Aryanna
Spoum Spoum Spoum Spoum Spoum Swiiift.
Mais qui est l'hippopotame qui arrive à grande vitesse et qui s'amuse à glisser sur les rampes d'escaliers ?
Ne cherchez pas trop longtemps, vous finiriez par avoir une migraine.
Planquée qu'elle était à l'étage, dans ses appartements situés dans la cours intérieur, à faire de la natation synchronisée dans une pile de papiers, livres - dont la moitié s'est cassé la tronche oui c'est le bruit d'un peu plus tôt-, lorsqu'elle s'est cognée la tête contre la table sous laquelle elle rampait pour attraper un Boulapic qui se fait la malle.
Le rattraper pour le remettre sur son mouchoir préféré, parce qu'Aryanna se carapate ce soir et elle ne veut surtout pas lui marcher dessus en rentrant - même sur les mains, ça fait mal -.
Bref.
L'oiselle s'était battue contre des hordes de papiers, des milliers de pages, avait bravé des pluies torrentielles de lettres et... s'était endormie dans un coin en plein milieu de la pièce. C'est Boulapic, lui frottant le nez de ses petites épines, qui l'avait réveillé.
Le soleil était déjà tombé. Un « Saperlipopette. » de rigueur avait été lancé, avant qu'elle n'aille se noyer dans un verre d'eau se rincer le bout du nez. Enfiler une autre chemise et une paire de braies. Tant pis pour la tresse, cela ne lui changerait pas son air hirsute habituel. Comme tout droit sortie d'un buisson à chasser les châtaignes, c'est la saison.
Bref².
Elle était passée par chez sa sur, avait déposé un petit paquet à la porte. Aussi furtive qu'un petit lutin. Même si le challenge n'était pas de taille, il n'y a déjà plus personne dans cette partie de cours.
Franchissant la porte secrète - ou pas - en catimini, l'oiselle opéra un tour d'horizon, qui se termina sur une légère sensation de fraicheur aux orteilles.
Ha. Tiens. Elle avait oublié de mettre ses bottes. Échec. Dommage.
Au moins était-elle dans le thème, la Comtresse ressemblait déjà à une sorcière.
Cerièra était déjà bien entourée. Il n'était sans doute pas tout à fait temps pour elle de se montrer. Se fondre dans le paysage, plutôt. Comme si elle était là depuis une éternité. Qu'elle faisait partie des meubles et que... son ainée l'avait juste carrément snobé.
Peu crédible ? Tant pis.
Dans un coin de la pièce, tout près, se trouvait un poulet. Pas encore grillé au feu de cheminée, mais un poulet tout de même. Ni vue, ni connue ,j't'embrouille, Aryanna vint donc saluer l'emplumé sans sa paire et sans son bras.
« Bonser Amstrad.
Vos serait-il arrivé quelque mal à votre bras ?
Seriez-Vos, de surcroit, un poulet abandonné ce ser ?
Les bras m'en tombent... »
Hé oui, ça commence bien.
Il va falloir la camisoler. De force.
C'est la journée qui veut ça. Ou la folie. Au choix.
_________________
Devise - en sanskrit : Véda prasthâna dijvassia.
Le savoir est source de la vie. Ou la source de la vie est celle qui sait, soit : la femme sait