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[RP-Chambre] Erraa et Ulysse.. et Jules ?

Erraa
Si, en fait, un peu... quand tu fais ça...

C'est rigolo le petit hoquet qu'il a eu entre les deux phrases. Oui c'était qu'un tout petit bisou de rien du tout mais même un bisou vite fait peut faire de l'effet selon où il est déposé. C'est bête, à une lettre près on aurait peut être satisfait la foule en délire qui n'est pas allée voir la chambre à coté. Il lui prend le visage et la remonte vers le sien pour des baisers tout doux. Message reçu. Y a un périmètre de sécurité.
Une servante, prend ses ordres et repart. Bon, on va pas se mentir, détourner l'attention de la brune est une mission quasi impossible. Parce que n'oublions pas qu'elle est à califourchon sur son bassin. Alors quand les deux, voire juste l'un porte un tissu épais et pas trop souple genre un jean, je dis pas, ça peut passer inaperçu. Mais avec de simples braies et une robe, forcément, chaque durcissement de la situation est repéré.

Tu disais avoir une clochette pour domestiques... avant.. Tu n'as plus de gens à ton service, aujourd'hui ?

Ah... Ben oui fallait bien que ça sorte ça aussi. Quelle idée de dire ce qui lui passe par la tête sans filtre. Bon en même temps, faut bien patienter le temps que la servante revienne. C'est plus le moment d'écouter le corps qui en dessous du sien. Après peut être. Et qui sait, le pâté servira peut être plus que ce qui envisagé pour le moment. Bref, elle s'installe les mains sur le torse puissant - si si on peut dire ça avec Wolverine- le menton sur les mains, les yeux dans les yeux. C'est partie pour la bio de la brunette. Ou du moins une petite partie.

Avant j'étais vicomtesse. Deux fois. Le premier fief était de mérite, j'en étais très fière. Le deuxième un fief de retraite. Gorron et Vibraye, dans le Maine. J'habitais la plupart du temps à Gorron, j'ai toujours préféré ce chateau, il avait une histoire. Et puis j'ai fait beaucoup de politique, de commerce dans les hautes sphères. J'ai même été surintendante quelques semaines avant l'élection d'un roi qui a préféré placer sa maîtresse. Bref, oui, y avait du monde pour me servir. Dans le privé et au travail. Et j'avoue ne pas avoir été toujours de bonne composition avec eux. Et puis j'ai perdu mon travail, je me suis disputée avec la soeur de mon mari. Elle était noble aussi. On se croisait trop régulièrement à mon gout, du coup j'ai rendu mes titres et je suis retournée dans le monde que je n'aurais jamais du quitter.

On n'est pas bien loin de tous les mêmes. Dans une version un peu différente mais on retombe toujours sur "tous des pourris". Mais il n'y a plus de trace de colère dans sa voix. C'est la part de passé qu'elle a enterré, celle qui ne lui fait plus aucun effet, qu'elle ne regrette pas. Il n'en est pas de même avec sa vie amoureuse. Parce que oui, son corps est confiant, c'est sa vrai nature. Elle l'a dit, elle fait confiance par défaut et pas que pour se faire torturer. Un énooooorme gros défaut pour elle qu'elle combat le plus possible mais qui revient toujours au grand galop.
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Jules.
Au grand soulagement de Jules, elle ne semble pas mal prendre du tout qu'il l'ait avertie du "périmètre de sécurité", fort jolie expression que le narrateur vole donc sans scrupules. Si elle a demandé à se sentir en sécurité, au moins ne bondit-elle pas en s'indignant au moindre signe de réaction physiologique à ses caresses et baisers. Jules sourit de constater qu'elle semble vraiment lui faire confiance, sinon pour ne pas avoir d’érection, au moins pour ne pas s'en servir sans autorisation expresse. Oh, il se doute bien qu'elle a senti, hein, le tout est de faire comme si de rien était.

Un nouveau petit sourire en la voyant s'installer confortablement sur son torse. Attrapant deux oreillers dans sa pogne, il se décolle légèrement du lit et les cale derrière sa tête, histoire de ne pas avoir à se tordre constamment le cou pour garder contact visuel. Détente et écoute, c'est parti. Vicomtesse, Avant. La cour. Avant. Le monde d'avant... Avant. Si Jules ne comprends pas forcément qu'on rende titres et surtout terres pour ne pas croiser quelqu'un, il n'en est pas moins plutôt content de ne pas -plus- avoir à faire à une noble. Surtout que Vicomtesse, on frôle la haute noblesse...


Quel monde, était-ce, le tiens ? Celui que tu n'aurais jamais du quitter...?

Bourgeoise ? Artisane. Pas paysanne, quand même, si ? Ça s'est vu, des paysans élus à de hauts postes... Aujourd'hui elle est forcément au moins de la haute bourgeoisie, parce qu'on a beau rendre ses titres on ne passe pas du Louvre à la Cour des Miracles. Mais c'est les origines de la jolie qui l'intéressent. Peut-être est-ce pour cela, ce naturel qu'il sent, comme s'il n'y avait pas grande, grande différence entre eux.
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Erraa
Bien sur qu'elle ne va pas s'offusquer chaque fois qu'un corps réagit, surtout un corps qui a appris à répondre à la moindre demande de ses clientes. D'ailleurs, le sien se manifeste aussi de temps en temps mais comme il faut bien des avantages à être une femme, ça se remarque un peu moins.

Quel monde, était-ce, le tiens ? Celui que tu n'aurais jamais du quitter...?

On parle un peu beaucoup d'elle non ? Oui et va falloir que ça change, ho ! Mais en attendant, elle n'a qu'à tendre un tout petit peu le cou pour embrasser ses lèvres avant de reprendre.

Le monde de la roture. Là où l'étiquette ne règle pas chaque minute de ta vie et ta façon de parler.

Un peu court ? Il faut une précision ? Bon d'accord. Alors alors, paysanne ? Artisane ?

Quand j'étais petite, j'habitais dans une petite cabane dans la forêt. Mes parents étaient forains. Ils écumaient les places de villages les jours de marché où de fêtes avec leurs jeux en bois et je les suivais partout pour les aider.

Voila donc le pourquoi du comment, elle se comporte comme une servante parfois, c'est tout le début de sa vie qui remonte dans ces cas là. Et aussi faut avouer, elle aime bien faire plaisir, limite ça lui plait autant de s'occuper de quelqu'un que de se faire cocooner. Mais que s'est il passé ensuite ? Ha, suspennnnns ! Peut être plus tard. Pour le moment, il faut inverser la tendance. Encore un bisou et le sourire qui va avec. Vite, avant qu'il ne continue son interrogatoire. Pourquoi elle répond aussi ? Ben parce que c'est le jeu ma pauvre Lucette.

Et toi ? Tu faisais quoi avant ?

Pas avant le bar hein, ça elle le sait, mais avant le courtisan. Il l'a pas déjà dit hein ? Non parce que moi je le sais mais elle ? Non il a rien dit, na !
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Jules.
Le monde de la roture. Là où l'étiquette ne règle pas chaque minute de ta vie et ta façon de parler.

Sourire. En coin. Ça fait un bail maintenant, plusieurs années, qu'il surveille son langage ; d'abord avec les gradés, puis avec les clientes, ensuite avec la baronne, du moins en public.. Ne pas bouffer ses mots, ne pas jurer de trop, bien construire ses phrases. Il n'y a qu'en taverne qu'il lâche un peu le contrôle, et encore. Au point que "bien" parler est devenu comme un réflexe. Au point que le "vous" lui est devenu plus naturel que le tu.

Quand j'étais petite, j'habitais dans une petite cabane dans la forêt. Mes parents étaient forains. Ils écumaient les places de villages les jours de marché où de fêtes avec leurs jeux en bois et je les suivais partout pour les aider.

Il arque un sourcil surpris. De paysan à artisan puis à la noblesse en servant son comté, il a vu bien des gens y parvenir. Mais des forains ? Il tente de se l'imaginer, petite, allant de foire en foire. Tiens, pourquoi ne vivaient ils pas dans une roulotte ?


Et toi ? Tu faisais quoi avant ?

Instinctivement, il se touche le genoux droit, comme à chaque fois qu'on lui pose la question.

J'étais soldat dans l'Ost Flamand. Mais j'ai été blessé à la jambe, j'pouvais plus combattre. Alors... j'ai changé de métier.

Il se souvient encore de ce soir de beuverie, où il s'était mis une murge, pour oublier le mal qu'il avait à trouver du travail. Trop boiteux pour les champs de légumes comme de bataille. Les potes s'étaient mis à parler de la Rose Noire, un bordel parisien renommé. Qu'il y avait même des nobliotes qui allaient s'y encanailler avec des hommes. "Toi tu plais aux femmes, c'toujours sur tes genoux que les filles veulent s'asseoir", avait dit l'un d'eux en désignant Ginette... sur ses genoux. "Si j'avais ta gueule, j'irai bosser la bas au chaud, avec des jolies minettes", avait renchéri l'autre.

Mais t'es vraiment retournée à la vie de forain ? Ou tu voulais dire que t'es redevenue roturière ?

Foraine. Il peine à le croire, d'abord parce qu'il semble fou de sciemment décider de retomber si bas après avoir connu la sécurité, le confort, le respect d'une noble. Ensuite parce qu'une saltimbanque n'aurait pas de quoi payer une nuit au Carré de Quatre... Elle doit être bourgeoise, il en est presque certain. Ou alors elle s'est affamée pour se payer une nuit ici, vu sa silhouette...

On toque à la porte, et la soubrette entre, suivie de deux hommes. Ils déposent une table, deux chaises, et les victuailles demandées devant la cheminée, et repartent sans un bruit, remerciés d'un sourire. Aux cuisines ils lui tapent sur l'épaule en rigolant, mais la nuit, ce sont des ombres. Faudrait pas qu'ils cassent l'ambiance. Même si dans leur cas, ça n'aurait pas été bien grave. Jules se redresse, repoussant son petit fardeau pourtant bien agréable, et la tire par la main qu'elle vienne s'attabler avec lui. Les chaises disposées en angle pour que les convives puissent se toucher plus facilement font bien sourire Jules, qui avait oublié ce genre de détail bien digne de consignes made in Rouquine.


Y a des saltimbanques ici aussi, les as-tu vu en entrant ? dit-il en tartinant du pâté sur du pain. Cracheurs de feu, jongleurs... Ils m'ont adopté un peu. En plus du bar, je chante un peu, dans les bains, le salon...

Il lui tend la tartine, le plus naturellement du monde, et pousse aussi dans sa direction une assiette de pâtes de fruits avant de s'attaquer à se faire une tartine pour lui.

Mange. T'es maigre à faire peur.

Oh merde, c'est sorti tout seul. Jules s'interrompt, bouche pleine, et la regarde, yeux ronds d'avoir dit ça. La honte. Elle va être vexée, pauvrette c'est pas de sa faute, peut etre qu'elle crève de faim dans sa nouvelle vie ?

Parchon.

Pardon, la bouche pleine, ça a moins d'impact. Mais il a essayé.

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Erraa
Elle a surpris le sourire en coin. Oui, surveiller son langage, tout à fait. Et ça va plus loin que de prononcer toutes les lettres d'un mot. Ne pas se tromper entre "votre grandeur" et "votre grâce", ne pas prendre la parole en premier devant un roi ou une reine, les révérences, les phrases diplomatiques à éviter. Celles à dire obligatoirement même si on les pense absolument pas. Un enfer sur terre. Pauvres petits nobles, ils ont des problèmes graves eux aussi !

J'étais soldat dans l'Ost Flamand. Mais j'ai été blessé à la jambe, j'pouvais plus combattre. Alors... j'ai changé de métier. Mais t'es vraiment retournée à la vie de forain ? Ou tu voulais dire que t'es redevenue roturière ?

Roturière oui. Je serais bien incapable de reprendre cette vie.

Parce que oui, la vie de forain c'est dur, c'est chiant, on a froid, on a faim...Bon ça elle s'en fout. Mais faut trouver le travail, se faire huer, applaudir. Et surtout, elle ne suivait ses parents que pour montrer que c'était facile de finir leur jeu. Ce genre de chose par exemple, son préféré. Facile de gagner la pièce messieurs dames, regardez ! cette fille y arrive à chaque fois ! Oui ben quand on passe ses journées à s’entraîner, forcément, c'est facile. Maintenant qu'est ce qu'elle fait ? Elle a récemment été dézinguer le Grand Khan et profite tranquillement d'une retraite dorée, bien améliorée par la part du trésor qu'elle a ramené.

Passage furtif des gens qui installent le matos indispensable. Elle les remarque à peine. Décidément, les anciennes habitudes ont la belle vie ce soir. Ca doit être fait exprès en même temps, aucun noble n'est jamais vraiment seul, chacun a sa Margueritte, planquée derrière un rideau à attendre le bon moment pour intervenir. Elle le suit docilement et s'attable à ses cotés.

Y a des saltimbanques ici aussi, les as-tu vu en entrant ? Cracheurs de feu, jongleurs... Ils m'ont adopté un peu. En plus du bar, je chante un peu, dans les bains, le salon...

Ah non, j'étais trop occupée à trouver le courage d'entrer. On pourra aller les voir ?

Hey ! Ca va trop vite là ! Elle lui aurait bien demandé un avant goût. Elle crache jamais sur un petit concert privé. Trop tard. Il lui tend une tartine... Chouette... Et là, comment on fait ? Elle va quand même pas se taper la tartine ! Même pas en rêve. Heureusement, il lui offre une sortie en or.

Mange. T'es maigre à faire peur.

C'est toujours hilarant de voir le sang de quelqu'un quitter son visage, les yeux sortir de leurs orbites. Du coup forcément, elle éclate de rire. Ben oui. C'est pas ça qui va la vexer, elle est au courant, elle le fait même exprès. Et oups... un grand geste absolument volontaire mais bien maquillé dans le fou rire, la tartine tombe par terre, évidemment, le pâté coté plancher. Im-man-gea-ble ! Avec un peu de chance, il pensera pas à lui en faire une autre tout de suite.

Parchon.

Le temps que le fou rire se calme, elle a les yeux tout mouillés de larmes. Au fur et à mesure elle reprend on souffle, faut pas croire, un imc à moins de 18, le moindre effort vous prend une énergie dingue.

Non mais c'est pas grave hein !

Hopla ! Avant qu'il est l'idée débile de la resservir, elle s’empare d'une pâte de fruit et croque un mini bout du coin. Voila, comme ça elle a les mains pleines et peut argumenter qu'elle a mangé. Mais ? On en est pas arrivé à la question du pourquoi ? Ben si, même s'il n'a pas demandé, ressembler à un décors d'Halloween ou presque, c'est pas vraiment dans les mœurs, donc on s'explique.

Y a longtemps j'ai perdu mon premier mari. Il est mort après s'être enfermé des mois au monastère. Je me suis lentement laissé mourir mais je restais pour mon travail. Et puis un jour j'ai remarqué que si j'arrêtais de manger normalement, le Très Haut, dans sa grande intelligence, ne permet à personne de prendre ce qu'on n'a pas.

Traduction ? C'est une contraception infaillible. Son corps n'est plus en capacité de nourrir un foetus. Elle peut s'éclater autant qu'elle veut sans avoir à penser à enfanter un bâtard à chaque fois. Et ça, c'est juste le saint graal pour elle. Pas grave si c'est un sac d'os, pas grave si elle se fatigue plus vite que les autres, pas grave. Elle peut s'envoyer en l'air toute la journée si ça lui chante. Et ça, ça n'a pas de prix.
On lui donne le coup de grâce au Julot ? On lui dit qu'elle ne perd le contrôle qu'après avoir joui et qu'elle dévore tout ce qu'on lui présente ? Non hein, on va le laisser mariner encore un peu.
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Jules.
Roturière oui. Je serais bien incapable de reprendre cette vie.

On va pas se mentir, Jules est soulagé. Le discours super méga noir c'était déjà coton à digérer, mais si en plus elle lui avait dit que ben si, elle était passée de Vicomtesse à foraine, qu'elle adorait la boue le froid la faim et les maraudeurs qui tentent de te voler ce que tu as eu bien du mal à gagner.... il aurait bien du se rendre à l'évidence d'être en présence d'une folle à lier. Au fond, ça lui fait trop plaisir qu'elle ne soit plus noble. Il est encore un peu loin de se l'avouer et encore plus loin de se demander pourquoi, mais c'est plutôt une bonne nouvelle. Lorsqu'elle demande à voir les jongleurs, Jules opine, pas contrariant. La nuit est encore jeune, et les saltimbanques se font leur meilleur beurre la nuit. Quant au concert, elle peut bien en demander un quand elle veut, ils ont toute la nuit, non ? Alors qu'elle éclate de rire, notre gaffeur en herbe se détend sensiblement, soulagé de ne pas l'avoir trop vexée. Et avec un sourire contrit, le galant julot fait quoi ? Ben tout en écoutant religieusement, il lui refait une tartine, pardi.

Et puis un jour j'ai remarqué que si j'arrêtais de manger normalement, le Très Haut, dans sa grande intelligence, ne permet à personne de prendre ce qu'on n'a pas.

Traduction ? Parce que pour Julot c'est pas clair. Du tout. Sourcil arqué, paupières en hyperactivité, il la dévisage, sa tartine toute faite à la main. Prendre ce qu'on a pas. Si elle bouffe pas, elle a pas quoi ? Pas d'gras. C'est nul ça colle pas. Pas d'muscles.. Gné ?

Comment ça, prendre ce que tu n'as pas ? Qui te prendrait ta propre chair ? Ah....

ah, "propre chair", ça fait légèrement écho. Les sourcils se froncent. Réflexion intense. Allez, le narrateur va même lui donner un coup de pouce pour faire avancer le schmilblick.

Si tu parles d'enfanter... Y a d'autres solutions que de te tuer à petit feu. On est dans un bordel ici, après tout... Les filles savent y faire... Et moi aussi.

Ben ouais, quand t'es courtisan t'as pas trop intérêt à foutre toutes tes clientes en cloque. Enfin sauf une, qui venait pour ça. Pauvrette. Elle pour le coup, elle était trop grasse. Sortant de ses pensées, il lui tend la tartine, sourcils froncés et mine têtue. Elle dit qu'elle n'a pas de mal à trouver un homme pour quelques heures, mais lui se demande sérieusement comment elle fait pour les attirer, en ressemblant à une sauterelle. Enfin, tous les goûts sont dans la nature, faut croire.

Si tu veux, j'leur demanderai de te filer tous leurs petits secrets pour pas avoir de polichinelle dans le tiroir. En attendant, mange. Vaut mieux faire envie qu'pitié.

Comment vont ils sortir de cette impasse ? J'aurais bien dit qu'on se le demande tous, mais quelqu'un à honteusement spoilé la suite. Suivez mon regard....

Tu vis de quoi, aujourd'hui ?

Eh quoi, c'est pas parce qu'il surveille si elle mange, qu'il ne peut pas faire la conversation en même temps.

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Erraa
Elle a vu toutes les pensées défiler sur le visage de Jules. C'est pas drôle pour lui mais elle, elle kiffe grave. C'est à peu de choses près la même chose pour tout le monde. Hein ? Qu'est ce qu'elle raconte cette folle ? Mais ? Ha oui, d'accord. Complètement tarée la pauvre.

Si tu parles d'enfanter... Y a d'autres solutions que de te tuer à petit feu. On est dans un bordel ici, après tout... Les filles savent y faire... Et moi aussi.

Chuuuuutheu ! Lui rappelles pas qu'elle est dans un bordel, elle va changer d'attitude après. Elle était bien là, en mode repas au resto avec un pote. Enfin bien... Y a toujours cette putain d'histoire de bouffe au milieu. Elle lui concède quand même d'un signe de tête que oui, les filles ici doivent avoir leur propres trucs, sinon elle seraient grosses à longueur de temps et ça serait pas génial pour les affaires.

Si tu veux, j'leur demanderai de te filer tous leurs petits secrets pour pas avoir de polichinelle dans le tiroir.

Heu... A quel moment on est arrivé à parler de sujet aussi perso ? Bon oui ça fait un moment m'enfin là, on atteint des sommets dans l'intimité quand même. Non ? Ah c'est moi alors. Mais quand même, on envoie pas un homme chercher des infos comme ça. Elle est assez grande pour demander. Et puis des enfants de catins ça existe hein, faut pas se leurrer, alors qu'elle, sa méthode est infaillible on vous dit.

En attendant, mange. Vaut mieux faire envie qu'pitié.

Alors là y a un sourcil qui se lève bien haut. C'était un ordre ? Non hein. Parce que si c'en est un, elle va se faire un plaisir de le braver et si c'en est pas un, de toute façon... Ben rien, si c'en est pas, elle le fait pas et puis c'est tout. Dans tous les cas, il est hors de question qu'elle mange ce truc. Pis spoiler c'est pas grave s'ils en arrivent pas là d'abord, na ! Et là croyez moi, ils n'en ont jamais été aussi loin. Essayer de la gaver comme une oie est une très, très mauvaise idée. On est proche de la rechute là, je vous le dis ! Et là, l'expression mordre la main qui la nourrit ne sera plus qu'une simple expression.

Je mélange pas le sucré et le salé.

Ouf, c'était soft. Mais la voix avait des accents un peu glacial quand même. Et pour prouver ses dires, elle mange la moitié de sa pâte de fruit, c'est énorme pour elle, je vous jure.

Tu vis de quoi, aujourd'hui ?

Mouais, t'as raison change de sujet, vaut mieux pense-t-elle.

De ce que j'ai entassé quand j'étais économiste. Avant j'avais un énorme réseau, les gens venaient à moi pour vendre ou acheter. J'avais presque plus besoin de bouger. Du coup entre deux affaires officielles, il était fréquent que je travaille pour moi. Et puis avec deux vicomtés, j'avais des revenus plus que confortables. Et je te parle pas des médailles de mérite qui ouvrent droit à certaines pensions parfois.

Oui, bon, pas dans ce monde là, mais vrai si hein, les médailles ça donnent des pensions. Et la petite elle a quand même la plus haute distinction du royaume : le collier du lys. C'est d'ailleurs étonnant que personne n'ai pensé à la lui retirer depuis le temps. Et forcément, comme tous les économistes assez doués, elle s'est servit au passage sur quelques transactions officielles. Mais non mais non, j'ai pas vendu la pierre plus cher que le prix normal, c'est un ami quand même ça se fait pas. Et hop, quelques écus par quintal dans la popoche. Et c'est pas tout !

Et puis l'année dernière, je m'ennuyais tellement que j'ai accepté une mission suicide. Je me suis engagé dans une armée..
Oui le petit bout tout malingre dans une armée, vous pouvez rire
..pour aller défaire le camp du grand Khan. Quand on a gagné, on a reçu notre part de son trésor. Je pense que rien que ça, je pourrai vivre confortablement le reste de ma vie.

Et même payer deux fois plus que le prix habituel et venir quand même ici tous les jours ! Mais on lui dira pas. Faut rien dire on a dit. Par contre wahou! ça donne un peu soif une tirade comme celle là. Elle a pris son verre et a failli le tendre vers Jules pour qu'il la serve mais finalement le fait elle même, comme ça elle peut mettre un peu plus que la dose réglementaire, et toc. Une grosse gorgée ça permet de prendre deux secondes pour réfléchir à la suite. Qu'est ce qu'elle va bien pouvoir dire pour détourner son attention ? Ha oui ! Quitte à être dans les sujets qui fâchent.

Et ici, vous faites quoi une fois que... 'fin... Quand vous avez plus trop de clients quoi ? Ou quand vous ne pouvez plus les satisfaire...

Merde ! C'était presque bien parti ! Z'avez remarquez l'effort de ne pas dire "quand vous êtes tout vieux et moche et que plus personne ne veut monter avec vous" ? Mais c'est Erraa, si elle savait parler correctement et sans gaffe, depuis le temps, elle serait cheffe de la diplomatie royale, au moins ! Et il a fallut qu'elle rajoute qu'un jour, les mecs au moins auront des pannes et que ce jour là, bonjour l'angoisse pour se reconvertir.
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Jules.
Oups. Un sourcil bien haut, un. Visiblement, il est allé un peu loin.

Je mélange pas le sucré et le salé.

Il opine, doucement, mais la voir manger la moitié d'une pâte de fruit en étant si maigre, y a pas à dire ça le perturbe. Qu'elle veuille pas d'gosses, d'accord, mais qu'elle s'affame au point de pouvoir être emportée par un petit rhume de rien du tout, alors qu'il y a tout plein de poisons divers et variés pour faire passer les... Bon, passons, on va pas entrer dans le glauque. Il s'éclaircit la gorge et baisse les yeux un instant, écoutant ses histoires d'économiste - il n'a aucune idée de ce que c'est - et de pensions. A la mention du Grand Khan, il relève le nez, surpris -ben ouais en effet une femme petite et maigrelette, comment elle a fait pour pas être emportée par un brin de vent ? - et un peu impressionné aussi, faut bien l'avouer. Il opine doucement, la gratifiant même d'un petit sourire. Elle mange pas, mais au moins elle boit. Le vin rouge ça tient au corps, un peu. .

Et ici, vous faites quoi une fois que... 'fin... Quand vous avez plus trop de clients quoi ? Ou quand vous ne pouvez plus les satisfaire.

Ah ben voilà une question qu'elle est marrante, songe le courtisan, amusé. Il manque de répondre que si y a pu d'clients on monte en chercher là ou y en a, mais il est fort -très fort -probable qu'elle tente de lui parler d'âge, sans parler d'âge.... Il est un peu tenté de répondre "à ton avis ?" mais il l'a déjà agacée en lui disant de manger, c'est pas le moment.

- Ben on change de métier, tiens. Certains ont mis assez de côté pour le restant de leurs jours, d'autres se font maquereau ou maquerelles. Ou sommelier.

Il sourit en coin, arquant un sourcil amusé. Dommage qu'elle ai pas posé la question de la panne, il lui aurait rétorqué qu'il est très doué de ses mains.

Certains se marient. Ca c'est vu, des clients réguliers... énamourés au point de vouloir se garder la marchandise pour eux seuls. Moi....

Lui, il était patron, il commençait à mettre de côté, il a tout perdu en donnant ses parts au fils de Désirée quand elle est morte. Parti trop longtemps du Boudoir. Trop loin.


Moi j'ai eu quelques imprévus. Mais la Rousse ne me laissera pas à la rue, je me débrouille.. Et puis je ne suis pas encore...invendable.... Si ?

Ben alors mon Julot, on cherche à séduire ? Parce que tu le sais très bien que t'es pas encore foutu, va pas nous faire avaler que tu as besoin d'être rassuré. D'ailleurs ton oeil amusé et ton sourire en coin en disent long, petit arrogant va.

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Erraa
Ben on change de métier, tiens. Certains ont mis assez de côté pour le restant de leurs jours, d'autres se font maquereau ou maquerelles. Ou sommelier. Certains se marient. Ca c'est vu, des clients réguliers... énamourés au point de vouloir se garder la marchandise pour eux seuls.

Ben oui, logique. Elle réfléchit pas trop des fois. Surtout que là, l'alcool commence réellement à chauffer comme il faut. Ca aide pas. Tiens, sommelier, en voila un beau métier ! Une seconde l'envie de se reconvertir aussi lui traverse l'esprit. Mais juste traverser hein, elle serait sa propre ruine.
Une grimace au mot "marchandise". Pourtant elle en a croisé des marchands d'es... Même le mot lui est insupportable. C'est un truc qu'elle n'a jamais compris. Une personne est une personne. Point. Evidemment y des degrés, un roi ou un marquis, c'est pas la même chose qu'un marchand ou qu'un laboureur. M'enfin quand même ! un gens c'est un gens, pas une lampe ou une miche de pain ! Bon d'accord, parfois elle n'était pas douce avec son personnel, mais ils étaient tous logés, bien nourris et même payés un peu. D'ailleurs, pour ça qu'ils devaient rester en supportant ses crises maintenant qu'on y pense. Mais merde ! On dit pas marchandise pour une personne.

Moi j'ai eu quelques imprévus. Mais la Rousse ne me laissera pas à la rue, je me débrouille.. Et puis je ne suis pas encore...invendable.... Si ?

Non, grave non. Il a encore de belles années le Julot. Et ce sourire, et cet oeil qui pétille... Ouais, elle en ferait bien son goûter et pas qu'un peu. Mais là, ce truc marchandise ça la chiffonne trop et c'est quoi ce mot là ? Invendable ? Mais bordel ça va pas ? Le jeu de séduction est passé loin, mais loiiiin, là tout de suite, faut que ça sorte.

De la pierre, du fer, des armes, ça c'est des marchandises. Un humain, si bas dans l'échelle soit il ne doit jamais, jamais être traité de marchandise.

C'est le discours qu'elle tenait à chaque fois, un réflexe. Elle capte toujours pas où elle est et ce que font les gens pour gagner leur vie. Un truc qui se vend et s'achète, par définition, c'est une marchandise. Mais quand elle veut pas comprendre, autant essayer de faire traverser un pont de corde à un âne acrophobe. Surtout qu'en achetant ceux qu'elle pouvait où en venant consommer ici, elle participe au marché autant que les autres. Toujours la contradiction. Mais c'est bon pour la conscience de se faire croire qu'on agit différemment et dans l'intérêt de chacun.

Ca y est, ça tourne sévère. Elle a esquissé un mouvement pour se lever et continuer à s'énerver mais en fait non, elle est restée assise. Un coup d'oeil à Jules, à tous les coups il a remarqué. Merde. Bon... Y a pas cinquante milles solutions. Soit elle pionce dans deux minutes et moi perso ça m'embêterait beaucoup, soit elle va devoir manger pour éponger un peu. Mais hors de question d'avouer. Elle va devoir trouver une excuse. C'est con, surtout qu'il ne demande que ça mais ça fait tellement longtemps qu'elle contrôle qu'il lui faut une raison pour craquer et se comporter comme tout le monde.

Si je mange, tu chantes ?

Oui, non, elle a pas trouvé mieux. Mais ça devient urgent là. Et puis ça peut ressembler à une négociation en y regardant de pas trop près, c'est pas si mal. Enfin pour elle, parce que Julot, le pauvre, ma main à couper qu'il va interrompre son repas.
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Jules.
De la pierre, du fer, des armes, ça c'est des marchandises. Un humain, si bas dans l'échelle soit il ne doit jamais, jamais être traité de marchandise.

Bon, faut bien l'avouer, il est un peu surpris de la réponse, ou plutôt du manque de réponse, le Jules. Il en perd même un chouia son sourire. Plus si arrogant, hein Julot, maintenant qu'elle te donne la plus polie des rebuffades, celle de ne pas te répondre du tout... Sûrement pour ne pas avoir à dire que si, elle te trouve trop vieux, et que si ça avait été pour coucher, elle aurait gardé ce grand couillon d'Ulysse. Merde, alors quand il l'a embrassée, tout à l'heure, elle... aurait peut être préféré qu'il s'abstienne ? Il déglutit, mais se reprend vite, on est pas courtisan des années sans un bon contrôle de soi. Bon, elle a pas dit ce qu'il voulait entendre, mais elle a dit quoi ? Ah oui.

Il se penche vers le petit minois préoccupé, attendri. Parce que bon, elle a beau le trouver trop vieux, elle s'inquiète de sa condition, et ça c'est plutôt mignon. Et alors même qu'il vient caresser sa joue, le marché tombe, presque aussi surprenant que la notion qu'il soit vieux.


Si je mange, tu chantes ?

Tu m'étonnes, qu'il chante. Toute la nuit s'il le faut. Des yeux, il cherche instinctivement sa cithare. Merde, on est dans la chambre d'Ulysse, ici... Il a pas un truc musical le marin ? Non. Merdeuh. Hors de question de la laisser pour aller chercher de quoi se gratter le ventre en chantant des chansons. Hors de question de se le faire porter, elle serait capable de changer d'avis et de pas bouffer. Son regard revient se planter au sien, abandonnant l'idée de s'accompagner d'un instrument. La main glisse derrière la nuque, vient se perdre dans ses cheveux. Comme avant d'embrasser, sauf qu'en fait.. ben non hein. Invendable, Julot.

Bien sûr. Et t'en fais pas, mignonne. Personne nous traite comme de la marchandise ici. C'est nous qui plaisantons avec des termes exagérés. On dédramatise. Tu vois ?

Il s'écarte, laissant retomber sa main sur la table, pianote un peu maintenant qu'il sait plus trop quoi en faire s'il ne gratte pas des cordes. S'adosse.

Tu manges, je chante. J'ai pas d'instrument ici, c'pas grave ? Tu veux entendre quoi ? Une chanson d'amour ? Une chanson rigolote ?

Et de pencher la tête de côté, toujours un peu interdit et une miette vexé. Vraiment, invendable...?
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Erraa
Bheu.. Pourquoi il fait cette tête ? Qu'est ce qu'elle a dit de mal ? Lui dites pas qu'il pense que si, on a le droit de traiter certains humains comme des marchandises ? Non quand même. Ca cadre pas avec ce qu'elle a vu depuis le début de la soirée. Mais alors quoi ? Mais avant qu'elle trouve une réponse, il lui caresse et elle se laisse aller à ce touché. Il s'approche, la main dans ses cheveux et... Rien ? Mais...? HEY ! Pourquoi ? Alors elle a vraiment fait ou dit quelques chose qui l'a rebuté ? Au point de ne plus vouloir l'embrasser ? Merde. Mais qu'est ce que ça peut être ? Pas le temps de cogiter pour le moment.

Bien sûr. Et t'en fais pas, mignonne. Personne nous traite comme de la marchandise ici. C'est nous qui plaisantons avec des termes exagérés. On dédramatise. Tu vois ?

Un signe de tête pour assentiment. Ca devait donc être ça, forcément. Un truc d'égo de mec qui supporte pas qu'une demoiselle en détresse vienne à son secours en quelque sorte. Ca peut pas être autre chose. Juste au moment où elle décide de s'avancer un peu pour prendre l'initiative d'un baiser, le voila qui se recule et se réinstalle dans sa chaise. Oups, c'est peut être plus grave que ce qu'elle pensait.

Tu manges, je chante. J'ai pas d'instrument ici, c'pas grave ? Tu veux entendre quoi ? Une chanson d'amour ? Une chanson rigolote ?

Rha ! Encore un choix ? C'est quoi cette obstination à vouloir qu'elle décide ? Ca existe plus les bonhommes qui prennent en main les choses et sur qui on peut se reposer ? Bon en même temps quand il lui laisse pas le choix, elle se rebiffe. Pas compliqué la fille ! En plus il la regarde un peu bizarrement. Qu'est ce que ça cache ? C'est pas tout ça, mais va falloir songer à répondre. Ce qu'elle veut entendre ? Aucune idée. Ce qu'elle veut pas entendre par contre, ça elle le sait : une chanson d'amour. Un coup à plomber l'ambiance encore plus. Reste que la chanson rigolote. Avec un peu de chance, ça détendra l'atmosphère tendu par sa faute même si elle a bien du mal à savoir comment. Au cas où ça aide, elle affiche un sourire intéressé, ravi chaleureux, tout ça.

Ben non c'est pas grave. Une rigolote s'il te plait.

Et en guise bonne fois elle croque une petite bouchée de la tartine toute neuve. Des fois que ça serait ça qui le gène à ce point, on sait jamais. Z'avez jamais vu une Erraa qui se fait toute petite pour éviter un conflit ? Alors ouvrez grand les yeux, c'est le moment ! Il pourrait lui demander de marcher sur les mains, si ça pouvait ramener le Jules d'il y a cinq minutes, elle le ferait sans soucis. Le temps d'avaler son bout de pain, une idée s'est fait une place dans sa tête. Et si, par un miracle connu que de très peu d'initiés, en posant des questions, il serait possible d'obtenir des réponses ? Mouais, c'est pas gagné ça ! Mais elle perd rien à essayer et puis l'alcool c'est traître, ça donne un courage qu'on n'a pas d'habitude.

Je suis sure que tu chantes magnifiquement bien.

Heu... C'est bien sur que c'est cette phrase là qui devait sortir ? Non hein. En vrai, l'alcool ça rend stupide, pas courageux. Super, maintenant il va croire qu'elle lui passe la brosse à reluire pour effacer la faute qu'elle a commise et dont elle ne connait même pas la nature. Et merde...
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Jules.
Il a rêvé, ou elle a eu l'air déçu qu'il ne l'embrasse pas ? Bon sang Julot réveille-toi un brin, t'es censé connaître les femmes par cœur, pourquoi celle-ci est-elle si difficile à lire ?

Les femmes sont changeantes et subtiles, c'est là leur meilleure qualité. Elles peuvent être froides si tu fais la connerie de leur ordonner de bouffer, et l'instant d'après t'avoir pardonné, t'offrir un sourire chaleureux, comme celui là. Ça, il a l'habitude, il gère. Mais ce chaud froid qu'elle souffle, séduisante un instant, ne répondant pas à ses avances un moment plus tard, l'a un peu déstabilisé. Serait-ce parce qu'il n'est pas là pour la séduire et qu'il a quand même essayé, l'air de rien ? Meuh non, elle lui plaît pas on a dit ! Ca doit forcément venir d'elle, c'est bien plus rassurant comme pensée. Bon, pas de panique, elle est juste un peu paumée, ça arrive. Quand une femme vient dans un bordel, c'est rarement qu'elle va hyper bien dans sa vie, hein. Elle ne doit pas trop savoir ce qu'elle veut. Patience, et bienveillance, Julot. C'est pas parce qu'elle te plaît qu'il faut oublier que ses envies sont ta priorité. D'ailleurs elle te plaît pas, elle est trop maigre, t'avais déjà oublié ?

La petite voix intérieure fait son taff, bien ou mal on ne sait pas encore, et Julot répond au sourire avec la même chaleur. Une chanson rigolote, donc. Celle de Jeannette qui se prend une main au cul le jour de ses noces ? Hum, la donzelle a un cul très rebondi, Erraa pourrait le prendre comme une critique. Ou celle du mec qui se tape... oui, celle-là.


Je suis sure que tu chantes magnifiquement bien.

Sourcil arqué. Oups. "Ne relève pas, Jules. Ne relève pas, Jules ! Jules...." Trop tard, petite voix, il a déjà ouvert la bouche, et pas pour chanter.

- Heureusement que je vends ma voix et plus mon corps, hein...

.... puisqu'il est invendable. Bon, au moins il a pas fini la phrase. C'est déjà ça. Et puis au moins il a eu un sourire d'auto-dérision presque bon enfant, alors qu'il aurait pu dire ça d'un ton pincé. Voyons les choses du bon côté. Jules tapote des doigts sur la table pour se donner un rythme, et entame la chanson demandée. Les paroles sont plus importantes que l'air mais pour ceux que ça intéresse, c'est .


    C'était tremblant, c'était troublant,
    C'était vêtu d'un drap tout blanc,
    Ça présentait tous les symptômes,
    Tous les dehors de la vision,
    Les faux airs de l'apparition,
    En un mot, c'était un fantôme

    A sa manière d'avancer,
    A sa façon de balancer
    Les hanches quelque peu convexes,
    Je compris que j'avais affaire
    A quelqu'un du genr' que j'préfère
    A un fantôme du beau sexe.

    "Je suis un p'tit poucet perdu,
    Me dit-ell', d'une voix morfondue,
    Un pauvre fantôme en déroute.
    Plus de trace des feux follets,
    Plus de trace des osselets
    Dont j'avais jalonné ma route !"

    "A l'heure où le coq chantera,
    J’aurai bonn' mine avec mon drap
    Plein de faux plis et de coutures
    Et dans ce siècle profane où
    Les gens ne croient plus guère à nous,
    On va crier à l'imposture. "

    Moi, qu'un chat perdu fait pleurer,
    Pensez si j'eus le cœur serré
    Devant l'embarras du fantôme.
    "Venez, dis-je en prenant sa main,
    Que je vous montre le chemin,
    Que je vous reconduise at home"

    L'histoire finirait ici
    Mais la brise, et je l'en remercie,
    Troussa le drap d'ma cavalière...
    Dame, il manquait quelques oss'lets,
    Mais le reste, loin d'être laid,
    Était d'une grâce singulière.

    Mon Cupidon qui avait la
    Flèche facile en ce temps-là,
    Fit mouche et, le feu sur les tempes,
    Je conviai, sournoisement,
    La belle à venir un moment
    Voir mes icônes, mes estampes...

    "Mon cher, dit-elle, vous êtes fou
    J'ai deux mille ans de plus que vous... "
    - Le temps, madame, que nous importe
    Mettant le fantôme sous mon bras,
    Bien enveloppé dans son drap,
    Vers mes pénates je l'emporte

    Eh bien, messieurs, qu'on se le dise
    Ces belles dames de jadis
    Sont de satanées polissonnes !
    Plus expertes dans le déduit
    Que certaines dames d'aujourd'hui,
    Et je ne veux nommer personne....

    Au p'tit jour on m'a réveillé,
    On secouait mon oreiller
    Avec une fougue pleine de promesses.
    Mais, foin des délices de Capoue !
    C'était mon père criant : "Debout !
    Vains dieux, tu vas manquer la messe "

    Mais, foin des délices de Capoue !
    C'était mon père criant : "Debout !
    Vains dieux, tu vas manquer la messe !! "


Il s'arrête, souriant parce qu'il aime bien cette chanson, et l'observe. Alors, elle aime ?

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Erraa
Heureusement que je vends ma voix et plus mon corps, hein...

Hm ? C'était quoi ça ? Une allusion au fait qu'il est beaucoup mieux que le marin pour cette soirée ? Une annonce que le périmètre de sécurité vient brusquement de s'élargir ? Un rappel qu'il est toujours conscient de la demande initiale ? Simple, en cas de doute, on ne dit surtout rien et on attend une précision. Et si jamais ça ne vient pas, c'est que c'était pas bien important. Justement, le tempo imprimé sur le bois de la table et la voix qui démarre indiquent que la précision sera pour une fois. Pas grave, donc.

Il commence à chanter et elle se dit qu'il s'est trompé de thème. Si ça c'est une chanson rigolote, il va nous sortir quoi pour la chanson d'amour ? Fernande ? Mais plus la chanson avance, moins elle le pense. Si elle a respecté le marché au début, mangeant sa tartine consciencieusement, mâchant chaque bouchée avec soin, elle a tôt fait de la délaisser, non par volonté calculée mais parce qu'elle est complètement absorbée par cette chanson et cet homme qui la chante. Le sourire s'étire à certains passages, notamment à la mention de la flèche de Cupidon. Et vers la fin, son sourire ne s'efface plus. Des étoiles pleins les yeux, elle a posé le menton sur ses mains et balance la tête au rythme des doigts masculins. Heureusement qu'il n'a pas sa cithare parce que c'est un coup à tomber amoureuse sur le chant -haha-. Ca fait partie de ses grosses faiblesses. Elle adore les histoires parlées déjà. Elle pourrait en écouter toute la nuit. Peut être pas un hasard si sa vie s'est déroulé en parallèle d'un passeur d'étoiles quelques temps. Mais quand il s'agit de chanson, là c'est juste magique. Comme dans le joueur de flûte de Hamelin, elle est capable de suivre au bout du monde un homme qui chante, encore plus s'il s'accompagne d'un instrument.

Elle est donc là, en mode niais, à fixer Jules qui a fini de chanter depuis quelques secondes déjà et son sourire si craquant. Si elle aime ? Elle adore ! Le Maitre des mots, franchement faudrait être difficile. Et si on la secouait un peu. Elle sursaute comme réveillée par erreur d'un super rêve..Ou comme si quelqu'un lui avait mis un taquet derrière la tête. Quelle phrase va sortir en premier cette fois ? Wouahou ? Encore ? Une autre ? Si tu te sers aussi bien de ton corps que de ta voix, je te mets dans une cage et je te garde à vie ? Oula ! Non, surtout pas ça malheureuse !

Oh pardon, c'était tellement bien que j'ai tout oublié.

Joignant le geste à la parole, elle prend la tartine et s'applique à la manger jusqu'à la dernière miette et sans grimace. Jules, tu as une TRES mauvaise influence sur elle !
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Jules.
La petite pique qui ne s'assumait pas n'a pas semblé faire mouche, et Jules restera donc avec son impression de ne pas être séduisant aux yeux de la brunette ; c'pas bien grave, tous les goûts sont dans la nature, et dans son ancien métier on apprend vite à ne pas se vexer. Des filles qui aiment les minets à la peau glabre et aux cheveux blonds, y en a un paquet. Dommage, juste, pour une fois depuis si longtemps qu'une femme lui plaisait...

"Non non, elle ne lui plaît pas, elle est maigrelette" rétorque la petite voix à qui on a rien demandé.
Si si, elle lui plaît, elle a besoin d'être protégée, elle a de l'humour et aime le Maître Brassens*, insiste le narrateur qui connaît quand même mieux son personnage qui quiconque, merde.
C'est à toi qu'elle plaît surtout, insiste la petite voix.
Quelle chieuse celle-là, faut vraiment que je pense à la zigouiller un de ces jours.

Bref, il a fini sa chanson, et a bien entendu remarqué les yeux pétillants et le visage presque enfantin d'Erraa, comme ces gosses quand on leur raconte des histoires à la veillée. Le problème, c'est que quand elle montre des signes de joie comme ça, ça contraste tellement avec la vision trop noire et désespérante du monde qu'elle a donné plus tôt que notre Chevalier en herbe n'a qu'une envie, lui arracher d'autres sourires. Voire des soupirs, aussi. Il craque un peu, et ça se voit ; yeux pétillants, sourire content.


Oh pardon, c'était tellement bien que j'ai tout oublié.

Si on avait dit à Jules un jour qu'il aurait presque autant de plaisir à voir une femme manger pour lui que gémir pour lui, il aurait éclaté de rire. Et pourtant cette victoire là est toute aussi gratifiante, et c'est avec un regard, heureusement inconscient, de tendresse et de désir pur, qu'il la regarde manger.


Ravi que ça te plaise...

Et maintenant on fait quoi ? On en propose une autre ? Non, elle va croire qu'il veut la faire manger plus. D'ailleurs c'était quoi ce marché bizarre... Non, on ne posera pas la question, à cheval donné on ne regarde pas les dents. On relance la conversation ? Mais sur quoi ? Nan, si elle parle elle bouffera pas. On l'embrasse ? Non, on a dit, elle est pas venue pour ça et il lui plaît pas des masses. Bon ben on continue à la dévorer des yeux pendant qu'elle bouffe, hein. Voilà voilà.


[* il a été décidé depuis longtemps que Jules doit avoir engrossé une cliente, puisqu'il est à coup sur l'aïeul du Maître. Si si.]
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Erraa
He ben voila, à vouloir refiler le bébé de "qu'est ce qu'on fait après", ben il nous revient en pleine tête. Retour à l'envoyeur assez mérité, faut bien avouer. Pendant qu'elle mangeait, le regard de prédateur a quand même était repéré. Mais forcément, Erraa, en bonne petite casse pied qui veut rien comprendre, elle a interprété ça comme une victoire. Il voulait la faire manger, elle a mangé. Et un mec, quand il gagne, il veut son trophée. On en a parlé hein de cette foutue première idée pourrie qui lui passe par la tête. Mais elle fait des progrès depuis quelques mois mine de rien. Déjà, elle essaie de filtrer cette idée, de ne pas la sortir tout de suite, de ne pas se mettre en mode défense tout de suite. C'est peut être pas flagrant quand on la connait pas, forcément, mais promis, elle fait des efforts.

Ravi que ça te plaise...

C'est tout ? Mais ? Elle a mangé quand même, elle a tout fini son assiette comme une grande, merde ! Et pas d'applaudissement ? Pas de cotillon ? Pas de bandas en délire ? Maiiiiiiiis !! C'est vraiment trop injuste... Le temps de sécher ses larmes intérieures, de retirer sa coquille d'oeil et de la ranger dans un coin, la brune comprend que pour les gens "normaux", c'est pas non plus exceptionnel de manger une pauvre tartine. Le comportement de Jules devient soudain beaucoup plus logique. Bon, la gamine déçue rejoint la coquille tout au fond du placard. Je crois qu'on en aura plus besoin pour cette soirée. Mais du coup, on les remplace par qui ? Oui parce qu'au cas vous auriez encore un doute, elle sont plusieurs à l'intérieur.

Elle fait tomber sur la table les miettes qui se sont logées sur sa robe et en fait un petit tas bien à part. Une manie qu'elle a prise quand elle s'est retrouvée sans domestique, avant, elle s'en foutait royalement. Mais... Une seconde. Pause. Il a pas encore mangé le grand gaillard là. C'est pas normal ça, il doit avoir le bidon tout vide alors que le sien est plein. Pas normal du tout. Elle entreprend donc de découper une épaisse tranche de pain avant de la tartiner d'une couche pas plus fine de pâté. Et comme mine de rien, elle écoute et enregistre, elle rajoute un tapis de cornichons. La tartine glisse doucement en direction de Jules et tout ça sans un mot ! Oui parce que le but, en plus de calmer sa culpabilité et sa gentillesse naturel, c'était de trouver quoi dire. Bon, y a bien un truc qui trotte dans la tête, mais elle sait pas vraiment si elle doit s'autoriser à le dire ou pas. Sauf que là, va falloir penser à dire un truc Cocotte avant que l'ambiance ne devienne vraiment bizarre.

Tu devais avoir une file d'attente assez impressionnante quand tu étais en activité.
Et sans transition ou presque.
Je comprends pas pourquoi t'as pas de femme. N'importe laquelle rêverait d'un mari comme toi...

Elle incluse, mais ça, elle est à des années lumières de se l'avouer. Pour le moment, elle essaie d'analyser sans grand succès pourquoi elle a tant envie de lui être agréable, pourquoi elle a mangé autant alors que pour éponger, il suffisait de la moitié ou 'un peu de temps et surtout pourquoi chaque fois qu'elle sent un mini éloignement, même infime, même imaginaire, elle fait ce qu'elle peut pour le faire revenir. A sa manière chaotique hein, sinon ça serait pas drôle.
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