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[RP] Tyché ou les chroniques d'une Mesnie

Timothee
Il n'avait pas prévu de revoir si tôt son frère, aux dernières nouvelles il était un peu plus au Sud du Royaume, mais avec le temps il avait largement compris que le Serna avait une vie trépidante et qu'il ne fallait surtout rien prévoir sur du trop long terme, il accueillit donc Matthis avec un plaisir non dissimulé à Montbrisson, à l'abri des regards, tant pour savourer égoïstement le retour de son frère, tant pour dissimuler le trésor que Matthis avait rapporté. Lorsque les deux frères avaient discuté une année plus tôt de cette expédition, Timothée n'attendait pas grand chose, il n'espérait rien, il ne savait même pas si son frère réussirait à trouver quelque chose, non pas que Matthis soit un demeuré, mais cela faisait bien trois pratiquement quatre décennies que les Serna de la Branche d'Alejandro avait quitté l'Hispanie, les Terres passaient de main en main et bien souvent les gens ne s'encombraient pas des affaires des autres, le côté "pièces de musée" n'étant pas franchement au goût du jour ni même en projet.

Curieux il l'était, il suivit du regard ce que son frère déballait sous ses yeux à la lueur des bougies, il avait l'impression d'être quelques années en arrière lorsque Matthis lui montrait quelque chose, un trésor dans cette même pièce, bien plus lumineuse et pleine de vie et de joie, aujourd'hui c'était dans une pièce à l'allure fantomatique que les deux frères se retrouvaient.


"Je ne pensais pas que tu trouverais ceci."


Il attrapa une première épée et l'examina, comme Matthis le lui avait suggéré il l'attrapa par la poignée, il sentit le cuir abimé sous ses doigts, il observa les trous sur la garde.

"Je vois que certains ce sont servis."

Il tira sur le fourreau et approcha la lame de la flamme de la bougie, il resta un moment à déchiffrer les écritures avant de...

"Ernesto - 1426."

Il releva le nez et posa l'épée, il en attrapa une seconde et le même manège recommença. Il déchiffra et...


"Alejandro - 1421."

Et la dernière, il se doutait de ce qu'il allait trouver, mais il avait besoin de le voir par lui-même.

"Felipe - 1432."

Il marqua une pause, réfléchissant puis.


"Alejandro, Ernesto, Felipe. Les trois frères Serna. Les trois fils d'Alejandro fondateur de notre famille. Mais les dates ? A quoi correspondent-elles ? As-tu l'arbre avec toi ?"

_________________
--Carmen_de_la_serna.



        [Mont Saint Michel - 29 octobre]

    Inspirée par la fête qui l'attend, par la nuit qui tombe si vite, la peur qui s’immisce insidieusement, elle prend plaisir à redécouvrir ce cours et le partager avec lui mais aussi à cette époque de l'année, de nombreux souvenirs reviennent.. Elle les embrasse et scelle la missive pour Timothée.


    Citation:

    De Moi, Carmen de La Serna,
    A Vous, Timothée de La Serna-Marigny,




    Citation:


        Le 29ème jour d'Octobre,


                Mon frère,


        Sache que j'ai eu beaucoup de plaisir à te lire, j'ai senti comme ses lectures et questions t'ont remué, interrogé et t'ont poussé à reconsidérer quelques façons de faire ou de voir les choses, l'envie de les aborder, de les modifier est tentante, car il est sain de vouloir bien faire, toute fois l'enfer est pavé de bonnes intentions, prend garde a ne pas tomber dans l'excès de liberté, tout homme a besoin de cadre.

        Continuons avec un sujet que je trouve de saison avec Samhain et ses contes que l'on s'échangeaient enfants pour se faire peur.





        Nous allons maintenant vous proposer un traité délicat à commenter. Ce texte va vous confronter à des notions difficiles à appréhender. Certains pourraient penser qu’il est dangereux de vous faire découvrir un monde sombre et malsain, car vous pourriez prendre goût à cet article sur le Mal et être attiré par des recherches plus approfondies, comme la libellule par la flamme de la bougie. Nous vous rappelons que seuls les hommes les plus sûrs de leur foi peuvent se lancer dans de telles études. Mais laissons l’auteur vous avertir lui-même, en espérant que cela soit suffisant. Et sinon tu sais déjà la douleur de marcher, pieds nus, sur les rochers, je ne m'inquiète donc pas.

        Citation:
        L’effluve du mal (par Charles B.)


        Citation:
        J’ai approché le mal en tant qu’un des rares théologiens à en avoir eu le courage et la force de ne pas y sombrer. J’ai analysé nos textes sacrés, nos textes apocryphes et même certains écrits hérétiques enfermés dans les tours de mon abbaye.

        J’ai découvert l’effluve du mal, elle a une odeur mélangeant le soufre et la pourriture, elle ne contient aucun relent agréable auquel se rattacher, car l’effluve du mal est comme le mal lui-même, l’absence totale de bien.
        On trouve cette odeur les nuits de pleine lune autour des marais qui reflètent l’enfer sur terre, on la retrouve dans les profondeurs où la divine lumière ne parvient pas, on la retrouve également auprès des suicidés qui se sont enfermés pour renoncer au cadeau de la vie, on la retrouve encore sur les champs de bataille quand le fer a pris le pas sur le verbe.

        J’ai pourtant voulu affronter cette odeur pour étudier les créatures qui représentent le mal à nos yeux. J’ai lu les rapports des exorcistes pour comprendre ce que sont les démons qui parfois se cachent parmi nous, j’ai croisé mes lectures et j’en tire des conclusions qui au jour d’aujourd’hui, à l’approche de l’an mille, pourraient me conduire au bûché.

        Ma première conclusion est que les démons sont en vérité des âmes qui ont refusé d’emprunter la route vers leur jugement et se sont détournés de la voie tracée par le Créateur pour la race des humains. Ils ne sont liés en rien aux sept princes démons, gardiens des enfers.


        Sont-ce encore des créatures de Dieu, même si ce ne sont plus des humains ? Ces âmes damnées sont tellement éloignées de la Lumière divine qu’il est difficile de répondre par l’affirmative. Cependant, ne doutons pas qu’elles seront tôt ou tard jugées par Lui et qu’elles le seront sévèrement, elles iront sans doute grossir le rang des suppliciés sur la Lune.
        Pourquoi Dieu tolérerait-il de telles monstruosités ? Il s’agit d’une probable volonté de ne pas s’immiscer dans le libre-arbitre des Hommes, tant que ceux-ci ne se tiennent pas devant Lui pour le dernier Jugement.



        Citation:
        A) Type et but des démons terrestres


        Les démons terrestres sont donc des âmes qui, restées sur terre, veulent continuer à y survivre en possédant un corps humain. J’ai pu déterminer qu’il en existe 4 grandes catégories.


        Que devient alors l’âme du possédé ? Est-elle subjuguée par le démon qui en fait ressortir les parts les plus sombres ? Ou reste-t-elle impuissante face à la tyrannie du démon ? Il est clair qu’elle n’est pas et ne peut pas être annihilée, eu égard à la nature même de l’âme inaltérable et au résultat des exorcismes qui réussissent pour lesquels la victime retrouve « ses esprits » sans se souvenir de ses actions passées, sous le contrôle du démon. Nous pensons plus volontiers que la pauvre proie du démon n’est pas responsable et qu’elle doit être par conséquent protégée des élans vengeurs de la populace qui ne comprend rien en démonologie.


        Citation:
        1) Le démon passionnel. Le Type Egocentrique. (centré sur son ego)

        Le démon Egocentrique pense que Dieu n’a aucun droit sur lui et veut continuer à vivre sa passion sur terre à travers le corps possédé. Il utilise en général tous les moyens pour prendre du plaisir, que ce soit par la luxure, le vol, ou encore l’assassinat de ceux qui lui ont nui dans le passé.


        2) Le démon Mordide. Le type Thanatoquester (chercheur de mort)


        Le Thanatoquester est réputé très dangereux par les exorcistes, il refuse de se faire juger car il trouve injuste d’être mort alors que d’autres méritent cent fois plus de mourir que lui. Il force durant ses délires sa victime à tuer tous les êtres qui lui sont chers. Finalement, il pousse sa victime à l’acédie et jusqu’au suicide. On dit qu’à chaque fois qu’il réussit à pousser le possédé au suicide, le Thanatoquester augmente sa force par l’expérience, mais aussi en prenant une partie de l’énergie de l’âme qu’il a contrôlée.


        Au regard du précédent développement sur l’inaltérabilité de l’âme, pensez-vous que cette dernière sentence soit possible ? Si non, comment expliquez-vous les cas constatés d’une plus grande vigueur du démon après qu’il a pris possession de nombreuses victimes ?


        Citation:
        3) Le démon vengeur. Le type Tisirhée (flot de la vengeance)

        Il a refusé de se faire juger avant d’avoir pu obtenir vengeance, et part généralement en conséquence après avoir eu sa vengeance. Toutefois il est parfois confondu avec les démons de la mort car il a tendance à faire augmenter la mortalité autour de lui.


        Réfléchissons un instant puisque cela n’a as encore été évoqué au péché de vengeance. De quel péché capital le rapprocheriez-vous ? Pourquoi ?


        Citation:
        « Ira furor brevit est ; animum rege, qui, nisi paret »
        (La colère est une courte folie : maîtrisez vos passions ; si elles n'obéissent pas, elles commandent).


        4) Le démon de l’acédie. Le type Laetitiacata (de laetitia (joie) et cata (en bas)

        Réputé peu dangereux par rapport aux autres démons, il passe de corps en corps pour amener la tristesse et l’acédie, et pousse occasionnellement les gens au suicide. Il a pour but principal de détourner les hommes de la lumière car il ne l’a pas lui-même trouvée de son vivant.


        5) Le fantôme, ou Anima anxiosus, ou Poltergeist

        Classé souvent comme démon, on pourrait pourtant dire que le fantôme est un pré-démon, puisqu’il n’a pas pris possession d’un corps. On ne peut donc pas à proprement parler d’exorcisme, même s'il est souvent préférable de le faire fuir pour éviter justement qu’il ne devienne réellement un démon "possesseur". Ce sont généralement des exorcistes débutants, voir de simples prêtres qui dans un premier temps les combattent. Les manifestations des fantômes sont diverses, mais généralement seul ceux qui veulent les entendre peuvent les entendre et ont l’impression de les voir. Il existe des cas où des témoins disent avoir vu des anima anxiosus agir sur la matière en déplaçant des objets, mais il s’est pratiquement toujours avéré que c’était un des témoins lui-même qui avait agi consciemment ou inconsciemment pour déplacer l’objet. L’anima anxiosus, pour se faire entendre ou voir, agit en fait directement sur notre âme comme s’il effectuait une mini possession. Les choses sont vues alors un peu comme dans un rêve, où le vrai et l’imagination sont mélangés.

        B) Les autres créatures terrestres

        Les 3 lois naturelles

        Les trois lois qui régissent les réactions des créatures sont « la soumission à l’humain, le besoin de se reproduire et le besoin de se nourrir ». Si l’équilibre entre les trois lois est respecté, la créature garde sa place dans la création. Parfois, le besoin de se nourrir n’est cependant pas satisfait, certaines créatures passent outre une des deux autres lois et peuvent se retourner vers leur progéniture et leurs semblables, soit dans des cas encore plus rares vers l’humain. C’est pour cette raison que les animaux sauvages, moins proches de l’humain que les animaux domestiques, peuvent occasionnellement attaquer et dévorer des humains. Ce n’est donc pas du à une cause démoniaque, ni même à une punition divine, qui fait que les loups tuent parfois des voyageurs isolés : c’est plutôt une rupture de l’équilibre des trois lois de la vie animale. La vie végétale n’étant pas soumise à ces lois, lorsqu’il y a déséquilibre, la vie végétale s’arrête simplement.


        Nous avons ici confirmation que les démons susmentionnés ne méritent plus qu’on en dise qu’ils font encore partie de la création, puisqu’elles ont rompu ces lois naturelles. Diriez-vous lois naturelles ou lois divines ?


        Citation:
        Les autres démons terrestres

        D’après mes recherches, il semble qu’il n’y ait pas de trace confirmée et irréfutable de l’existence de créatures démoniaques terrestres, ni même simplement de créatures surnaturelles, autres que les âmes égarées dont j’ai parlé précédemment. En revanche, il n’y a pas d’explication simple de certains événements qui se sont produits par le passé. Dogmatiquement parlant, et en étant croyant, on ne peut admettre que des créatures de Dieu puissent se détourner de la loi de Dieu puisqu’elles n’ont pas reçu le libre arbitre. L’arbre suit le cycle qui est le sien, comme le fait le cochon, la vache ou le mouton. Pourtant des circonstances extrêmes peuvent entraîner des réactions extrêmes.

        Vampire, garou et autres créatures démoniaques.

        Ces créatures démoniaques hantent nos superstitions, mais n’ont pas de réalité tangible. Si elles existaient, elles seraient soumises aux 3 lois et ne seraient pas soumises au libre arbitre comme l’humain l’est naturellement.
        Ce sont donc en fait des humains qui n’ont plus leur raison, c’est une forme d’hérésie peu répandue où l’humain renie jusqu’à sa propre humanité, la plupart du temps après avoir été soumis à une possession démoniaque, ou bien étant encore possédé. Il a été prouvé que lors des possessions, si le combat entre l’âme résidente et l’âme démoniaque est violent, des modifications physiques peuvent survenir. C’est de là que viennent les légendes parlant de créatures polymorphes comme les loup garous. Les vampires sont probablement en réalité des humains devenus fous et possédés par des démons de type Laetitiacata qui fuient tellement la lumière divine qu’il ne sortent que la nuit, et recherchent tellement à retrouver leur humanité qu’il tentent de prendre celle des autres en buvant leur sang.

        A noter que la douleur mental peut donner une vive douleur physique et ainsi transformer quelque peu le corps. On a vu ainsi des personnes ayant une pilosité accrue, ou des dents plus saillantes suite à une infection. Bref il n’existe donc de nos jours que deux sortes de créature terrestre : les humains et les créatures soumises aux humains.



        c) la notion de diable et la Créature sans nom


        La seule créature n’étant pas liée aux lois de la création est la Créature sans nom. Pourtant, la plupart des théologiens s’accordent pour dire que c’est une allégorie pour représenter la part de doute qui est en nous, et que, si effectivement elle a bien existé, elle a dû finir seule et même mourir après sa rencontre avec Christos. (cf. Vita de Christos, chapitre 5 « Aussitôt, la créature sans nom, qui rampait à ses côtés, disparut, le laissant aux portes du désert. ») D’aucuns disent qu’elle erre encore, mais étant unique et sans pouvoir, elle doit vivre dans la peur de l’humanité. Certains l’appellent « le malin » pour nous rappeler que son seul pouvoir est d’être particulièrement doué pour nous faire admettre comme juste ce qui ne l’est pas.


        Pensez-vous que la Créature Sans Nom soit vraiment aujourd’hui qu’une simple allégorie ? L’auteur fait allusion à sa possible mort, que pouvez-vous en dire ?

        Ecrit par Père Hardouin


        J'espère que tu t'amuseras autant que moi lorsque j'ai retranscrit ce cours, tu reconnaîtras bien des cas, je te laisse sur ces mots, je dois revêtir ma tenue d'Athénienne pour le bal, tu as su m'inspirer avec ta philosophie du bassin méditerranéen.


                Affectueusement,
                Carmen.


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    Matthis_serna


    Il attendait, il observait les réactions de son frère, il se demandait comment il allait réagir et ce qu'il allait comprendre de ses reliques, Matthis n'avait pas mis longtemps à faire le rapprochement, il faut dire qu'il se promenait bien souvent avec l'arbre dans sa poche, Aurélia avait été d'une grande aide. Il finit par arborer un léger sourire sur son visage, il observait Timothée qui détaillait les épées.

    "L'empire Serna a été largement dépouillé. Une fois que l'héritier n'était plus là pour réclamer... Que les frères et soeurs éparpillés ça et là. Tout est retourné aux Couronnes. C'est un miracle que j'ai trouvé ces trois objets."

    Il lui sourit, l'écoutant lire comme il l'avait fait lui-même quelques semaines plus tôt lorsqu'Aurélia de la Vega lui avait remis un trésor que son père avait retrouvé dans un des châteaux Serna. Il ne parlerait pas d'Aurélia à Timothée, pas tout de suite, il devait d'ors et déjà en parler avec leur mère et avec Carmen naturellement.


    "J'ai toujours notre arbre avec nous. Quant aux dates. Elles correspondent aux années où Alejandro, Ernesto et Felipe ont eu 14 ans. J'imagine que notre arrière-grand-père avait décidé d'armer ses fils à leur majorité... Même si il semblerait que cela soit bien plus des épées d'apparat."


    Les épées, il aurait aimé pouvoir en apprendre plus, mais hélas les contemporains d'Alejandro et de ses fils étaient pour la plupart décédé et la famille Serna bien que glorieuse était retournée dans l'indifférence la plus totale. Il ne restait que le carnet de recette de Lorena dans la maison d'origine des Serna à La Serna, là où le reste de la famille vivait en toute quiétude, n'arborant que fort peu le patronyme Serna pour peut-être ne pas réveiller de vieille douleur ? Rancoeur ? Difficile à dire, le passé trouble Serna était parfois d'une limpidité déconcertante et d'une obscurité éprouvante. Comme si le fardeau se transmettait de génération en génération.


    "Je vais livrer l'épée à Carmen, celle d'Ernesto, cela lui fera une bonne surprise et puis... Pour Alexandre et Felipe je peux le faire à mon retour ou alors si tu le souhaites, tu pourras le lui donner en lui expliquant."

    Il n'y avait plus qu'à attendre, attendre que son frère réplique, que son frère atterrisse, que le chef de Serna tranche. Car Matthis savait qu'il savait trancher, d'autant plus quand il fallait préserver la famille.
    Alexandre_serna
    10 Novembre 1466 - Hostel Serna

    Après plusieurs jours passés à Montluçon, il était de retour à Clermont, ce n'était pas prévu.
    Il n'avait pas prévu, mais ce fut Léo, le garde de Tino qui l'informa du voyage de Killian et de Tino vers Clermont, finalement les choses avaient évolué, Tino n'était pas allé à Clermont et Killian n'y faisait qu'étape.
    Lui resterait sur place, il retrouverait ses habitudes clermontoises, mais malheureusement en cette fin d'automne, alors que l'air sentait la neige, Alexandre espérait voir les premières neiges tomber rapidement.
    Il savait aussi qu'il avait toujours les stères de bois à entrer, mais il tardait à faire cette punition.
    Il savait que l'hostel serait toujours chauffé, Timothée veillait à ce qu'il y ait du bois, mais faire cette ultime punition serait laisser partir définitivement sa mère.
    Cette femme qui l'avait élevé comme son propre fils alors qu'il n'était qu'un cousin, elle lui avait tout offert et il n'était pas vraiment prêt à la laisser définitivement partir.

    Il poussa la porte de l'Hostel, Germain n'était pas là, il était tombé malade après l'enlèvement de Jules, il était resté toute la nuit devant chez Solène, alors qu'elle était déjà parti, il avait attrapé une Catarrhe (= grippe).
    Depuis c'était Théodore qui s'occupait de l'Hostel, Alexandre le regarda avec le sourire.


    Bonjour Théodore ! Germain va bien ?
    Il va mieux oui ! Mais je lui interdis toujours de quitter le lit !
    Il le faut, ordre du médecin !


    Il lui sourit et attrapa des gants de cuir.

    Je vais chercher des stères pour... L'hostel !

    Il sourit et fit demi-tour pour retourner dans la cour de l'hostel, il attrapa la brouette et traversa Clermont avec.
    Il s'arrêta devant la forêt et il observa les bûcherons déjà présents, il arriva à la hauteur de l'un d'eux et une hache à sa taille dans les mains, il commença à débiter les troncs en bûches.
    Il frappa une première fois et leva les yeux au ciel.


    Montre moi le chemin.

    Il frappa, frappa, frappa !
    Et puis au bout d'un moment il chargea sa brouette avec les bûches qu'il avait coupé.
    Mais alors qu'il chargeait sa brouette, il sentait les larmes lui monter aux yeux, une première fois il se les essuya du revers de la manche.
    Les hommes ne pleurent pas.
    Il avait repoussé et repoussé cette punition qui n'en était plus vraiment une.
    Mais à mesure qu'il chargeait sa brouette, il sentait ce lien ultime s'effilocher, comme si il allait complètement disparaitre.
    Comme si...
    Il s'imaginait rentrer, ouvrir la porte et voir surgir sa mère et l'entendre dire "enfin tu as effectué ton travail."
    Mais il savait qu'en entrant il ne l'entendrait pas.
    Il termina de charger sa brouette, elle débordait presque, comme si il avait besoin de s'infliger une douleur physique à la hauteur de la plaie qui s'était ré-ouverte dans son coeur en ce triste jour de novembre.


    A l'approche de l'hostel, il prit sur lui, il renifla un bon coup et s'essuya les yeux, il pourrait toujours blâmer la fraîcheur de l'air.
    Il effectua plusieurs aller-retour pour apporter de quoi tenir suffisamment longtemps.
    Il rangea la brouette comme il le fallait et se glissa dans l'Hostel, il évita Théodore et marcha dans le couloir.
    Il savait ce qu'il visait, il visait la chambre de sa mère.
    Il avança à pas de loup et enclencha la poignée, il poussa la porte, un air de rose flottait dans la pièce, le lit était fait, tout était là, tout était figé, tout était pareil.
    Timothée n'avait rien fait changer, des fois que...

    Il poussa la porte, il entra dans la chambre et se dirigea vers l'armoire, il y avait les vêtements d'Althiof et une partie de ceux de Korydwen, il se mit sur la pointe des pieds pour chercher une écharpe un petit truc.
    Il ne pensait pas que faire cette ultime punition le rendrait si mélancolique.
    Il attrapa une belle étoffe rouge qu'il glissa dans sa poche, il referma l'armoire derrière lui et puis la porte de la chambre, mais avant cela, il glissa au fantôme de sa mère.


    J'ai été cherché les stères pour la fenêtre ouverte du 27 mars 1465.
    Mais tu n'es pas obligée de partir de l'hostel...
    Tu peux rester.


    Il ferma la porte derrière lui et alla rejoindre sa chambre, il se jeta sur son lit et enfouit largement son visage dans l'étoffe qui sentait encore la rose.
    Il avait l'impression de se retrouver des années en arrière quand les morts étaient encore vivants.

    _________________
    Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
    Timothee
    La discussion avec Matthis prenait des allures de fin, il opina du chef, Matthis donnerait l'épée à Alexandre, c'est lui qui les avait ramené et il évitait ainsi de se prendre une rouste parce que tout le monde aurait eu son épée des mains de Matthis et pas lui. Il garda en main l'épée de son grand-père. Il ne savait pas trop quoi penser de cet homme, était-il réellement mauvais au fond de lui ou était-ce un caractère qu'il s'était forgé et un rôle dans lequel il s'était enfermé et dont il ne pouvait plus se libérer. Une dernière étreinte entre les deux frères et finalement Matthis devait déjà quitter le Bourbonnais-Auvergne pour accomplir une autre mission. Mission pour laquelle il était resté très vague.

    Quelques jours plus tard.


    L'émotion avait été au rendez-vous ces derniers jours et Timothée n'avait pas encore pris connaissance du pli de sa soeur. La dernière partie de la pastorale ne pouvait pas mieux tomber, le mal. Il était dedans jusqu'au cou depuis l'enlèvement de Jules.


    Citation:


      De Timothée de la Serna-Marigny,
      A Carmen-Esmée de la Serna,

    Ma soeur,

    tu trouveras de nouveau les réponses à cette dernière partie de pastorale. Je ne sais pas qui a guidé ta main dans ce choix. Mais j'y trouve échos avec ce qu'il s'est déroulé au sein de la Mesnie dernièrement. Jules a été enlevé par un fantôme de notre passé, de ses fantômes qui effrayaient Rick, de ceux qui l'ont longtemps empêché de porter son nom. Aujourd'hui, ce fantôme repose dans une de mes geôles, un invité de marque et d'honneur. Je ne sais pas encore ce que je ferai de lui, c'est encore bien trop frais dans ma mémoire et l'important pour le moment est Jules qui a subi les horreurs de ce monstre hispanique. Je dois rassurer la Mesnie et la Seigneurie de Mirefleurs, mais tout devrait rentrer dans l'ordre avec l'aide de la Maréchaussée de Mirefleurs.

    Hanna est arrivée en pleine forme, elle est avec César et ils s'amusent, insouciants qu'ils sont. Je les envies parfois.

    Au regard du précédent développement sur l’inaltérabilité de l’âme, pensez-vous que cette dernière sentence soit possible ? Si non, comment expliquez-vous les cas constatés d’une plus grande vigueur du démon après qu’il a pris possession de nombreuses victimes ?

    L'âme est inaltérable c'est un fait. Alors comment cette sentence est-elle possible ? La réponse absolue n'existe pas. Seul le démon le sait et le Très-Haut. En simple mortel que je suis, je ne puis faire qu'une hypothèse. Le démon progresse parce qu'il apprend, il évolue en apprenant, plus il possédera, plus il aura cette expérience, meilleur il deviendra. L'image est là, c'est comme si il dévorait les âmes, mais sans le faire. Une figure de style, une façon d'illustrer et de voir les choses. Pour ma part j'y vois un apprentissage, après tout pourquoi un démon ne pourrait-il pas apprendre de ses anciennes possessions ?

    Réfléchissons un instant puisque cela n’a as encore été évoqué au péché de vengeance. De quel péché capital le rapprocheriez-vous ? Pourquoi ?


    Cela pourrait être l'orgueil. L'orgueilleux cherche à dominer les faibles. Comme le dit si justement cet écrit là.

    Livre de la Pré-Histoire
    Chapitre IV - « Les péchés »

    4 Alors, l’homme et la femme se firent orgueilleux. Le fort se mit à mépriser le faible, qui ne pouvait pas se nourrir autant qu’il le souhaitait. Comme la Créature Sans Nom, ils pensaient maintenant que le rôle des forts était de dominer les faibles. Celle-ci vit donc que l’heure de sa revanche était venue. Elle se mut dans l’ombre et s’approcha alors de ceux qui étaient ainsi méprisés, car ils n’avaient plus assez pour se nourrir. Elle leur demanda: “Pourquoi vous laissez-vous faire ainsi, pourquoi ne pas renverser les rôles?”


    Dans sa domination, l'orgueilleux pourrait vouloir faire disparaitre tous les faibles. Quoi de mieux que de tuer pour purger l'humanité ? A priori, pour le moment il n'y a nulle autre arme. C'est d'ailleurs un prémisse qui peut mener à un autre péché, la colère.

    6. Alors, l’homme et la femme frappèrent leurs frères et leurs soeurs. Prenant couteau et hache en main, chacun frappa l’autre en une tempête de violence et de destruction. Ils venait d’inventer la guerre, qui atteignit son paroxysme lorsque chacun se mit à brûler la maison et à dévaster les champs de l’autre. La Créature Sans Nom vint à nouveau près de ceux qui l’écoutaient et leur dit que la violence et la haine leur permettraient dorénavant de dominer leur prochain.

    La Colère sème la guerre et la mort, ce qui correspond plus que le précédent, mais il est parfois difficile de différencier les deux dans certains cas. Je parle en connaissance de cause.

    Nous avons ici confirmation que les démons susmentionnés ne méritent plus qu’on en dise qu’ils font encore partie de la création, puisqu’elles ont rompu ces lois naturelles. Diriez-vous lois naturelles ou lois divines ?

    Je dirai qu'il s'agit d'une loi divine, au delà de ce qui est. Le Très-Haut dans son omniscience a parlé ou agi. Les démons ne méritent plus d'être dans la création, loi divine d'exclusion.

    Pensez-vous que la Créature Sans Nom soit vraiment aujourd’hui qu’une simple allégorie ? L’auteur fait allusion à sa possible mort, que pouvez-vous en dire ?

    Le tout réside dans le mot "disparu" qui peut-être perçu de deux façons au moins, disparu dans le sens de mort ou disparu dans le sens plus visible, après tout aux portes du désert la Créature sans nom a pu s'éloigner jusqu'à sortir du champ de vision. Encore une fois, chacun peut voir ce qu'il a envie de voir. Je pencherai plus du côté de la simple allégorie, mais comment en être complètement certain ? C'est une question intéressante.

    Affectueusement,
    T.


    _________________
    Timothee
    Quelques jours après le duel entre Jules et Alexandre

    Un garde avait raccompagné Alexandre au sein de l'Hostel et naturellement, Timothée avait du prendre les devants et prévenir l'Ordre qu'Alexandre aurait plusieurs jours d'absences, il espérait qu'il retrouverait ses esprits un jour, mais pour l'heure il était plus que consigné pour le moment et c'est donc Théodore qui se présenta au sein de l'Ordre.


    Citation:


      De Timothée de la Serna-Marigny,
      A l'Ordre du Mérite,
      A la Duchesse du Bourbonnais-Auvergne

    Officiers,

    je prends la plume puisqu'il semblerait que mon jeune frère Alexandre de la Serna, votre Intendant tienne des propos pour le moins déroutants. Il semble persuadé que notre mère a été enterrée il y a à peine quelques jours et que notre Oncle Rick lui a donné rendez-vous au sein de votre Ordre. Au nom des Serna, je tenais à m'excuser des situations dans laquelle ou lesquelles il aurait pu vous mettre.

    Je l'avais fait surveiller, mais il est malicieux et aura profité d'un court instant pour fausser compagnie à notre fidèle Théodore. Alexandre a voulu jouer au grand dans la lice en acceptant le gant que Jules, mon écuyer lui avait lancé à la figure. Malheureusement, un coup d'épée aura eu raison de son crâne, des soins lui ont été naturellement prodigué par notre meilleur médecin Claudine Marshall, il se pourrait que sa mémoire soit altérée, j'ose espérer qu'avec le temps et le repos il retrouva ses esprits et saura tout remettre dans l'ordre.

    Pour le moment, je doute qu'il puisse faire quoi que cela soit au sein de l'Ordre, peut-être qu'en lui expliquant longuement dans quelques jours, quand ses bandages lui auront été retiré et que Claudine Marshall l'aura autorisé à reprendre une vie "normale", alors peut-être qu'il pourra assumer certaines activités.

    Si jamais vous le croisiez là-bas, merci de nous le renvoyer au sein de notre Hostel, nous sommes maintenant plusieurs, normalement il ne devrait plus se sauver aussi facilement.

    Si vous aviez besoin d'aide, si je peux faire quoi que cela soit pour palier à l'absence de mon frère, croyez que je le ferai avec bon coeur ou qu'un Serna le ferait. Je vous déconseille néanmoins de vous adresser à Hanna, elle pourrait vous rendre fou.

    Avec tout mon respect & ma sympathie,
    Timothée de la Serna-Marigny


    _________________
    Ronan.



          [Mont Saint Michel]

      La fin de ses charges approchaient, et elle pourrait bientôt inviter sa famille à la rejoindre au Mont, pour une cérémonie d'anoblissement. Elle se languissait de sa petite famille et le mandat l'épuisait un peu plus chaque jour, fort heureusement Marthe avait gardé quelques recettes des anciens élèves de Carmen, et c'est une recette de Maywenn qui fut utiliser comme sédatif pour permettre à la brune de faire une nuit complète, loin de se douter que la lecture de la missive de son frère rajouterait à son inquiétude..


      Citation:

      De Moi, Carmen de La Serna,
      A Toi, Timothée de La Serna-Marigny,




      Citation:

                  Mon frère,


          Je n'avais aucune idée de ce qu'il se passait en Auvergne, pauvre Jules, j'espère qu'il se remet du traumatisme tant physiquement que moralement. Il faut le rassurer sur sa place dans la mesnie, de toute évidence, s'il a été enlevé c'est que ce malfrat savait qu'il comptait pour nous. Il ne faut pas qu'il est le sentiment d'échec, ou que sais-je, ce qui pourrais lui passer par la tête, garde-le a ton côté, et rassure le, c'est un enfant, il a manqué de temps de chose, il faut veiller sur l'once d'enfance qui lui reste avec tout ce qu'il a déjà vécu.

          Je ne doute pas que toi et tes gens d'armes sauront faire en sorte que cela ne puisse se reproduire, je vais sans doute te surprendre, mais fait du malfrat un exemple, afin que toute la vermine craigne de s'approcher encore de notre sang, notre mesnie.

          Il me faut t'annoncer, si je ne l'avais pas fait, le retour de Zig, fiancé à Wouchi, une jeune lexovienne, et prêt à honorer une vieille promesse, celle de devenir mon vassal, et Lilye, a elle aussi, accepté de me faire cet honneur, la cérémonie se tiendra fin novembre, ne tardez pas à vous mettre en route, j'ai bien trop hâte de vous revoir pour tolérer un retard ou pire une absence.

          Revenons-en a ta pastorale, elle se clôt avec cette missive, et sa correction, il te faudra bien entendu te présenter en confession avant de recevoir l'eau du baptême.

            Il n'existe pas de réponses officielles pour ces questions : l'important est surtout la réflexion qu'elles entraînent... Et cela t'as effectivement poussé à songer à ce qui est invisible pour les yeux des mortels. Et je suis d'accord avec toutes tes réponses, qui se rapprochent de celles que je ferais.

            Il n'est pas impossible que les démons apprennent de leur possession, comme tout parasite, finalement, mais le démon ne peut se nourrir des âmes de ses victimes, le démon a peut-être une plus grande vigueur à la suite de son succès, par la seule conscience de sa réussite. Mais les âmes sont inaltérables. Même s’il tue ses victimes, les âmes seront jugées par le Très-Haut, et iront soit au Paradis Solaire, soit à l’Enfer Lunaire. Dans ce cas, elles ne pourront pas être absorbées par des démons.

            En effet, tout comme toi, Je rapprocherai la vengeance de l’orgueil. Vouloir se venger, c’est vouloir appliquer sa propre justice, et se croire supérieur aux autres. Tes textes sont de bonnes références, cela ne m'étonne pas, mais je le souligne, car ajouter la colère est bien vu. Le premier engendre le second, et le second entretien le premier, c'est sans fin...

            Pour les lois, je ne suis pas certaine que l’on puisse toujours distinguer lois naturelles et lois divines. Puisque Dieu à créer l’Univers et la nature, cette dernière obéit fatalement à des lois divines. Nous sommes donc d'accord.

            La créature sans Nom, est selon moi, une allégorie à la base. En effet, on trouve les premières références à la Créature Sans Nom dans le premier Tome, Le Mythe. Je pense qu’il y a un certain nombre d’allégorie dans ce premier volume. Ainsi, la Créature Sans Nom pourrait être une allégorie des différents démons. Elle symboliserait à elle seule, l’ensemble des démons.
            Ce qui ne veut pas dire que tu as tort, tout réside dans le mot disparu, donc elle est apparu, elle est parti, ou elle est devenu invisible, gardons nous de le découvrir, et demeurons sur le chemin de la vertu. Bien sûr, je pense également que chacun a le droit divin et fondamentale de préserver sa propre vie et celle de sa descendance. Tu sais ce qu'il te reste à faire.


                  Affectueusement,
                  Carmen.


      Timothee
      La lettre était arrivée entre les mains de Timothée, ce dernier la parcourait avec le sourire. Finalement, sa pastorale était maintenant terminée, il allait pouvoir s'occuper de son baptême, c'est qu'il souhaitait, plus ou moins. Il avait quelques projets du côté de l'Eglise, mais chaque chose en son temps. Carmen les conviait au Mont pour la fin novembre, ils allaient assister à un nouvel anoblissement, Timothée aurait ainsi un nouveau voisin, il sourit à cette idée. Son anoblissement devait s'accompagner de celui de Zig, mais malheureusement un tragique événement était survenu et Zig avait du quitter précipitamment l'assemblée avec femme et enfant et cela s'était tragiquement terminé, malheureusement. Après plusieurs mois Zig était de retour et une promesse étant une promesse, il était venu le temps. Ainsi que de revoir Lilye, la fille de sa Défunte Majesté la Reyne de France Alvira. Du bonheur et de la joie à venir, voilà qui mettait du baume au coeur d'autant quand quelques tragédies avaient été essuyé, Alexandre et son caractère de cochon qui avait fait empiré une situation. Rien n'était facile et tout petit bonheur était à prendre.
      _________________
      Matthis_serna
        Début décembre


      Le marin tournait en rond et il n'avait pas aimé redescendre en Bourbonnais-Auvergne, il aurait souhaité rester en Normandie pour ne pas être trop loin de son navire. Voilà une chose qu'il avait oublié durant son voyage loin des Serna : tout pouvait changer du jour au lendemain et c'est ce qu'il s'était passé. Le lecteur averti pourra trouver ceci dans l'histoire de l'arbre venu de Normandie.

      Il s'était rendu dans le cabinet de travail de son père dans l'Hostel Serna pour écrire une lettre à Johan, il avait pris soin de ne pas mettre de désordre dans les affaires de son père que certaines voyaient morts alors qu'il était simplement disparu.

      Tranquillement installé dans le fauteuil, la plume grattait tranquillement le parchemin, le feu crépitait dans l'âtre et il entendait des bruits de pas plus ou moins souples, plus ou moins lourds. L'Hostel vivait de nouveau et renaissait, cela faisait chaud au coeur.
      Alexandre_serna
      Début décembre.

      Un retour en BA après avoir été en Normandie !
      Des péripéties, des aventures et puis finalement il était de nouveau au sein de l'Hostel Serna.
      Entre temps et durant le voyage il avait reçu une lettre qui l'avait pour le moins attristé, il n'y avait plus de colère juste de la tristesse.

      Il ne pouvait malheureusement pas embêté Timothée avec cela, il avait bien trop à faire déjà, Carmen c'était pareil, englué dans une future armée à Aurillac.
      Il restait Hanna et César, mais il craignait que le duo ne lui propose de jeter des projectiles composés de noisette avec les mini-catapultes.
      Aurélia ne méritait pas de subir les embrouilles des Serna, il ne restait plus que Matthis.

      Sa lettre dans les mains, il commença sa longue recherche dans l'Hostel, il ne pouvait hélas se fier aux bruits, puisque du bruit il y en avait partout.
      Il croisait Germain qui allait bien mieux qui lui indiquait que Matthis se trouvait dans le cabinet de travail.

      Alexandre s'y dirigea, la porte n'était pas totalement fermée, juste entrouverte.
      Il frappa doucement contre le bois de la porte et la poussa pour entrer dans la pièce, une fois à l'intérieur il la repoussa derrière lui et la ferma à l'aide de son pied avant de s'approcher de son frère.


      Matthis ?
      Est-ce que je peux te demander un avis s'il te plait ?

      _________________
      Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
      Matthis_serna
        Début décembre


      La lettre séchait tranquillement alors que son dos épousait parfaitement le dossier du fauteuil dans lequel il se trouvait, des années durant il s'était imaginé à la place de son père, gérant ça et là des affaires, des choses. Il n'y avait rien dans sa vie qui correspondait à ce que son père avait fait. L'adage tel père tel fils ne reposait que sur une seule chose, il avait comme son père des années avant lui choisit l'amour plutôt que les alliances. Alors qu'il s'imaginait voir son père vieillissant surgir dans son bureau, ce fut Alexandre. Il ne découvrit pas de suite qu'il s'agissait de lui.

      Il entendit de légers coups contre la porte, d'ordinaire Alexandre ne prenait pas cette peine. Il aurait bien précisé à la personne d'entrer, mais il entendit la voix d'Alexandre et alors qu'il se levait pour le rejoindre il vit la porte de fermer à l'aide du pied du jeune Serna. Il fronça les sourcils avant de se demander ce qu'il se passait. Alexandre arborait un air plutôt grave, fort loin de son air enjoué d'ordinaire.


      "Que se passe-t-il de si grave qui requière mon attention et non celle du chef de famille ? Qu'as-tu fait ?Ou plutôt qu'est-ce que tu envisages de faire ?"

      Matthis montra les fauteuils avec la petite table de bois sur laquelle trônait une bouteille de Prune. Il ouvrit le tiroir du meuble qui servait de bureau et en sortit de godets. Alors qu'il s'installait dans un des fauteuils, attendant qu'Alexandre en fasse de même, il servit deux verres de Prune. Visiblement, il y aurait besoin d'alcool fort.

      "Je t'écoute Alexandre."
      Alexandre_serna
      Début décembre.

      Sagement et éteint, contrairement à d'habitude, à moins que l'adolescence n'est à voir la dedans, Alexandre observa Matthis qui se levait et qui s'approchait de lui avec plusieurs questions et surtout une grosse interrogation.

      Timothée doit déjà s'occuper d'autres choses comme par exemple l'armée et tout ça pour faire j'sais pas trop quoi.

      Alexandre n'avait écouté que d'une oreille et puis il s'était un petit peu assoupi à cause de son adolescence qui l'épuisait de jour en jour.
      D'autant que depuis qu'Aurélia était entrée ou en passe d'entrer dans la famille, les grasses mâtinées c'était terminé puisque Carmen lui avait dit de le réveiller de bonne heure !
      Fichue Marraine !


      Je n'ai rien fait pour le moment !

      Mais pas le temps d'en dire plus, Matthis lui montre les fauteuils, Alexandre se dirige vers le coin de la pièce.
      Il a l'impression de se sentir grand, comme si quelque chose se passait.
      Voilà bien la première fois qu'il allait parler d'homme à homme avec son frère.
      Il s'installa dans le fauteuil et attrapa le verre de Prune que lui tendait Matthis.
      A l'invitation de son frère il prit la parole.

      Voilà... Pendant que nous revenions de Normandie, j'ai reçu une invitation...
      Pour un mariage.
      Je savais que le mariage aurait lieu mais...
      Je m'attendais à avoir une invitation de la main de mon Suzerain et...
      En fait non, cela ne venait pas de sa main, mais de celle de l'épousée.
      Je pensais que pour quelque chose d'aussi important il m'écrirait, mais je crains qu'il me faille me faire une raison.


      Il trempa ses lippes dans le nectar avant de tousser le nez dans son verre, cette Prune était forte.
      Il sortit son museau du verre et observa Matthis.


      Je crois que cela l'ennuie de m'écrire.
      J'ai écris une lettre commune avec May, la première c'est May qui l'a envoyé et elle a eu une réponse, alors on a répondu de nouveau et cette fois c'est moi qui l'ai envoyé et cette fois, nous n'avons pas eu de réponses.
      Pareil pour d'autres lettres que j'avais envoyé, elles sont restées lettres mortes.
      Alors je pense que je dois me rendre à l'évidence.


      Il trempa de nouveau ses lippes et cette fois il fit glisser dans le gosier le précieux liquide avant de poser le verre sur la petite table de bois.

      Tu en penses quoi ?
      _________________
      Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
      Matthis_serna
        Début décembre


      De mémoire, il n'avait jamais eu de discussions posées de cette façon avec Alexandre, il voyait son frère grandir, quitter petit à petit l'enfance pour entrer dans le monde des adultes par la porte de l'adolescence et visiblement cet aspect était accompagné de nombreux questionnements. Si Ronan avait eu droit aux questions concernant le sexe et la sexualité, visiblement Matthis avait le droit aux questions plutôt d'ordre nobiliaire. Levant son verre et le portant à sa bouche il écoutait Alexandre, le trouvant plus raisonnable qu'à l'ordinaire. Il était connu pour être un des plus sanguins Serna, mais vraisemblablement l'adolescence ou le fait de supporter Timothée le rendait plus cérébral.

      "Tu as le droit d'avoir des préférences. Tu as le droit d'avoir eu envie de voir les choses se passer de cette façon et non pas d'une autre. Mais tu ne peux malheureusement pas influer sur les choix des gens et sur leur façon de procéder."

      Il reposa tranquillement son verre sur ses genoux, tout en le tenant fermement, il avait bien fait de sortir la Prune, visiblement cela s'avérait plus que nécessaire. Il avait écouté la suite et se trouvait fort peiné pour son jeune frère qui entrait brusquement dans le monde des adultes.

      "Qu'est-ce que tu aimerais faire ou voir Alexandre ? Tu as plusieurs possibilités qui s'offrent à toi. Tu peux aller au mariage, faire comme si de rien n'était et arborer un sourire de façade. Tu choisir de ne pas aller au mariage et d'être en colère. Tout comme tu peux choisir d'aller au mariage et d'expliquer que tu aurais aimé avoir cette annonce et invitation de sa main. Il doit y avoir d'autres choix. Je ne puis que te conseiller, mais c'est à toi de choisir."

      Il sourit avant de servir de nouveau les verres, ils ne seraient pas à cours de Prune pour cette discussion qui semblait importante pour Alexandre et qui semblait miner son coeur.

      "Tu sais Alexandre, si cette relation de Suzerain-Vassal ne te va plus, tu as le droit d'y mettre un terme. Tu as changé, tu as grandi. Tu as ce droit et rendre une Terre n'est pas signe de rupture d'amitié. Bien au contraire, un ami ou quelqu'un qui t'apprécie comprendra ta démarche. Ce genre de lien est unique et si tu sens que cela ne te convient pas, il est bon d'en discuter et de voir comment faire évoluer la situation. Personne ne pourra t'en vouloir de rompre ce en quoi tu ne crois plus et qui ne vous apporte rien."

      Matthis prit une nouvelle gorgée du nectar des Anges avant d'écouter son jeune frère. La discussion semblait prendre un tournant plus profond, plus important et seul Alexandre pouvait décider de ce qui lui faisait plaisir.
      Alexandre_serna
      Début décembre

      Le verre tournait sur lui-même entre ses mains : Alexandre entrait dans une période tout à fait charnière de sa vie.

      Je sais bien que ce n'est pas possible, mais je me pensais important et visiblement je ne suis qu'un "vassal du futur époux".
      Pas ami, "vassal" un vassal !
      V-A-S-S-A-L !


      La lecture de l'invitation avait été dure, très dure, il avait été très attristé par les mots, cela raisonnait encore dans son esprit meurtri.
      Comme si il n'était qu'un rien.
      Il s'était levé sans même s'en rendre compte, c'était plutôt brutal comme réaction, une réaction digne de lui.
      Il s'installa de nouveau sur son siège, se laissant tomber comme une vieille chaussette.
      Il poussa un soupire tout comme le coussin qui accueillit son derrière.
      Il avait entendu et écouté Matthis.


      J'irai au mariage, je suis invité et je ne suis pas un mufle.
      Mais ne t'inquiètes pas je le lui dirai, j'ai d'ailleurs écrit une lettre...


      Il avait rebondi sur ce que Matthis lui avait dit et plongea la main dans sa poche pour en sortir un brouillon tout froissé.

      Ce n'est pas fini...

      Il la tendit à son frère avant de terminer son verre et d'attraper la bouteille pour se verser de nouveau un verre de Prune.

      Je ne sais pas comment la finir.
      Tout comme…
      Tu penses que Timothée sera triste si je rends Neschers.
      Et toi ?
      C'était chez… Chez vous avant.


      Citation:
      A Ysaoth de Noihlac,
      d'Alexandre de la Serna,

      Le bon jour

      une lettre simplement pour t'informer que je désire te rendre Neschers.
      Je ne pense pas que nous soyons finalement fait pour avoir une relation suzerain-vassal, alors plutôt que de garder une terre pour le "plaisir" d'avoir un titre que je ne peux même pas porter, je préfère te la rendre pour que tu puisses éventuellement l'offrir à quelqu'un d'autre.

      Je ne sais pas ce qui te fait disparaître et ce qui t'empêche de répondre notamment à la dernière lettre que j'ai pu t'écrire avec Maywenn.
      Tu sembles heureux dans ta vie d'ours, c'est tout le mal que je te souhaite d'être heureux.
      Cela arrive au moment de tes futures épousailles, j'avoue que j'aurai préféré recevoir une invitation de ta part ou même l'annonce de ce dernier de ta main ou de ta bouche, comme stipulé dans la lettre d'Eliénore je suis ou plutôt j'étais ton vassal et je pensais compter.
      J'ai l'impression que ce mariage est plus une idée d'Elienore et qu'il s'agisse d'une contrainte pour toi, si tu avais été si heureux tu nous l'aurais annoncé.

      _________________
      Intendant de Servon en attendant de devenir Seigneur.
      Matthis_serna
        Début décembre


      Le nez dans son godet, il n'avait pas prévu la réaction d'Alexandre, pourtant il aurait pu s'en douter, Alexandre était un des Serna dont le sang était le plus bouillonnant et l'âge n'aidait pas forcément à ce que ce sang soit tiédi. Il posa son godet et attrapa la bouteille qu'il dissimula derrière son fauteuil, Alexandre semblait suffisamment "plein". Matthis se leva, fit le tour de son fauteuil et posa ses mains sur le dossier du fauteuil tout en observant Alexandre.

      "Ma foi c'est ce que tu es... Même si je comprends complètement que tu aurais aimé une autre formulation, certains... Hauts Nobles ou même Bas Nobles ont besoin de se référer au protocole et ma foi cela semble être le cas. Trop peu de place à la simplicité."

      Matthis prenait souvent la vie du bon côté, même si il comprenait complètement le désarroi de son frère, l'absence d'informations de la part de son suzerain. il resta un instant pensif avant de reprendre.

      "C'est toujours mieux que petite crotte tu ne crois pas ? Tu as raison, il ne faut pas garder les choses pour soi. Il est vrai que chez les Serna nous... Exprimons plutôt fortement nos opinions, parfois nous en venons aux mains, mais une fois que tout est sorti cela va bien mieux. La Prune aidant naturellement"

      Il sourit avant de se déplacer pour récupérer la lettre ou plutôt le brouillon de lettre que son frère devait transporter depuis des lustres dans sa poche tant elle était pliée et froissée. Il sourit et se laissa de nouveau tomber dans le fauteuil, attrapant du gauche la lettre et du droit le godet de Prune il commença sa lecture. La lettre d'Alexandre transpirait la tristesse, il leva le nez de sa lecture et fixa son jeune frère en se demandant comment une si jeune personne réussit à porter tout cela et à faire comme si tout allait bien. Il se leva, commença à faire les cent pas dans la salle avec la lettre entre ses doigts, il ne savait que dire ou que faire, il avait sous le nez la souffrance d'Alexandre et il n'avait rien vu venir encore une fois.

      "Tu n'as pas besoin d'en ajouter plus si tu penses avoir tout dit. Cette lettre, c'est à toi de l'écrire, je ne puis que te conseiller si tu requières cette aide-là. Tu ne sais pas comment la finir ? Qu'aimerais-tu y ajouter de plus ? Je trouve que c'est une belle lettre, elle est tristement belle et elle a le mérite de ne pas être agressive. Tu as le mérite de reconnaitre tes limites. Ce n'est pas donné à tout le monde."

      Matthis posa la lettre sur le guéridon et sourit à Alexandre, il n'avait pas oublié sa question au sujet de Neschers.

      "Une Terre ne fait pas de toi un Homme meilleur ou pire. Neschers... Le chapitre de Neschers a été refermé pour nous depuis bien longtemps. Le seul et l'unique Baron d'Usson dans nos coeur - et je ne pense que peu me tromper pour Timothée - reste et restera Azdrine. Azdrine a offert à notre père cette prime terre pour le remercier de son aide au sein de la Maréchaussée de Montbrisson à l'époque. Il a même demandé à notre mère si cela s'avérait une bonne idée, et visiblement cela a été. Elle a réussi à garder le secret jusqu'au jour de la cérémonie. Notre père a été visiblement très surpris d'apprendre qu'elle se trouvait au courant et qu'elle n'avait rien dit. C'est notre histoire avec Neschers et quelque soit le Seigneur de Neschers demain, cela ne changera rien pour nous. Personne ne pourra nous voler nos souvenirs. Neschers c'est mon enfance avec mes parents avec mes frères et soeurs et puis Neschers est devenu plus lointain, plus douloureux pour nos parents."

      Il marqua une pause avant de reprendre et d'aller chercher un vieux parchemin dans le tiroir du bureau, il ouvrit une boîte sur laquelle était gravée les armes de Neschers et en sortit un parchemin.

      "Voilà, la patente qui avait été écrite pour notre père par Azdrine. Chaque relation entre un vassal et son suzerain est unique et il faut que cela te convienne. Nous ne serons pas tristes si Neschers est rendu, tu ne dois pas prendre cela en compte."

      Citation:
      Par la présente missive, je souhaiterai faire don de seigneurerie à Messire Althiof, résident de Montbrisson en Bourbonnais Auvergne.

      Ses agissements envers son villages, son duché ou l'Alliance du Centre sont nombreux :

      - Particpation très active à la filière "H&C" afin de fournir du pain aà moindre prix pour les démunis
      - Conseiller à la Communication de Montbrison depuis le 19 juillet 1454
      - Sergent de police durant 2 mandat puis lieutenant de police durant 4 mandat, puis adjoint au prevot. Il continue d'oeuvrer pour la Justice en devenant prévôt des maréchaux.
      - Intégration du comité des fêtes du Bourbonnais Auvergne et organisateur des Fêtes de l'Alliance du Centre
      - Ambassadeur du Bourbonnais Auvergne en Alençon, il manie aussi remarquablement la branche diplomatique.

      Ainsi Messire Althiof possède toute les compétences nécessaires afin de devenir Seigneur de Neschers, un de mes fiefs de la baronnie d'Usson.

      Azdrine, baron d'Usson, Seigneur d'Herzeele
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