Qu'est-ce qu'il croyait en courtisan cette fleur... Il n'est pas fait pour une vie de tristesse, et cette fleur ne sait que pleurer. Il veut vivre !
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Ariana_anthea

C'était avec une joie non feinte qu'elle avait retrouvé leur ami lors de son retour à Clermont. En fait, il était même revenu alors qu'elle le pensait encore sur les chemins ce qui n'avait fait qu'augmenter le plaisir des retrouvailles.

Depuis le retour de Louis, donc, ils se voyaient quotidiennement soit en taverne soit chez eux autour d'un bon repas, or, à chaque fois elle avait omis d'évoquer un sujet qu'elle aurait dû avoir en tête ! Afin de ne pas oublier cette fois, elle prit la plume et gribouilla un petit mot que l'ami de Suau irait remettre en main propre.

Citation:

Mon Cher Louis,

J'ai préféré vous envoyer ce pli de crainte d'encore oublier de vous parler d'une chose importante.

En effet, il y a de cela quelques semaines, Eteile nous a demandé, à Skip et à moi, de lui conseiller une personne fiable et suffisamment croyante pour pouvoir guider un jeune homme sur le dur chemin de la Vertu.

Après en avoir discuté, nous nous sommes dit que vous pourriez être cet homme providentiel. Le jeune homme dont il est question a souhaité demander le baptême après avoir été touché par la Foi. Ami de Constance, il l'a choisie comme marraine, or, il lui faudrait aussi un parrain qui connaisse assez la vie pour pouvoir répondre à toutes les questions qu'un jeune homme peut se poser mais surtout savoir l'écouter et le guider afin qu'il ne s'égare pas sur le dur chemin qui mène vers le Très-Haut.

Je peux vous conseiller d'écrire à Constance, qui se trouve à Murat, afin d'en savoir plus. Moi je ne connais las pas encore le jeune homme en question mais j'ai toute fiance en ma fille.

Que Saint Grégoire vous guide !

Ariana

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Ariana_anthea

Ensevelie sous les dossiers qu'elle avait traînés avec elle depuis Rome, elle reçut comme un vent d'air frais l'annonce de l'arrivée de la volaille ficelée ! Elle fit prévenir Suau que son ami rentrait au bercail et entreprit de lire le lourd message que l'animal apportait. Puis sans attendre, et en profitant pour repousser à plus loin ces fichus dossiers, elle répondit.

Citation:

Mon très cher Louis,

Skip n'était pas encore rentré chez nous lorsque vos plis y sont arrivés. Il voudra sans doute vous répondre lui aussi comme je vais le faire dans un instant.

Tout d'abord, je profite de cette occasion pour confier à Hugin une copie de votre certificat de baptême que la Province Ecclésiastique de Narbonne m'a fait parvenir.

Ensuite il me faudra bien vous dire que je suis assez étonnée de votre virulence envers la Duquessa. Nous avons eu la chance de la côtoyer dès notre arrivée à Clermont et jamais elle n'a été comme vous semblez la décrire dans votre missive. Je crois, et j'espère ne pas vous offenser en l'écrivant, que tout cela découle d'un malentendu. Vous avez écrit, vous attendiez une réponse rapide...qui n'est pas venue. Cela arrive parfois et, moi-même, j'ai reçu missive ce matin d'un de mes Frères qui m'avait déjà écrit il y a de cela plusieurs jours et...à qui je n'avais pas eu le temps de répondre tant ma charge de Préfet m'a accaparée. Le pauvre est revenu à la charge afin de savoir ce qu'il en était et il a eu bien raison. Et puis, pour revenir à la Duquessa, peut-être ne le savez vous pas mais elle a perdu son époux il y a peu, aussi ne lui en voulez pas pour une réaction qui aurait peut être pu être bien différente si les circonstances avaient été autres.

S'il y a une chose qui m'a fait sourire dans votre pli...c'est la mention du Sènher Actarius. Oh je sais que je devrais lui donner de l'Altesse mais si je me permets cet écart c'est que j'apprécie réellement cet homme que j'ai eu le plaisir de côtoyer parfois lorsque nous vivions en Languedoc.

Pour revenir à notre sujet, souhaitez-vous que j'écrive à Dòna Maywenn ? Il me causerait peine de vous savoir en mauvais termes tous les deux.

Prenez grand soin de vous et revenez nous vite.

Que Saint Grégoire guide vos pas et vous bénisse !

Ariana

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Le_g.

Il sourit en reconnaissant l'écriture de sa Soeur, et envoie tout balader d'un revers de main, faisant place nette sur la table où s'amoncelles les courriers qu'il rédige, auxquels il répond, pour les faire basculer dans un coffre prévu à cet effet. Oui, lui et le rangement, il faudra repasser pour ce qui est de la paperasse administrative. Il ne "sauve" de ce "ménage" que deux missives : celle d'Actarius et celle de sa Soeur, prenant des parchemins frais pour leur répondre, à tous les deux. Il commence par son amie, sa confidente.

Citation:

Bonjour ma Soeur !

Quel plaisir de vous lire, comme à chaque fois. Je me trouve actuellement à Montluçon. La vie y est bien paisible, pour ne pas dire trop paisible pour moi. Je crois que je m'y ennuierai bien vite.

Un énorme merci pour ce certificat de baptême ! Il me sera fort utile pour poursuivre ma formation de diacre, auprès de vous si vous acceptez un cancre tel que moi pour élève.

Je ne souhaitais pas utiliser le nom de Sa Grandeur Actarius pour me faire valoir, mais bien pour prouver à cette pintade que son argument ne tenait pas. Elle prétendait avoir un Duché à gérer ? Lui, il gère un Royaume ! Donc quand on veut, on peut. Son excuse n'est qu'un prétexte. Possible que j'aurais du lui laisser un peu plus de temps, mais entre nous, mon amie, il faut que vous le sachiez, il y a, à mes yeux, urgence. Je me souviens aussi de lui, il était Comte du Languerdoc lorsque j'étais maire élu de Mende, je précise. J'avais alors travaillé en plus de la mairie, à la Mesnie du Baron Bentich. Le bougre me manquerait presque ! Ces deux hommes sont des hommes d'action, ce que n'est visiblement pas votre Duchesse.

Vous me connaissez, je ne suis pas du genre peureux, mais pour votre information personnelle, je n'ai pas proposé mon épée à la défense d'un Duché voisin du votre pour rien. Et ce n'est donc pas pour rien que je m'attendais à une réponse rapide. Je puis même vous dire que j'ai obtenu une réponse en moins d'une heure de la part de cette personne, à qui j'avais écrit. L'ordre des priorités est une chose que votre Duchesse devrait apprendre à maîtriser, ou alors à déléguer les affaires qui la dépassent à des personnes compétentes.

Par contre, j'ai une très haute estime pour votre Capitaine Thorain. Lui, il est efficace, il sait y faire, il est doué pour son travail, et en prime, ce qui ne gâche rien, le fait avec célérité, sans animosité... Bref, un travail parfait.

Pour votre Duchesse, je crains que ce ne soit difficile d'arrondir les angles. Vous ai-je dit que j'avais des difficultés avec les personnes incompétentes ? Pour que vous en ayez un aperçu, lorsque j'étais Capitaine de l'Escorte Impériale, j'ai accusé de Trahison la Comtesse de Franche-Comté. Cela m'a été reproché : on m'a dit qu'elle était seulement incompétente. Mais je m'étais basé sur les faits : l'incompétence en matière de sécurité s'apparente à de la Trahison. Dernièrement, la justice lévanesque a prouvé ses manquements et elle a été éradiquée, telle la vermine qu'elle était. Je n'accuse pas votre Duchesse de Trahison, mais de manquement à son devoir et d'incompétence.

Pensez-vous pouvoir me prouver que la Duchesse Maiwenn est vraiment compétente ? Je ne vois que cela qui pourrait adoucir mes propos à son égard. Pour l'heure, elle m'a prouvé le contraire, or, je vous l'ai écrit, il est possible qu'il faille se tenir prêt.

A vous, mon amie, ainsi qu'au Senher Skip, j'ai promis de ne pas toucher au BA. Mon action ira au-delà si je m'y installe, ce qui est mon projet, à savoir, non seulement ne pas y toucher, mais le protéger. C'est déjà ce que je m'emploie à faire, malgré mes documents helvètes.

Que le Très-Haut vous garde, ma Soeur, et à très vite !

Fait à Montluçon

Louis Track

Il fait sécher l'encre et fait partir la missive, s'attelant à celle pour le Senher Actarius.
_________________

Le_g.

Ressourcé, après un séjour d'une petite semaine auprès de ses amis, le Gaucher avait repris la route. Il avait retrouvé son Bro, et ensemble, ils avaient fait un bout de route. Une décision plus tard, un coup de gueule de plus, et voilà que les deux frangins avaient fait un nouveau choix.

Il revenait donc à Clermont. Il envoie une missive à ses amis.

Citation:

Mes amis, Senher Skip, Donà Ariana,

Pourriez-vous me donner quelques informations sur votre Duchesse Maiwenn ? Est-elle aussi insultante et pénible que ses courriers le laissent à penser ? Je vous mets copie de nos échanges. Je crois que pour ma reconversion, cela sera plus compliqué que prévu.
Alors que Sa Grandeur Actarius est un homme qui mérite tout mon respect, que j'apprécie pour sa droiture, votre Duchesse ne risque pas de lui arriver à la cheville niveau respect !

Alors avant que de m'énerver vraiment et de l'insulter autant qu'elle m'insulte, j'aimerais votre opinion. Cette personne me semble vraiment de basse extraction et se comporte comme un tyran parce qu'elle a reçu un pouvoir qui lui monte à la tête. C'est du moins mon opinion. Pourriez-vous me le confirmer, ou me l'infirmer ? Vous le savez, je suis ouvert à la discussion, sauf lorsque face à moi, j'ai une personne fermée, voire injurieuse, j'ai plutôt tendance à m'en agacer.

Elle aurait été de mes relations professionnelles, je lui aurais envoyé mon poing dans la figure. Femme ou pas, elle vient de me donner une bonne raison de ne pas lui offrir mon respect, bien au contraire.

Amicalement,

Louis

A sa demande d'information, il joint les copies des missives qu'il a échangé avec la Duchesse, comptant sur ses amis pour le guider, et reconnaissant en se relisant qu'il y va un peu fort, mais que la Duchesse est responsable de sa réaction.

Spoiler:

Citation:

À Maywenn Date d'envoi Le 26 Septembre 1466 à 22h36
Objet 26 septembre Expire le 14 Octobre 2018 De moi, Louis Track,
A vous, Maywenn, Duchesse du BA,

Votre Grasce,

Avec quelques amis qui souhaitent changer d'orientation professionnelle, je voudrais m'installer en BA.

Pour ce faire, je suis à votre disposition quant à vos questions à l'adresse suivante :
(skype : louis.dict.le.gaucher ) Fribourg

Je ne vous cacherai pas mon passé obscur, mais j'aimerais aujourd'hui mettre mes compétences au service du BA, comme je l'ai eu fait par le passé au service de la Lorraine et de l'Empire.

Nous aimerions nous rendre utiles à la terre qui nous accueillera, en la protégeant. De part nos relations dans certains milieux, nous pourrions nous rendre vraiment utiles.

Sachez que je suis un homme d'honneur, malgré ce que vous auriez pu entendre sur moi.

Avec mes remerciements anticipés pour une discussion sur une carrière possible telle qu'une armée privée au service du BA pour compléter l'armée officielle ou en renfort de cette dernière, je serai ravi de pouvoir mettre mon épée au service de ce beau Duché où j'ai pu me ressourcer il y a quelques semaines.

Meilleures salutations,

Louis Track

Citation:

À Maywenn Date d'envoi Le 29 Septembre 1466 à 09h55
Objet Courrier sans réponse Expire le 21 Octobre 2018 Bonjour,

Je me passerai des formalités, pour vous rappeler mon courrier du 26 septembre resté sans réponse de votre part.

Si vous vouliez m'insulter, c'est chose faite. Pourtant, mon courrier était respectueux envers vous. Votre non-réponse est une insulte. Que vous ne m'appréciez pas est une chose, ne pas répondre en est une autre. Vous pouviez juste accuser réception, quitte à m'envoyer balader si cela vous dérange.

Du coup, je vais être plus clair :
- Je vous demandais une autorisation
- Qui ne dit mot consent
- Je considère que j'ai votre accord.
- Je me passerai désormais de vous demander quoi que ce soit.

...

Voilà ce que m'inspire votre absence de réponse. Voyez-vous, Duchesse, ce n'est pas parce que vous êtes noble que vous devez cracher sur les roturiers. Je suis roturier et n'en ai pas honte, mais j'ai servi de grands noms de la très haute noblesse impériale, à savoir Feue Sa Majesté Impériale Ludwig Von Frayner dont j'étais le Capitaine d'Escorte, son garde du corps ainsi que celui de son épouse.

Fort de cette expérience, je souhaite aujourd'hui proposer mes services au BA, et me suis permis de prendre contact avec Son Altesse Actarius d'Euphor, Grand Prévôt de France pour lui poser quelques questions sur le fonctionnement des institutions royales françaises.

Donc, ce n'est pas pour vous mettre la pression, mais j'aimerais un entretien avec vous (louis.dict.le.gaucher sur skype) afin de voir avec vous ce qu'il est possible de faire vu mon passif, certes lourd, mais aussi riche d'expériences.

Vous pourriez me dire que vous avez des jeunes gens honnêtes dans vos rangs. Je vous répondrais : certes, mais ont-ils mon expérience ? Ont-ils la volonté de mettre cette expérience au service du Duché ?

Je suis actuellement à Montluçon avec mon Frère, Sixto, que vous connaissez déjà. J'espère que le ton de ma missive vous fera comprendre que ce n'est pas en insultant que vous m'inciterez à vous respecter. Le respect doit être mutuel, même si je ne mérite pas le tapis rouge, même si je suis roturier, je vous demande simplement un minimum de respect.

Respectueusement,

Louis Track

---------- pour rappel, courrier du 26 septembre ------------------
À
Maywenn
Date d'envoi
Le 26 Septembre 1466 à 22h36
Objet
26 septembre
Expire le 14 Octobre 2018
De moi, Louis Track,
A vous, Maywenn, Duchesse du BA,

Votre Grasce,

Avec quelques amis qui souhaitent changer d'orientation professionnelle, je voudrais m'installer en BA.

Pour ce faire, je suis à votre disposition quant à vos questions à l'adresse suivante :
(skype : louis.dict.le.gaucher ) Fribourg

Je ne vous cacherai pas mon passé obscur, mais j'aimerais aujourd'hui mettre mes compétences au service du BA, comme je l'ai eu fait par le passé au service de la Lorraine et de l'Empire.

Nous aimerions nous rendre utiles à la terre qui nous accueillera, en la protégeant. De part nos relations dans certains milieux, nous pourrions nous rendre vraiment utiles.

Sachez que je suis un homme d'honneur, malgré ce que vous auriez pu entendre sur moi.

Avec mes remerciements anticipés pour une discussion sur une carrière possible telle qu'une armée privée au service du BA pour compléter l'armée officielle ou en renfort de cette dernière, je serai ravi de pouvoir mettre mon épée au service de ce beau Duché où j'ai pu me ressourcer il y a quelques semaines.

Meilleures salutations,

Louis Track
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PS : copie à votre capitaine et votre prévôt.

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Citation:

De Maywenn de Walburghe Date d'envoi Le 29 Septembre 1466 à 10h29
Objet Re: Courrier sans réponse Expire le 21 Octobre 2018 Bonjour,

J'ai un peu un duché à gérer alors vous comprendrez que j'ai des priorités, j'ai aussi une famille, et tout un tas de choses à côté aussi.

De plus, croyez le ou non mais ce n'est pas parce que vous n'avez pas reçu une missive de ma part que je ne me suis pas déjà penchée sur votre cas en évitent pour ma part tout jugement hatif au vu de votre " passé obscur" mon prévôt et mon capitaine pourront vous le confirmer.

Et au vu de votre missive, qui pour le coup m'insulte, que je sache vous ne me connaissez pas, ni mon passé, ni mon parcours, pour vous permettre d'oser dire que je crache sur les roturiers.
Dans ces conditions vous n'avez pas à me réclamer quoi que ce soit et encore moins une entrevu.

Si vous êtes vraiment honnête dans votre démarche, je vous invite à changer de ton et de méthode.

Cordialement
MAW

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Citation:

À Maywenn Date d'envoi Le 29 Septembre 1466 à 10h37
Objet Re: Re: Courrier sans réponse Expire le 04 Novembre 2018 Duchesse,

Lorsqu'on insulte, on évite de dire ensuite "cordialement". Vous en perdez en crédibilité. Si vous avez un duché à gérer, je crois que le Grand Prévôt de France a, lui, un pays à gérer. Et pourtant, lui, il m'a répondu le lendemain. Voyez la différence ? J'ai pour le Grand Prévôt plus de respect que votre personne ne peut recevoir de ma part. Il ne tient qu'à vous de me prouver vos dires. Pour le moment, je ne vous crois pas.

Vous vous sentez forte de votre pouvoir ? Profitez-en.

Je ne suis qu'un roturier que vous insultez ? Profitez-en.

Je me permets de juger vos actes, et non sur des présomptions, tout comme vous pourrez me juger sur mes actes, et non sur des rumeurs.

Je prends donc acte que vous êtes une noble qui insulte un gueux qui ose vous réclamer un minimum de respect.

Salutations,

Louis Track

PS : relisez ma lettre. La première partie ne vous était pas clairement adressée, je vous l'ai écrit, c'est ce que votre attitude m'inspire. Et vous constaterez que je suis passsé du "respectueusement" à seulement "salutations". Posez-vous la question de l'image que vous renvoyez à vos interlocuteurs, Duchesse

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Louis.t

Louis n'était pas si loin que cela, mais dans une ville, un renard n'aurait pas passé inaperçu, même si la mode ces derniers temps était à posséder des renards de compagnie. Lui, il avait eu Hadès, et là, il avait un jeune louveteau à ses côtés, un louveteau dont il n'avait pas encore trouvé le nom, moins doué que son filleul à communiquer avec les animaux, très certainement, mais assez intuitif pour ne pas l'affubler d'un nom qui ne conviendrait pas. Ce jeune loup, il l'avait depuis déjà près de deux mois, et il avait quitté l'auberge pour aller en forêt. Le renardeau et le louveteau firent connaissance alors que le Gaucher dépeçait un lapin rapporté par son p'tit loup, et qu'il préparait la flambée pour le manger.

Voyant l'animal ainsi harnaché, il pensa en premier lieu à son Lestat, mais non, en lisant les mots, et en voyant le dessin, il ne put que sourire. Son filleul était plutôt doué.

Choisissant finalement de rendre à César ce qui lui appartient, il refila le lapin aux deux jeunes animaux, tandis que lui répondait après avoir lavé ses mains dans un ruisseau. Il répondit en langue d'òc, afin de poursuivre le jeu avec son filleul, y mêlant un peu d'anglois à l'occasion.

Citation:

Mon cher filleul,

A la Cour Impériale où j'ai servi, l'anglois était de rigueur. En Confédération Helvétique, il s'agit d'un mélange de François et d'Allemanique. Pour ce qui est du latin et du grec, je les étudies, ainsi que l'arabe. Je ne suis pas encore un érudit aussi doué que toi ou ton père. Je n'ai pas eu le loisir comme vous, d'étudier. Comme tu le sais, ma vie était plutôt une question de survie. Les instants de paix m'ont permis d'avancer un peu dans mes études.

Pour la chasse, je pensais que tu avais compris que je ne chasse pas pour le plaisir de tuer, quoi que cela puisse m'arriver encore parfois même si je lutte contre ma nature, mais surtout pour me nourrir. Ton renard nous aura trouvé, moi et mon louveteau, dans la forêt près de là où je crèche pour le moment, alors que nous chassions pour manger.

Hadès, mon vieux loup est mort, mais il m'a laissé le cadeau de la portée de sa femelle. Je n'ai gardé que l'un des louveteaux, rendant les autres à la pauvre mère qui pleurait. Je ne suis pas le monstre que certains voient, même si je tues parfois.

Mon grand, tu es loin d'être un enfant comme les autres, je l'ai ressenti, et tu peux le dire, près de toi, certains jeunes de ton âge sont "bien gentils" mais pas très évolués. Tu côtoies des adultes et tu es très en avance, ils doivent te sembler idiots oui, puérils... enfantins... mais essaye de ne pas leur en vouloir. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir pu grandir au sein d'un foyer uni, avec un père aussi érudit que le tien, une mère aussi bienveillante que la tienne, et de recevoir une éducation. Cela n'est pas donné à tout le monde. Dis-toi que certains d'entre eux survivent, apprennent très tôt à devoir survivre, se débrouiller seul, ne reçoivent en guise d'éducation que des coups de bâtons ou de ceinture pour leur apprendre à bien se tenir, à faire comme tout le monde, à faire ce que tous attendent d'eux. Tes parents ont ceci d'impressionnant, c'est qu'ils n'attendent pas que tu sois comme tout le monde, tout comme moi. Ils acceptent les différences, et ça, c'est un cadeau plus précieux que tout.

Merci d'avoir bien pris soin d'Hugin. Lors de mon prochain séjour, je te présenterai mon louveteau, tu pourras me dire son nom alors.

Ton analyse des comportements humains me semble juste. Toutefois, je nuancerai. Parfois, lorsque tu as un frère d'armes, un "Bro" comme tu m'entends parfois parler de certains, tu sais que tu peux leur tourner le dos pour déposer une bise sur la joue de leur femme sans risquer un coup de couteau. Ils sont rares, ces personnes en qui tu peux avoir confiance, une confiance aveugle, parce qu'ils savent qui tu es, et ce que tu peux faire. Je n'ai que trois "Bro" dans mon monde. Comme tu vois, ils se comptent sur les doigts d'une seule main. Et dans ton monde, il n'y a que ton père et ta mère que je pourrais comparer au niveau de leur confiance réciproque à la mienne, mais je me vois mal appeler ton père "Bro". Cela serait pour lui, un rappel d'une époque sombre.

Ne fais pas ce que les gens attendent de toi, fais ce que toi, tu as envie de faire, c'est ainsi que tes parents t'ont élevé, dans le respect, la dignité, la compréhension du monde qui t'entoure, pas dans un monde d'étiquette. Si cela ne leur plait pas, à ces adultes trop ignares pour te comprendre, trop coincés dans leurs étiquettes pour s'ouvrir à toi, alors passe ton chemin. C'est qu'ils n'en valent pas la peine. Peu de personnes sont aptes à te comprendre, certainement. Dis-toi que tu en trouveras, quoi qu'il arrive, peu importe le temps que cela prendra. J'avais près de 20 ans quand j'ai rencontré ton père, et je crois qu'à ce jour, c'est le seul homme au monde qui ait pu comprendre qui je suis vraiment au fond de moi. Lui, et Mon Empereur, celui que j'ai servi. Il avait su voir au-delà des apparences, et fait de moi son Capitaine d'Escorte, malgré ma réputation de malfrat, de brigand et de tueur. Ta mère aussi, à su voir au-delà des apparences. Ces gens sont précieux, mon filleul. Tu en trouveras aussi, crois-moi, même si cela prendra peut-être du temps voire des années.

En me relisant, je constate que je passe du coq à l'âne et inversement, mais je suppose qu'il y a trop à dire. Je suis heureux que tu aies confiance en moi pour me livrer tes secrets. A mon tour, je te livre les miens. Tu trouveras avec cette lettre un petit écusson. Je te demande de ne pas le porter, mais tu peux le montrer à tes parents, ils te diront de quoi il s'agit.

Que le Très-Haut te protège, mon cher filleul.

Louis

PS : ton dessin est magnifique, je ne dessine pas aussi bien !

Il sourit, et enroule la missive pour la mettre dans l'étui, ayant attendu que le renard ait fini son repas... Petit pas le flamboyant saura rentrer et trouver Suau maintenant qu'il a le ventre plein.

Va, Petit Pas, retrouve Suau.

Il caresse son louveteau, et regarde partir la touffe de poils rousse, puis reprend le dessin et sourit. C'est donc ainsi que le voit son filleul. C'est plutôt réussi. Il le range précieusement et retourne avec son louveteau près de son campement. Ils vont bientôt lever le camps sans doute et il ne peut pas laisser ses bros faire tout le boulot, même s'il préfère cueillir des plantes actuellement.

Dans l'étui, Suau trouvera un petit écusson aux couleurs de son groupe.

Suau, incarné par Skip_lo_casalier

Maman m'a dit que je pouvais écrire à mon Pairin. Mais je n'avais pas trop envie d'écrire un truc qui ne me ressemble pas. Puis, Maman avait précisée que, justement, je n'avais pas à cacher qui je suis vraiment. Alors vous êtes tous témoin, s'il fait une crise de coeur en me lisant, ce ne sera pas de ma faute.

Du coup, je me suis mis à faire un dessin de mémoire. Je sais qu'il l'appréciera vraiment. Je le met avec le courrier que je lui ai aussi écrit. Hugin n'est pas là, mais je connais un ami qui saura retrouver Pairin sans trop de difficulté, peu importe où il est.

Avant d'envoyer, pourtant, je relit ce que j'ai écrit. Attention, mon écriture est délicate et fine. Elle n'a rien d'un amateur. Et si normalement j'écris dans un mélange de grec, de latin et d'allemand, surtout quand j'écris à l'un de mes frères, pour être certain de ne pas être compris par quelqu'un qui pourrait ouvrir le courrier autre que l'un d'eux, aujourd'hui, c'est en Oïl que j'ai écrit.

Bon, et ma relecture alors? Vous voulez lire par dessus mon épaule? Allez-y, je vous invite.

Citation:

De Amaury Nicolas
À Toi, Pairin

Bonjour, bonsoir, bon matin, que sais-je?

Je ne sais quand t'aura trouvé Petit-Pas le Flamboyant, alors voilà. Mais, qui est Petit-Pas le Flamboyant? C'est un peu pompeux comme nom, je le sais, mais c'est ainsi qu'il se nomme, dans une traduction un peu brute de ce qu'il se nomme normalement. Mais tu comprendra bien qu'il m'est un peu difficile de retranscrire son nom ici, sur papier, de façon à ce que tu puisse le comprendre. Il est le plus jeune de sa portée, mais il est aussi le plus doué, c'est pourquoi je t'ai envoyé ce renard là, plutôt qu'un autre.

La question suivante que tu te pose surement c'est: Pourquoi un renard? Tout le monde utilise des oiseaux. Toi tu a un corbeau, Maman à une colombe, Papa c'est un faucon hobereau. Moi c'est un renard. Je trouve que d'ajouter du poids à un animal qui compte sur sa légèreté pour chasser et se déplacer n'est pas ce qu'il y a de plus sympathique. Un ami à quatre pattes aura beaucoup plus de facilité à ce déplacer, même si le poids est un peu plus grand. J'aurais pu prendre un loup, mais les gens en ont peur. Un chien aurait été distrait en chemin. Un furet, c'est trop petit et ça ne peu se déplacer sur de longues distance. Le renard est donc le meilleur choix. Il a un autre avantage que les oiseaux et les autres animaux n'ont pas tous. Il a une excellente vu et un odorat très puissant. Il saurait trouver un mulot sous un mètre de neige, à trois kilomètre de lui. Alors un homme, il n'aura trop de mal.

Il y a surement un tas d'autres question que tu te pose et tu pourra me les poser. Maman a dit que je pouvais tout te raconter.

Bon. Tu te doute surement que je ne suis pas comme les autres enfants. En fait, la plus part d'entre eux m'exaspère. Ce n'est pas tant que je n'aime pas leur compagnie, mais c'est qu'ils sont si généralement idiot, je ne sais pas quoi leur dire, ni comment. Les adultes, ce n'est pas guerre mieux. Ils trouvent dont mignon qu'un enfant soit capable de leur parler comme à un égal. Mais quand on sait qu'en fait, j'en sait probablement plus que ce qu'une foule assemblée pourrait en savoir sur tout un tas de chose, je trouve aberrant de devoir alors sourire et jouer le petit garçon tout gentil qui n'y comprend rien.

En fait, c'est carrément insultant.

Tu ne m'en voudra pas, n'est-ce pas? J'ai pas l'habitude d'écrire ce genre de chose, alors le dire de vive voix, ce serait une véritable torture. Je me permet de te l'écrire parce que je me dit que tu pourra peut-être comprendre. Mais il est possible aussi que tu n'arrive pas à comprendre un traître mot de ce que j'écrit. Pas que tu soit idiot, mais surtout parce que tu peut très bien t'imaginer que je ne suis qu'un garçon bien aimable, mais un petit garçon seulement.

Changement de sujet.

J'ai bien aimé de faire des moulages avec toi, même si je faisait exprès de faire foirer certain d'entre eux. Tu comprend, je ne devait pas dévoiler que je suis plus doué que je ne laisse paraître. Avec ce courrier, tu doit avoir trouvé le dessin. C'est moi qui l'ai fait. Tu me pardonnera surement qu'il ne soit pas aussi joli que tu le voudrait, j'ai plus l'habitude de dessiner des plantes et des animaux que des humains. D'autant que je l'ai fait de mémoire. J'ai surement oublié un détail ici ou là.

Si tu le souhaite, je te montrerai ce que je suis capable de faire, vraiment, en forêt. Il faudra que tu me promette, par contre, de ne pas faire de mal à aucun animal que nous croiserions alors. Si tu est bien sage, peut-être même qu'un beau grand cerf tout empanaché te laissera lui caresser la tête. On sait jamais. Tu n'imagine pas a quel point ce sont de belles bêtes puissante! Faut pas le dire à Maman, mais il y en a un, un jour, qui m'a laissé le monter un peu. Je sais que dans le nord, un peu plus à l'Est, il y a des Reines et que ceux-ci, même les hommes peuvent les monter tellement ils sont grand et puissant. Quand je serai assez grand, j'irai voir si l'un d'eux accepterait d'être ma monture.

Il y a tant de chose que j'aimerais te dire, t'écrire plutôt, mais j'ai l'impression que si j'en écrit trop, tu ne me croira pas. Il faudra que tu me vois à l'oeuvre pour vraiment comprendre toute l'étendu de mes habiletés.

Je change encore de sujet.

Connais-tu d'autres langues que l'Oïl? Je sais que tu parle Occitan, mais sais-tu l'écrire? Et qu'en est-il du latin ou du grec? Je demande car il serait ainsi beaucoup plus facile pour nous deux de nous écrire sans secret si nous pouvions écrire dans une langue que peu de gens connaissent. Peut-être l'Allemand? Dit moi et si c'est une langue que je ne connais pas encore, je l'apprendrai.

Un dernier sujet.

J'ai entendu un peu tes histoires et je sais que Papa t'a raconté beaucoup des siennes aussi. Je ne connais pas tout, parce que Papa refuse que je sache, mais Adelphe et Olivièr m'ont raconté un peu. Je ne pense pas pouvoir comprendre tout, mais il y a une chose que je sais et comprend quand je vais à la rencontre des ours dans la forêt de Lapazeuil, à Counozouls. Ce sont des animaux plutôt sauvage et, soyons honnête, dangereux quand on ne fait pas attention. Il ne faut jamais leur tourner le dos. On doit leur parler avec patience et douceur pour ne pas les effrayer. Il ne faut jamais se mettre entre la mère et son enfant. Quand tu entre sur le territoire d'un mâle tu doit lui montrer que c'est toi le chef ou accepter qu'il t’humilie. Soit l'un, soit l'autre.

Les humains, c'est pareil. Alors ne tourne le dos à personne, montre que tu est le chef, ou accepte l'humiliation. Parle avec douceur et patience. Ne fait pas de mal aux enfants et n'intervient pas entre la mère et ceux-ci. Surtout, fait attention à toi. Je ne voudrais pas qu'il t'arrive de malheur.

Revient à la maison quand tu voudra et alors je te montrerai tout.

Prend soin de toi, Pairin.

Ton filleul,
Suau.

Voilà. Je suis satisfait. Ça ne vous surprend pas trop ce que j'ai écrit? J'imagine que non, et puis, même si c'était le cas, que pourriez-vous en faire? Vraiment?

Sur le dos de Petit-Pas le Flamboyant, ["Le Flamboyant", c'est le nom de famille. Chez les renards, le nom se transmet de génération en génération. Son arrière-grand-père avait changé son nom pour "Brasier le Flamboyant" parce qu'il avait survécu à un feu de forêt et qu'il en est sorti avec le bout de sa queue en flamme, son plus jeune fils dans la gueule, grand-père de notre ami Petit-Pas. Mais tout ça, c'est une autre histoire.] sur son dos, donc, j'avais placé le petit harnais muni d'un tube que j'ai moi-même fabriqué. Très léger, n'obstruant aucun mouvement et profilé de façon à ce qu'il n'accroche pas dans les buissons et les différents terrier qu'il allait inévitablement visiter en cours de route, celui-ci pouvait contenir facilement de très grand courrier. Il est même possible, si nécessaire, d'accrocher de petit colis sans que cela ne soit encombrant pour l'animal.

Dans le tube, j'ai mis le dessin et le courrier. Pour les curieux, voici ce à quoi vous pouvez vous attendre comme dessin: Ici. Je parle un moment avec mon ami à quatre pattes et, en souriant, lui fait sentir une chaussette que j'avais volé, avec l'aide de Machin, l'un des furets de la maison. Il n'hésite pas beaucoup avant de commencer à renifler autour de lui.

Et hop! Petite tâche rousse qui s'éloigne dans le matin levant. Je le regarde s'éloigner un peu avant de rentrer. C'est l'heure du repas. Le moment le plus important de la journée. Et surtout le moment le plus amusant en famille. Mais il faudra que je prenne l'air de m'ennuyer quand Valentina racontera l'un de ses rocambolesques rêves sans queue ni tête. Même si j'aime l'entendre les raconter.

Je vous laisse, bonne journée à tous.

Spoiler:

Ceci est posté à la demande du JD Suau. Un PS a lui arrivera sous peu.

Louis.t

Il avait sourit en lisant la missive de son amie. Donà Ariana... Songeur, il tient la lettre entre ses mains un long moment, ayant libéré son corbeau et l'ayant nourri, pour poursuivre sa lecture en privé, à savoir qu'il s'éloigne un peu de ses amis pour lire, et s'installe dans une taverne de la ville où ils sont pour répondre. Acheter du parchemin, de l'encre et une plume n'avait pas été mince affaire. C'est que pour les plumes, ce serait presque facile hein ! Un corbeau c'est plein de plumes, sauf que non, ça ne ferait pas l'affaire, il lui faut une plume particulière, dont le calamus était assez épais pour ne se rompre entre ses doigts. Il avait donc appris ce qu'était un calamus. Au départ, il avait cru à un canular, voire à un calamar, mais il n'avait pas faim. Le marchand s'était légèrement moqué, mais avait fini par réaliser que tout le monde n'avait pas fait latin première langue, et finalement, le Gaucher avait pu acheter moyennant monnaie sonnante et trébuchante, cette fameuse plume pour écrire. Il avait ruiné l'autre dans son voyage.

Ainsi installé avec son matériel tout neuf, il prend le temps de lire, puis il s'applique à répondre. Non pas qu'il s'agisse d'un devoir, simplement il ne veut pas que sa Soeur soit une fois de plus à genoux à prier qu'il ne lui arrive rien de fâcheux.

Citation:

Mon amie, Ma Soeur,

Hugin est bien heureux d'avoir trouvé quelqu'un qui parle son langage certainement. Amaury aura su lui tirer son nom du bec, version personnelle de tirer les vers du nez. Je vous le renvoie, et vous prie d'accepter mes excuses s'il vous a effrayé. Il est vrai que les corbeaux sont pour certains des oiseaux de malheurs, mais j'ai cotoyé des personnes qui pensaient qu'ils étaient les envoyés de leurs dieux nordiques. J'ai choisi le nom d'Hugin en référence à l'un de ces dieux du nom d'Odin je crois... mais mon corbeau n'a rien de divin, il n'est qu'un volatile auquel je suis pourtant attaché.

J'avais compris que Suau n'était pas doué pour la chasse... Chercher les traces, oui, savoir se déplacer sans bruit, il sait faire, mais dès qu'il s'agissait de bander mon arc, comme par hasard, il éternuait ou cassait une branche de son pied qui trébuchait. On ne me la fait pas deux fois en deux heures sans que je ne m'en aperçoive. Nous avons donc joué à chasser les oiseaux, les repérer, chercher leurs nids, et il a l'oeil éclairé. Il sait les trouver, et même les imiter en sifflant. Sacré Amaury ! Je l'apprécie beaucoup, même s'il me fait rentrer bredouille de la chasse !

Je suis présentement assis dans une taverne, et le tavernier me regarde d'un drôle d'air. Nul doute qu'il tente de lire ces mots, espérant y déceler un sombre secret sans doute.

J'aimerais que vous me donniez quelques informations sur la formation de diacre, et pour la licence de Théologie. J'ai égaré mes papiers, aussi bien ceux de mon baptême, qui fut célébré en Languedoc par Frère Arthur, que les autres, et si je n'ai pas du tout envie de refaire ma pastorale, j'aimerais pouvoir reprendre des cours de théologie.

Otez-moi d'un doute, vous qui vouliez me faire diacre depuis si longtemps, vous n'êtes tout de même pas présentement hilare à lire ses mots, n'est-ce pas ? Et je vous interdit de dire "je vous l'avais dit" !

Que le Très-Haut veille sur vous et toute votre famille.

Louis.

Il ne note pas d'où il écrit ne voulant pas inquiéter sa soeur, et se contente d'envoyer de nouveau Hugin trouver Suau, espérant que son filleul saura éviter une crise cardiaque à Donà Ariana.

Ariana_anthea

Si Romaric s'était remis à courir partout, elle, elle avait attrapé un bon rhume ! D'ailleurs, la veille, elle n'avait arrêté d'éternuer alors qu'elle se trouvait en taverne pendant sa pause "tisane" de la journée et à son retour chez elle bien tardivement, elle était transie et s'était écroulée dans les bras de Son Ange sans prendre le soin de se dévêtir. Il avait du faire le nécessaire car au matin, elle se sentait mieux et était...nue dans leur couche. S'étant étirée, elle vit qu'une missive l'attendait sur leur table de travail. Elle la prit, retourna se pelotonner sous les couvertures et la lut. Ce n'est que plusieurs heures plus tard qu'elle y donna réponse.

Citation:

Mon bien Cher Louis,

Je me suis empressée de prendre la plume afin de vous assurer que votre Hugin a, cette fois, était fort bien accueilli. De fait, ce n'est pas tant que ce soit un corbeau qui ait pu m'effrayer mais plutôt qu'il fut saucissonné et qu'ainsi il ne ressemblait plus à grand chose de connu dans nos contrées. Voilà la raison de mon interrogation quant à savoir s'il pouvait être un envoyé des Princes Démons voire du Sans-Nom...C'est que de nos jours, on n'est jamais trop prudent...

Votre filleul maintenant...Je ne sais si on peut dire que Suau n'est pas doué pour la chasse. Pour ma part, j'aurais plutôt penché pour une maladresse toute volontaire que vous évoquez d'ailleurs fort bien en parlant d'éternuements intempestifs ou de trébuchements malheureux. Il est certain que si vous étiez parti à la chasse avec Solé, le résultat aurait pu être tout autre.

Ensuite, soyez bien convaincu que je ne ris absolument pas à votre demande ! Bon, je vous l'avoue, j'ai peut-être un peu souri mais pas dans l'intention d'une moquerie loin de là, j'étais seulement heureuse que vous puissiez m'interroger et songer à suivre une voie, qui, je le pense toujours, pourrait vous permettre de vous sentir utile et liés aux autres mais d'une façon complètement différente de ce qui vous est habituel. Je me répète mais vous avez cette bonté en vous, Louis, qui ne demande qu'à éclore. Je le sais...je le sens...

Si vous souhaitez suivre un diaconat -ce que je propose pour toute personne souhaitant ou venant d'être nommée à une cure- et bien je puis vous accueillir au séminaire de Bourges. Les leçons y sont peu nombreuses et consistent surtout en l'apprentissage des cérémonies. Par la suite, vous pouvez poursuivre par une licence en théologie qui aborde le Dogme et certains points du Droit Canon. Si vous ne pouviez vous rendre à Bourges, sachez que le monastère Grégorien d'Argentat peut vous dispenser ces deux formations. De mon côté, je vais envoyer quelques missives afin de savoir si une copie de votre certificat de baptême est enregistrée à Rome ou bien à Narbonne. Je vous tiendrai au courant de mes recherches.

Mes derniers mots seront pour vous prier de prendre soin de vous.

Qu'Il vous bénisse et vous garde !

Ariana

PS : Je vous l'avais dit...

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Louis.t

L'impression de faire du sur-place, de ne pas avancer. Il cherchait des choses à faire. La nuit avait été courte. Il s'était réveillé en sueur, avait porté la main à son épée et s'était levé d'un bond. En fait, il ne s'agissait que d'une dispute dans la rue entre deux sbires avinés. Rassemblant ses affaires, il était sorti prendre l'air. La nuit se terminait, le soleil se levait sur une nouvelle journée, et il savourait d'être sorti de la ville pour le voir, profitant seul de cet instant unique, où l'horizon blanchit lentement.

Puis, il était retourné près de ses amis, et tandis que certains parlaient, que d'autres roupillaient, le Gaucher avait pris sa plume pour écrire à ses amis.

Citation:

Donà Ariana, Senher Skip,

Le temps me semble long, interminable. Les journées passent et se ressemblent toutes. Je m'ennuie ferme, et je songe de plus en plus à nos conversations. Etre meilleur que vous, Senher Skip, je doute que je puisse. Pourtant, je ne songe plus à ma vengeance. Il parait qu'elle est stérile, vous me l'avez fait comprendre.

Je vous remercie, Soeur Ariana, pour vos recherches. Je prie que vous m'épargniez de suivre une nouvelle pastorale. Pas que je ne souhaite pas étudier les textes, bien au contraire, mais pas reprendre comme si je ne savais rien, même si j'ai des lacunes. La théologie m'intéresse, malgré ce que je suis.

Pour l'heure, je vais aller cueillir quelques plantes pour Rémy, ensuite, je suivrai un cours. Comme souvent, je ne puis vous dire où je suis, Hugin saura me trouver.

Prenez soin de vous, et mes amitiés à mon filleul.

Que le Très-Haut vous garde.

Louis

Et il fait partir la lettre par son corbeau, retournant à la conversation près de lui.

- "On pourrait se faire la mairie de XXX ?"
- "Nan, je préfère qu'on aille sur les routes."
- "Et toi, Louis, t'en penses quoi ? "
- "J'en pense rien. Juste que j'en ai marre de ne rien faire".

Le Gaucher avait répondu qu'il n'en pensait rien. Il n'avait pas dit qu'il en avait marre de ne rien faire de sa vie, mais c'était le sentiment qu'il avait. Il s'ennuyait, et il était temps que ça bouge, dans un sens ou dans un autre, mais que ça bouge !

Ariana_anthea

Depuis la veille, Romaric était tout de même bien étrange et cela l'inquiétait suffisamment pour que ce matin là elle ne se soit pas rendue à l'église. Elle remettait ses prières quotidiennes à plus tard, elle savait que le Très-Haut comprendrait et lui pardonnerait...

Elle avait donc pris le soin de surveiller le déjeuner de son fils puis lui avait donné un bain chaud où elle avait lancé quelques jeux comme "arrose maman", "attrape les jolies bulles" "ne m'arrose pas trop tout de même sinon je vais être trempée"...avec un résultat plutôt mitigé mais elle ne baissait pas les bras ! L'enfant séché puis vêtu avec soin, elle l'avait conduit jusqu'au jardin où déjà Valentina et Eléos courraient en tout sens. Romaric et elle avaient élu domicile sur une couverture jetée au sol et, bien calé contre elle, le petit garçon écoutait l'histoire racontée par sa mère. C'est ce tableau idyllique que vint troubler une bestiole indéterminée que la servante du Très-Haut regarda à deux fois, resserrant ses bras sur son enfant, en se demandant d'où venait cette bête tout droit sortie de l'enfer Lunaire ! D'une main, elle tapotait l'herbe près d'eux afin de chercher sa canne, surveillant d'un œil que les autres enfants soient aussi loin que possible et surveillant de l'autre la fameuse bestiole qui en avait profité pour se poser et approchait en sautillant...De plus près cela ressemblait un peu à un corbeau...enfin presque...en y réfléchissant cela aurait aussi pu être une sorte de saucisse volante emballée de plumes...Elle tenta bien des "pchhttt" pour le faire partir mais ça ne marchait pas...Aussi, en désespoir de cause, elle cria : Suauuuuuuuuuuu !!!!!!!!!!!!

....

Citation:

Mon Cher Louis,

La prochaine fois que vous m'écrivez, je vous en prie ne saucissonnez pas votre corbeau comme une volaille de la Saint Noël ! Lorsque je l'ai vu paraître, j'ai cru que le Sans-Nom m'envoyait l'un des Princes Démons ou tout autre damné Lunaire tant il était méconnaissable ! La pauvre bête a manqué se prendre un coup de canne et doit être sourd désormais lorsque j'ai crié pour appeler Suau à mon secours...A moins que vous n'ayez prévu tout cela pour vous venger du fait que mon messager vous avez lui aussi terrorisé ce dont je vous demande bien excuse.

Mais laissons cela car je sens que j'ai tout autre chose à évoquer avec vous.

Je suis heureuse, Louis, que vous ayez saisi la différence d'Amaury bien que vous n'ayez fait qu’effleurer celle-ci. Je constate, aussi, que votre filleul n'a pas osé être tout à fait lui-même avec vous ce que je puis comprendre puisque nous l'avons toujours mis en garde sur cet aspect de sa personnalité. Il nous faudra lui dire qu'avec son parrain, il n'a rien à cacher et que vous ne cesserez pas de l'aimer malgré sa singularité.

J'avais évoqué, je crois, le fait que tous nos enfants sont différents des autres. Cela est vérité, pour chacun d'eux comme pour mon beau-fils, Adelphe. Peut-être cela est-il dû à la personnalité même de leur père et du père de Skip, qui, lui aussi, était un érudit exceptionnel. Je ne l'ai pas connu bien entendu, mais j'ai vu et su certaines choses qui me font réaliser quel homme instruit et curieux il pouvait être. Tout cela aurait été sans doute merveilleux s'il n'avait eu cette perversité ancrée en lui et qui brisa son propre fils...Mais je m'égare...

Nos enfants, donc, ont chacun un domaine de prédilection où ils ont tendance à exceller. Adelphe n'est pas mon fils, vous le savez, mais je sais qu'il a un don particulier pour la compréhension des philosophes antiques qu'il lit dans le texte. Solé, lui, notre aîné, a reçu dès son plus jeune âge toutes les connaissances de son père en langues, philosophie, botanique, armes...mais surtout en herboristerie et chirurgie . A sept ans, il entrait comme page chez les Hospitaliers et gravissait les échelons avant même d'avoir atteint sa majorité. Las, si sa différence amusait lorsqu'il était encore un enfant, elle le desservit dès qu'il atteignit l'âge d'homme. Depuis, il s'est perdu et nous n'avons aucune nouvelle...

Constance a choisi de suivre ma voie et sert notre Eglise depuis sa majorité en tant qu'inquisiteur, pénitencier, professeur et désormais novice Grégorienne. Son chemin est ardu car, tout comme son frère, elle est incomprise.

Amaury, désormais, votre filleul...Vous a-t-il dit qu'il parle plusieurs langues dont celle des animaux ? Qu'il est apte, seul, à trouver la plante idéale pour le soin du rhume des chèvres ? Que n'importe quel animal l'approche et le suit sans jamais avoir été dressé ? Qu'il préfère la compagnie des animaux à celle de n'importe quel Homme, exception faite de son neveu Cristòl ? Suau, le calme comme ses aînés l'ont nommé, n'aime que la nature et les animaux et, si l'on nous accorde le fief que nous avons prié le Duché de nous confier, il est déjà question que son père lui dédie un endroit rien qu'à lui afin qu'il puisse s'occuper de ses amis à poils et à plumes sans être dérangé par qui que ce soit.

Dois-je vous dresser le portait de nos deux derniers ? Valentina semble avoir un don pour les langues mais elle est encore un peu jeune pour savoir si d'autres facultés se développeront chez elle. Quant à Romaric, lui aussi est encore bien jeune pour que nous sachions précisément quel est son domaine de prédilection. Ainsi, nous les entourons et les aimons sans jamais entraver leurs soif de connaissances, ce qui chez ce genre d'enfants, serait bien plus mauvais que bon.

Je m'aperçois que mon pli est déjà bien long et qu'il risque d'être un fardeau pour votre animal, qui, je vous rassure, est en train de se faire cajoler par votre filleul qui lui a déjà extorqué son nom et ses préférences alimentaires...

Une dernière chose...tant que vos amis reçoivent l'information de mes prières pour eux, même sans y prendre garde, il y a l'espoir que leur esprit retienne ce fait et qu'un jour le message du Très-Haut les interpelle. Il ne faut jamais jurer de rien, Mon Frère, car les desseins de Dieu sont impénétrables.

Prenez soin de vous.

Qu'Il vous garde !

Ariana

PS: Je demanderai à Suau de vous écrire et cela sans craintes ni cachotteries.

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Le_g.

Il n'était pas très loin, le Gaucher... Un peu plus à droite, non l'autre droite, et plus haut... voyez ? C'est simple non ? Bref, il n'avait pas encore quitté le BA, mais il était déjà sur la route, lorsqu'il reçu la missive, profitant d'une halte près d'un relais de campagne. Le soleil était déjà haut, et ils avaient voyagé toute la nuit, ce fut donc alors qu'il prenait un peu de repos qu'il fut assailli par un volatile méchant, un bec cornu et des griffes acérées lui tailladaient le visage et les bras alors qu'il se débattait contre cet infâme monstre... et se réveille en sueur en apercevant l'espèce de colombe qui roucoule doucement près de lui...

Son rire raisonne alors dans la forêt, tandis qu'il se remet de son cauchemars en sang et noir, alors que ça ne lui était plus arrivé depuis près d'une semaine. Il sourit en lisant la missive.

Citation:

Ma Soeur,

Sachez que je vais me plaindre ! Votre missive m'a terrorisé ! Si si ! Je vous assure ! Bon trève de plaisanterie, votre pigeon-colombe-volatile m'a réveillé, en plein cauchemars, donc je devrais peut-être vous remercier finalement... J'hésite encore. Je vais y réfléchir.

Suau est un enfant que j'apprécie. Mon filleul est en avance pour son âge, c'est pour cela qu'il se renferme... Je n'ai pas de conseils à vous donner en matière d'éducation, mes propres expériences étant désastreuses, aussi bien celle que j'ai reçue, que celle que j'ai pu transmettre au vu des résultats, mais peut-être qu'il apprécie plus la compagnie des adultes que celles des enfants de son âge car il les trouve trop... débiles ou immatures ? Ce sont mes mots, pas les siens, lui, il les trouve juste "inintéressants"... Il a soif d'apprendre, et nos cueillettes improvisées, nos recherches de plumes ou de plantes, de traces diverses et variées ? Vous a-t-il montré sa collection de moulages en argile que nous avons commencée ? Demandez-lui de la compléter pour mon retour, j'ai hâte qu'il me montre toutes les traces qu'il aura trouvées.

Pour ce qui est du Père Leothéric, je vous avouerai que j'ai pu me tromper, mais pour un fribourgeois, après les soucis créé par certains sudénois, j'ai une grosse réticence envers ces personnes, je les crois capable de tout, et surtout du pire, tout autant que la curette de Fribourg, cette engeance d'Asmodée. Mais, pour vous, je ferai cet effort, même si j'y suis réticent, je viendrai le rencontrer. Nous verrons bien alors comment cela se passera.

J'apprécie vos prières pour moi, ma Soeur, même si mes amis s'en moquent. Ils ne seraient pas interloqués, ils diraient quelque chose comme "Ah. Sinon, t'as entendu que..." en gros, une information dont ils n'ont que faire.

Je ne puis vous dire où je suis, ni où je vais, mais mon corbeau saura me retrouver, je vous l'envoie avec cette missive, votre colombe s'étant envolée dès qu'elle a terminé les quelques graines que je lui avais données.

Que le Très-Haut vous garde.

Louis.

PS : le bonjour à toute votre famille !

Sortant son corbeau de sa cage, il lui glisse le billet sous le ventre, l'attache avec différentes cordelettes, en gros, l'équipe pour le message à délivrer. Cette missive est assez lourde, heureusement que l'oiseau n'est pas frêle.
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Ariana_anthea

Elle revenait de l'église où, comme chaque matin, elle était allée prier. Il était encore bien tôt et les enfants traînassaient paresseusement qui dans sa couche, qui dans la cuisine, lorsqu'elle voulut aller les embrasser. De fait, Romaric semblait avoir bien mal dormi puisqu'il n'arrivait pas à quitter son pouce alors que d'ordinaire à cette heure, il courait déjà partout...Elle se pencha sur lui, toucha son front, n'y perçut pas de chaleur suspecte mais décida, tout de même, de garder le petit garçon près d'elle. C'est ainsi qu'elle gagna sa chambre, l'enfant semi-endormi dans ses bras et boitant donc plutôt bas vu qu'il commençait à peser son poids..., et l'installa dans la couche conjugale bien calé sur les carreaux et couvert d'une douce couverture. Son front embrassé, elle s'installa au petit bureau qu'elle partageait avec son époux et prit plume et vélin car elle voulait écrire à quelqu'un...

Citation:

Mon cher Louis,

A peine une journée que vous avez quitté Clermont et, déjà, vous nous manquez. J'avais pris pour habitude d'entendre votre voix mêlée à celle de Skip, parfois, lorsque je rentrais de l'église, du confessionnal ou tout simplement du marché. Depuis hier, las, la maison semble s'être tue et Suau ne cesse de regarder par la fenêtre, espérant sans doute que vous pourriez déboucher de quelque chemin afin de l’entraîner dans votre sillage pour une cueillette improvisée.

En effet, et je l'ai bien vu, votre présence fut pour lui comme un présent. Il ne parle pas beaucoup, vous l'avez remarqué, mais moi qui suis sa mère je peux constater combien vous comptez pour lui. Depuis le départ de Cristòl, le petit-fils de Skip et un peu le mien aussi, Suau s'ennuie et s'enferme un peu plus dans un silence qui lui est familier. Cela m'inquiète parfois tant je sais nos enfants singuliers et j'étais heureuse qu'il sorte de son mutisme lorsqu'il était en votre compagnie.

Sur un sujet tout différent, j'ai parlé au Père Leothéric de ce que vous aviez confié à Skip et j'en sais désormais un peu plus. Le Père Leothéric est prêt à vous rencontrer et, ainsi, vous pourrez comprendre vous aussi pourquoi j'apprécie tant mon Recteur.

Je ne sais où vous êtes, Louis, mais je prie pour vous et pour vos amis bien que je me doute que cela pourrait les interloquer de le savoir. Mais, au fond, peu importe ! J'ai juré de dispenser l'Amour, alors autant le faire à ma guise !

Prenez grand soin de vous Mon Frère et revenez nous vite.

Que le Très-Haut et Saint Grégoire vous guident et vous gardent.

Ariana

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Le_g.

Le temps avait passé... Il était repassé à Clermont, puis était reparti à Aurillac, puis de nouveau Clermont, et là, il sortait du tournoi d'Aurillac... Sa vie était désormais assez simple, pas d'embrouilles avec les politiciens fielleux, pas de soucis avec les autorités, il n'en avait en gros rien à caguer. Le seul qui continuait encore à recevoir des missives de sa part était Thorain, et encore, le Gaucher se disait qu'il ne lui avait pas transmis ses derniers rapports de voyages ou de garde des remparts, mais ça, c'est une autre histoire, après tout, il le faisait bénévolement, mais il s'en voulait, un peu, bon pas beaucoup non plus, hein, mais il y pensait. Pourtant, c'était un autre sujet qui l'inquiétait. Plus personnel, quoi que...

Vu le déballage de rumeurs à Aurillac, parce que oui, des pensées et des rumeurs, c'est pas comme s'il pouvait dire quoi que ce soit, et bon, sa vie privée n'était plus si privée, puisqu'a priori, exposée par son ex et son fils. Mais pour lui, une personne en souffrait, et ça, ça ? Il en avait plus que marre.

Prenant la plume, il écrit à ses amis de toujours. Ceux qui le connaissent et savent tout, ceux qui étaient là pour s'occuper de Nicolas, et surtout, Soeur Ariana, à qui il avait laissé le nourrisson une nuit... lui confiant son trésor le plus précieux, son fils. Oui... Ariana, toujours là, fidèle, amie, guide, Skip, toujours présent, fidèle, ami, guide... Eux que le Très-Haut avait placé sur sa route quand il tenait son nourrisson, tentait de le faire manger comme il pouvait... Dire que c'était en janvier 1460 que le brigand qu'il était avait confié son nourrisson pour une nuit à ce couple.

Que dire de son baptême ? Difficile, compliqué... mais il avait fini par se tenir. Encore une fois, son ex était intervenue à ce moment précis dans sa vie, mais il avait tenu bon, il s'était fait baptisé, et si elle n'y croyait pas au Très-Haut, lui, il y croyait fermement.

Il avait la Foi, et pourtant, c'était pas gagné ! Quelques années plus tôt, lorsqu'il avait croisé le chemin de Skip et Ariana, il leur avait assuré être hérétique...

Il pris donc la plume pour écrire à ses amis...

Citation:

Mes amis,

Le tournoi a pris fin à Aurillac. Déa y était.... Vous savez ce qu'elle fut pour moi, vous savez, vous... J'aimerais... Je sais que je vous en demande beaucoup, mais j'aimerais que l'on puisse en parler. J'ai besoin de vos conseils, encore.

J'ai voulu lui pardonner, j'ai demandé son pardon, à elle, et à notre fils Nicolas. Il semblerait que je me sois fourvoyé. Elle cherchait la vengeance, d'après la rumeur. M'accorderiez-vous un moment pour que nous en parlions ?

Solène est un ange vertueux, et elle a souffert ces derniers jours... Je ne sais plus quoi faire. Je l'aime, j'ai réussi à le lui dire. Mais je voudrais la protéger, et je n'ai aucune idée de comment faire.

Mais passons à des choses plus agréables. Comment vont les enfants ? Et vous, Soeur Ariana ? Votre santé se porte-t-elle mieux ? Il me tarde de vous retrouver.

Que le Très-Haut vous garde.

Louis

Aurillac, le 14 novembre 1466

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Skip_lo_casalier

Le courrier reçu, Skip, après l'avoir passé à son épouse pour qu'elle puisse lire, s'était déjà installé pour y répondre. Cette femme était donc revenue... Une véritable teigne, manipulatrice, etc. Restons poli.

Citation:

Après avoir écrit, il fait lire à son épouse.

Je vais avoir besoin de prendre l'air, ma douce. Ça te dirait d'aller voir si Tornada est toujours plus rapide que Beau?

Il lui sourit, mais en fait il est plein de colère! Il a vraiment besoin de se changer les idées. Il n'ira pas se gaver de nourriture ou s'enfermer. il n'explosera pas, ni de détruira quoi que ce soit. La prière n'est pas suffisante pour lui et la violence est trop dangereuse. Une course de chevaux est le parfait exutoire pour le moment.
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Ariana_anthea

Poney du fils aîné qui l'avait donné à son frère lorsqu'il avait hérité du fils de Tornada.

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Le_g.

Skip_lo_casalier a écrit:

Citation:

(1) petite référence à sa chanson dans les rues d'Aurillac.
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[RP]Le Vieillard, la Boiteuse et le Gaucher : drôle d'amitié