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Info:
"Elle avait dans les yeux le feu de la vie, la vraie. Un jour, elle serait connue de tous. Pour l'instant, elle n'était connue que de moi."

[RP] Découverte des environs.

Drakaan
Elle flânait dans les rues, regardant l'endroit. Tout juste sortit de l'église, après avoir aidé et suivis quelques cours des prêtres qui l'éduquent, elle se voyait étonnée du lieu dans lequel elle était arrivée. Cette jeune femme était toutefois bien incapable de pensée à tous les lieux au elle fut envoyé, d'église en église. Un passé douloureux, parfois dur à comprendre, et des enseignements pour être digne du prêtre qui l'avait recueillis jadis.

Mais maintenant, une nouvelle vie s'offrait à elle. A son âge, elle devait maintenant apprendre la vie seule. La voilà alors... Ici, à Argentan, Duché d'Alençon. Elle avait installé il y a peu ses affaires dans les Taudis, nouveau lieu de vie de la jeune demoiselle, bouseuse. L'odeur y était infâme, et sa vie serait moins confortable que celle de l'église... Mais elle pouvait dorénavant faire autre chose.

Et elle le devait. Pour rendre fier ceux qui lui ont donné la chance de survivre jusqu'ici !




S
es cheveux presque blanc naturellement était soufflé par une brise d'air. Gras, et sec, elle soupira en les remettant en place. Ses yeux d'une couleur clair, parfois donné l'impression d'être rosé alors qu'il sont juste trop éclairé par le soleil, on peut oublié que ce petit morceau de chair sur patte est proche d'être Albino. Sûrement pour cela qu'elle fût nommé Drakaan. Ce nom qu'elle détestait... Car un nom qui porte malheur : En effet... Seul ces bêtes horribles qu'on parle dans des livres, les Dragons, pourrait porter des noms aussi peut convenable en France. Surtout... Quand on sait que les Dragons sont une légende pour effrayer.. Cruel, et sans pitié, ils sont signe de destructions et de malheur. Ces parents devaient vraiment la haïr pour la nommer ainsi et l'abandonné au pied de la première église venue... A cause de ses cheveux ? De ses yeux ?

Elle ne marchait plus, pensive, et les yeux fixaient dans le vide, froid. L'humanité la désespérer. Il était difficile de croire que l'humain était vraiment dôté d'une potentiel gentillesse. Puis son ventre grogna, réclamant sa pitance. Elle le frotta, se rappelant de se dernière miche de pain, datant du jour précédent. Son corps était frêle, petit, maigre et sûrement fragile de surcroît.

Les Albinos sont fragile. Mais cette femme, déterminée à percer malgré tout, pour prouver sa bonne foi et sa valeur, afin d'être reconnue et sûrement... Humilié peut-être ses parents d'avoir osé l'abandonné.

Se rendant compte de tant de pensée négative elle secoua la tête, et frappa ses joues, avant de se poser devant un belle arbre qu'elle admira. Drakaan joignit ses mains, et pria le pardon pour ses pensées terribles et indignes de son éducations, qui blesserait les pères qui l'avaient recueillis. La vie n'était pas facile, ni même un cadeau. Elle le savait, mais elle allait donné mieux que cela, offrir le meilleur, pour devenir quelqu'un...

Et qui sait... Un jour... Etre apprécié ?




« Ce serait... Magnifique qu'on m'accorde une confiance... » Murmura t-elle, caressant ses cheveux.
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J'ai conscience de la difficulté de ce monde, de la haine et de la joie. Mais c'est avec cela, que j'avancerai, et saurai me faire connaître. Je rendrai à ceux qui m'ont offert la chance de vivre l'honneur qu'ils devraient avoir, en réussissant... Car leur confiance, me donne envie de poursuivre et d'avancer bien plus loin encore ! >>


Samsa_



    "Je serai plus qu'une fable,
    Je vais être écrit dans les étoiles,
    Je n'aurai jamais peur de saigner,
    Crois-moi,
    Même quand c'est difficile.
    Oh, j'ai commencé comme une braise
    Qui n'a jamais été négligée ;
    Maintenant je fais rage comme un feu
    Qui brûle à travers tout ce qu'il voit."*



L'automne était arrivé, soufflant sur les villes un air frais chargé de feuilles aux couleurs fauves. Il commençait à pleuvoir de plus en plus souvent et Samsa détestait cela à cause de la boue que l'eau produisait, une boue collante et froide qui traversait les bottes et imposait un soin particulier aux pâturons des chevaux. Le printemps et l'été, voilà des saisons agréables ! Les journées s'étirent, les nuits sont claires et agréables, la vie est heureuse. Pour autant, le monde était ce qu'il était et, cyclique, il égrainait le temps entre ses doigts. Cyclique aussi, les angevins étaient revenus tuer et piller avec leurs moqueries en étendard. La Cerbère avait ainsi dû revenir rapidement de son voyage bucolique dans le sud de la France pour renforcer les défenses de sa baronnie, à côté de Mortagne. Elle doutait fort que les angevins viennent jusqu'en Alençon ; elle les connaissait bien. Depuis des années, elle s'élevait contre eux, elle les combattait. Samsa les avait conquis l'année dernière, achevant une vengeance qu'elle avait commencé bien des années plus tôt. S'il fallait recommencer, elle était prête.
De retour dans son château de Longny-au-Perche, elle avait fait augmenter les effectifs de gardes et accélérer les travaux sur les murailles, elle avait fait organiser des rondes sur ses terres pendant qu'elle-même en faisait sur le duché. Son regard martial, expérimenté, détaillait ici et là les défenses en place, les spécificités du terrain pour les graver en cas de bataille amenées à avoir lieu en Alençon.

C'est à Argentan que sa ronde l'amenait aujourd'hui. Juchée sur Guerroyant, son Cleveland Bay, Samsa avançait au pas dans la ville. Les fers de sa monture provoquaient un son caractéristique sur les pavés qui avertissait les badauds de son passage. Des cavaliers, ce n'était pas rares dans une ville comme Argentan, voisine d'une capitale et guère petit village perdu, pourtant quelques regards se levaient vers celle qui chevauchait ce beau bai portant une bricole fleurdelisée sur le poitrail. Samsa avait du panache. Droite à cheval, elle portait un tabard en damier noir et bleu bordé de jaune où une fleur de lys dorée était brodée à sa poitrine gauche ainsi qu'une plus grande dans le dos, signe de son statut d'officier royale. Dessous, on pouvait deviner une cotte de mailles qui ne faisait ployer ni ses épaules ni son dos. Une cape noire descendait le long de son dos et tombait sur la croupe de son cheval, qu'elle rehaussa un peu pour protéger son cou d'un petit vent froid. A son épaule gauche, elle portait un bouclier et à sa hanche balançait un peu une épée bâtarde dans son fourreau. Bien qu'elle ne portait pas ses grèves à ses tibias ou ses cuissots par dessus ses braies blanches, il apparaissait évident qu'elle était une femme d'armes et la barbute attachée à l'arrière de la selle de son cheval allait pour le confirmer.

Elle avait traversé la place du village sans rien dénoter de suspect et gagnait la porte sud quand elle fut interpelée par un grand arbre poussant contre les murailles. Si ça avait été à Longny, elle l'aurait fait abattre sur le champ de crainte que les racines ne minent le sol sous les pierres, risquant ainsi un effondrement. Cependant, le fait qu'il soit collé à ce pan de muraille soulignait la beauté de ses couleurs allant du jaune au rouge-brun. Cerbère tira un peu sur les rênes de Guerroyant pour l'arrêter et profiter d'un temps d'admiration pour la nature. Le vent faisait tomber quelques feuilles et celle qui était Prime Secrétaire Royale se prit à penser qu'il devait faire bon d'être en dessous. Elle mit pied à terre, accompagnée de multiples cliquetis, passa les rênes par dessus l'encolure de sa monture et l'amena avec elle sous l'arbre. Debout, Samsa était une femme de taille moyenne, trapue mais charpentée. Elle respirait la force, une force douce mais explosive. Ses cheveux bruns aux forts reflets bruns -ou l'inverse ?- ondulaient légèrement jusqu'au bas de ses omoplates, voletaient un peu au gré du vent, laissés libres mais coiffés d'une toque grise. Son visage ovale était bien dessiné, animé par des traits marqués et pourtant dramatiquement trop immobiles pour la plupart ; c'était presque fascinant de se dire que Samsa restait pourtant une femme expressive. Les émotions de la Cerbère passaient surtout par son regard, ces deux petits yeux d'un brun sombre abrités par des arcades sourcilières marquées dont la gauche arborait d'ailleurs une estafilade légèrement plus brune que la peau. La joue du même côté en avait une également et la tempe droite arborait une véritable cicatrice bien que discrète. La Baronne alla jusqu'au tronc et s'assit à même le sol pour s'adosser à l'arbre. Ses mains protégées par des gantelets de métal sur le dos et de cuir sur la paume tenaient les rênes de son cheval apparemment heureux de cette pause casse-croûte -pour lui. Levant la tête, Samsa chercha un éventuel nid dans les branches, appréciant les quelques feuilles qui dansaient brièvement dans les airs avant de toucher le sol. C'est en regardant de nouveau devant elle qu'elle aperçut une jeune fille aux cheveux blancs. Était-ce une Von Wittelsbach ? Une Valyria peut-être. Elle semblait bien maigre et mal vêtue pour être issue de famille noble, bien que, souvent, les histoires de chacun n'étaient pas justes.

Éternelle curieuse, rendue particulièrement sociable par cet instant poétique sous l'arbre, Cerbère attendit de croiser son regard pour lui offrir un sourire et un geste de la main l'invitant à venir la rejoindre. Qu'est-ce que le destin lui réservait comme découverte aujourd'hui ? C'était une question naïve, enfantine, niaise, mais c'était grâce à elle, grâce à cette mentalité ouverte que Samsa était devenue une femme bien connue et respectée du Royaume de France. Les rencontres provoquaient le destin, instruments de son accomplissement.



* = paroles traduites de The Score - Glory


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Drakaan
Ses yeux clos, elle n'avait même pas prêté attention aux bruit des sabots du cheval, ni même des cliquetis de l'armure de la brune qui s'était assise sous l'arbre. A vrai dire, qui sait quand elle était là,  si elle venait d'arrivée, ou l'inverse... Mais elle était plongée avec toute son âme dans sa prière en latin, des murmures doux, presque chantant, accompagnant le vent comme dans une sorte de danse ensorcelante. Ce corps mal-nourrit, fins. Ses cheveux gras et ses haillons ne donnaient pas une bonne impression : mais la voix d'un ange s'échappait de cette gorge meurtrit par des marques d'étranglement visible quand elle levait la tête. La voix semblait réagir avec la nature, qui naturellement dansait à sa prière comme une réponse. Enfin, ce n'était qu'une illusion... Mais avec ces cheveux blancs flottaient, cette voix, puis cette couleur des yeux de temps en temps visible, avec de légère larmes brillantes... A croire que ce lieu était son sanctuaire en réalité.

Les feuilles volaient, quasiment autour d'elle, quand elle rouvrit les yeux.



Baissant doucement sa tête, elle sursauta, en posant ses mains sur sa bouche, rouge d'une honte timide. Elle n'osait plus regarder, sauf quand elle distingua un signe de la femme, qui .. Il fallait le dire : en imposait. Elle se sentait minuscule, frêle. Un morceau de bois que la guerrière pourrait briser en deux sans aucune difficulté. Mais elle ne reconnut que son appartenance royale... En dehors de cela, elle ignorait tout de la personne qui lui souriait. Un sourire d'ailleurs ? Avait-elle droit à un tel sourire, sous cet arbre d'une beauté inouïe ? Ses yeux trop clairs, et un peu aveuglé, remarquèrent malgré tout l'animal qui accompagné la Cerbère. Drakaan adorait les animaux, et sembla se détendre juste en voyant la bête. Quelqu'un qui semble prendre si soins de son destrier... Ne peut pas forcément être totalement mauvais, n'est-ce pas ?

Puis, Dieu dit bien que tous le monde est bon ? Il faut essayer... Il faut essayer de faire confiance ! Se répéta t-elle dans sa tête, avant d'enfin rendre le sourire à la jeune femme et de s'approcher pour venir s'asseoir, à une distance convenable. Après tout, elle se refusait de l'empester avec son odeur désagréable. Depuis combien de temps n'avait-elle pas pris un bain dans une rivière au moins ? Elle grimaça à cette pensée. La réponse était déplaisante.

Puis elle tourna ses yeux doucement sur l'inconnue, pour elle, et malgré son regard méfiant, il n'était plus froid et distant. Au contraire, on y devinait toute la curiosité d'une jeune femme, un peu perdue, mais avec une volonté de fer malgré sa timidité. De drôle de yeux, car cela rendait son âme lisible comme un livre ouvert : ainsi que ses intentions. Et elle n'en avait aucune mauvaise ! La jeune albino était désireuse de poser des questions, mais se souciant des rangs, n'était pas sûr de comment aborder la discussion. Elle ne pensait pas se retrouver, ici, sous cette arbre, en compagnie d'une officier royale du Royaume de France ! Les prêtres ne l'avaient pas préparer à pareil rencontre.




« J'espère ne pas avoir déranger votre temps de repos, Madame. Ni être trop rude... Je suis... peu éduqué, et connaît mal les bonnes manières. Je ne suis même pas sûre que je devrais m'asseoir prêt de vous. » Elle réalisa, et se mordit le pousse, puis continua en se murmurant à elle même. « Drakaan, tu devrais réfléchir avant d'agir, que dirait les pères s'il te voyait agir de manière aussi pitoyable devant une personne aussi importante... » La frêle demoiselle semblait avoir honte d'être si près. « Je n'aimerai pas tâché votre honneur avec ma saleté, odeur, et rang misérable. »


Elle se frotta frénétiquement les cheveux, comme rageant intérieurement d' un pareil comportement inapproprié, et de son langage qui manquait de forme. De ce point de vue, il était certain que l'éducation manquait, mais qu'elle essayait. Il était clair comme de l'eau roche aussi d'où elle venait : Fort probablement une Orpheline éduqué par l'église. Et vu sa maladresse, elle s'appelle Drakaan. L'albino soupira, et regarda du coin de l'oeil, un peu de peur et de timidité, la femme imposante.


« Mes manières sont exécrables, pardonnez moi. Je saurai me faire pardonner, je le jure. Mais laissez moi au moins me présenter d'une manière plus convenable, si vous me l'autorisez bien entendu Ma Dame. » Elle s'inclina très poliment. Sa voix sonner délicatement, elle ne parlait jamais très fort, mais ses sonorités si douces étaient agréables aux oreilles. Rare était ceux d'ailleurs qui l'avait un jour entendu parler simplement fort. «  Je suis Drakaan, nouvelle à Argentan, je m'excuse si du coup je ne puis vous reconnaître alors que vous me semblez être quelqu'un de très important. Je viens de l'église, bien qu'ayant acquéris mon autonomie, je … Travaille dans les mines. D'où … Mh, je raconte trop de choses personnels ! Pardonnez. Je ne sais où je suis censée m'arrêter. Vous êtes bien la première personne qui m'eût sourit et fait signe. Je me sens heureuse, et empotée. »




Drakaan frotta ses joues d'un revers de mains, cachant les rougeurs. Elle ne devait pas laisser trop de sentiment transparaître. Ce n'était pas bon. Ses yeux exprimaient son malaise, son énervement contre elle même et ses faiblesses, son désir de mieux être et se comporter. Ce désir de réussir et être quelqu'un.

« Si je vous ai offensé, dites le moi, je ferai tout pour me faire pardonner, Madame. » Finit-elle en fermant ses yeux.
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J'ai conscience de la difficulté de ce monde, de la haine et de la joie. Mais c'est avec cela, que j'avancerai, et saurai me faire connaître. Je rendrai à ceux qui m'ont offert la chance de vivre l'honneur qu'ils devraient avoir, en réussissant... Car leur confiance, me donne envie de poursuivre et d'avancer bien plus loin encore ! >>


Samsa_



    "Rien qu'un jeune tireur qui se chauffe vite,
    J'étais tendu, je voulais lâcher prise,
    Je rêvais de plus grandes choses
    Et je voulais laisser ma propre vie derrière moi.
    Pas de "Oui, m'sieur", je ne suis pas un "suiveur",
    Rentre dans la boîte, rentre dans le moule,
    Prends un siège dans l'entrée, prends un numéro ;
    J'étais l'éclair avant la foudre."*



La jeune femme lui sourit et s'approche malgré sa timidité évidente. Cerbère dénote ainsi chez elle ou bien une curiosité notable, ou bien une témérité ancrée. Elle ne saurait encore dire laquelle est juste. Samsa la regarde venir à elle, la laisse s'assoir, qu'importe si une certaine distance est mise ; elle ignore bien pourquoi, la Baronne au mauvais odorat. De toute façon, quand on est une combattante, on ne se formalise plus de l'odeur de sueur, de peur et de souillure des hommes, ni même de celle du sang, des tripes ouvertes ou de la boue. Il faut oublier l'odeur pour supporter les longues campagnes, se concentrer sur le visuel : les hommes ne sont pas boueux ? Alors ils ne sentent ni la sueur, ni la peur, ni l'urine, ni rien d'autre. Si les chevaux ne sont pas au sol, alors il n'y a chez eux aucune infection interne purulente.
Samsa la laisse parler en caressant le chanfrein de Guerroyant dont l'appétit a conduit le nez près de sa cavalière, plus par hasard que par affection sans doute. Elle la laisse parler sans vraiment la regarder pour lui épargner la pression de ses yeux, de sa considération. Samsa a été roturière avant elle, elle sait ce que ça vaut, un regard de noble quand on n'en a pas l'habitude. Elle vient de la roture mais a su presque parfaitement s'adapter à la vie de noblesse qu'elle a arraché au destin. C'est lorsque sa voisine se présenta que la Prime Secrétaire Royale lui manifesta de nouveau de l'intérêt. Elle lui tendit sa main droite -gantelée de combat comme l'autre- pour lui serrer la sienne d'une façon franche avec un sourire aimable. Ce n'était pas conventionnel mais il apparaissait de plus en plus clair que la Combattante faisait les choses à sa manière, selon une vision très précise mais encore mal définie pour quelqu'un comme Drakaan.


-Je m'appelle Samsa Treiscan, mais on m'appelle Cerbère pardi. Sans le pardi, té. Ni le té en fait pardi.
Prime Secrétaire Royale, Baronne de Longny-au-Perche et Dame de Lansaq pardi.


Elle avait la voix un peu plus grave que la moyenne des voix féminines laissant deviner une puissance existante quand il fallait hurler un ordre, un léger accent du sud-ouest et surtout -surtout- deux tics de langage absolument évidents : "pardi" et "té", deux interjections du sud, au moins pour le "té" typiquement toulousain ; le "pardi" gardait une origine mystérieuse dont même Samsa ne se souvenait pas bien qu'elle se remémorait avoir déjà parlé sans lui . Il n'était pas rare qu'elle réussisse à placer trois d'entre eux si la phrase était assez longue. C'était une torture auditive pour beaucoup mais Samsa ne s'exprimait jamais dessus : ces tics lui permettaient de ne pas se faire oublier, même s'ils pouvaient en exaspérer plus d'un. Parfois, elle aurait tout donné pour s'en débarrasser. Elle avait déjà essayé mais c'était plus fort qu'elle : une phrase égalait un tic.

-Ravie de te rencontrer, Drakaan pardi. Moi aussi j'en ai creusé des galeries, par le passée pardi. Ton rang fut le mien té, et ce que tu juges comme ton odeur ou ta saleté sont encore mon quotidien quand je pars en guerre pardi.

Elles n'étaient pas si différentes sur certains points et le sourire de Samsa à la jeune femme le lui affirma. Fille d'un éleveur de chevaux, Samsa reconnaissait facilement ceux qui avaient un contact aisé avec les animaux. Elle tendit les rênes de Guerroyant à Drakaan jusqu'à ce qu'elle les saisisse et alors seulement elle lui présenta l'étalon déjà adulte depuis quelques années.

-Lui, c'est Guerroyant pardi. Il m'a emmené au cœur des plus grandes batailles pardi, il a conquis l'Anjou avec moi té, il connaitra encore -je l'espère- beaucoup de victoires sous ma selle té. C'est un Cleveland Bay, un cheval demi-sang que j'ai acheté à un marchand anglais pardi. Ces gars ne sont pas si terribles, avec nous pardi. C'est de loin le meilleur cheval de mes écuries té, et crois-moi ça me fait mal de le dire car j'aurais préféré que le vainqueur de mon estime soit un cheval royaliste français pardi.

Tu veux une carotte pardi ?


Samsa n'avait rien retenu des excuses de Drakaan, de son amabilité probablement plus impressionnée qu'autre chose. De la petite sacoche à sa ceinture, elle extirpa une carotte qu'elle tendit à sa voisine. Samsa, femme noble, légendaire, très digne mais qui offrait un revers déroutant par ses tics et son amour inconsidéré -dérangé ?- des carottes. Courageuse, parfois psychorigide, valeureuse à l'extrême souvent mais en même temps légère et naïve, elle était comme une femme qui n'avait jamais su perdre un certain côté enfantin. S'octroyant une carotte elle-même qu'elle commença à grignoter avec une expertise certaine, il était aisé de remarquer ses épaules qui s'étaient refermées, comme entourant sa pitance, signe évident que la Cerbère avait déjà eu faim dans sa prime jeunesse -elle n'avait "que" vingt-six ans- et avait pris l'habitude de protéger sa nourriture inconsciemment. Ce n'est qu'arrivée à la moitié de son légume qu'elle releva la tête et rouvrit ses épaules.

-D'où viens-tu pardi ? Avant Argentan pardi. Tu as de la famille ici té ? Tu as été élevée... par une famille très modeste ou des religieux pardi ? Ceux qui viennent de ces milieux sont très polis et humbles, comme toi pardi. Ce qui est amusant, c'est que certaines familles nobles ont pour trait héréditaire les cheveux blancs. Comme toi pardi. Mais tes yeux sont différents té.

De jeunes adultes, voire des adolescents, qui se privent pour leur famille, la Baronne en avait vu plus d'un. Des yeux comme Drakaan, en revanche, jamais. Des bleus, des verts, des gris, des noirs, des violets même, mais jamais des yeux de la couleur du rosé d'été. Exit les Valyria, et les Von Wittelsbach n'avaient pas non plus cette couleur. Un croisement ? Un hasard ? La Baronne reporta son regard sombre sur elle en attendant ses réponses. Peut-être que la jeune femme n'était le fruit que de la nature, de quelques gènes perdus et sans rapport avec une quelconque noblesse du temps mais peut-être, alors -ou pas-, avait-elle le cœur noble et emplit de valeurs. Cerbère était décidée à le déterminer pour le simple plaisir de cerner au mieux, même grossièrement, celle qui s'était assise à côté d'elle.

* = paroles traduites de Imagine Dragons - Thunder


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Drakaan
Elle écoutait avec la plus grande des attentions. Malgré les tics, elle ne semblait pas vraiment en prendre compte.. Pour tout dire, elle trouvait que cela lui donnait un charme, et lui donnait envie de lui parler mieux encore. Cette inconnue... Non, cette Samsa, elle était … Enfin, en tout cas, aux yeux de l'albino, magnifique. Malgré ses cicatrices, sa voix un peu rauque, son attirail pesant, quelque chose en elle... Apaisée la jeune femme. Il était certains, que malgré les guerres qu'elle devait mener, il restait dans le corps de cette combattante quelque chose de splendide, sûrement encore à l'état d'une graine, la graine d'une splendide fleur prêtre à éclore.

Elle avait devant ses yeux une héroïne, par conséquent. Mais, dans son cœur de petite demoiselle, elle semblait croire et être persuadé qu'un plus grand destin était réservé à la gente dame qui lui tenait compagnie, et son sourire radieux qu'elle renvoya à l'étrangère était si doux, avec ses yeux soudainement pétillant d'une considération certaine pour la Dame.

Et de savoir que la guerrière aux cheveux bruns avait était roturière comme elle fut surprendre Drakaan, elle dût passer ses mains pour cacher un sourire, bien que trahis par ses yeux. Cela signifiait que la chance existait sûrement bel et bien, et qu'elle pourrait... Oui, elle pourrait réussir son objectif, et être simplement reconnu ! Ainsi... Ses parents qui l’eurent abandonné, entendront son nom raisonnée dans toute la France, et regretteront le choix d'avoir abandonnée un enfant. Car ce geste, était simplement ignoble.




Soudain, elle vit qu'on lui tendit les rênes du cheval, ses yeux devinrent aussi clair que ceux d'un enfant en joie. Drakaan les prit délicatement, admirant la bête, et écoutant avec soins son interlocutrice. L'albino passait sa main avec grande tendresse et attention sur le museau du cheval, croisant le regard avec celui-ci... Il était splendide. Certes, pas Français, mais il restait splendide.

« Il est dommage, effectivement, qu'il ne soit pas un royaliste Français... Mais s'il est votre fidèle compagnon, et que vous savez qu'il vous suivra où vous allez, prêt à vous suivre dans vos combat, qu'importe son sang... Sa fidélité envers vous, je peux le dire, est inestimable. Ce cheval est fier de servir, j'en suis sûre, une Française. Et je parie que s'il le pouvait, la pauvre bête voudrait avoir maintenant le sang Français pour être digne de vous ! Beaucoup pense que les animaux n'exprime rien... Je fais partis de la bizarrerie à croire le contraire. Certains me nommerait hérétiques, probablement. » Elle caressa le cheval à l'oreille, semblant le satisfaire avec un doigté si doux, et attentionné. « Mais les yeux ne mentent jamais. Même pas ceux d'un destrier. Celui-ci vous est fidèle. Quelqu'un d'autre pourrait le monté, qu'il ne le servirait pas aussi bien. Son Maître et alliée, c'est vous Dame Samsa. » Finit-elle par un grand sourire, les yeux brillant, qu'elle renferma après qu'un rayon de soleil vint les pénétrer.





La dur vie d'Albino, le soleil lui arraché la rétine. Elle ne savait même pas pourquoi, elle était persuadée depuis enfant que c'était simplement une malédiction : non un problème génétique. La médecine n'était point avancé pour définir cela. Alors elle subissait souvent les chaleurs, les coups de soleils et les douleurs en silence. Mais prit de surprise elle avait dût tourner la tête en lâchant les rênes, pour protéger ses yeux trop sensible, murmurant des choses en latins, et maudissant ses yeux... Qu'elle haïssait plus que tout. Puis elle entendit la voix rauque et se ressaisit, pour la regarder à nouveau. Une carotte ? A ce moment, le ventre de Drakaan ne se fit pas attendre, et réclama la délicieuse pitance à ses yeux. Elle en rougit, mais accepta avec la plus grande politesse qu'elle pouvait et entama ce fabuleux repas avec un visage comblée de bonheur.

Des légumes... Cela changeait tellement des miches de pains. La carotte était vraiment délicieuse, même crue. Le croquant l'amusait beaucoup, et parfois, elle croquait comme un petit lapin, avant de se rappeler qu'elle n'était pas seule. Elle n'avait que tout juste dix huit ans. Parfois, elle oubliait les manières juste car le contentement qu'elle ressentait était bien trop imposant pour réussir à alliée les deux. Mais elle ne sembla pas être jugée, et toutefois une question apparut. Ses yeux semblèrent soudain se fermer, malgré leurs couleurs, un air triste et froid, une haine aussi passèrent à travers. La jeune femme baissa sa pitance et ferma ses yeux.





« J'ai été élever depuis mon abandon à la naissance par l'église. J'ai longtemps voyagé, je ne me souviens pas de tous les endroits par où je suis passée. Je ne sais même pas d'où je viens vraiment, qui fut ma famille. Alors, mes pères sont ma famille. Je leurs doit tout. Ma vie, mon éducations, le savoir partielle de l'écriture et la lecture. Ils ne m'ont pas jugés sur mes cheveux ou mes yeux... Et m'ont accepté. J'aimerai un jour trouvé d'où je viens, et trouver la raison qui m'a mené jusqu'ici, à Argentan. » Elle rouvrit ses yeux et regarda les feuilles tombaient doucement, joignant ses mains autour de la carotte. « Dieu m'a tenue en vie jusque maintenant, je veux le croire. Je veux y croire... Que j'ai une raison d'être là. Qu'un destin, m'arrivera. » Son regard était perdue dans ses pensées.


Remarquant ce qu'elle disait, elle s'empressa de s'excusa, elle ne voulait pas se plaindre ! Elle avait bien vécut, et devait être heureuse de la chance qu'elle avait pu avoir grâce à ses pères et l'église ! Elle vivait, et c'était la meilleur chose qui pouvait exister, finit-elle en donnant le dernier morceau de sa carotte à Guerroyant, qui en fut ravis, et elle sourit à nouveau, retrouvant son calme intérieur.


« Ma dame, si vous permettez, j'aimerai faire une prière pour vous. Vous m'êtes sympathique, de surcroît... Je ressens comme le besoin de vous le dire, je crois en un bon futur pour vous. La chance doit continuait de vous suivre. Ce serait mon plaisir, de le faire. Réellement. » Son sourire plus que sincère du convaincre la guerrière malgré tout, et elle en fut plus qu'heureuse !





La voilà qui se positionna, joignant d'abord ses mains sur son genoux en prenant sa respiration, les yeux clos. Remettant ses mains à sa poitrail, elle leva les yeux vers les feuilles, et de son latin, répéta quelques vers, chantonnant. D'une voix murmurante, celle d'une sirène. Cette voix contrasté tellement avec ce corps mal nourris et l'état délabré de la demoiselle, mais lorsqu'elle chantait ses prières, surtout pour autrui, elle se sentait utile. Son souhait était que le monde aille mieux, que le Royaume de France survive, et que chaque paysans, et noble... Qu'importe les rangs, vivent aux mieux, et profitent. Sa bonté naturelle, sa gentillesse venait probablement de son éducations, mais aussi d'un passé tût encore, qu'il ne valait mieux pas révéler pour le moment.

Sa délicieuse voix résonnait, elle priait pour que son interlocutrice réussisse, qu'on lui accorde protection et amour, comme à tous. Elle priait pour sa survie, car elle l'appréciait, et apprendre sa mort pourrait rendre Drakaan plus triste que n'importe qui, alors qu'elle venait de se rencontrer... Car son niveau de sensibilité était important. Son attachement rapide à avoir si vous attrapez sa confiance... Et sa fidélité devenait alors imparable. L'albino devenait prête à tout pour le bien être de ceux qu'elle considérait méritant. Une fois finit, elle relâcha ses mains et les redéposa sur ses genoux, puis regarda Samsa. Drakaan, légèrement rouge, était satisfaite de son chant, et n'avait pas fait d'erreur dans son latin. Mais... Est-ce qu'il avait été apprécié par elle ?

Il était vrai que c'était une guerrière impressionnante, elle avait mené des guerres et cela se voyait. Certains pourrait lui cracher dessus, tous le monde n'est pas d'accord avec ce principe... Mais pour elle, tant que c'est un être humain, elle mérite considération, chant, voir louange selon ses réussites. Il était certes triste que tous n'arrivait pas à voir l'humain comme elle, comme … Simplement humain, vivant, respirant, espérant, combattant. Mais cette femme... Elle ne savait pas. Elle avait agit par instinct, et son instinct lui avait dit de la considérer ainsi, et de bien la considérer. Elle lui avait donné une carotte après tout. Pour elle.. Pour Drakaan, c'était un énorme don.

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J'ai conscience de la difficulté de ce monde, de la haine et de la joie. Mais c'est avec cela, que j'avancerai, et saurai me faire connaître. Je rendrai à ceux qui m'ont offert la chance de vivre l'honneur qu'ils devraient avoir, en réussissant... Car leur confiance, me donne envie de poursuivre et d'avancer bien plus loin encore ! >>


Samsa_



    "Prends les tiens, et je prendrai les miens,
    Sur la droite,
    Et je me poserai et tu découvriras que tu te reposes dans le vin.
    Alors prends ces mots et arrange-les de la bonne façon,
    Ainsi un jour toi et moi écrirons nos noms dans le ciel ;
    Nous nous confierons."*



Samsa regarda la jeune fille prendre les rênes de Guerroyant et sourit discrètement à la voir faire et à l'entendre dire. Si elle regrettait aussi le sang anglais de son cheval c'est qu'elle devait être royaliste. Convaincue ou pas, elle l'était, elle portait un amour au Royaume de France qui plu forcément à l'officier royale, bien que ce ne soit pas là critère pour avoir son amitié ou son estime. C'était simplement un critère pour ne pas se retrouver face à elle, épée dégainée et crocs découverts. Dans le fond, ça n'aurait probablement été qu'une intimidation et Samsa aurait de loin préféré offrir à ces amis non-conventionnels un échappatoire dans la bataille, par amour ou respect pour eux. Tous les autres, en revanche, ces anti-royalistes, ces indépendants, ces pillards et semeurs de mort, aucune hésitation ne venait affaiblir son bras armé.
Elle nota la grimace et le détournement soudain de Drakaan au soleil mais ne le prit pas comme une faiblesse bien qu'elle aurait pu s'en douter. Cerbère aussi avait plissé un peu les yeux au soudain trait de lumière mais ses arcades sourcilières marquées et ses petits yeux sombres enfoncés lui garantissaient une gêne minime. Peut-être, simplement, que sa voisine avait eu un moucheron dans l’œil. C'est cependant parce qu'elle n'y croyait pas qu'elle ne fit pas de réflexion à la jeune femme aux cheveux blancs : Samsa ne souligne jamais les faiblesses des autres. Il y a bien assez de gens qui savent le faire et étalent ainsi leur triste savoir. Elle récupéra les rênes de Guerroyant doucement, les gardant du bout des doigts.


-Je fais partie des gens qui ne croient pas en la fidélité des chevaux pardi. Affection tout au plus quand ils viennent d'eux-même vers nous té. Guerroyant et moi, nous combattons ensemble depuis quelques années maintenant pardi, j'ai tendance à penser que nous nous connaissons l'un l'autre et que c'est pour cela que lui ne sera pas aussi performant sous la selle d'une autre personne et moi sur le dos d'un autre té.
Mais j'ai plaisir à entendre qu'il m'est fidèle pardi. Je te crois pardi.


Samsa lui adressa un grand sourire et caressa le toupet de son cheval pendant que Drakaan mangeait. Elle entendait les craquements irréguliers qui dénotaient une âme joyeuse, et se dire que la demoiselle appréciait les carottes signifiait beaucoup dans l'esprit de Samsa, dans ses croyances incongrues. Elle allait reprendre elle-même sa carotte quand les paroles de Drakaan l'interrompirent. Ses mots de fin l'interrompirent. Lentement, la Baronne tourna la tête vers elle ; ses petits yeux sombres trahissaient l'intérêt soudain pour Drakaan par cette petite flamme omniprésente dans son regard devenue plus grande. Il était là, le sens de sa vie. Drakaan était l'illustration parfaite de ce pourquoi Samsa se battait. Son ambition, ses combats, ses valeurs et ses principes, ce n'était pas pour un quelconque côté matérialiste, c'était bien pour prouver au monde entier qu'on pouvait partir de rien et arriver au sommet sans aide, sans personne, sans piston ni corruption, juste par la force de l'âme et du cœur. Drakaan ferait partie de ces gens qui emprunteraient -qui empruntaient déjà- la voie que Samsa leur ouvrait.
Sous le coup de cette brusque découverte existentielle, Samsa ne répondit même pas à la requête de Drakaan pour la prière. Elle ne lui aurait de toute façon pas dit non. La jeune femme chantait en latin, Samsa n'y comprenait rien mais ne le montrait pas -pas plus qu'une quelconque éventuelle compréhension. Drakaan savait lire, écrire, chanter et parler latin ; quel serait, avec ça, son destin ? Cerbère avait peine à croire qu'on puisse se faire sa place sans armes mais peut-être Drakaan existait-elle pour cela, peut-être que c'était ce qu'elle avait à prouver.

Samsa lui sourit à la fin de son chant pour la conforter dans sa performance.


-Tu chantes bien pardi. Très bien té. Avant, je chantais pardi ; je chantais pour faire fuir les brigands sur ma route parce que je chantais très faux té. Maintenant, je tue ceux qui se mettent dessus té.

Radicale. Extrême. Samsa ne s’embarrassait pas de la nature humaine, elle était manichéenne dans ses opinions : on était royaliste ou on ne l'était pas. Si on ne l'était pas, il fallait prier pour être estimé, apprécié ou -au minimum- respecté de Samsa. Sinon, adieu et le monde ne s'en porterait que mieux. La Baronne avait des idées très arrêtées sur le monde, la vie, les choses, les gens ; elle voulait rétablir l'ordre, les Valeurs et les Principes.

-Tu m'as dit que Guerroyant m'était fidèle et je te crois parce que je suis convaincue que tu t'y connais pardi. Toi, tu as dit que tu es convaincue que le Très-Haut te maintient en vie pour que tu accomplisses ton destin pardi. Je m'y connais, en destin té. Tu auras un grand destin mais tu n'es qu'au commencement de ce chemin pardi.
Dis-moi, quel grand destin dois-tu accomplir pardi ? Que dois-tu devenir pardi ?


On naissait avec un destin à accomplir, Samsa en était persuadée. Elle n'avait pas pu braver tant de fois la mort, l'avoir vu si souvent, juste par une chance inconsidérée. Elle n'était pas ce qu'elle était aujourd'hui par hasard : la vie l'avait brisée pour mieux la refaçonner. Samsa ne mourrait pas. Pas avant d'avoir accompli ce destin qui était sien, celui de devenir reine de France. Un jour, elle le serait. Un jour, elle prouverait au monde qu'on pouvait partir de rien, s'élever à la force de ses bras et devenir reine sans avoir jamais été élue ailleurs en politique. Un jour, elle prouverait que les idées, les valeurs et les principes l'emportaient sur le reste. Qu'importe s'il lui fallait des années, qu'importait aussi si elle n'était vouée à y arriver qu'une fois qu'elle aurait vu passer son cinquantième printemps : un jour, elle réaliserait son destin et elle prouverait à tous que rien ne lui est impossible. Que rien n'est impossible.



* = paroles traduites de Matthew Mole - Take yours, I'll take mine


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Drakaan
Le compliment lui apporta le rose aux joues, mais aussi un immense sourire. Qu'on reconnaisse un de ses talents naturels était une chose qui la touché toujours. Mais en aucun cas elle fut choqué de la suite de la phrase... Car à chacun son style de vie, et sa manière de faire les choses. Et c'était une guerrière. Il y avait des actions inévitable parfois, et son mode de pensée aussi pouvait générer ses actes... Dans tous les cas, ce n'était pas à elle, pauvre gueuse, de juger. Mais sois disant, au Seigneur.

I
l était vrai qu'elle avait vécut toute sa vie avec les prêtres, et que sa foie était certainement plus grande que beaucoup... Mais il était tout aussi vrai que le doute avait sa place, même en elle, la pure Drakaan. Car rien n'était jamais vraiment sûre, dans une vie, et en attendre parfois sûrement trop de là-haut pouvait apporter douleur et déception. Du coup, elle avait abandonné l'idée que celui-ci, son Seigneur, l'aidera à atteindre son but.

L'albino était quelqu'un de doux, tendre pour sûr, qui regardait le monde avec l'attention de le voir le mieux possible et surtout les bons côtés. Elle était pleine d'objectifs : mais la violence pour réussir ne faisait pas partie de cela. Elle croyait en le pouvoir silencieux et pourtant fort des mots. Le pouvoir d'un cœur pur, et simplement honnête. La capacité d'être humaine, et de comprendre les autres, de montrer sa fidélité, de savoir plier quand il faut, et se relever plus haut ensuite. Elle atteindrait ses objectifs, sans aucun doute, avec les années. Autant d’années qu'il faudra. Mais la « force tranquille » l'emportera, et son nom sera reconnue dans toute la France. Et sa simple vengeance, douce et sans violence, sera faites. Elle était, sur ce point, bien l'opposé de Samsa.



Elle entendit ensuite la question, sur son destin. Comment le définir avec des mots, ce qu'elle voyait et pensais que Dieu lui réserver ? Son Seigneur lui réserver forcément quelque chose, sinon elle aurait pu mourir, au pied de la porte de l'église, dans l'hiver glacial où on l'avait retrouvé sans même un vêtement, recouverte de neige, pleurant à la mort... Et pourtant bien vivante aujourd'hui. Oui, elle avait un destin, qu'elle devait accomplir. Plus qu'un destin … Un devoir ! Le devoir de prouver que de rien, que même du fait de n'être désirée et considérée comme maudit, on peut s'élever, devenir quelqu'un... Et cette personne qu'on deviendra, tendra la main à ceux qui le mérite... Des personnes abandonnées de tous, comme elle fut jadis, pour leur offrir à leur tour, la chance et le pouvoir de croire en eux !


« Je dois m'élever. Je ne vise aucunement un rang, tel que Reine de France, ceci m'est inconcevable, et je n'ai ni les épaules pour porter le poids du Royaume, ni l'esprit pour les grandes décisions... Mais je dois m'élever, et devenir quelqu'un d'utile au Royaume de France, montrer que le moindre être vivant, respirant, humain... Qu'il est l'air faible, qu'il est été torturé par le passé, abandonné lâchement pour des croyances sur les malédictions ou... Que sais-je ? .. He bien, prouver que nous pouvons, avec la volonté et le désir, la force sage et l'amour d'autrui ainsi que de soie... Que nous pouvons devenir quelqu'un ! »

Elle prit une respiration, ferma ses yeux en joignant ses mains.

« Je souhaite que mon nom finisse par être ouïe dans toute la France, arrivant aux oreilles de la femme qui m'a mis au monde, et laissé mourir dans la neige. Que m'avoir affublé d'un terrible nom, et laissé à la mort, elle comprenne que je pouvais faire de grande chose... Et qu'elle regrette la décision horrible de laissant un enfant juste née mourir sans jamais voir la vie. »

Elle desserra ses mains, et regarda le ciel.

« Indirectement, cela me permetterai alors de savoir d'où je viens vraiment, et quel est mon origine. J'aime savoir, apprendre est important.. Mais pour être aux mieux, il faut savoir d'où l'on vient, ainsi il est plus facile d'aller où l'on veut. C'est tous ce qui me manque : Savoir qui est le père, ou la mère. Savoir les raisons de mon nom, et de mon abandon. Ainsi, je me battrai mieux, et défendrai les causes justes avec un meilleur jugement, justice. »



Ses yeux fragiles brûlaient d'une rage certaine, mais d'une ambition surtout... Sans limite. Elle était prête à tout, sauf la violence, mais sinon les sacrifices étaient quand même des compromis qu'elle accepté pour monter en grade, et aboutir à ce projet ambitieux. Elle n'avait pas peur... Le regard d'un Dragon, obstinée, prêt à se battre jusque la mort, pour tenir ses mots. Ne jamais trahir sa parole. Ne jamais trahir la confiance. Suivre les règles qu'elle s'impose, et être la plus juste possible : C'était Drakaan. Un être étrange, qui avait tellement l'air fragile, mais... Dieu le savait, son âme était puissante malgré les doutes, et capable de soulever des montagnes sans avoir aucun muscles ni arme, même sans réel éducation... Sa bonté et sa gentillesse, sa fidélité ne semblait pas avoir de limite dans un cœur aussi pur.

Mais il était certes pur, encore aujourd'hui, malgré qu'on l'ai agressé, étranglé, et tenter de la violer par le passé... Mais elle n'a pas non plus vu la mort de si près, elle n'a pas vu la guerre. Toujours protéger par des personnes, comme Samsa. Il ne faudrait pas que sa foie disparaisse... Que deviendrait t-il de ce Dragon fière, droit, et juste, dont la bonté n'a d'égal que sa beauté ? Cela pourrait t-il la transformé en une bête féroce, haïssant l'humain, et décidant de devenir une tare à tous ? Peut-être est-ce aussi la signification de ce nom...

Mais qui peut le savoir, à part le Grand de La-Haut ? Le tout est de savoir en quoi croire : Son potentiel à réussir du bon côté ? Ou la fragilité qui pourrait conduire à une folie certaine ? L'avenir nous le comptera...

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J'ai conscience de la difficulté de ce monde, de la haine et de la joie. Mais c'est avec cela, que j'avancerai, et saurai me faire connaître. Je rendrai à ceux qui m'ont offert la chance de vivre l'honneur qu'ils devraient avoir, en réussissant... Car leur confiance, me donne envie de poursuivre et d'avancer bien plus loin encore ! >>


Samsa
    "Aujourd'hui nous vivons,
    Aujourd'hui nous respirons,
    Aujourd'hui nous avons conscience que nous sommes forts
    Quand nous sommes faibles.
    Aujourd'hui nous faisons confiance,
    Aujourd'hui nous l'emportons
    Prenons toutes les chaines qui nous ont laissés esclaves
    Et jetons les."*



Elle doit s'élever. Elle doit se montrer utile. Elle doit prouver. Samsa ne voit pas comment elle peut y parvenir sans combattre physiquement. La guerre avait cet avantage de révéler les gens, de les mettre en lumière, elle permettait de gagner en estime parce qu'on aura été prêt à donner sa vie pour une cause, parce qu'on aura vécu le froid, la faim, la boue et la puanteur avec ses frères et sœurs d'armes. Il arrivait toujours un moment dans la vie où on devait faire acte de violence, où on devait s'imposer par le fer, même pour la paix -c'était d'ailleurs une locution latine : "Si vis pacem, para bellum". 'Si tu veux la paix, prépare la guerre'. Il ne lui appartenait cependant pas de juger : on jugeait bien impossible d'être élu au trône de France sans avoir fait de politique ! Il convenait donc pour Samsa de ne pas juger les objectifs de Drakaan.
Cerbère termina sa carotte à son tour et se leva. Sa décision était prise. Zelha lui avait mis le pied à l'étrier, c'était grâce à elle qu'elle était aujourd'hui Prime Secrétaire Royale, qu'elle avait battu des records, qu'elle avait pu s'élever de la sorte. Elle aurait aimé offrir cette chance à Gadrielle mais la brave jeune femme avait disparu, laissant au cœur de la bordelaise d'origine une blessure douloureuse encore vive. Jamais elle ne retrouverait quelqu'un avec l'étoffe de Gadrielle mais elle voyait en Drakaan la même combattivité. Ce n'était pas la même forme mais ça en restait et c'était ce qui comptait. Debout, Samsa s’épousseta quelque peu et regarda la jeune femme ; elle voulait devenir quelqu'un ? Elle n'y parviendrait pas sans un premier mentorat. La Baronne lui tendit la main, l'invitant à la saisir.


-Viens pardi. Toi et moi, nous avons les mêmes objectifs mais je doute que nous y parviendrons de la même manière pardi. Toutefois té, tu vas avoir besoin de ressources pour te lancer pardi, pour te trouver té. Ce n'est pas en restant à la rue à la recherche d'un quignon de pain rassis et tremblante dans le froid dans des haillons mouillés que tu y parviendras pardi.

T'as l'air d'aimer les chevaux et les animaux en général pardi. Je t'engage comme palefrenière à Longny-au-Perche, si tu en as envie pardi. Tu vivras dans les dépendances de mon château, tu seras aussi nourrie -correctement-, blanchie, payée, protégée et soignée té. Je t'apprendrai l'Histoire et tout ce que tu veux savoir, si je le sais pardi. Tu me parleras de toi et je te parlerai de moi pardi. Si tu t'en sors bien, j'ai d'autres projets pour toi qui pourraient t'ouvrir des portes, notamment au niveau royal pardi. Mais on parle là de plusieurs années dans pas mal d'hypothèses té.


Samsa referma subitement la main, portant un regard grave sur Drakaan. Les choses devaient être franches dès le départ, aucune surprise ne devait être faite. L'Albinos devait savoir dans quoi elle s'engageait si elle saisissait cette main gantelée de combat. Le sujet était important parce qu'il concernait Cerbère, ses terres et ses espoirs. On ne jouait pas avec elle, ses terres et ses espoirs ; c'était plus dangereux que de s'élancer seul face à une armée entière, dangereux pour soi mais aussi pour elle.

-Si tu prends cette main pardi, j'attends de toi que tu sois royaliste avant tout pardi, que tu défendes la France et la Couronne par la plume, l'épée ou les deux pardi. Si tu ne sais pas encore ce que ça veut dire, "royaliste" pardi, dis-le moi, je t'expliquerai et je te laisserai quelques jours pour décider si tu veux rester pardi.
Si tu prends cette main té, j'attendrai de toi que tu sois loyale et juste pardi. La fourberie et le mensonge amènent à des victoires sans gloire ni honneur pardi. Quant à la trahison té, elle est la chose la plus abjecte que je connaisse en ce monde et j'exècre ceux qui y font appel ou y cèdent pardi. Ce n'est pas toujours facile d'être loyal, de se tenir à un chemin pardi, mais si tu veux être connue comme quelqu'un de bien, c'est le seul moyen té.


La main se rouvrit et un sourire léger apparut sur le visage de la Baronne. Les formalités orales étaient passées, ne restaient plus donc que les dernières touches sympathiques.

-Tu seras libre de partir quand tu le voudras sans avoir à te justifier té, libre de voyager si cela te tente pardi, libre de t'engager dans d'autres projets si tu en as envie pardi. Tu n'auras aucune obligation envers Longny-au-Perche et moi autres que celles que je t'ai énoncé : royalisme et loyauté pardi.

Qu'en dis-tu té ?


Le monde avait besoin de gens comme Drakaan, de personnes combattives et ambitieuses pour le pays et les autres, pas pour elle-mêmes. On ne sortait pas de la rue sans aide, sans un petit coup de pouce d'un bon samaritain ou d'un mentor, de quelqu'un au-dessus de soi ; Samsa savait que si elle ne tendait pas la main à Drakaan, elle pourrait être encore là des années plus tard, si elle n'avait pas succombé à l'hiver froid, à la faim, aux coupes-gorges et autres dangers des bas-fonds de la rue. Ce n'était qu'une fois que l'on était en selle, dans une situation stable et humainement correcte, que l'on pouvait alors se donner les moyens de réaliser son destin. Avant cela, il ne s'agissait que de survie. La vie était trop courte pour survivre.


* = paroles traduites de The Skillet - Lions

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Drakaan
Les yeux de Draakan suivit la Cerbère se relever, admirant chacun de ses gestes, jusqu'à la surprise de la main tendit dans la brise du vent. Elle l'écouta avec grande attention, glissa ses cheveux rebelles derrières ses oreilles toutes aussi pâle que sa peau. Elle ne dit rien, et se contenta d'écouter la suite, avec à son tour un véritable sérieux dans les yeux, et de grandes questions en même temps.

La mains se rouvrit, et Drakaan se leva en posant ses yeux dessus, la main sur sa poitrine. Un silence vint s'installer, alors qu'elle ferma ses yeux. Certes, elle n'était là que depuis peu de temps, et cette occasion aurait normalement une occasion en or que personne ne pourrait refuser.. Sauf elle peut-être. Elle ne pouvait mentir sur la tentation et l'envie d'accepter... Mais derrière l'envie égoiste, se cacher des visages, dont celui de Mademoiselle Agatha, qui lui avait tendue la main en premier, il y a encore peu. Bien que rien n'est été encore valider, ou fait...

Non. L'albino détestait elle même la trahison plus que tout, et même si rien d'officiel n'existe à ce jour, le oui qu'elle avait accordé à Agatha Isabella de Vissac... N'était pas qu'un oui volant, à ses yeux de jeune femme, ils avaient la valeur d'une promesse qu'elle devait tenir à cet humble femme, douée de gentillesse et qui allait lui offrir une vie aussi. Mais une touche de tristesse dans ses yeux fidèle à Agatha trahissait le regard. Le voyage, s'occupait des animaux, découvrir des choses, se rapprocher et savoir plus du royalisme, et du Royaume de France... Plus que ce que les prêtres auraient pu lui apprendre avec le temps. Mais... Mais...




Sous une grande inspiration, suivant d'une inclinaison des plus polis, et d'un regard clos, et froncés d'une tristesse certaines, ayant peur de blessée émotionnelle la Dame, elle vint prononcer ses longues phrases :


« Chère Dame Samsa, je ne peux accepter votre offre. Je suis bien sûre touchée par celle-ci, et je ne mens pas en disant que j'aurais... Adorée vous suivre. Mais voilà... Quelqu'un, dans cette ville, m'a tendu la main déjà, une personne que j'affectionne aujourd'hui pour sa bonté et sa sagesse. Même si rien d'officiel n'a été réellement fait, je lui ai dis oui... Et ce oui n'est pas un banal oui. »

Elle se redresse, le regard sérieux mais désolée.

« Tout comme vous, je hais les trahisons. Bien plus encore si cela devait venir de moi. Bien que Mademoiselle Agatha ne le jugerait pas ainsi, car rien n'est vraiment fait... Mon Oui signifiait ma fidélité futur à elle, et que j'attendrai. J'attendrai, car j'ai foi en elle, comme elle a eue foi en moi. »

Laisse passer un soupir, puis sourit.

« Mais ayant gage de liberté de sa part, quand Mademoiselle Agatha n'aura plus besoin de mes humbles service, et si vous repassez au bon moment, peut-être que le destin pourrait faire en sorte que cela se produise. Il est peut-être juste pas le bon moment, d'après lui. Qui sait. Je ne veux pas vous froisser, ou rien de cela. Sachez que cela aurait été un honneur immense de vous servir, et d'apprendre à vos côté. Mais, actuellement, je me vois dans une obligation personnel par rapport à mon honneur, et celles de mes paroles, de devoir refuser. »




Elle se redressa ensuite, alors que le couchée du soleil venait teinté le lieu d'une meilleur beauté, éclairant les yeux étranges de cette femme issus de nulle part, et de partout. Ses cheveux blanc flottant aux vent comme une illusion, la rendant un instant avec les feuilles tombantes, irréels, juste un sourire doux et plein de gratitude malgré tout qui vous transpercer. Ce regard, figer sur celui de Samsa, ce regard normalement fuyard, normalement toujours dissimulé par divers subterfuge... La fixait droit dans les yeux... Voir la transperçait. Il renvoyait une aura lourde d'histoire, une aura pleine de mystère, mais d'une conviction sans faille et d'une fidélité déjà acquise par la guerrière. La tristesse de pouvoir lui rendre maintenant, mais la promesse... Que dis-je, la croix déjà gravé dans son cœur de lui rendre la pareille quand le destin les amènera à se revoir. Elle avait, à l'instant même, même avec les cheveux gras, et les haillons déchirés et tâchés, la posture d'une noble. C'était comme un visage fantôme d'une famille morte, qui ressurgissait dans un rêve, saluant avec honneur la personne.

Quel troublante expérience. Puis la réalité revint, et elle n'était que Drakaan l'Orpheline. La fatigue, les jeux de lumières et du vent... Ca pouvait jouer des tours à l'esprit, surtout devant un être différent de la norme habituel, de par ses couleurs anormales.

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J'ai conscience de la difficulté de ce monde, de la haine et de la joie. Mais c'est avec cela, que j'avancerai, et saurai me faire connaître. Je rendrai à ceux qui m'ont offert la chance de vivre l'honneur qu'ils devraient avoir, en réussissant... Car leur confiance, me donne envie de poursuivre et d'avancer bien plus loin encore ! >>


Samsa_



    "Et si les portes se ferment, même dans la merde
    Fréro n'oublie jamais, essaie encore.
    Fais ton chemin n'écoute pas les gens,
    Le respect avant l'argent,
    Fréro n'oublie jamais, essaie encore."
    (La Fouine - Essaie encore)



Cerbère sourit au refus de Drakaan. Ce n'est pas sa vie, ce n'est pas elle qui décide si elle doit saisir cette main tendue ou pas. Elle sourit parce que l'Albinos décline pour une raison noble et honorable, confirmant ainsi ce que Samsa pense d'elle. La Baronne saurait s'en souvenir. Elle abaisse sa main avant même que Drakaan n'ait fini de parler et laisse passer un temps de silence, accordant au soleil couchant le droit de sublimer la maigre silhouette, cherchant comment les lier, un peu malgré tout.
Samsa ne détourne pas le regard quand la jeune femme la fixe, elle le soutient sans peur. La peur ne faisait plus partie de la vie de Samsa, presque plus. La vie, déjà, avait fait d'elle un petit animal fragile et craintif ; ce temps était révolu. Elle était Cerbère maintenant, depuis plusieurs années elle protégeait ces gens encore cassés. Avec patience, elle cherchait à les réparer, à leur montrer ce qu'ils pouvaient être. Elle les révélait. Drakaan avait l'âme farouche, Samsa le voyait, et c'était rare de garder cela après des chocs successifs qu'elle devait forcément avoir connu. Pour l'instant, l'Albinos devait apprendre et se trouver, c'était le plus difficile. Cette Agatha dont elle parlait semblait douce et tranquille, elle remettrait Drakaan en selle. Plus tard, ensuite, Samsa l'aiderait, peut-être, sur le chemin de son ascension. Les rôles étaient donnés par la vie elle-même.

La combattante se rapprocha de Drakaan. Face à elle, elle est un peu plus grande, beaucoup plus large d'épaules surtout, elle est le côté des Ténèbres. Elle est Cerbère, elle a survécu à l'Enfer, elle le fait vivre à ceux qui souillent le monde et dans ses yeux sombres, on y voit sans peine tout ce que l'injustice, la souffrance et le chagrin de son passé ont à la fois brisé et façonné. Face à elle, Drakaan est la clarté avec ses cheveux blancs, ses yeux clairs et son physique chétif. Samsa voit que la vie a eu son petit lot avec elle aussi, qu'elle en a fait quelqu'un d'autre mais que cette transformation n'est pas terminée. Drakaan est encore jeune et naïve. Un jour elle ne le sera plus. Un jour, elle aura achevé sa transformation. Hélas, car ce n'est jamais une partie de plaisir et on y laisse toujours des plumes, le cœur marqué au fer rouge de cicatrices qui ne cessent jamais vraiment de brûler.


-Ta réponse t'honore et tu fais le bon choix pardi. L'honneur, la justice et la loyauté sont toujours les bons choix pardi.

De la petite sacoche à sa ceinture, Samsa retira un écu. Il était doré et frappé de son blason assemblé des fiefs de Lansaq, Longny-au-Perche et Treiscan, blason familial, sur le tout. Autour, le texte "Cerberus vigilat" fait un cercle complet. Côté pile, on distinguait un Cerbère sur ses pattes arrières, dans une position offensive, entre trois fleurs de lys. Le texte, lui, n'a pas changé. Aucune monnaie féodale ne circulait à Longny-au-Perche mais, par symbolisme -et orgueil, peut-être-, Samsa en avait fait frapper quelques pièces qu'elle gardait à des endroits stratégiques. Dont une sur elle. Elle le tendit à Drakaan.

-Tiens pardi, c'est pour toi té. Je sillonne les routes de France tout le temps pardi, je ne sais quand nous nous recroiserons té. Mais je sais que cela arrivera pardi. Prends, c'est un écu symbolique pardi. C'est pour que tu n'oublies pas que je crois en toi et que la famille Treiscan te soutiendra tant que le royalisme, l'honneur et la loyauté seront tiens principes pardi. Je veux que tu m'écrives si tu as besoin pardi. Si on t'embête té. Si tu as besoin d'un coup de pouce, ou de main pardi.

...

Tu sais pardi... J'ai appris qu'il y a un temps pour tout faire pardi. Si on ne fait pas les choses, si on ne les dit pas, il arrive toujours un temps où il est ensuite trop tard après et on passe sa vie avec des regrets pardi. C'est la leçon la plus importante que j'ai reçu et encore parfois, j'oublie de la mettre en application pardi, je néglige té. Ce qui est aujourd'hui ne sera peut-être plus demain pardi, c'est pour ça qu'il faut faire les choses quand on le peut té.
J'ai connu quelqu'un, un peu comme toi pardi. C'était une jeune femme d'environ ton âge, elle avait le feu dans l'âme, la combattivité chevillée au corps pardi. Elle était... elle était ce que j'étais, avant, mais en plus beau, en plus grand pardi. J'aurais tout donné pour elle, pour qu'elle puisse s'épanouir ; son destin n'était pas plus haut et ambitieux que le mien mais il était plus éclatant, plus... prodigieux pardi. Elle était la plus belle rencontre de ma vie depuis des années, elle m'aurait surpassé en tout point té. J'avais pour cette jeune femme de dix-huit étés plus d'estime, de respect et d'admiration que pour beaucoup té ; elle était meilleure que moi de nature pardi. J'ai cru que quelqu'un comme elle ne pouvait pas disparaitre et j'ai eu tort pardi. Aujourd'hui, je colle des affiches dans toutes les villes, tous les duchés et comtés, dans chaque auberge pour la retrouver pardi. Je ne veux pas perdre espoir, je ne suis pas ainsi mais je crois... je crois que je ne la reverrai jamais pardi. Où est-elle maintenant té ? Est-ce qu'elle a peur ? Si elle n'est plus, a-t-elle eu peur avant pardi ? J'aurais aimé qu'elle ait eu cet écu que je ne lui ai pas donné pour qu'elle puisse se rassurer, ne pas oublier qu'elle comptait pour moi ; qu'elle pouvait compter sur moi pardi. Par négligence et orgueil, elle a chuté sans moi et ne se relèvera peut-être jamais pardi.


La voix de Cerbère avait vacillé brièvement. Elle ne pleurait plus depuis des années, comme lessivée à jamais de tout chagrin, ayant épuisé le stock de larmes. Pourtant, la guerrière n'était qu'une colosse aux pieds d'argile. Elle esquissa un sourire pour se donner contenance devant Drakaan et insista pour qu'elle prenne la pièce.

-Toi aussi, t'as une belle âme et un beau destin devant toi pardi. Prends-là pardi ; pour te protéger, t'aider et te rappeler que tu n'seras jamais seule té. Tu me trouveras toujours quand tu le voudras pardi ; avec moi, il n'est jamais trop tard té.

La Baronne ne laisserait pas la vie lui ajouter un second regret aussi pesant que celui de Gadrielle sur le dos. Drakaan saurait, aujourd'hui et maintenant, que Cerbère lui vouait de l'estime pour son futur par cet écu que bien peu possédaient -ils se comptaient sur les doigts d'une main. Elle lui esquissa un nouveau sourire et reprit les rênes de Guerroyant pour les repasser par-dessus son encolure. Tout en vérifiant les sangles de la selle en même temps et en retirant des brins d'herbe coincés entre le mors et la commissure des lèvres de son cheval, Samsa ajouta :

-Je compte rester un petit moment en Alençon pardi. Tu n'auras qu'à passer à Longny-au-Perche si tu veux pardi.

Je dois continuer ma ronde pour vérifier que tout va bien té.


Il était l'heure de partir, oui, de rendre au cours du temps ce qui lui appartenait après ce moment suspendu au carrefour d'un destin. La Baronne mit le pied à l'étrier, visiblement habituée et souple uniquement de cette jambe, saisit le pommeau relevé de la selle et se hissa jusqu'à s'assoir sur le dos de Guerroyant. Elle se pencha ensuite en souriant vers Drakaan et lui tendit de nouveau la main, cette fois pour la lui serrer. Samsa avait des façons de faire plutôt masculines, et on ne s'en étonnait pas vraiment quand on la voyait.

-J'ai été ravie de faire ta connaissance pardi. Prends soin de toi té.

Samsa se redressa et émit quelques claquements de langue en talonnant légèrement les flancs de son cheval. Ses mains transmirent aux rênes l'ordre de faire demi-tour à l'animal et quand elle s'éloigna d'un pas tranquille, la Baronne se retourna sur sa selle en levant la main pour un dernier au revoir. Alors que Drakaan pouvait encore l'entendre, Cerbère tourna la tête de nouveau vers l'Albinos et avoua :

-Gadrielle pardi. Elle s'appelait Gadrielle, Gadrielle Combeferre pardi.

Le passé et l'oubli, ce temps qui engloutit tout et efface définitivement les gens, les choses, les faits : c'était ça aussi, le plus grand combat de Samsa. Tous ces gens qu'elle avait aimé, dont la route s'était arrêtée, c'était un sac qu'elle prenait en plus pour sa propre route, c'était sa manière de continuer à les porter, à les amener plus loin puisqu'eux n'avaient pas pu le faire. Elle perpétrait leur nom, ce qu'ils étaient, leurs rêves ; à travers Samsa, ils continuaient à vivre. A travers Samsa, personne ne pouvait mourir. Digne Cerbère, elle veillait sur ces gens qui avaient été, n'étaient plus dans ce monde mais toujours dans le sien.
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Drakaan
L'albino regarda la combattante s'approcher d'elle, elle était intimidante certes... Mais elle restait droite devant elle. Elle semblait avoir déjà une grande confiance envers cette personne qui sillonné les routes. Des rougeurs apparurent sur ses joues aux compliments de la guerrière, et elle les frotta. Il est vrai que sa fidélité était sans faille, et qu'elle ne fera rien qui va à l'encontre de ses principes, parfois un peu rigide... Mais dessus, elle ressemblait un peu à la Cerbère. Puis, elle la regarda sortir un écu, qu'elle admira en penchant la tête. De sa jeune mémoire, elle n'avait jamais vu un tel écu de sa vie. Puis les étranges yeux de Drakaan se posèrent sur la Ténèbreuses, et l'écoutèrent avec grande surprise.

Elle ne savait que dire, à part rester silencieuse, puis au discours sur l'autre jeune femme, elle sentit un pique dans sa poitrine. Une tristesse qui n'était certes pas siennes, mais qui était malgré tout partagé avec l'inconnue Samsa. Elle ne pouvait encore le dire à haute voix, mais ce genre de malheur, elle connaissait. Elle se disait qu'elle priera, ce soir, pour cette gente demoiselle qu'elle n'a pas pu connaître, mais à qui Dame Samsa semblait être malgré tout terriblement accroché. Si son statut ne l'empêchait pas, elle aurait voulu la serrer un instant dans ses bras fragiles, et lui montrait un soutien réel. Mais à part lui renvoyait un regard plus que compatissant, elle ne pouvait rien faire, de son faible état elle était forcé de rester ainsi, contre son gré parfois.

Mais elle tendit toutefois l'écu. Elle voulu refusait, mais elle n'eût pas vraiment le choix que de le prendre au final. Alors Drakaan l'admira sous tous les angles, de légère larmes aux yeux. Un cadeau d'une telle valeur, quelque chose de si précieux : surtout émotionnellement... Jamais elle n'oublierai cette écu, et elle le garderai toute sa vie précieusement, comme la prunelle de ses yeux. Et si elle devait se battre pour le protéger, elle le ferait ! Se dit-elle en le collant contre sa poitrine, comme la nouvelle chose la plus précieuse à sa vie, avec son plus beau sourire, des plus naturels : Celui d'une jeune femme touchant du doigt un type de bonheur qui lui avait était totalement méconnu jusqu'à ce jour. Au point qu'elle ne savait plus parler, mais ces yeux traduisait tout : Elle était plus que reconnaissante, malgré la perte de ses mots, et était certaine de ne jamais oublié Samsa. Au contraire, l'albino était dorénavant obstinée à grandir pour la retrouver vite, et être digne de la servir.



La jeune femme aux long cheveux blanc hocha la tête quand elle entendit qu'elle restait encore un moment en Alençon, une sorte de soupir de contentement lui échappa : elle aura peut-être la chance de la croisé encore avant qu'elle ne reparte sur de longues routes, pour plusieurs années sûrement. Cette pause intemporel, et presque irréel entre deux personnes totalement opposé, aussi bien dans le caractère que sur leur physique, cet arbre significative qui avait créer une rencontré inédite... Ceci ne pouvait donc être que l’œuvre d'un destin décidé par le Très Haut. Et la jeune Drakaan ne pouvait être plus reconnaissante envers le Créateur, qu'en ce jour même. En ce jour, existait pour elle venait de prendre tout son sens, et ses ambitions c'était multiplié, ainsi que son espoir. Grâce à la Cerbère.

Elle admira avec quel souplesse elle remonta sur le cheval, éblouis par le soleil couchant, la Ténébreuse était grande, belle et imposante. Elle, petite et frêle, et représenté sûrement la lumière fragile de la possibilité de réussir dans la bonté et la bonne foi. Peut-être... Etaient-elles faites pour finir à voyager ensemble, et se compléter ? Comme la nuit complète le Jour, et le Jour complète la Nuit. Cette pensée fit rougir et sourire l'albino, presque rire aussi, quand elle regarda Samsa s'éloignait avant de s'incliner, serrant toujours de toutes ses forces ridicules l'écu cachait dans le creux de ses maigres mains. Elle retint le dernier nom... Et se décida à rentrer à son tour.

Arriver dans le Taudis, où actuellement elle vivait, elle s'installa sur sa paillasse et alluma sa bougie à côté, avant de prier pour Samsa... Et Gadrielle. Demandant aux Seigneur certaines choses, mais rien d’égoïste... Ce n'était pas dans sa nature. Les autres passaient toujours avant elle, même pour manger ou vivre. Bien qu'elle était obstinée à survivre, encore plus depuis qu'elle pouvait admiré sous la légère lumière ce merveilleux écu brillant... Signe qu'elle n'avait pas rêvé, que tout était réel. Et que pour une fois.. ou la seconde en tout cas... On lui avait accordé une véritable valeur, en faisant abstraction de sa différence et de son nom maudit.




Elle se coucha, roulée en boule, ses cheveux la recouvrant alors presque entièrement, serrant contre elle dans son sommeil l'écu, ayant une hâte inconsidérée de tout raconter à Mademoiselle Agatha. Ces jours à Argentan était déjà les plus beaux jours de sa petite vie... Elle se demandait comment elle pourrait bien être plus heureuse et satisfaite qu'elle était aujourd'hui. Petit à petit, elle grandissait déjà, l'albino le savait. Petit à petit, elle se rapprochait de son objectif. Drakaan le sentait : Elle pouvait le faire. Et elle le ferait. Grâce à ce genre de considération et d'humanité qu'elle aimait tant...

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J'ai conscience de la difficulté de ce monde, de la haine et de la joie. Mais c'est avec cela, que j'avancerai, et saurai me faire connaître. Je rendrai à ceux qui m'ont offert la chance de vivre l'honneur qu'ils devraient avoir, en réussissant... Car leur confiance, me donne envie de poursuivre et d'avancer bien plus loin encore ! >>


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