Stromboli
La matinée était déjà bien avancée, le soleil haut dans le ciel. Pas bien loin de midi.
Stromb avait fait son apparition sur le pont, braies et chemise froissées, les cheveux en pétard et barbu de la veille. Il s'étira de tout son long, baillant aux corneilles, et contempla l'horizon.
- Quelle belle journée ! Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire aujourd'hui ? Ah oui, c'est vrai, la course... Tiens d'ailleurs en parlant de ça, ils sont où les autres ?
Son regard balaya l'horizon d'ouest en est, et un point d'interrogation se dessina au-dessus de sa tête. Personne ? Aurait-il raté le départ ? Il se dirigea vers le gouvernail et saisit la longue vue. La dépliant d'un geste sec, il la porta à son il droit et scruta les alentours. Au loin, vers l'est, il aperçut la poupe de trois navires imposants dont celui qu'ils étaient sensés protéger, celui de Zak...
- Et merde... On a raté le départ... Zak va me tuer...
Ni une, ni deux, il remballa la longue vue et se précipita vers la cabine où Matou et lui dormaient. A l'aide d'un seau d'eau douce, il fit un brin de toilette avant d'enfiler les fringues grotesques qu'il avait préparé pour l'occasion : des braies à bande bi-colores, de grandes bottes noires, une chemise blanche délavée largement ouverte sur son torse, un énorme ceinturon autour de sa taille, un tricorne élimé et un bandeau de pirate qui cachait un il. Pour terminer cet accoutrement de carnaval, il avait tracé avec du charbon deux traits noirs sous ses yeux qui rappelaient vaguement des marques de guerres tribales. Ah oui, et bien entendu, il ne fallait pas oublier Roland, le perroquet empaillé fixé sur son épaule. On était dans le cliché complet, l'exagération la plus absurde. On salut tous les pirates sérieux qui viennent d'en prendre pour leur grade.
D'un air triomphant, il débarqua sur le pont, le torse bombé dans son déguisement ridicule. D'une voix forte, il cria ses ordres tout en courant d'un point à l'autre du bateau, dénouant des cordages à la volée. La plus grande d'entre elle se déplia majestueusement et laissa apparaître un message peint en rose pétant, qui avait coulé par endroits :
"LE TRÈS GORE C'EST LE PLUS FORT !
QUE TU SOIS A TRIBORD OU A BÂBORD
CONQUISTADOR OU CHERCHEUR D'OR
SACHE QUE JAMAIS NOUS NE LIVRERONT NOTRE TRÉSOR !
POUR LA SIMPLE ET BONNE RAISON QU'ON EN A PAS A BORD...
PAR CONTRE SI TU VEUX TE FAIRE UN MONT D'OR
ET QUE TU AS AMENÉ UN ALCOOL FORT
ALORS SOIS LE BIENVENU A BORD !"
Il regarda la voile et ouvrit grand les yeux.
- Mon dieu... On aurait pas dû boire autant l'autre soir...
Mais pas le temps de tergiverser ! Il fallait agir et vite ! Il moulina pour remonter l'ancre tout en criant à l'adresse de sa femme :
MATOU BOUGE TON CUL ON EST A LA BOURRE ON A RATÉ LE DÉPART !!!! DÉPÊCHEEEEEEEEEEEEEE !!!!!!!!!!
Tandis que la petite nave s'ébrouait dans un craquement comparable à celui d'un ado qu'on tire trop tôt du lit, il sauta sur le gouvernail et le fit tourner à fond pour mettre le navire dans la bonne direction.
CAP A L'EST !!!!
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Stromb avait fait son apparition sur le pont, braies et chemise froissées, les cheveux en pétard et barbu de la veille. Il s'étira de tout son long, baillant aux corneilles, et contempla l'horizon.
- Quelle belle journée ! Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire aujourd'hui ? Ah oui, c'est vrai, la course... Tiens d'ailleurs en parlant de ça, ils sont où les autres ?
Son regard balaya l'horizon d'ouest en est, et un point d'interrogation se dessina au-dessus de sa tête. Personne ? Aurait-il raté le départ ? Il se dirigea vers le gouvernail et saisit la longue vue. La dépliant d'un geste sec, il la porta à son il droit et scruta les alentours. Au loin, vers l'est, il aperçut la poupe de trois navires imposants dont celui qu'ils étaient sensés protéger, celui de Zak...
- Et merde... On a raté le départ... Zak va me tuer...
Ni une, ni deux, il remballa la longue vue et se précipita vers la cabine où Matou et lui dormaient. A l'aide d'un seau d'eau douce, il fit un brin de toilette avant d'enfiler les fringues grotesques qu'il avait préparé pour l'occasion : des braies à bande bi-colores, de grandes bottes noires, une chemise blanche délavée largement ouverte sur son torse, un énorme ceinturon autour de sa taille, un tricorne élimé et un bandeau de pirate qui cachait un il. Pour terminer cet accoutrement de carnaval, il avait tracé avec du charbon deux traits noirs sous ses yeux qui rappelaient vaguement des marques de guerres tribales. Ah oui, et bien entendu, il ne fallait pas oublier Roland, le perroquet empaillé fixé sur son épaule. On était dans le cliché complet, l'exagération la plus absurde. On salut tous les pirates sérieux qui viennent d'en prendre pour leur grade.
D'un air triomphant, il débarqua sur le pont, le torse bombé dans son déguisement ridicule. D'une voix forte, il cria ses ordres tout en courant d'un point à l'autre du bateau, dénouant des cordages à la volée. La plus grande d'entre elle se déplia majestueusement et laissa apparaître un message peint en rose pétant, qui avait coulé par endroits :
"LE TRÈS GORE C'EST LE PLUS FORT !
QUE TU SOIS A TRIBORD OU A BÂBORD
CONQUISTADOR OU CHERCHEUR D'OR
SACHE QUE JAMAIS NOUS NE LIVRERONT NOTRE TRÉSOR !
POUR LA SIMPLE ET BONNE RAISON QU'ON EN A PAS A BORD...
PAR CONTRE SI TU VEUX TE FAIRE UN MONT D'OR
ET QUE TU AS AMENÉ UN ALCOOL FORT
ALORS SOIS LE BIENVENU A BORD !"
Il regarda la voile et ouvrit grand les yeux.
- Mon dieu... On aurait pas dû boire autant l'autre soir...
Mais pas le temps de tergiverser ! Il fallait agir et vite ! Il moulina pour remonter l'ancre tout en criant à l'adresse de sa femme :
MATOU BOUGE TON CUL ON EST A LA BOURRE ON A RATÉ LE DÉPART !!!! DÉPÊCHEEEEEEEEEEEEEE !!!!!!!!!!
Tandis que la petite nave s'ébrouait dans un craquement comparable à celui d'un ado qu'on tire trop tôt du lit, il sauta sur le gouvernail et le fit tourner à fond pour mettre le navire dans la bonne direction.
CAP A L'EST !!!!
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