Alphonse_tabouret
Conte de Mai
Feuillets reliés dune peau de cuir souple composent un parfait conte de Mai.
Fantasmagorique, horrifique, érotique autant que déviant dabsolutismes, il ne convient quà ceux qui connaissent
le poids des couronnes et jouent de celui des chaines, il ne touche que les curs animaux doués de consciences
et plait à ceux dont les crocs crissent sous los plat dune mâchoire.
Jolis Monstres, venez, lisez, aimez; ce conte est fait pour vous.
Fantasmagorique, horrifique, érotique autant que déviant dabsolutismes, il ne convient quà ceux qui connaissent
le poids des couronnes et jouent de celui des chaines, il ne touche que les curs animaux doués de consciences
et plait à ceux dont les crocs crissent sous los plat dune mâchoire.
Jolis Monstres, venez, lisez, aimez; ce conte est fait pour vous.
Citation:
Mijn Koning
Page à page, ne saute pas de chapitre. Le soir n'oublies pas ta lecture,
n'oublies pas ton épître, ton passe-temps royal.
Il s'intitule " les Plaisirs du Roi". Pour un Roi que je me
vante chaque matin de serrer contre moi.
Mijn. Pars vite et reviens-moi.
Page à page, ne saute pas de chapitre. Le soir n'oublies pas ta lecture,
n'oublies pas ton épître, ton passe-temps royal.
Il s'intitule " les Plaisirs du Roi". Pour un Roi que je me
vante chaque matin de serrer contre moi.
Mijn. Pars vite et reviens-moi.
Les Plaisirs du Roi
"Le roi adore les fesses. Il lui arrive de travailler dans une pièce où cent quatre-vingt hommes tournés vers la muraille tapissent le bas des murs. Il s'assied à son bureau et signe ses notes et ses comptes. Et quand il lève les yeux, il les voit toutes bien rangées.
Alors pour finir il les passe en revue, s'arrêtant longuement sur certaines qu'il masse avec déliction comme s'il les créait. Bassins larges bassins plus étroits, supports de fesse essentiellement variables, joie des yeux et du cur. Et pour marquer son sentiment, l'idéalisme de sa pensée en la matière, le roi sort de la pièce en n'emmenant qu'un seul mâle, mais qu'il maîtrise vivement sur le siège d'un petit salon voisin, sourd à toute protestation. Il s'élève les chants des guerres géométriques , capables d'éveiller dans les oreilles le sentiment de la grandeur et de la servitude de la fesse, source inépuisable de connaissance intime et de compréhension du monde."
"Le Roi a un temple dont il est le Dieu. Il va s'asseoir sur le trône divin et seuls les Mères d'au moins douze enfants sont habilitées à venir gouter sa semence. Il encourage ainsi le repeuplement, car nombre de femmes, pour jouir d'une telle faveur , engendrent sans répit. Admises enfin à sucer la divine liqueur; elles rentrent dans leur foyer comme des ânesses chargées de reliques, se faisant servir à table par leurs maris, et auréolées d'un prestige qui leur vaudra désormais toutes les priorités dans l'existence."
"Le roi se promène tous les jours dans la rue vers cinq heures. Tous les hommes désireux d'être visités par lui arborent une plume jaune à leur chapeau et ne portent qu'un bas. Il en fait ramasser au hasard une cinquantaine qu'on lui réserve au palais royal pour sa soirée. Ceux qui ne sont pas à son gout, il les fait foutre en cul sous ses yeux par sa garde, indiquant pour chacun le nombre de foutres qu'il a mérités pour son outrecuidance. Mais ceux qui lui plaisent, il les fait entrer dans sa douche royale d'où tombe bientôt une pluie de sang de vierge frais réputé pour ses vertus aphrodisiaques. Il en tartouille ses compagnons qui prennent une allure horrifiante de bêtes écorchées qui le met hors de lui. Alors il les laisse et va violer sa vieille nourrice étendue dans une soupente au fin fond du palais, malgré ses supplications et ses cris, la traitant de vieille chamelle, de vieille buse et carne abusive, et jouissant de sa terreur au point qu'il en éclate de rire. Mais il repart sans avoir joui pour finir la nuit avec ses concubins favoris."
" Le roi adore coucher avec des gousses. Il excite la fureur de la femme mâle qui ne veut pas qu'on touche à sa petite amie. Celle ci, d'ailleurs, a horreur de l'homme, une queue la fait vomir. Tandis que l'une le pince, le mord, lui arrache les cheveux et que l'autre de ses chaussures le bourre de coups de pieds, il pénètre la jouvencelle qui crie et se débat et dans laquelle il s'engonce avec délice. "
"Le roi ne peut pas sentir un con poilu. Il est le grand barbier des cons du royaume. Il en rase un tous les matins. Il passe d'abord complaisamment le blaireau, s'amusant à noyer la béance dans la mousse, puis il ouvre son sabre - la personne honorée a alors un peu peur mais se tient tranquille; c'est le Roi - et délicatement il rase. Minute de silence. L'objet se montre enfin dans toute sa nudité, dans sa redoutable impudeur. Alors le Roi n'y tient plus. il lâche son instrument et, y collant les lèvres, darde au loin sa langue dans la bouche exquise."
"Le 9 juillet, le Roi passe sa journée à peindre un drapeau français sur le cul se son favori, décrétant ce jour comme patriotique, laissant blanc la couleur du milieu. Il se fout bien de la France, des fêtes nationales et des nations en général. "Qu'est-ce que ces petits pays?" Il lui suffit de cracher sur un planisphère pour en couvrir la surface. Et son travail fini, sa queue salue les couleurs et s'y rue au sabre clair, perforant les chairs comme on pourfend des vies humaines. "
"Le Roi ne dédaigne pas d'enfoncer des ufs durs dans le culs de jeunes vierges, préalablement lavés au lait d'ânesse. Il fait alors s'accroupir le jeune homme sur sa bouche et mord luf à mesure qu'il sort , tandis qu'en poussant l'enfant souffle. "
"Le Roi adore la corde raide. Il en fait tendre une entre sa fenêtre et celle d'un de ses amants habitant de l'autre coté du fleuve. Et il passe, sous lil terne des crocodiles qui le suivent, mine de rien. Quand l'épouse du jeune homme , sottement vexée, décide d'aller à sa rencontre. Le Roi du Tend la main, la femme la prend. Mais le Roi serre, serre à sauter en l'air, ce que fait l'autre qui tombe dans le fleuve. "
"Le Roi boit tous les matins à son réveil un grand verre de sperme frais arrosé de citron. Cent cinquante hommes sélectionnés parmi les plus vigoureux lui procurent cet élixir. Il s'en trouve bien. " J'ai fait de mon corps un fleuve aux larges berges, dit-il. Et toute la vie s'y engouffre."
"Le Roi adore faire l'amour avec des femmes enceintes. Un ventre rebondi, gonflé à bloc, le met dans tous ses états. Il encourage ainsi la reproduction. Car toutes les dames de la cour n'ont de cesse que leur mari les mette dans la condition voulue. Mais le Roi s'en moque et se jette au dernier moment sur une chambrière, à la veille de libérer sa morve. "
"Le Roi est un des accoucheurs les plus réputés du royaume. C'est son faible. Un Courtisan veut-il se faire bien voir de lui, qu'il l'appelle au chevet de sa femme. Le Roi accourt avec sa sacoche d'instruments, place ses forceps en or qui se tordent au premier appel, et finalement, l'enfant rebelle, de ses mains puissantes il va le cueillir au sein des chairs, l'amène à la lumière tout violacé et, le cordon coupé d'un coup de dent, le plante dans les bras du père en sécriant " Bonjour Papa !"
"Le Roi adore prendre un bain de lait au miel le matin , où il plonge , dont il avale au hasard quelques goulées, et dans lequel il trempe ses toasts.
Ouvrant un robinet ou l'autre il ajoute à sa guise un peu de lait ou un peu de miel, et met au point lui-même son mélange.
Toutes les femmes de la cour sont autour de lui en déshabillé galant et doivent venir une à une tremper leur toast dans le bain du Roi. Il n'est pas rare qu'il en saisisse une par le poignet ou par la fesse, l'attire à lui et la beurre des pieds à la tête avec une motte encore molle, que lui tend cérémonieusement, d'un air d'ailleurs un peu pincé, son valet. Puis prenant la belle avec lui dans son bain, il s'amuse à disparaître avec elle sous une nappe miroitante d'yeux gras."
"Le roi adore voir couler des bateaux en pleine mer. Il part en croisière , bourré de femmes et d'enfants, quand à la hauteur du 36eme parallèle , une voie d'eau s'ouvre à bord et l'avant s'enfonce. On se rue vers les canots de sauvetage, c'est un désordre indescriptible. Le Roi lui-même doit faire des pieds et des mains dans de la chair hurlante, pour se frayer chemin jusqu'à l'eau où il nage , où il fait la planche, où il assiste ému à la fin du spectacle.
Quand arrivent comme prévu les bateaux de secours qui passent à portée du désastre; à petite allure et sans s'arrêter. Puis reviennent, et ramassent cette fois les survivants, au bord du désespoir et de la crise de nerf, tandis que le Roi d'un air cafard gagne sa cabine et prend une douche. "
"Il est admis de toute éternité que, sitôt son cabinet formé, le nouveau président du conseil doit passer la nuit avec le Roi. On sait ce que cela veut dire.
- "C'est une pure formalité ", dit le Roi," mais j'y tiens. "
Des Conseillers que l'ambition dévore mais qui réfléchissent à temps à la contraction fâcheuse de leur orifice , s'effacent et laissent la main à d'autres. On a souvent fait pression sur le Roi pour renoncer à cet usage archaïque dont les gouvernements populaires ont supprimé le fondement, mais il fait la sourde oreille. Jusqu'au dernier moment les intéressés parlementent :
- "Ma femme ne pourrait-elle être admise à l'honneur de me remplacer?", lancent-ils tout à trac.
- "Votre épouse", dit le Roi qui n'attendait que cette proposition. "Et que faites vous des liens sacrés du mariage. La prenez-vous pour une gourgandine? Allons petit, posons culotte.". "
"Il n'y a rien qui donne une plus belle impression de folie que l'arbitraire, dit le Roi. C'est par leur fidélité à leurs gestes, leurs coutumes, à leurs sentiments, que les hommes passent leur temps à se rassurer entre eux sur leur équilibre, à se faire des clins d'yeux, des signes de connivence , à se parler et donc à se comprendre, à s'égaliser, bref, à s'annuler. Mais moi qui...
Car il éprouve comme tout autre des sentiments, il a des passions violentes, irrésistibles et qui emportent. Mais en pleine action il coupe la vapeur, il flotte, il retombe, il s'évanouit. Et l'autre, L'Aimée, l'Amante, l'Objet de la passion, du culte, elle reste là dans l'air suspendue. A des altitudes qui donnent le vertige ou qui donnent la folie , justement.
Il possède ainsi un harem de femmes folles qu'il a rendues telles de ses propres soins. La plupart se croient la reine et se battent entre elles comme des chiffonnières pour des couronnes en fausse perles, qu'il leur jette parfois des grilles comme du pain aux canard.
Une seule vit à l'écart, distante, méprisante, superbe, se parant de sa folie comme d'un précipice; des vies entières tombent à ses pieds, s'y roulent , le Roi lui-même n'est pas épargné: celle-là se prend pour le Roi."
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