Aryanna
C'est qu'il y avait un petit monde qui arrivait au château, et bien qu'avertis les deux jumeaux ne s'attendaient pas à en voir "autant". Pour le moment tout était calme en ce début d'après-midi, mais sans doute cela changerait-il.
Et comme la Comtesse n'était pas dans les parages, Doppel & Gänger pouvaient bien y aller de leurs petits commentaires favoris, tout bas.
« T'crois qu'elle a des amis ? 'Fin qu'y a des gens qu'vont v'nir, là ?
- Peut-être, ou tout du moins des gens qui vont venir piquer dans les assiettes. Elle a fait sortir les oriflammes, pour une fois. Ce qu'elle ne fait que quand elle reste un moment.
- C'éti vrai. On va d'voir s'la coltiner, d'coup. Adieu l'siestes à l'ombre. »
Ils se taisent brusquement, c'est que voici la première a arriver. Et comme Ctulhu, en faction à la porte Ouest des remparts les a laissé passer. Il n'y a bien là aucune raison de stopper les entrées. Il faut juste donner des indications de déplacements.
A la blonde Comtesse donc. « C'par l'salle d'plaid M'dame.
- La salle à droite en entrant. »
Et ils laissent place à l'entrée dans la cours. Et l'Oiseau à bonne distance, ils reprennent leurs chuchotis.
« T'as vu com'elle est j'lie. Ca change d'la nôtre.
- En tout cas elle est bien accompagnée. »
Entre les enfants et les nurses, quoi de plus logique que Layla ne vienne pas seule. Mais impossible d'aller plus loin, déjà voilà deux autres visiteurs.
« Ouida, M'bon M'sire. M'dame. C'ben qu'ici qu'on vassalise.
- La sur de la Comtesse de ce qu'on nous a dit. » Les mêmes informations données précédemment le sont là encore. Tout en laissant le couple passer.
Et le même rituel qui reprend.
« T'as vu y a pas qu'des femmes. Et l'homme l'a survécu... Hé bein.
- Tu crois, toi, qu'elle se mariera un jour la Comtesse ? » Mais pas le temps de poursuivre, en voilà une autre. Encore une blonde avec une enfant. Qu'ils laissent passer, évidemment.
« Bonjour Mesdames. Bienvenue à Montfa. » - Et on indique toujours le même chemin. Et toujours encore les voilà qui chuchotent.
« Cel'là aussi l'est joliette. T'crois qu'on lui a fait peur ?
- Ce qui est sûr c'est qu'elles pourraient donner des conseils à Aryanna. Franchement... »
L'arrivée de Manon et celle de Julian est la seule à faire abstraction à la règle. Doppel et Gänger s'écartent bien prestement. Ils vont même se planquer. Sinon ils pourraient en prendre fort pour leur matricule. Comme c'est la voisine, ils la connaissent bien déjà. Et elle n'a certainement pas besoin de les voir, ni son mari.
Ils reviennent donc à leur poste une fois d'être sûr que Vénès est bien rentrée dans le château avec son époux. Ni vu, ni connu, j't'embrouille.
« On a eu chaud. »
Le passage du Héraut se fait sans trop de mal. Le tabard a assez d'effet pour qu'ils la laissent passer sans autre forme de procès. Seules les indications sont également données pour qu'elle s'y retrouve, dans la cours, avant qu'elle ne soit confiée aux bons soins d'Amandine, qui conduira Poitou à la salle.
« T'as vu com'elle était habillée. S'rigole pô. »
Et on se tait à l'arrivée du beau-frère, mari de la future vassale. Et Gänger récupère le poney sur lequel il est monté pour aller le mettre aux écuries. Et on le laisse se débrouiller. C'est qu'il y a du monde dans la cours qui ne devrait tarder à entrer, sans doute. Au retour du jumeau, ils reprennent quand même.
« Il est là pour sa femme. Tu crois qu'il va l'empêcher de faire une connerie ?
- Y s'rait ben inspiré. El'sait pas dans quoi qu'elle s'embarque, j'crois. »
Pour finalement saluer le mec qui roule un peu des mécaniques. Et on lui donne les mêmes indications, alors qu'il rjeoint le petit groupe de la cours intérieure.
Et on poursuit dans le pia-pia-pia.
« T'as vu com'l'est barraque.
- Ouais. J'aimerais pas qu'il m'en colle une.
- Ouais, toi t'décolles d'suite.
- Toi aussi, carrément dans le mur. Et ensuite on t'enterre. »
Et c'est parti. Au jeu de celui qui décollera le plus loin. C'est même qu'ils pourraient se foutre sur la gueule, les deux zozos, juste pour faire les malins.
[ Pendant ce temps - Salle du Plaid ]
Peu de fioritures dans cette petite salle du plaid du château de Montfa. La sobriété de la salle contraste même avec les autres pièces, salons, appartements et chambres diverses du lieu. Ici il n'y a bien qu'un trône frappé du blason montfanéen, un tapis rouge, quelques tentures aux murs et, évidemment, certaines sont brodées aux armoiries du Comté. La salle n'est pas si grande et pour une fois elle accueillera un événement plus réjouissant que les doléances des montfanéens. Un événement qui ne se reproduira sans doute pas deux fois.
Aryanna est évidemment déjà dans la place. Assise sur le trône alors qu'il n'y a encore personne. Ils arriveront bien assez tôt. Elle est en grande conversation avec Amandine qui lui tourne autour, lui court autour et essaie de la retresser pour qu'elle soit un peu convenable.
Grande mission pour la petite rouquine qui, qu'on se le dise, a fait bien des pieds et des mains pour convaincre la Comtresse que : non, il fallait qu'elle fasse un petit effort vestimentaire. Car même si cette journée ne lui est pas consacrée, elle pourrait au moins faire quelque chose pour son apparence, histoire de marquer un peu le coup. Et même après moutles grognements et arguments contraires, la petite main a fini par l'emporter. Car, oui, elle avait raison.
C'est donc bien une oiselle en robe que tout le monde verra ce jour. L'une des robes qui faisait partie d'un package cadeau, envoyé directement à Montfa, designé par le bon goût évident d'une personne qui sera théoriquement là cet après-midi et qu'il faudra bien évidemment remercier.
Une robe rouge et noir, avec quelque reflets prune, qui lui va comme un gant. Comme quoi... Peut-être un jour finira-t-elle par ne s'habiller qu'exclusivement de froufrous et tissus pimpants et soyeux.
Vous y croyez ? Hé bah vous rêvez ! Et en grand.
La salle du plaid commençait à se remplir aussi la Comtresse avait fini par se redresser et se relever. Elle avait adressé quelques sourires et saluts du chef, bien loin de se douter un instant de la course qui s'était passer pour retrouver sa nièce.
Et c'est auprès de l'épouse Calderon que la discussion s'engage tout d'abord. Tout en la détaillant dans cette robe d'un rose certain qui lui allait tout à fait bien au teint. Mais pas le temps d'admirer à voix haute la robe qu'elle porte, la voilà qu'elle demande une audience. Intriguée, la noire écoute toutefois.
« Bonjorn Comtessa.
Fichtre. Ce que Vos me dites là ne m'étonne guère, à vrai dire. Connaissant mes idiots... Il faudra bene leur apprendre le tiers du début des bonnes manières. Que cela soit chez Vos, ou chez moi. » - Un sourire qui s'esquisse. En voilà une très bonne idée que de faire découvrir les salles de tortures des deux voisines. Peut-être cela les calmera-t-il ? Même si on peut en douter. Ce qui lui fait penser.
« Vos ne connaissez pas la dernière, je crois. Mes deux jumeaux ont inventé une nouvelle technique de défense per le Castel.
Me croirez-Vos si je Vos dit que maintenant... ils lancent des vipères sur les passant inconnus qui longeraient de trop près les murs du Castel ? Des fous. » un petit soupire qui s'échappe, encore une imbécilité pour faire fuir les visiteurs et peut-être même les Montfanéens. Il est presque sûr et certain que cette histoire finira bien par lui retomber sur le bout du nez. Et la conversation se poursuit.
A l'entrée de Poitou dans la salle, c'est la Comtesse qui va à sa rencontre, s'excusant auprès de Manon qu'elle retrouvera un peu plus tard.
Une légère inclinaison du buste, un sourire et c'est parti : « Bonjorn Poitou. Ravie de Vos voir, il y avait longtemps. - petite boutade, ça fait 6 jours, depuis Tarascon.
J'espère que votre voyage s'est déroulé sans anicroches. Mercé d'être venue jusqu'à Nos. »
Elle se tient à l'écoute, la noire, elle a besoin de savoir ce dont le Héraut a besoin pour que tout se passe au mieux. Même si une vassalisation doit se passer plus ou moins comme pour la couronne comtale de Toulouse. Mais on n'est jamais trop prudent.
C'est sa première, en son nom propre après tout.
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Devise - en sanskrit : Véda prasthâna dijvassia.
Le savoir est source de la vie. Ou la source de la vie est celle qui sait, soit : la femme sait