Sabaude_renard
[JOur 1 - Stand de la Chouquette rose - aux 1001 et une chouquettes - ]
Le plomb taillé en fine baguette suspendit la fluidité du mouvement pour lempâter dans les traits grossiers dun dessin tout aussi imprécis que peu ressemblant. Sur un soupir, lhomme qui tenait entre ses longs doigts fins la mine enchâssée dans sa gaine de bois de noisetier, reconnut en lamas de traits, un gribouillage qui ne rendait nullement honneur à
quoique
À bien y regarder. Peut-être quen inversant la marchande et la cochonne...
Lauteur darticles pour le journal de la Couronne quitta lombre de larbre contre lequel il sétait appuyé quelques minutes plus tôt, pour faire quelques pas dans la direction de létal de chouquettes. Sabaude avait conservé le flegme des multiples rôles endossés au cours des six dernières années et sa facétie naturelle, ainsi que lassurance de celui habitué à donner des ordres et à se faire obéir aussi sûrement que lui-même pouvait se plier à linjonction. Son ton fut donc celui du Maître peintre un brin maniéré plus que celui de lhumble novice.
Si vous pouviez, délicieuse marchande, vous mettre de ce côté, et cesser un instant de brailler comme à la criée, jaurais alors quelques facilités à vous mettre en beauté entre les nains, le buisson et le futur jambon grillé au miel.
Décidé à illustrer son article, celui qui était venu se perdre au fin fond du Périgord blanc pour être au plus près de la vie du royaume de France, entendait sappliquer au mieux de ses possibilités dans lart du crayonnage.
Foi de Renard éclectique son nom de plume - , on ne lui dirait pas à Paris ou en province : « Oh quelle douce idée davoir fait participer les habitants en confiant aux enfants le soin dillustrer ! » ou « Et les petites et grosses boules, là, cest pour les truffes ou les noix ? ». Pourquoi diable, pensa-t-il très fort et un peu tard en retouchant quelques rondeurs peu flatteuses, navait-il pas demandé après un de ces portraitistes qui hantaient les places de la capitale ? Nul doute quil aurait gagné un compagnon de voyage, lallégement de sa bourse, et lassurance de présenter des tracés fidèles aux originaux. Entre ces phalanges, la Fête du Solstice dHiver, prenait pour lheure des airs de bataille dérangée.
Vos chouquettes, vous les fourrez avant ou après la cuisson ? Le poisson, frais ou pas frais ? Avez-vous vraiment mille et une chouquette en vente ?
Rigueur, rigueur et un tantinet joueur avec le parfois très mauvais caractère de la gent féminine. Avec un peu de chance, il recevrait certes au visage quelques douceurs pour sa peine.
Bien droit dans ses bottes, le jeune duc espiègle au parcours atypique, promena sa dextre de ses braies noires à la chemise pourpre qui perçait timidement entre deux pans de son long et chaud manteau en peau de mouton, en un moulinet gracieux du poignet. Sa chevelure sombre caressa le col de fourrure quand il sinclina légèrement pour adresser un clin dil à la vendeuse prise pour modèle.
Tout à son article et son dessin, Renard navait encore levé les yeux sur les badauds.
_marius
Jour 1 - Allée centrale, Étal "Les fruit confits de Cavaure"
Avec Aza
Une once dabricot , tout de suite ! sexécuta le commerçant en récupérant la pièce , allant chercher un demi abricot rutilant de sucre à lun de ses paniers sur lequel il planta deux violettes cristallisées .A vivre autour des couleurs vitrifiées, Marius avait fini par aimer les associer et ces jolies violettes allaient avec tout ; sur le demi abricot au cornet quil tendit à Aza, les bonbons disposés ressemblaient à deux pierres précieuses.
Merci ma Demoiselle, au plaisir de vous revoir ! conclut-il dun sourire en se tournant vers le jeune couple.
Avec Lucie et Archibald.
Un paquet, mais bien sur ma Dame, pour le jeune homme
Marius glissa un sourire sur la silhouette dArchibald, dédaigneux autant qu'envieux de ces hommes qui se faisaient entretenir par leur femme ; il aurait bien voulu se contenter de poser sa tête sur les seins de Gaillarde en guise de journée de travail. Son ventre aussi. Ses cui
Quest-ce que je vous mets dedans mon bon Monsieur, demanda-t-il, se raclant la gorge en attrapant lun des cornets pour y faire assortiment, adressant sourire avenant à Victoire et Belisaire qui se dirigeaient vers lui..
Laizzi [Jour 1 le long de lallée centrale]
Et voilà, Laizzi, tu tes laissé emporter par ton caractère, vif lorsque tu détestes une personne, à tel point que Rouquine sinquiète vraiment pour toi. Alors que débute votre promenade, tu tempresses de la rassurer en souriant.
Non, non, elle ne me maltraite pas, mais je dois admettre que je ne laime pas du tout, du tout ! Je la trouve même plutôt calme en ce moment
ce qui est loin de me déplaire.
Et mon souhait le plus cher est de rester aux bains. Ça me correspond, cest mon élément, je my sens bien.
Avec un clin dil tu ajoutes :
Jai déjà envoyé un courrier à Abasi, non pas pour me plaindre mais juste garder contact
Je suis plus salé que sucré, moi
Tu poses un regard ravi sur elle
Oh, super, moi aussi
on va bien sentendre. Ane fait des chouquettes salées incomparables. Il faut donc que je t'y amène
Avalant une autre gorgée de vin, tu aperçois une tête blonde et il ne te faut pas longtemps pour reconnaître le patron de la salle de jeux.
Ah ben tiens, quand on parle du loup
La rapidité de tes pas témoigne de ton plaisir à le croiser. Un bref instant, tu te remémores la première fois où tu las rencontré lors dun rassemblement du personnel du C4 et tes questionnements à son propos, soucieuse de ne pas commettre dimpair. De par son statut de journaliste il sait manier les mots, hiérarchiquement parlant, il se situe au dessus de toi et il en impose. Oui Rouquine aussi, mais elle, cest pas pareil. Pour plein de raisons. Enfin bref, tu te demandais comment lappeler. Raymond ? trop familier.. Messire de Pétrus ? trop pompeux
tu avais finalement opté pour Messire Raymond qui te semblait correct. Et contrairement à tes a priori, votre bref échange avait été agréable.
Arrivée à sa hauteur, le sourire na pas quitté ton visage.
Messire Raymond, bien le bonjour
Aujourdhui tout est prétexte à la légèreté. Le spectacle des arts de rues, les couleurs des stands et les étals rivalisant de couleurs chatoyantes, qui en peuvent que perdre le regard. Lodorat est assailli de toutes parts tandis que tes oreilles se partagent lécoute de Rouquine, la musique des bardes et les braillements des camelots. Cette atmosphère tenivrerait presque. Alors forcément, certaines choses passent au second plan.
Tu nas pas vu Terrine affoler un cheval qui sélance dans lallée que tu longes en papotant.
Tu nentends le galop que lorsquil sapproche dangereusement de toi, tu te retournes pour te trouver presque nez à naseaux avec lui, remarquant son poitrail luisant, ses yeux roulant dans leurs orbites. Ton instinct de survie te fait faire volte face et amorcer un début de fuite
vite stoppé par la stature de Pétrus et sa chemise blanche sur laquelle sétale le contenu de ta timbale de vin.
Et tandis que le cheval continue sa course folle, tu fixes dun regard horrifié, la tache aussi rouge que tes joues et la main devant la bouche, tu rencontres le regard du journaliste.