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[RP] La distillerie (clandestine et expérimentale) de Foix

Ceriera
C'est qu'il s'agirait de ne pas les laisser perdre.

Les mirabelliers donnent à plein depuis quelques jours, et Cerièra en a ramassé de pleins paniers. Évidemment elle en boulotte toute la journée… c'est si bon, ça se mange comme des bonbons ! Mais elles ne se garderont pas indéfiniment. Évidemment elle en passe une partie en tartes, mais sa famille va finir par en avoir marre de «Y'a quoi en dessert ? – Tarte aux mirabelles !» Au bout d'un moment, ça lasse. Évidemment elle en passe une partie en confiture mais comme la mûre quelques temps avant, elle commence à en avoir de pleins pots pour l'hiver. Bref, ils ne mourront pas de faim…

… mais de soif ?

La réserve d'alcool de mirabelle de Cerièra se réduit peu à peu comme peau de chagrin. Fort heureusement, elle a un ami médecin. Et un alambic, ça peut servir à faire des potions salvatrices comme à faire un nectar réputé bon pour le moral. «Je peux venir avec un panier ?» avait-elle dit à Ayorjo, pour leur essai de distillation.
Un panier, tu parles… elle avait pris tout ce qu'elle avait pu sur elle ! Deux paniers passés à chaque bras, et autant qu'elle pouvait contenir de fruits dans un tablier attaché à sa taille.
C'est une Cerièra presque perdue derrière ses mirabelles qui se pointait au laboratoire du Doc, avec le grand sourire innocent qui va bien – elle espère – pour «faire passer» la quantité de fruits à distiller.

*toc toc toc*


Ayorjo ? Livraison de mirabelles !

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Ayorjo
Lorsque les coups à la porte retentirent, Ayorjo leva les yeux de son petit carnet où il couchait les dernières lignes d'un diagnostic récent. Enfin, les feuillets contenaient également quelques gribouillis et dessins dans la marge, témoignant des divagations de son cerveau parfois trop volatile pour rester concentré.

"Mirabelles !"

Ha, depuis le temps qu'ils en parlaient, de distillation diverses, il fut bien content que le sujet soit remis sur la table, surtout pour des mirabelles.
Il sourit, se leva d'un bond et alla ouvrir la petite porte de son laboratoire/cabinet/refuge, et accompagnant geste et parole, il tendit le bras vers son antre pour inviter le livreur à entrer.


Bonjorn, Cerièra ! Bienvenue, entrez donc !

Il referma la porte derrière la tisserande, et s'empressa de débarrasser un siège de divers livres et documents, celui ci placé autour d'une table tout aussi encombrée. Il soulagea Cerièra d'un de ses paniers, panier dont il débarrassa discrètement d'un fruit. L'appel de la mirabelle, impossible de résister. Il croqua le fruit, posa son panier sur la table, invita son amie à en faire de même et de s'installer au mieux, là où elle trouverait de la place.

Parfait ! Dit-il en train d'entamer la deuxième moitié du fruit. Mûr, à point, sucré, paré au processus !
Sans doute l'une de ses gourmandises préférées, ce goût lui rappelait de lointains souvenirs. L'on trouvait des mirabelles un peu partout mais s'imposait grandement dans son pays natal. Mais il n'était pas question de partir dans une quelconque nostalgie, ils étaient là pour une affaire tout à fait sérieuse !

Alors, nous allons devoir préparer vos fruits avant de pouvoir passer à ce qui nous intéresse réellement, Cerièra.
Il s'assit à la table, piochant à nouveau dans le panier, tant qu'à faire !

Êtes-vous prête à... dénoyauter ?
Evidemment, la partie la moins drôle.
Ensuite nous allons faire de votre récolte une purée, que nous laisserons fermenter dans des fûts, à l'abri de l'air.
Il désigna des bariques qu'il avait en réserve dans un coin.
Pour que les mirabelles finissent par donner de l'alcool, voyez ?
Il espérait qu'elle ne lui pose pas trop de questions techniques, après tout il connaissait les bases de chimie, mais de là à pouvoir expliquer, il y avait un gouffre.

Il posa son deuxième noyau sur la table... Avança une main faussement discrète pour attraper une nouvelle fois une mirabelle.

Hum, je crois que le péché de gourmandise va grimper en flèche, pardon !

Le barbu sourit légèrement avant de finalement reprendre.

Bref, un peu de patience, dans quelques semaines nous pourrons procéder à la distillation. A ce moment là, il désigna d'un doigt les grosses cuves en cuivre placées dans un recoin de la pièce, l'une d'elle placée sur son foyer de briques.
J'espère que vous viendrez... m'assister, disons, lors de cette étape !
C'te question, il se doutait déjà de la réponse !
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Ceriera
Et c'est ainsi que Cerièra découvre l'antre du Doc Dromatruc, pour une affaire d'alcool ! Chose hautement prévisible. Entrant dans les lieux, elle observe, laisse son regard se promener sur les nombreuses fioles étiquetées sur les étagères. L'odeur du bois vient se mêler à celle des diverses plantes. Les barriques et cuves en cuivre ne lui échappent pas, mais son œil est attiré par quelques planches d'anatomie. Celle qui avait hésité à l'époque entre la théologie et la médecine se sent bien ici. Les foyers de connaissance sont toujours comme une deuxième maison pour elle.

Que quelques mirabelles disparaissent de ses paniers ne lui échappe pour autant pas, mais qu'il en manque quelques-unes à l'astronomique quantité qu'elle amène n'a strictement aucune importance. D'ailleurs, elle s'en met une dans le bec et fait un sourire à Ayorjo, comme pour se justifier :


C'est comme des bonbons, ça se mange tout seul ! Que la nature est généreuse avec nous !
Péché de gourmandise ? Mais c'est une vertu de faire honneur à la Création, je vous assure !


Parole l'archevêque, qui n'hésiterait toutefois pas à dealer de l'alcool de mirabelle avec le Sans-Nom si nécessaire. Et qui bascule le contenu de son tablier sur la table. Évidemment, les petites prunes roulent, pour certaines, tombées de la table, au sol jusque sous les meubles.
Notre griotte s'est donc libéré les mains pour mieux pouvoir aller les rattraper à quatre pattes.


Ah, voilà ! dans un sourire satisfait. Non mais… elles pensaient nous échapper !

Enfin, elle peut rejoindre son bouilleur de cru improvisé à table pour parler de ce qui les intéresse.

Les… dénoyauter ? Son regard inquiet trahit sa flemme abyssale de se coller à… mais c'est un sacerdoce ! Le sacerdoce, ça la connaît pourtant. On ne pourrait pas juste… les écraser, ou les couper simplement en deux pour les laisser fermenter ? Elle pense à voix haute plus qu'autre chose, idem pour la question qui suit.

Hum… mais avec quoi ? Tout passe dans sa tête : pilon et mortier ? Trop petit. Presse à reliure ? Bof…
Tout en ne ratant pas ses paroles, surtout lorsqu'il requiert son assistance au moment de distiller ! Elle hoche vivement la tête à cette remarque :
Bien sûr voyons ! Si vous distillez sans moi, je ne vous adresse plus jamais la parole !

Et retour à ses cogitations… qu'elle lui partage cette fois-ci. Mmhh… avec quoi les écrasons-nous ?

C'est qu'une flemme digne de ce nom mérite une réflexion bien menée.
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Ayorjo
Et voila qu'il en enfourna une autre, de mirabelle.

Tout cheul, effectifchment.

Un sourire la bouche pleine, mais avec les lèvres pincées, tout de même !

Il avala rapidement avant de se lever, tout en continuant de parler avec Cerièra.
En tout cas, bonne quantité que voila, j'espère que nous arriverons à produire de quoi tenir l'hiver. Ou quelques soirées, ou quelques heures...
Cela dépendra de la quantité que nous boirons d'un coup, en fait !


Le sourire plein de malice, ou de promesses de bonnes soirées autour d'une table entourés d'amis, il alla chercher un premier tonneau qu'il fit rouler contre la table.

Vous avez raison Cerièra, inutile de s'embêter à dénoyauter les fruits, prenons simplement garde à ne pas casser un noyau, cela gâcherait toute une cuvée.

Ayorjo se rassit, se rendant compte de la quantité de fruits qu'ils allaient devoir préparer. Il regarda autour de lui pour chercher d'autres ustensiles, puis réfléchit un instant.

Hum, j'espère que vous n'avez pas pensé trop vite que j'étais un expert en fabrication d'eau de vie. Si je commence à bien maitriser la préparation d'essences de simples pour divers remèdes en médecine, celle de fruits pour le plaisir de la dégustation n'est pas vraiment une de mes spécialités.
Il se releva encore une fois, pour apporter une petite coupelle d'eau claire qu'il avait toujours de prête pour son activité médicale, une fiole d'alcool pur et deux linges propres.
Avec un regard amusé vers la brune, il se lava les mains, puis, attrapa un fruit qu'il déploya en deux avec ses doigts, le plaça au dessus du fut puis l'écrasa simplement, dans un geste vide de toute délicatesse, pour le laisser tomber ensuite dans le récipiant.
Il fit un grand sourire un peu niais.
Je crois que nous aurons le même résultat avec d'autres outils, du moins pas mieux qu'avec cette méthode, qu'en pensez-vous ?

Il n'avait effectivement aucune autre idée plus rapide ou plus efficace pour écraser des fruits de façon sommaire.
Il posa les coudes sur la table, afficha devant lui les paumes de sas mains déjà pleines de pulpe de fruit, mains qu'il fit ensuite gigoter telles des marionnettes.


Vous êtes prête ?
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