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Info:
"On était des enfants sans âge. On en a pris dans la gueule des crochets Comme les oiseaux s'tirent de leur cage Pour devenir enfin ceux qu'on était. On était pas fait pour se taire." (Claudio Capéo - Enfants sauvages)

[RP] De Mythes à Légendes

Samsa
    "Attaque mes rêves ou détruis mon âme,
    On sera un rêve incroyable.
    C’est juste ma vie, c’est juste mon âme,
    On sera un rêve idéal ;
    On aura une vie incroyable."
    (Indochine - Song for a dream)



Il était un peu plus de tierces et le soleil d'automne brillait dans le ciel alençonnais, bien incapable cependant de réchauffer les corps déjà au travail sur les terres de Longny-au-Perche. Dans les campagnes qui étaient pour la plupart de douces collines, on entendait les cloches du bétail et les sifflements des paysans guidant les chiens ou les hommes. Aux quatre coins de la baronnie résonnaient les bruits typiques des nombreuses forges qui faisaient la réputation de Longny-au-Perche, de concert avec les artisans et les marchands qui hélaient les apprentis et les promeneurs dans la ville pour leur vendre leurs produits. Au creux d'un petit vallon et malgré tout plus en altitude que la plupart des villes de l'Alençon, on se sentait parfois à flanc de montagne quand on grimpait une colline. Ainsi niché, surplombant deux cours d'eau emblématiques -la Jambée et la Robioche-, le château fortifié de Longny-au-Perche veillait autant qu'il était veillé. Entouré de murailles en pierre elles-mêmes cernées d'un fossé, il accueillait en son sein une basse-cour dans laquelle officiaient des boulangers et des forgerons pour la plupart. Ouverte à tous le jour une fois le pont-levis abaissé et la herse levée, quelques échanges marchands s'y concluaient parfois à propos de matières premières sous l’œil des gardes qui patrouillaient ou rentraient dans le bâtiment leur servant de logis -récemment agrandi- et nombres de chevaux allaient et venaient au gré des échanges et des entrainements portés aux animaux de la garde. Samsa, en bonne fille d'éleveur de chevaux et servant dans la cavalerie lourde, avait ainsi doté la majorité de la garde de Longny-au-Perche d'une monture. Cela coûtait cher, certes, mais la Baronne ne gardant presque rien pour elle des revenus de ses terres, elle jugeait ainsi avoir les moyens. La seconde partie du château, la haute-cour, était séparée par la basse par une muraille de séparation et une herse, levée également la journée. Les gardes à l'entrée y défendaient cependant l'accès aux charrettes qui n'étaient pas attendues de la Baronne. Cerbère laissait ainsi entrer dans la haute-cour qui le souhaitait tant que c'était pour lui parler et non pour lui vendre ce qu'elle pouvait acheter elle-même. Dans les faits, on y trouvait rarement de personnes extérieures au château car Samsa inspirait à ses gens une crainte certaine. Il fallait reconnaître qu'elle prenait très à cœur son rôle de baronne et, si elle ne se mettait pas souvent en colère, chacun savait comme celles-ci pouvaient être terribles. L'ordre et la discipline régnaient en maîtres à Longny-au-Perche mais tous respectaient ainsi Samsa pour cela. Tout le monde savait où était sa place.

Dans le froid encore matinal, Samsa se tenait debout à un bout du petit terrain d'entrainement ensablé de la haute-cour, non loin des logis et des écuries, en moindre nombre que celles de la basse-cour cependant, qui abritaient les meilleurs chevaux et gardes de la garnison. Reposant sur sa chemise grise recouvrant elle-même un gambison noir léger et sans manches, son tabard en damier noir et bleu bordé de jaune et décoré d'une fleur de lys du même à la poitrine gauche -ainsi qu'une plus grande dans le dos-, elle tenait une épée en bois dont la pointe reposait au sol, entre ses pieds. Un bouclier était sanglé en bandoulière à son épaule gauche et une barbute protégeait sa tête. On remarquait aussi ses gantelets de combat, habituels, et, moins communs, des cuissards, des grèves et des canons d'avant-bras. Quelques soldats portant des tabards aux couleurs or et sable de Longny-au-Perche étaient appuyés sur les barrières entourant le terrain et certains encourageaient en frappant dans leurs mains un de leur camarade qui entrait pour se mettre à l'opposé de la Baronne. Lui aussi avait une épée en bois et il portait un bouclier à la main en plus d'avoir un casque à nasal.


-Prêt Rodolphe pardi ?
-Je suis prêt, Baronne.
-C'est un entrainement autant pour toi que pour moi té, alors bats-toi vraiment, même si je dois perdre pardi.
-Je ne raterai pas l'occasion de vous taper dessus, Baronne !


Le trait d'humour était audacieux de la part du soldat et ses camarades craignirent qu'il ne se prenne une réflexion mais il n'en fut rien et Samsa rit même. Elle leva son épée, en garde, et un des soldats donna le signal du début du duel. Bien que les deux combattants ne faisaient au début que se tourner autour pour s'évaluer et se juger, on distinguait tout de suite que Cerbère ne se battait pas comme la majorité des soldats ; elle faisait partie de cette école qui portait le bouclier à l'épaule et elle avait décidé de combattre avec une épée à une main, bien qu'elle puisse s'en servir à une main et demi. Elle engagea la première les hostilités, admirablement parée par son adversaire qui chercha à riposter sans succès. D'un basculement de son poids sur sa jambe restée en arrière, Samsa avait esquivé et était ensuite revenue en avant pour attaquer de nouveau. Elle frappait plus vite mais moins fort et devait grandement mobiliser ses muscles afin que l'épée de Rodolphe n'ait pas raison de ses parades, ce qui ne semblait pas la déranger plus que cela puisque sa carrure charpentée le lui permettait avec des efforts moindres à ses yeux. De temps à autre, elle pivotait rapidement sur les hanches pour offrir à l'épée de bois adverse son épaule gauche sur laquelle était sanglé son bouclier et tentait ainsi des contre-attaque audacieuses et surprenantes. Rodolphe manqua de se faire piquer au-dessus de la hanche mais recula d'un petit bond à temps. Il fut dès lors plus difficile de le surprendre et de trouver des brèches ; aucun n'en trouvait vraiment chez l'autre, ou bien il ne parvenait pas à les exploiter suffisamment rapidement et l'opportunité se refermait donc presque automatiquement. Le dénouement, ce fut Samsa qui l'obtint d'une ultime carte dans sa manche. Elle fit soudainement pleuvoir les coups et enchainements rapides sur son adversaire sans se préoccuper vraiment de la force qu'elle y mettait ; elle voulait seulement qu'il les pare, toutes, qu'il soit concentré dessus. Ce fut lorsqu'elle fut sûre de cela que, lors d'une énième offensive avec son épée, Samsa fit jaillir derrière son poing gauche : dépourvu de bouclier, on l'oubliait facilement et il était fait pour cela. Le coup, puissant, atteignit Rodolphe qui, surpris et focalisé sur l'épée qu'il parait juste, ne pu l'esquiver. Atteint au-dessus de la joue, là où le casque à nasal ne le protégeait pas -contrairement à la barbute de Samsa-, il fut déséquilibré et Cerbère enfonça son avantage en lui donnant un brusque coup d'épaule gauche accompagné par un puissant cri à la sonorité très grave afin de le fragiliser un peu plus. Rien n'était hasardeux dans un combat. Le bouclier acheva de le briser et Rodolphe chuta sur le sable, définitivement vaincu quand la pointe de l'épée de bois de la Baronne s'appuya doucement à la base de son cou. De sa main libre, elle retira sa barbute et apprécia l'air frais qui vint glisser sur son front transpirant pour commencer à sécher, aussi, quelques mèches de cheveux collés par la transpiration -qui paraissaient dès lors plus roux que bruns.

-J'ai gagné pardi dit-elle en affichant un grand sourire heureux, d'avoir combattu mais plus encore d'avoir gagné.
-C'est bien la première fois que je perds à l'épée par la faute d'un poing, Baronne.
-Vous avez bien combattu pardi, je suis contente de vous savoir dans ma garde ici pardi.


Elle écarta l'épée en lui souriant sincèrement et lui tendit sa main pour l'aider à se relever. Cerbère avait beau être la cheffe, elle avait cette fraternité que seuls ceux qui connaissaient le rang de soldat avaient. Rodolphe hésita à prendre la main, déstabilisé par cette attention, et se décida finalement à la prendre pour se remettre sur pied. Il saignait un peu où le poing l'avait atteint.

-Qu'on apporte de l'eau et de quoi le soigner té !

Et quelques gardes spectateurs se dispersèrent pour aller remonter le seau du puits couvert de la haute-cour et aller chercher un bandage propre au sein du grand et large donjon accolé aux murailles pendant que Samsa allait s'appuyer à la barrière. Repos.
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Drakaan
La calèche de marchands tirer par les bœufs avait accepté deux ou trois voyageurs en plus de sa cargaison en direction Longny-au-Perche. C'était le moyen le plus sûre de voyager, selon beaucoup : en groupe. Car seule, et vu comme elle était, la Drakaan aurait pu se faire dévorer ou tuer sur la route.

Oui, cette route, que finit elle pris, avec l'accord de Mademoiselle Agatha, bien que les séparations avait fahi rompre son cœur en deux. Elle était assise, à côté d'autres personnes, et de la marchandises. Elle ne bougeait pas, ne disait rien, refusait même de parler. Trop occupé à penser, en frottant ses doigts autour de l'écu de la Baronne. Elle priait au fond, que celle-ci ne change pas d'avis. Après tout... Elle venait de quitter Argentan pour la rejoindre, même si elle avait promis d'y retourner voir ceux qu'elle appréciait... Mais c'était difficile. La jeune femme le savait, c'était la première étape de grandes choses, mais elle n'avait jamais pensé que ce serait si dur de juste prendre la route... Au point qu'elle en avait perdu l'appétit.

Le voyage sera assez long, comme tous ceux qu'elle avait pu faire auparavant avant Argentan... Mais celui-ci, elle était sans garde réel, sans prêtre, sans rien. Juste quelques légumes de son champs, et aussi quelques miches de pains offerts avant son départ. Mais à chaque arrêt, Drakaan n'avait pu s'empêcher d'en donner aux pauvres ou Orphelins... Au point qu'au dernier jour, elle n'avait plus rien, juste quelques rares écus. Elle n'était pas quelqu'un qui s'attacher aux choses matériel... Sauf l'écu de Samsa... Elle ne donnerait pour rien au monde !! Et puis elle n'avait pas besoin de manger. L'albino se considérer déjà chanceuse de pouvoir faire tout cela, et de vivre... Alors tendre la main à ceux qui était en danger était naturel, à ses yeux, quitte à jeûner à nouveau. Elle préférait souffrir elle même, que voir le monde souffrir. Beaucoup des marchands, et même des passagers, lui avaient dit que sa gentillesse la tuerait... Elle n'avait que sourit paisiblement, c'était ainsi qu'elle vivait, et c'était le chemin qu'elle suivait.

Après trois journée interminable, plus probablement un temps de repos qui se compte en une bonne journée entière au total, ils arrivèrent à Longny-au-Perche. Une fois dans les lieux, elle descendit et payer avec le reste de ses écus les marchands, les remerciant une énième fois, avant de leur dire adieu, et de partir à la découverte des lieux.

L'albino toutefois, préféra enfiler sa capuche, après avoir remarquer quelques regards et entendu quelques murmures. Il est vrai, elle s'était habitué à Argentan qu'on la connaisse et ne réagisse plus à sa couleur de peau, de yeux et de ses cheveux... Mais ici, elle était étrangère. Ce n'était pas spécialement malveillant, mais juste très malfaisant, lui rappelant qu'elle était très différente de la normalité. Cacher sous sa capuche après avoir fais un vulgaire chignon de ses cheveux gras, elle se sentit un peu mieux. Se cacher... Encore et toujours, c'était quasiment naturel ce réflexe aussi. Peu aimé la bizarrerie, certains pourrait hurler à la sorcellerie... Et Drakaan refusait de finir sur un bûcher. Juste car il était difficile d'expliquer d'où venait sa bizarrerie naturel... Qu'elle avait depuis toujours.



Mais cela ne l'empêcha pas d'admirer tout. Elle s'attarder, ici et là, c'était beau comme endroit. Elle éviter les villageois et les vaches qui passait, caressait parfois les chiens sous le regard amusée et satisfait des éleveurs. Mais regardant sa bourse, et le soleil... Elle comprit qu'elle dormirait sûrement dans un coin avec de la paille ce soir. Qu'importe, ce serait probablement comme les taudis, ça ne la changerait pas beaucoup. La jeune femme décida qu'elle ira voir Samsa le lendemain, au levée du jour, en attendant, elle visiterai !

Ainsi elle se promena longuement, s'arrêtant parfois pour admirer les personnes travaillant, parfois les corps musclés qui la fit rougir et déguerpir vite en se tapant les joues. Ah, oui. Elle n'avait jamais vraiment fréquenté « d'homme » en dehors de l'église. A croire même que la plupart l'effrayait en réalité. Elle n'osait trop s'en approcher. De toute façon, elle préférait largement aller voir les animaux... Eux au moins ne la jugerait pas, et cela apaiser toujours son cœur quand il s'emballait.

Au soir, une fermière lui proposa la paillasse de sa grange, près de ses vaches. Ce n'était pas grand chose, mais Drakaan fut satisfaite et la remercia maintes et maintes fois, avant de rejoindre son lieu pour la nuit. Elle discuta, seule - enfin avec les vachers - de sa futur retrouvaille avec la Baronne. Une hâte, et une peur se mélangeait, mais au moins grâce à cela : elle se sentait plus que vivante et existante. Puis regarder la nuit dehors, elle joignit ses mains, chantonnant un air doux en latin, et priant. Priant certes longtemps, pour toutes les personnes qu'elle aimait, mais cela en valait sûrement la peine. Elle le savait.




Le matin pointa le bout de son nez, mais elle était déjà levé, dehors, et en route vers le château qui semblait... Bien gardé ! Mieux que quoique ce soit. C'était impressionnant, et les yeux de l'albino brillaient de mille feux devant ce bâtiment.

Elle dût passer par les différentes portes, et demander son chemin, impressionnée par le nombre de garde. C'était toujours en rougissant qu'elle demandait au trouver la Baronne, en montrant l'écu, qu'elle refusait de donner. Si elle pouvait, elle mordrait ou grognerait fort contre les deux soldats qui voulurent prendre l'écu pour le vérifier. Mais on devinait dans ses yeux la vérité, et surtout l'importance de cette écu qui ne pouvait être faux. Oui, Drakaan n'était pas matériel, mais cet écu... Elle refusait qu'on y touche, de peur qu'on lui vole à jamais. C'était sa seule trace réel et sa preuve de vérité devant tous ces gardes qui se regardaient et discuter entre eux.

La jeune femme dût retirer sa capuche à chaque fois, en se laissant dévisager. Choquant les gardes plus d'une fois. Certes, la Baronne était étrange en soit, mais de là confier un écu à une chose si fragile et étrange ? Ça pouvait surprendre certain, pas tous heureusement. L'un d'eux soupira devant ses collègues, levant un peu la voix, faisant sursauter Drakaan au passage qui colla vivement l'écu contre sa poitrine en se repliant un peu sur elle même, fixant l'énième soldat. Mais il y en avait combien ici ?!


« Vous avez finis de mettre en toute cet écu ? Vous savez très bien que la Baronne n'en donnerait pas à n'importe qui ! Cessez de suite cette interrogatoire ! C'est votre boulot ?! Oui, mais je pense que par dessus tout c'est notre confiance dans ce que fait notre Baronne qui doit primer. Retourner à vos poste ! Je l'accompagne moi-même. »Soupira t-il.

Drakaan le fixait avec des yeux globuleux. Enfin quelqu'un qui ne se méfiait plus trop. Un peu sûrement, mais en qui sa confiance pour sa Baronne était plus que réel, plus dur que fer ou acier. Alors ces yeux se tintèrent d'une admiration en le remerciant, tout en s'inclinant plusieurs fois devant l'inconnu soldat.

« Merci ! Merci ! Merci ! J'ai tellement hâte de revoir Dame Samsa ! Vous êtes parfait ! Merci ! Merci !! » Ne cessa t-elle.
« N'avez pas besoin d'en faire autant, je ne fais que mon travail... Vous pouvez arrêter de faire cela, vous savez... Vraiment... »

C'était embarrassant, même pour le garde, tout ce jets d'amour à la face soudain et ce sourire satisfait d'une gamine. N'importe qui aurait ensuite était troubler par ce regard pétillait, dans lequel on se perd, ou se noie parfois. Il tourna la tête,  toussa avant de faire signe à l'Albino de le suivre. Elle trottina alors joyeusement derrière lui. Ils arrivèrent là où le bruit de bataille résonnait... Et Drakaan put admirer Samsa en action, avec le garde. Ses yeux étaient grand ouvert, et sa bouche aussi. Quel combat ! Quel souplesse et rapidité ! Elle n'était vraiment pas Baronne pour rien. Elle... Elle était splendide !

Elle n'applaudit pas à la fin, et resta sage, jusqu'à que les gardes s'agitent quand ont dû soigner leur ami. Elle se cacha derrière celui qui l'avait accompagné, de peur de se faire attraper et jeter dehors après tout ses efforts pour arriver ici ! Il en était hors de question ! Elle tapa un peu sur le dos de l'armure du garde, et avec des yeux de chien battus, sembla supplier qu'il l'aide à traverser la marrée de soldat jusqu'à son amie.

Il soupira, se demandant s'il n'allait pas finir par se faire taper sur les doigts. Puis comment une adulte pouvait se comporter ainsi, cela n'avait rien de noble ! Enfin, d'un côté, un peu comme la Cerbère. Etait-ce une clé du mystère ? Qu'importe, il prit rapidement le bras de Drakaan pour le faire passer devant et la lâcha avant de la guider vers Samsa, qui était contre le mur. Mais à peine à mi chemin, il se fit abandonner par une Drakaan qui détala...

Avant de s'écraser en trébuchant par terre devant Samsa. Rouge de honte, elle se releva, toute sa chevelure blanche s'échappa, et ses yeux pleins de larmes et tendant l'écusson à Samsa qui n'avait encore rien dit, elle s'exclama sous le regard de tous.


« JE SUIS LA ! Samsa ! Je suis là ! JE suis venue ! Mademoiselle Agatha m'a dit de venir ! Et d'accepter ! Alors j'accepte ! J'accepte ! » Elle ramena l'écusson près d'elle. Le stress s'évacua d'un coup dans des sanglots, alors qu'elle se replia. « J'accepte si vous voulait encore de la femme bizarre que je suis... J'accepte... »

Quel étrange demoiselle que voilà, sanglotant, mais souriant comme pas permis, coincée dans un tourbillon de sentiment qui devait la dévorer depuis son départ, et de tous ses efforts titanesques pour arriver jusqu'ici en un seul morceau, prouvant aussi ainsi sa fidélité pour la Baronne. N'en pouvant plus, la faim la dévorant, la fatigue, la peur... Mais la joie aussi. Le garde qui l'avait amené jusque là ne put même pas dire pourquoi... Tout était déjà dis par la femme fragile qui tomba à genoux devant Samsa.

« Je veux vous servir ! Je le désire ardement ! Je vous promets allégeance, et de vous suivre, quoiqu'il puisse advenir de moi ou mon corps ! Mademe la Baronne ! » Elle releva la tête,  les yeux brûlant d'une incroyable conviction et loyautée sans faille.
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J'ai conscience de la difficulté de ce monde, de la haine et de la joie. Mais c'est avec cela, que j'avancerai, et saurai me faire connaître. Je rendrai à ceux qui m'ont offert la chance de vivre l'honneur qu'ils devraient avoir, en réussissant... Car leur confiance, me donne envie de poursuivre et d'avancer bien plus loin encore ! >>


Samsa_


    "L'innocence sur ton visage a saigné sans laisser de traces,
    Tu as gagné sans ennemi, tu es malade sans remède,
    Comme la nuit saigne dans la nuit ,
    Et je sais que je m'en sors mieux que toi."*




Les gardes revinrent rapidement pour apporter de quoi soigner Rodolphe et l'un d'eux tendit à Samsa un godet rempli d'eau qu'elle commença à boire avec avidité. Soudainement, les gardes s'agitèrent quand quelque chose -quelqu'un- chuta presque aux pieds de la Baronne. Les soldats pensèrent à une tentative d'agression et se jetèrent presque sur la pauvre Drakaan.

-A LA GARDE, POUR LA BARONNE !

Victime malgré elle, Samsa se retrouva bousculée et encerclée, renversant à moitié son godet sur elle. Elle allait lever son épée en bois à son tour pour combattre ce qu'on disait lui vouloir du mal mais elle distingua rapidement son nom et une voix claire dans le brouhaha causé par les gardes. En grognant, elle les écarta sans violence et baissa les yeux vers la jeune femme albinos qu'elle avait rencontré plusieurs jours avant, à Argentan.

-Laissez-la pardi, tout va bien té.

Les gardes remarquèrent dès lors rapidement qu'elle tenait à la main non pas du poison ou une dague mais un simple écu dont ils ne distinguaient pas le blason de leur Baronne. Ils obtempérèrent facilement et Samsa tendit sa main gantelée de combat à Drakaan pour l'aider à se relever dans un sourire.

-C'est ce que j'appelle une entrée fracassante pardi ! Relève-toi, respire donc pardi. Qu'on lui serve un godet d'eau pardi !

Un des gardes s'approcha de Drakaan avec méfiance avec le cruchon d'eau et un godet, le lui rempli et lui tendit. Cerbère alla ramasser le sien et revint près de la jeune albinos en lui souriant.

-Tu es chanceuse pardi, je pars demain pour le front pardi. Inutile de me prêter allégeance té, c'est quelque chose que l'on réserve aux vassaux pardi.
Gardes pardi, cette jeune femme se nomme Drakaan et intègre désormais mes écuries té !


Elle était heureuse que la jeune femme ait accepté sa proposition, qu'elle se soit donnée les moyens de réussir. Non pas que Samsa pensait mieux valoir qu'Agatha ou offrir mieux qu'elle à Drakaan, mais elle sentait qu'elles étaient faites du même bois malgré leurs différences dans leurs attitudes et leurs ambitions. Il ne serait dès lors que Justice que Drakaan ait une place à la hauteur de ce qu'elle était, de ce qu'elle pouvait être et de ce qu'elle serait.
Samsa allait l'emmener vers les écuries de la basse-cour quand un de ses hommes manifesta son mécontentement :


-Baronne, c'est une sorcière ! Elle va maudire vos chevaux, le Très-Haut nous punira de défaites et de famines pour usage d'une telle magie démoniaque !

Interruption. Cerbère se garda quelques secondes et se retourna vers le garde. Instinctivement, quelques-uns eurent un mouvement de recul en constatant que la Baronne allait entrer dans une de ses terribles colères. Celle-ci s'écarta de Drakaan pour s'approcher du garde et se planta devant lui. Elle était plus petite et devait lever un peu le menton pour soutenir son regard mais cela ne la dérangeait nullement.

-Es-tu en train de contester une de mes décisions pardi ?
-Non Baronne, je... je vous mets simplement en garde.
-Tu connais cette demoiselle té ?
-Non, Baronne.
-Mais tu l'accuses de sorcellerie pardi. Pourquoi té ?
-Baronne, je... regardez-la !
-C'est ce que je fais pardi.
-Elle a les cheveux blancs !
-Et je crois, sergent, qu'Albert, un des soldats de votre bataillon, est roux pardi.
-Mais...
-Dites-moi sergent, devrais-je faire brûler Albert ?
-Je...
-GARDE ALBERT PARDI ! OÙ EST-IL PARDI ?!


Les gardes se regardèrent entre eux, cherchant celui que la Baronne demandait. C'est finalement un homme d'une quarantaine d'années qui s'avança après avoir retiré son casque à nasal pour le mettre sous son bras. Il était mal coiffé, la barbe mal rasée mais éminemment roux.

-Baronne ?
-Albert pardi, votre sergent pense que votre couleur de cheveux singulière et mal famée fait de vous un sorcier, ou un démon, je ne sais pas pardi. Empoisonnez-vous vos compagnons d'armes ?
-Non, Baronne.
-Faites-vous des incantations magiques té ?
-Non plus, Baronne.
-Peut-être que vous avez lancé une malédiction sur certains de mes gens alors té ?
-Pas plus, Baronne.
-Je n'ai donc pas de raisons de vous envoyer au bûcher pour ces faits pardi ?
-Non, Baronne.


Samsa reporta ses petits yeux sombres abrités par des arcades sourcilières marquées qui en accentuaient l'ombre sur le sergent qui avait précédemment parlé. Ses paroles sortirent comme des gifles, un avertissement qui n'existerait qu'une seule fois dans la vie du garde de la part de Samsa.

-Vos croyances et accusations infondées mettent votre bataillon en danger, sèment la discorde dans mes rangs et émaillent la confiance que je suis censée vous accorder puisque vous êtes garde de ce château qui abrite des vairons, de simples chats mais aussi des roux, dont mes propres filles pardi. Je vous conseille d'y remédier pardi, auquel cas c'est peut-être vous que je devrais brûler té.

Elle le ferait. Elle en était capable et il le savait. Cerbère aurait pu partir, le laisser simplement là mais elle continua de le fixer jusqu'à obtenir de lui un "cela ne sera pas nécessaire, Baronne". Elle continua de le regarder jusqu'à ce qu'il baissa les yeux, resta encore un peu face à lui et tourna les talons avec un "bien pardi". Elle-même semi-rousse, elle ne pouvait se permettre de mettre sa sécurité, celle de son château et de ses gens, entre les mains de naïfs frileux.

-Retournez à vos postes té !
Viens Drakaan pardi, je vais te montrer ton nouveau lieu de vie et de travail pardi.


La Baronne sourit à l'albinos et l'invita à la suivre. Elles passèrent la herse séparant la haute-cour de la basse et pénétrèrent dans les écuries où quelques palefreniers s'affairaient sous la houlette d'un homme aux cheveux poivre et sel prématurément vieilli mais qui ne devait pas avoir plus de trente-cinq ans. C'est lui qui s'approcha de Samsa en essuyant ses mains poussiéreuses sur ses braies déjà bien sales.

-Mayeul, voici Drakaan pardi, elle travaillera aux basses écuries pardi. Pour l'instant té. Tu peux directement la mettre au contact des chevaux pardi.
Je vais lui faire un petit tour pardi.


L'homme hocha simplement la tête, visiblement plus à l'aise avec les chevaux que les humains, indifférent à la couleur de cheveux de Drakaan. Il était forgeron de métier, un art très terre à terre, et, surtout, s'il avait dû écouter toutes les croyances tournant dans le domaine équestre, il aurait ainsi déjà vendu tous les chevaux à deux balzanes et abattu tous ceux à quatre selon le fameux dicton :

"Balzane une, cheval de fortune
Balzane deux, cheval de gueux
Balzane trois, cheval de roi
Balzane quatre, cheval à abattre."

Mayeul se retira donc simplement dans le box dont il venait pour reprendre son travail de maréchal-ferrant. Samsa sourit à Drakaan et la guida dans le bâtiment où de nombreux chevaux mangeaient pour la plupart la paille qui leur servait de litière ou le foin mis à leur disposition. Des alezans, des bais, des gris et des noirs, il n'y avait dans les écuries de la Baronne presque que des robes communes à quelques exceptions près.


-Ils sont presque tous des demi-sangs pardi. Le reste est issu de lignées irlandaises ou, tout du moins, anglo-saxonne pardi. Ce sont tous des destriers té, ils sont donc robustes et courageux pardi. Certains ont mauvais caractère mais je tâche de ne sélectionner que des chevaux dociles pardi.
Les palefreniers dorment au-dessus, avec la paille pardi. La chaleur des chevaux remonte, tu devrais y être bien pardi, le bâtiment est de bonne qualité et plutôt récent pardi. Tu seras logée, nourrie, blanchie, payée dignement chaque soir et tu pourras t'arranger pour ne pas travailler certains jours de la semaine pardi. Aux basses écuries, il y a Mayeul que tu as vu pardi : c'est le maître-palefrenier pardi, les chevaux qui sont là sont sous sa responsabilité pardi. Tu seras sous la sienne avec deux autres palefreniers pardi. Si tu t'en sors bien té, je te ferai monter aux hautes écuries pardi, c'est là qu'on trouve les meilleurs chevaux de ma garnison pardi.


Samsa s'appuya à la porte d'un des box du fond. A l'intérieur, un cheval de Bresse d'un bai très sombre avec une simple tâche blanche au nez et deux petites balzanes -l'une à un antérieur et l'autre au postérieur opposé- y somnolait debout mais Cerbère n'y prêta pas attention, préférant regarder Drakaan.

-Si quelque chose ne te convient pas pardi, tu peux m'en parler té. Je ne suis pas si... dure et inflexible que j'en ai l'air avec mes gens pardi. Je veux que chacun se sente bien et que tout aille parfaitement té. Quoiqu'il en soit, tu seras libre de repartir quand tu le voudras té.
J'ai, de plus, une autre proposition à te faire pardi. Je pars demain pour Chinon, pour combattre dans les armées royales pardi. J'emmène Guerroyant avec moi mais aussi deux ou trois autres, dont deux chevaux d'ici pardi. Lui té...


Samsa désigna du pouce derrière elle le cheval qui dormait toujours, indifférent à la discussion.

-Et celui-là là-bas pardi.

L'autre, c'était un trait irlandais d'un très beau gris pommelé qui regardait les allées et venues dans l'allée principale.

-Respectivement Dragonet et Balios pardi, du nom d'un des chevaliers de la Table Ronde des légendes arthuriennes et de la mythologie grecque où Balios signifie "tacheté" pardi.

La symbolique avait beaucoup de sens pour Samsa, elle en avait toujours beaucoup eu. A chaque naissance animale dans son château, c'est donc elle qui donnait un nom au nouveau-né.

-Si tu le désires, tu peux venir avec moi pour t'occuper des chevaux pardi. Le seul cheval dont tu ne t'occuperas pas -il est aux hautes-écuries pardi-, c'est Guerroyant té. C'est le cheval que tu as vu quand nous nous sommes rencontrées, tu te souviens té ? J'en prends soin moi-même pardi.
Tu ne seras pas forcée de te battre té, simplement de prendre soin d'eux pardi. Je serai là pour t'aider pardi. Tu n'es pas obligée de décider aujourd'hui pardi.


Cerbère sourit à Drakaan. Elle était bien consciente qu'elle offrait soudainement à Drakaan un grand nombre de tournant dans sa vie, que l’essor était peut-être violent, mais elle partait demain et c'était un fait, elle devait offrir ce choix à l'albinos. Envers elle, elle agissait comme Zelha l'avait elle-même traité : en lui donnant sa chance mais sans favoritisme. C'était ainsi qu'on montait haut et longtemps, Samsa en était la preuve elle-même, ayant réussi à rester à un poste méprisé, méconnu, sujet à un changement très régulier, depuis maintenant six règnes. Elle ne devait cet exploit qu'à son mérite. Drakaan devait arriver au sommet elle aussi, elle devait inspirer le mérite, pas autre chose, et il était désormais du devoir de Samsa d'y veiller et de veiller -plus largement- sur Drakaan quoiqu'il en soit.


* = paroles traduites de Mumford & Sons - If I say


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Drakaan
Certes, à la surprise général, elle était tombé sans se présenté devant la Baronne très respecté, mais n'avait guère prêter attention à l'agitation qu'elle avait créer, ses cheveux volants et ses yeux rubis plongeais dans ceux sombres de la baronne, pleine d'espoir et d'un bonheur indicible. Elle était là pour elle, tant pis si on la foutait au bûcher maintenant, tant pis si on l'a transpercer, tant que l'ordre venait de celle qui lui avait offert l'écusson qu'elle serait en tremblant. Malgré tout, voir ses gardes sortir les armes et s'avançait vers elle sembla ranimer un vieux souvenirs, et elle eût du mal à respirer, ne sachant que faire, protégeant un peu plus l'écu, mais haletant de malaise, et d'un manque de souffle certains ? Elle ne s'attendait pas à une grâce : une seule reconnaissance lui suffisait actuellement. Celle de la Baronne Samsa, dicte Cerbère.

Et celle-ci finit par agir, après l'avoir reconnu dans un instinct de doute et de bousculade, reculer ses gardes au soulagement du cœur de Drakaan qui palpiter à une vitesse hors norme. Elle put doucement, en observant Samsa, récupérer un peu de souffle. Il saisit la main sans hésiter cette fois, se nettoya un peu comme elle pouvait de sa saleté, et sourit avec l'un de ses plus beaux sourire à la guerrière. Drakaan, dans son âme, était si ravis de la ravoir... Bien que dans la lueur de son regard, le déchirement du départ d'Argentan, et probablement celui d'Agatha qu'elle avait juré revoir tant que possible et d'écrire, était là. On lui donna un verre d'eau, sous l'ordre de la baronne, qu'elle descendit comme quelqu'un n'ayant bu depuis des jours. Quel soulagement... Tout son être revivait, bien qu'il avait aussi faim. A force de donné partout aussi... C'était sa faute.

Tenant son verre, l'albino écoutait très attentivement sa Baronne, puis la voilà dorénavant officiellement palefrenière. Bien qu'apprendre qu'elle partait se battre, et qu'elle ne pourrait probablement pas la suivre, déjà, c'était un excellent début. Son bonheur était à son paroxysme.. Mais pas pour longtemps. Oubliant de remettre sa capuche tout en suivant son admirable Baronne, elle entendit un garde, derrière eux, et se stoppa net.



Ses yeux, pourtant si clair, s'emplirent de sombre. D'un sombre triste, mais d'une habitude qu'elle détestait malgré elle. Sa différence.. Qui la faisait voir aux yeux de ce monde comme une sorcière. Elle n'avait jamais demandé à avoir ses yeux, ou ses cheveux. Personne ne savait d'ailleurs pourquoi, juste que cela avait sûrement un lieu avec sa fragilité avec le soleil ou la santé. Drakaan baissa honteusement la tête en remettant sa capuche et jouant nerveusement avec ses doigts. Elle avait déjà échappé au bûcher, grâce au premier prêtre qui l'avait recueilli et défendu sa cause, et son humanité réel. Bien qu'elle se souvenait de terrible test qu'elle avait dû passer avant le sauvetage de celui-ci. Cela .. La terrorisait.

Mais Samsa se tourna, surprenant la jeune femme, qui regarda alors la scène, la bouche entre ouverte. Défendu par la Baronne, elle se sentit revivre... Et surtout compris que celle-ci ne la jugerait JAMAIS sur son étrange apparence. Après les serments, et tous cela, elle l'a suivit, et afficha cette fois fièrement ses yeux et ses cheveux, en enterrant la honte, grâce aux mots de Samsa.



C'était drôle tout de monde, quand elle y pensait. Samsa, était souvent dit Cerbère. Elle, souvent comparé à un Dragon à cause de son physique malchanceux et son nom portant normalement malheur. C'était donc l'amitié atypique entre le Mythes et la réalité... Etait-ce... Ici le début d'une légende. Sur le chemin, Drakaan rêvassa. Devenir une légende, c'était ce qu'elle souhaitait, ainsi ses progéniteurs regretterai de l'avoir laissé dans la neige ce soir là, sans jamais avoir pu voir son potentiel que la Baronne avait descellé dans son âme fragile.

Elles arrivèrent dans les basses écuries, et les yeux de la jeune femme à la chevelure trop longue brillèrent de voir tant de chevaux. Elle était excitée, et tenait durement en place, mais essayait face à la baronne. Tous ces animaux, ces destriers étaient splendide. Qu'importe d'où ils viennent, elle les chouchouteraient un à un !! Pour sûr ! Et ainsi rencontra d'ailleurs Mailleul. Pas besoin de se présenter, Samsa le fit, puis elle était en pleine admiration de tout les objets pour s'en occuper, et de la beautés de chaque bête. Aaaah... Une Nostalgie s'installa, quand elle s'amusait à s'occuper des animaux des voyageurs enfants, et adolescentes, près des églises... Elle avait toujours eue de bon contact avec les bêtes. Peut-petre plus que les hommes... Elle ria seule à cette pensée, en cachette.



Tout était clairement expliqué, et Drakaan ne disait rien, trop admirative, ou heureuse. Elle n'avait pas à se plaindre, elle ne pouvait, actuellement, rêvait mieux. Et cela se lisait clairement sur son visage encore pure et innocent. Tant qu'elle pouvait faire du bon travail, elle n'hésiterai pas. Il faudra peut-être juste un peu de temps, le temps justement de récupérer ses effets d'Argentan pour venir ici ? Mais qu'importe. Une nouvelle vie... C'était ainsi que Taoang lui avait dit d'avancer, de ne jamais reculer devant les mains tendus, sauf si elle n'avait pas confiance bien entendu.

Elle caressa doucement le museau du cheval endormi, qui sembla dormir bien plus alors. La jeune Albino ne put s'empêcher de le trouver adorable, mais continua d'écouter la Baronne. Elle aimait bien Balios, même si Dragonet aussi de part son nom avec sa signification. Puis une proposition subite vint la surprendre. Elle dût alors réfléchir, un peu longuement, en caressant le museau du Balios somnolant, mâchouillant le vide.



« Je me souviens très bien de ce cheval impressionnant, Guerroyant. Il était splendide, vraiment. Enfin... Je me dois toutefois de refuser cette proposition, dès maintenant. Ce n'est pas vraiment que je ne veux pas venir, bien au contraire !! Mais... Je dois finir de récupérer des choses en Argentan avant d'officielement travailler ici. Vu que j'avais un peu peur que vous... Puissiez changer d'avis... » Avoua t-elle d'une voix baisse. « J'ai laissé des effets personnelles dans mes anciens endroits. J'aimerai aller en récupérer, pour les mettre près de ma pailasse, et me sentir encore mieux. J'ai besoin d'un petit temps aussi, je veux apprendre à connaître chaque bâte de la basse écurie, et Mailleul par conséquent. Ce serait mieux, que de foncer. Je pense... Ainsi, pour votre prochaine sortit je serais encore plus prêtre ! » Finit-elle avec son plus beau sourire aimable.

Drakaan fixa Samsa, comme une promesse silencieuse de l'accompagner la prochaine fois. Elle voulait se perfectionner, cela était certains, et devenir meilleur... Digne de la Baronne ! Et chasser les mauvaises idées des gardes aussi. La motivation de l'albino revenue, elle ne comptait pas se laissait abattre par quelques rumeurs infondés. Bien que la compagnie de Samsa était agréable, elles durent se saluer pour la soirée.

Profiter de l'interlude, elle courut au Maître Palefrenier, le suppliant de lui apprendre le plus possible. Il la fixait sans grande émotion, mais descellait dans le regard de la jeune adulte une détermination. Alors, il décida de la maître au travail. Il était rude avec elle, et ses erreurs, quitte à travailler plus tard... L'énergie qu'elle dégageait et ses ambitions se transmettait dans le corps de cet homme. Voilà une nouvelle qui en voulait, et surtout.. Qui aimait ce qu'elle faisait. Même si à son goût elle parlait trop aux chevaux, elle se donnait à fond. C'est lui, Mailleul, qui l'arrêta, l'obligeant à se coucher comme tous les autres. Elle avait beau être épuisée, elle avait dû mal à lâcher prise. Elle devait se perfectionner ! Par dessus tout !!



Mais elle céda sous le regard sérieux de l'homme, et monta à sa paillasse, s'étalant dessus. Avec sa petite chandelle, elle admira longuement l'écu. La voilà qui était arrivé, et engagé. Palefrenière de la Cerbère. Comme quoi, Taoang avait eût raison... Avec la conviction, et la foi, tout était possible... Possible par une force plus forte que la violence ; la simplicité de la sagesse et de la tranquilité, des mots. Peut-être arrivera t-elle à son objectifs... Sans jamais tuer ? L'albino l'espérer.

Silencieusement, elle commença ses prières du soir, chantonnant dans sa gorge, et fixant le plafond avec un sourire béat.



« Drakaan. Tu as bien grandis, maintenant tu dois prouver ta valeur. Tu ne dois pas faiblir... Tu peux le faire Drakaan ! Qu'importe ton nom et tes cheveux, ou même tes yeux ! Tu es humaine... Et une humaine remplis d'ambitions, d'une flamme brûlant vivement dans ton être ! N'oublie que rien n'est impossible en se donnant les moyens, Drakaan. » Se dit-il à voix basse, répétant sagement ses mots venant du Taoang.
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J'ai conscience de la difficulté de ce monde, de la haine et de la joie. Mais c'est avec cela, que j'avancerai, et saurai me faire connaître. Je rendrai à ceux qui m'ont offert la chance de vivre l'honneur qu'ils devraient avoir, en réussissant... Car leur confiance, me donne envie de poursuivre et d'avancer bien plus loin encore ! >>


Samsa_


    "Un avertissement aux personnes
    Les bonnes et les mauvaises:
    C'est la guerre.
    Au soldat, au civil
    Au martyre, à la victime:
    C'est la guerre."*


Samsa regarda Drakaan, négligemment appuyée à la porte d'un box et lui sourit à sa réponse. Une chose était certaine, c'est que cette jeune femme ne se précipitait pas dans les occasions, son refus était sage au vue des raisons qu'elle lui exposait et Samsa approuva d'un signe de tête avec un sourire.

-Ta réponse est sage pardi. Je te reproposerai de venir à la prochaine guerre alors té.

Cerbère rentrerait. Elle rentrait toujours. Et après cette guerre-là, il y en aurait une autre, encore, toujours. Les occasions ne manqueraient pas pour Drakaan de suivre Samsa si elle le désirait.
Samsa avait gentiment tapoté l'épaule de Drakaan en souriant avant de la laisser pour la soirée. Elle était montée dans ses appartements et plus personne ne l'avait revu avant le lendemain matin. Cerbère avait ainsi fignolé ses comptes, entretenu encore ses pièces d'armure et son épée, recalculé tous les itinéraires et ce qu'elle prendrait en chemin dans ce qu'elle aimait appeler ses "arsenaux locaux", des appartements où elle entreposait des armes, des vivres et des onguents dans le but d'avoir du ravitaillement même blessée et loin de Longny-au-Perche. Dans sa chambre aux murs portant fièrement des tapisseries représentant les plus grands héros -et héroïnes- de France, Cerbère se laissait inspirer, naviguant sur des rêves de gloire et d'héroïsme qu'elle avait déjà vécu et voulait revivre encore. Elle voulait elle aussi être, un jour, sur une de ces tapisseries que l'on accrocherait aux murs, être de ces héros dont on entretient le nom à travers l'Histoire, sur lesquels on prend exemple. Face à son lit, au-dessus de la cheminée, un blason peint à ses armes complètes incluant cry et devise trônait. Autour de lui, les colliers dynastes et de mérite qu'elle avait reçu brillaient à la lumière du feu. C'était une sorte de barre de progression pour Samsa. Elle estimait être bien placée. Certes son blason n'était pas impressionnant, composé d'une seigneurie issue de mérite, de sa baronnie de mérite et de son blason familial, mais les colliers -au nombre de quatre- rehaussaient totalement la barre. Ils étaient les témoins de son mérite là où l'ignorance et l'oubli régnaient.

Au lendemain, la rosée et la brume s'accrochaient encore aux prairies et aux toits quand la Baronne descendit dans la haute-cour. Elle était vêtue comme la veille à l'entrainement, mais cette fois on ressentait que ce n'était pas et ne serait jamais un entrainement. Elle entra dans les hautes-écuries et interpella un palefrenier pour qu'il aille prévenir les basses-écuries de préparer Balios. Elle demanda également à ce qu'on lui prépare, aux hautes-écuries, Érèbe, un trait irlandais noir avec une liste blanche sur le chanfrein. Si Guerroyant devait périr, ce serait lui qui le remplacerait.
Elle prépara elle-même le Cleveland Bay, s'assurant de sa santé et de tout ce qui pouvait avoir trait à un paramètre dans une bataille. Lorsqu'elle le harnacha, elle vérifia encore que les sangles étaient bien ajustées et le sortit finalement au dehors. Érèbe fut attaché en longe à l'arrière de la selle de Guerroyant et Samsa sourit en voyant Drakaan lui apporter Balios. Le gris pommelé était un des chevaux les plus grands de la garnison, plus grand que Guerroyant qui, à l'image de sa cavalière, était plus robuste et charpenté que spécialement grand. Samsa n'avait pas spécialement besoin d'un grand cheval, c'était la race de Guerroyant qui voulait qu'il le soit, pour Shawie en revanche -que Samsa allait retrouver à la guerre et qui était très grande-, il fallait un grand cheval. Bien que de même race qu'Érèbe, une vingtaine de centimètres les séparaient au profit du gris pommelé.


-Heureusement que Balios est du genre tranquille pardi, tu te ferais aussitôt emporter sinon té !
Merci pardi.


Cerbère alla l'aider à attacher le trait irlandais derrière sa seconde monture et revint près de Guerroyant en regardant Drakaan.

-Je pars à la guerre en Anjou pardi. En général cela dure un mois ou deux, plus rarement trois té. Selon ce qui se passera ensuite pardi, je serai peut-être amenée à ne pas repasser par ici tout de suite té. Je t'écrirai de temps à autre pour te dire comment ça se passe sur le front et comment vont les chevaux, d'accord pardi ?

La Baronne lui sourit pour cacher le fait que, peut-être, un au moins ne reviendrait pas. Shawie n'était pas une grande guerrière, ni une cavalière lourde et peut-être perdrait-elle Balios. Ils étaient des chevaux de guerre comme elles étaient des soldates, le risque zéro n'existait pas. Samsa ne dit cependant rien à Drakaan pour ne pas la rendre prématurément triste ou inquiète.

-Mayeul sera ton référent pour tout pardi, il veillera sur toi en mon absence té. Et prends le temps de retourner voir Agatha de temps en temps pardi, je suis sûre que tu lui manques et qu'elle te manque aussi pardi.

Samsa lui sourit et se détourna à de petits bruits derrière elle. Ses filles, jumelles rousses de six ans, venaient aussi lui dire au revoir malgré l'heure matinale. Cerbère eu un visage attendri en les voyant et s'accroupit malgré son poids pour les recevoir dans ses bras et les étreindre. Plus elles grandissaient, plus Samsa parvenait à les considérer comme ses filles et à leur manifester un amour maternel dont elles n'en avaient pas vu la couleur avant leur quatrième année de vie -et encore, ce fut laborieux. Cerbère huma tranquillement leur odeur alors qu'elles étaient contre elle, leur embrassa le front à chacune avec un petit "j'vous aime pardi" et se releva sans trop d'efforts.

-Quelle est la devise Treiscan pardi ?
-"Cerberus vigilat"
répondirent les jumelles simultanément.
-Et les maîtres mots sont... ?
-Honneur, Courage et Loyauté.
-Vous êtes formidables pardi, continuez ainsi té.


C'était une habitude que Samsa avait instaurer depuis que ses filles étaient nées : leur parler de la vie, des valeurs, des principes, leur rappeler chaque fois qui elle était, de quelle famille et la voie qu'elles devaient ainsi suivre.
Revenant près de la selle de Guerroyant pour s'y hisser, Samsa sourit de nouveau à Drakaan et, d'un bras, l'entoura aux épaules pour l'étreindre un peu contre elle.


-N'oublie jamais ce que tu vaux pardi.

Elle le lui avait glissé comme une confidence. Samsa caressa gentiment les cheveux blancs de Drakaan et se hissa en selle. Vérifiant de nouveau que tout était prêt, elle talonna un peu les flancs de Guerroyant avec quelques claquements de langue et le petit convoi s'ébranla doucement pour s'éloigner, passant les portes successives du château de Longny-au-Perche, en chemin vers la guerre et la gloire. Ou la mort.


* = paroles traduites de 30 Seconds To Mars - This Is War


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Drakaan
La douce Drakaan continuait de regarder Samsa et sourit à sa réponse, et rougit légèrement à la tape amicale. Ce n'était pas encore dans ses habitudes, mais elle s'y habituera, pour sûr ! Elle souhaita la bonne nuit à celle qui dorénavant, était « son patron »... Bien qu'un voile d'une légère tristesse prit ses yeux. A peine arrivé, elle allait la voir s'en allait à la guerre. La guerre...

L'albino tenta bien de trouver le sommeil, mais ce fut chose difficile, à vrai dire. Les pensées de la guerre la perturbait, c'était un mort et une chose qui lui serrait souvent le cœur. En tant que simple personne, elle n'en savait rien : juste qu'elle était quelques parts, comme toujours. On aurait beau se battre, pour elle, personne ne gagnait vraiment. Tout en s'asseyant sur sa paille, elle posa sa main sur son visage. La guerre... C'était le théâtre même de la violence et le terrain de jeu favoris de la mort. Torturant les hommes pour qu'ils se battent entre eux. Certes, elle comprenait le principe, et certains se battaient avec des raisons honorables ! Mais... Il y aurait toujours des corrompus, ceux qui se battent juste pour la bataille, et voir la mort et la souffrance. Ceux là... Ceux là... !! La voilà qui se mordit à sang une de ses mains, se retenant de penser de manière horrible, puis demanda pardon aux Très haut pour ses jugements.

Mais le sommeil refusait de venir, malgré sa fatigue. Elle soigna sa main et mit un léger bandage. Pensive, elle regardait la plupart des chevaux dormir, écoutant les ronflements des autres hommes/femmes travaillant ici aussi. Drakaan n'était pas doué, dans beaucoup de domaine, mais on lui avait appris beaucoup. Elle n'aurait probablement jamais la force de levée une épée... Mais elle se savait intelligente. Elle n'aurait jamais la force de porter une armure... Mais elle se savait avec un corps qui savait être désiré malgré sa bizarrerie. Et sûrement plus maintenant qu'elle allait avoir une vie décente et de vrais repas... Mais là n'était pas la questions. Elle regardait chaque bêtes en faisant un tour. Ils étaient tous bons, et semblait tous loyaux par le soins et la nourriture qu'on leur donnait. Ainsi pensait les animaux. Bien loger, nourris et traité, ils étaient difficile de les faire changer. C'était une éducation différente de celles des hommes, mais c'était celle-ci qui fonctionnait pour rendre fidèle une bête.



Durant sa ronde de nuit, elle entendit un couinement... Quelque chose de ressemblant … A un poussin ? Elle chercha, et remarqua d'ailleurs Balios, qui dormait tout à l'heure, mais semblait bien éveillé à cet instant. La jeune femme lui frotta le museau, et pénétra l'enclos, n'aillant aucune crainte de la bête bien plus grande. Et à sa surprise, trouva un poussin, roux. Elle le prit dans ses mains, le rassurant. Ce n'était certaine pas Balios qui lui avait donné naissance, mais à savoir comment cette petite chose si fragile mais bien vivante était arrivé jusqu'à l'enclot de la grande bête sans se faire écraser par des pieds ou des sabots... Mystères. Le cheval semblait intriguait, reniflant le poussin avant de pousser un petit soupir en agitant la tête. La petite bête à plume se cacha alors dans le cou de Drakaan qui se retint de rire pour ne réveiller personne, et tout en frottant le museau de Balios qui n'avait rien compris, elle partit quelques instant trouver du grain, puis vint s'asseoir dans l'enclos de Balios qui s'était allongé entre deux. Elle se posa contre lui, sans gêne... Elle n'avait pas de gêne avec les animaux, même s'il tenta à deux ou trois reprises de lui mangeait les cheveux, jamais elle ne cria ou le repoussa violemment. Juste une tape du doigt entre les deux naseaux suffisait.

Elle donna à manger aux poussins, le regardant dévorer ce qu'elle avait avec un appétit monstrueux. D'un côté, il lui faisait pensé à elle.. Fragile, couleur étrange, petit, et qui a besoin d'aide. Alors c'était décidé, il sera siens jusqu'à qu'il parte, ou elle. Ce soir là, la lune était drôlement visible, ainsi que les étoiles, alors elle l'appela Nox. Tout simplement, et demanda à Balios ce qu'il en pensait. Le cheval ne dit rien, il ne parle pas, mais elle décida qu'il était d'accord en le fixant et sourit. Se redressant, elle se prit d'une motivation, et décida de s'occuper gentiment des cheveux. Simplement les brosser pour qu'ils soient beaux. Tous. Balios aussi eût donc le droit d'être pouponner pendant la nuit.



Au réveil de Maileul, très tôt, il remarqua Drakaan déjà afferé à s'occuper des chevaux, se demandant si la gosse avait dormit. Elle avait un « pioupiou » sur l'épaule, qui lui, nichait dans sa touffe de cheveux, dormait. Bah, tant que ça ne gênait pas le boulot, il avait rien à dire. Puis, fallait dire : elle s'appliquait terriblement avec les chevaux, aux petits, soins. Elle savait y faire, du moins sur le soins. Faudra lui apprendre à ferrer et autre, des choses plus techniques et fatigante. Pour sûr ! Puis on vint demandé à ce qu'on prépare Balios, et Maileul réfléchis en regardant Drakaan, puis d'un geste simple avec un ordre, il l'envoya le préparer. Il fallu voir comment elle se débrouiller pour le faire, il aiderait si ce n'est pas entièrement correct. Il fallait apprendre à cette nouvelle après tout. C'était l'occasion.

Elle s'appliquait, mais rester rapide, faisant attention de ne jamais faire mal à la bête, mais aussi que tout tienne, et soit régler comme Maileul lui dit de faire. Docile et efficace, qui ne ronchonnait pas, et s'appliquait en parlant à la bête - bien que cela soit bizarre – Au moins Samsa lui avait ramené une nouvelle qui pourra probablement faire de grande chose avec sa passion et son amour. Puis il lui dit de l’amener elle-même alors, et Drakaan s'exécuta, en claquant avec la langue pour que Balios suive.



Drakaan l'amenait, sous le regard des gardes et soldat qui étaient prêt. A hauteur de la Baronne, elle s'inclina et sourit à sa remarque.


« Il est grand, il est vrai. Mais il est adorable. Une bonne bête, je l'assure. » Dit-elle avant qu'on le confie à celle qui le chevaucherai.

Vint les mots qu'elle n'aimait pas spécialement, ni aurait voulu entendre, mais cela était aussi normal qu'il soit dit. Mais son sourire se gomma malgré elle, et la pointe au cœur, on comprenait une légère peur de tout perdre déjà.


« Je vous fais entièrement confiance. Vous le dîtes, et je vous crois. Ainsi est notre lien Baronne. » Plus bas, elle dit, afin que seule la Baronne entende. « Mais je prierai pour votre réussite, comme sous l'arbre de Jadis. » Et cette fois elle sourit à nouveau.


Les mots suivant, elle hocha la tête. Elle travaillerait et apprendrait : c'était tous ce qu'elle demandait. Et avoir l'autorisation direct de Samsa de pouvoir voyager retourner voir Mademoiselle Agatha lui réchauffa un peu le cœur dans cette cœur où le froid était bien là, ainsi que l'ambiance de ceux qui savent que, peut-être, ils ne reviendraient pas. Elle était jeune, et naïf, mais loin d'être stupide. Pour cela qu'elle désirait priait, qu'importe que certains ne croient pas aux Très haut, ou même qu'il ne l'aime pas elle... Elle les aimera, tous, et priera pour que le plus rentre, et que le Très haut accorde bienveillance, courage à cette armée.

Puis elle vit les jumelles, qu'elle trouva magnifique : cela se lisait sur son visage pétillant devant les adorables rousses, puis le sourire en voyant Samsa les serraient. C'était.. Beau. Même si le départ était imminent, Samsa assumait ses responsabilités, mais elle comprenait mieux la facilité qu'avait eût la baronne à l'accepter, et défendre aussi. Ses filles... Adorable, rousse, tous le monde n'appréciait pas cette couleur... Pourtant, avec le soleil qui se levait, on aurait dit des être angéliques venus s'assurait que tout aille bien. Elles étaient adorables et splendides... La manière dont elles répétaient ce qu'elles avaient appris pour le départ... Aaah, un souvenir nostalgique la pris, mais la faisant garder un sourire un peu plus paisible. Si ses filles, petites, avaient confiance autant, elle ne devait pas flancher. Et rester aussi droite qu'elles ! Voilà qu'elle suivait l'exemple d'enfant, mais c'était le bon.

Puis elle se vu prendre dans une légère étreinte de la Baronne, elle se contenta d'hocher la tête, le poussin fixant avec intensité la Baronne qui avait fahi l'écraser, vu qu'il était toujours planqué dans les cheveux de l'albino, puis le départ sonna. Ils partirent.



Maileul s'approcha, et la fixa, mais elle demanda alors.


« Puis-je avoir un instant, une petite heure. C'est beaucoup, mais j'aimerai prier pour les bêtes, et les hommes. Tous. Il me faut un peu de temps, pour que le Très Haut entende. » Puis elle se tourna vers lui. « Les prochaines fois je me contenterai de me lever plus tôt pour le faire avant de travailler. » Son sourire était là, mais ses yeux étaient tristes.

Maileul autorisa, et la laissa allait vers un lieu qu'elle choisit, le lieu le plus vert qu'elle trouva dans le coin. Il resta simplement quelques instants, curieux à ce moment, puis l'entendit chantonnait en latin, les mains croisés, les cheveux au vent, sous la lumière de l'aurore. Samsa avait trouvé quelqu'un de bien. Et sur cette pensée, retourna à son travail, attendant le retour de l'albino qui l'écouta et s'exécutait toujours avec précisions et attention.
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J'ai conscience de la difficulté de ce monde, de la haine et de la joie. Mais c'est avec cela, que j'avancerai, et saurai me faire connaître. Je rendrai à ceux qui m'ont offert la chance de vivre l'honneur qu'ils devraient avoir, en réussissant... Car leur confiance, me donne envie de poursuivre et d'avancer bien plus loin encore ! >>


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