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[RP] Un anneau pour...

Matthis_serna
Début d'une phrase célèbre, d'un livre célèbre de Tolkien.



    Début Novembre - Mont Saint Michel


"Tu devrais lui écrire."
"Ouais ouais."
"Señor Matthis de la Serna-Marigny, si tu ne le fais pas ! Lo hago
[je le fais] et je signe Aurélia Catalina de La Vega future Madame de la Vega-Serna !"
"Tu n'oserais pas !"
"Ah oui ? Perfecto [Parfait] ¡Lo hago!

Elle posa non sans montrer son exaspération son ouvrage de broderie, releva le nez et s'approcha vers le bureau où se trouvait plume, encrier et vélins, sa future belle-soeur était si prévenante, elle attrapa l'encrier et dans un regard de défiance, elle fit sauter le bouchon qu'elle posa sur le côté, laissant ensuite ses doigts glissés contre les plumes pour choisir la plume parfaite. Finalement, elle en attrapa une qu'elle leva, observant toujours son cher vis à vis. Sans le quitter des yeux, elle plongea la pointe de la plume dans l'encrier et l'approcha du vélin, elle allait toucher le vélin de la pointe de la plume quant un bras lui attrapa le poignet.

"Si tu écris à mon frère, j'écris à ton père et je lui donne la vraie version de nos fiançailles !"

"Imposible! Tou es donc sans coeur !"


Il s'approche d'elle, collant sa joue contre la sienne, retirant la plume de la main d'Aurélia et la posa sur le côté, il se permit de lui glisser au creux de l'oreille.

"C'est amusant comment ton accentuation hispanique revient quand tu es énervée."
"BASTARDO"
"Moi aussi je t'apprécie. Mais sois un peu raisonnable."
"Je souis razonable
[raisonnable] ! Cela fait trois jours que tou dois loui écrire ! Et que tou ne lo fais pas !"
"Je sais, mais Timothée est..."
"Je sais, je sais il est... Déconcertant."
"Voilà !"
"Hé bien écris à Alejandro !"


Il poussa un soupire avant de se reculer, est-ce que toutes les femmes étaient aussi lucides ? Ou était-ce un trait hispanique, Carmen suggérait de bonnes choses et maintenant il avait Aurélia. Cette dernière se leva et lui tendit la plume ou plutôt lui colla la plume dont la pointe était couverte d'encre contre sa chemise blanche, il grimaça. Mais qu'est-ce qu'il lui avait trouvé à cette femme, il lui attrapa le poignet pour le retirer de sa chemise, il observa la tâche qui s'étalait, s'étirait alors que la fibre du tissus la buvait.

"Je profite, je ne suis pas encore ton épouse, je n'ai pas à laver ton linge. Promis quand nous serons mariés je ne le ferai plus."

Il approcha son front et le posa contre le sien, il laissa filer entre ses dents la sentence, terrible sentence.

"Ce n'est pas une, deux ou trois ou encore six chambres qu'il y aura entre les nôtres, mais bien deux auberges différentes."


Elle le regarda avec ses petits yeux de chat, elle espérait le faire craquer, mais cela semblait bien mal parti. Il ne dit rien, récupéra la plume et s'installa au bureau pour écrire à son frère.

"Je pourrai laver ta chemise." Se rendait-elle compte qu'elle avait dépassé les bornes ? Peut-être pas, mais l'idée de fréquenter deux auberges la peinait profondément, néanmoins le Serna mi-hispanique ne comptait pas lâcher et campait sur ses positions. C'était bien cela le problème avec ces deux-là, ils étaient incapables de rester quelques heures sans se chamailler. Ils s'aimaient autant qu'ils pouvaient s'agacer.

"Est-ce une ruse pour apprécier ma musculature ?"

Elle avait repris son ouvrage, elle releva le nez, s'arrêtant dans son mouvement.

"No, j'ai plus efficace qu'une plume. Même si là nous n'avons ni tempête ni navire, si tu vois ce que je veux dire."
"Et tu es priée de ne pas le mentionner quand nous serons avec mes frères."
"Je ne dis rien tant que tu ne le dis pas à mi padre." [mon père]
"Tu crois vraiment que j'ai envie de subir ce que ton père m'a promis ?"
"C'est bien le problème quand on est issu d'un peuple aussi friand de torture."


Elle éclata de rire et lui aussi. Matthis tout en rédigeant l'entête de sa lettre se demandait si il ne lui fallait pas non plus réfléchir et apprendre en détail ces fameuses fiançailles pour que cela paraisse naturel aux yeux de ses deux frères. Carmen avait été mise dans la confidence, elle était moins binaire que Timothée. Elle était nuancée.

Citation:
    A Alexandre de La Serna,
    De Matthis de La Serna-Marigny,

Mon cher frère,

me voilà de retour en Terre de France, je suis actuellement au Mont Saint Michel chez Carmen, elle a la gentillesse de m'accueillir chez elle. Timothée t'a peut-être parlé de mon précédent passage en coup de vent en Auvergne ? J'avais des affaires qui me pressaient et je n'ai pu rester plus longuement.

L'heure du retour a sonné et me voilà sur le départ, je suis accompagné pour ce second voyage et parce que je sais que tu n'en feras pas toute une histoire, puis-je compter sur toi pour préparer Timothée ? Parce que si la dernière fois je suis venu seul et si les fois d'avant j'étais avec Johann, cette fois je suis avec une dame. J'espère que tu n'as pas hurlé en lisant la phrase précédente, sinon je t'invite à inventer une diversion pour que l'esprit de Timothée se dirige vers autre chose.

Nous serons aux alentours du 10 novembre à Clermont, puis-je compter sur ta présence ce jour-là à l'Hostel, ainsi que sur celle de notre cher frère Timothée, l'imprévisible ? C'est important pour moi de vous voir tous les deux. J'ai des choses à vous dire et vous avouer. Tu pourras simplement expliquer à Timothée que j'ai des nouvelles. C'est suffisamment crédible pour que tu ne sois pas passé aux questions et que tu n'aies pas à mentir.

Nous resterons à priori plusieurs jours, peux-tu voir à préparer deux chambres éloignées afin que Timothée soit rassuré ? J'ose espérer que tu auras compris à travers ses lignes.

Fraternellement,
Matthis.


La lettre quitta le Mont et le duo se prépara pour le voyage à venir. Mais avant cela, une dernière soirée avec la Duchesse de Normandie & du Mont s'imposait.
Alexandre_serna
Début novembre, que faisait-il ?
Il était rentré à Clermont et attendait que le temps passe, difficile de reprendre une vie normale après ce qui s'était passé à Mirefleurs.
Ce qui était arrivé à Jules aurait du lui arriver ou mieux à Timothée, mais c'était Jules qui avait pris et maintenant le méchant hispanique attendait dans les geôles que Timothée se décide.
Alexandre savait qu'il ne fallait plus trop y penser, mais cela restait tout même imprégné dans son esprit, il n'avait pas suivi grand chose de l'affaire, il se trouvait à Montluçon, mais il savait que le cauchemar de Rick était arrivé.
Germain était malade, il avait attrapé une Catarrhe, il était encore au lit, Alexandre avait été cherché des simples chez l'herboriste pour continuer à le soigner.
Si le vieille homme mourait la Mesnie serait bien attristé, il était si gentil et un bon travailleur, en rentrant de l'herboriste il croisa Théodore qui lui remit une lettre.
Alexandre le remercia et l'invita à rejoindre la cuisine où il pourrait préparer de quoi soigner ce pauvre Germain.

Alexandre préparait une infusion, les feuilles attendaient l'eau chaude que Théodore faisait chauffer.
Il en profita pour ouvrir la lettre de Matthis.
Cela sentait le thym autour de lui, il comptait préparer cette fameuse infusion de thym pour Germain.


Oh !
Super !


Alexandre leva les bras en l'air alors que Théodore à l'aide d'une louche versait de l'eau chaude sur le thym, un doux fumet dans la cuisine de l'hostel.
Il remercia Théodore d'un large sourire et replia la lettre de Matthis !
Après avoir été voir Germain pour le soigner, il irait prévenir ou pas Timothée, mais surtout il irait préparer la chambre pour Matthis et pour la dame aussi, il savait où il l'installerait, dans l'ancienne chambre de Théa.
Alexandre savait préparer une chambre, il avait vu Elise le faire plus d'une fois, il suffisait d'aller dans la salle du linge et de prendre des grands draps.

Il s'occupa ainsi de Germain, le thym permettrait de désinfecter l’intérieur du brave homme.
Il replaça les couvertures sur l'homme et remit du bois dans la cheminée après avoir attiser le feu pour qu'il reparte.
Il s'agenouilla devant le lit du vieil homme et pria pour qu'il retrouver la santé.
Il quitta la chambre à pas feutrés pour préparer les deux autres chambres.
Il ne resterait ainsi plus qu'à attendre l'arrivée de Matthis et de la dame...

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Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
Matthis_serna


Quitter la Normandie pour mieux y revenir ? C'était le projet, mais hélas, comme tout projet il y avait parfois des "couacs" mais pour le moment, l'idée était là et Matthis espérait naturellement pouvoir fêter les fêtes de la Saint Noël avec sa famille, l'année passé il se trouvait au large des côtes hispaniques bien loin de la Normandie où les Serna se trouvaient. Le voyage dura quelques jours, dans la joie et la bonne humeur, Aurélia ne tarissait pas d'éloges concernant sa future belle-soeur, Matthis avait été ravi que les deux femmes s'entendent aussi bien, même si souvent cela se retournait contre lui. Notamment au sujet fâcheux de cette fameuse bague.

"Que comptes-tu dire à ton frère au sujet de la bague manquante ?"
"La version dont nous avons parlé il y a quelques soirs."
"La tempête. Sans elle, tu n'aurais jamais demandé ma main donc ?"
"Comment ?"


Elle talonna sa monture pour prendre la tête du convoi qui était tout sauf un convoi, puisqu'ils n'étaient que tous les deux. Matthis secoua la tête avant de la rattraper.

"Aurélia Catalina de la Vega ! Vous n'êtes qu'une bourrique !"
"Et vous Señor Matthis de la Serna-Marigny, vous n'êtes qu'un borrico ! [bourrique]"
"Bien ! Nous sommes d'accord sur un point !"
"No! Vous êtes plus borrico que moi !"
"Un borrico qui t'aurait demandé ta main d'une autre façon."
"D'oune autre façon ? Cela n'aurait pas été toi !"

Elle ralentit sa monture pour lui offrir un large sourire, elle l'aimait et même si la situation aurait pu tourner au drame, cela n'avait pas été le cas, elle n'avait perdu ni sa vertu, ni son honneur, elle avait simplement offert un spectacle que les yeux de Matthis ne reverraient pas avant la nuit de noce. Elle le regarda avec des yeux plein de malice, même si elle lui rejetait la faute, elle ne l'avait pas repoussé, elle était légèrement fautive, mais cela, elle ne l'avouerait jamais à voix haute. Et puis il lui avait balancé un tue l'amour des plus... Quel homme dit à sa... Sa... Compagne qu'il voit le visage de sa soeur alors qu'il la couvre de baisers ! Vraiment, Aurélia lui en avait voulu et puis elle avait rencontré Carmen et là, finalement elle avait laissé couler, espérant que plus jamais il ne sortirait cette parade !

Matthis l'avait rattrapé, il l'observait, alors qu'au loin les dernières murailles le séparant du reste de sa famille se dessinait, il ralentit le pas, pour se laisser plus de temps, pour se laisser du temps. Il savait ce qu'il voulait demander à son frère, mais il savait aussi que ce dernier risquait de prendre la mouche. Il l'avait vu à peine un mois plus tôt et il ne lui avait rien dit concernant Aurélia, il lui avait parlé de futilité. La porte de Clermont, l'une des portes de Clermont se dessinait sous leurs yeux, ils y étaient, il la franchir sans trop de difficulté, en ce début de novembre la neige n'était point encore là, mais si le froid était bel et bien installé. Silencieusement, ils franchirent les portes.


"Dans quelques pas de cheval nous serons devant l'Hostel Serna."
"Un Hostel ? Moi qui pensais avoir vou bien des choses avec lo rocher de Carmelita."
"Le patrimoine de mon frère est important. J'espère qu'Alexandre nous ouvrira."
"Sauf si il a préparé ton frère Timothée et qu'il souhaite t'accueillir lui-même."
"Tant que cela ne se finit pas en duel, la dernière fois il a manqué de me tuer sans être en colère..."
"C'est lo sang d'Hispanie !"


Le couple arriva dans la cour de l'hostel, pour le moment personne n'était dehors, Matthis descendit le premier, tendit sa main à Aurélia qui la saisit et descendit de sa monture. Elle était en tenue de voyage, en braies donc, une tenue fort peu convenable pour une dame allant rencontrer sa potentielle future famille. Elle manqua de suggérer à Matthis de faire un détour par une auberge et puis elle se remémora les paroles de Carmelita au sujet des vêtements et de son amour pour les braies. Un dernier regard échangé et Matthis cogna du poing contre la porte de bois de l'hostel.
Alexandre_serna
10 Novembre 1466 - Hostel Serna

Après plusieurs jours passés à Montluçon, il était de retour à Clermont, ce n'était pas prévu.
Il n'avait pas prévu, mais ce fut Léo, le garde de Tino qui l'informa du voyage de Killian et de Tino vers Clermont, finalement les choses avaient évolué, Tino n'était pas allé à Clermont et Killian n'y faisait qu'étape.
Lui resterait sur place, il retrouverait ses habitudes clermontoises, mais malheureusement en cette fin d'automne, alors que l'air sentait la neige, Alexandre espérait voir les premières neiges tomber rapidement.
Il savait aussi qu'il avait toujours les stères de bois à entrer, mais il tardait à faire cette punition.
Il savait que l'hostel serait toujours chauffé, Timothée veillait à ce qu'il y ait du bois, mais faire cette ultime punition serait laisser partir définitivement sa mère.
Cette femme qui l'avait élevé comme son propre fils alors qu'il n'était qu'un cousin, elle lui avait tout offert et il n'était pas vraiment prêt à la laisser définitivement partir.

Il poussa la porte de l'Hostel, Germain n'était pas là, il était tombé malade après l'enlèvement de Jules, il était resté toute la nuit devant chez Solène, alors qu'elle était déjà parti, il avait attrapé une Catarrhe (= grippe).
Depuis c'était Théodore qui s'occupait de l'Hostel, Alexandre le regarda avec le sourire.


Bonjour Théodore ! Germain va bien ?
Il va mieux oui ! Mais je lui interdis toujours de quitter le lit !
Il le faut, ordre du médecin !


Il lui sourit et attrapa des gants de cuir.

Je vais chercher des stères pour... L'hostel !

Il sourit et fit demi-tour pour retourner dans la cour de l'hostel, il attrapa la brouette et traversa Clermont avec.
Il s'arrêta devant la forêt et il observa les bûcherons déjà présents, il arriva à la hauteur de l'un d'eux et une hache à sa taille dans les mains, il commença à débiter les troncs en bûches.
Il frappa une première fois et leva les yeux au ciel.


Montre moi le chemin.

Il frappa, frappa, frappa !
Et puis au bout d'un moment il chargea sa brouette avec les bûches qu'il avait coupé.
Mais alors qu'il chargeait sa brouette, il sentait les larmes lui monter aux yeux, une première fois il se les essuya du revers de la manche.
Les hommes ne pleurent pas.
Il avait repoussé et repoussé cette punition qui n'en était plus vraiment une.
Mais à mesure qu'il chargeait sa brouette, il sentait ce lien ultime s'effilocher, comme si il allait complètement disparaitre.
Comme si...
Il s'imaginait rentrer, ouvrir la porte et voir surgir sa mère et l'entendre dire "enfin tu as effectué ton travail."
Mais il savait qu'en entrant il ne l'entendrait pas.
Il termina de charger sa brouette, elle débordait presque, comme si il avait besoin de s'infliger une douleur physique à la hauteur de la plaie qui s'était ré-ouverte dans son coeur en ce triste jour de novembre.


A l'approche de l'hostel, il prit sur lui, il renifla un bon coup et s'essuya les yeux, il pourrait toujours blâmer la fraîcheur de l'air.
Il effectua plusieurs aller-retour pour apporter de quoi tenir suffisamment longtemps.
Il rangea la brouette comme il le fallait et se glissa dans l'Hostel, il évita Théodore et marcha dans le couloir.
Il savait ce qu'il visait, il visait la chambre de sa mère.
Il avança à pas de loup et enclencha la poignée, il poussa la porte, un air de rose flottait dans la pièce, le lit était fait, tout était là, tout était figé, tout était pareil.
Timothée n'avait rien fait changer, des fois que...

Il poussa la porte, il entra dans la chambre et se dirigea vers l'armoire, il y avait les vêtements d'Althiof et une partie de ceux de Korydwen, il se mit sur la pointe des pieds pour chercher une écharpe un petit truc.
Il ne pensait pas que faire cette ultime punition le rendrait si mélancolique.
Il attrapa une belle étoffe rouge qu'il glissa dans sa poche, il referma l'armoire derrière lui et puis la porte de la chambre, mais avant cela, il glissa au fantôme de sa mère.


J'ai été cherché les stères pour la fenêtre ouverte du 27 mars 1465.
Mais tu n'es pas obligée de partir de l'hostel...
Tu peux rester.


Il ferma la porte derrière lui et alla rejoindre sa chambre, il se jeta sur son lit et enfouit largement son visage dans l'étoffe qui sentait encore la rose.
Il avait l'impression de se retrouver des années en arrière quand les morts étaient encore vivants.

Plusieurs heures passèrent et Alexanre avait toujours le nez dans son oreiller de plumes.
Soudain Vatan émit un aboiement qui fit redresser la tête d'Alexandre, il se souvint que son frère devait prochainement arriver.
Il se leva prestement et aspergea son visage d'eau froide, il ne voulait pas que Matthis le voit avec les yeux gonflé.
Il quitta sa chambre descendit les escaliers pour se précipiter vers la porte, Théodore sur les talons.
Il ouvrit la porte et tomba sur Matthis, il se jeta sur son frère, si heureux de le voir.


Matthis !!!

Il finit par se reculer et s'inclina poliment.

Ma dame !
Euh... Matthis la prochaine fois tu pourrais dire qui t'accompagne !
Parce que je passe pour une buse !


Pendant ce temps-là, Théodore s'approcha des montures et les accompagna jusqu'aux petites écuries qui jouxtaient l'hostel, il pourrait ainsi s'en occuper pendant qu'Alexandre s'occupait d'accueillir Matthis et... La dame !
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Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
Matthis_serna


Un boulet de canon qui serait sorti à la même vitesse d'une bouche à feu n'aurait pas plus surpris Matthis qui se tenait derrière la fameuse porte qui s'ouvrit sans faire de bruit, une tête frisée en surgit. Il eut un léger mouvement de recule au moment de l'impact alors que son frère le serrait dans ses bras. Un second impact percuta Matthis quand il se rendit compte que la tête de son jeune frère lui arrivait maintenant au niveau du menton, Alexandre avait grandi, de cette croissance qui n'est pas visible sur les courriers et qui une année après peut s'avérer surprenante. La dernière fois qu'il avait vu Alexandre ? C'était le jour où Timothée avait prêté son allégeance au Duché du Bourbonnais-Auvergne pour la Baronnie de leur père.

Au bout de plusieurs minutes, Alexandre le libéra et Matthis avec un léger sourire aux lèvres suivit l'échange de son frère, son frère qui ne semblait pas savoir où regarder.


"Parce que je voulais voir ta tête ! Et je dois avouer que je suis plutôt content du résultat !"


Matthis finit par rire, en observant ce petit frère plus si petit que cela.

"Je te présente Aurélia Catalina de la Vega."

Il se tourna ensuite en direction d'Aurélia.

"Aurélia, voici mon jeune frère Alexandre de la Serna. Jeune homme en devenir."


Il tenait délicatement la main d'Aurélia, son frère ne tarderait pas trop à comprendre, il n'était pas idiot au point de ne rien remarquer. Il posa de nouveau ses billes sur Alexandre.

"Timothée est-il là ?"

Cela s'avérait la partie la plus délicate, si Alexandre était imprévisible sur bien des choses, Matthis se demandait bien comment son frère réagirait en voyant Aurélia, il avait souvent discuté avec Timothée de la vie et des femmes, Timothée n'aimait pas autant les femmes que lui et il craignait un petit peu pour cela. Il avait peur que ce dernier ne le prenne pas au sérieux, pour cela qu'il avait besoin d'avoir Alexandre dans sa poche.

"J'aurai besoin de lui demander quelque chose." Tout en disant cela il attrapa la main gauche d'Aurélia dont l'annulaire ne portait rien. "J'ai demandé Aurélia en mariage et... Vois-tu j'aurai besoin de son aide pour remédier à... L'absence d'anneau."

Non pas qu'il était radin ! Il était Auvergnat, c'était un autre qualificatif, mais sa demande envers son frère serait plus sentimentale et plus importante pour lui. Il savait et imaginait la négociation difficile. Il avait annoncé à Alexandre ses fiançailles à la porte de l'Hostel Serna dans une simplicité déconcertante, il ne savait pas comment son père avait fait, mais comme à l'époque ni son père ni sa mère n'avaient été titrés, cela avait du être d'une façon des plus simples.
Matthis_serna


    Le voyage s'était déroulé à leur image : plein de rebondissements. Non pas qu'il se soit passé des choses extraordinaires, mais Matthis avait pu compter sur l'indomptable caractère d'Aurélia, cette dernière avait même été encouragé par sa future belle-soeur Carmen qui voyait une alliée féminine et qui pourrait lui rappeler ses racines. Le combo parfait. Elle avait pris soin dans les auberges à demander de nombreuses chambres entre la sienne et celle de Matthis, une promesse était une promesse et de ce qu'elle avait compris de l'Histoire Serna narrée par Matthis ou Carmen, les promesses n'avaient pas eu énormément de valeurs jusqu'à la troisième voir quatrième génération de Serna.

    Elle avait beau être de nature confiante et rebelle, la belle hispanique n'en restait pas moins une femme qui avait elle aussi ses craintes, si rencontrer Carmen avait été une sorte de jeu d'enfant, tant Matthis lui avait parlé d'elle. Elle avait eu l'impression d'avoir toujours connu Carmen, pour Alexandre elle avait compris qu'il s'agissait d'un jeune garçon au grand coeur d'adoléchiant qui ne savait pas forcément comment faire face aux choses de la vie. Quant à Timothée, il semblait être un mystère, tantôt chaleureux, tantôt frigorifique. Aurélia ne savait pas trop à quoi s'attendre avec le chef de cette famille. Ce qu'elle craignait le plus ? Qu'il découvrit la vérité concernant cette demande de fiançailles et le léger embarras dans lequel ils s'étaient fourrés avec Matthis, mais à priori leur histoire tenait le coup et Aurélia avait confiance en Matthis, quitte à ce que pour une fois elle ne dise rien, ce qui pour l'hispanique était impossible ! Que Matthis lui en soit témoin, elle avait discuté des heures durant avec Carmen autour d'une bonne Prune. Prune dont la fabrication était sous la direction de sa future belle-soeur, elle avait pris cela comme un honneur.

    Le voyage touchait à sa fin et Aurélia descendit de sa monture pour suivre Matthis, c'était bien la première fois qu'elle venait en Bourbonnais-Auvergne et le froid la saisissait, il était différent du froid normand, il était sec, un froid sec qui lacérait les joues et les faisait rougir. Un froid qui n'entrainait pas forcément de petites brumes matinales comme elle avait pu les observer depuis le Châtelet, le Mont avait offert cette vue unique, qu'elle n'avait jamais vu nul part ailleurs, la vue se méritait et l'ascension était longue et interminable, mais elle valait le coup.

    Devant la porte de l'Hostel, elle avait l'impression de se tenir devant un bastion Serna, une de ces demeures de famille qui au-delà d'être suffisamment grande pour recevoir et héberger une mesnie, rassemblait bien des souvenirs. Cela lui rappelait la maison qu'elle avait laissé en Hispanie, cette maison qui jouxtait l'atelier de couture que tenait sa famille depuis plusieurs générations, du moins la branche cadette des La Vega. Cette branche qui avait refusé la noblesse, la laissant entièrement et totalement à la branche aînée, ils étaient tout de même enregistré, mais sans chercher plus loin, il lui arrivait de croiser des cousins qui avec le temps s'étaient éloignés et sa branche s'était peu à peu fait son propre nom dans la couture. Alors qu'elle rêvassait à son hispanie qui quelque part lui manquait, elle s'approcha et esquissa un mouvement de recule, sa tenue de voyage pouvait s'avérer "choquante" pour quelqu'un de la noblesse et puis au fond de son esprit les paroles de Carmelita la confortèrent et lui permettaient de se présenter ainsi.

    Elle le découvrit, ce jeune homme qu'elle n'avait vu qu'en peinture et dont la description semblait plutôt semblable à ce que le duo Matthis-Carmelita lui avait dit, elle le reconnut grâce à sa chevelure, chevelure dont le duo n'avait pas tari d'éloges. Elle éclata de rire lorsqu'il percuta Matthis, avec un peu plus de force il aurait pu faire tomber à la renverse le plus si grand frère que cela.


      "Bonjour jeune Señor Alej... Alejandre."


    Prononcer le prénom de son futur beau-frère était compliqué, le "x" étant un son qu'elle n'avait jusqu'à alors pas prononcé à la façon française et qui lui résistait. Ce son prenait directement pour elle le son d'un "r".

    Elle allait s'approcher pour l'embrasser comme elle avait l'habitude de le faire avec ses proches et puis elle était comme cela l'hispanique impulsive. Mais Matthis la coupa dans son élan en lui attrapant la main, elle laissa son pouce caresser le dessus des doigts de Matthis avant de comprendre qu'il annonçait à son frère au seuil de leur porte qui elle était et ce qu'elle représentait.


      "¡Bueno!" [Hé bien !] "C'est oune drôle de façon d'annoncer."
Alexandre_serna
Il éclata de rire, la réponse de mauvaise foi.
Genre il avait fait exprès, Alexandre attrapa les commissures de ses lèvres pour tirer dessus et faire une grimace à son cher frère.
C'était de l'accueil Serna à n'en point douter, la dame devait vraiment tenir à lui pour ne pas s'enfuir en courant !


Ma dame de La Vega, c'est un plaisir !

Il observa son frère, observant la main qui attrapa celle d'Aurélia !
Quoi ??
Il avait une amoureuse et il n'avait rien dit !
Alexandre le regarda avec son regard de méchant !
Il était en colère qu'il n'en ait pas parlé dans les lettres !

Oui, Timothée est là dans son bureau je vais l'appeler attend.

Mais avant de pouvoir appeler qui que cela soit, il attendit un petit peu puisque son frère semblait vouloir lui montrer un truc.
Il éclata de rire, il eut du mal à se retenir et mit ses mains devant sa bouche.


T'es sérieux ?
Tu demandes à la femme de ta vie de t'épouser et t'as même pas un truc à lui filer ?
Même pas un anneau d'bois !
Mais l'avantage.


Il se tourna vers Aurélia un large sourire sur le visage.

Au moins tu sais qu'elle en a pas après ton argent si elle est restée !
Pardonnez moi Dame Aurélia, mais vraiment votre fiancé c'est un goujat !


Il attrapa son menton et fit mine de réfléchir !
Il resta un moment silencieux avant de reprendre.

Je suis curieux de voir comment Timothée va réagir.
Mais venez entrer, cela vaut au moins de s'installer dans le petit salon.


Il s'effaça pour les laisser entrer et il se dépêcha de monter les escaliers.

Timoooooooothéééééééée !
Y a le marin et sa... Et...


Il jeta un coup d'oeil en arrière, est-ce qu'il faisait son relou ou pas ?
Il décida d'attendre encore un peu.


Damoiselle Aurélia Catalina de la Vega.
On va au petit salon !

_________________
Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
La.plume.


Pendant ce temps, Timothée s'occupait comme toujours des nombreuses choses qu'un chef de Mesnie avait à faire, quand cela ne concernait pas les Terres cela concernait la famille. Il poussa un nouveau soupire lorsqu'il trempa la plume dans l'encrier pour signer un nouveau courrier, il avait entendu de l'agitation, mais il ne s'était absolument pas inquiété, il savait Alexandre dans les parages et avec Alexandre tout pouvait partir en vrille. Il était contrarié et obsédé par cet inconnu qui avait resurgi du passé Serna et dont il ne savait absolument pas quoi faire. Il était certes dangereux et faisait montre d'une débilité profonde. Timothée avait tenté de lui expliqué maintes fois le fait qu'il n'existerait pas si son père avait épousé sa mère. Mais difficile d'avoir une discussion constructive avec un demeuré de première catégorie. Il organisait avec Marshall un déplacement à Cournon, Cournon avait plus de moyen et des geôles bien moins confortables que celles de Mirefleurs.

Il avait hésité à le faire tuer et à le jeter dans les Pyrénées, mais cela aurait abîmé la montagne et le paysage. Il se contentait donc de le garder au plus près de lui. Son père lui avait appris à être bien plus près de ses ennemis que de ses amis. Pour le coup, c'était plutôt vrai. Alors qu'il scellait une nouvelle lettre pour Mirefleurs, un hurlement ou plutôt une voix tantôt grave, tantôt aiguë déchira le silence de l'Hostel. Il se leva, passa la tête par la porte, personne, juste Théodore qui s'approcha de lui.


"Alexandre vous prévient qu'il va au petit salon avec votre autre frère et une damoiselle. Damoiselle Aurélia Catalina de la Vega."
"Hum ? Que fait une hispanique ici ?"
"..."
"Peu importe. Merci Théodore, peux-tu nous apporter de quoi boire et manger."


Il rangea son courrier, se dirigea vers le petit salon. Il poussa un soupire en arrivant devant la porte. Pourquoi fallait-il que depuis une quinzaine des hispaniques tournent autour de lui ? Il poussa la porte finalement et pénétra dans la pièce, son regard passa d'Alexandre à Matthis et puis son regard se déplaça jusqu'à la main de son frère qui tenait celle de la dame. Bordel.

"C'est bien, quinze jours sans mer et tu trouves une damoiselle. Tu ne perds pas de temps."

Il s'approcha de son frère, s'inclina poliment.

"Madame de la Vega. Bienvenue en l'hostel Serna. Alexandre, merci d'avoir fait l'accueil. Matthis..."


Son regard abritait des éclairs. Il savait que son aîné aimait les femmes, mais là quand même. La dernière fois, il y a une bonne grosse quinzaine il ne lui avait pas parlé de la moindre femme. Que cachait-il ? Il s'approcha de son frère et le serra dans ses bras avant de lui glisser au creux de l'oreille.

"Et tu me ramènes une hispanique alors que j'ai un enfoiré d'hispanique dans mes geôles. Elle aussi en veut aux Serna ?"

Il termina son étreinte, se retenant de frapper son frère. Il présenta ensuite les différents sièges afin que chacun s'installe.

"Théodore va nous apporter de quoi nous sustenter. Avez-vous fait bon voyage ?"

Il se laissa tomber dans le fauteuil, il avait grand hâte de pouvoir échanger et en apprendre plus sur cette chose, cette mésalliance qui se trouvait devant lui.
Matthis_serna
Naturellement... Alexandre est loin d'être discret, sa main libre vint se plaquer sur son visage et il poussa un léger soupire alors que la main qui tenait celle d'Aurélia la serrait un peu plus. L'affaire était lancée et il savait de source sûre que son cher frère risquait d'être d'aussi bonne humeur qu'une vache ayant les pies bien trop plein. Mais avant qu'Alexandre donne de la voix, il se permit une remarque.

"Il faut savoir être spontané et imprévisible mon cher frère ! Je te rappelle que de noble je n'ai que mon nom et jamais je ne souhaite être lié pour une Terre et un blason."


Il sourit à son jeune frère, la noblesse très peu pour lui, lié à un serment à un Duc ou une Duchesse qui change tous les deux mois, il préférait être libre et ne devoir de chose qu'à sa famille et à ceux qu'il aime et apprécie.

"Je le savais avant voyons ! Tu crois vraiment qu'Aurélia m'aurait suivi alors que je n'ai pas grand chose à lui offrir ! Nous avons voyagé deux mois sur le KER et la place n'était pas franchement au rendez-vous."

Il se tourna et posa ses yeux sur Aurélia, elle pénétrait dans une drôle de famille. Matthis le savait, bien pour cela qu'il avait fait le tout en deux temps, d'abord Carmen qui était bien plus douce quoi que... Parfois rustre, mais elle était sa confidente depuis toujours, depuis ce jour où elle était arrivée à Cournon après s'être enfuie de son couvent. Il suivit Alexandre jusqu'au petit salon, il observait sa douce et belle fiancée. Il ne restait plus grand monde à lui présenter. Dans le petit salon, cet endroit douillait, privé, cet endroit qui avait vu leur mère et sa veillée. Cela faisait depuis ce jour-là qu'il n'y avait mis les pieds, il fut prit d'un léger tournis et plaqua sa main contre le mur de la pièce avant de se reprendre.

"C'est ici que ma mère a reçu pour l'ultime fois ses amis et les... Autres, ceux qui souhaitaient venir."

Finalement, le chef de famille arriva et avec lui vint un vent glacial, la reine des neiges ne devait pas être bien loin. Malheureusement et même en tendant l'oreille, il n'entendit pas convenablement ce que son cher frère disait entre ses dents. Il observait son frère qui s'approchait, il n'eut pas besoin de faire les présentations ou plutôt il n'eut point le temps, les éclairs que Zeus lançait à travers le regard de Timothée. Il répondit à l'étreinte de son frère et lui glissa en réponse.

"Elle me veut moi. Les autres Serna - à priori non - qui as-tu dans tes geôles mon frère ?"


Il releva le nez, posa ses mains sur les épaules de son frère et l'observa, il lui semblait avoir vieilli, terriblement vieilli. Quelles heures sombres avait-il pu vivre ? Il laissa son frère s'éloigner, il n'avait point eu de réponse, mais espérait en avoir une plus tard. Il s'installa dans le sofa à côté d'Aurélia et donna une simple réponse.

"Un très bon voyage, même si les neiges hivernales me semblent bien proche. Je..."

Il attrapa la main d'Aurélia entre ses mains et sourit à son frère avant de reprendre.

"Timothée, voici Aurélia ma fiancée."
Il caressa du bout de ses doigts le dos de la main d'Aurélia. "Avant que tu ne te lèves, que tu ne nous tournes le dos, que tu sois face à la cheminée et que tu grommelles, j'aime Aurélia, autant que notre père aimait notre mère. Elle est hispanique, mais elle n'a rien à voir avec ceux qui ont détruit notre famille, notre empire. Alejandro le second est responsable de notre chute. Et toi tu seras responsable de la nôtre si tu agis mal." Il souffla avant de se tourner vers Aurélia. "Aurélia voici mon frère comme tu l'auras compris Timothée Titus Valerianós de la Serna-Marigny, Baron de Cournon d'Auvergne, Seigneur de Mirefleurs, Gannat et Bree, 5ème chef de famille Serna."

Silencieux un moment pour laisser sa dulcinée tout enregistré, il avait largement abusé sur la présentation de son frère, mais vu le regard glacial et les éclairs, n'était-ce pas là que justice ? Il finit par annoncer.

"J'aimerai lui offrir la bague de fiançailles de notre mère."
Aurelia_catalina
    La jeune femme observait le plus jeune des frères Serna, un âge plutôt ingrat, elle avait vu ses plus jeunes frères et soeurs passés par là ou encore être dans la même période, néanmoins il lui arracha un petit rire. Il allait si vite en besogne, elle n'eut point le temps de lui répondre qu'il voulait appeler le deuxième et dernier frère de Matthis. Le moment où elle allait répondre lui fut volé par ce cher Matthis qui d'ors et déjà annonçait à son frère qu'ils étaient fiancés.

      "Tou ne mâche pas tes mots Alejandre."


    Si cela avait un de ses propres frères elle aurait glissé sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer. Peut-être plus tard s'autoriserait-elle ? Ou pas. Elle se tourna vers Matthis un léger sourire aux lèvres.

      "Si Alejandre était le moins pire de tus hermanos [de tes frères]. Me pregunto si [je me demande] comment Timothée sera."


    Elle suivit le mouvement sentant la pression des doigts de Matthis sur sa main, elle l'observa avant de souffler un bon coup, cela semblait être mouvementé et sa belle-soeur en devenir avait bien raison de l'avoir prévenu sur l'imprévisibilité des Serna. Elle ferma les yeux avant d'entrer dans le petit salon, respirant profondément avant de les ouvrir et de découvrir une pièce tout à fait charmante. Le luxe ne semblait pas omniprésent, quelques touches ça et là dans le choix des tissus ou même des bois pour les meubles prouvait que la famille avait un certain niveau de vie. Elle fit le tour sur elle-même, observant les portraits, très certainement des membres de la famille. Cela se faisait beaucoup dans les familles nobiliaires, embaucher des artistes pour sauver et garder pour les siècles et les siècles des visages. C'était donc dans cette pièce que feue sa belle-mère avait été exposé pour les derniers adieux. Pourquoi lui avait-il dit cela ? C'était un petit peu morbide comme information ! Elle frôlait le fatal error sytem. Elle en eut un haut le coeur, le fantôme était peut-être encore là.

    Elle avait le dos tourné quand le grand ou plutôt le filiforme Timothée entra dans la pièce. Elle se tourna et se fondit dans une révérence des plus improbables avant de se redresser et de sourire.


      "Buenos días!" [Bonjour]


    Elle observa le manège entre les deux frères et autant dire que Matthis lui non plus ne mâchait pas ses mots. Elle se tourna vers le jeune Alexandre d'un air intrigué. Elle lui aurait bien demandé discrètement si ce genre de scène se produisait de façon récurrente ou si c'était une chance pour elle que d'observer les étincelles entre les deux frères. Cette histoire de geôles n'avait rien pour la rassurer. Elle se pencha discrètement vers Alexandre.

      "Alejandre, votre frère met-il souvent des gens dans ses geôles ?"


    Devait-elle s'inquiéter de s'y retrouver ? Elle finit par s'asseoir à l'invitation et poussa un soupire de soulagement lorsque son dos rencontra le coussin moelleux du sofa. Elle répondit poliment, de peur de vexer le jeune chef Serna.

      "Si si oune bon viajes." [voyage]


    Et là... Matthis n'y allait pas par quatre chemin, elle avait comme l'impression que sa chambre serait du côté des geôles. Parce qu'il y allait plutôt fort en insinuant que son frère pourrait être responsable de bien des choses. Plus que surprise, elle porta sa main libre à sa gorge et étouffa un hoquet. Elle pria le Seigneur pour que l'échange reste courtois. Elle se mordit la lèvre inférieure lorsqu'il présenta son frère avec tout la "panoplie". Misère...

        *Matthis... Matthis.*


    Et là... Sa mâchoire manqua de se détacher et son coeur manqua un battement. Rien que cela... Elle lança un regard de détresse à Alexandre.
Alexandre_serna
L'ambiance n'aurait pas pu être plombé davantage.
Alexandre s'était installé dans un des fauteuils alors que Timothée arrivait et il semblait d'une humeur de chien.
Il se garda de tout commentaire et attendit tranquillement que tout se passe.
Aurélia lui avait dit qu'il ne mâchait pas ses mots, en effet, mais là il n'avait pas franchement envie de faire le mariole, bien au contraire il restait paisiblement installé dans son fauteuil.

L'échange débuta et cela faisait des étincelles, Alexandre aurait pu se mettre les mains devant le visage pour éviter de voir, mais il devait choisir entre son regard et ses oreilles.
Préférait-il voir sans entendre ou à l'inverse entendre sans voir ?
Son siège était tout proche de celui d'Aurélia, il se pencha alors qu'elle lui glissait déjà quelques mots.

Non.
Pas vraiment, juste quand c'est mérité.


Le verdict tomba et Matthis n'y allait pas avec le dos de la cuillère !
Alexandre ne savait plus où se mettre et visiblement Aurélia non plus, cette dernière semblait chercher un semblant d'aide.
Pourquoi est-ce que des annonces de fiançailles tournaient au cauchemar ?
Alexandre ne savait pas trop.
Vite, vite une idée !
Alexandre se leva d'un bon et s'approcha de ses deux frères, il tendit les bras et positionna ses mains en stop pour chacun de ses frères.

Attendez !
Avant de vous mettre sur la gueule pour une bague ou pour je ne sais quel hispanique enfermé dans je ne sais quelle geôle !
Puis-je emmener Aurélia faire le tour de l'Hostel ?
Je voudrai lui montrer quelque chose.


Il ne savait pas encore quoi, l'idée était simplement de s'enfuir en embarquant la fiancée de son frère.
Ouais...
Bon dit comme cela c'était trop bizarre !
Mais il ne comptait pas l'épouser !
Il voulait juste lui éviter de voir les deux frères en train de se foutre sur la tronche.
Il se tourna vers Aurélia et s'inclina avant de lui présenter son bras.


Damoiselle enfin Señorita de La Vega, permettez que je vous fasse visiter notre hostel ?
_________________
Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
La.plume.


Le froid Serna observait son frère le plus chaleureux. Peut-être qu'un voyage en Hispanie permettrait à Timothée de faire éclore la partie Hispanique ? Même Thessalienne en plus de cette fraîcheur rigoureuse digne du pire hiver auvergnat. Il observa le manège entre Aurélia et Alexandre avant de briser le silence et de répondre à Matthis.


"Messire - Si c'est possible de le nommer ainsi - Speedy-Gonzales. Un descendant de celui qui a poignardé notre Grand-Père après l'avoir suffisamment manipulé."


Il observa Matthis avant de se laisser tomber dans le fauteuil. Il n'ajouta rien qui aurait pu vexer la jeune hispanique qui se tenait devant eux ou plutôt dans le fauteuil non loin du sien, lui faisant pratiquement face. Il replaça un coussin dans son dos, mais à peine eut-il répondu que Matthis reprit la parole. Timothée posa ses mains sur les accoudoirs du fauteuil et serra les dents. Matthis ne perdait rien pour attendre. Il osait le comparer à leur grand-père. Timothée serra si fermement les accoudoirs que les jointures de ses mains devinrent complètement blanche. Il finit par se lever et alors qu'il allait s'adresser à Matthis ce dernier lui fit une demande des plus surprenantes. Sa bouche en tomba grande ouverte. Voilà une chose dont les deux frères n'avaient jamais discuté : l'anneau de leur mère. Sans grande valeur marchande, il n'était fait de nulle pierre précieuse, ni saphir si rien. Un simple anneau, promesse d'un engagement futur. Plusieurs fois Timothée avait demandé pourquoi ? Il était né alors que ses parents étaient Barons et qu'Althiof deviendrait Comte, Comté finalement rendu par la force des choses dont Timothée s'avérait ravi, il ne souhaitait pas fréquenter la noblesse cette très hautes noblesse qui crachait sur les plus petits et qui se montrait irrespectueuse en affichant avec mépris ses pierres, ses riches tissus. Mais ils pissaient et chiaient comme tout le monde... Perdu dans ses pensées, il ne réagit pas tout de suite, contrairement à Alexandre qui avait bondi.


"Je n'y vois pas d'inconvénient. Autant que Damoiselle de La Vega connaisse notre chez nous."

Il sourit et s'inclina avant de laisser le duo quitter la pièce et de reporter son regard sur Matthis.

"Non."
Aurelia_catalina
    La douce hispanique avait du mal à regarder les deux frères, elle serrait les dents tout en écoutant le jeune Alexandre qui ne semblait pas si surpris que cela. Une habitude que les deux frères avaient ? Elle savait qu'une fois ils en étaient venus au bain de sang avec des épées sous le regard de leur mère et elle espérait bien que cela ne se produirait pas. Elle savait fort bien que les frères et soeurs pouvaient tomber en désaccord. Mais avec autant de fureur et de froideur dans le regard, elle ne l'avait jamais imaginé. Matthis lui semblait si doux et chaleureux, ce qui semblait être le cas de son frère qui en ce jour se montrait plutôt sous un angle complètement glaciaire. La réponse d'Alexandre la rassura, mais lorsqu'il se leva à la suite de Timothée qui semblait être passé par un certain nombre de sentiments, elle grimaça, n'osant prendre la parole, la situation semblait complètement irrationnelle et hors de tout contrôle. Matthis avait posé LA question et Timothée ne répondait pas. Voilà qui semblait plutôt angoissant comme situation, suffisamment angoissante pour que son jeune futur beau-frère se lève et s'interpose entre ses deux frères. Elle se signa et plaqua ses mains lui contre l'autre, implorant le Seigneur de ramener la lumière et la paix dans cette pièce. En grande pieuse, elle ne manquerait pas d'aller déposer un cierge dans une Eglise prochainement.

    Elle remercia Alexandre du regard, voilà la lumière que leur envoyait le Très-Haut. Alexandre avait beau être le plus jeune, il semblait le plus raisonnable dans la pièce. Elle ne put que lever les yeux au ciel pour remercier intérieurement le Seigneur. Elle n'aurait pas à voir la Corrida qui se jouerait dans cette pièce. Elle eut un soupire de soulagement lorsqu'elle entendit Timothée accepté la demande de son frère. Elle lui adressa un simple sourire et se leva de son siège. Elle se glissa aux côtés de Matthis et lui prit doucement le bras avant de lui glisser doucement.


      "Il est ton frère, ne fais rien que tou pourrais regretter."


    Elle s'éloigna de lui, non sans avoir fait une petite révérence au Baron et sortit de la pièce. Une fois la lourde porte de bois close, elle colla son dos contre le mur et poussa un soupire de soulagement.

      "Merci, Señor Alejandre. Sans vous je n'aurai pas su comment m'en sortir."


    Elle se signa une nouvelle fois, implorant mentalement le Seigneur avant de se tourner vers Alexandre.

      "Ils sont toujours comme ça ?"
Matthis_serna
"Donc tu as... Une ordure dans tes geôles. C'est parfait, faire le ménage et ramasser ses ordures du passé n'est pas à négliger.

Il adressa un sourire carnassier à son frère, malheureusement il n'avait aucun croc et de toute façon, il ne comptait pas s'en servir alors qu'Aurélia se trouvait à ses côtés, il la regarda en souriant et opina du chef en l'entendant, il ne ferait rien contre son frère si ce dernier comprenait ce qu'il souhaitait. Il se tourna vers Alexandre qui s'était levé et qui s'était placé entre eux deux.

"C'est une bonne idée, autant qu'Aurélia découvre notre Hostel avec le meilleur guide qui soit."

Et cela lui permettrait amplement de discuter avec son frère en tout bien tout honneur, mais en tapant peut-être un peu du poing sur la table et avec des impolitesses qu'une femme ne pouvait entendre. Il regarda la porte se refermer devant le duo et finalement le couperet tomba.

"Comment ça non ?"

Matthis serra le point, le bras le long de son corps il fulminait, il avait envie d'étrangler son frère, à la Homer Simpson, tordre le cou de Timothée lui ferait drôlement plaisir là tout de suite. Il s'approcha de Timothée, son visage était aussi proche que possible, son front à quelques millimètres du front de son frère.

"Tu as déjà tout ! Tu as tout de nos parents ! Je ne te demande qu'une chose ! La bague de fiançailles de notre mère ! Tu n'as pas de fiancée à qui l'offrir ! Alors ? Egoïste !"

Matthis attrapa le col de Timothée, il sentait la colère monter et surtout savait qu'il risquait de jeter son frère contre le mur, mais cela ne résoudrait pas le problème et n'arrangerait rien à la situation qui pour le moment était complètement hors de contrôle. Il finit par relâcher son vaurien de frère et s'apprêtait à lui lancer l'insulte ultime : Alejandro IIème du nom. Néanmoins il retint l'insulte par devers son crâne et resta muet un instant avant de commencer à faire les cent pas dans la pièce, attitude au combien Serna. Le silence dura plusieurs minutes, Matthis se tenait le menton et prononçait quelques onomatopées signe qu'il réfléchissait intensément. Il finit par se coller à la fenêtre posa ses mains sur le rebord et regarda l'animation des rues de la Capitale en ces jours d'automne.


"Nous sommes donc dans une impasse. Tu ne veux pas me donner cet anneau. A qui le destines-tu ? Est-ce une personne qui mérite de recevoir pareil trésor ?"

La colère était retombée et Matthis se trouvait sincèrement curieux, il ignorait que son frère ait pu avoir fait une rencontre, ce dernier n'étant guère prolixe en matière de sentiments et autour de sa vie amoureuse. Matthis se demandait bien quelle genre de femme avait pu briser une telle armure de glace, un tel glacier. Et surtout quand est-ce que Timothée comptait annoncer cette grande nouvelle à la Mesnie. Sans doute n'avait-il point envie de perturber le bonheur de son frère et de lui laisser pour la journée la joie d'être au centre du monde. La tension était complètement retombé et Matthis s'apprêtait même à serrer son frère entre ses bras, tant il ne s'attendait pas à ce que pareil événement puisse arriver un jour !


"Hum ?"
La.plume.


Visiblement, d'être allé en hispanie avait fait perdre à Matthis son français, ce dernier ne comprenait pas le mot ? Timothée eut envie de sourire, mais il ne le fit pas, pas plus qu'il ne répondit à son frère qui s'enflammait tel le Serna qu'il était. Le mieux dans ces cas-là était toujours de laisser passer la tempête-tornade et de voir ensuite la meilleure façon de répondre. D'ailleurs, il s'était rendu à l'état de poupée de chiffon laissant ainsi libre champ à Matthis, ce dernier lui attrapa le col et Timothée ne broncha pas, il attendait patiemment, il avait l'habitude, depuis toujours cela se passait comme cela avec son frère. Pourquoi est-ce que cela changerait ? Même si dorénavant il n'y avait plus ni leur père, ni leur mère pour les séparer ou en prendre un pour taper sur l'autre. Pas plus qu'il y avait Eléa qui faisait des alliances tantôt avec l'un et tantôt avec l'autre.

Heureusement que son frère n'avait pas mangé d'oignons dernièrement, sinon la situation aurait été bien plus horrible pour Timothée, il songea à cracher au visage de son frère, mais il craignait une riposte tragique pour lui, aussi une fois de plus se retint-il. Et là soudainement, enfin pour une autre personne cela aurait pu paraitre soudainement, mais pour Timothée là était la suite logique. Il passa sa main sur son cou et replaça son col tranquillement pendant que Matthis reprenait son laïus.

Il l'écouta un sourire aux lèvres, avant de constater le silence et le hum de son frère.


"Je suis navré de t'annoncer que tu t'es trompé, je ne réserve pas cet anneau pour quelqu'un en particulier."

Il s'installa de nouveau dans le fauteuil, croisa ses jambes et posa ses coudes sur les accoudoirs avec que ses mains se rapprochaient, permettant ainsi à ses doigts de s'entrelacer.

"Disons que cet anneau il se pourrait que cela ne soit pas moi qui le possède. Il se pourrait que celui qui le possède ait un prénom commençant par la lettre A."

Il s'arrêta une nouvelle fois, le suspens était à son comble et finalement, il termina simplement par.

"Lorsque notre mère est décédée, ou plutôt quand elle a choisi de partir après une belle fête, la bague ou plutôt ses bagues de fiançailles et de mariage ont été récupéré et envoyé avec quelques autres petites choses à notre père. Donc si tu veux cette bague, tu n'as plus qu'à aller au monastère... Donc tu vois je n'ai pas TOUT eu de nos parents et je te rappelle que tu es libre de prendre ce que tu souhaites."

Il se leva et alla chercher des godets pour servir de la prune et tendit un verre à Matthis.

"A tes futures épousailles !" Il leva son verre pour trinquer avec son verre et dégusta ensuite la Prune, peut-être qu'un jour la situation serait inversé et que Timothée serait au centre d'un mariage à venir ? Et si Matthis n'avait pas complètement tort ?

"D'ailleurs à ce propos, as-tu besoin de... De choses ? Je sais que tu as refusé la noblesse et que la vie de bourgeois te convient, mais je ne voudrai pas que tu manques de quelque chose."

La délicatesse avait voulu qu'il parle de cela quand Aurélia ne se trouva pas dans la pièce, il savait combien cela pouvait être dégradant pour un homme de ne pas réussir à assumer les dépenses de son foyer.
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