Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, 4   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Pthinoporon chasse Théros et invite Dionysos : Vendanges

Timothee
    Déesses des saisons :

    Iar (Εἴαρ, Eíar) : printemps
    Théros (Θέρος, Théros) : été
    Pthinoporon (Φθινόπωρον, Phthinópōron) : automne
    Chimon (Χειμών, Kheimṓn) : hiver


    Fin septembre 1466 - Hostel Serna


"Je suis le vampire de l'am"
"Pardon ?"
"Ah Germain vous êtes-là !"
"Oui, mais que faisiez-vous ?
"Rien..."
"Hum !"
"Voyons ! Vous m'empêchez de faire mes cercles !"
"Encore une de vos questions ?"
"Archimède !"
"Et sinon un discours cohérent est-ce possible ?"
"Quand j'étais petit, j'étais un..."
"Aegroto dum anima est spes est" [Tant que le malade a un souffle, il y a de l’espoir.]
"Erasme !"
"Mais vous avez bu ma parole !"
"Ante cibum" [Avant la nourriture]
"Vous n'avez rien mangé ?"
"J'ai dit Ante cibum Germain ! Ca veut dire ce que ça veut dire !"
"Mais enfin ! Pourquoi ?"
"J'ai plus d'place dans mes tonneaux et mes bouteilles, je dois les vider !"
"Et en acheter d'autres ?"
"Vous voyez ! Vous voulez me faire payer alors que j'ai une solution qui ne coûte rien !"
"Rien vous êtes sûr ?"
"Absolument rien !"
"Même pas votre dignité ?"
"Quel rabat-joie vous faites !"
"Je venais vous annoncer que votre Maitre Chais est là"
"Hum, mais il ne devait arriver que demain."
"Ahem... Nous sommes demain !"


La mâchoire du Baron lui en tomba, bouche grande ouverte il observait Germain qui s'agitait et ouvrait les lourds rideaux de velours pour laisser pénétrer la lumière dans le salon de l'Hostel. Timothée tourna sur lui-même, observant les bouteilles ouvertes devant lui sur la table. Il posa sa main sur son front, la remontant doucement vers la racine de ses cheveux. Comment n'avait-il pas vu le temps passer ? Il s'installa et secoua les parchemins, renversant de l'encre au passage sur la table de bois avant de relever la tête.


"Merveilleux !"
"Oui ?"
"J'ai passé la nuit à boire !"
"Cela n'a rien d'un exploit !"
"Vous ne vous souvenez pas ? Je souhaitais faire l'inventaire de mes bouteilles pour choisir celles à servir pour le banquet d'ouverture des vendanges !"
"Ah ! Enfin une phrase pleine de sens à défaut d'être "bonne", elle n'est pas trop "mauvaise" !"
"Certaines bouteilles tournent au vin aigre, il faut le garder pour la cuisine."
"Tout à l'heure ? Vous me faisiez marcher ou vous avez une capacité à décuver dans l'instant ?"
"Cela vous en bouche un coin !"
"Vous n'imaginez pas à quel point !"
"Au point de devenir Cyamites"
"Cyamites ?"
"Le demi-dieu des haricots ! J'ai toujours rêvé de le placer dans une conversation intellectuelle !"
""Parce que cette conversation est.. Intelle...quoi ? Vous êtes... Impossible à votre façon et votre Maitre Chais attend toujours !"
"Faites-le entrer dans le cabinet de travail, je vous y rejoins dans quelques instants, le temps de me rafraîchir."
"Au bout de combien de temps puis-je m'inquiéter de votre non venue ?"
"Quand Chronos frappera à votre porte !"
"Vous êtes infernal ! Quand est-ce que vous retournez en Normandie ?"


Sur cette dernière phrase, Germain quitta le salon en refermant la porte derrière lui, il se dirigea vers le hall d'entrée de l'Hostel dans lequel se tenait assis dans un fauteuil le brave Maitre Chais qui dégustait un voir plusieurs biscuits, Germain l'invita à le suivre jusqu'au cabinet de travail du Baron, pendant que ce dernier ? Pendant que ce dernier s'était laissé choir dans un fauteuil des plus confortable et qu'il observait le portrait de sa mère. Son vin était bon, ses dernières vendanges, Timothée ne les avait pas touché, les bouteilles attendaient, un symbole, une page qui se tournait dans l'Histoire du vin de Mirefleurs. Quelque chose allait changer et son vin... Son vin de l'année passé n'était pas si bon que cela, à dire le vrai sur les cinq bouteilles ouvertes de 1465, elles étaient toutes mauvaises, elle avait ce goût d’acidité répugnant. Il avait toujours moyen de les transformer en hypocras et en vin aigre de cuisine, mais là cette année il espérait de belles vendanges. Il espérait que la pluie n'abimerait pas le raisin et oh... Il se leva brusquement pour rejoindre le Maitre Chais, à force de divagation il avait oublié sa présence. Il plongea sa tête dans une bassine d'eau froide et attrapa un linge propre pour se tamponner le visage et mâcha quelques feuilles de menthe avant de rejoindre le bureau.

Le bureau ou cabinet de travail était une petite pièce dans laquelle trônait au centre un bureau, un beau meuble ouvragé par son oncle et autour duquel il y avait son propre siège et le siège pour ses visiteurs, au moment de passer la porte, son Maitre Chais se leva et s'approcha de lui pour lui serrer la main.


"Baron."
"Mayeul Valvert ! Comment vous portez-vous ?"
"Parfaitement bien et vous-même ? Etes-vous prêt pour cette année ?"
"Puisse-t-elle être meilleur que l'année passée."
"L'eau a ruiné notre raisin, notre moût était mauvais !"
"Puisse cette année Dionysos être de notre côté !"
"Selon les étoiles et selon Eloi, le soleil sera avec nous !"
"Installez-vous je vous en prie..."


La discussion était à la fois douce et intense, le Baron écoutait le Maitre Chais qui lui expliquait bien des choses. En matière de vin, Timothée faisait confiance à Mayeul et à son oenologue, cette personne qui sentait si le vin était bon et qui trouvait toujours des qualificatif étrange. Timothée se demandait toujours comment un vin pouvait avoir des arômes de fraise alors qu'il ne contenait pas un seul morceau de fraise. Finalement, la discussion s'acheva sur :

"1er octobre !"
"C'est parfait, je vais envoyer mes invitations et voyez avec Grind pour faire passer l'information à Mirefleurs afin de mobiliser les paysans. Cela fait partie des corvées qu'ils me doivent."
"Même salaire que la dernière fois ?"
"Oui ! Des corvées payées, il ne faut pas rire avec les avancées sociales !"
"C'est noté. Je m'en vais vous laisser pour la journée Baron."
"Le bon jour dans la Seigneurie et à votre épouse."
"Cela sera fait."

Une poignée de main ferme plus tard, le Maitre Chais quittait l'Hostel Serna et le Baron commença une première salve d'invitation qui quitta rapidement l'Hostel pour rejoindre les invités !

Citation:



    De Timothée de la Serna-Marigny,
    A Vous mes amis & mes proches,


Qu'il soit su à travers le Royaume que le jour des vendanges est arrivé ! Vous êtes l'heureux gagnant d'un ticket raisin !

Je vous attends sur mes Terres de Mirefleurs en ce 1er Octobre afin de participer au banquet qui se tiendra dès que Mésembrie se tiendra haut dans le ciel (midi) et jusqu'à ce que vous n'en puissiez plus.

Le banquet se déroulera à proximité des vignes.

Ce banquet ouvrira la saison des vendanges, libre à vous durant la journée de participer aux activités autour des vignes, ramasser du raisin, écraser du raisin, manger du raisin mais pas trop.

Le banquet sera suivi d'une dégustation du Millésime Korydwen, puisque sans elle le vin de Mirefleurs ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui.

En espérant vous voir en ce premier jour d'octobre à Mirefleurs.
Bien à vous.

Timothée de la Serna-Marigny


PS : Naturellement d'autres spiritueux typiquement Serna seront proposés.
PS2 : Il est prévu une zone de surveillance pour les bambins afin que les parents puissent déguster sans se soucier de la surveillance des petits. Vous pourrez remercier Ronan et Suzon.

_________________
Athenais.de.silly

De Guyenne à Toulouse, de Toulouse en Armagnac et Comminges, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'un courrier la trouve non loin du Périgord. Rapidement, elle put discerner le scel de Timothée et y découvrir une rédaction pleine de joie de vivre. Une de celle exacerbée qui vous soutire un sourire et vous interroge sur l'état du rédacteur au moment où la plume a tracé les mots invitant à de nouvelles découvertes Auvergnates.

Sans même réfléchir, Athénaïs se met à rédiger, se courbant gracieusement pour s'approcher légèrement du vélin et faire parvenir à son tour un pli au Serna. Elle en serait, surement déjà il s'en doutait. Et le coursier de faire son office sur un solide destrier.


Citation:
A l'adresse de Timothée de la Serna-Marigny


Citation:




A l'attention de Timothée de la Serna-Marigny, Baron de Cournon d'Auvergne, Seigneur de Gannat & de Mirefleurs
De nous, Athénaïs de La Duranxie-Beauharnais, Marquise d'Etampes, Duchesse de Baïgorry, Vicomtesse d'Ecotay & de Saint-Mars, Baronne de La Rochefoulcaud & de La Rochandry, Dame de Roquefort-sur-la-Douze



    Baron,


    Je ne sais pas si quelque chose comme un bon verre de vin - ou plutôt plusieurs - vous a aidé à être si enthousiaste mais j'ai l'impression de ressentir votre énergie au travers de vos mots. Je ne m'en inquiète pas cependant, cela me fait même sourire. Toujours est-il que je me saisis du ticket raisin avec plaisir, tacherais de me rendre au point de rendez-vous en espérant avoir le plaisir de revoir Alexandre & Carmen, mais également faire la rencontre de votre famille.

    Je suppose que je ne dois pas m'en faire pour le repas, je veillerais toutefois à amener une spécialité d'une de mes terres. Le bon vin n'attend jamais une charcuterie à la hauteur, en cela la Gascogne y pourvoira.

    Y-a-t'il une coutume prévue, un objet à vous remettre ou tout autre élément qui pourrait compléter cette journée ?


    Qu'il vous garde.



Rédigé, signé et scellé à l'horizon d'un nouveau voyage, le 18 septembre 1466.




Athénaïs de la Duranxie-Beauharnais





_________________
Alexandre_serna
Château de la Seigneurie de Mirefleurs - Veille de l'arrivée de la lettre

Alexandre avait accepté ou avait été prié, selon le protagoniste qui raconte l'histoire de se rendre à Mirefleurs pour aider dans les préparatifs.
L'adoléchiant n'avait pas voulu y aller, justifiant sa non-volonté par un besoin de se rendre à l'université, mais finalement, il s'était résolu à se rendre à Mirefleurs.

La nuit tombait de plus en plus tôt à mesure que l'automne approchait.
Alexandre se trouvait après le repas du soir dans la cuisine avec les gens du château : Elise, Théodon, Tom, Gabriel et puis Mayeul et sa jeune épouse, dans le petit salon de la Seigneurie, il avait prévu de manger des épices de chambre.
Des nougats, pâtes de fruits, fruits confits, morceaux de gingembres confits toutes ces petites choses là.
César l'accompagnait.

Le nez collé à la fenêtre, l'adoléchiant dévorait une énième pâte de fruits lorsqu'un éclair déchira le ciel.


Ouuuah !
Ca c'est du spectacle !


Il se tourna pour regarder César qui s'était reculé.

Viens !
Tu n'as pas à avoir peur, on est à l'intérieur !


Alexandre fit de nouveau grimper César sur le banc rembourré, il se trouvait à genoux, il lui tendit une nouvelle pâte de fruit et lui tapota le crâne alors qu'un bruit conséquent déchira le silence de la nuit tombante.
Alexandre adorait les orages, mais uniquement quand il était à l'intérieur !


T'as entendu ça César ?
Pouquoi y a du buit Alessande ?
Parce que c'est un orage, un orage c'est une grosse colère du ciel. Comme quand Timothée est en colère, il crie.
Mais qui en colère ?
Je ne sais pas... Mais c'est une sacrée colère.


Et le temps passa, observant derrière la fenêtre dans la pénombre du salon à peine éclairé par quelques bougies et un feu de cheminée.
Mais au bout d'un moment, un éclair, le tonnerre et César détruisirent le silence de la pièce.


Y a plus les épices de chambe.
Viens, on va en chercher dans la cuisine.


Alexandre tendit sa main gauche à César qui l'attrapa et tous les deux quittèrent la pièce avec le pot dans lequel, Alexandre espérait avoir des nouvelles épices de chambre.
Alors qu'ils approchaient de la cuisine, ils entendirent des éclats de voix.

Elise calme toi !
Comment veux-tu que je me calme avec cette colère ?
Ce n'est pas une colère, c'est un orage, cela arrive quand il a fait très chaud !
C'est une colère divine oui si tu veux mon avis !
Une colère divine ! Mais qui t'as mis ça dans le crâne !
Veux-tu que j'aille chercher le curé de la paroisse pour qu'il t'explique qu'il s'agit d'une colère divine !
Bon... Admettons ! Mais qui est en colère ?


Il poussa la porte, et entra dans la cuisine.

Korydwen voyons !
Alexandre Mais que fais-tu ici !
Je n'ai plus d'épices de chambre.
Coment ??? Mais il y en avait tout un pot !

Oui mais un pot pour deux !
Misère misère !
Théodon, tu crois vraiment que c'est une colère ?
Colère ou pas, il est terrible cet orage ! Mayeul vous devriez rester dormir ici, vous risquerez d'attraper la mort.
La mort serait rien à côté de l'état des vignes !
Vous inquiétez pas Mayeul ! Si c'est Korydwen la colère, elle ne détruira pas les vignes !
Mais pourquoi serait-ce une colère de votre défunte mère ?
Parce que quelqu'un l'a agacé, et je pense pouvoir vous dire à tous sans me tromper, que ce n'est aucun de vous. Mais quelqu'un du passé.


Finalement Alexandre n'eut aucune épice de chambre supplémentaire et retourna dans sa chambre en compagnie de César qui ne le décollait pas à cause de l'orage.
Personne n'aurait le fin mot de l'histoire concernant l'orage, il y avait bien des suppositions possibles.
Après une bonne nuit de sommeil et un ciel bleu dépourvu de nuage et un soleil doux, Alexandre trouva tardivement dans la mâtinée une invitation de son frère.


Nan mais il abuse !!!!
Il faut qu'on l'aide pour ses vendanges et qu'en plus on lui prévoit un cadeau d'anniversaire !
Comme par hasard, le 1er octobre !


Alexandre.
César.
Elise.
Théodon.
Mayeul.

Merci à jd Timothée pour l'aide dans la rédaction des dialogues et de certaines parties du RP !

_________________
Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
--Carmen_de_la_serna.





        [Châtelet du Mont Saint Michel - 23 Septembre]

    L'invitation de son frère avait été reçue, lue et transmise à Bélisaire dans la foulée la veille au soir, elle comptait sur la présence de ce dernier, mais les responsabilités qui le tenaient loin de la Normandie ne lui permettaient guère de faire projets et promesses. Elle espérait secrètement ou presque qu'il se libère, une petite prière fut glissée à cet attention, tout de même ! Elle laissait leur sort aux mains du Très Haut. Besoin d'un signe, oui, elle y comptait, trop d'erreur avait été commise dans la précipitation alors cette fois, elle prenait son temps, même si cela lui coûtait.

    Les bagages remontaient déjà vers le relais, où les attendait deux carrosses, et tout aurait pu se dérouler à merveille.. Si.. Hanna n'avait pas disparu ! Carmen fouilla chaque pièce du second étage, Ronan le premier, et Suzon et Augustine le rez de chaussée.. Personne, pas une trace de la fillette, le cœur de la mère s'emballa, elle dévala les escaliers interrogea l'Intendant et la Nurse, rien, même ses jouets avaient disparu, c'est cet élément qui alerta Carmen.. Sans un mot, elle quitta le châtelet et rejoignit au pas de course la porte de l'Avancée, rapidement elle aperçu la silhouette de sa fille, tenant dans une main son bagage et dans l'autre sa fleur en tissu.. Carmen soupira et descendit plus calmement, reprenant son souffle..


      "Hanna Iseabail Korydwen de La Serna ! Peux tu me dire ce que tu fiches ici !?

      - Oui, c'est moua - Y 'attends Fe'dinand ! Y est l'heure de pa'ti !

      - Que je sache ce n'est pas à toi d'en décider.. Si ?"
      Carmen fronçait les sourcils, poings sur les hanches, dominant la fillette qui de fait devait lever les yeux vers sa mère.


      "Mais t'avais dis Dimanshe ap'ès la messe, on y va. Les cloches y ont chanté, Y bah on y va !"


    La brune se pince l'arrête du nez, en soupirant les yeux clos, elle l'avait effectivement dit, mais pas en ce sens, juste qu'elles iraient à la messe, qu'elles se prépareraient tranquillement et ensuite traverseraient la baie... Elle ne sait si elle doit pleurer de joie de connaître si bien son enfant, de rire parce qu'Hanna prend tout au pied de la lettre, ou encore la gronder pour s'être enfuie de la sorte, sans en souffler mot à personne.. Elle s'agenouille face à sa fille et la tire à elle pour l'enlacer.

      "Viens par ici.. Mija, tu ne peux pas partir comme cela sans me le dire, ou à Ronan ou encore à Suzon.

      - Mais c'est une île, y suis pas pe'due moua.

      - Je sais mais.. Je m'inquiète et c'est la règle, tu me dis où tu vas, et puis c'est tout..

      - Pou'quoi ?

      - Parce que Maman s'inquiète..

      - Pou'quoi ?

      - Han Hanna, parce que je t'aime !"


    Hanna rentre sa tête dans son petit cou, ravie, et se blottit davantage dans les bras de sa mère, manquant de la renverser, en gloussant. Carmen la serre fort contre elle, embrassant le haut de son crâne quand Hanna taquine ose un énième.. "Pou'quoi ?"
    La brune se redresse, et fait glisser sa gamine sur son épaule, avec une tape sur les fesses.


      "Il suffit - Allons-y !"

    Ronan ne tarda pas, ainsi que Suzon pour leur dire au revoir, il garderait le mont jusqu'à la prochaine marée le temps de terminer les bagages, mettre les choses en ordre et confier la clé du Rocher aux Porsche pour un peu plus d'une semaine. Elle embrassa en riant, jouant au recto verso, pour que Hanna puisse les embrasser également, elle déposa sa fille sitôt la barque revenu et se hissa ensuite à bord, elles agitèrent les mains pour les montois venus les saluer et remontèrent jusqu'au Relais.


        [Mirefleurs ou presque - le 30 Septembre]


    Carmen parvint à caler sa tête contre la porte, afin de ne pas trop subir le chaos des routes, la tête d'Hanna reposant sur ses genoux, elles dormaient à poings fermés quand la pluie s’abattit sur le carrosse, l'allure diminua, les chevaux n'y voyaient sans doute plus rien, l'orage gronda et les chevaux s'affolèrent un hennissement strident éveilla les Serna, la petite fut enroulée dans une couverture par Micheline, tandis que Carmen sortait, une couverture sur les épaules, remontée sur sa tête pour se protéger de la pluie.

      "Que se passe t-il ? Nous ne sommes pas arrivés !"

    Elle était obligé de crier par dessus le bruit de la pluie sur le véhicule, et le vent qui ne portait pas sa voix dans la bonne direction...

      "Topaze ne veut plus avancer, elle a senti l'orage, maintenant qu'il est là, elle ne voudra plus faire un pas.

      - On peut continuer avec trois chevaux ?

      - C'est possible, mais on ne va pas abandonner la jument..

      - Bien sûr que non, je vais la rassurer et je vous suivrai au pas, derrière, fichu Rick, je ne sais pas contre qui il est fâché, mais il aurait pu avoir la décence d'attendre que je sois au sec !

      - Que dites-vous ?

      - Rien rien.. Je me comprends, c'est bien là l'essentiel."


    Elle maintient la jument pendant que Marcel la détache, elle tâche de garder son calme pour ne pas affoler l'animal alors que l'orage gronde de plus en plus. Carmen s'éloigne avec la bête, entrant dans la forêt, elle l'oblige à se coucher et la caresse longuement pendant que Marcel part en éclaireur, afin de bien choisir son itinéraire sur le chemin à présent boueux. Ce petit manège dura jusqu'à une accalmie, qui viendra près d'une heure plus tard. La route reprit, Hanna sur les genoux du Cocher manœuvrant avec lui entre les flaques, et Carmen juchée à cru sur Topaze, ils avancent péniblement..

        *Tu n'as donc trouvé que cela pour me punir de ne pas être venu ramasser le raisin l'an passé ? Ou est-ce pour l'avoir fait entrer dans nos vies, de ne pas avoir vu quel homme il était. Il n'était pas à la hauteur, il n'était pas digne.. Toi tu le savais, peut-être aurais-je due lui entailler plus que la cuisse pour l'avertir que je ne tolérais pas le sang des Lupin. Pardonne-moi.. *


      "Mea Culpa, Mea Culpa, Mea Máxima culpa,
      Ioco precor omnes Sanctos, et vos, fratres,
      Oráre pro me ad Dóminum Deum Nostrum."



    Elle incline la tête pour les cieux, le KER.. Korydwen, sa mère de cœur ; Eldarwenn, sa mère et enfin Rick le patriarche. Respectueuse envers les trois protecteurs, presque des saints pour elle, finalement.
    La pluie reprit jusqu'à leur arrivée à la seigneurie, les épaules voûtées, lasse de cette route interminable et de cet automne naissant avec ses pluies et ses orages..Elle se laissa glisser à terre, les vêtements trempés, elle dégoulina jusqu'à la porte, qu'elle frappa avec force. Derrière elle le palefrenier aidait Marcel à détacher les chevaux et Augustine et Micheline tendirent une cape au dessus d'Hanna, qui elle arriva sèche sur le pas de la porte...
Belisaire_lablanche
        [Orléans, le 27 septembre, tôt dans la nuit]


A Orléans, en pleine nuit, tenant l'invitation dans sa main, il regardait, de son appartement, la Loire tout en réfléchissant à ce qu'il devait faire. Le choix, en aucun cas, était difficile à prendre. Bélisaire se faisait une joie de pouvoir être à nouveau à ses côtés. En revanche, la manière serait plus ardue. Le timing allait être serré et c'est un doux euphémisme. Il termina son verre tout en allant une dernière fois vérifier son plan de route.

Disposée sur sa table, une carte avec quelques annotations. Son doigt refaisait le chemin qu'il avait prévu d'emprunter. Non loin de Montpensier un cercle dessiné. Le reste se ferait à cheval. C'était donc acté. Il prit ses affaires et s'achemina vers le port. L'affaire se conclut rapidement; le capitaine allait lever l'encre quand soudain un môme vint remettre une missive. *Carmen*. Il sourit et prendrait connaissance du contenu durant sa croisière fluviale.

Le temps défilait un peu trop rapidement, le bateau pas assez. Chaque jour il usait le pont en y faisant les cent pas. Chaque nuit, il relisait la dernière lettre. C'est la première fois qu'une de ses lettres le torturait autant. Les bonnes nouvelles côtoyait le bon sens; les bons sentiments, la raison. Il en avait parfaitement conscience et en cela aucune surprise a avoir. Il n'en attendait pas moins. Seulement, une phrase l'avait intrigué à la première lecture et l'inquiétait par la suite.

Pour la fin du voyage, Il fut miséricordieux : les vents plus violents, non contraires et les courants plus rapides aidèrent Bélisaire à arriver dans les temps. Enfin, presque dans les temps. Le soleil était bien haut déjà et il allait devoir chevaucher sans relâche. Le tout fut accompagné d'un capricieux orage et d'une pluie perfide qui s’abattirent sur le cavalier et sa monture. Au reste, à l'impossible nul n'est tenu, Bélisaire arriva harassé et trempé à Clermont, la nuit bien entamée.

_________________
Timothee


    Théodon vélin à la main relisait la liste d'Elise, et Elise posait sa main sur chaque élément de l'inventaire tout en disant "J'ai..", cela durant un temps dans le garde manger, puis à genoux devant les placards...

    "Miel ?

    - J'ai, de Gannat,

    - Fruits confits ?

    - J'ai, tout une boîte de chez Maywenn,

    - Hmm biscuits d'Alexandre ?

    - Biscuits ? Mais.."
    Elise se retourne et regarde son époux, "Mais ce n'est pas sur ma liste ! Vil'coquin là c'est ton estomac qui parle, Alexandre va nous en apporter voyons.

    - Hmm avec son caractère lunaire.. Je préfère m'en assurer vois-tu..

    - C'est un Ange, les enfants en passe tous par là, Carmen n'était pas tendre mais elle ne s'en prenait qu'à Rick.. Matthis s'en prenait à son père absent, Tim refoulait sa colère pour la même raison.. Pour Alexandre, il n'y a plus de figure adulte en dehors de nous, alors comptons sur le pauvre Germain pour encaisser !"


    Elise sourit doucement à son époux et lui caresse la joue avec tendresse.
    "Ne t'en fais pas, nous saurons y faire, et faire en sorte que cela passe vite."

    Théodon embrasse le front de sa femme en souriant amusée, il est vrai, qu'une fois encore, le couple serait épargné, il priera pour les nerfs du vieux Germain. Elise se blottit un court instant et relève le nez vers lui, avec cet air qu'on lui connait bien, celui de la commère qui attend la permission pour partager son secret. Théodon incline la tête de côte, clôt les yeux et souffle, "Qu'as tu appris ma mie ?

    - Viens, assieds toi, je vais faire mon pétrin, et te conter cela."


    Théodon s'assied et mécaniquement disperse de la farine sur la table pour que sa femme puisse pétrir avec son aide.

    "C'est Gabriel qui m'a raconté cela, le début de l'histoire lui avait échappé, je n'ai eu qu'à lui proposé un peu de whisky pour qu'il poursuive.

    - Hmm.

    - Alexandre a été insultant envers Germain, je ne pourrais répéter ses mots, mais c'était affreux, Marshall l'a entendu, tout comme Gabriel, ils n'ont pas tenu à laissé passer cela ! En gros Alexandre a dit que Germain n'avait rien à faire de ses journées, qu'à le servir, tu entends... Alors les garçons on emmenait notre jeune maître dans la cour, accoudé à la barrière, ils lui ont demandé de relever sa chemise.. Marshall a enlevé sa ceinture et..

    - Non ?!

    - Non, il a fait claqué la ceinture contre le montant de la barrière, mais le jeune Alexandre se serait rapidement calmé et se serait excusé.

    - Eh bien..

    - Je n'aurai pas pu.. Mais on ne doit pas laisser faire.. On ne devient pas un homme bien en rabaissant et insultant son percepteur..

    - Il est vrai, mais il est jeune.

    - Ma Dame n'aurait pas permis cela, il faut que nous l'élevions comme elle l'aurait fait, qu'elle soit fière de lui, de ce qu'il deviendra.

    - Elle me manque.

    - A moi aussi.. Terrible...

    [TOC TOC TOC]


    ...ment.


    Un échange de regard, un pétrin qui est abandonné, des mains qui se frottent pour se débarrasser de la farine au dessus de la table et les deux compères filent vers la grande porte, l'ouvrant sur deux Serna, l'une trop humide et l'autre bien sèche, Hanna a le menton fièrement levé, les joues lui dévorant les yeux tant elle sourit.. Bon sa mère tire la tronche.. Forcément elle dégouline...

    Elise tire une cape pour la glisser sur le dos de Carmen, Et Théodon se penche pour porter la petite Hanna, il se dirige vers les escaliers avec elle, appelant aussitôt le presque Cousin.


    "Cééé - saaar ! Elle est arri - vééééeee !

    - Vite Carmen, monte dans ta chambre, j'arrive avec des vêtements secs !"


Post rédigé par jd Carmen ! Oui rupture de PS donc technique MacGyver

_________________
--Carmen_de_la_serna.





    La brune avait laissé son front s'appuyer contre la porte, elle était épuisée, si bien que quand la porte s'ouvrit, elle ne montra pas tant d'émotion, elle avait envie de serrer Elise et Théodon dans ses bras mais... elle était trempée, et on l'enveloppa dans un linge sec si rapidement qu'elle n'offrit qu'un sourire reconnaissant. Obéissante, elle monta les escaliers, laissant son corps faire preuve de mémoire quant à la direction à prendre pour aller dans sa chambre. Les doigts effleuraient la rampe, et s'y cramponnèrent rapidement quand un troupeau de deux pétons romains se mirent en marche à l'étage. Carmen observa sa fille qui se balançait dans les bras de Théodon, pour monter et rejoindre César dans les escaliers, sans doute, mais il ne relâcha pas la fillette, préférant qu'ils se retrouvent en bas plutôt qu'au beau milieu des escaliers. Elle ébouriffa la chevelure blonde lorsqu'il passa près d'elle et elle continua son ascension, elle se traînait, avec ses livres de flotte contenu dans ses vêtements. Le corridor fut remonté, elle s'arrêta devant Sa chambre, elle y colla l'oreille, et l'ouvrir tout doucement, le lit de leur mère se profila, elle l'y voyait encore, elle souffla doucement et referma la porte, un lieu sacrée, la chambre de celle qui les avait quitté, de celle qui les avait aimé et élevé.

    Elle poussa finalement la porte de sa propre chambre, cocon resté à l'identique, fidèle à son souvenir, fidèle à la jeune Carmen, elle sourit, se défait comme elle peut de ses vêtements qui lui ont collé à la peau, et se drape dans une couverture, en frissonnant légèrement, elle tire les rideaux et admire la vigne qui s'étend jusqu'à l'Horizon.. Elles sont rentrées.

    Elise pousse la porte à son tour et lui sourit,


      "Une chainse propre et sèche,

      - Merci Elise, je crois que je vais me mettre au lit, tu ne m'en voudras pas ?

      - Oh pas avec les cheveux trempés, assied toi là, je vais les peignier et les sécher puis je te borderai.

      - Je ne suis plus une enfant, tu sais ?

      - Assieds-toi, fais-moi plaisir."

    Ce ton, elle le connait, il ne sert à rien de résister, elle s'installe derrière la coiffeuse, tâchant de ranger ses jambes comme elle peut, ayant un brin grandit depuis ses jeunes années. Elle sourit à la psyché, amusée par l'air d'Elise qui sépare déjà la chevelure en plusieurs mèches a démêler, chaque coup de peigne et accompagner d'une caresse, elle ferme de plus en plus souvent les yeux, bercée par la douceur maternelle, son dos tantôt se repose sur Elise qui la laisse faire. Carmen semble s'être endormi quand soudain elle saisit le poignet d'Elise.

      "Pardon.. C'est que.. un court instant, j'ai cru que c'était elle..

      - Je suis désolée, et heureuse de te faire penser à elle,

      - Je le suis aussi, heureuse, je veux dire.."


    Carmen dépose un baiser sur la main qui lui a offert ce souvenir, elle lui sourit les larmes aux yeux, elle pensait que c'était passé.. Mais Mirefleurs, c'est Korydwen, c'est leur enfance, la joie et les souvenirs.. Bons comme mauvais.

    Elise passe sa main sur la longue tresse sèche, et réajuste une ou deux boucles rebelles en souriant,

      "Voila, maintenant, va te mettre au lit, nous coucherons Hanna dans la chambre de Matthis avec César. Cela ira ?

      - Oui, de toute façon..."
      Elle baille en s'étirant, "Si on les sépare, ils se rejoignent et font le bazar en prime.. où est Timothée et Alexandre ?

      - A L'Hostel Serna pour le grand, et ici pour le petit, ils seront là au déjeuner demain, peut-être, repose-toi."


    Carmen se glisse sous les draps, Elise les remonte jusqu'à son oreille, rabat la couverture et lisse le tout en frictionnant un peu le dos de Carmen au passage, la brune s'endort aussitôt, le sourire aux lèvres, une envie en tête, celle que Korydwen apprécie Bélisaire autant qu'elle, et lui envoie un signe de son assentiment.
Cesar.


    Je m'ennuie ! Je m'ennuie ! Je m'ennuie ! Voilà ! Parce qu'Alexandre il ne fait que dormir, il ne joue pas trop avec moi ! Alors je reste dans mon coin, mais heureusement grâce à Théodon, j'ai les lits des pirates-corsaires maintenant dans la chambre de Matthis que je vais occuper avec Hanna ! Parce que c'est comme ça, je vais retrouver Hanna et je refuse d'être loin d'elle ! Parce qu'on va pouvoir continuer notre plan pour sauver les Selkies, pour ça qu'il faut des lits de pirates, on doit s'entrainer à dormir dedans, parce qu'une fois que les Selkies seront libérées on va devoir les emmener loin pour pas que les méchants les retrouvent ! On va piquer le bateau de Matthis et on ira loin ! Ca c'est le plan, mais sans Hanna ça n'a pas la même saveur.

    Tous les jours je regarde par la fenêtre, l'autre soir il y a eu un gros orage, j'ai regardé avec Alexandre et on a mangé plein d'épices de chambre, mais Elise n'a pas voulu nous en donner d'autres ! Vraiment c'était abusé ! Alexandre a dit que c'était la colère de l'orage, je me demande bien qui a été en colère ce jour-là ! Et puis aujourd'hui encore ! Je soupire, je ne peux pas aller jouer dehors, je suis déçu, je tourne en rond. Je reste dans la chambre de Matthis, on a déjà mangé, c'était bon, c'est toujours bon, même que Gabriel en a pris trois fois du repas ! Il a dit qu'il devait prendre des forces ! Moi une fois j'avais assez de force ! Mais c'est qu'il est trois fois plus grand que moi.

    Alors que j'empilai les cubes de bois en une sorte de château et qu'ensuite j'attrapais les balles qui d'ordinaire servait à ce que le linge sente bon la lavande... Pour les jeter contre les cubes ! Cela faisait de parfait boulet de main ! Bein vis j'ai pas le canon de la bouche de feu alors c'est de boulet de main et j'ai pas de catapulte ! Aaaah ça me donne une idée, je vais demander à Théodon une petite catapulte ! Je me lève et à ce moment-là j'entends qu'on m'appelle ! Je me lève et abandonne ma prise de château pour sortir de la chambre, en vrai je devais dormir mais j'avais pas envie, je voulais attendre Hanna.


      "Ze 'iens ! Ze 'iens !"


    J'allais descendre les escaliers, mais voilà que Théodon me livre Hanna presque sur un plateau ! Je remonte sur le pallier, je sautille en frappant dans mes mains ! Puis je regardais Théodon d'un air "vous allez pas trop dormir cette nuit !".

      "Naaaaanaaaa !"


    Enfin ! Enfin elle est là ma presque cousine ! Enfin ! Je revis ! Je suis tellement heureux, je me jette sur elle quand elle touche le sol, j'ai tellement de choses à lui dire ! A lui montrer ! A commencer par les lits des pirates ! La chasse aux Selkies est de nouveau ouverte !! Je détache mon étreinte d'Hanna et je regarde Théodon.

      "Théo ! Z'on pouhait z'avoi' la tatapulte ? La pitit Tatapulte pou' zouer à l'attaque des sateau fo't ? On pouha demander à chapentier ?"


    J'espérai bien qu'Hanna aimerait jouer à la catapulte pour casser les châteaux ! Mais je ne laisse pas Théodon répondre, il incline la tête, sans doute qu'il a noté l'idée ! J'attrape la main d'Hanna pour l'entrainer dans la chambre pour lui montrer les lits des corsaires !

      "Egade Nana, cé les lits 'omme les bateaux !"

_________________
Pupille de Timothée.
3 ans et demi.
Maywenn
[Durant la nuit du 26 septembre - entre Clermont et Montpensier ]

    Une nuit douce et peu étoilée, la jeune duchesse conduisait sa charrette qui était pleine à craquer, elle y tira toute sa vie et celle de ses enfants, des meubles, les vêtements, des arbres, des simples, la vaisselle, les jouets des enfants et un tas de bricoles inutiles mais dont on peut s'en passer.
    Tout était là, ainsi que des affaires de son époux.

    Elle était sous bonne escorte entre des chevaliers et un artésien à la mèche rebelle qui maniait très bien la mandale sur les terrains de soule.
    A côté d'elle se tenait son fils qui ne trouvait pas le sommeil. derrière, sa nièce qui dormait avec sa petite perle.
    Son petit protégé, Constantin, était pour sa part en mission commerciale.
    Tout c'était fait d'une façon si rapide, comme si elle courrait après quelque chose, le besoin d'avancer à n'importe quel prix, ne pas s'arrêter pour ne pas sombrer.

    Son fils lui part de ses inquiétudes, le changement est angoissant pour un petit bonhomme. Comment sera sa future maison ? Trouvera t'il de nouveaux amis ? Reverra t'il Alexandre et Tim ? Et si jamais même là-bas, ils était toujours aussi tristes ?
    La Walburghe le rassura, tenta de répondre à ses inquiétudes tout à fait légitime. Elle regretta de mettre sa famille dans une telle situation, de les embarquer dans sa folie, dans son désir de changement, mais elle était ainsi faite, elle marcha à l'instinct, prenant les décisions suivant l'émotion du moment.Et par chance, jusqu'à maintenant cela lui a plutôt bien réussi...
    Et pour ce qui est de revoir ces copains Serna, elle lui rappela qu'ils étaient invité pour les vendanges après quelques dodos.
    Nul doute que dans la tête de son fils, malgré la peine et les angoisses, il trouvera la force d'inventer un nouveau dragon à chasser avec son complice Tino pour l'occasion....



_________________
Hanna_de_la_serna

        [30 Septembre au soir]

    En bas des marches, dans les bras de Théodon, je trépigne, je me dandine pour qu'il me pose à terre, mais il me tient fermement et me demande d'être sage, d'attendre que César soit en bas.. Je le repousse en tendant mes bras, tout en battant des pieds, mais vite César arrive en bas, et Théodon me libère avec une petite tape sur la tête. Je m'aperçois que maman a disparu quand Elise monte les escaliers avec une longue chainse...

    Je comprends qu'il est l'heure de dormir, si même les grands vont dormir, mais nous.. On ne va pas dormir, on a bien trop de chose à se raconter !

      "Césaaaaaa !"

    Je l'enlace à mon tour, trop heureuse que nous soyons réunis ! Enfin ! Un peu plus et je mourrais d'ennui sans mon César ! Ce dernier s'adresse à Théodon, j'écoute et comprends qu'il est question d'une catapulte, mieux d'une commande de catapulte pour jouer ! J'ouvre de grands yeux et tire sur un pan de chemise de Théodon,

      "Oui oui ! Césa' et moi, on va dessiner la Tatatpulte, y toi tu payes avec les sous des pa'ents !"

    Je serre fort la main de César et grimpe les escaliers avec lui, on arrive dans la chambre de Matthis, c'est la meilleure chambre ! Je regarde les lits et crie de joie avant de grimper sur l'un d'eux en hurlant,

      "Hissez hauuuuut ! Toutes voiles deho's ! Mission Selkiiiiies !!!"

    Elise entre dans la chambre, et ferme la porte derrière elle,

      "Mais enfin ! Dieu du ciel les enfants, vous n'avez pas idée de crier ainsi, et à cette heure ?" Elle nous toise chacun notre tour, et assène un.. "Au lit !" funeste... Je soupire et baisse la tête, tout en remontant les yeux vers Elise..

      "Mais c'est les 'etrouvailles... On peut avoi' une histoi'e Eliise ? Peuplé !"

    La douce Elise dodeline de la tête et nous cède à condition que l'on se couche dans le calme, un conte de noël fut récité, bien qu'il faille attendre encore de nombreuses nuits avant la Noël.

_________________

En deuil de sa Reyne, Alvira
Belisaire_lablanche
        [De Clermont aux grilles de Mirefleurs - Jour J]


La nuit fut vraiment courte, le réveil bien difficile et les efforts nombreux pour que Bélisaire se réveille en temps et en heure. Courbaturé, son ventre criant famine, il prit sur lui pour s’apprêter convenablement avant d’aller se repaitre de Bourriols accompagnés de quelques fruits de saisons bien cuits ; coings, poires et pommes. Les lueurs du jour s’annonçaient avec parcimonie encore quand on vint lui annoncer que tout était en ordre.
    Mirefleurs ? … au sud est … Vous prenez la direction de Cournon et une fois là-bas prenez le sud. Vous n’aurez qu’à longer l’allier pour ne pas louper le domaine. Vous y serez pour sûr au midi.

Les stigmates de l’orage étaient perceptibles à chaque coin de rues. Il ne fallait qu'une simple roue de charrette qui s’embourbait dans une mare de boue pour qu'un embouteillage se créé. Les esprits s’échauffaient et dire que nous étions qu’au petit lever du soleil ! Au pas, ils avancèrent donc péniblement évitant le plus possible les plus fréquentées et tournoyaient au gré des ruelles qui laissaient apparaître un espoir de fuite. Après maints efforts et perdant plus d’une fois le nord, ils réussirent finalement à s’extirper de la ville pour enfin prendre quelques chemins de campagnes. Seuls quelques branches gêneront Bélisaire et sa monture et ce, sans réellement les retarder jusqu’à Cournon. Par la suite, les crues l’obligèrent à bifurquer de temps à autres mais insuffisamment pour lui faire perdre son cap. Une fois sortit des bois, le Puy Saint Romain lui apparut. Les grilles du domaine de Mirefleurs n'allaient donc pas tarder à se dresser devant lui.
Il montra son invitation et préféra donner un billet au garde.
    Bonjour, si vous pouviez prévenir de mon arrivée, je préfèrerai.

Face à l’air intrigué du garde, il sourit tout en le remerciant par avance.
    Citation:
    A vous, Carmen de La Serna.

    Citation:
      D’une surprise,
      A ma chère Carmen.

    Je suis là.
    Il ne tient désormais qu’à vous de me voir en chair et en os.
    Affectueusement.

Le mot était simple ; il espérait cependant qu’il fasse son œuvre. Durant cette attente, il profitait de la vue tout en espérant qu’un nouvel orage ne vienne pas ternir son attente et sa joie qui était sienne de la revoir.
_________________
--Carmen_de_la_serna.




        [Du 30 Septembre au 1er Octobre - Chambre de Carmen]


    Le bruit, les cris, le vent soufflant sur Mirefleurs, la pluie s'abattant sur la fenêtre, rien, rien ne réveilla Carmen, pas même l'orage, les bras enlaçaient l'oreiller, le nez enfouie dans la dentelle bordant la couverture, elle dormait à poings fermés. Cela arrivait rarement mais cette nuit là, elle dormit d'une traite jusqu'au petit matin, enchaînant les rêves plaisants ou non, elle s'éveillera avec les premiers rayons du soleil qui vinrent lui chatouiller les paupières, faisant danser des volutes de poussière.

    Elle resta près d'une heure allongée, profitant simplement de la tranquillité, du silence, du confort et de la chaleur de son lit, elle s'étira à maintes reprise, et quitta enfin l'oreiller qui comme tout dans la demeure sentait la rose d'Hispanie, la sienne, celle de sa mère, de leur famille.. Elle offrit un sourire en l'humant une dernière fois et se leva, d'excellente humeur, disposé à attaquer cette journée, et pas n'importe quelle jour d'ailleurs, l'anniversaire de Timothée.

    Carmen défit ses bagages et en extirpa le présent de Tim, elle défroissa le ruban et refit un nœud plus soigné, elle l'abandonna tout comme sa chambre, dans une robe de chambre, l'envie d'un bain, attendra après un délicieux petit quelque chose, n'importe quoi tant que cela a été préparé par Elise.

    Dans les couloirs, elle croise Gabriel, elle le salue d'une inclinaison de tête, sa chevelure au reflets flamboyant lui fait penser à Bélisaire, elle n'a pas besoin de détails de ce genre pour penser à lui, mais ils ponctuent ses jours lorsqu'il est loin, ce qui est habituel finalement. Les deux jeunes gens ne se croisent que furtivement depuis leur rencontre.

    Elle ouvre la porte de la chambre de Matthis, les enfants dorment encore, il y a fort à parier qu'ils se sont endormis il n'y qu'une coupe d'heure, elle sourit et referme la porte délicatement, elle pose sa main sur la porte d'Alexandre, mais elle s'abstient de l'ouvrir, juste d'y prêter l'oreille. Elle sait combien le sommeil est d'or à cet âge.. l'ébouriffage de crinière de l'Althieste, devra attendre.



        [Rez-de-Chaussée - 1er Octobre]


    La dextre dissimule un énième bâillement, elle se traîne un brin jusqu'aux cuisines mais avec le sourire, celui de celle qui sait qu'elle va bien manger ! Elle laisse ses doigts effleurer les différents mets pour le premier repas du jour de l'anniversaire du chef de famille, elle hésite et vol l'entame d'une brioche, tout en continuant sa balade, elle trouve Elise dans le garde manger, elle lui glisse une bise sur la joue, avant de lui emprunter ses sabots pour sortir dans la cour.

    Elle inspire, la rosée parfume l'air, une odeur d'herbe mouillée et un subtil parfum de rose encore, les dernière de la saison, certainement, elle s'en va, elle veut rendre visite aux fleurs de sa mère, Carmen sourit doucement.. et trouve Théodon entrain de s'en occuper.


      "Cerise s'en occupe bien, viendra t-elle aujourd'hui ?

      - Oh surement, Timothée a surement invité toute la mesnie pour les vendanges, mais je ne suis pas certain qu'il se soit rendu compte de la date..

      - Oh oh... Je vais me faire un plaisir de lui rappeler alors, que je ne sois pas la seule à me sentir âgée ! Enfin la plus âgée de notre fratrie du moins.

      - Oui je comprends, enfin vous avez encore tant de chose à vivre.

      - L'Amour peut-être ?"
      dit-elle en humant une survivante du jardin, de la saison.. des orages.. Elle l’effleure, et Théodon s'approche pour la cueillir, mais la brune l'arrête. "Patience, elle s'épanouira ici, pourquoi vouloir la voir mourir lentement dans un vase.

      - Votre mère avait ce genre de discours.

      - Je sais, oui."


    La brune fait demi-tour, l'air frais lui engourdie les membres, il lui faut rentrer, à l'intérieur, Elise lui offre de prendre un bain et de revêtir une tenue qui saura surprendre ses frères, une robe, la rouge que sa mère lui avait offerte, avec bien sûr des braies dessous, au cas où...

    Un billet lui fut porté aux alentours de midi, elle en fut surprise, puisqu'il émanait d'un garde et qu'il était rare qu'un visiteur du domaine reste à la grille sauf si.. Point de ruban vert.. Elle sourit et déplie le billet, quelques mots simples. Elle avait évidemment imaginé que la seule menace que quelque chose puisse les séparer, la concernant, suffise à l'éloigner, mais au contraire, il était là, il l'attendait et lui laissait le choix de le voir.



        [Grille du Château de Mirefleurs]


    Un pas après l'autre, le rythme accélère, elle s'arrête soudain, bascule en avant pour attraper les étoffes encombrantes et les soulever à deux mains.. En râlant un peu, puis elle reprit sa cavale vers les grilles, elle le vit et ralentit, un peu de dignité devant le garde, ou pas.. Elle sourit jusqu'aux oreilles.

      "Il fallait entrer voyons ! Bonjour Bélisaire."


    Elle mit sa main en visière pour mieux le voir.

      "C'est une belle surprise, que vous me faites", et l'évidence, "Vous m'avez manqué."

Timothee
Certaines lettres avaient trouvé réponses d'autres non. Tant pis, il verrait le jour même qui viendrait et qui ne viendrait pas. Il n'en prenait pas personnellement outrage. Moins de lettres disait moins de réponses, même si il ne pensait pas rédiger de réponses en vérité, les jours passaient et les voyages des invités pouvaient débuter, il ne savait donc pas où envoyer les dites missives. Il tenait entre ses mains celle qui lui venait d'Athénais, il s'installa au calme dans son office pour en prendre connaissance. Alors que ses prunelles balayaient la lettre et les mots, il eut une étrange sensation, un sentiment qu'il n'avait jamais ressenti avant au travers des mots d'une proche, mais qui n'était pas vraiment de sa famille, même si il était inaliénable que les liens entre les Serna et les Duranxie étaient particulièrement présents. Il secoua la tête. Cela se voyait tant que son sang de Prune avait guidé sa main. Il reposa la lettre sur son bureau, jeta son dos contre le dossier de la chaise et glissa ses mains derrière sa tête.

Etait-ce là un des pouvoirs de la gentes féminines que de pouvoir décrire la façon dont une lettre aura été écrite ? Ou ne pouvait-il tout simplement pas être avenant et drôle naturellement ? Avait-il besoin d'alcool pour quitter son attitude "froide" et plutôt réservé ? Un objet ? Une coutume ? Il y réfléchissait mais ne voyait pas vraiment, à dire le vrai il n'y avait même pas pensée ! Une coutume : si ce n'est celle qui consistait à vider les tonneaux de l'année précédente... Aucune. Il devait rédiger une réponse. Il s'installa à son office ou plutôt se pencha sur le bois attrapa son vélin de luxe à entête et rédigea une réponse, il réfléchit longuement avant de laisser tomber les mots tels qu'ils venaient sur le vélin. Il n'avait qu'à être lui-même.


Citation:


    De Timothée de la Serna-Marigny, Baron de Cournon d'Auvergne, Seigneur de Gannat, Mirefleurs et de Bree
    A Athénaïs de La Duranxie-Beauharnais, Marquise d'Etampes, Duchesse de Baïgorry, Vicomtesse d'Ecotay & de Saint-Mars, Baronne de La Rochefoulcaud & de La Rochandry, Dame de Roquefort-sur-la-Douze


Fichtre !

Comment avez-vous fait ? Comment avez-vous réussi à sonder et à lire entre les lignes !

Carmen sera là, ou tout du moins si elle daigne quitter la Normandie ! Elle ne cesse de retarder son départ ! A tel point que je me demande si elle n'aurait pas trouvé un galant qu'elle souhaiterait garder secret ! Elle profite assurément de mon absence pour... Occuper différemment ses journées ! Il me faudra enquêter. Aux dernières nouvelles elle disait avoir quitter la Normandie, mais depuis la fin du mois d'août elle me dit quitter la Normandie ! J'ose espérer la voir passer la porte du château prochainement.

Alexandre lui, si physiquement il est présent, ce sont de ces humeurs d'adolescent que nous devons nous méfier. J'ai l'impression de marcher continuellement sur des oeufs avec lui et qu'au moment où je m'y attends le moins, l'un d'entre eux craque et libère une rage incommensurable. Profitez de l'enfance de votre frère Adrian, et si vous souhaitez de l'entrainement je suis disposé à vous prêter mon frère Alexandre.

Entendu ! Votre charcuterie de Gascogne sera la bienvenue ! J'ai hâte de la découvrir, je n'y connais pas grand chose, même si ma grand-mère Alienor est originaire de Gascogne et de Bayonne.

Un coutume : à part vider les tonneaux des années précédentes non ! Mais il est toujours possible d'en initier de nouvelles ! Un objet ? Non ! Sauf si vous avez naturellement une idée et une envie. Mais sinon je ne vois pas.

A très vite de vous revoir,
Timothée de la Serna-Marigny



Alors qu'il confiait le parchemin au coursier, il leva les yeux au ciel, il espérait que les trombes d'eau des derniers jours cesseraient et que les vendanges pourraient se faire et surtout... Surtout que le raisin n'aurait pas tourné sur les vignes. Aurait-il du aller faire une offrande à un Saint ? Il ne voyait pas l'intérêt d'aller prier un Saint qu'il n'allait jamais voir pour réclamer quelques choses en échange d'une ou deux prières. Aide-toi et le Ciel t'aidera ! Il y avait du grabuge dans le Ciel dernière, certainement quelques individus qui s'étaient présentés sur le Soleil et qui avaient été invité à rejoindre la Lune. Le ciel était encore gris, mais puisse le vent chasser les nuages.

Il s'approcha de Germain avant de le laisser une nouvelle fois maitre de l'Hostel.

"Profitez du calme pour vous reposez et réfléchissez à ma proposition, si il vous faut un bras droit, nous le trouverons."

Naturellement Germain répondit mécaniquement par un "oui", mais Timothée voyait bien que le vieil homme avait du mal à accepter la situation, certainement pensait-il qu'il serait remplacé par la suite ? Là n'était pas l'intention de Timothée, bien au contraire, il voyait l'homme vieillir et il lui imposait un rythme soutenu à l'Hostel, une personne de plus pourrait l'aider à moins se fatiguer et à se concentrer sur les comptes ce qu'il aimait faire. Il récupéra sa monture pour rejoindre Mirefleurs.

Le chemin était boueux, il y avait eu quelques champs inondés, heureusement les récoltes étaient terminées et tout avait été rangé dans les greniers et les granges, quelques animaux se trouvaient encore dans les prés, mais bientôt c'est dans les étables qu'ils seraient. Il passa devant la ferme des Valvert, une des familles de paysans de Mirefleurs, il s'arrêta pour les saluer et pour échanger quelques mots, prendre des nouvelles et voir si tout allait bien, ce qui semblait à priori être le cas. Valvert père promis d'envoyer ses aînés pour les vendanges, Timothée en fût ravi, car plusieurs de ses amis étaient nobles et travailler la Terre de ses mains était interdis. Il continua sa route à pied, l'heure du midi approchait et pourtant en ce premier octobre, il ne comptait pas se présenter tout de suite au château, en route il croisa le palefrenier à qui il laissa son cheval et prit la direction de la forêt, l'orée du bois et d'un arbre en particulier.

Il s'approcha à pas feutré des deux tombes, une petite et une plus grande, deux croix de bois. Il se signa devant les deux tombes avant de se laisser tomber à genoux et de baisser la tête.


"Le temps passe et pourtant c'est comme si tu étais partie hier. Ce seront les deuxièmes vendanges sans toi. Les précédentes ont été mauvaises, elles ont donné du vin aigre. Elise l'aime beaucoup pour ses plats, mais à boire, il est répugnant. A part le recracher il n'y avait rien à en tirer. Mayeul Valvert dit que ce sont les pluies qui ont gâtées le raisin, j'espère que cette année tout ira bien. Il a beaucoup plus et un orage même plusieurs orages ont éclaté. Je vois que ta tombe est bien entretenu et celle de mon soeur-frère-ange également. Tu as de la visite ? Je veux dire en dehors des gens de la Seigneurie ? Je sais que Grégoire Lauvergnat termine toujours sa ronde ici et qu'il a viré quelques menteurs qui étaient passés dernièrement. Je ne t'apprends pas que j'ai renié. Je ne dirai pas que je suis heureux de l'avoir fait. Mais je suis soulagé d'avoir rendu sa pureté à notre famille. Il est temps que j'y aille.. Ah... Pour ton testament, entre ceux qui ne m'ont jamais répondu et ceux à qui j'ai repris l'héritage... J'espère que tu ne m'en voudras pas de n'avoir pu respecter la totalité de tes volontés. Mais je ne peux pas m'imposer chez des gens. Peut-être qu'un jour ils viendront, mais j'en doute. Ils ne sont jamais venus te voir depuis que tu es morte."

Il se releva, retira quelques feuilles mortes qu'il déplaça de la tombe avant de prendre la direction du château, mais comme il n'entra pas la porte principale, mais par une porte dérobée, il fut attrapée par Elise qui l’étouffa presque. Les élans de la servante le surprenait toujours, lui qui n'était pas le plus tactile de Serna, il toussa légèrement avant de reprendre une couleur plus appropriée.


"Elise ! Vous avez manqué de m'étouffer !"
"Mais non voyons ! Enfin vous voilà ! Nous commencions à désespérer !"
"J'avais des affaires à traiter, les allégeances il y a trois jours !"
"Ah oui avec Sa Grâce Maywenn !"
"Oui ! Une joie de la voir Duchesse, cela change..."
"Votre soeur est arrivée ! Un vrai chien trempé"
"Elle a envoyé son coche dans l'allier ?"
"Non, elle a pris l'orage !"
"Ah... Mais elle est Normande, elle doit avoir l'habitude de l'orage !"
"Et ce n'est pas tout !"
"Pas tout ?"
"Oui, un homme est là !"
"Oui, enfin, c'est normal !"
"Oui ! Enfin non ! Un homme qui attendait à la porte enfin aux grilles, c'est le garde qui me l'a dit !"
"Qui te l'a dit ? Ou... ??"
"Je lui ai demandé !"
"Avant ou après le verre d'alcool ?"
"Oooh ! Enfin !"
"Et donc ?"
"Il a fait passer un billet à votre soeur !"
"Oui ? Dois-je considérer ceci comme un manque de respect et lui nicher mon poing dans sa denture ?"
"Elle est partie assez... Rapidement !"
"Ah ! Très bien ! Je vais aller me planter devant la grande porte de bois !"
"Oh ! Dois-je m'inquiéter ?"
"Non, non continuez d'installer le banquet du côté des vignes, j'en fais mon affaire."
"Etes-vous sûr de ne point avoir besoin de moi ?"
"Le garde à l'entrée vous racontera tout en détail quand vous l'aurez naturellement saoulé avec votre pire vin agrémenté de miel !"
"Monsieur ! Je vous interdis !"
"Allons, allons Elise... Tout le monde ici connait tes méthodes !"
"Môsieur mon époux ! Que faites-vous là !"
"Je viens débarrasser le plancher !"

Et sur ce, il fit un clin d'oeil à Timothée et embarqua Elise en la trainant par le bras, naturellement, la bonne Elise le fouetta avec son torchon en lui disant qu'un jour ses nerfs lâcheraient à cause de lui, ce à quoi Théodon répondait généralement qu'il serait libre ce qui rendait la colère d'Elise bien plus grande et ainsi de suite. Timothée se planta donc sur le perron devant la porte de bois du château, il avait une vue lointaine, mais des arbres cachaient les grilles, assurément, qu'elle passerait par là et il pourrait apprécier et découvrir qui était l'homme et voir si éventuellement son poing se nichait quelque part. Si Carmen et sa fuite vers la grille avait attiré son attention, il n'avait pas manqué de remarquer le calme dans le château. Il avait espoir que cela ne soit pas le calme d'avant tempête. La journée promettait assurément !
_________________
Belisaire_lablanche
        [Aux grilles du château]


La brune se dispersait et grâce Lui en soit loué, il pouvait la percevoir venir à sa rencontre. Ainsi donc, il aurait le bonheur de la revoir et de partager un moment tant attendu. Large sourire levé, son visage rayonnait au vent et naturellement il allait courir à sa hauteur quand le regard porté sur lui vint l'interrompre.

    Hum, hum. Il fait frais ne trouvez vous pas ?


Il n'y avait là que pure rhétorique aidant à reprendre une digne prestance. L'émoi ne pouvait cependant tromper le garde qui eu la courtoisie de ne rien laisser paraître. Enfin, c'est ce qu'il croyait et la chose lui importait peu au fur et à mesure que Carmen se rapprochait. Il en finit par l'occulter entièrement tant ce dernier était sous le charme. Il n'aurait pu imaginer plus bel accueil; son sourire le transportait.

    Je voulais vous faire la surprise. Et de rajouter Sans que je crée la stupéfaction au sein de votre famille.


Sous entendu, éviter un psychodrame possible et embarrasser Carmen.
Il lui prit ses mains pour les embrasser puis tout en lui offrant son bras.


    Sachez Carmen, que vous me manquiez également et je n'aurai pu être encore éloigné de vous plus longtemps.


Une chose aussi ... il se fit silencieux un instant la considérant avec affection...et dans un rapprochement de tête, ses lèvres à portée d'oreille, un murmure se fit.

    Et je voulais vous prouver que je ne comptais pas me détourner de vous.


Son sourire ne l'avais jamais quitté malgré quelques appréhensions. Il la regarda et comme pour lui signaler qu'il était prêt à tout.

    Allez, je suis vous suis aveuglément. Où doit-on aller ?

_________________
--Carmen_de_la_serna.




        [Grilles du Château de Mirefleurs]


    Carmen lui sourit, sous le charme comme toujours, elle apprécie sa prévenance, et il valait mieux qu'elle soit à ses côtés lorsqu'il rencontrerait les frères Serna, Alexandre le roy de la question gênante ou de la remarque désopilante. Et pire encore Timothée, l'imprévisible, ils s'étaient déjà croisé à Honfleur, lui semble t-il mais Carmen et Bélisaire ne faisait alors que connaissance. Elle l'avait invité à un événement familial, sans savoir s'il pourrait et voudrait venir après sa dernière missive. La Serna savait comment plomber l'ambiance avec un mystère de plus sur son compte.. Mais elle était décidée, elle le lui avouerai..

    Un doux sourire au baise main, elle enroule son bras ensuite autour du bras offert et lui indique du plat de la main, la direction à prendre, le chuchotis la surprend mais elle acquiesce et répond d'un hochement de tête avant de reprendre le fil de la conversation.

      "Je ne voulais pas vous détourner de votre mission première auprès de notre Grand Maître, mais si vous êtes là, c'est que c'est permis et que j'ose espérer que vous resterez autant que moi. Seulement deux jours, je suis venue pour les vendanges mais aussi pour l'anniversaire de notre Chef de Famille, Timothée, mon frère. C'est aujourd'hui."

        *Carmelita, tu lui mets la pression là, non ?
          Mais non !
            Pt'être ben que oui...*


      "Je suis ravie, je vais vous introduire plus tard, je pense que le Jardin mérite bien plus d'attention que le Château..

        *Et ses occupants..*

          ...Pour l'heure."


    Ils suivent le chemin jusqu'à la roseraie, elle se détache de son bras et se penche sur les survivantes, et hume leur parfum, comme pour faire le plein de souvenir avant de rentrer en Normandie où les roses de sa mère n'ont jamais voulu pousser, comme pour l'obliger à toujours revenir ici pour se réunir avec les Serna.

      "Ma mère les aimait et savait s'en occuper. J'aurai aimé qu'elle vous rencontre.."

    Son regard se perd un court instant, elle cherche l'arbre.. Le trouve et poursuit son chemin tranquillement en zigzagant dans la roseraie, un échange de regard avec Bélisaire, une invitation à la suivre. Elle ne sait pas vraiment ce qu'elle fait, mais ce qui lui est arrivé, est également arrivé à Korydwen et à Aliénor avant elle, trois Serna pour une même douleur, une peur pour la brune, un sentiment qu'elle se doit de partager avec Bélisaire pour qu'il puisse fuir avant de trop s'attacher à elle.

    Près du chêne, à l'orée du bois, deux monticules, elle s'arrête et tend sa main à Belisaire.

      "Là voici, elle aimait la simplicité, jusque dans la mort. Ma mère était baptisée et pieuse aristotélicienne et ce malgré que l'Eglise Romaine l'est par tant de fois déçue. Elle a souhaité être enterrée ici, près de son enfant. Enfant qui lui n'a pas eu la chance de vivre, d'aimer et de grandir avec nous.. Il n'a pas reçu l'eau du baptême, pure miracle, le Très Haut l'a rappelé à lui. Une mère ne peut quitter son enfant, alors sa juste place, fut près de lui. Enfin. Elle n'eut plus aucun enfant après cet Ange.

      Perdre un enfant est une douleur qui jamais ne se referme... La mère de Korydwen l'a vécu également, cela ne l'a pas empêché d'avoir d'autres enfants qu'elle a chéri de tout son cœur. Je l'ai vécu également, après Hanna. Il ou elle aurait eu deux ans cet automne."


    Le cœur se serre et la lippe est mordue avant qu'elle ne trouve une once de courage pour prendre une grande inspiration avant de poursuivre.

      "Peut-être que je suis devenue incapable de donner la vie."

    Elle prend peur, qu'il ne la coupe dans son élan, elle poursuit, mais sans oser le regarder.

      "Cela peut sembler étrange de penser à cela alors que nous venons de nous rencontrer.. Mais je sais que ce sujet est important, surtout que vous n'avez pas d'héritier à ma connaissance.. Je ne veux pas que vous perdiez votre temps avec moi si je ne peux offrir ce qu'une autre pourra."

    Carmen baisse les yeux sur sa mère, puis les clôt. Elle n'ose pas le regarder comme pour lui laisser le temps de fuir vers les grilles s'il le veut.

See the RP information <<   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)