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[RP]Folie pure pour un futur -> Chap2 : Jour J...

Jessienigma
[Arles, le 20 novembre 1466, devant l'église]

*La jeune gitane semble perdue dans des souvenirs un instant et la brunette se força à ne pas s'en mêler, se disant que la jeune feme très secrète avait sans doute eu son lot de peine de coeur. D'ailleurs, qu'en était-il de Layke ? Elle ne poserait pas la question, pas encore... Elle regardait plutôt ses deux monstres avec un sourire quand elle se rendit compte de la proposition de Chandra. Ses yeux s'illuminèrent instantanément. Voilà qui serait probablement une bien meilleure idée que cette foutue robe devenue trop petite. Sans doute serait-il possible de la garder et d'en faire quelque chose pour Karine qui en serait plus ravie qu'elle !*

Merci Chandra, c'est une merveilleuse idée ! J'ai toujours détesté les tenues qui te serrent de partout avec les corsets et autres horreurs imposées aux femmes ! Je me sens davantage déguisée maintenant que je ne le serai avec une tenue colorée et ample je crois !

*Elle se mit à rire en regardant cette robe de bal bleue sortie de son passé, si loin et pourtant toujours si proche dans sa mémoire.*

Ce truc date de l'époque où j'étais ... demoiselle de compagnie en quelques sortes. D'une noble qui me léguait à son décès une tripotée de robes si j'épousais le père de mes enfants. Il ne reste que celle-là qui date de cette époque, j'ai refusé l'héritage en ne me liant pas à lui.

*Un bref instant de tristesse passa au cœur de son regard quand elle repensa à Albanne, à Zolgan, aux Houx-Rouge et à tous les événements qu'elle avait pu vivre à l'époque, ne pouvant s'empêcher de penser à Ademar en même temps, puis elle retrouva le sourire en regardant la jeune gitane avec ses enfants.*

Je peux t'confier ces deux p'tits monstres le temps d'me changer ? J'crois qu'ils t'ont adoptée !

*Alors qu'elle était en pleine discussion avec la gitane et qu'elle s'apprêtait à rejoindre son vago pour changer de mise, elle vit arriver l'ami d'Eud avec son kilt écossais en souriant, puis la mariée elle-même, magnifique dans sa robe.*

Merde, on va êt' en r'tard si j'vais m'changer !

*Son regard voltigeait entre le vago de la gitane et sa belle-soeur en devenir qui s'était arrêtée pour parler à un homme. Elle fronça les sourcils en voyant le bouquet tomber comme au ralenti et éparpiller ses pétales dans les volutes glacées de l'hiver avant de voir la brunette suivre l'homme presqu'en courant après un regard empli de larmes vers les invités. Elle posa son bras sur celui de la gitane en la regardant.*

Y s'passe queq'chose... et rien d'bon j'pense...

*Sa première pensée voltigea vers son frangin et son fichu cohabitant, murmurant doucement entre ses lèvres.*

Pas l'autre pitié...
_________________
Diacre d'Arles, incarné par Eudoxie_



Diacre en charge de la cure d'Arles




[Arles - Cathédrale Saint Nicolas]
[20 novembre 1466]


Le Monastère quitté au matin avec mon dévoué, j'avais reçu tout document nécessaire à ce que la cérémonie à venir soit célébrée dans les plus purs préceptes aristoléciens et enregistrés à Rome.
Des enfants du Très-Haut qui n'appartenaient pas à notre belle Provence mais qui l'avait choisi pour sceller leurs unions avec l'accord écrit du diocèse de leurs comtés respectifs, comment aurions-nous pu leur refuser d'honorer leur demande.
Nous aurions pu pour une ou deux raisons, mais l'absolution par la confession leur avait été donné avant que d'officier ainsi qu'une restriction non négociable avant que d'être unis devant l'église, clémence et mansuétude oui, mais un peu de pénitence ne faisait pas de mal non plus.

L'installation suivait son cours et les portes de la cathédrale avaient été ouvertes par le novice, les premiers convives étant là de bonne heure et semblait-il de bonne humeur, doucement les bancs se voyaient occupés mais point de mariés, ni l'un, ni l'autre.
Si ces dames se faisaient souvent attendre au dernier moment, ces messieurs eux étaient là assez tôt, l coutume en était-elle différente du pays barbare dont provenait le jeune homme ? Peut-être.
Le jeune moine qui m'accompagnait avait disparu depuis quelques temps quand un marchand entra pour venir me voir et quérir la future épousée m'expliquant le drame qui touchait cette journée et répondant à ma question sur l'absence du marié, mon regard se portant alors rapidement sur l'assemblée.

Allez vite mon fils, je vais prévenir les invités

Alors que l'homme pressait déjà le pas pour trouver la jeune femme qui allait se voir affliger d'une bien triste nouvelle en ce jour, je me mis à remonter l'allée centrale jusqu'à rejoindre les portes apercevant la pauvresse suivre le marchand, portant vers elle un signe de croix en la saluant pour que le Très-Haut l'accompagne et lui offre sa bienveillance.
Pivotant dans l'entrée, j'ouvris alors mes bras en m'adressant aux personnes encore sur le parvis.

Je vous invite à entrer une annonce va vous être faite

Et quelle annonce... Quoi dire ? Le temps que toutes les ouailles soient entrées, je réfléchis en refermant la marche derrière la dernière avant d'aller me poster devant l'autel joignant mes mains après m'être signé enjoignant l'assemblée à faire de même.

Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs,
La tâche qui m'est dévolue n'est pas des plus aisée...
La célébration du mariage pour laquelle nous sommes tous réunis n'aura malheureusement pas lieu...


Laissant un temps pour que les exclamations de surprise et d'interrogations s'amoindrissent, j'ouvris mes bras pour appeler à l'apaisement.

Il se trouve que le futur époux a été transporté au monastère pour des soins, un marchand qui vient d'emmener notre sœur Eudoxie à son chevet, l'a trouvé gisant en bord de chemin.
Si vous le voulez bien, je vous invite à prier pour les accompagner de nos pensées dans cette épreuve.



Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.



Que sa bienveillance se porte sur ses enfants Soren et Eudoxie


AMEN



Calmement je fis un signe de tête à l'entrée pour faire ouvrir les portes avant de m'adresser aux personnes rassemblées ici.

Allez en paix mes enfants, le Tout Puissant veillera sur vous et vos deux amis.

Un dernier signe de croix pour bénir l'assemblée et attendre que l'église se vide en restant à disposition si le besoin se faisait présent, mains jointes sous mes longues manches, prière muette se formulant vers les jeunes gens qui devaient s'épouser ce jour sous mon office.

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