Octave.
.... Chose due.
Un collier.
Avec une pierre ? Laquelle ? Nous en avons de très jolies, que nous pouvons vous montrer.
Non, un collier. Tout simple. Un collier quoi !
Nous avons compris ! Un collier, fondu avec cet or. Mais vous ne souhaitez pas l'habiller un peu ? Une simple chaine, c'est triste non ?
Non, je veux un collier, avec cette pépite. Vous voyez, c'est ça, la pierre.
Votre épouse n'aime pas les pierres ? Air particulièrement sceptique.
Oh si, mon épouse adore. Mais ce collier est pour ma fille.
Passablement agacé, le Beaupierre termine d'expliquer au joaillier ce qu'il attend. Il entend bien que le maître artisan attendait probablement plus de travail et donc d'argent d'une commande de la part d'Octave, mais ce dernier sait ce qu'il a promis, et ce qu'il veut. Un collier simple, qui porte en étendard une pépite muretaine qu'il a offerte à sa fille voilà quelques semaines maintenant, et qu'il lui a reprise afin de la faire monter sur une chaine.
Il n'est même pas sur que cela plaira à l'enfant. S'il avait cru créer un lien avec Caia, à son arrivée avec Isaure en Armagnac et en Comminges, il n'en était plus si certain. Octave était bien conscient d'avoir délaissé les siens. Le Comté puis la politique en général l'avait tenu à l'écart de leur petit groupe. Souvent, il les savait en taverne, ou à l'entrainement, à la fauconnerie, ou encore en promenade. Ensemble. Et lui, écumant les bureaux qu'il fait siens, qui se coupe de la vie quotidienne de la troupe.
Isaure lui en fait souvent le reproche, et il ne peut qu'acquiescer. Et s'il lui en veut, c'est surtout parce qu'il sait qu'elle n'a pas tort sur ce point. Il suffit à Octave de voir l'attachement de la fillette à sa mère, leur complicité, leurs jeux et discussions, pour comprendre que s'il veut apprivoiser sa fille, et ne pas perdre ces semaines, ces mois, et ces années pendant lesquelles elle va se construire et devenir une jeune femme, il va falloir qu'il lache un peu prise et qu'il se préoccupe du petit monde de Caia.
C'est prêt ?
Nous avons fait au mieux... La demande était particulière tout de même.
Oui, enfin ce n'était pas très compliqué quand même...
Justement. Enfin voici ... Le maître joaillier pose sur un morceau de soie étalé sur la table le bijou fort simple qu'il a passé ces derniers jours à confectionner. La pépite, au centre, a été légèrement polie, mais l'on devine encore la pierre par endroits, et l'or porte toujours les aspérités qui le caractérise avant sa fonte. La chaine quant à elle est composée de maillons tous différents les uns des autres. Si le premier est une sorte de petit coquillage vide, le suivant est en forme de coeur, et l'autre a les contours d'un oiseau. Caia en aura pour un moment avant de percer chaque symbole à jour. Tachant de ne pas trop le montrer, le Beaupierre est ravi.
N'hésitez pas à nous recommander si le travail vous convient.
Si ma fille sourit, je n'y manquerai pas.
Octave dépose la bourse correspondant au paiement sur le comptoir, et attend patiemment que l'artisan emballe le collier. Plus tard, dans le secret de la chambre qu'il loue à l'auberge à l'unique fin de pouvoir y travailler un peu en cachette, il déballe le présent. Dans une toute petite bourse de cuir, il fait délicatement glisser la pépite, puis entreprend de la cacher dans une bourse à peine plus grande, et répète l'opération cinq fois.
Enfin, il fourre le tout dans une poche, et sort prendre l'air. A force de déambuler dans le village, il finira bien par tomber sur sa fille. Sinon, il attendra le soir. Au creux du coeur, un petit battement s'affole. C'est son coeur de père qui s'inquiète de la réaction de l'enfant. Des liens qui les unissent, de ceux qui devraient les unir. Et ce poids, là, qui bloque les battements par moment ? C'est celui de sa culpabilité de ne pas savoir mieux faire.
_________________
Un collier.
Avec une pierre ? Laquelle ? Nous en avons de très jolies, que nous pouvons vous montrer.
Non, un collier. Tout simple. Un collier quoi !
Nous avons compris ! Un collier, fondu avec cet or. Mais vous ne souhaitez pas l'habiller un peu ? Une simple chaine, c'est triste non ?
Non, je veux un collier, avec cette pépite. Vous voyez, c'est ça, la pierre.
Votre épouse n'aime pas les pierres ? Air particulièrement sceptique.
Oh si, mon épouse adore. Mais ce collier est pour ma fille.
Passablement agacé, le Beaupierre termine d'expliquer au joaillier ce qu'il attend. Il entend bien que le maître artisan attendait probablement plus de travail et donc d'argent d'une commande de la part d'Octave, mais ce dernier sait ce qu'il a promis, et ce qu'il veut. Un collier simple, qui porte en étendard une pépite muretaine qu'il a offerte à sa fille voilà quelques semaines maintenant, et qu'il lui a reprise afin de la faire monter sur une chaine.
Il n'est même pas sur que cela plaira à l'enfant. S'il avait cru créer un lien avec Caia, à son arrivée avec Isaure en Armagnac et en Comminges, il n'en était plus si certain. Octave était bien conscient d'avoir délaissé les siens. Le Comté puis la politique en général l'avait tenu à l'écart de leur petit groupe. Souvent, il les savait en taverne, ou à l'entrainement, à la fauconnerie, ou encore en promenade. Ensemble. Et lui, écumant les bureaux qu'il fait siens, qui se coupe de la vie quotidienne de la troupe.
Isaure lui en fait souvent le reproche, et il ne peut qu'acquiescer. Et s'il lui en veut, c'est surtout parce qu'il sait qu'elle n'a pas tort sur ce point. Il suffit à Octave de voir l'attachement de la fillette à sa mère, leur complicité, leurs jeux et discussions, pour comprendre que s'il veut apprivoiser sa fille, et ne pas perdre ces semaines, ces mois, et ces années pendant lesquelles elle va se construire et devenir une jeune femme, il va falloir qu'il lache un peu prise et qu'il se préoccupe du petit monde de Caia.
C'est prêt ?
Nous avons fait au mieux... La demande était particulière tout de même.
Oui, enfin ce n'était pas très compliqué quand même...
Justement. Enfin voici ... Le maître joaillier pose sur un morceau de soie étalé sur la table le bijou fort simple qu'il a passé ces derniers jours à confectionner. La pépite, au centre, a été légèrement polie, mais l'on devine encore la pierre par endroits, et l'or porte toujours les aspérités qui le caractérise avant sa fonte. La chaine quant à elle est composée de maillons tous différents les uns des autres. Si le premier est une sorte de petit coquillage vide, le suivant est en forme de coeur, et l'autre a les contours d'un oiseau. Caia en aura pour un moment avant de percer chaque symbole à jour. Tachant de ne pas trop le montrer, le Beaupierre est ravi.
N'hésitez pas à nous recommander si le travail vous convient.
Si ma fille sourit, je n'y manquerai pas.
Octave dépose la bourse correspondant au paiement sur le comptoir, et attend patiemment que l'artisan emballe le collier. Plus tard, dans le secret de la chambre qu'il loue à l'auberge à l'unique fin de pouvoir y travailler un peu en cachette, il déballe le présent. Dans une toute petite bourse de cuir, il fait délicatement glisser la pépite, puis entreprend de la cacher dans une bourse à peine plus grande, et répète l'opération cinq fois.
Enfin, il fourre le tout dans une poche, et sort prendre l'air. A force de déambuler dans le village, il finira bien par tomber sur sa fille. Sinon, il attendra le soir. Au creux du coeur, un petit battement s'affole. C'est son coeur de père qui s'inquiète de la réaction de l'enfant. Des liens qui les unissent, de ceux qui devraient les unir. Et ce poids, là, qui bloque les battements par moment ? C'est celui de sa culpabilité de ne pas savoir mieux faire.
_________________