Jules.
C'est adorable, cette façon qu'elle a de se repositionner, de se lover contre lui comme si elle dormait. Elle lui fait penser à un chiot qui tourne plusieurs fois avant de trouver sa place au creux de son flanc.
Adorable. Jules déglutit. La pente savonneuse n'a-t-elle pas commencé par là, pour lui ? Si hein. Trouver une cliente touchante. Le début de la fin. Et tiens, la petite voix se repointe. Ca faisait longtemps qu'on l'avait pas entendue, celle-là.
- Mais non, il ne faut pas s'affoler pour si peu enfin Julot, souviens-toi mieux. Tu trouvais toutes les clientes touchantes.
- Mais je n'avais pas envie de toutes les protéger.
- Oui, bon, mais t'es pas tombé amoureux de toutes les clientes que tu voulais protéger, bougre d'âne.
- Vrai. Y avait sa sensualité débridée sous la timidité, aussi.
- Zactement. Pas de coucherie, pas de risque. Pis avec tes goûts lubriques, hein, pour en trouver un autre qui t'aille...
- Oh ta gueule, la voix.
Le dialogue interne finit bien, une fois n'est pas coutume, et il se laisse donc aller à tranquillement apprécier le moment. La douceur d'un bras, l'odeur des cheveux. La paix. Depuis combien de temps il s'était pas senti en paix...
Elle prend une grande inspiration, et il tend l'oreille. Mode écoute, on. Et on commence le menu par une mignardise : sourire flatté au compliment, sur lit dil pétillant.
Le reste c'est... hm... ça.
En entrée, nous aurons un sourcil arqué, interrogateur, assorti de son sourire amusé. Le regard suit la main qui joue sur son torse. Une tactile, comme lui. Il réprime un frisson et lui sourit alors qu'elle poursuit son explication, décrivant presque tout ce qu'il ressent à présent, à ceci près qu'il a la sensation de protéger, et non de l'être. Mais c'est une sensation d'une justesse infinie, qui vient faire vibrer une corde particulièrement sensible.
Hum, quelle tristesse tout de même, qu'elle se contente de miettes d'hommes appartenant à leur femme, ou ne voulant pas s'attacher. Mais peut-être ne le veut-elle pas non plus...?
Quand tu commences à t'attacher c'est là le soucis. Y a toujours un moment où l'autre te fais une crasse et tu te retrouves le cul par terre et ton coeur en sang dans les mains. Et ça je veux plus. Plus jamais.
Il a donc sa réponse, elle ne veut plus. Mais quelle horrible vision de l'humanité elle a, tout de même. "Le cul parterre et le cur en sang dans les mains". Il ne peut empêcher l'ombre d'un sourire amer.
- Quelle très exacte et très imagée façon de décrire ce que ça fait...
Il l'a vécu, ça oui, et récemment en plus. Mais ce n'était pas à cause d'une trahison. Tout le monde ne trahit pas...
Sauf qu'y a eu cet oiseau de nuit. Il était pas différent des autres au début, on s'amusait bien; Et puis ça a dégénéré je sais pas comment. Ca faisait 5 ans depuis mon mari j'étais immunisée tu vois et c'était très bien comme ça. Et maintenant j'ai envie de... ça...
Ah, on y vient. C'est presque toujours à cause d'un homme que les femmes viennent au bordel. Il a presque envie de lui raconter sa triste histoire ; deux âmes brisées qui s'accrochent l'une à l'autre pour survivre le temps d'une tempête, ça s'est vu tant de fois. Mais elle n'est pas une simple rencontre. Elle est cliente, et lui n'a pas à s'épancher mais à l'écouter. Alors il pose des questions pour la faire parler plus encore.
Dans votre liste de souhaits.. Je puis vous protéger, cela est certain. Vous offrir tout le calme que vous voudrez. Oublier le temps. Et je n'ai pas de femme à rejoindre. Mais... vous parlez de confiance totale.
Il redresse la tête, cherchant son regard. Il ne peut pas lui inspirer une confiance totale, si ?
J'entends que cet établissement vous inspire confiance. Mais totale...? C'est impossible, avec un inconnu, non ?
Il enlève la main posée à sa taille pour lui relever le menton, caresser sa joue.
Je vous comprends, damoiselle. J'ai été brûlé aussi. Mais le monde n'est pas peuplé que de salauds, et vous ne pourrez jamais trouver de paix véritable avec quelqu'un comme moi, puisqu'il manquerait la confiance... Avez vous vraiment fait une croix sur les hommes ?
"Et l'amour, il manquerait l'amour", renchérit la putain de petite voix qu'on croyait pourtant avoir noyée en quittant Eloanne.
Elle se tait, la douleur, elle se tait.
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Adorable. Jules déglutit. La pente savonneuse n'a-t-elle pas commencé par là, pour lui ? Si hein. Trouver une cliente touchante. Le début de la fin. Et tiens, la petite voix se repointe. Ca faisait longtemps qu'on l'avait pas entendue, celle-là.
- Mais non, il ne faut pas s'affoler pour si peu enfin Julot, souviens-toi mieux. Tu trouvais toutes les clientes touchantes.
- Mais je n'avais pas envie de toutes les protéger.
- Oui, bon, mais t'es pas tombé amoureux de toutes les clientes que tu voulais protéger, bougre d'âne.
- Vrai. Y avait sa sensualité débridée sous la timidité, aussi.
- Zactement. Pas de coucherie, pas de risque. Pis avec tes goûts lubriques, hein, pour en trouver un autre qui t'aille...
- Oh ta gueule, la voix.
Le dialogue interne finit bien, une fois n'est pas coutume, et il se laisse donc aller à tranquillement apprécier le moment. La douceur d'un bras, l'odeur des cheveux. La paix. Depuis combien de temps il s'était pas senti en paix...
Elle prend une grande inspiration, et il tend l'oreille. Mode écoute, on. Et on commence le menu par une mignardise : sourire flatté au compliment, sur lit dil pétillant.
Le reste c'est... hm... ça.
En entrée, nous aurons un sourcil arqué, interrogateur, assorti de son sourire amusé. Le regard suit la main qui joue sur son torse. Une tactile, comme lui. Il réprime un frisson et lui sourit alors qu'elle poursuit son explication, décrivant presque tout ce qu'il ressent à présent, à ceci près qu'il a la sensation de protéger, et non de l'être. Mais c'est une sensation d'une justesse infinie, qui vient faire vibrer une corde particulièrement sensible.
Hum, quelle tristesse tout de même, qu'elle se contente de miettes d'hommes appartenant à leur femme, ou ne voulant pas s'attacher. Mais peut-être ne le veut-elle pas non plus...?
Quand tu commences à t'attacher c'est là le soucis. Y a toujours un moment où l'autre te fais une crasse et tu te retrouves le cul par terre et ton coeur en sang dans les mains. Et ça je veux plus. Plus jamais.
Il a donc sa réponse, elle ne veut plus. Mais quelle horrible vision de l'humanité elle a, tout de même. "Le cul parterre et le cur en sang dans les mains". Il ne peut empêcher l'ombre d'un sourire amer.
- Quelle très exacte et très imagée façon de décrire ce que ça fait...
Il l'a vécu, ça oui, et récemment en plus. Mais ce n'était pas à cause d'une trahison. Tout le monde ne trahit pas...
Sauf qu'y a eu cet oiseau de nuit. Il était pas différent des autres au début, on s'amusait bien; Et puis ça a dégénéré je sais pas comment. Ca faisait 5 ans depuis mon mari j'étais immunisée tu vois et c'était très bien comme ça. Et maintenant j'ai envie de... ça...
Ah, on y vient. C'est presque toujours à cause d'un homme que les femmes viennent au bordel. Il a presque envie de lui raconter sa triste histoire ; deux âmes brisées qui s'accrochent l'une à l'autre pour survivre le temps d'une tempête, ça s'est vu tant de fois. Mais elle n'est pas une simple rencontre. Elle est cliente, et lui n'a pas à s'épancher mais à l'écouter. Alors il pose des questions pour la faire parler plus encore.
Dans votre liste de souhaits.. Je puis vous protéger, cela est certain. Vous offrir tout le calme que vous voudrez. Oublier le temps. Et je n'ai pas de femme à rejoindre. Mais... vous parlez de confiance totale.
Il redresse la tête, cherchant son regard. Il ne peut pas lui inspirer une confiance totale, si ?
J'entends que cet établissement vous inspire confiance. Mais totale...? C'est impossible, avec un inconnu, non ?
Il enlève la main posée à sa taille pour lui relever le menton, caresser sa joue.
Je vous comprends, damoiselle. J'ai été brûlé aussi. Mais le monde n'est pas peuplé que de salauds, et vous ne pourrez jamais trouver de paix véritable avec quelqu'un comme moi, puisqu'il manquerait la confiance... Avez vous vraiment fait une croix sur les hommes ?
"Et l'amour, il manquerait l'amour", renchérit la putain de petite voix qu'on croyait pourtant avoir noyée en quittant Eloanne.
Elle se tait, la douleur, elle se tait.
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