Ceriera
Et Cerièra pendant ce temps ? Elle s'était reculée dans son siège lorsque son vairon avait commencé à prendre la parole. Une intuition comme quoi la discussion n'allait pas être courte, elle s'aménageait donc un peu de confort.
Volontairement en retrait, elle s'évertuait aussi à ne pas interrompre la conversation. Déjà parce qu'elle était un peu perdue elle-même et ne serait pas d'une grande aide : elle rentrait de voyage avec davantage de questions que de réponses, et elle devrait laisser décanter tout cela encore quelques semaines avant d'espérer y voir un peu clair dans ses idées. Une foi plus forte, mais aussi plus questionnée.
Elle ne dirait rien, non plus, évidemment parce que son avenir affectif, familial, dépendait en quelque sorte de la discussion et intervenir serait la «parasiter», elle aurait trop d'affect pour être neutre. Il était mieux en effet que ce ne soit pas elle qui le baptise.
Elle écouta donc les échanges la griotte, au risque d'être de plus en plus déconfite une cerise (dé)confite, haha ! au fur et à mesure que les minutes passaient. Les premières paroles de son tendre lui étaient connues et ne l'inquiétaient pas outre mesure, par contre la suite Si elle, elle avait tout à fait approuvé la démonstration d'Asphodelle, qui était en gros ce qu'elle pensait mais en mieux dit, lui n'avait pas été convaincu du tout. Et au fil de son long développement, et elle en avait appris davantage sur ses vues.
Déjà qu'il ne la croirait jamais lorsqu'elle lui raconterait ce qu'elle avait vu, elle, en sautant de la falaise de Séleucos. Oserait-elle seulement lui en parler désormais ?
Mais aussi que selon lui elle ne servait à rien. *Inutile, je suis inutile * Pas auprès de lui bien sûr, mais comme diaconesse : que ce qu'elle faisait, baptiser, marier, transmettre était inutile. Et enfin que le mariage n'avait aucun sens pour lui. *Mais pourquoi m'avoir demandé de l'épouser alors ?*
Vous voyez ces scènes humoristiques où un petit ange et un petit démon, chacun sur l'épaule d'une personne, lui soufflent des pensées ? Sans l'éternel manque de confiance de Cerièra, sans sa peur de toujours mal faire ou de ne pas être assez bien pour lui, elle aurait écouté le petit ange qui lui aurait répondu «parce qu'il t'aime banane, il saute dans le vide avec toi, il se fait baptiser pour toi, parce qu'il te connait, qu'il est venu vers toi en connaissance de cause et te respecte».
Chose qui ne l'aurait que moyennement rassurée mais aurait peut-être fait taire le petit démon qui s'en donnait lui à cur joie dans son esprit «il ne te comprend pas, ni ce qui t'anime ni ce que tu fais, tu ne sers à rien dans ce monde, tu n'arriveras jamais à le rendre heureux, tu sens bien au fond qu'il n'est pas aussi enthousiaste que toi». La fichue bestiole avait tort, mais lorsque la brune se sent insécurisée, elle voit tout en noir.
*Elle n'acceptera jamais de nous marier * Un par un elle voyait leurs rêves se fracasser, elle se repliait lentement sur elle-même comme pour se protéger sans savoir de quoi au juste, les yeux baissés alors qu'une larme perlait sur sa joue, qu'elle essuya d'un revers de main avant que Robert ne rouvre sans doute les volets et qu'elle ne devienne un sujet d'attention. Surtout pas.
Elle ne disait encore rien, mais cette fois-ci c'était pour qu'on ne décèle pas la tristesse ou la peur dans sa voix. Elle prit une grande inspiration pour écouter la réaction d'Asphodelle ses deux mains jointes devant la bouche, le regard encore rentré et la boule au ventre, en se balançant légèrement sur elle-même. Les questions se bousculaient dans sa tête, mais aucune ne parviendrait à sortir pour l'instant. C'était trop fouillis dans son crâne, elle ferait plus de mal que de bien.
_________________
Volontairement en retrait, elle s'évertuait aussi à ne pas interrompre la conversation. Déjà parce qu'elle était un peu perdue elle-même et ne serait pas d'une grande aide : elle rentrait de voyage avec davantage de questions que de réponses, et elle devrait laisser décanter tout cela encore quelques semaines avant d'espérer y voir un peu clair dans ses idées. Une foi plus forte, mais aussi plus questionnée.
Elle ne dirait rien, non plus, évidemment parce que son avenir affectif, familial, dépendait en quelque sorte de la discussion et intervenir serait la «parasiter», elle aurait trop d'affect pour être neutre. Il était mieux en effet que ce ne soit pas elle qui le baptise.
Elle écouta donc les échanges la griotte, au risque d'être de plus en plus déconfite une cerise (dé)confite, haha ! au fur et à mesure que les minutes passaient. Les premières paroles de son tendre lui étaient connues et ne l'inquiétaient pas outre mesure, par contre la suite Si elle, elle avait tout à fait approuvé la démonstration d'Asphodelle, qui était en gros ce qu'elle pensait mais en mieux dit, lui n'avait pas été convaincu du tout. Et au fil de son long développement, et elle en avait appris davantage sur ses vues.
Déjà qu'il ne la croirait jamais lorsqu'elle lui raconterait ce qu'elle avait vu, elle, en sautant de la falaise de Séleucos. Oserait-elle seulement lui en parler désormais ?
Mais aussi que selon lui elle ne servait à rien. *Inutile, je suis inutile * Pas auprès de lui bien sûr, mais comme diaconesse : que ce qu'elle faisait, baptiser, marier, transmettre était inutile. Et enfin que le mariage n'avait aucun sens pour lui. *Mais pourquoi m'avoir demandé de l'épouser alors ?*
Vous voyez ces scènes humoristiques où un petit ange et un petit démon, chacun sur l'épaule d'une personne, lui soufflent des pensées ? Sans l'éternel manque de confiance de Cerièra, sans sa peur de toujours mal faire ou de ne pas être assez bien pour lui, elle aurait écouté le petit ange qui lui aurait répondu «parce qu'il t'aime banane, il saute dans le vide avec toi, il se fait baptiser pour toi, parce qu'il te connait, qu'il est venu vers toi en connaissance de cause et te respecte».
Chose qui ne l'aurait que moyennement rassurée mais aurait peut-être fait taire le petit démon qui s'en donnait lui à cur joie dans son esprit «il ne te comprend pas, ni ce qui t'anime ni ce que tu fais, tu ne sers à rien dans ce monde, tu n'arriveras jamais à le rendre heureux, tu sens bien au fond qu'il n'est pas aussi enthousiaste que toi». La fichue bestiole avait tort, mais lorsque la brune se sent insécurisée, elle voit tout en noir.
*Elle n'acceptera jamais de nous marier * Un par un elle voyait leurs rêves se fracasser, elle se repliait lentement sur elle-même comme pour se protéger sans savoir de quoi au juste, les yeux baissés alors qu'une larme perlait sur sa joue, qu'elle essuya d'un revers de main avant que Robert ne rouvre sans doute les volets et qu'elle ne devienne un sujet d'attention. Surtout pas.
Elle ne disait encore rien, mais cette fois-ci c'était pour qu'on ne décèle pas la tristesse ou la peur dans sa voix. Elle prit une grande inspiration pour écouter la réaction d'Asphodelle ses deux mains jointes devant la bouche, le regard encore rentré et la boule au ventre, en se balançant légèrement sur elle-même. Les questions se bousculaient dans sa tête, mais aucune ne parviendrait à sortir pour l'instant. C'était trop fouillis dans son crâne, elle ferait plus de mal que de bien.
_________________