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[RP] Tyché ou les chroniques d'une Mesnie

Alexandre_serna
Libération - Août 1466 - Hostel Serna à Clermont

Il est des histoires, il est des aventures qui se terminent bien, certaines moins bien et d'autres tournent au véritable cauchemar.
Mais lorsque le cauchemar s'arrête aussi brutalement qu'il est arrivé, qu'il libère les coeurs et qu'il libère les esprits de toute menace, le Soleil se fait plus brillant, plus chaud et le ciel plus joyeux.
Mais pour le moment, il était encore tôt, Alexandre était allongé dans la cour de l'Hostel Serna, les mains derrière sa tête, il observait les étoiles, cherchant celles qui brillaient plus que les autres.
Le ciel était gouverné par Arctos, la déesse du ciel étoilé et des constellations, il ne savait pas encore les reconnaître, ni même celles qui étaient susceptibles d’apparaître dans le ciel d'août.
Un parchemin déplié trônait sur son torse, il souriait aux anges.
Alors qu'il faisait sombre et que les bruits de la nuit se faisaient encore entendre, qu'Augé n'était pas encore levé, il entendit une porte de bois grincer et s'ouvrir sur une lueur, Germain semblait se tenir là avec une lanterne.


Que fais-tu là Alexandre ?
Je souris aux anges.
Tu ? Tu vas attraper froid !
Je ne risque plus rien, le cauchemar est fini.
Le cauchemar ?


Alexandre se redressa, saisissant la lettre qui était tombée, il se tourna légèrement de côté et la tendit à Germain.

Vois par toi-même. C'est fini. Tout est fini. Le mal a été coupé.

Le jeune Serna observa le visage de Germain, les flammes dansaient sur le vieux visage ridé et finalement un sourire suivit d'un rire égaya la mine du Maestro.

Tu as raison, c'est terminé.
Je remerciais le KER.
As-tu fini ?
Oui. Je vais rentrer dans quelques minutes.


Germain inclina la tête et laissa le Serna qui souriait aux anges et qui de nouveau s'était allongé sur les pavés de la cour de l'Hostel Serna.
L'avenir serait radieux, il le sentait, il le savait, plus rien ne pouvait arriver maintenant.
La journée serait belle, même si il faudrait encore attendre un petit peu le retour de Timothée, de Jules et de Cerise.
Après de nombreuses minutes, alors que les premiers rayons du Soleil arrivaient.


Hélios arrive tirer par ses quatre chevaux.

Alexandre se redressa, la lettre arrivée la veille l'avait maintenu éveillé plus longtemps qu'il ne l'aurait imaginé, cela lui changeait des livres de médecine.
Il était maintenant temps de rejoindre la cuisine pour déguster une bonne brioche de la belle cuisinière.
Elle avait de long cheveux blond, blond comme les blés.
Il s'installa à la table, Germain se tenait face à lui.

Tu n'as pas dormi Germain ?
Non, je m'occupais de répondre à Grind.
Grind, tu parles de l'Intendant de Mirefleurs ?
Oui.
Que se passe-t-il ?
Il y a eu un problème dans une des caves du château.
Oh ?
Oui, quelque chose à grignoter le bois, il est pourri et percé et je ne parle pas du vin répandu sur le sol de la cave.
Cela doit sentir le vin aigre ?
Oui.
Il faut mettre de la sciure sur le sol pour absorbé le vin aigre.
Je lui ai dit dans la missive, il a du y penser.
Il faut commander de nouveaux tonneaux !
C'est en cours, c'est en cours.
Ne t'inquiètes pas ! Pour payer je sais exactement où il faut aller !
Où donc ?
Chez Ducorbo !
Le notaire ?
Oui, il y a une cassette là-bas.
Bien, mais je verrai avec votre frère.
C'est tout vu, j'mets ma main à couper qu'il dira oui !


Alexandre attrapa un couteau sur la table, trancha une bonne grosse part de la brioche, et croqua à pleines dents dedans.
Il pouvait même se rendre chez Ducorbo cela ne le gênait pas le moins du monde, bien au contraire !
Il songeait déjà où l'armure de joute de leur mère trônerait, dans le salon de l'hostel, non loin de la cheminée, là où elle aurait toujours du être, il avait hâte qu'elle arrive.
Qu'allait-il faire de sa journée ?

_________________
Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
Timothee_serna




Un groupe de musicien à la langue inconnue du jeune Baron faisait un spectacle dans une des tavernes du Duché d'Orléans. Il avait collé César devant avec d'autres enfants pour qu'il puisse regarder et écouter les chants. Ainsi il n'avait pas besoin de répondre pour la quantième fois à la question "L'est où Nana ?". C'était un peu le problème avec un si jeune enfant, certaines choses tournaient en boucle et au bout d'un moment le jeune homme perdait patience.

Il s'était installé dans un coin de la taverne à une table où il pouvait garder un oeil sur le jeune César. Il aurait peut-être fallu lui attacher une corde autour de la taille avec l'autre extrémité à la chaise de Timothée. En matière d'enfants, il n'était pas franchement doué et il avait malencontreusement laissé Suzon au Mont Saint Michel. Malencontreusement ? Vraiment ? Non pas vraiment, il avait bien vu la façon dont la dame regardait Ronan et... Bref, il ne voulait pas les séparer. Tout en gardant un oeil sur César, il sortit de quoi écrire à son Intendant de Mirefleurs.


Citation:


    De Timothée de la Serna-Marigny,
    A Grind Dulac, Intendant de Mirefleurs


Grind,

Je vous écris depuis l’Orléanais, je serai dans quelques jours en Bourbonnais-Auvergne. Je vous écris à ce propos afin de vous voir le plus tôt possible dès mon retour, vous trouverez derrière ce courrier les informations importantes, frottez-le avec du charbon et ce qui devra être révélé le sera !

Je souhaiterai donc ce fameux jour, m'entretenir avec vous et le Maitre Chais afin de pouvoir définir approximativement à quelle période nous pourrons lancer les vendanges si chères au coeur de notre défunte mère. Une date approximative de début sera parfaite, afin que je puisse prévenir quelques personnes restée en Normandie, si elles arrivent avant le début des vendanges, alors nous aviserons et nous transformerons cela en une dégustation des récoltes précédentes. Je vous laisse voir avec le Maitre Chais.

Y a-t-il des choses concernant la gestion de la Seigneurie qu'il me faille savoir ? Tout va bien ? Comment ont été les récoltes et les foins cette année ? Avons-nous de quoi voir venir l'hiver ?

Dites à notre chère Elise, qu'elle va devoir se remettre à la cuisine, nous devrions être une bonne grosse dizaine de personnes à vivre au château durant les vendanges.

A vous revoir.



Il n'y avait plus qu'à envoyer la missive via coursier ou volatile. Mais d'abord, il fallait décrocher César qui pour une fois n'avait pas bougé. Il émettait l'hypothèse qu'en absence d'Hanna, César était plus sage, les deux savaient former une redoutable équipe. Il se demandait d'ailleurs si il n'allait pas devoir recruter une ou deux, voir trois ou quarte personnes pour s'occuper exclusivement d'Hanna et de César.

"César ?"
"Atta cé pas fini la sanson !"
"César, nous allons voir les oiseaux !"
"Veux pas voi' les zoiseaux veux voi Nana !"
"Hanna viendra plus tard avec Sebbe."
"Pas lus ta ! Naintenant !"


La missive dans la main finit plaquée contre son front, il allait perdre patience, il soupira avant de glisser la lettre entre sa ceinture et ses braies, il se glissa dans le dos de César et glissa chacune de ses mains sous une aisselle de l'enfant et le souleva, ce qui naturellement arracha des hurlements, heureusement la musique était suffisamment forte pour couvrir la voix. Les jambes de César battait dans le vide, il se raidissait, ce qui demandait un effort supplémentaire à Timothée. Après plusieurs minutes qui lui parurent une éternité il posa l'enfant par terre et le regarda avec ses gros yeux, naturellement César qui avait beaucoup fréquenté Hanna croisa ses bras et commença à tirer la langue en crachant.

"Bien, reste là, je vais envoyer la lettre."


Pédagogie et autres éducations positives du XXIème ce n'était pas franchement au programme, il avança de quelques pas avant d'entendre un César chouinant lui courir après, il n'allait quand même pas perdre face à un enfant de trois ans.


"AAAAAttaaaaaaaaa ! AaaaaataaaAAAAaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !"

Et finalement la lettre fut envoyé non sans mal, puisqu'il avait fallu arrêter un César qui voulait plumer une pauvre pie !
_________________
Cesar.


    Clermont - Hostel Serna !


    Enfin je suis arrivé, mais je suis toujours fâché car Hanna et Sebbe ne sont toujours pas là ! Ils sont restés en Normandie où il y a toutes mes nouvelles maisons, il y a l'appartement de Rouen qui est assez grand pour faire une course poursuite avec Suzon pendant qu'elle cherche à me vêtir. Il y a la petite maison d'Avranches, mais finalement Parrain il a décidé de la laisser au couple de botaniste qui travaille dans son échoppe, c'est un noble et ça ne peut pas travailler saur des trucs estimé supérieur, bref je n'ai pas tout compris et je m'en fiche, mais ce que je sais c'est que cette maison, elle est collée à celle de Tia Carmen, l'architecte il n'a rien compris à la demande, il a confondu "à côté" et "collé", et puis bien sûr il y a le château de Bree, lui il est génial parce qu'il offre une vue sur la mer et je peux surveiller les Selkies pour ensuite envoyer les peaux ! On a déjà cru avec Hanna que Suzon était une Selkie, mais on a du se tromper ! Mais c'est pas de notre faute, elle fixait la Manche comme si la Manche lui parlait !

    Mais je suis content de revenir ici ! Pourquoi ? Parce qu'il y a ma toute première cible ! Germain ! Oui ! Celui-là que j'ai fait courir quand je suis arrivé à l'Hostel puisque... Et bien Parrain me cachait pour pas que l'on croit que je sois son bâtard, mais ça ce sont des trucs d'adultes ! J'y comprends rien ! Mais comme j'ai envie que la porte s'ouvre plus vite, je me tourne vers Parrain, je pose mes mains sur mon entrejambe, je bascule d'une jambe à l'autre et...


      "Pipi ! Pipi ! Pipi ! Pipi !"


    Cela va fonctionner ! Car il n'y a pas de Suzon pour me changer si accident il y a, il sera obligé de le faire ! Et je sais qu'il n'aime pas ça et qu'il espère trouver rapidement une nourrice pour moi ! Mais je la rendrai chèvre, car Hanna m'a appris plusieurs tours ! Du coup j'en ai plein maintenant ! La porte s'ouvre et je prends mon temps pour entrer.


      "Tu n'as plus envie ?"
      "Non non ça va."


    Je rentre dans l'Hostel et je m'assoie sur le petit banc de bois qu'il y a contre le mur, je retire mes chausses car j'aime bien être juste en bas pour marcher, parfois je suis même pieds nus, mais en touchant la pierre du sol de mes mains je trouve qu'elle est froide, je dois attendre de quitter le rez-de-chaussée, je sais qu'Alexandre n'y sera pas ! Pourquoi ? Car il n'y a pas d'odeurs qui proviennent de la cuisine ! Il doit être à l'étage ! Je grimpe les escaliers de pierre avant de trouver du bois au sol, je préfère car... Je peux glisser avec mes bas, je m'élance en courant et en hurlant.

      "Alessande !!!! Alessande !! Où tu l'es ???"


    Je cours jusqu'à sa chambre, je la reconnais à côté de la porte il y a le petit oriflamme de son blason, je tape de toute mes forces contre la porte, mais rien. Je colle mon oreille contre la porte, je n'entend aucun bruit. Je vais voir dans le salon où il y a le grand portrait au-dessus de la cheminée de Monsieur Rick, la porte est ouverte, mais il n'y a personne. Je me laisse tomber sur les fesses, oubliant l'absence de langes... La chute est rude même de 50 cm de hauteur. Je finis par relever et je redescends trouver mon parrain.

      "Paha... Cé la tistesse ! Alessande é pati !"


    Je bascule ma tête en arrière, je mets ma main sur mon front, je suis une vraie diva qui fait son cinéma, c'est Hanna qui m'a appris en partie. Je suis abandonné de tous, Hanna , Sebbe et maintenant Alexandre. Que vais-je devenir ? Soudain je me reprends ! Je me souviens des histoires de Ronan !

      "Oh !"


    Ma tête rebascule en avant et si quelqu'un avait enlevé Alexandre ? Si quelqu'un avait enlevé le Maître des Biscuits ? Qu'allais-je devenir ? Il fallait chercher Alexandre et vite, sinon j'allais mourir de faim ! Parce que Timothée il est nul en cuisine, enfin nul je ne sais pas, mais il n'a jamais trop essayé !

      "Cé quelqu'un a piqué note Alessande !"

_________________
Pupille de Timothée.
3 ans et demi.
Matthis_serna


    La Bigorre


Après plusieurs aventures à La Serna, aventures qui seront narrées ultérieurement et dans une autre histoire, Matthis avait repris la direction du Royaume de France, mais il traverserait les terres à cheval. Il aurait bien embarqué "sa" dame dans cette aventure, son Aurélia comme il l'appelait affectueusement mais son côté gentilhomme et le visage de Carmen le stoppèrent net. Il secoua la tête, fermant les yeux et maudissant Carmen, malgré la distance, dès qu'il pensait, voir même songeait à des choses fort peu aristotéliciennes, le visage de sa soeur s'imposait à lui et le bloquait. Pourquoi ? Parce que cela ne serait pas respectueux pour la vertu et l'honneur de la famille que d'embarquer une jolie damoiselle dans des aventures, sans savoir ni où ni comment ils allaient pouvoir dormir. Une fiancée ou une épouse, encore que pour la fiancée... Mais Matthis se voyait fort mal promettre d'épouser une quelconque dame pour le moment, il souhaitait s'assurer de trouver la bonne personne.

Il quitta seul ? Non pas tout à fait, Catalina, une parente éloignée avait trouvé là le moyen de se débarrasser de son plus jeune frère Augustino pour lui apprendre la vie et à se battre et à moins être fainéant peut-être ? Matthis avait accepté, Augustino un peu moins, du haut de ses 13 ans révolus, il ne se voyait pas passer du temps à se tanner le cul sur une monture.


"Augustino !"
"Qué ?"
"Prêt ?"
"No !"
"Si si si !"


Il se glissa dans le dos de son cousin et lui asséna une large tape pour que ce dernier se décide enfin à se bouger ! Ils traversèrent l'Hispanie faisant des haltes ici et là. Toujours dans des auberges, l'argent ne manquait pas et ne manquerait jamais, Matthis restait auvergnat et ne gérait pas n'importe comment sa fortune. Il fallait remonter jusqu'à Trébons, les Harispe de Bayonne lui avait indiqué ce petit village comme LE village où avoir des oignons que personne d'autres n'auraient, sauf ceux de la région. Matthis s'était promis d'y aller au "retour" ou tout du moins à un moment de son voyage pour en envoyer une caisse à son plus jeune frère : Alexandre. Après plusieurs semaines de chevauchée à travers plusieurs villages d'Hispanie puis de France, le duo arriva aux portes du petit village de Trébons.


"Nous y sommes."


Si après plusieurs semaines, le jeune Augustino maîtrisait un peu la langue française, son fort accent hispanique s'entendait encore et cela faisait rire son cousin Matthis.


"Alors ? J'ai lou droit maintenant ?"
"Lou droit de ?"
"Te moque pas !"
"Le droit de ?"
"Lou droit de dou... Dou m'appeller Augustino dou La Serna ?"


Matthis fit faire un mouvement à son cheval pour se tenir face à son cousin, un brave petit gars qui plairait certainement à Alexandre, il lui sourit avant de lui répondre.

"Tu as peut-être plus le droit de le porter que moi."
"Por qué tou dis ça ?"
"Tu y es né à La Serna non ?"
"J'y souis né, mais c'est ton arrière-grand-père, pas lou mien qui a fondé."
"Qui a fondé notre famille."
"Il a voulu faire une... une commé tou dis ?"
"Un hommage ?"
"Oui, oune hommage à son village."
"A ses racines. Allez, allons à l'auberge pour que nos chevaux se reposent."


Matthis emboita le pas à son cousin, il descendit de sa monture, il n'avait plus besoin d'aider Augustino qui avait largement progressé depuis ces dernières semaines. Ils entrèrent dans l'auberge et Matthis regarda Augustino avant de demander une chambre avec deux lui pour lui et son cousin Augustino de la Serna. Le regard et la flamme qu'il vit dans le regard du jeune homme le fit sourire, en voilà un qui méritait d'être Serna. Après avoir déposer quelques affaires, Matthis embarqua son cousin pour boire une bière et naturellement manger du bon pâté du porc noir de Bigorre ! Que demandez de plus ? Le lendemain, ils visitèrent une ferme où Matthis acheta une caisse pleine d'oignons de Trébons qui à cette époque se trouvaient être demi sec. Augustino voulu faire son hispanique musclé et porta la caisse jusqu'à l'auberge, non sans laisser son visage le trahir ce qui amusa Matthis qui l'observa et le laissa faire, sachant combien un futur homme pouvait être têtu à cet âge-là, encore pire quand il n'avait que du sang hispanique. Alors qu'Augustino écrivait à sa famille, Matthis rédigea une courte lettre à son frère Alexandre.


Citation:
De Matthis de La Serna-Marigny,
A Alexandre de La Serna,

De Serna à Serna.
Mon frère,

Comment te portes-tu ? As-tu pu réalisé la recette de notre chère arrière-grand-mère Lorena ? Si oui, j'espère que la recette a été à la hauteur, elle me semblait prometteuse. Aujourd'hui je t'écris une plus courte missive. J'ai voyagé avec Augustino, un des descendants d'Andréa la petite soeur d'Alejandro et nous sommes rendus à Trébons où quelques connaissances m'avaient pratiquement ordonné de me rendre.

Pourquoi ? Il semblerait simplement que l'oignon qui y pousse soit reconnu pour sa douceur, son petit goût sucré, il semblerait qu'il ne fasse pas pleurer et qu'il soit très léger à digérer. Il se présente sous une drôle de forme, il ressemble à une quenouille et mesure entre 2 et 3 pouces. Tu trouveras dans la caisse que le coursier a porté des oignons mi-sec à sec, c'est la période où ils commencent à sécher pour des oignons frais il faut plutôt se rendre à Trébons entre mai et juillet. Pour le reste de l'année tu peux le trouver mais transformer dans des pots de terre, il sera sous forme de confiture.

Je pense que tu trouveras de quoi faire avec.

Embrasse les autres pour moi, les vendanges vont arriver et je pense que vous vous retrouverez à ce moment-là.
Prends soin de toi,

Matthis.


Le duo se rendit aux postes et expédièrent pour l'un en Hispanie à La Serna et pour l'autre en France à Clermont en Bourbonnais-Auvergne, le coursier pour Clermont était plus lourdement chargé. Que ferait le duo ensuite ? Mystère...

Quant au coursier, il arriva quelques jours plus tard en même temps que Timothée. Il s'inclina alors qu'il y avait une certaine agitation dans la cour de l'Hostel.


"J'ai une caisse et une lettre pour Alexandre de la Serna."
Alexandre_serna
Avant l'arrivée de Timothée

Il écoulait des jours paisibles à Clermont, il lisait et relisait certaines pages de son livre de médecine, affalé naturellement sur son lit.
L'adolescence l'épuisait et le rendait parfois mou, il y avait des jours où il n'avait envie de rien et encore moins de sortir de son lit.
Germain tentait le tout pour le tour, tirant les lourd rideaux de velours pour laisser le soleil entrer, orienter les rayons du dit soleil dans la tronche d'Alexandre grâce à un système astucieux de psychée.
Non, quand cela ne voulait pas, cela ne voulait pas.
Mais ce jour, alors qu'il glandait au fin fond de son lit en exigeant mollassement un petit déjeuner au lit, ce que Germain lui refusait il entendit une cornemuse dans la cour de l'hostel Serna.
Il attrapa son gros oreiller de plumes pour se protéger les oreilles, non pas qu'il n'aimait pas la cornemuse mais de si bon matin...
Si bon, si bon, il était pratiquement l'heure de manger le repas de la mi-journée.
Bon gré mal gré il finit par sortir de son lit, les bras ballant courbé sous le terrible poids de l'adolescence il arriva à la hauteur du broc d'eau et le versa dans la bassine pour se faire un brin de toilette, mais même cela il avait la flemme...
Où était le serviteur qui s'occupait des bains ?
Pas là !
Il finit par s'habiller en ronchonnant et sortit de sa chambre non sans claquer la porte derrière lui, histoire de bien marquer que ça l'emmerdait qu'on le sorte de son lit de si bonne heure !

Descendant les escaliers il croisa Germain qui prenait un malin plaisir à appuyer sur les choses que l'adoléchiant pouvait faire ou ne pas faire.


Alexandre ! Moi qui croyais que nous n'aurions pas le plaisir de te voir aujourd'hui ! Tu nous gratifies de ta gracieuse présence !
Gnagnagnagna !


Il continua sa descente, les escaliers de pierre pour ouvrir la porte et trouver là Marshall, en voyant le Lieutenant de la maréchaussée de son frère, il se dit que l'acquisition avait du être sportive !
Il y avait également le cousin de Ronan qui était venu avec lui depuis la Normandie, il serait chargé de faire découvrir quelques spécialités typiquement écossaises comme le Haggis aux quelques auvergnats qui participeraient aux vendanges !
Dommage que Ronan ne soit pas encore arrivé, il l'aimait bien.
Alexandre resta interdit en tenant la porte, son coeur balançait entre l'envie de claquer la porte et de retourner se coucher ou encore de transporter l'armure dans le salon où elle devait se trouver.
Il finit par choisir de s'effacer, laissant les hommes entrer avec l'armure, il les précéda pour les escorter jusqu'au salon et finalement l'armure fut déposée dans un coin non loin de la cheminée.


C'est parfait ! Gabriel, Marshall ! Vous pouvez aller à la cuisine, Germain trouvera de quoi vous sustenter !

Les deux hommes ne demandèrent pas leur reste et prirent la direction de la cuisine, alors qu'Alexandre prenait la direction...
La direction de ?
De la pile de courrier qui se trouvait face à lui, celle que Germain agitait, il jeta la publicité, encore des gens qui voulaient acheter son hostel !
Pour en faire des appartements, métier de rats !
Mais soudain, un parchemin attira son attention, une nouvelle mission !
Il déboula dans la cuisine, agitant sa lettre.


Germain ! J'ai une nouvelle mission, je pars dans l'heure !
Allons bon, pour quelqu'un qui glandouillait il y a à peine une moitié d'heure !
Germain !!
Bein voyons !
Timothée doit arriver dans les prochains jours dis lui que je serai en mission et que je reviendrai dès celle-ci terminée !
Tu peux lui laisser un mot que je lui donnerai !
J'ai la flemme d'écrire ! Et puis t'es payé à faire ça !
Insolent ! Si je t'attrape !
Essaye toujours vieillard d'ancêtre !


Mettant un index dans chacune de ses oreilles et tirant la langue à Germain, Alexandre ne fit pas attention à Marshall qui s'était discrètement levé et qui s'était glissé dans son dos, un bras glissa dans le trou créé par son propre bras et vint lui serrer la gorge !
Alexandre poussa un hoquet de surprise ne comprenant pas.
Ce à quoi Gabriel se leva et fixa Alexandre.


En Ecosse, on les fouette les gars comme toi ! Tu n'respectes pas l’aïeul ! Germain, avez-vous un fouet, sinon une ceinture fera tout à fait l'affaire.
Queeeewaaaa ?
Tu dis quelque chose la larve ?
Hiiiiiiiiiiiiii !


Marshall resserra son étreinte, Alexandre peinait à respirer, mais après tout ne l'avait-il pas mérité ?
Germain agita la tête négativement, il n'avait pas de fouet, enfin si mais pour le coche, un long fouet.
Gabriel fit signe à Marshall qui relâcha son étreinte et retirer sa ceinture.


Dehors !!

Alexandre se résigna, il fustigea son lui-même intérieur, dans le futur, l'on parlerait d'hormones mais à l'heure actuelle...
Marshall le poussa dans la cour de l'hostel.


Retire ta chemise !
Mais !
Retire ta chemise ou je te l'arrache !
Je me plaindrai !
Mais oui ! Tu te plaindras et t'auras une baffe de ton frère dans la tronche !
Jamais !
Dépêche toi ! DEPECHE TOI !
Ca va ca va !


La ceinture claqua contre la barrière ce qui fit sursauter Alexandre qui se dépêcha de retirer sa chemise.
Il n'imaginait pas la force de Marshall si conséquente, une fois sa chemise au sol, il se tourna vers Marshall.


Tourne toi et pose tes mains sur la barrière ! Si tu hurles tu auras double coup !

Alexandre se tourna, posa l'une après l'autre ses mains sur la barrière, ferma les yeux serra les dents, tentant de rassembler un minimum de courage, il entendit la ceinture siffler dans l'air, Marshall devait prendre de l'élan et la ceinture s'abattit sur...
Alexandre ferma les yeux encore plus fermement, il entendit le bruit du cuir frappé mais ne ressentit nulle douleur, il n'osait pas bouger, se demandant si le choc n'avait pas anesthésié son pauvre dos.
Il attendit, mais nulle chaleur ne traversa son dos.
Il entendit Marshall s'approcher, il le sentait se pencher sur son dos, une main se posa même sur son épaule gauche et Marshall lui glissa au creux de l'oreille.


Que je t'entende encore une fois parler à Germain de la sorte et je ne raterai pas mon coup.

La senestre serra plus intensément l'épaule de l'adolescent avant de la desserrer et de glisser une ultime phrase au creux de son oreille.

Remets ta chemise et dépêche-toi de t'excuser auprès de Germain et file accomplir ta mission. Germain jugera si tout cela arrivera aux oreilles de ton chef.

Marshall s'éloigna, passa sa ceinture autour de ses braies et retourna dans la cuisine, laissant un Alexandre un peu chamboulé qui repassa sa chemise et se tourna vers Germain qui avait une mine aussi déconfite, il passa devant Gabriel qui l'observait, assurément il n'avait pas marqué un bon point, depuis quand suggérer des idées de torture à Marshall était une bonne idée ?
Il avait repassé sa tenue et s'inclina devant Germain.


Je te présente mes excuses Germain.
Excuses acceptées, mais dépêche toi de filer !


Alexandre ne demanda pas son reste et s'éclipsa sur le dos d'Eole afin de rejoindre la compagnie avec qui il allait accomplir cette mission.
Il espérait que Germain ne dirait rien à Timothée, sinon il risquait de passer un horrible quart d'heure.

_________________
Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
Timothee
L'arrivée à Clermont, Clermont l'attendu et l'inattendu ! Timothée avait vu au loin les murailles se dresser, la maison approchait et les aventures auvergnates également. Il ne savait pas franchement dans quoi il mettait les pieds, avec Alexandre il devait s'attendre à tout. Une chose était certaine, retourner chez lui, fouler le sol de ses terres, de son enfance ne pouvait que lui prodiguer du plaisir et du contentement. Alors qu'il voyageait sur sa monture, laissant dans le coche le jeune César. César... César qu'il avait caché jusqu'à son départ en Normandie. Pourquoi ? Simplement parce qu'il avait eu peur qu'il soit pris pour son bâtard, alors qu'il n'en était rien. Cette fois, il n'avait nul crainte, il savait ce que lui valait et tant pis si César passait pour son fils, son bâtard, ainsi serait la vie.

Le convoi pris la direction de l'Hostel Serna, lui descendit de sa monture et laissa son fidèle écuyer Jules s'occuper des montures et ensuite il le libérerait, il se doutait qu'il aurait envie de revoir sa soeur, à sa place c'est ce que lui aurait souhaité. César le bougon quitta le coche et finalement il se dirige au pas de course dans l'Hostel, Timothée suit derrière lui, mais il n'a pas le temps de voir où file César qu'un coursier s'approche de lui et lui remet une caisse.

Il approche son nez, il renifle. Cela sent l'oignon ! L'oignon ?? Il lance un regard interrogatif à Germain qui s'approche pour venir les accueillir, Timothée l'interroge du regard, secoue la caisse et voyant que Germain secoue la tête de manière négative, il comprend qu'il ne s'agit pas d'une commande. Mais le coursier ayant indiqué qu'il s'agissait d'une livraison et d'une lettre pour Alexandre, Timothée lâcha un.


"Matthis..."


Il allait se diriger vers la cuisine pour déposer la caisse, mais c'est à ce moment-là que César se pointa.


"Parti ?"


Lançant un regard plus qu'interrogateur à Germain, Timothée n'eut pas le temps d'entendre la réponse que lui donnait Germain, que César poursuivait son explication.

"Doucement, du calme. Germain, prenez donc cette caisse je vous prie."


La caisse glissa dans les mains de Germain et Timothée attrapa un César qui bougeait aussi vite qu'un asticot.

"Où est Alexandre ?"

"Il est parti en mission de marchand ambulant pour Killian."
"Killian ?"
"Oui, Killian le CAC."
"Killian... Killian de Montfort-Balmyr ?"
"Il me semble oui, le fils des disparus vassaux de vos parents."
"Hé bien ! C'est marrant de voir les deux fils travailler ensemble."


Et la suite ? Simplement reprendre ses marques, faire un tour chez les nobles et puis vivre tout simplement, écrire à Carmen. Profiter de la vie tant qu'il est encore temps de le faire !

Plus tard, Germain s'entretiendrait en privé avec Timothée, un verre de sky à la main, ce dernier l'informerait des couillonnades d'Alexandre, naturellement le chef de famille fut en colère, mais il se contint, le retour d'Alexandre serait... Sportif !

_________________
Alexandre_serna
Quelques jours plus tard

Alexandre_serna entre dans la taverne.
Timothee entre dans la taverne.

Alexandre_serna : Ouuuuuuiiiiiiiii !!!

Alexandre_serna sautille en tous sens !

Timothee : Mon dieu !
Timothee : Une attaque de sauterelle !
Alexandre_serna : Mais nan !
Alexandre_serna : Ca va la personne âgée ?
Timothee : Fort bien et toi l'adoléchiant ?
Alexandre_serna : Heeeeey y a que moi qui peut dire adoléchiant !
Timothee : Nope ! Nous on te supporte !! Donc on a le droit à "adoléchiant" !
Alexandre_serna : Oui mais z'êtes pas obligé de vivre avec moi ! Moi j'suis obligé d'me supporter.
Alexandre_serna : C'est l'horreur !
Timothee : J'comprends, si j'étais toi je me planterai un couteau dans le coeur.
Timothee : Tu n'aurais plus besoin de te supporter.
Alexandre_serna : Gnagnagnagna.
Timothee : Alors quoi d'neuf ?
Alexandre_serna : J'reviens de mission marchands ambulants.
Alexandre_serna : Et j'm'occupe de l'ODM.
Timothee : C'est bien !
Timothee : Et donc la stère ? Elle est où ?
Alexandre_serna : Euuuh...
Alexandre_serna : Quelque part !
Timothee : Genre ?
Alexandre_serna : Bein tu sais, là où on range les stères ! T'as pas du bien voir.
Timothee : Bien sûr bien sûr !
Alexandre_serna : Si si j'te jure !
Timothee : Et on parle de... De ce que tu as fait en mon absence ?
Alexandre_serna : Ce que j'ai fait ?

Alexandre_serna fait mine de ne pas comprendre.

Timothee : Tu sais bien, le jour où l'armure est arrivée...
Alexandre_serna : Aaaaaaaaah ça !
Alexandre_serna : J'ai rien dit !
Timothee : Mais bien sûr.
Timothee : Tu n'aurais pas traité Germain de vieillard ?
Alexandre_serna : Non ! J'ai dit ! Germain ne veille pas tard !
Alexandre_serna : C'est Gabriel, il a mal compris il parle pas beaucoup le français.
Timothee : Je pense que ma main parle très bien le français elle !
Alexandre_serna : Mais non !
Timothee : Donc tu as dit vieillard à Germain ?

Timothee lève sa dextre et l'agite devant la tronche de l'adoléchiant.

Alexandre_serna : Ola... Je n'ai jamais dit ça !
Timothee : Ah oui ? Et Gabriel n'a jamais suggéré à Marshall de te fouetter comme on fait dans les Highlands ?
Alexandre_serna : Oh ça, c'était une boutade !
Timothee : Une boutade ?
Alexandre_serna : Oui il voulait me faire une blague.
Timothee : Mais bien sûr... Et donc Marshall aurait pour te faire une blague enlevé sa ceinture, t'aurais demandé de te mettre dos nu pour... Une blague ?
Alexandre_serna : Bein bien sûr !
Alexandre_serna : Faut que ça soit réaliste sinon ça ne fonctionne pas !
Timothee : Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre.
Timothee : C'est dommage... J'avais une proposition à te faire...
Alexandre_serna : Ah bon ?
Timothee : Oui... Mais je ne peux pas la faire à un menteur...
Timothee : Il faut être... Hum comment on dit...
Alexandre_serna : Mais je ne mens pas !
Timothee : Ah bon ?
Alexandre_serna : Non ! Non !
Alexandre_serna : Je déforme peut-être... Très légèrement la réalité.
Timothee : Et donc ce n'est pas mentir que d'erroner la réalité ?
Alexandre_serna : Non ! C'est déformé la réalité pour la rendre plus acceptable.
Timothee : Plus acceptable ?
Alexandre_serna : Oui ! Vois-tu.
Alexandre_serna : Quand quelque chose est désagréable, en modifiant le souvenir.
Timothee : Donc tu avoues ! Tu avoues que tu as modifié ton souvenir pour...
Alexandre_serna : Pour rien !
Timothee : Et donc ? As-tu oui ou non - c'est la dernière fois que je te pose la question - traité Germain de vieillard ?
Alexandre_serna : Non !

Timothee hausse un sourcil.

Alexandre_serna : Enfin...
Timothee : Hum ?
Alexandre_serna : Peut-être...
Timothee : Hum ? Va au bout de ta pensée, je t'en prie.
Alexandre_serna : J'ai peut-être légèrement abusé en traitant Germain ! Mais c'est pas d'ma faute !
Timothee : Ah oui ? Genre quand tu parles ce n'est pas... Toi ?
Alexandre_serna : Bien sûr que si ! J'suis pas possédé.
Timothee : Donc c'est de ta faute !
Alexandre_serna : Non !
Timothee : C'est de la mienne peut-être ?
Alexandre_serna : Oui !
Alexandre_serna : Si t'étais pas parti ça ne serait pas arrivé !
Timothee : Et si tu étais venu avec moi cela ne serait pas arrivé non plus !
Timothee : On est rendu à un point ! On fait quoi maintenant ?
Timothee : On s'engueule ?
Alexandre_serna : Non !
Timothee : Alors on fait quoi ?
Alexandre_serna : J'en sais rien !
Timothee : Donc si on résume... Tu n'as TOUJOURS pas donné la stère et tu as insulté Germain.
Timothee : Marshall t'a donné une correction, la dite correction ayant été dicté involontairement par Gabriel.

Alexandre_serna hoche la tête.

Timothee : Donc... Tu vas devoir apporter 2 stères TOUT SEUL à l'hostel avant la fin de la semaine.
Alexandre_serna : Non !
Timothee : 3 stères !
Alexandre_serna : Rêve !
Timothee : 4 stères... As-tu quelque chose à dire, je peux faire monter les enchères.
Alexandre_serna : Non !
Timothee : Donc 4 stères avant la fin de la semaine.
Timothee : Et puis... Pour Germain.

Timothee fait mine de réfléchir longtemps, très longtemps.
Alexandre_serna se dit que son frère est un chien !

Timothee : Pour Germain...
Timothee : Tu passeras ton samedi à faire l'inventaire avec lui ! Mais quand j'entends l'inventaire, c'est que tu te lèves quand lui se lève et tu ne le quittes pas d'une semelle !
Alexandre_serna : Même pas pour faire pipi ?
Timothee : Même pas ! Tu n'pisseras pas !
Alexandre_serna : J'pisserai dans mes braies.
Timothee : Que tu iras laver toi-même au lavoir !
Alexandre_serna : C'est pas juste !
Timothee : La vie est injuste !
Alexandre_serna : Et la mort elle est juste ?
Timothee : La mort épargne à certaines personnes de voir ce que d'autres deviennent...
Alexandre_serna : Hein ??? Qu'est-ce que tu sous-entends !
Timothee : Rien...
Alexandre_serna : Si !!!
Alexandre_serna : Tu penses que M'man est morte pour pas voir que...
Alexandre_serna : Oh...
Timothee : Oh ?
Alexandre_serna : Pour pas qu'elle voit que je deviens une mauvaise personne...
Timothee : Ah ! Tu vois quand tu veux !
Alexandre_serna : Gnagnagna !
Timothee : Leçon apprise ?
Alexandre_serna : La leçon qui dit que je ne peux pas gagner contre toi !
Timothee : Il n'y a rien à gagner contre moi !
Alexandre_serna : Alors pourquoi tu me punis comme ça ?
Timothee : C'est ce qu'ils auraient fait.
Timothee : Je n'ai pas choisi de me retrouver là à cette place.
Timothee : Je dois assumer et même si tu es mon frère, ma place me positionne malheureusement parfois au-dessus !
Alexandre_serna : Ouais mais si t'es au-dessus, ça veut dire que tu gagnes.

Le reste de la soirée se passa tranquillement, ils croisèrent Solène avec qui ils parlèrent savon et surtout...
Surtout quoi ?
Alexandre signa un parchemin dans lequel il s'engageait à ne plus dire de gros mots.
Mais une parole de son frère lui restait en tête et il lui faudrait écrire à Jules pour mettre un plan diabolique en oeuvre.


C/C d'une taverne un soir ! Autorisation de jd Tim' pour la retranscription !

_________________
Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
Timothee
    Avant la taverne


La lettre manuscrite avait été écrite, sablé, et surtout scellée, et le tout était parti en direction de la Normandie, très certainement de Rouen où l'affreuse devait faire quelques gardes. Oui, Timothée appelait sa soeur l'affreuse, pourquoi donc ? Parce qu'elle l'avait bien pourri pour une histoire de Prune et elle avait failli déglinguer la porte de son appartement de Rouen.


Citation:


    De Timothée de la Serna-Marigny,
    A Carmen-Esmée de la Serna,


Ma chère soeur,

tu seras ravie d'apprendre que nous sommes bien arrivés à Clermont en Bourbonnais-Auvergne, après plusieurs jours de chevauchée. Il ne s'est rien passé de distrayant, même pas un pauvre brigand, rien, rien du tout. Au contraire, juste le calme et la splendeur des campagnes. Notre traversée du Berry se fit très calmement.

César n'a de cesse de répéter encore et encore qu'il veut voir Hanna. Il ne parle que d'elle et ne cesse de demander quand elle arrivera. Même si depuis ce matin, une autre chose a détourné son attention : Alexandre ou plutôt l'absence d'Alexandre. Je ne sais pas ce qui lui ai passé par la tête, mais César est persuadé que quelqu'un nous a volé Alexandre. J'ai beau lui expliquer, il n'en démord pas. D'autant que celui qui enlèverait Alexandre serait bien vite importuné, le débit parolier de notre frère est si... Si important et conséquent ! Le calme règne dans l'Hostel comme tu peux l'imaginer, du moins régnait parce qu'avec un César, je crains que Germain ne regrette la présence de l'adoléchiant.

Germain est fidèle à son poste, même si il a une mine épouvantable, je crois que la transformation de notre frère en homme a débuté et qu'elle est... Totalement aléatoire, je crains qu'elle ne pousse à bout ce pauvre Germain qui pourtant est un homme plein de ressources ! La preuve, il a fait disposer dans la chambre d'Alexandre tout une série de psychés pour orienter les rayons du soleil dans la tronche de notre jeune frère qui a une paresse selon Germain, hors du commun. Je te vois rire ! Je crois que nous allons enterrer notre petite terreur alexandrienne et dire bonjour à l'adoléchiant et naturellement Rick et M'man nous offrent cela en guise de... Vengeances ?

Gabriel est bien arrivé avec Marshall, ils ont récupéré l'armure, Marshall refuse de donner un détail quelconque et apparemment un serment le lie à Gabriel qui est aussi muet qu'une tombe à ce sujet. Nous ne saurons jamais et c'est peut-être mieux. L'armure trône dans le salon et ce n'est pas sans fierté que je l'observe chaque jour. Gabriel séjourne à Mirefleurs, il est bien installé et surtout je crois qu'il s'est fait une amie : Elise. J'ai reçu des nouvelles de Mirefleurs et apparemment, elle est ravie de découvrir la cuisine écossaise et lui ravi de manger presque aussi bien que dans sa famille ! Tu te doutes que le compliment a touché notre chère Elise qui tente, selon son époux Théodon de faire aussi bien, si ce n'est mieux... On ne changera pas Elise.

J'espère que Gabriel se plaira à Mirefleurs le temps que vous arriviez, je pense que d'ici trois bonnes semaines les vendanges pourront être lancées, mais je dois d'abord m'entretenir avec le Maitre Chais. Dès que j'en saurai plus, je te ferai parvenir un courrier par voie express. C'est une nouveauté que je teste, un relais à cheval pour porter le courrier. En espérant que cela soit efficace.

Et toi alors ? Comment se passe tes affaires en Normandie ? Y a-t-il des choses intéressantes ? Outre le fait que tu as de nouveau une cave pleine de Prunes ? Comment se porte Hanna ? Et Adeline a-t-elle réussi à t'éloigner d'une quelconque cave ? Même si je suppose que non. Les divins mets liquides que nous offrent nos terres...

D'ailleurs, je profite de ce courrier pour t'annoncer la libération du traitre. Tu sais ce vendu de l'AAP. Mais naturellement cette libération se fait sous conditions, bannissement de nos Terres, toutes nos Terres incluant les normandes... Et je l'ai poussé à l'exil quelque part et je sais que ce quelque part te ravira. Je vois déjà un large sourire se dessiner sur ton visage, tu as compris où je souhaitais en venir et tu agites vivement ta tête en te disant qu'il faut au moins te servir une Prune pour fêter ce divin événement.... La sagesse a guidé mon bras.

Je suis passé par Montpensier et je suis allé visiter notre défunt oncle, j'ai eu du mal à trouver le cimetière, mais tu seras ravie d'apprendre que le jardinier de Gannat s'occupe parfaitement bien de la tombe de Rick. Ses gens l'aimaient beaucoup, tant et si bien qu'ils viennent fleurir la tombe. J'y ai déposé tous les cailloux, tout le sable et toute la terre normande, la tombe a une allure des plus originales, mais elle est à son image et à l'image que nous souhaitions. Je lui ai donné les dernières nouvelles, même si je pense qu'il est au courant de bien des choses.

Sur ce le parchemin arrive à sa fin et il me faut encore t'embrasser.
A très vite, porte toi bien.
Timothée.


Quelques jours plus tard, une lettre via coursier était naturellement arrivée à l'Hostel et le Serna l'avait récupéré avant d'aller en chambre des nobles. Quelque chose lui disait qu'il aurait une bonne suprise là-bas. Durant le trajet jusqu'en chambre des nobles, il parcourut la lettre et... Manqua de mourir de rire plusieurs fois.

Citation:

De Moi, Carmen de La Serna,
A Vous, Timothée de La Serna-Marigny,




Citation:


      Le 2ème jour de Septembre,


              Mon Cher Timothée,


      Pour la tranquillité des voyages, tout est une histoire de chance, il faut croire que tu en as bien plus que moi, enfin ne te repose pas sur cette dernière et sois prudent, il ne me faut pas grand chose pour t'envoyer Michel pour ta garde personnelle, par le fait tu as malencontreusement oublié Suzon au Mont... Et je sais pertinemment pourquoi ! Je te soupçonne même d'avoir embarqué Gabriel pour que ce dernier cesse de jouer les jeunes coqs devant nos tourtereaux, qui lambinent ! Vil entremetteur ! A cause de toi, Ronan n'aura pas la tête à ses tâches.. Mais bon.. Au nom de l'Amour, je fermerai les yeux..

      César manque à Hanna également, Ronan m'a rapporté qu'elle n'a plus le goût à leur jeu "Libération des Selkies." - Elle nous fait une petite mélancolie, nous n'aurions peut-être pas du les séparer, les pauvres ne peuvent même pas s'écrire à leur âge. Nos bagages sont prêts, dès ma garde levée, je prendrai la route pour Mirefleurs, j'emmènerai Micheline et Augustine, cette dernière rêve de rencontrer Elise, il est temps de les présenter, et puis, je ne sais pas si c'est sage, mais peut-être que Ronan osera davantage faire sa cour à Suzon, s'ils n'ont pas d'enfant dans les pâtes, et le châtelet pour eux, puis ils feront route ensemble par la suite, pour nous rejoindre.

      Passons au sujet qui me fait trembler, j'ai tâché de garder le fil de ta missive, mais là, je n'y tiens plus, où est notre frère ? As-tu écris au Prévôt ? Il est très amis avec cette dernière je crois, de plus, je t'en prie trouve-le et quand ça sera fait - préviens le d'échauffer ses oreilles car il y a fort à parier que je vais les lui tirer quand je serai là.

      Il fallait nous préparer à l'âge ingrat, nous sommes passés par là, nous aussi, rappelle-toi comme je rendais fou notre pauvre oncle avec l'aide de Matthis.. Il n'y a que toi qui a fait preuve de modération et de mutisme pendant cette période.. Si ce n'est l'affaire de la lice lors de l'affrontement de la prévôté et de la COBA.. Là j'ai su que tu devenais un homme.. Tu n'étais plus un petit garçon.. Nous allons donc subir cela.. Que fait-on ? On l'envoie aux Highlands chasser pendant trois mois sous la surveillance de Gabriel ? En hispanie chez nos cousins Basques - faire du fromage et sécher des jambons, sans une once de passe temps ?

      Cela soulagera Germain, d'ailleurs peut-être que Micheline ou bien Augustine saura rendre un peu de sa vigueur au vieil homme ? Je crois que tu déteins sur moi.. Le mariage d'Athéna et de Wallerand a réveillé mon cœur d’artichaut, j'espère qu'ils connaîtront une profonde amitié à défaut de l'amour.

      Revenons-en à Mirefleurs, je quitte Rouen dans neuf jours, il m'en faudra autant pour vous rejoindre je pense, donc disons deux bonnes semaines pour que nous nous retrouvions ! Tu as intérêt d'avoir mis la main sur Alexandre, et d'être prêt a me recevoir, car je sortirais de plus de vingt jours de sobriété, donc il y a fort à parier que j'aurai les nerfs en pelotes, quoique, j'ai tellement hâte de me dégourdir les jambes.

      La Normandie essaye de mettre la main sur notre agresseur, à Adeline et moi, mais un autre couple également, non sans mal... Je n'ai rien, on ne peut pas en dire autant de l'autre. Nous avançons sur les travaux de la Charte de l’Échiquier, les ventes ne faiblissent pas, je continue de vendre au nom du duché tout ce qu'il plait au pôle économique.. Rien de neuf et que les normands n'ignorent finalement. Nous sommes inquiets pour le Rouergue, nous ne savons pas sur quel pied danser avec eux, et eux non plus, visiblement... Je m'y rendrai surement, et cette fois, je n'aurai que mon séant à protéger, cela risque de me changer !

      Ma Cave a reçu l'attention qu'elle méritait, depuis le temps, cher chef, nous vous remercions ! J'ai d'ores et déjà fait prendre la route d'une de nos précieuses bouteilles pour la Touraine, j'espère qu'elle contentera le palais du destinataire et de ses proches. Il a su me prouver qu'il avait bon goût question nourriture, je teste les breuvages donc.

      Timothée, sache que je suis fier de toi, je suis heureuse que la colère ne l'ait pas emporté et que tu ais agis avec sagesse. Il méritait d'affreux tourments, j'aurai aimé le suspendre sur le berceau de Judas, et ajouter des poids jusqu'à ce que mort s'en suive, mais d'une part ce n'est pas Aristotélicien, et cela ressemble davantage à Alejandro qu'à nous, n'est-ce pas ? Nous vallons mieux et bien plus que cela, un bannissement est amplement suffisant.

      Je ramasserai d'autres pierres et galets, jugés uniques, sur le chemin lorsque je viendrai rendre visite à notre vénérable oncle Rick. Je l'ai d'ailleurs fait pour Mon Ange, la date d'anniversaire arrive bientôt, cela va faire deux ans. Je me sens enfin prête de m'y rendre seule, donc ne vous inquiétez pas, je sais qu'il ou elle, est choyé par le KER. Tout ira bien.

            Que le Très Haut, le KER veillent sur toi et nos frères,

              Bien à toi,
              Carmen.




    La réponse avait été rédigée et naturellement expédiée en Normandie. Puis viendrait le temps de prévoir le départ pour Paris pour l'ouverture du testament de Sa Défunte Majesté la Reyne. Un honneur que d'être couché sur ce vélin.

    Citation:


      De Timothée de la Serna-Marigny,
      A Carmen-Esmée de la Serna,


    Ma chère soeur,

    si je t'ai emprunté Gabriel, c'est pour une affaire des plus délicates et je savais qu'il serait bon dans cette affaire. Vois-tu, il a grandement aidé Marshall, mais ça tu le sais déjà puisque je t'en ai parlé dans ma première lettre. Concernant Suzon, je ne vois absolument pas de quoi tu parles... Non vraiment, elle ne me semble pas tout à fait intéresser par Ronan ou du moins... Quand je dis pas tout à fait... Ce n'est peut-être pas si juste que cela. Après tout, peut-être que les Selkies ont un intérêt plus particulier pour les écossais ? Quant à détourner Ronan de son travail ! Oh que non ! Bien au contraire, regardes plutôt du côté d'Elise et Théodon, je ne crois pas qu'ils aient un jour failli à leurs travaux respectifs ! Au contraire... Derrière chaque homme il y a une femme ! Et toi... Toi aucun homme ne peut te cacher dans son ombre. Tu sais pourquoi ? Parce que tu ne te laisseras plus jamais avoir par un homme et si un homme tentait de te glisser dans son ombre, je sais que tu le jetterais du haut du Mont. Tu sais, ton petit truc pointu là !

    Nous ferons ainsi la prochainement fois, je laisserai Suzon et César, même si je crois que César attendait de retrouver Alexandre, le seul Serna capable de lui offrir un biscuit qui ne soit pas sec comme le bois d'été. Elle ne pourra malheureusement point y jouer en Bourbonnais-Auvergne, je doute que dans mes lacs et mes ruisseaux ou encore mes sources, elle puisse trouver une quelconque Selkie. Peut-être quelques grenouilles et encore, je n'en sais trop rien. Je pense qu'Elise sera ravie de rencontrer cette chère Augustine, surtout depuis qu'Alexandre lui a vanté la tarte aux pommes ! Je pense qu'elles auront beaucoup à se dire et plusieurs recettes à échanger ! Je crains que nous ne soyons obligés de trouver un autre QG que la cuisine de Mirefleurs, je proposerai bien les caves, mais hélas, il faudrait un endroit pour les enfants...

    Concernant Alexandre, tout est sous contrôle ! Il est sur les routes. Je sais dit comme cela, cela peut être... Etrange ? Etonnant ? Mais ne t'inquiètes pas, il est parti avec Adélys, la fille d'Elienore. Bon... Ok, comme ça c'est encore pire ! Mais ce n'est absolument pas ce que tu crois. Il participe à une mission de Marchand Ambulant pour le duché ! Mais je te rassure il est parti avec trois gardes ! Il effectue une livraison en Limousin avec des poitevins ! A priori aujourd'hui, il se trouve à Murat donc pas bien loin de Clermont.

    Pour son adoléchiance, je ne pense pas que l'exiler soit une bonne idée, d'une part parce qu'il trouverait moyen de revenir en Bourbonnais-Auvergne, il est bien hispanique... Il a la tête dure et n'a pas peur de voyager à travers le monde pour retrouver ce qu'il cherche. Il vaut mieux le surveiller de prêt et puis aviser de toute façon, que veux-tu faire de plus ?

    Germain ? Je dois t'avouer que je ne sais même pas si il a déjà eu une femme dans sa vie ! Je ne lui ai jamais demandé et il ne parle que très peu de ses origines et de sa vie passée. Pour moi, il a toujours été ce vieux sage embauché par notre défunte mère. Elle devait savoir, elle savait offrir aux personnes ce qu'il leur fallait vraiment. Je ne crains de ne pas avoir cette capacité.

    Vingt jours de sobriété... Tu te fiches de moi ? Tu crois vraiment que je vais te croire alors que je te laisse avec Adeline et qu'en plus par miracle des bouteilles de Prunes sont ressorties de Terre ? Non vraiment, je ne pense pas que pendant 20 jours tu seras sobre... Et puis je te verrai avant. As-tu reçu, je pense que oui, cette lettre pour l'ouverture du testament d'Alvira ? Je te propose que nous nous retrouvions à Paris dans cette auberge et que nous terminions la route ensemble. Juste le temps d'attendre Alexandre.

    Concernant ta présence en Rouergue... Je crains que tu ne m'aies pas demandé mon avis ? Et alors ? Comment est-ce que j'exerce mon pouvoir de chef de famille ! Tu n'es point marié, alors le chef c'est moi ! J'attendrai que tu me le demandes de vive voix, éventuellement le genou à Terre... Comment cela j'abuse ? Je te protège ! En tous les cas, si tu décides réellement d'aller en Rouergue... Laisse Hanna ici, elle sera avec César. Je sais ce qu'est que de subir des parents sur un champ de bataille. Dois-je te rappeler le nombre de levée de bans qu'ont fait Père et Mère ? Un millier ! Les jours sans eux étaient interminables ! Combien de fois Eléa a fait sa petite chef ! Combien de fois... Nous avons pleuré elle et moi de ne pas les voir alors que Matthis ne pensait qu'à s'enfuir pour les rejoindre ! Nous avons grandi... Et pourtant je m'en souviens comme si c'était hier, difficile d'oublier l'absence.

    Je sais qu'il est impossible de te l'interdire, mais penses-y. Difficile pour un enfant de voir ses parents partir sur un champ de bataille.

    Pour ta cave, j'en suis ravi ! Mais voilà que tu expédies à travers le Royaume tes précieuses bouteilles ! Que feras-tu quand il n'y en aura plus ? J'ose espérer qu'il ou elle saura l'apprécier, sinon je serai ravi de lui présenter une facette Serna qu'il ou elle ne connait pas encore.

    Concernant les vendanges, prochainement je pense, pour l'heure je n'en sais pas bien plus, le temps est mitigé.

    Je souhaiterai également voir avec toi, as-tu pu te renseigner pour ma pastorale ? As-tu l'autorisation de me la faire ou pas ? Il y a des projets à venir dont je te parlerai de vive voix. Et pour cela, il me faudrait une pastorale puis un baptême. Penses-tu qu'il soit possible de prendre deux marraines à la place d'une marraine et d'un parrain. Je ne te fais pas de dessin pour le parrain, tu comprendras aisément.

    Sur ce le parchemin arrive à sa fin et il me faut encore t'embrasser.
    A très vite, porte toi bien.
    Timothée.

    _________________
    Timothee
      Après la taverne.


    Quelques jours plus tard alors que le courrier s'accumulait sur le bureau du jeune Baron, il avait du retard dans son courrier, mais peu importait, il avait été passé quelques jours à Mirefleurs après la cérémonie de l'Ordre du Mérite afin d'organiser les futures vendanges, de déposer César pour qu'il puisse se familiariser avec le domaine et puis c'était également l'occasion de revoir Tom qui avait été jadis son Porte Voix. Le bonhomme grandissait bien et s'entendait bien avec César. Naturellement Elise le trouvait bien trop maigre et heureusement qu'il était venu avec sa monture sinon il se voyait déjà repartir avec un haggis gigantesque. Parce qu'Elise s'était lancée dans la cuisine écossaise et elle ne faisait pas les choses à moitié. Il n'avait pas croisé Alexandre ce jour-là, mais Germain agitait une lettre qu'un coursier venait de déposer, une lettre de Carmen, le scel sauta très rapidement, il la parcourut et arriver à la fin, il sourit avant d'avertir Germain.

    "Je ne suis là pour personne ! J'ai du travail ! Et quand je dis personne, c'est personne ! Même si la Duchesse envoie un émissaire pour que j'organise quelque chose chez les nobles : JE NE SUIS PAS LA !"


    Germain devait se demander quelle mouche avait piqué son jeune Baron, mais dans un haussement d'épaule, il retourna à son inventaire, le jour approchait et il allait devoir se coltiner Alexandre pour le faire. Qu'est-ce qui lui avait pris de raconter l'aventure à Timothée.

    Timothée s'enferma dans le bureau, se signa devant le portrait de Rick et bloqua la porte avec une chaise afin de s'assurer que la porte ne serait pas ouverte. Il attrapa sur une étagère les livres religieux qui lui venaient de son oncle Rick. Il eut une pensée peu aristotélicienne, il avait osé pensé pouvoir trouver une correction et une explication de texte sur le credo. Mais rapidement un bruit tonitruant le sortie de ses pensées. Il s'approcha de la fenêtre, un accident de charrette avait eu lieu devant son Hostel.


    "Bordel ! Est-ce une éventuelle mauvaise pensée qui a ordonné cet accident devant chez moi ?"

    Il tourna la tête et fixa le portrait de Rick.

    "Tu pouvais trouver une façon moins bruyante de marquer ton désaccord ! Tout de même !"

    Il débuta par la lettre, une réponse avant de faire son explication de credo qui lui prendrait bien plusieurs heures de l'après-midi. L'ensemble quitta l'hostel en fin de journée via coursier express. Carmen recevrait très prochainement les parchemins.


    Citation:
    De Moi, Carmen de La Serna,
    A Vous, Timothée de La Serna-Marigny,




    Citation:


        Le 13ème jour de Septembre,


                Mon frère,


        Débutons par Alexandre, décidément, vous arrivez et il part pour une mission, ne se ficherait-il pas de nous ? Pour ce qui est, de ce qu'il pourrait se passer, je pense n'avoir qu'à m'en faire que pour notre marin, et encore, il est amoureux de la mer. Toi, cela ne saurait tarder, je suppose, quant à Alexandre, j'espère que nous avons encore quelques années de paix. S'il te plait laisse-moi rêver encore un peu.. Mais soyons rassuré, il est au moins aussi à cheval que Rick sur les principes fondamentaux.

        Mon petit truc pointu se porte très bien depuis que Gabriel cesse de roder dans les couloirs, de toquer aux portes frénétiquement, je revis ou presque, je dors plutôt bien, Ronan est paisible, tout comme Suzon, finalement peut-être qu'il devrait achever sa formation en Auvergne, si cela te convient bien sûr.
        Pour ce qui est des ombres des hommes, tu dis vrai - comme souvent, mais penses-tu qu'il serait trop tôt pour laisser entrer un peu de lumière dans ma vie ?

        Pour ce qui est de mon arrivée, je retarde mon départ, je pensais être assez forte pour ne pas fêter ce drôle d'anniversaire. J'y tiens, je prendrai le départ juste après pour vous rejoindre pour les vendanges. Je viendrai avec Augustine et Micheline donc et puis Ronan et Suzon suivront. Je laisse le Mont aux mains de Ferdinand le temps du séjour.

        Tu es mauvaise langue, tu sauras que je suis capable de ne pas boire pendant mes jours de garde, je n'ai pas bu une goutte, et si tu le souhaite, tu peux me mettre à l'épreuve mais après les vendanges.. Car me priver pendant les vendanges cela ne serait pas juste, tu en convient j'en suis sûre ! Puis-je inviter quelqu'un à nous rejoindre s'il est mobilisé non loin ? Il a apprécié la Prune Serna, peut-être que le vin de Mirefleurs saura lui plaire également.
        Je n'irai en Rouergue que si cela est nécessaire et que je suis non loin, comme après les vendanges par exemple, je ne peux pas élever ma fille différemment de la façon dont nous avons été élevé par Kory parce que cela serait plus confortable, si je ne prends pas les armes pour ce qui est juste, elle ne sera pas comme Elle, comme nous, comme moi.

        J'ai reçu l'autorisation de te faire faire ta pastorale, et d'ailleurs j'ai pensé que tu pourrais commencer dès à présent, donc tu joindra à ta réponse, une étude du Credo, ce qu'il signifie pour toi, et ce qu'il signifie tout court. Tu peux tout a fait choisir deux marraines, je n'y vois pas d'inconvénient pour ma part, et il en sera de même pour l'officiant que nous choisirons.


              Sur ces mots, embrasse bien fort Elise et Theodon, donne une claque dans le dos de Gabriel, c'est tout ce qu'il mérite, une bise à Germain, et un tirage d'oreille d'Alexandre pour le principe, pour l’échauffer en attendant que j'arrive, oui je me répète.

                Affectueusement,
                Carmen.






      Citation:

        De Timothée de la Serna-Marigny,
        A Carmen-Esmée de la Serna,


      Ma chère soeur,

      Je crois qu'Alexandre est le plus à cheval sur les principes de notre défunt Oncle. Si Rick se cachait dans les buissons pour surveiller les maisons aux bas moeurs, Alexandre lui espère envoyer toutes les femmes enceintes non-mariées. Une vaste histoire de vertu, avant ou hors mariage certaines choses ne doivent pas se faire. Pour le moment, il n'a fait enfermer aucune femme dans un quelconque convent, il menace... Mais je peux t'assurer que si il s'agissait d'Hanna, il la ferait enfermer tout de suite pour que la honte ne l'inflige pas et qu'elle ne soit pas pointée du doigt. Je ne sais pas si il restera encore comme ça quand il arrivera à maturité, mais cela me conforte dans le fait qu'il n'ira certainement pas tremper son biscuit dans tous les jus d'abricot de France et de Navarre. Rick soit loué !

      A toi de voir avec Gabriel, il y a toujours quelque chose à faire en Bourbonnais-Auvergne, ne serait-ce qu'avec les trois terres que je possède et les Seigneuries attachées à Cournon qui n'ont pour le moment nul Seigneur ou nulle Dame. Le travail ne manque pas et sa force n'est pas négligeable, il coupe le bois comme nul autre. J'en viens presque à lui proposer d'organiser un lancer de tronc, je crois qu'ils font ça dans les Highlands. Il me semble que cela se fait quand les métayers viennent payer leurs impôts annuels au Laird ? Je ne suis pas tout à fait aussi sûr de moi que pour les histoires grecques.

      Quant à l'anniversaire... Il semblerait que cela soit dur, j'ai été voir l'Ange du Bourbonnais-Auvergne, il se repose à côté de Maman. J'ai d'ailleurs croisé Grégoire Lauvergnat, un des gardes de Mirefleurs, plus particulièrement celui qui rôde du côté des tombes. Il me dit vérifier tous les jours que les tombes se portent bien. Il est ravi d'avoir appris que le Malin a quitté les lieux, il angoissait. Tu devrais peut-être emmené Hanna... Cela fait aussi partie de son histoire même si je pense que tu souhaites la protéger. Elle comprendra, simplement parce qu'elle a ce sang Serna et qu'elle porte en elle l'Histoire de notre famille. Et malheureusement, elle est plutôt dramatique sur certains points cette histoire.

      Si tu désires toujours aller en Rouergue, alors laisses Hanna avec nous. César est en train de "refaire" sa chambre à Mirefleurs. Où tout du moins, avec Théodon il voit pour faire des drôles de petites choses pour être avec Hanna dans la même chambre. Une vague histoire de hamac suspendu en guise de lit pour faire comme si il était dans un navire pour sauver les Selkies... Depuis qu'il sait qu'Hanna va arriver, il court en tout sens et cherche tous les jouets possibles et... En fait, il retrouve les jouets que Rick nous avait fabriqué, les petits animaux de bois avec lesquels il nous racontait des histoires... Il me manque j'aurai tellement aimé le voir dans le fauteuil avec notre mère, et les plus jeunes. Enfin ! Je ne vais pas larmoyer sur cette lettre.

      Nous avons reçu une éducation complète. Parfaite je ne sais pas, mais complète et Hanna aura cette même chance. Concernant ma pastorale tu trouveras un deuxième document avec mes réponses, mon explication de texte. Concernant mes marraines, l'une le sait déjà l'autre... Il faut bien que je le lui demande et je pense savoir comment m'y prendre.

      D'ailleurs, dans la foulée de mon baptême je pensais que nous pourrions faire celui de César, acceptes-tu toujours d'être sa Marraine ? J'aurai bien demandé à Hanna, mais je doute qu'elle soit suffisamment compétente pour le moment.

      Les embrassades seront transmises.
      Je t'embrasse ainsi qu'Hanna, le bonjour à Ronan, Suzon et à la famille Porsche !




      Citation:


      Etude du Credo - Encre noir texte du Credo - Encre bleue foncée Analyse


      Le credo Aristotélicien, ce texte qui contient les articles fondamentaux de notre foi. Il montre et prouve l'unité de notre communauté. C'est un symbole religieux.
      Le credo ne se récite pas, il se chante, il se chante durant chaque messe, chaque sacrement et en toute occasion où l'on souhaites exprimer sa croyance en Dieu le Tout Puissant et en notre Sainte Eglise.


      Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,

      Pour certains cela va de soi, mais parfois il faut le répéter et le répéter encore et encore pour l'intégrer et que cela fasse entièrement partie de nous. Il n'est jamais mauvais de rappeler que nous croyons en Dieu le Très-Haut et tout puissant. Notre Seigneur respecte également la loi des "Trois O" Omnipotent, Omniscient et Omniprésent.

      Créateur du Ciel et de la Terre,

      Livre des Vertus, Première Partie : le mythe aristotélicien, dans lequel nous apprenons et nous comprenons que le Très-Haut est à l'origine de tout, qu'il est antérieur à toute chose. Avant lui, rien n'était là. Il était, Il est et Il sera, également connu sous la loi des "Trois I". Notre monde et toute créature, tout objet et toute nature est crée par lui. Pour les objets les Hommes se targuent de fabriquer avec leur propre savoir. Mais ce savoir n'existerait pas sans le Très-Haut, c'est le Très-Haut qui nous guide dans la réalisation d'objets et de tout autre chose. Il a tout créée. Toute chose qui existe.


      Des Enfers et du Paradis,

      Les enfers Lunaires et les paradis Solaires. Il les a fabriqué pour juger les Hommes, offrir aux bons croyants une place de choix dans la lumière, la chaleur et l'amour et punir les mauvais croyant dans le froid, l'obscurité et l'absence d'amour.

      Juge de notre âme à l'heure de la mort.

      Nous avons le jour de notre naissance reçu une âme, un cadeau divin, un cadeau qu'il faut préserver qu'il faut voir grandir dans le respect parce que le jour de notre mort, c'est notre âme qui se présente devant Lui, et c'est ce qu'Il jugera. Cela peut aussi se produire durant le Jugement dernier. Les âmes sont soient récompensées pour avoir menées une vie vertueuse, soit au contraire elle sont punies si elles se trouvent être peccamineuses.

      Et en Aristote, son prophète,
      le fils de Nicomaque et de Phaetis,

      Aristote, un des deux prophètes, il a par la langue transmis aux Hommes le verbe divin. Il est une figure de notre religion, il nous fait connaître sa vie et son exemple suivre. Dans le credo nous précisons de qui il est le fils Nicomaque et Phaetis sont de fait ses parents. Tout Hommes descend d'un homme et d'une femme, un couple.

      Envoyé pour enseigner la sagesse
      et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

      Aristote a été choisi comme le messager de Dieu, il est un des précurseurs de notre Saint Eglise. Il a éloigné le spectre du paganisme. Il a le rôle, le rôle que chacun de nous avons de veiller sur nous autres et de faire attention à nos frères et soeurs qui pourraient s'éloigner et s'égarer sur le chemin. Nous avons et devons avoir en tête ce rôle qu'Aristote a joué.

      Je crois aussi en Christos,

      Le second prophète de l'aristotélisme, lui aussi envoyé de Dieu.

      Né de Maria et de Giosep.

      Des parents humbles et aimants.

      Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.

      Il s'est même sacrifié pour notre rédemption, et a tenté tout au long de sa vie, non pas de convertir à tour de bras, mais d'enseigner les valeurs vertueuses en alliant avant tout logique et persuasion. Nous ne devons pas lui faire regretter ses actions et nous devons lui être reconnaissant pour ce qu'il a fait pour nous afin que son sacrifice ne soit jamais vain.


      C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,

      Un pauvre païen, jaloux et contrarié dans ses ambitions et son vice qui a crucifié notre prophète.

      Il est mort dans le martyre pour nous sauver.

      Il nous a montré le chemin de la rédemption qu'il nous faut suivre malgré les menaces et les tentations, même jusque dans la mort salvatrice. Il a pris sur lui les péchés de ce monde. On l'appelle donc le messie, c'est-à-dire le sauveur.

      Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

      Sans doute, Christos a rejoint le Paradis solaire pour ses actions valeureuses, méritoires et édifiantes. S'il est à la droite du Très-Haut, position si privilégiée, c'est pour couronner sa passion et l'amour qu'il nous prodigua. L'origine de la "main droite".

      Je crois en l'Action Divine,

      Dieu avec avec nous, près de nous, Il ne détourne jamais son regard de nous, Il nous juge et nous vient en aide selon Son bon plaisir. Il nous envoie des signes qui nous indiquent si nous suivons ou non la bonne voie. Les sentiments négatifs, la culpabilité d'une mauvaise action sont autant de signes pour nous rappeler que nous nous éloignons de Lui. Il a pu par exemple punir les premiers hommes oublieux de leur Salut en détruisant la ville maudite d’Oanylone. Dieu a le droit de décider de faire ou non des miracles, souvent par l'entremise de Ses envoyés. Il est là, Il entend et écoute nos prières, Il est attentif à l'amour que nous lui portons.

      En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible,

      Notre Sainte Eglise est une comme une grande famille, soudée, dont les buts de conversion et d'enseignement nous lient tous.
      La Curie se situe à Rome, la ville éternelle, dans laquelle notre haut clergé s'évertue à diriger les affaires, spirituelles surtout, de ce monde.


      En la communion des Saints,

      Tous les Saints, dont la vie terrestre et exemplaire les a menés au Paradis, nous guident et nous préservent du péché, tous sont unis pour cette même tâche.

      En la rémission des péchés

      Non seulement, les sacrements, comme le baptême, peuvent laver nos anciennes fautes, mais leur rachat est toujours possible, si l'on est volontaire et repentant, tant la bonté du Très-Haut est immense. L'acte de confession est un premier pas vers la rédemption.


      En la Vie Eternelle.

      Nos âmes sont immarcescibles, Dieu l'a ainsi voulu.

      AMEN

      Amen est une signature, la signature en bas du "contrat" que nous passons pour notre foi. Nous marquons ainsi notre acception et notre volonté de croire ce qui est dit dans le Credo.

      _________________
      --Carmen_de_la_serna.





            [le 22 Septembre 1466 - Honfleur]


        La cavalière observe un instant le port d'Honfleur, les navires tangent paisiblement, les mâts sont privés de leurs voiles, elles sont sûrement pliées ou roulées à la cale. Elle clôt les yeux, elle hait les navires mais le cliquetis des attaches du dôme ont sur elle, un effet apaisant. Carmen se laisse glisser de cheval, et détache ses besaces, elle marchera quelques minutes, traînant un sac bien trop lourd. Le sac est posé à terre, le séant tout autant. Les émeraudes naviguent d'un monticule à l'autre, une inclinaison de tête respectueuse pour Mémé Esmée, un regard ponctué d'un haussement d'épaule pour Elda et.. une larme pour son Ange, qu'elle essuie du plat de sa main rapide, un soupire, et elle sort les petites pierres, les galets et un peu de sable qu'elle répand sur le plus petit monticule.

          "Deux ans, c'est l'âge que l'on fêterai bientôt. Petit Ange.. Tu es arrivé dans ma vie bien trop tôt.. j'espère que le Très Haut te laisse grandir avec le KER.. Je ne t'oublie pas."


        Le menton est posé sur les genoux, pendant que les mains arrangent rapidement la disposition des petites pierres et les nombreux galets.

          "C'est le sable du Rocher.. j'aurai aimé que tu y fasses tes premiers pas... Mais je gage que tu es chéri et choyée par tes grands-mères et le grand oncle Rick.. j'espère que tu le fais courir autant que je le faisais râler !"


        Un franc sourire pour ses souvenirs, elle essuie ses larmes rapidement, elle pensait qu'elle ne pleurerait plus.. La brune aimerait être bien plus forte, mais rien y fait. Elle pivote vers Elda, gardant une paume sur son Ange, effleurant les pierres comme l'on caresse la tête d'un enfant.

          "J'ai parlé de toi, il y a peu.. du pardon que je ne parviens pas à t'accorder... Si j'avais la certitude que tu regrettais ton choix.. que tu ne voulais pas m'abandonner... Comment as-tu pu..?"


        La seule mélodie du ressac des vagues pour réponse... Esmée avait désiré être mise en terre à Honfleur, sans autre cérémonie... Comme sa mère avant elle, Carmen creusa une tombe pour sa mère une décennie après sa disparition, mais elle demeure encore aujourd'hui vide, un symbole, un lieu de recueillement.. C'est ici qu'elle veut être enterrée quand le jour viendra, la mort d'Alvira ne lui enlève pas l'idée de la tête, qu'elle sera la prochaine Serna à franchir ce triste pas.

        En attendant.. La vie ! Carmen embrasse ses dernières phalanges, envoyant un baiser aux monticules, ponctuant ainsi ses prières. Elle rejoint Zingara et galope vers le mont saint Michel, il lui fallait clore ses bagages pour le grand départ pour Mirefleurs.


            [Relais du Mont Saint Michel]


        Carmen découvre son courrier et s'installe au bureau de Ferdinand, trop ordonné pour qu'il se soit déjà assis derrière. Elle rédige les réponses encore émue, elle fera le choix de ne pas reparlé du triste anniversaire, ni même des anges, de peur de fondre en larme avant d'être à l'abris des regards dans sa chambre... Tous savaient.

        Citation:

        De Moi, Carmen de La Serna,
        A Vous, Timothée de La Serna-Marigny,




        Citation:


            Le 22ème jour de Septembre,


                    Mon frère,


            Que dire, a part qu'il m'a fallu plus de cinq bonnes minutes à me remettre de ton premier paragraphe.. Je suis soulagée de ne pas avoir à m'en faire pour le plus jeune de la fratrie, mais qu'en sera t-il des deux autres que je possède.. Qui va me rassurer ? Vous êtes plus qu'en âge Matthis et toi.. Et Dieu sait que les hommes sont moins sensibles à la perte de leur propre vertus, que nous, les femmes, perdue elle l'est à jamais. Je ne peux plus vous voir comme des enfants et ce depuis que vous avez eu quatorze printemps.. Nous avons encore quelques années avant que l'idée ne vienne à Alexandre.

            Et si tu rencontrais la perle rare, attendrais-tu ?

            Gabriel peut rester en Auvergne, je lui ai écris la semaine passée, il semble apprécié davantage les mets d'Elise à ceux d'Augustine, ce qui n'a pas manqué d'attiser la curiosité de cette dernière à l'égard de notre couple mythique de Mirefleurs. Elle m'a demandé de rédiger toutes ses recettes pour le voyage, la pauvre ne voit plus assez clair pour écrire elle-même, mais elle a gardé l’œil vif pour ce qui est au loin.

            Duncan m'a souvent raconté les coutumes des Highlands, les lancer de troncs, de pierres, de marteaux, de haches mais aussi les lancers de poids en hauteur ou en longueur, ce dernier est à éviter.. Surtout avec des novices. Des démonstrations de force pour courtiser les jeunes écossaises, ou pour leur laird, le lever de coude, comme chez nous naturellement, sauf que cela dur plus longtemps.

            Hanna va être ravie que je lui conte les plans de son cousin pour sa chambre, elle a rempli son bagage de jouer et de conte de Noël, je pense qu'elle n'a pas conscience que nous n'allons pas rester jusqu'à ce que pointe l'hiver.
            César est toujours aussi inventif, je serai fière d'être sa marraine, bien entendu, je n'ai pas changé d'idée, nous l’élèverons ensemble, il sera un digne Serna, j'en suis persuadée. Hanna marraine..? Elle est bien trop sévère avec lui déjà.. Non attendons qu'elle grandisse pour lui confier une autre vie que la sienne, même spirituellement.

            D'ailleurs où fêterons nous Noël cette année ? Je propose naturellement de venir au Mont, je devrais réussir à me libérer de mes responsabilités politiques cette fois, j'ai accepté, j'ai cédé, je vais régenter un mandat de plus le Duché de Normandie. Je n'en avais pas tellement l'envie, aspirant aux voyages et à aller en Rouergue, mais enfin, personne ne voulait ou pouvait, je pouvais sans vouloir, mais cette fois je formerai quelqu'un pour la relève !

                    Affectueusement,
                    Carmen.




          Elle prit le devoir de son frère et le roula sous son bras, elle le lirai dans son bain, cela lui changera les idées quand la nuit viendra de ne songer qu'au Très Haut et aux saintes écritures.
        --Carmen_de_la_serna.





              [Nuit du 22 Septembre 1466 - Cuisines du Mont]


          La brune mijote dans son bain depuis bien trop longtemps, elle a vu la liasse de missive qui avait précédé son retour au bercail, il y en avait plus d'une dizaine, l'une d'elle portait le scel du Lupin.. Elle prit le temps de répondre à chacun de ses futurs colistiers sur leur souhait, Carmen se faisait doux génie.. Puis Sœur au sens spirituel, pour son frère dont elle dispenser la pastorale.

          Quelqu'un toqua à la porte, la brune sursauta et se laissa glisser au fond de son baquet afin que seule sa tête n'en dépasse, en gueulant avec précipitation,


            "Non non non ! J'uis pas visibleuuuh !

            - Je n'entrerai pas, rassurez vous. Vous en êtes où ?

            - Pas à lui, pas encore, cela va venir..

            - J'ai préparé avec Augustine quelques assiettes et plats sales.. Si jamais.. Et les michelettes sont prêtes et disposé à tirer vers le Nord..

            - Merci Ronan ! Mais peut-être est-ce une lettre pour annoncer sa mort..!

            - Ay Peut-être."


          On a le droit de rêver, elle entend Ronan rire et s'appuyer contre la porte, elle se redresse, tire la planche de bois vers elle, la planche conserve l'eau à température confortable mais lui sert également d'écritoire.

          Citation:

          De Moi, Carmen de La Serna,
          A Vous, Timothée de La Serna-Marigny,




          Citation:


              La 22ème nuit de Septembre,


                      Mon frère,


              Ton devoir sur le Credo m'a touché, je suis plus que ravie d'avoir choisi ce chapitre, nous allons poursuivre avec le Préambule du Livre des Vertus, je sais que tu le possède, ouvre le Livre I, le Mythe Aristotélicien, relit le et ensuite, tu pourras lire "mon cours".




              Pour commencer, il faut définir le terme de vertu, dont il ne faut pas galvauder l’usage. Du latin, virtus, virtutis, la vertu est, au sens large, ce qui nous rapproche de Dieu, tout simplement. L’Homme qui se contraint à tendre vers le Bien, le Pur, le Bon, la Beauté, l’Eternel, fait donc montre d’une force d’âme, d’une volonté qu’on appelle vertu. Il doit alors faire resurgir la componction des pécheurs, puis forcer l’exemple.

              Lisons donc ce que le dogme nous indique sur la Vertu :

              Citation:
              « Considérations générales

              Dieu nous a créés à partir de Lui. Nous faisons donc partie intégrante de Lui et notre existence est vouée à le servir. »


              Ouvrons ici une parenthèse très importante. Il ne faudrait pas déduire de cette assertion que le Dieu en lequel nous croyons est un Dieu multiple, dispersé dans chaque élément qui existe, sans aucune unité. Le panthéisme est métaphysique inepte. Qui se prosternerait devant la pierre et l’orage à part quelques cultes païens et druidiques ? La vision véritable serait de voir Dieu comme hors du temps et des choses, surplombant Sa Création et veillant sur Elle. Si tout est issu de Lui, et si tout est marqué par Sa divine empreinte, tout n’est pas Dieu. On peut parler ici de sa transcendantale présence.


              Citation:
              « Ainsi, vivre dans la vertu consiste à vivre comme Dieu le veut. Vivre dans le péché consiste à nier la volonté divine et donc à nier notre propre nature divine. Cela revient donc à nous nier nous-même, à travers la négation de Dieu. »


              Nature divine certes, mais imparfaite parce que Dieu l’a ainsi voulu. Ne commettons donc pas le détestable péché que les Anciens ont en horreur, celui de la démesure et de l'hubris.

              Citation:
              « De ce fait, les humains sont naturellement des êtres sociaux, car vivre en communauté, c’est vivre en accord avec notre statut de composants de Dieu.

              C’est dans cette logique que se traduit la communauté Aristotélicienne, permise par le sacrement du baptême.

              Dieu est parfait. Il réunit donc en Lui toutes les vertus, en leur donnant tout leur sens. Étant à la fois faits d’esprits et de matière, nous autres humains pouvons tendre vers cette perfection, mais jamais l’atteindre. Un saint (ou une sainte) se définit donc comme une personne qui se rapproche de la perfection par la vertu, pas comme une personne qui l’a atteinte, car nous ne sommes pas Dieu.

              Le péché absolu serait la négation totale de la nature de Dieu. Comme tout fait partie de Dieu, cet état de péché absolu est impossible à atteindre, car ce serait la négation totale de ce que nous sommes. Personne ne peut atteindre cet état, bien que notre nature d’êtres imparfaits nous rende capables d’y tendre.

              La vertu parfaite, de nature divine, est divisée en sept vertus, afin que nous puissions plus facilement nous en rapprocher : l’amitié, la conservation, le don de soi, la tempérance, la justice, la plaisir et la conviction. A chacune d’elles s’oppose un péché : (respectivement) l’avarice, la gourmandise, l’orgueil, la colère, l’envie, l’acédie et la luxure.

              Tout être, excepté Dieu, se trouve donc entre chacun de ces extrêmes. Ainsi, tout être excepté Dieu se trouve entre l’amitié et l’avarice. Il ne peut jamais les atteindre. Seul Dieu est de parfaite vertu et personne n’est de pur péché.

              Nous ne devons donc pas espérer atteindre la perfection dans une ou plusieurs vertus, car cela est impossible et donc péché d’orgueil. En effet, nous ne pouvons vivre dans l'impeccance et ne commettre aucun péché. Nous devons plutôt rechercher le Juste Milieu entre chaque vertu et chaque péché.

              Le Juste Milieu ne signifie pas un milieu mathématique, à égale distance de ces deux extrêmes, mais une tendance à se diriger vers la vertu en étant conscient de l’impossibilité de l’atteindre.
              »


              On ne veut pas ici procéder à l’inventaire détaillé des sept vertus, mais donner seulement un aperçu utile. En effet, la compréhension du terme de Vertu est nécessaire et préliminaire à la lecture du Livre. L’on pourra ainsi, cela fait, mieux s’enthousiasmer des vies vertueuses, telles qu’ont pu les mener nos Prophètes, et au contraire s’indigner des vies peccamineuses qui y sont décrites. Il ne faut pas ici se laisser aller à la seule contemplation des actions pies et exemplaires qu’on pourra y lire, mais dépasser l’extase du fanatique, et les velléités d’agir, pour entrer dans le monde des actes et de la pratique quotidienne. C'est le but fondamental du Livre des Vertus : fournir le savoir nécessaire à juger le bien pour l’atteindre au temps que faire se peut.

              Citation:
              « Le Dogme sacré et inaliénable est la compilation de tous les textes sacrés de l’Église Aristotélicienne, rédigés par les Pères de l’Église aristotélicienne et traduits et recopiés par les nombreux théologiens et copistes de l’Église actuelle. »


              Les Saintes Écritures ne sauraient donc être foncièrement remises en cause. Elles appartiennent effectivement au « sacré », à l’inviolable, et doivent faire l’objet d’une révérence toute religieuse justement. Elles sont le Verbe divin, dit parfois aussi logos. Le Verbe s’est fait chair, si l’on évoque nos deux Prophètes.
              On pourrait rétorquer qu’il y a bien eu un, voire des intermédiaires pour retranscrire la Parole de Dieu. Mais, en vérité, il faut faire confiance en nos Pères fondateurs de notre foi. Leur témoignage, s’il peut être soumis à l’exégèse, ne peut substantiellement être passé au crible du doute. L’écriture, divinement inspirée, souffre l’herméneutique à la condition que le message sous-jacent ne soit pas falsifié. Le fond ne peut être subséquemment sujet de débat.
              Mais s’il s’agit d’écriture sacrée, comment diable d’humbles mortels peuvent-ils l’appréhender ? La théologie nous aide dans ce sens, elle est explication, mais ne pourra jamais, hélas il est vrai, aider à parvenir à la Vérité absolue.


              Citation:
              « Le Dogme se compose de plusieurs volumes. Le premier, le Livre des Vertus, se subdivise en deux parties : le Mythe aristotélicien, d'une part, qui aborde les premiers temps de l’humanité, de la création du monde à l’avènement des prophètes ; le Duo Prophétique, d'autre part, qui nous raconte la vie des deux prophètes aristotéliciens ayant tous deux eu la révélation de Dieu. Le premier est Aristote, grand sage devant l’Eternel, dont les enseignements ont façonné le monde et la pensée des Hommes. Le second est Christos, miroir de la Divinité, illustre par sa vie, il est le modèle absolu de tout Aristotélicien.
              Le second volume, le Livre des Hagiographies, est consacré aux saints Aristotéliciens qui ont peuplé le monde Aristotélicien tout au long de l’Histoire, devenant comme Christos des modèles à imiter.
              Le troisième  volume est une compilation des Ecrits de Saints.
              Enfin le dernier volume s’accorde à expliquer les sacrements, la liturgie Aristotélicienne, les prières et autres rites aristotéliciens aux laïcs et aux clercs des royaumes.

              Il existe également d'autres textes de référence dogmatiques, parmi lesquels figurent des écrits des Bienheureux, des écrits liturgiques, des doctrines, des prières et caetera.
              »



              Citation:
              « Qu’apporte le Livre des vertus?
              Le Livre des vertus est un guide pour chacun, un guide spirituel, moral et politique.
              »


              La morale est relative à l’action et au comportement, conséquence du discernement du Bien. Qui connaît le Bien ne peut que vouloir faire le Bien car c’est se conformer aux commandements divins. D’ailleurs on pense toujours agir en son for intérieur selon « son bien », la faute est une simple erreur d’élucidation. L’être malfaisant a oublié de réfléchir sur le long terme (et sur la destinée de son âme), et s’est souvent trompé de dimension, préférant la matière à l’esprit.
              La spiritualité quant à elle concerne plus particulièrement l’esprit et échappe au monde sensible

              Citation:
              « Qu’est-ce que l’Église Aristotélicienne? »
              L’Église Aristotélicienne, fondée par Christos et ses disciples, regroupe en son sein toute la communauté des Aristotéliciens. »


              Du grec ecclesia, assemblée des fidèles, l’Eglise n’est surtout pas le saint bâtiment, mais d’abord l’ensemble des fidèles unis, animés par une même foi, dans une communauté partageant l’Amitié aristotélicienne. L’Eglise est selon l’apophtegme universelle ou oecuménique, romaine, apostolique, une et indivisible.


              Citation:
              « Des guides, les clercs, enseigneront aux hommes et effectueront les rituels nécessaires à leur salut. »


              Le clerc fait partie du siècle, mais est entré dans l’état ecclésiastique, c’est-à-dire qu’il a décidé de servir plus activement l’Eglise en prenant une charge religieuse. Que sont ces rituels et quelle est leur raison d’être ? Nous le verrons par la suite.
              La phrase signifie également qu’il est inutile, on dira même vain, de penser que tout un chacun a les capacités pour devenir homme d’Eglise. De plus, le clergé est bien un intermédiaire entre Dieu et les Hommes, il forme donc un groupe singulier. Les religieux ne peuvent être comparés au commun des mortels, ni par exemple jugés comme lui. Ils sont des membres à part des deux autres ordres qui sont, pour mémoire, la noblesse et le tiers-état.


              Citation:
              «Certains aristotéliciens se retireront loin des excès du monde dans un monastère, pour vivre reclus dans la fraternité et la vertu.»


              L’état monacal n’a apparemment aucune justification dans le Livre, pis, Aristote condamne l’ermite et l’homme hors de la ville. Mais le monastère ne vante pas le bonheur de la vie érémitique, mais au contraire celle d’une société monacale soudée. Un Ordre ou une Congrégation est tournée vers Dieu, mais pas seulement, elle aide au développement de son environnement, elle éduque, elle travaille, elle convertit… Mais même lorsqu’on croit qu’elle est entièrement coupée du monde, elle prie. Elle prie pour le salut des âmes de ce monde et, par conséquent, participe au Bien des Hommes.


              Citation:
              « Le siège principal de l’Église Aristotélicienne se trouve à Rome, véritable lieu de convergence de tous les religieux des royaumes. »


              Auparavant au Vatican, la Curie et le Pape siègent désormais à Rome. Le Pape est aussi pour le coup souverain « temporel » de Rome. La Ville éternelle est un sanctuaire inviolable, les seuls hommes en armes autorisés à y entrer sont ceux de la garde papale. En sus d’être le lieu privilégié du haut-clergé, c’est aussi un haut lieu de pèlerinage.
              Quant aux Etats pontificaux, ils sont sous la tutelle directe du Pontife et démontrent la puissance de l’Eglise.


              Citation:
              « Le Pape et la Curie, sont les garants du Livre des vertus et du bon fonctionnement de l’Église à travers les royaumes. »


              Le Saint Père est l’intermédiaire entre Dieu et les hommes. Il est la clef de voûte de l’ensemble de la communauté des fidèles, indistinctement. La Curie, formée de cardinaux choisis par lui et ses prédécesseurs, l’aide dans son immense tâche.
              Être un garant du Livre oblige le Pape à punir ceux qui dénaturent son Message et ceux qui dévoient ses rites et ses vertus. Une justice propre à l’Eglise est mise en place pour répondre à cette question d’envergure. Une inquisition est même créée pour les cas malins et désespérés.


              Citation:
              « L’Église est ouverte à tous »


              Des simples d’esprit aux nobles, l’Eglise accueille en son sein toutes les créatures du Seigneur. La Parole doit aussi essaimer à travers les frontières et les cultures. Des missionnaires seront envoyés pour ce faire dans les contrées reculées et païennes, accompagnés le cas échéant par des moines guerriers. Contrer le paganisme et l’idolâtrie n’est pas un léger sacerdoce.

              Ecrit par Père Hardouin, actualisé par Frère Peccatore


              Et maintenant, quelques questions, cinq précisément,

              Citation:
              1) Peut-on adorer une icône ?

              2) Peut-on parler de perfection pour un saint ?

              3) Peut-on choisir le Mal en connaissance de cause ?

              4) Que signifie "oecuménique" ?

              5) Explique ce qui fait la particularité du clerc par rapport aux autres hommes.



                  Bon courage, et bonne lecture,

                      Affectueusement,
                      Carmen.


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            Elle roula les missives et les lança en direction de la table, sans l'atteindre évidemment, mais suffisamment loin du baquet pour qu'elle ne trempe la liasse de vélin qu'elle envoyait à son frère en sortant du bain... Elle tint la missive de son paternel entre ses dents et s'approcha de l'âtre, drapée dans un linge propre, elle transperça la missive avec son tisonnier et la fit flirter avec les flammes, le cachet fondit, la missive lentement se déplia avant de prendre feu.

              "Quoique tu ai voulu me dire, je doute que cela m’intéresse.."


            Elle se sécha, enfila une chainse propre et ouvrit la porte faisant basculer le pauvre Ronan qui à force d'attendre, s'était endormi, assis, le dos appuyé contre la porte.

              "Oups, navrée."


            L'Ecossais se redresse et la regarde puis le baquet, cherchant sans doute la terrible lettre, l'infâme missive du bâtard de père.. Elle hausse une épaule. "Il a mal choisi son jour pour m'écrire, il ne sera pas le centre d'intérêt de cette journée, c'est un anniversaire après tout, je n'accepte donc que les bonnes nouvelles.

              - Dans ce cas, celle-ci vient d'arriver.. Bélisaire."


            Elle sourit et se saisit de sa lettre avant de tourner les talons pour monter dans sa chambre au pas de course. Le Ronan frustré resta en bas de l'escalier, regrettant de ne pas avoir ouvert la dite lettre comme le lui avait conseillé Micheline et Augustine.
          Timothee
            Après les vendanges


          Les vendanges lancées et avancée et terminée ? Timothée séjournait encore à Mirefleurs pour profiter des siens et surtout terminer sa pastorale, il avait bûché sur la deuxième partie, mais comme la lettre était arrivée assez peu de temps avant l'arrivée de Carmen pour les vendanges, il n'avait pas jugé utile de lui répondre en envoyant un courrier au Mont, il avait fait une "pause" dans sa pastorale pour profiter pleinement de la famille, des amis, c'est donc quelques jours plus tard qu'il remit le nez dans les écrits et les questions de sa soeur. Carmen avait eu en direct les réponses à son premier courrier, il avait lui-même longuement médité sur ce qu'il ferait le jour où la perle rare se présenterait à lui ou lui tomberait dessus. Il savait ce qu'il ferait, il respecterait la vertu de la damoiselle, même si, il comprenait à travers les écrits et les questions de sa soeur que cela semblait parfois difficile, mais il tentait de s'inculquer et de s'imprégner au mieux les paroles et les leçons de son défunt oncle.

          Il est vrai que le lever de coude Serna avait une certaine réputation, mais ils étaient loin de tenir autant que les écossais des récits de Ronan. Il sourit à cette idée, l'entrainement ne manquerait pas et au prochain, ils tiendraient bien plus ! Et à la question de Noël, il avait répondu : Au Mont pardi ! C'était la nouvelle coutume des Serna !

          De bonne heure, de très bonne heure, il s'était levé, il aimait l'automne, l'automne, la chasse, chercher des chataignes, c'est ce qu'il comptait faire avec Hanna et César en ce jour, profiter de la forêt de Mirefleurs et laisser sa soeur corriger ses réponses ? Malin ! Très malin ! D'ailleurs, tellement malin qu'il expliquait et narrait sur le parchemin ce qu'il considérait comme sa seconde religion, l'unique religion monothéiste, mais cela ne l'empêchait pas de croire aux récits antiques et à ce qui jusqu'alors se faisait du côté de la Grèce Antique. Il aimait à croire en plusieurs divinités, avec des histoires, les mythes. Pour lui, il était possible de se fier au deux, mais afin d'être tranquille et non persécuté, il se rangeait en apparence du côté de aristotélisme, faisant passer le reste pour une étude de la mythologie et de la fondation des cités grecs. Il plaça le parchemin sous un bol pour ne pas qu'il s'envole. Et la suite ? Hé bien, il verrait bien si il allait chasser le marron ou pas.

          Citation:
          Bon petit déjeuner !

          1) Peut-on adorer une icône ?

          Nous pouvons, mais nous ne devons pas le faire. Nous pouvons les vénérer, mais pas les adorer. Nous pouvons les observer, les apprécier, les aimer, les choyer, mais en aucun cas les adorer.

          2) Peut-on parler de perfection pour un saint ?

          Non, la seule personne pour laquelle nous pouvons parler de perfection est Dieu lui-même. Dieu est divin, Dieu est perfection. Un Saint, avant d'être Saint était un humain, un humain qui s'est approché de son vivant de la perfection, un humain qui a frôlé la perfection, du bout des doigts, l'effleurant sans jamais pourtant l'atteindre et la détenir. C'est sa façon d'agir, sa conduite... Et son humilité qui l'a projeté au titre et au rang de Saint. Un Saint ne doit jamais se définir comme une personne parfaite. Nul n'est parfait et se décréter parfait ne serait que mensonge et insulte pour Dieu.

          3) Peut-on choisir le Mal en connaissance de cause ?

          On peut choisir le mal, dans le sens où nous sommes libre de nos choix, de nos actions et de nos paroles. Mais ce n'est pas parce que nous pouvons le faire que nous devons le faire. Voilà la nuance qu'il faut avoir et qu'il faut savoir garder. Nous pouvons et nous risquons même de choisir le Mal quand nos émotions et nos sentiments dépassent notre raison, quand nous ne sommes plus vraiment maitre de nous-même, certains peuvent appeler cela "être possédé", mais est-ce réellement le cas ? Ne doit-on pas pouvoir nous protéger de nous-même ? Ne doit-on pas, justement nous poser un instant et avant d'agir, avant de nous diriger vers le mal, car nous savons que c'est le Mal. Nous devons nous arrêter et nous interroger sur l'acte que nous allions commettre ou les paroles affreuses que nous aurions pu tenir. Certains conseillent de tourner "sa langue sept fois dans sa bouche", d'autre encore de "quitter les lieux et d'aller prendre un peu l'air". Il n'y a pas de réponse affirmative dans ce cas-là, la réponse est nuancée. Nous pouvons choisir le Mal en connaissance de cause, mais nous ne devons pas le faire. Nous devons au mieux trouver un équilibre entres les vertus et leurs opposés les péchés. Une balance, ni trop d'un côté, ni trop de l'autre. Une "parfaite" équité serait génial, mais comme nul être humain ne peut l'être... Nous ne pouvons que nous souhaiter d'approcher cette équité et de la frôler durant notre vie. Je ne peux pas certifier qu'un jour je ne choisirai pas le Mal en connaissance de cause ou que je ne ferai que le bien. Le Mal et le Bien étant deux choses bien différentes, en mon âme et conscience je ferai de mon mieux.

          4) Que signifie "oecuménique" ?

          Le mot « œcuménisme » est issu du participe grec "oikouménê", du verbe "oikéô" qui signifie "j'habite", cela sous-entend le mot "gễ" signifiant lui la "terre". Nous pouvons donc en conclure que ce mot signifie "terre habitée". Ce qui peu se traduire et s’interpréter comme un caractère universel. Même si durant l'Antiquité cela ne signifiait certainement pas la même chose qu'aujourd'hui. La langue et le verbiage évoluant. On peut donc l'employé pour qualifier, pour nous qualifier.
          Universel donc qui nous rassemble tous.


          5) Explique ce qui fait la particularité du clerc par rapport aux autres hommes.

          Un clerc est avant tout un humain, mais un humain avec des attributions différentes du "commun des mortels". Ce sont des guides. Tout simplement parce qu'ils nous enseignent et nous apprennent à apprivoiser notre foi, ils nous apprennent à prier correctement à avoir la bonne tenue au sein d'un édifice religieux. Ils nous aident à combattre les péchés, ils nous écoutent, ils nous permettent de nous racheter auprès de Dieu quand nos actes sont mauvais. Ils nous aident à avoir la foi et une application de la religion la plus proche de l'inatteignable perfection. Ils sont là pour veiller sur le salut de nos âmes et nous empêcher de succomber à la tentation. Ils nous écoutent, nous conseillent. Ils sont des guides.
          Ils ont une vie qui les rend bien plus actifs que le commun des mortels au sein de l'Eglise, ils ont une activité plus importantes au sein de l'Eglise et ne peuvent pas être jugés comme les simples mortels. Ils sont différents des deux autres états qui sont naturellement la Noblesse et le Tier-Etat. Nous ne devons pas les comparer à nous-même, ils sont à part et ils ont leur propre hiérarchie.

          _________________
          --Carmen_de_la_serna.




            La brune descendit prendre son déjeuner, une main dans le cou qu'elle masse et l'autre devant sa bouche alors qu'elle baille.. Elle s'assied et retourne son bol pour y verser du lait.. La lettre attire son œil.. Elle lit la première ligne et répond "Merci" avant de grommeler, du travail de bon matin... La dextre verse le lait pendant qu'elle lit le devoir, la lettre est adossée contre le pichet pendant qu'elle beurre son pain.

            Une fois le déjeuner avaler, elle emporte le devoir à l'étage dans le bureau d'Althiof, elle s'installe, elle effleure les objets de celui qui fut le maître de maison, elle saisit un encrier, le secoue un peu pour s'assurer que l'encre n'a pas séché, puis c'est au tour de la plume, elle l'enfonce dans la pulpe de son index, vérifiant la pointe, et sa propreté.
            Les réponses de son frère sont corrects, toutes, guère étonnant mais elle précise quelques points.


            Citation:
            Les Hommes agissent mal par méconnaissance du Bien. Les êtres qui font le mal ont souvent des raisons en lesquelles ils croient, et n'ont pas pensé aux conséquences néfastes de leurs actes.
            Nous pouvons donc choisir de faire le Mal, car Dieu nous a laissé libre arbitre dans nos vies... mais si nous choisissons le Mal, c'est dans l'ignorance de l'Amour de Dieu. De même, l'Homme qui voudrait se vouer sciemment au Mal sans espérance ne peut exister. Dans chaque homme, il y a une part de Dieu. Et cette part, qu'elle soit infime, qu'elle soit enfouie au fin fond de l'être, ne permettra jamais que l'Homme se voue au Mal sans possibilité de rémission.
            En connaissant Son amour et ce qui nous attend, nous ne pouvons délibérément choisir le Mal. Je sais que tu feras de ton mieux.

            La Terre habitée, c'est bien cela, lorsque l’on applique ce qualificatif à l’Eglise Aristotélicienne, cela signifie que cette dernière a vocation à rassembler tous les hommes. Dans un sens plus réduit, cela signifie que l'Eglise regroupe en son sein tous les croyants de l'Aristotélisme, et toutes les tendances de l'Aristotélisme ; les Lescuriens, les Cisterciens, les Thomistes...

            Le clerc est un homme spirituellement supérieur aux non-clercs, il porte également une responsabilité décuplée par rapport à ceux-ci, en ce qu'il doit faire preuve d'Exemplarité et d'Humilité, plus que tout autre.

            Bon Travail, Rick serait fière de toi, je le suis.
            C.


            Elle confia la Missive à Theodon est parti faire une balade à cheval la dernière avant longtemps dans les monts d'Auvergne, elle ressentait le besoin d'aller au plus haut, d'embrasser l'air des cieux avant de redescendre haletante jusqu'à Montpensier, là, elle se recueilli sur la tombe de Rick, elle le pria de veiller sur eux, de les guider comme il l'avait toujours fait, les cris en moins, sa mort avait ce petit avantage...


                [Quelques jours plus tard - Normandie]

            Dieu que ses frères lui manquait, tous trois, si loin, elle les enviait des moments qu'ils passaient ensemble, elle se sentait bien seule, elle ne ménageait pas ses efforts dans ses charges ducales afin de ne point trop y penser. La mobilisation se transformait en armée, les denrées arrivaient, les normands revenaient de leur voyage ou pèlerinage pour nourrir les rangs. Fière et occupée, mais ce soir là, un répit, elle avait envie de se consacrer à la Théologie et de s'assurer que Timothée aurait lu assez de saintes écritures pour recevoir l'eau du Baptême.

            Citation:

            De Moi, Carmen de La Serna,
            A Vous, Timothée de La Serna-Marigny,




            Citation:

              La 22ème nuit de Septembre,


                      Mon frère,


              J'aimerai que l'on se penche sur la liberté, cette petite chose qui me manque pas mal en ce moment.. enfin, j'espère que vous vous portez bien et j'aimerai si tu acceptes, t'envoyer Hanna, si les angevins amorcent leur avancée vers nous.

              Notre propos liminaire nous permet de rappeler que l’esclavage est sévèrement condamné par l’Eglise, d’une part, parce nous sommes tous des Enfants de Dieu, issus du même Dessein, unis dans le même amour, et d’autre part, parce que chacun d’entre nous est foncièrement libre de ses actes et de ses paroles et qu’un homme ne saurait contraindre la conscience d’un autre, même pour son Bien.

              Dieu a en effet donné le libre-arbitre aux Hommes. La théorie de la prémotion, selon laquelle Dieu déterminerait la volonté de la créature, est contraire aux textes.
              Notre volonté et notre réflexion sont absolues, même si nos actions, elles, sont soumises aux contingences terrestres de la matière.


              Citation:
              « Mais la vie était imparfaite. Bien que créée par Dieu et composante de Lui, elle n’était pas Lui tout entier. Sa capacité de choisir était partielle, car son savoir et son pouvoir n’étaient pas illimités. Sa capacité de ressentir était tronquée, car elle était composée de matière, neutre et impersonnelle. Mais Dieu voulait aimer la vie et que la vie L’aime en retour. »


              (Le Livre des Vertus, tome 1, partie I, chapitre 2)

              Notre destinée n'est toutefois pas écrite, même si le Très-Haut connaît évidemment tous les futurs possibles.
              Cette liberté est donc don de Dieu, mais cette faculté est aussi un terrible faix. En effet, nous nous devons de la mettre à profit en menant une vie vertueuse. La liberté est une nécessité pour vivre pleinement et éprouver le plaisir et le bonheur.

              Être libre nous rend hélas sensible aux boniments de la Créature sans nom. Nous ne pouvons incriminer personne pour nos erreurs et nos malheurs puisque nous en sommes la cause.
              Il n'y a donc aucun fatum sur lequel nous pouvons nous accrocher, quelle lourde responsabilité nous a été donnée ! Pouvoir se tromper, apprendre de ses échecs, tel est le chemin que nous devons tous suivre.

              Mais cet indéterminisme induit aussi la possibilité de choisir, et donc de choisir le Vice, c’est la contrepartie de la liberté. Aussi Dieu a-t-il laissé vivre la Créature Sans Nom. La tentation, symbolisée par ladite Créature, existe parce qu'elle est une manifestation de notre liberté à choisir le Bien ou le Mal. S'il n'existait que la Vertu, alors la vie n'aurait plus de sens, de même que le temps et la mort rendent nos existences signifiantes (nous y reviendrons).
              Quelle confiance de la part du Très-Haut ! Il aime tellement Ses enfants qu'Il leur laisse le choix de L'aimer en retour, ou pas. Il a aussi voulu éprouver notre amour pour Lui.

              Confrontés en permanence à la tentation du péché, les hommes doivent constamment se remettre en question, et réfléchir aux choix qu'ils font. Et lorsqu'ils choisissent la voie de la vertu, c'est convaincus que cette voie est la bonne.
              Si les hommes n'avaient pas ce choix, si leur avenir était tracé, réfléchiraient-ils au pourquoi de leur existence ? Se rendraient-ils compte du bonheur d'aimer et d'être aimé de Dieu ? Au fond d'eux seraient-ils vraiment vertueux ?
              La Créature sans Nom, en éprouvant en permanence notre foi, ne fait en fait que la renforcer. Et en se battant contre elle, nous nous rapprochons à chaque fois de la Perfection Divine... Quel beau cadeau de la part du Très Haut...

              Mais il faut nous souvenir que Dieu, s'Il ne nous impose pas notre vie, nous guide toujours et nous aide à travers Son amour. Nous aurons toujours la capacité de discernement pour juger du Bien et du Mal.

              Céder au vice est une manifestation de notre liberté, mais cela ne signifie pas pour autant qu'il faille y céder.

              Sommes-nous pourtant esclaves de notre nature ?
              Certes, notre essence est imparfaite, mais notre liberté peut nous permettre de plier notre nature, de la façonner pour mener une existence vertueuse et à terme de monter à Dieu.



              Questions :

              1) L'Homme est-il prédestiné ?

              2) Pourquoi Dieu n'intervient-Il pas pour soulager les souffrances de Ses enfants ?

              3) Puisque nous sommes imparfaits et que nous ne serons jamais parfaits, à quoi cela sert-il de lutter contre notre nature ?

              ou

              3) Nous sommes libres, nous nous construisons donc jour après jour, cela n'est-il pas en contradiction avec le concept "d'essence de l'Homme" ?

              Ecrit par Père Hardouin et Mère Seriella, corrigé par Frère Peccatore




                      Affectueusement,
                      Carmen.

              Citation:
            Timothee
            Ce qu'il avait laissé le matin à sa soeur était revenu corrigé, Théodon le lui glissa dans la main, la suite de la pastorale ne viendrait pas de suite, la soirée serait occupée à profiter des normands avant qu'ils ne repartent plus aux Nord, non loin de la mer, là où sa petite Seigneurie de Bree se trouvait, Seigneurie qui lui manquait, mais surtout les fruits de mer, fruits de mer qu'il avait promis d'apporter pour fêter la Noël.

              Plus tard


            Après quelques mondanités, le Serna prit soin de ranger dans une boîte ouvragée tout ce qui concernait sa pastorale, les questions de Carmen, mais également les corrections, il pourrait ainsi s'y référer plus tard. Il attendait la suite, Carmen avait parlé de quatre questionnaires, il en avait fait deux, déjà la moitié, le troisième finirait bien par arriver. Il ne s'inquiétait pas, il savait qu'avec le mauvais temps qui arrivait, les routes étaient moins praticable et puis Carmen avait été élue Duduche de Normandie - oui encore - mais cette fois il n'avait pas été embarqué dans l'aventure pour faire le Porte Parole. Il avait quitté Clermont pour rejoindre Montluçon pour un mariage et finalement un beau matin alors qu'il s'y trouvait toujours Marco Polo arriva de Normandie un courrier à la main. Le Serna fut ravi de voir que son Secrétaire particulier avait fait la route depuis la Normandie, sans doute aucun que Carmen avait demandé à Marco parce que le courrier était plus précieux qu'à la normale, il remercia chaleureusement l'homme, lui glissa quelques écus et lui intima presque l'Ordre d'aller boire et manger quelque chose dans la salle commune de l'auberge. Lui se dirigea vers le bureau de sa petite chambre, et commença sa lecture.


            "Elle perd la notion du temps, sa lettre doit dater d'octobre tout au plus !"

            Il secoua la tête, souriant, mais légèrement inquiet, perdait-elle la tête ? Devait-il écrire à Bélisaire pour savoir si tout allait vraiment bien pour sa soeur ? Voilà qu'il pensait à Belisaire et Carmen comme à un couple ! L'idée faisait son chemin et il se garderait bien de le dire à Carmen pour le moment. La suite de la lettre permettait une réflexion, grande réflexion et Timothée attrapa son encre et son parchemin pour répondre à sa soeur.

            Citation:


              De Timothée de la Serna-Marigny,
              A Carmen-Esmée de la Serna,


            Ma soeur,

            tu trouveras dans cette lettre les réponses aux question que tu m'as posé pour ma pastorale, mais également quelques unes de mes pensées et une partie de mon questionnement. Outre le fait qu'une pastorale nous prépare à devenir Aristotélicien, elle permet de se poser les bonnes questions et de revoir certaines façons de faire. Finalement quelque part, elles rejoignent les questionnements de ceux que l'on appelle la "philosophie hellénistique" ou encore les "philosophes socratiques" qui ne manquaient pas de s'interroger à leur manière et avec leur croyance sur le Monde et l'Homme.

            1) L'Homme est-il prédestiné ?

            Une fois de plus la réponse n'est pas si catégorique que cela. A travers les textes et les écrits, les sermons l'Homme n'est pas prédestiné, il peut choisir ce qu'il veut faire sa vie. Dans le sens où notre destinée n'est écrite nulle part, et ce même si Dieu connait évidemment tous nos futurs possibles, dès lors qu'un choix s'offre à nous, plusieurs chemins sont possibles, Il ne sait pas vers lequel nous nous dirigerons. Il peut tout au plus espérer que nous choisissions celui de la vertu. Absolument rien n'est décidé dès la naissance, ni la rédemption, ni la damnation, chacun choisit de mettre cette liberté à son profit en restant dans le droit chemin lumineux pour atteindre le Salut.

            Cependant, les écrits ne tiennent pas en compte les lois faites par les Hommes, celles qui nous régissent et qui nous classent selon des catégories, celles qui nous empêchent d'être finalement totalement libre et de mettre à profite notre liberté et d'assouvir notre liberté tel que nous le souhaitons. D'une certaine façon notre naissance nous prédestine à quelque chose. Un noble sera prédestiné de part sa naissance à assumer un nom, à tout faire pour qu'il reste glorieux, un roturier restera pour la plupart roturier, un demeuré restera demeuré, quelqu'un qui ne comprend rien malgré plusieurs explications non plus. Je ne parle pas des serfs sur nos Terres ne sont-ils pas prédestinés à le rester ? Je crois que cette prédestiné se heurte à la justice et à bien des choses que l'Homme a transformé. Incapable qu'il est à respecter ce que son Créateur lui a offert. L'Homme ne s'arrêtera pas de jouer sur les mots pour s'offrir le meilleur, par pur péché d'orgueil, écrasant les autres. Je crains d'en faire partie, nul part il est écrit que les serfs sont nécessaires, à croire qu'un paysan libre quittera forcément mes Terres. J'entre dans une réflexion, mais je suppose que je pourrai après cette question libéré mes serfs et leurs offrir une certaine liberté, tout en les libérant de cette "prédestiné" totalement humaine... Ou au contraire je pourrai laisser cela comme c'est pas peur de voir mes Terres se vider. Rick avait raison, le chemin est long et difficile, plein de remise en question, nul n'est parfait, ce que nous avons vu précédemment.

            2) Pourquoi Dieu n'intervient-Il pas pour soulager les souffrances de Ses enfants ?

            Nous choisissons d'effectuer certains actes, certains choix qui vont entrainer de la souffrance, nous sommes ses enfants. Et comme tout parent, il ne va pas soulager les souffrances dès lors qu'elles sont méritées. Une souffrance est un avertissement, un signe que nous quittons le chemin de la vertu, nous souffrons, tant que nos pas serons loin de ce chemin nous souffrirons. Cet avertissement doit permettre une remise en question et un retour dans le droit chemin. La souffrance doit nous faire comprendre nos actes. Si nous vivions sans souffrance, nous ne saurions plus qui du mal ou du bien est, nous ne saurions plus si nos actes ont des conséquences dramatiques ou non. Nous aurions ainsi aucun acte à assumer puisque tout serait merveilleux, sauf que l'Homme n'est ni bon ni mauvais, il est nuancé et cette nuance deviendrait complètement imperceptible et tout ne serait pas si merveilleux que cela finalement.

            3) Puisque nous sommes imparfaits et que nous ne serons jamais parfaits, à quoi cela sert-il de lutter contre notre nature ?
            Ou
            3) Nous sommes libres, nous nous construisons donc jour après jour, cela n'est-il pas en contradiction avec le concept "d'essence de l'Homme" ?


            Deux extraits pourraient répondre à cette question ou plutôt ces questions. Notamment la remarque de Son Éminence Pouyss

            • Création II : La vie :

              "Mais Dieu était Parfait, alors que Sa création était imparfaite. Alors qu’Il était conscient de Lui-même, Sa création ne pensait pas. Alors qu’Il choisissait ce qu’Il faisait, Sa création ne faisait que s’adapter. Alors qu’Il était capable de créer, Sa création ne faisait que se suffire à elle-même. Alors qu’Il voulait aimer Sa création et être aimé d’elle en retour, elle en était incapable."

            Ou encore.

            • "C'est comme demander à une goutte d'eau pourquoi elle se joint à ses semblables (sous forme de ruisseaux, de rivières puis de fleuves) pour retourner à la mer. C'est comme demander pourquoi les êtres humains se réunissent en villes et villages pour vivre ensemble. Tout ce qui existe tend vers l'unité de tout ce qui partage sa nature. Comme tout ce qui est créé est de nature divine, tout tend vers l'unité divine : vers Dieu."


            Nous avons la possibilité de céder au vice, je crois que nous en avions déjà "parlé" un peu plus tôt lors de la pastorale, étant donné que Dieu nous a laissé entièrement libres dans nos choix. Mais ce n'est pas pour autant que nous devons faire ce que nous voulons, nous devons lutter contre la nature imparfaite, contre nos pulsions dévastatrices et mauvaises, nous ne devons pas tendre vers les actes répréhensible, puisque - rappelons-le - nous devons tendre vers la Perfection tout en gardant à l'esprit que nous ne pouvons point l'atteindre - pour rappel seul le Très-Haut est parfait - cette lutte nous permet de progresser et d'apprendre à ne pas céder à ce qui pourrait être une certaine facilité finalement. Un célèbre sage a dit "un Homme libre est un Homme qui lutte." Nous ne sommes libres que lorsque nous ne sommes pas sous l'influence du Sans-Nom qui finalement nous retire cette liberté, c'est de ce combat que provient notre liberté. Elle ne doit pas nous dominer. Il faut voir cette lutte comme un cadeau de Dieu. Il nous sait capable de vaincre et gagner cette lutte, à nous de lui montrer que nous ne voulons que la vertu. La perfection approchée et non touchée nous permet d'espérer et de croire en un jugement dernier favorable, il serait bien trop présomptueux et un manque total d'humilité que d'affirmer haut et fort que notre jugement dernier est favorable ! La vertu, l'approche de la perfection nous permet d'accéder à notre mort au plaisir, bonheur et à l'amour sur le brillant Soleil.


            Affectueusement,
            T.


            _________________
            Matthis_serna


              Quelques jours plus tard


            Il avait envoyé une lettre à son frère, très brève, il voulait que leur rencontre se fasse dans le plus grand secret afin de pouvoir mener à bien son plan. Il l'avait en tête depuis qu'il était tombé sur le trésor ou plutôt les quelques reliques d'une autre vie, d'une autre époque, outre les écrits qu'il n'avait pas fait voyager, il y avait aussi quelques objets, voir meubles qui logeaient aujourd'hui dans les cales de son navire qui mouillait dans le port de la Rochelle, il avait voyagé léger pour éviter d'attirer un peu trop l'attention sur lui. Il avait caché quelques objets sous une large couverture et il avait voyagé à dos d'un cheval loué dans un relai. Le rendez-vous était donné à Montbrisson, dans la petite maison de leur père et il avait demandé à Timothée de venir seul et discrètement.

            Les retrouvailles s'étaient plutôt bien passés, même si Timothée dans un premier temps ne l'avait pas reconnu et lui avait demandé quelque chose que lui seul savait, notamment où il lui avait enfoncé l'épée quelques années plus tôt. De la Prune avait coulé à flot ! Naturellement, il savait que Timothée ne se déplaçait jamais sans sa bouteille de Prune. Quelques nouvelles échangées, quelques aventures narrées et finalement ils s'installèrent à la petite table de bois du salon, de cette pièce à vivre où ils avaient passé bien du temps plus jeune, tous les objets étaient à la même place, la lumière filtrait à travers les volets encore fermés, les flammes des bougies dansaient sur les murs et la poussière recouvrait les meubles, mais là était parfait pour étudier le trésor.

            Matthis disposa plusieurs bougies sur la table avant de saisir son trésor dissimulé par une couverture. Il posa le tout sur la table, ouvrit la couverture dévoilant ainsi trois épées. Trois épées hispaniques dont la lame atteignait pas loin d'une soixantaine de centimètre. Les trois gardes étaient ornées ou avaient été ornées, des trous marquaient l'absence de pierre. De quel type ? Impossible de le savoir maintenant. Le pommeau était joliment décoré, tandis que les poignées des épées avaient été originellement ornées par du cuir noir à priori selon les morceaux restant.

            Il poussa les trois épées en direction de Timothée avant d'ouvrir la bouche, les lames étaient protégées par des fourreaux, mais impossible de dire si les fourreaux étaient d'origine.


            "Tu m'as envoyé à travers les mers sur les traces de nos ancêtres. Aujourd'hui, j'ai trois épées d'apparat à te montrer. Sors les de leurs fourreaux et regardent les lames ou plutôt, approche les lames des bougies pour voir. Quelque chose devrait te sauter aux yeux."

            Il avait laissé une part de mystère, Timothée devait le voir de ses propres yeux, sinon l'objet n'avait plus d'intérêt.
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