Matthis_serna
Il aurait pu être angoissé, il aurait pu s'agiter. Mais il était tellement habitué aux singeries d'Alexandre, qu'il se disait qu'il s'agissait d'une nouvelle lubie. Si Alexandre avait changé en une année ? Naturellement comme tout être vivant, mais une chose était certaine ; le caractère n'avait pas changé et même si il pouvait apercevoir quelques blessures du passé, son plus jeune frère avait gardé un énergie folle. Il sourit à la Soeur, main sur le coeur et écouta Théodore. Il retint un encore et se tourna vers Aurélia qui s'était précipitée vers la Soeur, la foi hispanique n'était plus à prouver.
"C'est à Alexandre que Carmen aurait du confier Bree et non pas à Timothée ! "
Il garda ses jurons pour lui, il aurait bien lâché un "bon dieu" ou autres blasphème, mais avec une Soeur dans la cuisine et Aurélia et la pelle à pain ! Il valait mieux se la jouer "fin" si cela s'avérait possible. Il se tourna vers Théodore et appliqua une main sur son épaule, il ne lui en voulait pas, il avait fait ce qu'il pouvait et face à Alexandre, "faire de son mieux" était déjà extraordinaire.
"Théodore, ce n'est point ta faute. Mère avait une grande estime pour toi et je pense que nous l'avons tous. Comme dirait Gabriel et pardon pour la prononciation mais : ged a bheirte a' bhó dhan doras mhór rachadh i fhéin dhan bhàthaich" [on ne saurait faire boire un âne qui n'a pas soif]
Entre Ronan et Gabriel, il y avait de quoi apprendre de belles expressions et celle-là correspondait si bien à Alexandre. Naturellement, il avait donné l'équivalence en français à Théodore pour qu'il puisse comprendre, tout comme la Soeur qu'il avait salué comme il le devait.
"Je pense que pour remercier le Très-Haut de nous avoir envoyé Soeur Mariette, nous pourrons faire un don au tronc de l'Hôtel Dieu ! Je vous remercie ma Soeur et nous ne manquerons pas de vous donner quelques nouvelles."
Il s'écarta pour laisser la Soeur passer, était-ce la ferveur d'Aurélia qui avait permis à Théodore de trouver une Soeur dans la rue ? Etait-ce le KER ? Quoi qu'il en soit, il comptait bien aller déposer un cierge. Il allait s'approcher de son jeune frère, laissant à Aurélia le loisir de noter les informations sur un coin de parchemin quand soudain. Mais qu'est-ce que c'était que cet Hostel où les gens entraient comme dans un moulin ? Même le moulin de son père à Montbrisson ne voyait pas autant de passage ! Il se recula interdit, ne sachant ni que dire à l'entrer du blond. Il allait proposer à Théodore de l'aider à monter Alexandre dans sa chambre. Le bruit d'une bouteille s'écrasant sur le sol le sortit de ses"rêveries" qui n'en était pas vraiment.
"Marsac ! Ainsi c'est vous le responsable de tout ce tohu-bohu ?"
Il s'approcha lentement du garçon qui n'était pas bien gros, mais qui semblait chercher des ennuis. Ecrasant de sa botte le verre brisé sur le sol, il marcha lentement.
"Marsac ! Ainsi c'est vous le responsable de tout ce tohu-bohu ?"
L'oeil se faisait interrogateur, il leva un sourcil, attendant une réponse et bien parce qu'Aurélia se trouvait là et parce qu'il s'agissait d'un ami, il se retint de l'attraper par le col et de le coller contre un mur ou pire de l'accrocher au crochet à viande et de le taper avec la pelle à pain pour lui remettre les idées à l'endroit.
"Marsac... Marsac, Marsac... MarSAC ! J'ai déjà entendu votre nom... Laissez-moi rafraîchir ma mémoire. Vous êtes l'écuyer de mon frère et donc pour le remercier vous refaites le portrait de mon autre frère et... Je conçois qu'Alexandre soit par moment pénible-agaçant... Mais tout de même de là à taper à mort ? Un ami, voilà une drôle de notion de l'amitié. Vous essayez souvent de tuer vos amis ? Si oui, je préfère être un de vos ennemis. Matthis de la Serna-Marigny, le troisième et dernier frère. "
Tout en tendant la main à son vis à vis qui tenait la main d'Alexandre. Des reproches il en avait, contrarié ? Légèrement, ce combat en lice lui rappelait un vieux combat, des années auparavant quand Timothée l'avait combattu et que le combat avait tourné en bain de sang.
"Qu'avait-il fait pour mériter un traitement pareil ? Et pour que vous veniez le narguer d'une façon des plus... Loyal disons ? Il ne fait pas toujours bon de se vanter, garder cela à l'esprit Marsac. "
Il se tourna ensuite vers Aurélia, ce n'était pas le tout de se présenter, il se devait également de la présenter, il se recula et s'approcha d'elle, évitant le verre et le vin qui se rependait allègrement sur le sol.
"Cuvée ? De quelle année était cette bouteille ? Nous en étions aux présentations, donc revenons-y. Marsac voici Aurélia Catalina de la Vega, ma fiancée."
Matthis_serna
Observant l'écuyer de son frère, il ne lâchait pas Alexandre des yeux, pour une prime rencontre, il partait fort mal le jeune homme. Il avait pris soin de l'écouter, mais sa colère ne disparaissait pas et il avait fort peu apprécié qu'il lui réponde de cette façon. Il avait de la chance qu'il ne soit pas son écuyer, c'est une droite du tonnerre qu'il aurait eu. Néanmoins, les excuses avaient fini par sortir, Matthis opina du chef, à moitié rassuré. Ce jeune homme devrait être maté avant que ces actes ne dépassent l'entendement.
"Au plaisir de vous revoir jeune Jules, et dans des conditions moins chaotiques. "
Il s'inclina à son tour devant l'écuyer et se dirigea vers Alexandre encore endormi sur la table, il faudrait faire parvenir à cette soeur une lettre accompagné d'un petit quelque chose pour la remercier une nouvelle fois. Glissant un bras sous les genoux de son frère et l'autre dans son dos, il le leva non sans difficulté, Alexandre n'était pas gros, mais comme il était endormi, il ne soutenait aucun de ses muscles et pesait autant qu'un âne mort. Il grimpa les escaliers avec difficulté et poussa du pied la porte de la chambre d'Alexandre. Il l'allongea sur son lit, calant doucement sa tête contre son oreiller de plumes et l'observa avant de dire à voix haute.
"Tu nous a déjà pris notre mère ici, tu ne vas pas nous prendre notre frère."
Il tira un fauteuil pour l'approcher de la tête de lit d'Alexandre, il l'observait. Il avait bien grandi son frère après une année d'absence, il s'en rendait compte. Il avait quitté un petit garçon et il retrouvait un adolescent qui semblait vouloir n'en faire qu'à sa tête. Si Jules avait déjà eu son savon, Alexandre aurait le sien, personne ne l'avait forcé à accepter ce duel. Laissez le chef de famille s'occuper de ses terres et les souris dansent.
"T'as la tête dure Alex. Qu'est-ce que l'on va faire de toi ?"