L_aconit
Tu m'as dit " Baise moi comme le dernier des chiens".
Est-ce que tu pensais que je n'en étais pas capable? Cette question tournoyait en moi comme plane l'ombre d'un rapace sur la plaine, tandis que tu te dévêtissais face à moi. Nous savons toi et moi que quelque chose se terminait ce soir là. La lettre, posée sur le guéridon avec le sceau Romain semblait narguer les dernières hésitations. Sans te toucher, guettant juste l'instant propice où plus rien ne te couvrais, jégrenais dans ma main d'un air faussement détaché les perles du rosaire. Si je n'ai pas ôté ma dalmatique, ce n'est que parce que je savais que cela ne ferait que t'exciter d'avantage, aiguiser ton appétit. En quittant le jardin du Barbier nous savions, toi et moi, tenus par le secret, que la fin du second acte sonnait. Que la comédie avait assez duré, et que les masques allaient être changés. Crois-tu, toi aussi, que nous jouons à l'instar d'une pièce de théâtre de rue, plusieurs scènes, recoupées en plusieurs actes, parmi lesquels nous échangeons les rôles?
Tu m'as dit un jour " Que penseraient les gens d'un homme tel que moi, si je n'étais pas marié, sans enfant ?"
Est-ce que tu pensais que ces gens, par répercussions, penseraient aussi de mauvaises choses de moi si je rompais mon allégeance à l'église? Car tu le sais. marié, je le suis. Partant de cette idée, au delà d'être le mignon de l'évêque, tu es aussi son amant adultère .
Lorsque je demande au jeune domestique de quitter la chambre en reprenant la bouteille de vin que nous avons vidé, je ne crains plus rien. Ni dieu. Ni les gens. Ni ton avis. Je sais désormais qu'il est indissociable du mien, et un gout de victoire imperceptible a pris possession de mon palais. Regarder dans la même direction est grisant, plus encore que le vin. Plus encore que le rideau qui s'ouvre de nouveau après l'entracte. Nous savons l'un comme l'autre que mon enfermement ecclésiastique fut une grande frustration, altérant, restreignant nombre de nos élans. De nos envies. De nos besoins.
La ceinture que tu m'as offerte est posée là. Dans cette demeure, les ceintures n'auront jamais vocation à battre la chair, sauf si elle le réclame à genoux.
J'ai envie, souvent, que tu réclames à genoux encore. J'ai envie, souvent encore, de te réclamer à genoux. mais ce soir nous fêtons à huis clos l'avènement de grandes choses. Non contents d'avoir érigé un fief de pierres closes, nous avons scellé la naissance d'un empire. Lorsque je passe la sangle autour de tes poignets, et que je la serre de toute la force masculine que ce Dieu m'a donnée, je ne songe pas à te faire du mal. Simplement à exorciser le mien. De trop de temps enfermé dans mon rôle. Quand je t'attires sur le prie-dieu, faisant ployer tes jambes pour que tu y cèdes à genoux, je songe que la conclusion était inévitable. Tu n'es plus marié. Et je suis désormais corrompu dans mon rôle jusqu'aux moindres fibres de la moelle.
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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Est-ce que tu pensais que je n'en étais pas capable? Cette question tournoyait en moi comme plane l'ombre d'un rapace sur la plaine, tandis que tu te dévêtissais face à moi. Nous savons toi et moi que quelque chose se terminait ce soir là. La lettre, posée sur le guéridon avec le sceau Romain semblait narguer les dernières hésitations. Sans te toucher, guettant juste l'instant propice où plus rien ne te couvrais, jégrenais dans ma main d'un air faussement détaché les perles du rosaire. Si je n'ai pas ôté ma dalmatique, ce n'est que parce que je savais que cela ne ferait que t'exciter d'avantage, aiguiser ton appétit. En quittant le jardin du Barbier nous savions, toi et moi, tenus par le secret, que la fin du second acte sonnait. Que la comédie avait assez duré, et que les masques allaient être changés. Crois-tu, toi aussi, que nous jouons à l'instar d'une pièce de théâtre de rue, plusieurs scènes, recoupées en plusieurs actes, parmi lesquels nous échangeons les rôles?
Tu m'as dit un jour " Que penseraient les gens d'un homme tel que moi, si je n'étais pas marié, sans enfant ?"
Est-ce que tu pensais que ces gens, par répercussions, penseraient aussi de mauvaises choses de moi si je rompais mon allégeance à l'église? Car tu le sais. marié, je le suis. Partant de cette idée, au delà d'être le mignon de l'évêque, tu es aussi son amant adultère .
Lorsque je demande au jeune domestique de quitter la chambre en reprenant la bouteille de vin que nous avons vidé, je ne crains plus rien. Ni dieu. Ni les gens. Ni ton avis. Je sais désormais qu'il est indissociable du mien, et un gout de victoire imperceptible a pris possession de mon palais. Regarder dans la même direction est grisant, plus encore que le vin. Plus encore que le rideau qui s'ouvre de nouveau après l'entracte. Nous savons l'un comme l'autre que mon enfermement ecclésiastique fut une grande frustration, altérant, restreignant nombre de nos élans. De nos envies. De nos besoins.
La ceinture que tu m'as offerte est posée là. Dans cette demeure, les ceintures n'auront jamais vocation à battre la chair, sauf si elle le réclame à genoux.
J'ai envie, souvent, que tu réclames à genoux encore. J'ai envie, souvent encore, de te réclamer à genoux. mais ce soir nous fêtons à huis clos l'avènement de grandes choses. Non contents d'avoir érigé un fief de pierres closes, nous avons scellé la naissance d'un empire. Lorsque je passe la sangle autour de tes poignets, et que je la serre de toute la force masculine que ce Dieu m'a donnée, je ne songe pas à te faire du mal. Simplement à exorciser le mien. De trop de temps enfermé dans mon rôle. Quand je t'attires sur le prie-dieu, faisant ployer tes jambes pour que tu y cèdes à genoux, je songe que la conclusion était inévitable. Tu n'es plus marié. Et je suis désormais corrompu dans mon rôle jusqu'aux moindres fibres de la moelle.
Et toi Alphonse, quel rôle joueras-tu, désormais?
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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil