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[RP-Chambre] Erraa et Ulysse.. et Jules ?

Erraa
Ouf ! Il a réussi à l'arrêter. Heureusement parce que sinon elle sait pas ce qu'elle aurait pu dire comme conneries. Du coup, elle profite de ce doigt sur ses lèvres pour l' embrasser. Et toc.

Je suis trop bien, aussi.

Ouiiiiiiiii ! Il lui faut pas grand chose, c'est vrai, mais au moins ça laisse un panel assez incroyable de sujets sur lesquels s'émerveiller et être heureuse, même si elle se bride chaque fois pour ne pas avoir à redescendre ensuite. Et en plus il répond encore !
Mémoire abîmée ? C'est un peu en dessous du mot qu'elle aurait choisi s'il ne se souvenait de rien. D'ailleurs comment ça marche l'amnésie ? Connaissait il son propre prénom ? Si on a tout oublié, on sait encore parler, marcher ? Sait on encore à quoi ça sert une miche de pain ? Est ce qu'on peut mourir de soif parce qu'on oublie que c'est de l'eau qu'il faut ? Autant de questions qui resteront sans réponse. En même temps, c'est pas vital.

Elle m'aimait, je pense

Et ça, ça veut dire quoi ? Il était même pas sûr que son amour était partagé ? Et il est parti quand même. Pourquoi, mais pourquoi c'est pas lui qu'elle a rencontré y a quelques années au lieu de cette brochette de tocards qui se sont succédés ? Oh ! Mais ça va pas de penser ça ? Elle veut un coup de main peut être ? Ok, Erraa, elle a pas la petite voix casse c..pieds mais elle a une marionnettiste un chouille sadique qui lui met dans la tête une image de bobonne à la maison avec un gamin qui pleure en tirant ses jupes, un autre qui hurle, assis à la table, devant une assiette pas encore remplie, un dernier dans les bras, s'essuyant le nez dans son décolté, posé à moitié sur la hanche, à moitié sur un ventre rebondi de fin de grossesse. Voila ! Avec ça, on est sur qu'elle aura plus de pensées idiotes. Non mais !

C'était sans compter le Julot qui continue son histoire et annonce tranquillement qu'il n'a pas voulu faire de sa belle une femme adultère et qu'il s'est effacé pour lui laisser la possibilité d'avoir une vie conforme à sa naissance. Et merde ! Va falloir que je lui mette une image d' épisio dans le crane ou quoi ? Et voila la brunette qui se laisse entrainer sur le torse du barman, trop contente - oui on radote- de se serrer contre lui. Et comme après tant d'années, elle a pris l'habitude de n'en faire qu'à sa tête, elle en profite à mort de cette proximité. Elle s'appuie sur un coude pour rester à hauteur mais ne le regarde pas directement. Elle caresse du bout des doigts un angle de mâchoire, goûte doucement de la pointe de la langue un lobe, passe la main dans les cheveux noirs et redescend vers une épaule avant de recommencer depuis le début et par forcément dans le même ordre. L'avantage d'être une femme, c'est qu'elle peut faire plusieurs chose en même temps. Là par exemple, elle profite, elle papouille et elle écoute.

Je ne me sens plus de me vendre, quand bien même la rouquine voudrait. Et pourtant je me sens... inutile, derrière le comptoir.

Y aurait pas comme une inversion dans les rôles là ? Elle était venue se faire plaindre et elle se retrouve à compatir avec un gars qu'elle n'avait jamais vu avant. Eh ben ça la dérange même pas ! Elle reprend sa position du début, le nez dans son cou. A ceci près que ses bras ont plongés dans le matelas pour passer autour du corps musclé. Erraa a du mal à comprendre cette phrase. "quand bien même la rouquine voudrait". C'est quoi cette histoire ? C'est la rouquine qui l'empêche ? Et pourquoi elle voudrait pas ? Merde elle est dans les bras du mec de la patronne ? Une catin en chef ça peut vraiment être jalouse ? Aller, encore une question qui lui trotte dans la tête mais celle là, elle connait déjà la réponse. Qu'est ce qu'elle ne donnerait pas pour se réveiller un matin et avoir tout oublié ? Rien. Elle donnerait tout pour ça. Et lui, il a cherché à se souvenir. En même temps, si on sait pas qu'on doit pas se souvenir, comment on fait pour oublier ?

Si tu pouvais faire exactement ce que tu voulais, tu ferais quoi ?

Aïe. Première règle d'une conversation agréable : Ne pas poser une question quand on n'est pas prête à entendre la réponse. Y a un risque, un gros, énorme risque qu'il réponde un truc du genre : courir vers cette femme qui lui manque tant et l'emporter loin de tout. Ca lui mettrait un sacré coup au moral. Pourquoi ? Encore une question qu'il vaut mieux laisser sans réponse.
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Jules.
Oui, "abîmé" est bien en dessous du mot qu'il faudrait, mais il est comme ça Julot, il minimise beaucoup. Sa grand mère a du fauter avec un anglois. Du coup, pour les questions qu'elle pose dans sa tête sur l'amnésie de Jules, la réponse est au cas où ça intéresserait quelqu'un. C'est quand même bien dommage que les questions d'Erraa ne soient que dans sa tête, des fois, à croire que sa narratrice n'est pas sadique qu'avec elle, hin hin. Mais revenons à nos deux moutons.

Ouch, sous le coude pointu, c'est son torse. Soit, c'est flatteur qu'elle le croit fait de béton armé, mais ça fait un chouille mal sur le plexus solaire, quand même. Il grimace, à peine, puis frissonne aux doigts sur sa mâchoire, et manque d'oublier ce qu'il allait dire lorsque la petite langue agile vient jouer avec son oreille. Les grandes mains réagissent d'instinct, jouant dans son dos et ses cheveux. Putain, c'est à la fois si bon et si douloureux... Une femme tendre. Bon. Ce n'est pas celle qu'il aime. Mauvais. Fu*k, comme dirait l'homme qui a fauté avec sa grand mère. Du coup il en perd un peu son latin et s'exprime super mal. Il voulait dire que la rouquine veut qu'il bosse. Et à voir le regard interdit et confus de la brunette... A bien y songer il vient pas de dire le contraire ? Autant clarifier, ça mange pas de pain
.

- J'veux dire, Rouquine voudrait que je sois courtisan comme avant. Mais je... crains ne plus pouvoir. Pourtant on était une bonne équipe. Elle est un peu comme ma soeur.

Ben dis donc Julot, elle est pas toooootalement inutile, cette précision ? Tu cherches quoi, là, à la rassurer que tu couches pas avec la rousse ? Hm ? Heureusement pour Julot, il n'aura pas le temps d'envoyer paître ma voix dans son crâne, parce qu'elle a posé une question très.. compliquée. Enfin pas pour lui, pour moi.

Si tu pouvais faire exactement ce que tu voulais, tu ferais quoi ?

-J'oublierai avoir jamais aimé cette femme.

Ca, c'est dit. Mais Erraa n'est pas la seule à avoir un narrateur légèrement sadique en guise de marionnettiste, et disons que si le rêve de Julot c'était d'avoir une vie simple, avec une femme et des gosses -l'un va pas trop sans l'autre à l'époque - il est hors de question que je le laisse tomber dans une histoire chiante à crever. Si le personnage n'a pas d'obstacles, on s'emmerde, c'est bien connu, non ? Le pauvre gars aura donc une vie avec des hauts et des bas, mais dans happy-end, y a end. Va donc falloir qu'il s'en passe, pour que je m'amuse. C'est la dure loi de la fiction.

- Et toi ? Qu'est-ce que tu voudrais ?

Si c'est prendre trois quatre kilos et revenir régulièrement au carré des quatre, j'en connais un qui va vite accepter de reprendre le taf.
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Erraa
Ah tiens, il se rattrape pour la rouquine. Marrant. Inutile, mais marrant et mignon. C'est pas comme s'il avait quoi que ce soit à lui rendre compte. Et pendant qu'elle était en train de papouiller, la réponse tombe.

J'oublierai avoir jamais aimé cette femme.

Oh !? Pour de vrai ? Alors là elle s'y attendait pas. Tellement pas qu'elle se redresse en s'appuyant sur son coude, et oui, avant de se dire que peut être, effectivement, c'était pas du béton armé. Dommage, c'était bien. La brune descend d'un étage, se retrouve sur le matelas, la tête dans le creu de l'épaule de Jules, le bras sur sa poitrine.

Et toi ? Qu'est-ce que tu voudrais ?

Vaste question ! Ca la tenterait bien aussi le coup de la vie pépère, mais sans les gosses. Elle supporte pas les gosses. Par contre, tout à vrai que c'est ennuyeux à mourir. Enfin pour nous quoi. Mais vrai aussi que ça fait un moment que la pauvre est en bas sans avoir eu de haut. Ca serait peut être le moment de s'y remettre.

Je voudrais être normale. Comme ça je comprendrais les gens et ils me comprendraient et ils arrêteraient de m'abandonner. . J'adorerais les mioches, je mangerais comme tout le monde et je n'aimerais plus avoir mal en faisant l'amour et la monogamie serait un truc logique.

Voila voila ! C'est sortie tout seul mais bordel que ça fait du bien. Quitte à être dans les confidences, autant y aller jusqu'au bout.
Mais y a pas qu'Erraa qui garde plein de trucs dans sa tête. Et si y en a un qui arrêtait de râler après la maigreur de la brune et qui lui demandait, il saurait exactement comment lui faire prendre les 3 ou 4 kilos réclamés. Parce que oui, revenir de temps en temps ça lui dit bien là tout de suite. En vrai rester lui dirait bien aussi. C'est loin d'être le moment de partir, mais elle y pense déjà, déformation de l'habitude. Faudrait qu'elle dise un truc pour changer de sujet, mais en général et par expérience, elle sait que ce genre d'aveu efface tout le reste. Même avec un monologue de dix pages derrière, la première question sera sur ça. Alors elle attend.
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Jules.
Aïe. Elle s'est redressée, visiblement intriguée. Ah, ouf, la voilà qui se cale à nouveau contre lui. C'est bien plus confortable. Refermant les bras sur elle, tout bien, tout détendu d'avoir vidé son sac, Julot se détend.
Mouhahaha. Le pauvre. S'il savait.

Je voudrais être normale. Comme ça je comprendrais les gens et ils me comprendraient et ils arrêteraient de m'abandonner.

Le torse de l'ancien soldat, ancien courtisan, wannabe chevalier servant et protecteur es sciences se gonfle, s'enfle, se repaît de ces mots là. "Moi je pourrais, moi" souffle la petite voix bien chiante.

J'adorerais les mioches, je mangerais comme tout le monde..

Les mioches, il s'en fiche un peu aussi. La faire manger serait un plaisir. Et la petite voix continue, "moi je pourrais, moi je pourrais".

... et je n'aimerais plus avoir mal en faisant l'amour et la monogamie serait un truc logique.

"Moi je pou..." Gloups. Jules se fige. La main qui caressait son dos s'arrête net. Il ne respire plus. Même la petite voix s'est vue couper la chique, tout net. Le cerveau en panique passe même allègrement sur la monogamie, parce que cette fille il ne l'aime pas, elle lui fait juste du bien là de suite, pis si il redevenait courtisan la monogamie, hein... Le cerveau bloque, en boucle, sur une partie de phrase.

M..mal ?

Il a pas bien entendu, voilà. C'est tout, ça va passer, elle a pas voulu dire ça. Mal. Il saurait jamais, jamais jamais faire mal.. Au jeu de l'amour il sait malmener, dominer, insulter, voire même rabaisser, quand la partenaire trouve plaisir à ce genre d'abandon. Il l'a fait, il y a même pris un coupable plaisir. Mais faire mal ? Comme dans frapper ? Son sang s'est glacé dans ses veines, et le fantasme de revoir cette femme, d'en être proche autrement que juste pour un câlin, vole en éclat. Il ne juge pas, non. Le bordel ça vous apprend à ne pas juger. Mais ça sort juste complètement de ses cordes. Et la petite voix reprend du poil de la bête au mauvais moment -comme d'hab- pour piaffer "ah ben tu m'étonnes qu'elle tombe que sur des salauds si ses amants doivent aimer faire mal..." Sérieux, la voix. Ta gueule, tu saoules.

Je...

Il allait dire qu'il ne pourrait jamais, mais se souvient juste à temps qu'elle ne lui a pas demandé. Il est là pour la tendresse, lui.

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Erraa
Ca y est, c'est arrivé. Il a vu le monstre. Elle reconnaîtrait les symptômes entre mille. Sa main ne balade plus dans son dos, son torse ne se soulève plus et y a un truc avec son coeur, il a eu comme un raté et il est reparti plus vite. Mais lequel de ses aveux a provoqué cette réaction ? Pas les repas quand même ? Ca serait bien la première fois. Non, elle l'écarte d'office. Le truc sur la compréhension ? Hm... Ils en ont parlé tout à l'heure, il n'avait pas paru choqué.

M..mal ?

Parfait, il lui dit carrément ce qui cloche, ça lui évitera de chercher. Remarquez qu'il n'a pas tort, la monogamie dans un bordel.. Ouais, mal comme dans frapper. Mal comme dans mordre, comme dans brûler, comme dans marquer... La petite se décolle doucement de Jules, elle s'éloigne, s'adosse à la tête de lit, replie ses genoux contre sa poitrine et les entoure de ses bras. Attention, séquence confession intime. "Salut moi c'est Patrick, j'aime le camping et le tuning, ma 205 GT sport est plus importante que ma femme, en même temps c'normal j'y ai mis plus de fric *rire gras*"

Oups, non, je me trompe d'émission là.

Oui. Mal. Au début ça commence gentiment, ça fait pas vraiment mal, c'est pour jouer. Et puis ça dérive doucement. Et quand t'es toute vide à l'intérieur, y a plus que ça qui te permet de dire que t'es en vie, que c'est pas juste un cauchemar qui n'en finit plus. Quand tu sens plus rien dedans, faut que tu le sentes dehors. Parce que si tu sens plus rien dehors non plus, c'est que t'es mort en vrai, y a plus qu'a se laisser aller pour retrouver tes parents.

Pas une seule fois elle ne l'a regardé. Elle est dans son monde, là. Un monde où effectivement, on ne ressert rien. Parce que c'est plus facile, moins décevant, plus protecteur. Mais c'est pas fini ! Maintenant qu'elle a commencé et que dans sa tête elle n'est plus là, elle ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Finalement on en n'est pas très loin du selfie caméra dans la salle de bain pour que personne entende...

Tu commences par des trucs sympa, c'est amusant, c'est pas pour faire mal c'est comme...un peu de sel dans la soupe tu vois. Sans c'est très bien mais c'est meilleur avec. Et puis petit à petit tu t'habitue, il en faut plus, plus fort. Et quand ça suffit toujours pas tu passes à autre chose. Des fois ça saigne, d'autres tu te retrouves avec des marques pendant plusieurs jour. Et y en a même que tu gardes à vie.

Des cicatrices, oui. Elle en a quelques une. Comme le mince trait encore un peu rougeâtre à sa cheville d'un lien un peu trop serré, ou la tache brune juste à coté de son nombril, preuve que la cire était un peu trop chaude. Marque d'hommes qui ont testé les limites ou qui n'ont pas su s'arrêter avant ou qui ne voulaient pas. Pour preuve, au cas où le pauvre soit pas encore assez choqué, elle dévoile l'arrière d'une épaule sur laquelle on peut clairement voir un demi cercle blanc en pointillé, reste d'une mâchoire qui, il y a des années, avait été la première a laisser sa marque. Cette fois là, c'était plus un titre de propriété mais, il en sait rien.
Elle lève enfin les yeux vers lui. C'est pas un regard implorant, simplement résigné. Quoi qu'il se passe c'est pas grave, elle s'est retranché tellement profondément à l'abri de ses murailles que c'est devenu un automate sans sentiment.
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Jules.
Il aimerait la retenir, l'empêcher de filer. Quelque chose le retient. Soupir. Alors il roule sur le ventre, pour la regarder, adossée à la tête de lit, toute recroquevillée. D'abord, il ne bouge pas. Ecoute. Et puis elle parle d'être vide à l'intérieur, et d'un coup Jules s'est redressé, à genoux face à elle. Plus rien dedans, dit-elle, et il s'avance, plus près. La douleur pour se rappeler qu'on est en vie. Il conçoit. N'a-t-il pas foutu un ou deux coups de poings dans des murs/troncs d'arbres, dans les jours qui ont suivi son départ de la baronnie ?

S'habituer. Devoir monter en puissance. Ah, il a connu quelque chose d'un peu similaire avec ses clientes, mais c'était une escalade dans la vulgarité, ou la possessivité. Elle parle de saigner, et ses mâchoires se serrent. Putain d'instinct de protection. Pourquoi il serre les poings, il peut pas foutre un pain à ceux qui l'ont blessée, et quand bien même ils seraient dans la pièce elle ne le voudrait pas. Puisqu'elle aime ça.... Jules fronce les sourcils. Non, elle n'aime pas vraiment, si ? C'est plutôt un besoin... Non ? Pauvre Julot, qui se raccroche à ce qu'il connait, pour tenter de comprendre l'incompréhensible, à l'opposé même de ses instincts à lui.

C'est lorsqu'elle dévoile la cicatrice qu'il agit. En un bond il est à coté d'elle, contre la tête de lit. Et comme elle a du se tourner un peu pour montrer l'arrière de son épaule, il se glisse à moitié derrière elle, enroulant ses bras autour de sa taille. La peau meurtrie est embrassée, d'un baiser souple et appuyé. Il ne pourrait jamais abîmer une femme. Il y a tant d'autres moyens de montrer la possession... Putain de gâchis.

Les noisettes se sont enfin relevées, et Jules y plonge, comme si la regarder dans les yeux pouvait lever le voile d'incompréhension par miracle. Résignée. Vide. Perdue ? Il cligne des yeux. Et le barrage cède. La large main s'est enroulée autour de sa nuque, le bras libre à sa taille, la tournant pour la plaquer à lui, torse contre torse, et il prend ses lèvres sans crier gare. Le baiser est profond, et oui, rageur. Pourquoi est-il si en colère? L'est-il contre elle, ou contre ceux qui l'ont tuée, dedans ? Et pourquoi en a-t-il quelque chose à foutre ? Pourquoi ? Il vient de la rencontrer, et même si elle est touchante, elle est bien trop maigre.

"C'est parce qu'elle est abîmée, et que tu veux toujours réparer les gens, Julot. Mais c'est trop tard, elle est morte à l'intérieur."
"Si elle était à moi, j'lui passerais l'envie d'avoir mal, elle se sentirait tout à fait en vie sous mes mains..."
"Déjà, bonjour l'arrogance, mon pote. Et puis elle n'est pas à toi. "

Plus la petite voix le nargue, plus le baiser se fait impérieux, et plus le bras serre et plaque, tandis que l'autre empoigne une masse de cheveux noirs, fermement mais sans violence, comme il sied à notre Jules. Quand il a pris sa bouche si longtemps que le souffle lui manque - oui même en respirant par le nez, un baiser ardent, ça finit par essouffler - il écarte son visage, juste un peu, et grommelle contre sa bouche.


Et là... tu te sens vide ?

Il y a dans sa voix comme un défi, même s'il se doute qu'elle va répondre oui, et qu'il la relâchera, vaincu. Ou pas ? Peut-être son ego de mâle à la con cherchera-t-il tout de même à prouver qu'il peut lui faire ressentir quelque chose, sans la blesser... ?

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Erraa
Il s'est rapproché petit à petit. Encore. Un triste résumé de sa vie du moment : reculer dés qu'une personne s'avance. Avec un seul mot d'ordre, Courage, fuyons !
Et quand la cicatrice apparaît, en éclair elle se retrouve dans ses bras, même qu'il embrasse la marque. Pour la brune -qui rappelons le est abonnée aux brutes- c'est en même temps une surprise et un aveu. Il aime la marque. Comment pourrait elle être plus éloigné de la réalité ? Impossible. Mais ça fait quand même un moment qu'elle n'envisage plus que le pire. Oui, le pire. Parce que franchement, qu'est ce qui pourrait arriver de pire qu'un Jules qui craque à la perspective d'une nuit où il pourrait laisser libre cours à ses bas instincts ? Fini la tendresse, fini le calme et la sécurité. Retour aux habitudes. Encore heureux qu'elle a pris soin de se retrancher mentalement un petit peu avant, ça sera plus facile.

D'ailleurs maintenant qu'on en parle, il serait pas en train de craquer ? C'est ce qu'elle se dit vu l'intensité du baiser. Forcément, c'est un signe, il a envie de sa part du gâteau. Une nana qui dit oui à tout, faut surtout pas manquer ça.
Mais qu'est ce qu'elle raconte ? Le gars a été courtisan, il bosse toujours dans un bordel, s'il voulait passer une nuit à se défouler, ça serait pas les occasions qui manqueraient. Alors quoi ? C'est quoi ce baiser ? Pourquoi il f... Tiens, retour du grplf qui tourne en boucle dans sa tête. Incapable de penser, ben la brune profite de ce moment. Elle sait qu'elle va le payer au prix fort mais tant pis, après tout, elle était venue pour ça. Elle se hisse sur les genoux de l'homme et plonge ses mains dans ses cheveux. Putain de bordel de merde que ça fait du bien.

Et là... tu te sens vide ?

Hein ? Mais ? Non ! Encore ! La pensée est automatiquement suivie par l'acte sans passer par la parole. Encore une fois, elle a réagit d'instinct, ses mains se sont crispée sur ses cheveux et les ramènent à elle avant de descendre doucement dans son dos pour le serrer encore plus. Loin d'apaiser son envie, l'embrassade la développe, la décuple. Merde, c'était pas mais alors pas du tout prévu au programme ça ! Une pensée décousue se forme tout au fond de son esprit. Sournoise, rapide, elle s'insinue jusqu'à la lisière de la petite partie d'elle qui est restée consciente. Elle attaque par vague d'images qui ne veulent rien dire. Une plage, une femme qui pleure, des chatons, un lit avec des chaines, une alliance en bois, une épisio... Merde ! Elle s'en fout, elle passe ses mains sur le devant, caressant le torse après lui avoir fait bobo avec son coude. Et c'est au moment où elle s’apprêtait à passer sous le tissus pour caresser directement la peau qu'elle se reprend et se recule avec un effort extrême de volonté.

Pourquoi tu fais ça ?

Oui, elle occulte complètement la partie où c'est elle qui a pris l'initiative. Ce qu'elle a vu, c'est qu'à un moment il faudra partir. Et quand elle sera dehors, il faudra gérer un autre abandon. Ca serait pas un peu pour ça qu'elle reste jamais trop longtemps au même endroit ? Pour éviter de se faire abandonner à un moment ? Et Jules, il est gentil, adorable même, attentionné, doué, protecteur... Et tout un tas de choses qu'elle n'a pas encore découvertes. Forcément, quand elle va repartir, elle va repenser des semaines à cette soirée et se demander pourquoi il a fait tout ça alors que rien, absolument rien ne l'y obligeait. Si ça c'est pas une tentative de l'attacher pour mieux l'abandonner, qu'est ce que c'est ? En voila une bonne question ! Et pour une fois, elle reste pas à l'intérieur de sa tête.
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Jules.
Il a beau la serrer bien fort, lorsqu'elle initie un mouvement dans ses bras, ceux-ci relâchent un peu de pression pour la laisser bouger - on l'a dit, c'est pas une grosse brute. Une femme à califourchon sur lui qui lui rend son baiser avec fièvre, les mains dans ses cheveux, c'est pas une femme vide... si ? Ou alors elle lui rend son baiser par politesse, ou pire, maintenant elle va lui demander de la gifler ou ...
A sa question, elle le serre plus près, mains crispées dans ses cheveux longs. Z'ont l'air fin, à s’agripper ainsi par leurs crinières respectives.. Et tandis qu'il attend encore, interdit, essouflé, et même un chouille émoustillé, qu'elle réponde, il enregistre tant bien que mal ses gestes à elle ; déformation professionnelle. Mains sur son torse, caressantes. Au moins elle ne griffe pas.


Pourquoi tu fais ça ?

Plus de baisers plus de caresses, et toujours pas de réponse. Des femmes qui esquivent une question par une autre, il connaît, ça le dérange pas outre mesure. Pourquoi fait-il "ça".

T'embrasser ?
L'embrasser violemment, alors qu'elle est venue chercher de la tendresse, oui ducon, c'est forcément ça. Alors la grande main relâche la chevelure pour venir caresser son dos. L'autre est plaquée au creux de ses reins, possessive. On se refait pas, il a toujours eu des mains possessives.
Pardon, je sais que tu es venue chercher de la tendresse. J'aurais pas du.
Avoue, de toutes façons on vide son sac ce soir.
Je suppose que je... déteste tant l'idée de faire mal que j'ai voulu voir si je pouvais... enfin si tu ressens.. quand je t'embrasse...
Putain il va quand même pas lui dire qu'il a été piqué dans son ego de courtisan et a voulu voir s'il pouvait lui faire du bien sans lui faire mal, si ? Qu'il était sur le point de lui sauter dessus... ? Non. Il lève le nez et pose un baiser léger à ses lèvres. Les mots ont du mal à sortir.

Peut-être un autre, ici...pourrait...te faire m..mal.. Parce que moi je veux pas, je peux pas.
Il grommelle déjà à l'idée de la refiler à Ulysse ou Modeste. Et frissonne à l'idée qu'ils puissent la frapper. Du bout des doigts, il dégage une mèche brune du visage de la jeune femme. Elle est si mignonne, comment peut-on vouloir frapper si joli minois ? La pensée lui fait poser son regard sur l'épaule abîmée, et il fronce les sourcils.
Y a d'autres façons pour... D'autres jeux.
Tiens mais où est l'ego ?
Tu te sens... vraiment vide quand je t'embrasse comme à l'instant ?
Ah, il était là. J'me disais aussi.
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Erraa
Comment on en est arrivé là déjà ? Ah oui, elle a avoué. Pourquoi ? C'est grand mystère. Elle le sait pourtant qu'il faut jamais, mais alors jamais avouer ! Tout ça c'est la faute de Jules d'abord ! Il est trop gentil et elle s'est senti trop bien. Et maintenant ?

Pardon, je sais que tu es venue chercher de la tendresse. J'aurais pas du. Je suppose que je... déteste tant l'idée de faire mal que j'ai voulu voir si je pouvais... enfin si tu ressens.. quand je t'embrasse...

Même elle, elle reconnait la petite piqûre dans le fort intérieur masculin. Et avec votre égo éraflé, je vous sers quoi ? Oh ben un petit bisou tout doux pour faire passer, ça sera parfait, merci.
Aïe, encore une fois il est question de lui faire changer de partenaire. Ulysse le retour ? Mouais, c'était pas vraiment le but de sa démarche. Décidément, elle réussira pas à se faire comprendre ce soir. Une mine un chouille déçue se laisse apercevoir le temps d'une seconde, elle était si bien là.

Y a d'autres façons pour... D'autres jeux. Tu te sens... vraiment vide quand je t'embrasse comme à l'instant ?

Bon, on commence par quoi ? L'idée de partir en courant fait aussi son grand retour. Il suffirait d'une excuse comme un autre verre pour se rapprocher des fauteuils, récupérer ses chaussures et détaler comme un lapin sans autre explication. Oui, c'est bien ça, c'est plausible. Elle peut aussi laisser les souliers où ils sont, elle a les moyens d'en acheter d'autres. Oui, encore mieux, ça prendra moins de temps, et l'effet de surprise sera de son coté. Oui, elle va faire ça. A la une, à la deux, à la tr... Et la voila qui lui rend son baiser, tout aussi sagement qu'il vient de le faire. Raté pour la sortie en trombe. Y a même un sourire qui se dessine sur ses lèvres. Elle est calme, patiente, sereine. Ca pue, ça. Qu'est ce qu'elle nous prépare encore ?

C'est pas comme ça que ça marche.

Ah oui ? Vraiment ? Ah ben vas y cocotte, on t'écoute avec attention.

J'ai pas envie d'un autre. Pourquoi faire ? Je me sens bien, j'ai pas besoin d'avoir mal. Et je pense pas avoir demandé une seule fois que tu fasses ce genre de choses. Tu poses des questions, je réponds et inversement, c'est le jeu depuis que la porte s'est refermée. Tu m'embrasses... Je réponds. Quelle femme serait assez folle pour ne pas répondre à ce genre de baiser ? C'était...wouahou

Ca va mieux l'égo ? Attends y en a d'autres.

Bien sur que je ressens des trucs quand tu m'embrasses comme ça. Et après quoi ? Je repars, j'arrache un bout de moi et je le laisse ici. Et je me sens encore plus vide en sortant qu'en entrant. Vu que j'aime pas trop me sentir mal, je vais préféré étouffer ce que j'ai ressenti et une fois que ça sera bien tout enfoui, qu'y aura plus rien à l'intérieur, faudra le ressentir à l'extérieur. Et c'est là que je reprendrais mes habitudes. Jusqu'à ce que, que je le veuille ou non, un ex courtisan barman ou un oiseau de nuit déterre tout ce que j'ai planqué et je serais obligée de tout recommencer depuis le début. Encore et encore jusqu'à ce que je creuse assez profond pour que plus personne ne puisse rien déterré ou qu'un jeu plus fort qu'un autre ne soit le dernier.

Oula ! C'était quoi ça ? Un déballage de printemps ? Un grand vide grenier ? Allez y messieurs dames, servez vous, je récupère tout ce qui restera ! Personne, jamais, ne l'avait entendu le formuler aussi abruptement. D'ailleurs personne ne l'avait jamais demandé et Erraa n'a aucune amie assez proche pour se confier. C'est compliqué, mais ça fait du bien quand même. Elle n'a pas bougé d'un poil, sagement, elle attend de voir comment il va réagir.
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Jules.
Mine déçue à l'idée de passer dans les bras d'un autre, repérée ! Chouette. Il joue un peu des épaules, détendant ses muscles. Ah, ça fait du bien. Un petit baiser doux, c'est encore mieux. Pas de demande de violence, on est bien, tintin on est bien.

J'ai pas envie d'un autre. Pourquoi faire ? Je me sens bien, j'ai pas besoin d'avoir mal.

Pas envie d'un autre. Jules a beau avoir l'habitude de cacher ce qu'il pense, l'étincelle de soulagement mêlé de fierté dans son regard devrait être lisible, pour peu qu'on y regarde de près. Et en plus elle n'a pas besoin d'avoir mal. C'est rassurant, ça. Elle a d'abord parlé d'aimer avoir mal, ensuite ça s'est affiné vers un besoin, comme pour expier, et maintenant on est carrément arrivé à ne pas en avoir besoin si elle se sent bien. Reste juste à faire qu'elle se sente bien, c'pas compliqué ! Il sourit, largement. On nage en plein bonheur, les amis. Y a encore quelques trucs qu'il ne pige pas, mais quand on laisse parler une femme, elle vous livre souvent la réponse à vos questions avant que vous n'ayez à les poser, cela il a fini par le comprendre. Il opine doucement, régulièrement, pour montrer ce qu'il comprend et assimile. Vrai, elle n'a pas demandé. Ah, un compliment. On se fend d'un petit sourire flatté, et oui, l'ego va beaucoup mieux merci de vous en inquiéter.

Et après quoi ? Je repars, j'arrache un bout de moi et je le laisse ici. Et je me sens encore plus vide en sortant qu'en entrant. Vu que j'aime pas trop me sentir mal, je vais préférer étouffer ce que j'ai ressenti et une fois que ça sera bien tout enfoui, qu'y aura plus rien à l'intérieur, faudra le ressentir à l'extérieur. Et c'est là que je reprendrais mes habitudes.

Hochement de tête, plus lent, presque hésitant. La logique est là. Sauf qu'il ne s'attendait pas à faire partie du problème... Déjà, il ne s'attendait pas à lui offrir assez pour qu'elle laisse un petit bout d'elle-même ici. Vrai qu'ils se livrent, mais même Jules n'est pas si arrogant. Mais donc... En étant ce qu'elle vient chercher, un moment de tendresse dans un monde de brutes... Il aggrave sa solitude ? Son mal-être ? Plus il va lui donner de réconfort et de sécurité, plus elle aura besoin de... se faire mal plus tard ? Mais c'est nul ça, songe Jules, sourcils froncés, clignant furieusement des paupières. C'est nul et tordu et injuste... D'ailleurs,pourquoi chercher tendresse et sécurité, si elle sait qu'elle se sentira plus vide encore qu'en entrant ? Il manque poser la question, mais elle répondra sûrement qu'elle ne le sait pas elle même, ou qu'on ne réfléchit pas quand la solitude est trop grande. La preuve, il est resté au lieu de retourner à son comptoir, attiré par son besoin de chaleur humaine comme un papillon à une flamme.

Jusqu'à ce que, que je le veuille ou non, un ex courtisan barman ou un oiseau de nuit déterre tout ce que j'ai planqué et je serais obligée de tout recommencer depuis le début. Encore et encore jusqu'à ce que je creuse assez profond pour que plus personne ne puisse rien déterré ou qu'un jeu plus fort qu'un autre ne soit le dernier.

Il avale sa salive, sourcils bien hauts. Il plisse les yeux. Oula, tu peux l'dire. C'est bien pire encore. Non seulement il empire son état, mais... il risque sa vie ? L'oiseau de nuit, il peut concevoir. Il ne sait pas ce que l'homme lui a promis ou laissé miroiter. Mais lui ? Lui, il contribue à ces jeux de malade qui risquent de la tuer ? L'ancien courtisan serre les mâchoires. Ah il est pas d'accord, pas d'accord du tout. Pourtant à cet instant, la pire des choses à faire serait de durcir le ton. Elle fuirait, c'est évident. Alors il s'éclaircit la gorge, détend son cou et ses muscles, et parle d'une voix posée, presque un murmure.

Je ne suis pas certain de saisir une chose. Pourquoi ne pas chercher plus de ce qui fait du bien, plutôt que chercher à l'oublier en te faisant mal ?

Un regard en biais, un. Lui il sait très bien ce qu'il choisirait. Elle lui fait du bien, et il préfère de loin imaginer qu'elle reviendra, plutôt que d'aller se saouler la gueule pour oublier son premier moment de tendresse depuis...la baronne. Oh, y a bien la rouquine qui se pend à son cou, mais c'est pas pareil, c'est comme une petite soeur.

Si tu laisses un bout de toi ici... Pourquoi simplement ne pas revenir me voir quand tu en éprouves le besoin ou l'envie ? C'est pas comme si j'allais disparaître.

Un petit sourire en coin. Eh quoi, c'est logique. Pourtant il n'y peut rien, il y a un éclair de reproche dans ses yeux quand il ajoute.

Parce que si ce que nous faisons ici vous pousse à... au pire... Vous me rendez complice. Et ça, j'veux pas.

Ouais il l'a vouvoyée, parfaitement qu'il la vouvoyée. Insinuer à lui qui se fantasme grand protecteur en chef, qu'au lieu de lui faire du bien en la câlinant il la pousse irrémédiablement vers plus de ces jeux tordus, jusqu'à ce qu'elle en crève... Ca pique suffisamment pour mériter un petit "vous".

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Erraa
Ah non, elle n'a pas repéré l'étincelle de fierté. C'est pas des trucs qu'elle gère très bien. Par contre, elle a vu les sourires puis les haussements de sourcils et les clignements d'oeil. Au moins il reste. Il ne s'est pas trouvé d’excuses pour retourner derrière son comptoir. Le pourquoi reste un mystère pour elle mais au moins il est là et c'est tant mieux puisqu'elle n'a pas réussi à se carapater. Elle aurait eu l'air malin toute seule tiens. Mais ce n'est pas le cas. Il est là, il écoute, elle a l'impression qu'il comprend, au moins un peu et il reste toujours. Pire ! Il pose des questions sur ce qu'il ne comprend pas.

Je ne suis pas certain de saisir une chose. Pourquoi ne pas chercher plus de ce qui fait du bien, plutôt que chercher à l'oublier en te faisant mal ?

Soucis, chaque fois qu'elle ouvre la bouche, l'impression de s'enfoncer plus profond se fait plus présente. Que répondre à ça ? Enfin si, elle sait pourquoi mais doit elle vraiment le dire ? Bon d'accord, ils ont commencé ce jeu et il faut s'en tenir aux règles, mais là... Se saouler la gueule lui plairait mieux d'un coup.

Si tu laisses un bout de toi ici... Pourquoi simplement ne pas revenir me voir quand tu en éprouves le besoin ou l'envie ? C'est pas comme si j'allais disparaître.

Ha ha ! La bonne blague ! Il a pas dit tout à l'heure qu'elle pouvait revenir pour ses collègues et qu'il serait bien plus compliqué de le convaincre ? Si hein. Pourquoi il a changé d'avis ? Encore un mystère. Ca serait quand même plus facile si elle se décidait à les verbaliser non toutes ses questions ? Oui, mais si Erraa était logique, ça se saurait depuis le temps.

Parce que si ce que nous faisons ici vous pousse à... au pire... Vous me rendez complice. Et ça, j'veux pas.

Oups, un vouvoient. C'est mauvais ça. C'est comme une réprimande, elle se retrouve à la limite de la gamine qui se fait engueuler par un adulte. Merde. La mine absente de la brune pendant une seconde ou deux atteste de sa réflexion. Une possible porte de sortie se dessine dans son esprit. La bonne ? Surement pas ! Mais si elle continue à parler, elle est persuadée, à tort ou à raison, que ça va mal finir. Alors elle rêve de faire ce qu'elle fait toujours quand elle sent un conflit et qu'elle veut s'y soustraire. Elle évite le sujet. Ce qui pourrait se faire, c'est un petit sourire, une petite caresse un changement de cap, un baiser volontaire et hop, on repart sur moins de parole et plus d'actes. Ca serait facile. Problème, elle est à peu près persuadée que ça ne prendrait pas. Jules a du en voir des vertes et des pas mûres et c'est pas une paumée à moitié folle qui va lui faire à l'envers. On y va dans l'ordre alors.

Le bien ça ne dure jamais. Je sais que ça va s'arrêter mais jamais quand. Alors c'est plus simple de ne pas commencer. Comme un escalier tu vois. Tu montes et tu sais qu'à un moment, tu vas dégringoler tout en bas et plus t'es monté, plus ça fait mal. Le mieux c'est ne pas mettre le pied sur la première marche. Parce qu'en plus, chaque fois c'est plus dur de le faire.

La brune se réfugie une fois de plus dans le cou de Jules pour la suite.

T'as dit que tu resterais derrière ton bar, que tu serais pas facile à convaincre, que tu voulais plus faire ça.

Tiens, ça serait pas maintenant le bon moment pour la porte de sortie ? Puis ça illustrerait bien le "ça". Aller on tente ! Les lèvres goûtent doucement la peau fine en dessous de l'oreille et remonte lentement vers la bouche qu'elles prennent en douceur tendis que les mains reprennent leur exploration là où elles s'étaient arrêtées, à savoir chercher la faille pour passer sous la chemise. Le tout avec une extrême lenteur qui permet, au cas, où de se faire stopper à tout moment.
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Jules.
Et alors qu'elle reste immobile, songeuse, Jules attend, presque serein. Il aime bien quand les gens réfléchissent avant de répondre, pèsent leurs mots. Les paroles en l'air ne font généralement que jeter plus de confusion dans une conversation.

Le bien ça ne dure jamais. Je sais que ça va s'arrêter mais jamais quand. Alors c'est plus simple de ne pas commencer.

Un sourcil arqué, un seul, il écoute l'explication, les images, le tout. Mais s'accrochera à cette troisième phrase, même quand elle plongera à son cou. C'est encore une chose qu'il apprécie chez elle, ce petit geste pudique alors que depuis tout à l'heure ils semblent bien partis pour mettre à nu leur âme devant un inconnu.

T'as dit que tu resterais derrière ton bar, que tu serais pas facile à convaincre, que tu voulais plus faire ça.

Les grands bras s'enroulent autour de la jeune femme pour la coller à lui. On est bien, là, même si la conversation est loin d'être facile ; cette aise qu'ils ont à se toucher facilite les choses. Il se laisse caresser, répondant au baiser sans hâte. Ne cherche en rien à l'arrêter, et laisse même ses mains d'homme se promener un peu dans le petit dos, sur les hanches trop minces. Mais, et c'est peut-être la seule différence entre un courtisan et un autre, il ne se laisse pas détourner de la conversation pour autant. Concentration.

J'ai dit que je ne voulais plus me vendre, oui. On ne me convainc pas, enfin plus, avec de l'argent. Mais passer du temps avec toi m'a fait du bien. Pour ça que je propose.

Jules n'est pas du genre à laisser une question sans réponse. Et c'est la vérité, il s'est senti utile et à sa place pour la première fois depuis son retour... enfin jusqu'à ce qu'elle insinue qu'elle repartirait en pire état qu'elle est arrivée. Ca, ça le défrise, et ça lui donne encore plus envie qu'elle revienne. Mais reste cette petite phrase qu'elle a dite, qui n'est pas logique. Et elle aura beau l'embrasser, lui arracher des frissons en caressant son torse, si elle croit le détourner de ça elle se fourre le doigt dans l’œil jusqu'au coude.

Plus simple de ne pas commencer, tu disais. Sauf que tu as commencé. Tu es venue, tu as demandé cette... chaleur humaine. Et maintenant que tu l'as... je suis censé accepter que tu te sentes plus vide en sortant ? Que tu ailles te faire mal ? Non. J'refuse.

Il tend le cou pour embrasser doucement ses lèvres, et pose sur elle un regard à la fois tendre et têtu. Hausse une épaule.

J'veux faire du bien, ou rien du tout.

Ca, c'est dit. On dit qu'on ne peut pas aider quelqu'un qui ne veut pas être aidé, et c'est certainement vrai. Peut-être partira-t-elle, après ça. Mais la torture mentale qu'elle semble s'imposer dépasse l'entendement de cet homme somme tout assez simple au final. Lui s'est fait du mal par le passé, faut pas croire. Quitter la baronne n'était pas une sinécure et il avait l'impression de s'arracher les tripes. Mais il ne l'a pas fait pour se punir lui, ou pour fuir des émotions. Penchant la tête de côté, il l'observe, intrigué. On dirait presque qu'elle cherche à se faire du mal.

Pourquoi t'es venue, alors ?

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Erraa
Bon, c'était à prévoir, il lâche pas l'affaire. Elle relève la tête quand il dit qu'être là tout les deux lui fait du bien, sincèrement surprise. Comment cela se peut il ? Elle se plaint, elle chouine, elle révèle ses secrets les plus tordus et ça lui fait du bien ? Non mais c't'à dire ? Il aime voir que la vie des autres est plus pourrie que la sienne ? C'est qui le tordu là hein ?
Toujours et encore cette première pensée de ce qui peut arriver de pire. Parce qu'en vrai, elle sait que c'est n'importe quoi. Elle sait pas très bien pourquoi il dit ça mais ce qui est sur, c'est que ce n'est pas ce qu'elle pense. Un brin égoïste peut être ? Aucune importance. Pas le temps d'approfondir la chose qu'il embraye.

Sauf que tu as commencé.[...] Non. J'refuse.

Hein ? Comment ça ? Ca y est, c'est le moment où il la met dehors ? Ah ben non, elle a même droit à un bisou. C'est rassurant. Fatiguant cette manie d'être toujours sur le qui vive. Chaque petit geste, comme les mains qui se baladent dans son dos est une accroche au temps présent et retient son esprit pour ne pas qu'il se projette à l'extérieur.

J'veux faire du bien, ou rien du tout.

La bouche s'est ouverte pour dire un truc du genre qu'elle connait pas mal de façons de faire du bien mais c'est pas le sujet.

Pourquoi t'es venue, alors ?

Merde. Merde, merde, merde, merde. C'est sur, elle y coupera pas. Bon. Une inspiration profonde plus tard, ses mains ont arrêté leur progression sans pour autant se retirer. Elle aime le toucher. Il est tout chaud, tout doux. Ca aussi ça fait du bien. Le regard se plante dans le sien, sans ciller.

Je suis venue parce que j'avais envie de calme. Pas envie de faire ce que je fais d'habitude. Je pensais... J'en sais rien, je pensais dormir tranquillement dans des bras fort qui ne demanderaient pas plus. Mais avoue que ça a évolué. On est dans la tendresse et la sécurité, ça oui. Mais on est aussi dans la complicité, la vérité, le lâcher prise. Et ça, c'était pas prévu. Et c'est bien ! J'échangerais ça contre ce que j'étais venue chercher à la base pour rien au monde. Tu me fais du bien. Mais du coup, oui, ça fait qu'en sortant je vais devoir oublier pour ne pas m'accrocher à l'idée que ça peut encore exister et être une nouvelle fois le cul par terre.. J'ai commencé c'est vrai, mais je sais quand je vais tomber, alors je peux le faire en douceur.

Aller, encore un petit effort, elle y est presque.

Je pourrais revenir, ça me plairait bien. Très régulièrement même... Mais t'as déjà vécut ça, non ? Combien de temps il va falloir pour que l'un des deux se prenne réellement au jeu ?

Ah ben voila, elle a oublié de peser ses mots. On l'a senti le mode défense un chouille agressif ? Surement un peu et même si elle n'a pas fait exprès, elle s'en veut déjà. La brune rapproche doucement sa tête du torse pendant que ses bras l'enlacent en espérant profiter de la sidération, de la clémence, de la pitié? du pauvre barman ex plein de choses qui vient de prendre, entre autre, sa prétention de femme dans la tête. Parce que si ça se trouve, il s'en fout comme de l'an quarante de la brune. Elle est juste le déclencheur qui lui remettra le pied à l'étrier. Ou le cul dans un lit, ou les pieds sur les chemins, ou... Bref, on a saisi le concept.

Pardon, je voulais pas dire ça.

Ah oui ? Vraiment ? Bien sur que si, mais avec un peu plus de diplomatie ça aurait été mieux.
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Jules.
Elle a eu l'air surpris que sa présence lui fasse du bien ; peut-être faudra-t-il qu'il précise, plus tard... Mais au moins les mains de Jules ont elles l'air de faire leur boulot. Garder une biche aux abois proche de soi quand un seul mot peut la faire détaler, c'est tout un art. Ou un instinct qui ne s'apprend pas, selon les points de vue. Une chose est sûre, il n'a pas envie qu'elle détalle. Alors lorsqu'elle prend une profonde inspiration, les mains se font plus pesantes sur le dos et les reins de la jeune femme, pour l'encourager à parler ou la retenir, il n'est pas bien certain.

Elle s'exprime bien, clairement et sans fard, et l'ancien courtisan opine plusieurs fois. Oui, il avoue que ça a évolué d'une simple chaleur physique a des confidences plus profondes. Peut-être aurait-il du la prévenir que c'est ce qui arrive quand on écoute vraiment plutôt que de faire semblant. On s'intéresse. L'ombre d'un sourire vient jouer avec ses lèvres alors qu'elle le rassure sur son plaisir partagé à échanger avec lui, assez vite remplacé par un micro froncement de sourcil, de ceux qu'on a quand on se concentre, ou qu'on est pas sûr de comprendre. Elle veut oublier que l'entente entre humains est possible ? Mais comment peut-on vivre, si on a plus foi en ça ? Et l'Amitié Aristotélicienne, bordel ? Tout le monde y croit, à part quelques infidèles dans des pays lointains, et une poignée d'Averoïstes... c'est ainsi que va le monde. Non ?


Je pourrais revenir, ça me plairait bien. Très régulièrement même...

- Oui. Ca m'plairait.

Cette fois le sourire de Jules, s'il reste discret, n'a rien d'une ombre, et les yeux noirs du courtisan pétillent de plaisir et d'espoir. Revoir la brindille, lui embrasser le front, la prendre dans ses bras. Passer une heure ou cinq à parler, papouiller. Illusion du bonheur. Et puis lui faire du bien. N'est-ce pas là ce qui vous sort du trou, vous oblige à relever la tête et cesser de vous regarder le nombril ? Il soutient rouquine, mais ça ne lui suffit pas. D'ailleurs si Erraa ne venait pas de proposer de revenir, il aurait peut être même repris le métier, rien que pour se sentir à nouveau vivant. Utile. Protecteur. Elle veut revenir, très régulièrement. Elle est touchante, douce et jolie. Sa conversation est intéressante, et imprévisible. Oui, ce serait vraiment bien de la revoir....

Mais t'as déjà vécu ça, non ? Combien de temps il va falloir pour que l'un des deux se prenne réellement au jeu ?

Sauf que. La première phrase est une simple douche froide, glacée même, mais rien de bien nouveau. Pourquoi elle a dit ça ? Est-ce par maladresse, par cruauté ? Putain Julot tu vois t'aurais du fermer ta gueule et rester dans ta carapace. Mais t'as pas trop le temps de regretter de t'être livré à une inconnue...

Parce qu'à la seconde phrase, elle a, en quelques mots, inventé, fabriqué, et lâché la bombe H. Celle qui détruit tout sur son passage. Les excuses qu'on se donne, les petits mensonges qu'on se fait pour ne pas avoir trop peur d'avancer vers un autre être humain quand on a déjà eu le cœur brisé, le mystère, le frisson d'un début d'amitié, le rideau noir bien en place sur ce que cette amitié pourrait devenir ou non. Tout est calciné, fondu, explosé. Ne dit-on pas que la meilleure façon de tuer l'avenir dans l’œuf est d'en parler ? Elle l'a sûrement fait exprès. Technique de la terre brûlée.

Il ne sait pas quoi répondre, figé comme une statue de sel, le cerveau tournant à trois mille à l'heure. Il reste immobile quand elle pose sa tête à son torse. Immobile quand elle l'enlace. Toujours immobile et muet, quand elle s'excuse. Paumé. Alors Julot, tu vas répondre quoi ? Un truc bien méchant pour la faire fuir avant qu'elle risque de prendre quelques formes et de se transformer en une seconde Eloanne ? Un truc comme "ça risque pas t'es trop maigre ?" Ou " personne ne la remplacera jamais " ? Ou encore "holà, mignonne, t'as même pas encore vu l'ours que déjà tu as dépensé l'argent de sa vente, là"... Non, t'en es absolument incapable. Parce que t'es un grand couillon trop gentil. Susceptible, chiant, trop droit dans ses bottes, têtu et possessif, mais pas cruel. Tu peux essayer de répondre "quel jeu ?" en mode idiot, ou encore "ben la rousse et moi, on est amis depuis des lustres, tout le monde ne tombe pas amoureux" ou... Et ça tourne, et ça tourne, et Jules reste figé, pendant ce qui lui semble des heures et ne sont à tous les coups que des secondes. Au pire une minute, on va pas chipoter. Idiote, pourquoi a-t-il fallu qu'elle se compare à Eloanne ? Non qu'elles n'aient pas des points commun, mais c'est justement pour ça que d'un coup son cerveau lui hurle de sortir d'ici, d'aller se cacher dans un trou bien profond, de fuir, fuir fuir à tout prix la redite d'une telle histoire. Il la considère, toujours figé et tendu, mais son regard n'est ni méfiant ni courroucé. Juste... blessé.


- Touché. Vous poignardez toujours les gens qui vous veulent du bien pour les éloigner ?

La voix est douce, mesurée. C'est pas sorti tout seul, et il ne s'excusera pas.
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Erraa
Il ne bouge pas quand elle le touche, non plus quand elle parle et même après. L'attente est interminable. Tous les scenari possibles et imaginables lui passent en tête. Tous les pire, évidemment. Même celui où il finit par exploser, lui en mettre une et la traîner jusqu'à la sortie en beuglant devant tout le monde. Si, si, ça doit faire des heures, on peut pas se torturer comme ça en une minute. Et le couperet tombe sans qu'il n'est esquissé le moindre geste.

- Touché. Vous poignardez toujours les gens qui vous veulent du bien pour les éloigner ?

Oui.

Non. Elle le fait pas exprès, c'est comme ça qu'elle se défend. Mais à quoi bon ? Le mal est fait, c'est trop tard. Si elle commence à y réfléchir un peu trop, elle va devoir avoir sacrément mal et pendant un long moment pour avoir l'illusion de... de quoi ? Compatir peut être, ou se punir. La brune se recule lentement, évite son regard, ramasse le verre qui a été mis de coté tout à l'heure et le vide d'un coup. Ca fait du bien mais c'est pas assez. Son attitude a changé. Elle est redevenue celle qu'elle est dehors, froide, distante, retranchée dans son monde où les sensations n'existent plus. Elle se dirige vers la bouteille, rempli son verre, le vide une nouvelle fois et le rempli encore. Reste à enfoncer le clou.

Je le fais en premier, ça évite les descentes trop douloureuses.

Une gorgée de plus. Elle aurait voulu boire le tout mais elle se retient, elle sait pas bien pourquoi. Bon si, elle sait, elle vient de s'enfiler deux verres d'affilés, quand ça va monter, ça risque de chauffer dur. Y a quelques années, ça n'aurait été qu'un prélude, mais l'habitude est perdue depuis longtemps. Les bouteilles ne s'entassent plus aux pieds de son lit.

Avant j'avais un frère. Pas un vrai frère. Quelque chose qui ressemble à ta Rouquine. On faisait tout ensemble. Travailler, penser, s'amuser..vivre. Parfois on délaissait même nos époux respectifs pour dormir ensemble. Et on parlait, on parlait... Des heures.

Oui, tout le monde ne tombe pas amoureux, mais les liens créés n'en sont pas moins fort. Le regard perdu dans le liquide rouge, le pauvre fantôme d'un sourire nostalgique sur les lèvres.

Il est mort. Brûlé vif dans son château avec sa femme qui était aussi ma marraine. Rien que ça c'était une trahison. Mais comme si ça ne suffisait pas, il a confié ses enfants à une autre. Il disait que j'étais la personne la plus importante de sa vie après sa femme et c'est une autre qui élève ses enfants.

Pourquoi cette histoire ? Pour illustrer que personne n'est gentil, personne ne veut du bien et tout le monde plante des couteaux. Alors l'amour véritable, l'amitié aristotélicienne et toutes ces conneries, très peu pour elle, ça fait bien longtemps qu'elle y croit plus. C'est la vie et elle a trouvé une façon de s'en protéger.
Le verre est fini aussi vite que le précédent et les noisettes se tournent enfin vers le regard sombre.

Je suppose que vous avez hâte de retrouver votre comptoir et je n'ai que trop abusé de votre temps.

Non, non, non, non, pitié dis non. Mais elle a déjà récupéré ses chaussures et en profite pour baisser le regard et fixer ses pieds.
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