Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

[RP]Venez, faut qu'Encausse ! (14/01/1467)

Leyah
Bienvenue à Encausse, Leyah. Vous avez amené votre vessie j'espère ?

L'oeil descend sa trajectoire, comme pour vérifier, avant qu'elle ne plisse le nez

Ça, des couches pour le froid et mes cuillères au cas où. Parée, comme toujours.
Et même des bottes et pour le coup, elle avait juste envie de les dégager sous une table, l'air de rien, avec une bouille les plus innocentes qui soit, mais la route avait sans doute eut raison de la fraicheur de ses précieux petons, et c'eut été une attaque en bonne et due forme si jamais .. Donc elle opta pour continuer le calvaire.

Formalités d'usage, faut dire bonjour tout ça, sourire, du moins, à ceux qu'elle ne connaissait pas, les autres verraient un clin d'oeil en plus , sans le moindre doute, tout en se frayant un chemin pour trouver un siège. On le rappelle qu'elle crève de mal aux pieds ? Shhht !


Vous voulez lequel votre Altesse ? Je n’ai malheureusement pas trouvé de chouchen.
Faisant mine de réfléchir, elle s'empara du verre de vin et le siffla rapidement
Celui ci, c'est.. était parfait
Gardant le verre en main, en décollant juste l'index qui fera un tour du monde
Connaissez vous tout le monde ?
_________________
Octave.
Le Beaupierre regarde tout ce petit monde arriver, et passés les premiers instants, se sentir à l'aise. Qui se jette sur le buffet, qui salue ses connaissances, qui entame la conversation sans mal. Il sourit, se sentant bien entouré, d'esprits si hétéroclites qu'il ne voit pas comment il pourrait un jour s'ennuyer dans ce royaume qui recèle de tels trésors.

Bienvenue Lucie ! Gabriel sera ravi de vous savoir arrivée. Quant à Caia, je ne la trouve pas... Peut être est-elle sous les jupes de sa mère... mais comme je la sais... impressionnée devant le monde...

Tout le monde ici a eu l'heur de croiser Caia, et de se rendre compte par soi-même du caractère timide ou farouche de l'enfant. Là, il décide tout de même d'aller voir si elle n'attendrait pas dans le couloir, vexée que les chiens ne soient pas autorisés en salle de réception.

Alors qu'il s'excuse platement et se dirige vers la porte, il y retrouve Arseline qui tente une sorte de technique ninja avant l'heure, ou avant le continent on ne sait pas trop. Il sourit en coin en passant devant elle, lui bloquant ainsi la porte de ses larges épaules. Puis l'attend de l'autre côté, plus au calme.


Vous avez oublié votre écharpe dans le coche, Arseline ? Ou un tire bouchon dans vos sacoches ? Parce que je peux demander qu'on rajoute une bûche, et les bouteilles sont déjà ouvertes.

Il se doute bien que c'est surtout le monde qui la fait fuir. Mais il a d'autres projets pour elle ce soir. D'un oeil, il regarde l'entrée, comme si le bois de la porte allait le laisser apercevoir l'allée et celui à qui il a proposé de venir et qui n'est pas encore là. Reposant son regard sur la brune, il lui sourit doucement. Vous avez réussi à tenir 3 mois sur les routes, dont 2 en armée, et vous me lâchez ce soir alors qu'on a chaud, à manger et à boire ? Vous rêvez. Vous avez bien le temps de replonger dans le Sud dès demain. Ce soir, vous êtes encore avec nous, avec moi.

Il lui prend le bras, et tout en tachant de la guider vers la salle de réception, il interpelle Riwenn :

COMMINGES ! On a une tentative de fuite ! Pourriez-vous lui expliquer pourquoi sa présence est indispensable ?
_________________
Gabriel_
Le jeune homme avait une vue imprenable depuis la tour où il se trouvait. Il observait ainsi les arrivées, en ce jour de trouble à Encausse. Il ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, ne reconnaissant pas tous ceux qui venaient. Seules les tenues des dames indiquaient la qualité des hôtes des Beaupierre. Il savait donc que la journée serait à l'anoblissement. Gabriel volontairement écartait la question de savoir qui seraient les élus du jour, afin de ne pas sombrer dans la jalousie ou l'envie. Octave saurait choisir les bonnes personnes. Cette conviction primaire faisait office d'acte de foi salutaire si jamais la petite voix intérieure le conduisait vers le chemin de la tentation.

Bazaumont aimait plutôt ces terres d'Encausse. Et il s'était fait assez rapidement à la gente locale, passant du temps à faire leur connaissance. Aimant la simplicité de leur conduite, c'était peut-être la raison qui avait permis un lien particulier avec Caïa. Il comprenait la sauvagerie. Et rêvait quelque part de pouvoir la vivre. Seul son orgueil l'empêchait d'être rustre, au final. Et probablement aussi sa peur de blesser l'autre. Il se demanda donc où était la fillette. Il prit le chemin de la chambre qui lui était attribuée. Rien. Personne. Elle devait donc être en bas, avec tout le monde.

Soupir.

Si même Caïa était aux mondanités. Il devrait bien y sacrifier. Habillé sans artifice particulier, il mit son chapeau et ceignit son épée. Il serait assez inaperçu ainsi. Direction la salle de réception. Il avait repéré une porte qui permettait d'y entrer sans passer par le chemin principal. Émergeant derrière un rideau, il observa les présents, cette fois assez près pour qu'il puisse les détailler. Son regard s'arrêta sur Lucie, après avoir soigneusement détourné les yeux de Madeleine. Un sourire s'étendit sur les lèvres du blond. Il s'approcha.

Et bien Donà, que faîtes-vous donc par ici ? Je ne pensais pas vous revoir de si tôt.
_________________
Martin.cv
Si il y avait bien quelqu'un qui pouvait me faire revenir en Comminges, c'était Arseline. Pour la Mini, j'étais prêt à faire beaucoup de chose même revenir dans ce Comté que je fuis encore. Mon regard glisse sur ma cavalière surprise. Je me contrefous des futurs ragots. Je me contrefous des regards. Dinant est au parfum, elle sait ce qu'elle risque à m'accompagner et elle sait que les regards vont se braquer sur elle tout comme les commérages de bas quartier. Mon sourire se fait léger quand nos regards se croisent. Avec elle, je peux revenir sans craindre de sombrer une nouvelle fois. Sans crainte de croiser les fantômes de mes démons.

D'ailleurs, c'est ce que nous avons fait, nous sommes revenus. Nous avons voyagé de Brignoles à Couserans à cheval pour gagner du temps. Puis, nous avons séjourné à Saint Girons pour ne plus avoir qu'une partie de la route à faire. J'en ai profité pour retrouver ma garde robe, faire préparer de nouveau vêtement pour la suite de notre voyage au grand plaisir de Geneviève. J'en ai profité pour revoir mon intendant et faire le point sur les différentes affaires qu'il a à gérer. Puis l'heure de partir fut là. Je n'avais pas eu le choix que d'accepter de quitter mes terres. Mon retranchement prend fin.

Encausse est encore à quelques heures de coche. Je vais découvrir les terres de mon Oncle et le revoir lui aussi. Notre dernière rencontre date d'il y a plusieurs mois et je ne sais pas encore comment le prendre. Je ne sais pas encore comment agir. La dernière fois qu'il m'a vu, je n'étais que colère et rancune. Aujourd'hui, je suis différent. Je me tiens droit. J'ai le regard franc et j'arrive à contrôler mes pulsions. Je ne peux pas le nier, Lucette y est pour quelque chose. Sans elle, sans sa venue, je n'en serais pas là.

Au devant des portes du Beaupierre, ma main glisse sur celle de Geneviève toujours posé sur mon bras lors de nos sorties. J'inspire longuement et je lui murmure :
La fosse est là... Le masque tombe sur mes traits et déjà nous pénétrons les lieux. Mon regard circule sur les présents. Je note la présence de Comminges et un sourire me vient. Qu'il est bon de revoir le vieil homme. Je m'arrête un cours instant à la vue d'Arseline qui est accusée de fuite. Mon sourire se fait plus grand et je m'approche en clamant avant même que le vieux n'ait le temps de l'ouvrir.

    Voilà que la Lisreux veut nous quitter avant même de m'avoir vu ! Quelle honte ! Quelle scandale ! Oser me faire ça alors que j'ai traversé tout le sud juste pour vous ! Non vraiment Arseline vous me décevez.


Surprise c'est moi !
_________________
Arseline
Le bonheur n'existe que pour plaire, je le veux
Enfin, je commence à douter d'en avoir vraiment rêvé
Est-ce une envie? Parfois, j'me sens obligée*


    L’esquive du plateau, parfaite.
    Épouser l’angle, une seconde nature.

    Pourtant Beaupierre était là, planté bien là devant elle, presque son doigt aurait il pu se tendre pour vérifier que ses yeux ne lui jouait pas des tours.

    Esquive du beaupierre en dés de 7 faces : 0. Quelle veinarde tu fais Lisreux, voilà que tu te fais griller en Live. Il faut croire que jamais tu ne pourras t’en défaire, du moins pas aussi subtilement. Soit.


      Mais mais non, je Tu rien du tout, tu te tais épicétout. L’octave enchaîne sans laisser quoique ce soit de possible pour sa défense, il la connaît, elle aurait dû le deviner, jamais plus elle ne chanterai du “Libérée, délivrée”, Non, jamais plus.


    Alors elle se laisse traîner devant Comminges, mauvaise élève qu’elle est, devant tout le monde en prime, histoire de bien rappeler à son estomac que les petits fours ne sont à présent qu’un lointain souvenir. #Tristesse.
    Un verre peut-être ? Pour oublier ?


    Ferme les yeux, oublie que tu es toujours seul
    Oublie qu'elle t'a blessé, oublie qu'il t'a planté.*


    Croyez le ou non, mais le léger flottement qui vint, laissa place à un son presque oublié à ses oreilles, une voix, presque fantomatique, mêlant souvenir et réalité. Les yeux clos sur l’instant craignant le courroux de Comminges, et le regard des voisins plus ou moins lointains le regard se pose sur l’inespéré.

    Oublie que t'as perdu tout ce que t'avais
    C'est simple, sois juste heureux, si tu l'voulais, tu le s'rais*


      Martin !


    Émerveillement du cœur et de l'esprit de retrouver celui qui lui décrypte le monde qui l'entoure, tout en y mettant les formes, LA personne sur qui elle peut compter.. Parce que le second semble adorer la mettre dans des situations impossible -Suivez mon regard il n'est pas loin-.
    Laissant la mine boudin pour plus tard, elle prit cet air confiant et souriant que peut lui connaissent.
    Il avait beau être accompagné, sur l’instant elle ne réfléchit pas plus, quittant le bras d’Octave l’accusateur, pour venir embrasser la joue du Martin Sauvage venant de faire son entrée. Il n’y aurait pas eu tant de monde sans doute l’aurait elle enlacé, mais la pression du monde et Lisreux ont toujours fait deux, alors n’insistons pas.

      Si j’avais su que vous veniez j’aurais pas tenté l’impossible pour venir vous voir. Tout est de la faute d’Octave, il ne m’a rien dit !


    Et toc !


[*: Tout oublier, Angèle]
_________________
Guy_de_la_mirandole
Pourquoi Encausse ? Et puis, c’est quoi ce nom de fief ?

C’était les mots que Guillaume posa dans son carrosse en destination de ce lieu dont il ne connaissait rien. Il fallait dire qu’il n’avait pas énormément voyagé, et que l’Armagnac était un lieu dont il avait évité pendant longtemps. En effet, son défunt père qu’il méprisait par moment avait semé le trouble. Devait-il caché son identité pour les vieux ? Il soupira. Double soupire en repensant à cette invitation complètement floue, sans détails, ni informations. Un lieu, un jour. C’était un peu un rencard finalement que deux passionnés pourraient s’échanger. Le suspens, l’excitation. Mais ici il n’était rien. Octave était marié, il n’avait donc pas de chance pour obtenir un rendez-vous fougueux. Sans mentir, il avait longtemps hésité à y aller. Parce que c’était chiant les voyages, qu’il revenait de Paris pour son hommage, qu’il faisait froid … Et pour terminer encore cette lettre insidieuse. C’était peut-être ça ? On allait l’attaquer ! Triste sort de terminer sa vie dans une voiture à destination de l’AC. On pourrait presque faire une corrélation avec la mort de sa défunte mère.

C’était après plusieurs heures de route, qu’il arriva à destination. On pouvait lire sur son visage une fatigue incroyable, des cernes colorées, les joues rouges de la fraicheur hivernale, une légère pilosité dû à ces jours loin d’un luxe. Il descendit lentement, balançant à son garde : J’espère qu’on ne m’a pas fait venir pour rien, sinon je fais un scandale. Juré. Et ça, tout le monde savait que le Mirandole était capable de semer le chaos dans une cérémonie la plus prestigieuse soit-elle. Qualité ou défaut ? Méditation.

Il se lança à l’intérieur du château, annonçant son arrivée, présentant l’invitation à la personne concernée pour qu’on puisse l’emmener à l’endroit où la réception commençait depuis un moment. Il pénétra, observant les invités. Mais son regard cherchait d’abord l’hôte qu’il finit par trouver et s’approcher de lui, remontant un peu son manteau.

Octave. La prochaine fois que vous m’écrivez un message avec si peu de formule, je vous ferai battre.

Puis, plus bas.

J’ai cru apercevoir Madeleine, cachez-moi de cette femme.

_________________
Octave.
- Hm.. Monsieur.. le vicomte.. je vous prie de me pardonner monsieur le vicomte mais… votre épouse vous réclame.. Elle dit… elle dit.. elle dit que c’est urgent. Une urgence vitale. Absolue. Oui, voilà, c'est ce qu'elle a dit. Une urgence vitale absolue.

Merde. Isaure a du filer son bas. Rater une boucle. Trop rosir ses joues. Trouer sa robe. Quelque chose de fondamental donc. Parce que soyons lucides : une urgence vitale absolue, on n'envoie pas un domestique au ton un peu guindé qui bafouille. On hurle.

J'y vais... Riwenn devra attendre encore un peu, il salue tout de même Gui qui patientera également, et trouvera probablement quelqu'un d'autre pour le planquer de Madeleine, l'arrivée de Martin a opportunément distrait Arseline de ses désirs de fuite, et ainsi donc Octave peut s'éclipser de manière plus ou moins discrète, étant donné qu'il marmonne à voix haute dans sa barbe tandis qu'il grimpe les escaliers quatre à quatre. 'Tain... c'est laquelle déjà notre chambre ? Il savait qu'il aurait du marquer la porte. Le couloir est trop grand, trop profond, trop large, et contient trop de portes. Heureusement, la voix fluette, douce, et mélodieuse de sa charmante, calme et tout à fait rationnelle épouse le guide vers elle. Il se recompose un visage radieux, plaque un sourire sur sa trogne, et pousse la porte en inspirant profondément :

Que puis-je pour vous Isaure ? Il parait que c'est urgent ? Plus urgent qu'une dizaine d'invités à accueillir et divertir en attendant la cérémonie, qui elle-même attend Riwenn pour commencer, qui lui-même attend probablement que la maîtresse des lieux se montre.

- Urgent ? Grand dieu, pourquoi faut-il que vous minimisiez toujours tout, Octave. C'est bien plus qu'urgent ! Vous avez réquisitionné tout le château et je n'ai plus que cette empotée pour m'aider !

Elle désigne la jeune chambrière, légèrement replète à la chevelure filasse, qui profite de l'entrée du maître des lieux pour se faufiler hors de l'antre de l'Isaurible vicomtesse.

Comment voulez-vous que je sois ponctuelle quand toutes et tous, vous œuvrez contre moi !

A première vue : aucune urgence. Isaure, le teint sublimé par un maquillage savamment orchestré, arbore une coiffure élégante dans laquelle sont piquées quelques perles censées rappeler au reste du monde qu’elle est loin d’être pauvre. Elle a même revêtu pour l’occasion une robe raffinée de rouge et d’or qui contraste avec sa chevelure. Face à son époux, elle lui tourne soudainement le dos, dévoilant enfin l'urgence tout à fait isaurienne.
_________________
Isaure.beaumont
- Allons Isaure, personne n'oeuvre contre vous.
Octave, dans toute son octavité, ne remarque pas immédiatement le problème.
- Il ne reste qu'à la fermer, et vous êtes prête. Je ne vois pas en quoi ma présence était indispensable, vous savez bien que je fais surtout preuve de talent quand il s'agit de vous les enlever, ces robes !

- Vous croyez vraiment que je m'amuserais à vous faire venir en urgence si la situation ne l'exigeait pas ?! Aidez-moi à la fermer. Si vous avez du talent pour les retirer, vous saurez tout de même faire mieux que cette pauvre idiote aux deux mains gauches ! Si vous voulez que je vous honore de ma présence, et ce, décemment vêtue, vous n'avez pas le choix. A moins que vous préfériez que je m'affiche en chainse !

-Je vous trouve charmante, moi, en chainse. Des bords de la robe qui pendent lamentablement sur les côtes, il est passé à ce dos à peine couvert qui l'attire comme un aimant. Instinctivement, il sent bien que ce n'est pas le moment, mais il doit mobiliser une sacrée énergie pour empêcher ses doigts de courir sur la ligne dorsale qui l'appelle, et cette nuque ! Offerte, comme ça... Il en oublie de répondre, occupé qu'il est à éviter d’ôter ce qu'il reste de robe...

- Eh bien, faites ! Nous n'avons pas tout le jour ! Je vais être en retard par votre faute !

Si le fard camoufle les traits fatigués de la Beaumont, il n'atténue en rien son irascibilité. Elle s'impatiente. Il en sursaute presque. Mais se ressaisit. Avec une délicatesse toute beaupierre, il attrape les bords de la robe et se dit qu'habituellement, quand il s'approche, les bords se touchent. Ainsi donc il suffirait de les rapprocher. AH ! MAIS OUI ! si on regarde bien, y'a de tout petits boutons. Là. Si, si. Faut loucher, mais on les voit.

- Isaure, vraiment ? C'est tout petit ! Si c'était le seul problème. A vrai dire, il n'ose pas l'évoquer à voix haute, cherchant d'abord ce qu'il fait mal, mais clairement, les bords de la robe ne se rapprochent pas. Isaure ? Vous vous rappelez quand j'ai dit que vous aviez plutôt profité de mon absence ? Lui, il se rappelle, il avait terminé sa phrase le regard plongé dans un décolleté dont il ne se rappelait pas l'avoir vu si profond avant son départ pour le Limousin. - Hum. Il n'a que peu, pour ainsi dire pas, d'expérience avec les femmes, et la sienne relève d'une catégorie hors concours qui plus est, mais il devine que ce qu'il s'apprête à dire ne va pas plaire. Il recule un peu, l'air de rien.

-Vous avez grossi, Isaure... ça ne ferme pas.

Droite comme un i, elle contient comme elle peut sa respiration pour aider à la fermeture de la robe. Aussi, quand l'époux ose remettre sur le tapis son odieux constat, elle expire tout l'air emprisonné et se raidit.

- Je crois qu'il aurait mieux valu pour vous comme pour moi que vous ne nous rappeliez pas cet épisode tout à fait désagréable, Octave. Je n'ai pas grossi, vous êtes juste malhabile. Forcez encore un peu !
_________________
Octave.
Ventre rentré, poitrine comprimée par ses bras, elle tente, en vain, de se faire plus frêle qu'elle ne l'est désormais.

Isaure. Je ne suis pas magicien. Je vais finir par la déchirer si je continue ! "Et je suis sur qu'elle a coûté une fortune" continue-t-il in petto. Il abandonne la robe, et fait le tour pour se placer devant elle. Vous avez grossi. Ne croyez pas que ça m'a échappé ! Avant, une main pouvait loger un s.. Mal engagée cette phrase. Nez et sourcils isauriens se froncent. On reprend.

Isaure, vous voyez bien tout de même... votre décolleté est... plus avantageux que d'habitude. Vos hanches hier soir étaient bien dodues confortables. Vous êtes superbe ainsi. Mais je trouve ça... assez gonflé de votre part ! Vous me forcez à la diète ! Vous m'affamez ! Et vous vous empiffrez.. C'est mesquin Isaure.

Les premiers mots attisent sa colère. Elle ne l'écoute plus, il parle et elle contre-attaque déjà, leurs voix se mêlant dans une joyeuse cacophonie de reproches. Vous êtes en train de me traiter de potelée ?! C'est de cela qu'il est question, Octave ? On a dépassé "potelée", ma chère ! Vous êtes ingrat ! Vous partez, des semaines durant, et j'aurais dû me laisser mourir de faim ? Je n'ai fait que me nourrir correctement alors que, pendant que vous paressiez avec votre Zolen de malheur, j’œuvrais pour notre fortune !
Avec Fernand ? Si vous le citez, je m'en vais ! Parlez moi encore de vos saillies et je pars m'installer à Limoges POUR DE BON ! Vous vous moquez de moi ?! Elle le fusille désormais du regard. Ce n'est pas parce que vous êtes incapable d'attacher une foutue robe que vous pouvez me reprocher mesquinement d'avoir mangé de meilleurs plats que vous ! Et laissez donc Fernand où il est ! Je vous parle de vous et de m...

Sans la brusquer, mais fermement, interrompant le flot de paroles qui menaçait, il la soulève et l'emporte vers la psyché qui orne un coin de la pièce. Voyez vous même Isaure ! Et de pointer seins, hanches et ventre. Maintenant que dans l'énervement elle a cessé de le rentrer, Octave le remarque pour la première fois. Vous avez mangé pour deux ! C'est un miracle qu'il en soit resté pour notre fille ! Pendant que vous me menaciez si je croquais dans un gâteau, il y a deux mois à peine !

C'est d'abord son reflet à lui qu'elle fixe furieusement avant de reporter quelques secondes son attention sur sa propre silhouette qui, même si elle ne l'avouerait pas, s'était quelque peu généreusement étoffée. Vous exagérez. J'ai simplement repris... le poids qui était le mien avant que je ne tombe malade cet été. C'est l'hiver. Tout le monde s'épaissit l'hiver. Regardez Artémis. Elle s'est épaissie également. Et vous n'êtes pas en reste ! Sa dernière remarque n'est pas fondée, mais puisqu'il attaque, elle ne se laissera pas faire.

La mauvaise foi faite femme ! Le Beaupierre n'en revient pas, lui qui flotte presque dans son pourpoint. Entre la bouffe dégueulasse de l'armée, et sa petite déprime due à l'éloignement des siens, il n'avait pas pris un gramme, lui. Mais enfin ! Vous avez fait saillir Artémis ! Heureusement qu'elle gonfle, sinon c'était encore de l'argent foutu en l'air ! Elle n'a été saillie que depuis trois semaines, Octave ! Cela n'a rien à voir ! C'est l'hiver qui est responsable de sa silhouette bien portante. Le poil qui s'épaissit... Et je n'ai pas tant grossi !

Elle se met de profil et inspecte, l'air de rien, son reflet. Elle suit d'une main la courbe d'un ventre qui lui paraît peut-être un peu plus rondelet et qu'elle s'efforce d'effacer en se redressant un peu plus tout en le contractant. Voyez, vous exagérez. Artémis ne s'arrondira que d'ici trois ou quatre mois. Quant à moi, je ne me tenais pas suffisamment droite. Retentez. Encore. Octave la regarde. De profil. Une main sur le ventre. Il l'écoute. Deux / trois mois pour s'arrondir. Il ne la quitte pas du regard, par le truchement d'un miroir qui renvoie l'image fidèle d'un couple de jeunes mariés, visiblement farouchement amoureux et énervés. Il glisse une main sur le ventre rebondi qu'elle tente d'avaler.

Dites, juments et femmes, ça s'arrondit pareil ? Elle le regarde un instant, interdite et sans voix. Elle secoue finalement la tête et repousse assez vivement la main de son époux. Impossible. N'espérez rien, Octave, vous seriez déçu. Elle lui tourne le dos avec un peu trop de précipitation.Boutonnez la une bonne fois pour toute et n'en parlons plus, voulez-vous. Nos invités vont finir par nous attendre.

Qu'elle fuie, si elle le souhaite, il reste là, à sourire, en la regardant évoluer. J'espère si je veux, d'abord. Et le sourire de se faire plus large encore, toute colère envolée. De toute façon, on verra rapidement qui a raison.

Fuyant leur reflet du regard, elle ajoute: Vous ne comprenez pas, Octave. N'espérez rien, car j'ai fait ce qu'il fallait pour que cela .... ne se produise pas. Pas tout de suite. C'est impossible, là. Ce ne sont que de petits ballonnements d'hiver. Sans doute ai-je abusé de soupes... Si vous le dites Isaure, si vous le dites... En temps normal, Octave a déjà tendance à aplanir les angles, mais il a fréquenté assez de femmes enceintes pour savoir que dans ces cas là, ce n'est même pas la peine d'argumenter. Et pour lui, la chose est acquise. De toute façon, il ne l'écoute plus, il sourit.

Ne voulez-vous pas plutôt mettre la robe bleue ? Nous verrons bien d'ici quelques heures jours semaines mois de toute façon.

Elle non plus ne l'écoute plus. Mais au contraire d'Octave, elle ne sourit pas. Elle passe en revue ces dernières semaines, doute, calcule, se rassure. Parfois quelques bribes de réflexions passent la frontière de ses lèvres: "Impossible... Dix fois ! ... à chaque fois... " Et enfin elle se tourne brièvement vers son époux.

Depuis quand étiez-vous parti, je veux dire, vraiment parti ?

A 4 mains avec la meilleure des partenaires de jeu, comme toujours
_________________
Isaure.beaumont
Il réfléchit. Aucune idée. Novembre ? Décembre ?

- Ma foi... je dirais bien trois semaines avant Noël. Vous ne vous souvenez pas du jour où vous m'avez laissé à Limoges pour rejoindre Périgueux ?

Elle se retourne enfin pour lui faire face.

- Je ne comprends vraiment pas, Octave. C'est impossible. J'ai bu les tisanes qu'Ann.. J'ai bu toutes mes tisanes. Non, vraiment... c'est impossible.. J'ai pourtant sauté. Dix fois. Quinze même parfois...

Elle s'y était astreinte, sans manquement. Sauf peut-être lors de leur réconciliation d'Octobre, trop grisée par leurs retrouvailles... Il adoucit le sourire. S'approche d'elle et l'enlace. Doucement. Et souffle tendrement :

- Serait-ce si terrible, mon amour ? Est-ce tellement horrible comme idée ? Laissons... nous en rediscuterons. Tout va bien, dans tous les cas. Ces rondeurs vous vont merveilleusement, de toute façon. Habillez vous, et descendons. Tout va bien, Isaure.

Elle secoue la tête contre lui pour toute réponse avant d'écarter légèrement son visage du sien. Après tout, Octave n'a rien à voir avec Dédain, n'est-ce pas ?

- Vous m'aimerez toujours après ?
- Comment pourrais-je un jour cesser de vous aimer ? Et jamais Octave n'avait prononcé phrase plus sincère. Et je vous aimerai également quand nous serons retournés auprès de nos invités. Trop de romantisme tue le romantisme, on l'a toujours dit.

- De toutes les manières ? Elle s'éloigne déjà de lui, à reculons pour ne pas le lâcher du regard tant qu'il n'aura pas apaisé ses craintes. Si même Isaure se met à faire des sous entendus, mais où va le monde ? Le Beaupierre pose sur elle son regard d'homme qui n'aura connu qu'Elle dans sa vie.

- Isaure, ce que j'ai découvert à vos côtés... comment m'en priver ? Je vous aimerai.

Le masque d'inquiétude qui avait figé ses traits se fissure enfin pour laisser éclore un timide sourire. Alors enfin, elle peut s'activer et sans plus de cérémonie, elle laisse glisser la robe au sol et l'y abandonne pour en enfiler une autre qui saura s'ajuster à leur nouvelle réalité.

- Octave, faites un effort cette fois-ci. Ne me faites pas honte et réussissez à fermer cette robe-ci. Nos invités nous attendent et ce sera une nouvelle fois de votre faute.

C'est en levant les yeux au ciel qu'il s'approche du dos adoré, et, difficilement, il parvient fermer cette satanée robe et les minuscules boutons qui servent à la maintenir ainsi. Diantre qu'il maudit ces boutons ! D'aucuns diraient qu'il reporte sur les boutons la mauvaise foi que sa femme lui colle sur le dos, mais ce ne serait pas son genre. Une fois la tenue en place, il offre un bras conciliant à la jeune femme, et l’entraîne vers la sortie puis l'escalier. Tout en descendant les marches, les yeux rivés sur le profil de son épouse, il glisse : Ronde ou pas, vous allez toutes les surpasser. Vous êtes magnifique, comme toujours. Elle y répond par un bref grognement qui hésite entre agacement et amusement et qu'elle agrémente d'un léger coup de coude. Fière et souriante au bras de plus parfait des hommes, puisqu'elle l'a épousé, elle est enfin prête à saluer les invités déjà présents et à les gratifier d'un radieux sourire.

L'heure est à la cérémonie qui allait pouvoir débuter, désormais. Octave aurait bien le temps plus tard de paniquer, de s'inquiéter de l'effet d'une grossesse sur une jeune femme telle qu'Isaure, de s'en faire pour la suite, d'angoisser au sujet de la naissance... Non, ce soir, le clou de la soirée, pour une fois, ce n'est pas eux. Allons !


- Que la fête commence ! Entonne-t-il de sa voix de stentor en passant les portes de la salle de réception, son épouse jalousement rivée à son bras.

On ne change pas une équipe qui gagne... A quatre jolies mains, toujours !

_________________
Hazell
La journée avait passé le bâton de relais au soir, et la gamine ne voyait plus très bien où elle mettait les pieds, accompagnant la pénombre le long des trop grandes salles du château par un clong clong de bon aloi.

Jasmin la levrette blanche dans les bras, Ciel sur l'épaule, Tinta-Martin-Tamarre le dogue allemand sur leurs talons, et un lévrier toujours de bonne humeur sautillant autour d'eux, Caïa passa le nez dans une chambre et y reconnut le parfum de Maman qu'elle aimait tant, et les affaires de ses parents.
Vide. Elle cligna des yeux, resta immobile un instant, puis reprit son chemin à la recherche de quelqu'un, se cachant soigneusement au moindre bruit approchant d'eux.

Après la cheminée, où elle avait dû batailler avec quelques choucas qui logeaient là et récalcitrants à la laisser passer, elle avait vécu encore quelques aventures, se retrouvant dans les jardins où elle retrouva ses chiens consignés dans les écuries et les délivra. Elle trouva une salle pleine de tableaux couverts de poussière, de statues voilées. C'était plutôt effrayant. Elle visita une salle avec plein d'outils étranges et souvent pointus et coupants, des tables de bois tâchés qui sentaient pas bons, avec des épaisses chaînes en acier un peu partout qui pendaient ici et là. C'était plutôt amusant, et elle se promit de revenir ici plus tard pour jouer. Et finalement, elle vit enfin de la lumière.

Un trait de lumière, suivi de voix, d'entrechoquements de verre et de porcelaine, qui se projetaient hors d'une salle ouverte des deux battants. Parmi tout cela, il lui sembla reconnaître la voix de Papa, un grognement de Maman... Elle interrogea ses animaux du regard -lesquels s'en fichaient complètement mais se léchaient déjà les babines sous l'effet des effluves qui leurs parvenaient-. Et finalement, la petite Beaupierre s'approcha encore, à petits pas, avec sa chainse de nuit déchirée à l'arrière, une jambe dans un vase qu'elle n'arrivait pas à enlever mais qui ne la gênait pas plus que cela, couverte de suie, dalmatienne des orteils aux cheveux emmêlés.
Et elle glissa un petit nez curieux par l'embrasure de la salle des fêtes.
_________________
Mary_lisa.
Et donc Lucette est là. Pour le bon plaisir de Maxou. Ils avaient le don ces derniers temps de se trainer de fête familiale à une autre. Pour les deux associables qu’ils étaient c’était en soit un comble. Mais cette fois Martin semblait de meilleure humeur, et elle en était la première surprise. A vrai dire, elle redoutait ce voyage. Non pas pour elle, mais pour lui. Elle avait fait face aux divers tourments que Martin lui avait laissé entrevoir, les avaient subis et acceptés, comme il avait accepté les siens, sans broncher. Elle le voyait enfin renaître de ses cendres grâce, en partie sans doute, à cette étrange entraide mutuelle des derniers mois. Et clairement elle n’avait aucune envie de le voir s’affaisser à nouveau en faisant face à son passé. Revenir sur ses terres était affronter ses démons. Néanmoins, lorsqu’il avait annoncé leur retour, aucune objection n’a été faite. Ses craintes étaient ravalées, il était grand, et lui seul était capable de juger s’il était prêt. Alors, en Comminges ils étaient.

Saint Girons, enfin. Elle se souvenait de la première fois où Martin lui avait vanté ses Montagnes. C’était avant l’été, dans l’atelier Parisien. Depuis ce jour, elle attendait de vérifier par elle même si son amour inconditionnel pour ses terres était justifié. Six mois plus tard, elle pouvait enfin dire qu’elle n’était pas déçue. Le séjour passé à Couserans était agréable, bien suffisamment pour lui faire regretter ce départ. D’autant plus que le départ disait se mélanger au monde. Et ça, ce n’était clairement pas la partie qu’elle préférait. Mais soit, le temps d’une journée encore elle endosserait le masque.

Et le masque était en place. Parfaitement installé, la Comtesse était prête. Droite, digne, fière, aucune trace de ses nombreuses failles sur le visage. Mary-Lisa disparaissait totalement. Un dernier regard complice échangé et tout deux entraient déjà dans leur rôle. Pas besoin de mot, de préparation, ils savaient tout deux parfaitement le rôle que l’autre tiendrait. La main éternellement posé sur son bras lors de leurs parades au grand jour, t-elle une moule à son rocher dit-il, elle se laisse guider pour la première fois. Pour une fois, ce n’est pas elle qui devrait faire la conversation pour deux, cette fois, ils étaient dans son élément à lui, alors elle pourrait rester en retrait, saluer poliment, sourire niaisement, la façade quoi.

D’ailleurs, si le masque n’était pas si bien ficelé à son visage, on aurait pu voir un haussement de sourcil de surprise en voyant une femme planter un baiser sur la joue de Martin. Rien de transcendant en soit, sauf quand il s’agit de Martin. Martin et les marques d’affection avec le commun des mortels, c’est comme l’eau et l’huile, c’est compliqué. Surtout en public. C’était étrange, à vrai dire ils s’étaient tant isolés ces derniers mois en se repliant dans leur bulle de solitude, qu’elle n’avait strictement aucune idée de la personne qu’il était avec les siens.
Les laissant profiter de leur retrouvaille, la moule se décrocha un instant de son rocher en libérant son bras. Le regard se perdit sur les quelques personnes présentes à la recherche d’un visage, le seul qui l’illuminerait d’un simple regard. Kenny. Après toutes ces années, après tous ces bouleversements, que resterait-il de leur amitié passée ? Quoi qu’il en soit, elle espérait profiter de cette occasion pour la retrouver enfin.

_________________
Lanceline
Lanceline stagnait à Bordeaux. « Stagner » ? Non, c'est trop fort comme mot. À l'origine, elle avait quitté l'Armagnac pour Limoges... Mais allez savoir pourquoi elle s'était arrêtée à Bordeaux. Peut-être par plaisir d'y retrouver son appartement, l'atelier qu'Arnaut lui avait confectionné, ou encore le soleil qui, même hivernal, perçait parfois les nuages pour venir jouer avec ses pigments... Ou simplement par nostalgie, nostalgie de ce qui aurait pu être, mais qui s'était effacé à tout jamais avec la mort de ce mari bien trop jaloux et protecteur.

La Blonde, après avoir passé plusieurs mois à marcher à côté de son cheval, s'était enfin décidée à se remettre en selle. L'animal s'était tenu immobile, comme s'il avait peur de rouvrir des blessures bien trop profondes. Ils s'étaient à nouveau apprivoisés, et la noble s'était remise à faire ses promenades matinales.

Elle coulait donc des jours paisibles en bordelais, alternant entre sorties en solitaire ou peintures dans son atelier.

Aussi, lorsque Suzane vint la trouver avec une lettre, la Balafrée en fut très surprise.


Citation:
Mère,

J'espère que vous allez bien. Je viens de rentrer après la guerre en Comminges avec les Beaupierre. Je comptais venir vous voir sous peu, parce que je suis impatient de vous retrouver. Cependant, il se trouve que Riwenn s'annonce à Encausse. Peut-être seriez-vous heureuse de le voir aussi je vous invite à venir vous visiter. Je gage que vos pinceaux sauront attendre votre retour et que vous ne laisserez pas votre fils se languir plus longtemps de votre présence.

Je vous embrasse,
Votre fils, Gabriel.


Avait-elle répondu ? Oui. Malheureusement, le courrier était resté là où elle l'avait déposé, mandant à une servante de l'envoyer, ne se sentant pas, pour une fois, de le faire elle-même. Son fils savait-elle qu'elle venait ? Elle, était persuadée que oui, mais la réalité était toute autre.

Elle avait donc quitté une semaine plus tôt Bordeaux, retournant à Massat, histoire d'avoir un point de chute pour avant et après sa visite à son fils. Savait-elle que c'était un anoblissement ? Nullement.

On ne pensait plus à prévenir les vieilles peaux, c'est un comble.

Ainsi, elle se pointa à Encausse, vêtue d'une robe violette, parce que Lanceline et le violet, c'est une histoire d'amour qu'on ne raconte plus. On l'observe à défaut d'y participer.

Elle avait soigneusement tressé ses cheveux, qu'elle avait déposé par habitude sur son épaule gauche. Une manie, ou une envie de cacher aux yeux de tous une cicatrice faite il y a bien longtemps par jalousie.




Elle descendit, et se dirigea vers l'entrée de la bâtisse, escortée d'Agulin qui la suivait toujours comme son ombre. Elle pouvait toujours rechuter, et si tous les autres avaient failli, il faudrait qu'il meure pour la négliger.

Lorsqu'elle rentrerait, elle verrait tout le monde, et elle resterait contre un mur, le plus loin possible de tous. Non qu'elle les détestât, mais Lanceline, avec le temps, s'était repliée sur elle-même, ne souriait plus tant que ça, et préférait rester à l'écart à observer le monde que d'y prendre part.

_________________

Dessins : ©Alice R.
Gabriel_
A croire que c'était un trait hérité de sa mère, que de raser les tapisseries murales pour tenter de s'y incorporer. Alors qu'il commençait à tailler une bavette avec Lucie, l'oeil noir du Bazaumont fut attiré par une robe violette, donc il reconnaissait entre mille la facture. Un sourire vint élargir le visage blondin. En s'excusant auprès de son interlocutrice, il s'approcha dans un mouvement léger de son objectif.

Alors. On ne salue pas son fils ?

Les yeux rieurs se glissèrent dans les noisettes maternelles.

Je suis si heureux de vous voir, Mère. Je ne vous attendais plus.

Puis la prenant par le bras.

Venez avec moi, nous allons trouver un petit coin pour parler un peu !

Et de l'entraîner sur un une banquette, flanquée dans un coin de la pièce. Pour se lancer dans un monologue, tout content de raconter à sa mère ce qu'il avait fait ces derniers temps.

Vous savez que je suis parti à la guerre pour aller combattre des angevins, puis je me suis fait embarquer au sein de ce conflit pour protéger une princesse, qui d'ailleurs doit être par ici, c'est la rousse, là. Madeleine. C'était long et assez fastidieux que de faire cette campagne. Nous avons très peu combattu, surtout suivi les troupes fuyantes. Après quelques mois, il a été temps de rentrer, et nous avons pris la route du retour, en prenant notre temps. Dans tout cela je n'ai même pas eu le temps de venir vous voir, j'en suis désolé. Mais je pensais que nous pourrions enfin nous retrouver ici. C'est pour çà que je vous ai proposé de vous écrire, puisque vous n'êtes pas loin à Massat.

Et vous quelle oeuvre avez-vous réalisé ces derniers temps ?

Et un regard circulaire sur les convives.

Après, je n'ai pas complètement compris pourquoi nous sommes si nombreux en ce jour. Octave doit prendre des vassaux, je pense. Enfin j'imagine.
_________________
Abasael
La gueule d’ange sourit devant l’entrain de la Rousse à siffler son verre de vin. Il trempe ses lèvres dans le verre de bière, orphelin depuis lors et apprécie le gout de la boisson. Octave avait décidé de sortir le grand jeu pour son anniversaire.

J’espère bien, vu à la vitesse où vous l’avez ingurgité ! Dites-moi de prendre la bouteille la prochaine fois, cela m’évitera des aller-retours.

Il tourne la tête vers l’assemblé, suivant l’index parcourant les personnes qui étaient présentes. Il acquiesce pour certaines, hausse les épaules pour d’autres.

Eh bien, j’ai reconnu la marraine d’Octave, l’ancien maire d’Auch, la fille de feu sa Majesté ainsi que Dame Arseline. J’ai cru voir Gabriel aussi.

Il tourna la tête, entendant une voix familière et son visage s’illumina un instant.

Je ne connais pas tout le monde mais une bonne partie. Si vous voulez bien m’excuser un instant…


Il file vers celui qui l’a embarqué dans les connivences du Louvre et se cale devant lui, les bras croisés.

Ne serait-ce pas mon Dauphin le plus rapide de France préféré ?

On ne changeait pas les veilles habitues. Cette présence signifiait, pour Abasael, des nuits sans souvenirs et des beuveries sans fin et surtout des histoires gênantes le lendemain. Mais il aimait se faire embarquer par Guy dans les frivolités de la noblesse.

Vous aussi vous venez pour l’anniversaire d’Octave ? Venez donc vous rincer le gosier, nous avons beaucoup de choses à nous dire.

Il sourit au Dauphin/Altesse Royale, et montre d’un mouvement de tête le buffet préparé pour l’occasion.
,
Martin.cv
Au baiser, un sourire vient flotter sur mes lèvres. Sans hésitation, je le lui rends et je presse son bras dans un geste affectueux. Mon attachement pour la Lisreux est flagrant et je me contre fou de savoir si je peux choquer la ménagère au fond de sa chaumière. Arseline a toujours été là lorsque j'en ai eu besoin. Notre amitié et notre affection ce sont construites dans la douleur du deuil. Nous nous sommes épaulés durant des jours, des semaines et nous avons bu jusqu'à oublier qui nous sommes. Alors mon plaisir de la retrouver n'est pas feint. Mon plaisir se voit autant que celui de la Commingeoise.

    C'était une surprise, si il vous en avait parlé ça n'en aurait plus été une. Comme toujours, vous êtes ravissante.


Le compliment même si il est sincère est surtout donné pour voir le rouge monter à ses joues. Il est offert pour la voir bafouiller dans son malaise mais si je ne le faisais pas, cela ne serait pas comme d'habitude. Si je ne le faisais pas, ce serait un manqué et je ne peux pas me le permettre. Je me tourne enfin vers Geneviève qui se tient toujours non loin de moi avec un large sourire. Je le sais, elle ne m'a jamais vu ainsi, mais à dire vrai ici peu m'ont déjà vu avec un sourire aussi grand. Peu m'ont vu de bonne humeur plus de cinq minutes. Il n'y a pas à dire, je vais de mieux en mieux.

    Laissez moi vous présenter une amie, Arseline Lisreux. Une Commingeoise quand elle ne part pas traverser le royaume à la suite de mon Oncle.


Mon sourire se fait taquin vers la Mini. Je sais pourquoi elle était partie. Elle était partie pour les même raisons que moi et à ce que je vois, elle semble avoir repris plaisir à vivre elle aussi. J'ai espoir d'avoir le plaisir de parler avec elle en intimité plus tard. Espoir de vérifier ce que je suppose et balayer une bonne fois pour toutes mes inquiétudes suite à ses lettres. Mon regard accroche par dessus l'épaule de Mary Lisa un autre visage qui m'est familier. Line. Ma marraine. Celle qui été venue jusqu'à Saint Girons pour tenter de me faire réagir. Celle qui m'avait vu m'effondrer et m'enfermer dans ma chambre pour ne jamais en ressortir. Celle qui me comprend d'un seul regard. Je la suis du regard tandis que son fils va la retrouver. Ce sera mon tour mais plus tard. Mon attention revient sur les deux jeunes femmes qui me tiennent compagnie.


Ne trouvant pas le visage de Kenny, le regard se porte à nouveau sur les retrouvailles du duo. Les azurs scrutent Martin avec intérêt. Il était bon de le voir ainsi. Son visage détendu, son rire et sa bonne humeur étaient habituellement réservés à leurs moments de solitude dans leurs bulles. Mais dès que l'isolement éclatait, le masque reprenait place sur son visage. Cette fois, il réussissait enfin à s'en soustraire. Il avançait. Quant à elle, les présences inconnues avaient plus tendance à l'angoisser qu'à la rendre joyeuse. Alors c'est un sourire poli qui s'installa sur le visage de la Comtesse pour saluer l'amie de Maxou, et la nuque fut légèrement courbée.

    Le Bonjour, Geneviève de Sevillano, ravie de faire votre connaissance.


Oui le même "ravie" ou "enchantée" que Martin détestait. Mais ces formules toutes faites rendaient le tout un peu moins... froid ? Enfin, ça comblait quoi. Bref, on l'aura compris, niveau sociabilité elle est aussi doué que lui.


Rp à 4 mimines avec JD Mary Lisa

_________________
Kenny.castel.vilar
    À Aurimont, se prélassant dans un bain fumant suite à une bonne nuit de sommeil, la Blondine, bien calée dans le fond de sa baignoire, eau chaude lui arrivant au-dessus du menton, les yeux clos pour profiter un maximum de cette relaxation le sourire aux lèvres, la Blondine donc profitait de cette phase de réveille. Loin de se douter des potins mondains, loin d'imaginer qu'elle était attendu ailleurs, loin de penser qu'on l'avait ostensiblement oublié - Bon aller sans le vouloir bien sûr - Mathilde, sa domestique s'interféra dans son moment de tranquillité, une lettre à la main.

      - Donaisèla ? dit-elle doucement. Donaisèla, insista-t-elle pour que sa maîtresse daigne se concentrer sur elle.


    Un œil s'ouvrit pour la mirer et un "Mmh?" se fit entendre pour l'inviter à continuer.

      - Avetz recébut un corrièr de vostre oncle.
      (Vous avez reçu un courrier de votre oncle.)


    Le deuxième œil s'ouvre, une mine curieuse se dessina sur le visage juvénile puis tendit une main mouillée pour qu'elle lui donne. Ce qu'elle fit après avoir ouvert l’enveloppe. Les azuréens parcoururent les quelques lignes puis un haussement de sourcils se fit. Invitée à Encausse, le quatorzième jour du mois de janvier ? Son regard fit quelques allées-retour de la lettre à sa domestique puis la question se posa :

      -Qual jorn sèm-nos ? dit-elle alors qu’un doute planait soudainement sur son visage.
      (Quel jour sommes-nous?)
      - Lo quatòrze genièr. Perqué ?
      - Le quatorze janvier. Pourquoi ?)


    Le temps que l’information atteigne le cerveau blondesque, ses yeux s’agrandirent de stupeur tandis qu’elle se leva de son bain comme si elle avait été assise sur un ressort, manquant par la même occasion de se viander sévère, et d’éclabousser tous ce qui pouvait se trouver autour d’elle. Sursautant après cette réaction soudaine de la Dame, Mathilde s’inquiéta, ayant soudainement peur d’avoir fait une bourde.

      - Qué se passa ?? Assuau ! Anatz tombar !
      (Que se passe-t-il ?? Doucement ! Vous allez tomber !)


    Mathilde leva automatiquement ses mains vers Kenny pour la rattraper au cas où, mais cette dernière sortit en trombe du bain en s’appuyant sur l’avant-bras offert et s’enquerra d’une serviette pour se sécher. Grommellements suivit de noms d’oiseaux dans sa très chère langue maternelle, la Blondine bouillonnait presque d’avoir été prévenu que maintenant.

      - Una rauba. Zo ! La verda, soi tardièr !
      (Une robe. Vite ! La verte, je suis en retard !)


    Après un léger temps de réflexion, la domestique se précipita vers l’armoire pour chercher cette fameuse robe verte, comprenant par-là que le temps manquait considérablement. Au fond d’elle, elle remerciait en silence le faite que la jeune maîtresse s’était coupée les cheveux, ça sera sans aucun doute moins long à la coiffer et surtout un gain de temps. Revenant avec la trouvaille, la jouvencelle sèche, elle l’aida à l’enfiler, d’abord chainse en soie, puis cotte et surcot. Autant dire qu’elle s’était habillé dans un temps record. Une première pour la Blondine. Puis vint le temps de la coiffure que Mathilde prit le temps de bien faire, quand même. Elle ne voulait pas que la demoiselle est l’air d’une pouilleuse non plus.

    Quelques heures séparaient Encausse d’Aurimont. Kenny prit la décision d’y aller directement à cheval, plus rapide qu’en carrosse faut dire. Emmitouflée dans une cape et une écharpe pour se protéger du froid, la jouvencelle mit pied à terre lorsqu’elle arriva sur le lieu où se déroulait la fête. Elle laissa Marquis, son Mérens, au bon soin d’un garçon d’écurie qui était venu à elle puis se laissa guider par un valet à qui elle abandonna son surplus de tissu. Marquant une pause derrière les portes et demandant au passage si sa coiffure était restée correcte, elle pénétra enfin dans la salle du trône où du beau monde se trouvait déjà… beaucoup de monde. Les Azuréens ne savaient plus sur quelle visage se poser lorsqu’elle reconnut celui de son oncle. Mine boudeuse, concentrée sur le Beaupierre, la furibonde traversa la pièce pour venir se planter devant Octave et sa douce et magnifique femme Isaure.


      - Lo meu Oncle ! Me voici enfin devant vos. Comment allez-vos ? Puis son regard se tourna vers sa tante à qui elle offrit un grand sourire qui illumina au passage son visage. Isaure, ma tantà ! Vos sètz radieuse, dit-elle en posant sa main sur son bras. Puis chuchotant pour ce faire entendre que par le couple :Il faudra peut-estre revoir vostre coursier, je ne sais pas par quel détour il est passé mais je n’ai reçu vostre invitation que ce matin. T-t-t-t-t….


    Se redressant en dodelinant gravement la tête, ses azurs furent attirés par une silhouette bien familière. Une tête blonde qu’elle ne pouvait surement pas manqué et entouré de jolies demoiselles. Un sourire heureux étira ses lippes puis abandonnant le bras d’Isaure, elle ajouta toute en ne lâchant pas son miroir masculin des yeux.

      - Veuillez m’excuser, je reviens.


    S’éloignant alors doucement, seul le bruissement de sa robe ne pouvant pas être silencieux, elle se fraya un chemin entre les convives en les saluant au passage avant de se glisser derrière Martin et de poser ses mains blanches sur ses yeux. Ouais je sais, c’est gamin, mais elle n’avait pas vu son frère depuis siiii longtemps qu’elle ne pouvait pas s’en empêcher – Et profitez de ce bon temporel pour jouir de la joyeuseté de Kenny avant sa rencontre avec un renard muaha ! – Clin d’œil vers Arseline qu’elle avait reconnu pendant qu’elle disait en occitan « De qu’es aquel ? »* vers son frère. Puis ses azurs croisèrent les yeux de son amie d’enfance qu’elle avait perdue de vu depuis fort longtemps. Au début, elle pensait hallucinée, mais non, c’était bien elle. Ses yeux s’agrandirent de joie, heureuse de la revoir, au point où son frère passa à la trappe et qu’elle retira ses mains pour venir les poser sur les avant-bras de Mary-lisa.

      - Mary ?? Je ne rêve pas ? C’est vraiment toi ? Mas ça fait si longtemps !


    Elle lui offrit alors un grand sourire joyeux puis son regard se posa à la fois sur son amie et son frère.

      - Vos sètz venus ensemble ? Je ne savais pas que vos vos connaissiez. Marti tu es un cachotier, dit-elle en rigolant. Sans doute qu’il ne le savait pas lui-même.


* Qui est-ce?

_________________
Wayllander
_____
_____[Environs d'Encausse]


___-Il faudra vous entraîner à décliner, un tant soit peu poliment, les invitations qui me sont adressées. J'ai horreur des festivités mondaines et autres réunions de nez saupoudrés, cracha-t-il presque avec dégoût.

Depuis sa luxueuse voiture, alors que le château d'Encausse se dessinait à l'horizon, le Comte de Rubroëk faisait ce qu'il savait le mieux faire : tirer la gueule, et râler.
Il n'avait pas pris la peine de répondre à la missive d'Octave qui le conviait à un énième anoblissement, mais ne l'avait pas moins bien reçue, quelques jours plus tôt. "J'aimerais que vous soyez présent". Sans blague ? Traverser le Royaume de haut en bas pour faire la plante verte, et trinquer avec son hystérique de femme ? Et puis quoi encore ? Qu'il se pointe pour ranger les dents de lait tombées de la gamine ? D'ailleurs, d'où est-ce qu'elle sortait, celle-là ? Beaupierre ne lui avait jamais parlé d'une fille. Pas même bâtarde. Enfin, qu'importe ; fille, clocharde adoptée ou même princesse du SRING enlevée, Leffe n'avait aucun intention de traîner sa carcasse jusqu'à l'espèce de trou perdu et nauséabond qu'était l'Armagnac et Comminges.

Puis, il avait reçu le dossier Shame, à la Pairie.
«Nous vous laissons le lire et en faire un résumé, Primus ?»


-Mais là, c'est tout particulier, voyez-vous. Il s'agit de l'anoblissement de mes futurs vavassaux. Et s'il est bien une chose à laquelle j'accorde considérable importance, après la famille, c'est le devoir vassalique. Si bien que je ne pouvais faire autrement que de quitter le Louvre pour un temps, natuurlijk.

La jeune Byeola, sa fraichement recrutée secrétaire, aurait été bien mal inspirée là de remettre en doute les paroles du Comte. Mais elle était déjà sans doute bien habituée à endurer sans broncher les sermons du vétéran flamand.
Alors que le cocher arrêtait les chevaux devant l'entrée de la bâtisse, il descendit sans plus tarder, canne toujours à la main. Sa blessure allait mieux, toutefois. Il ne récupérait sans doute jamais toutes les capacités de sa jambe droite, mais il y tendait de plus en plus ; tant qu'il pourrait se remettre à chevaucher aussi longuement qu'auparavant. Car les voyages en voiture faisaient également partie de la longue liste des choses qu'il honnissait.
Sans se préoccuper d'éventuels contrôles d'identité ou d'invitation -après tout, quand on arrive dans un carrosse aux armes de la Maison royale, on peut ne pas se présenter- il s'aventura d'un pas hâté dans la résidence de son vassal aux côtés de Byeola.
Réussissant l'exploit de trouver le lieu de l'action sans se perdre, étant donné que c'était la première fois qu'il ramenait ses bottes dans le fief d'Encausse, il eut toutefois la surprise de découvrir un drôle de spectacle devant l'entrée. Une mioche, qui semblait espionner l'intérieur de la salle, entourée de chiens. Oui, de chiens. Eut-elle été vêtue de haillons qu'il l'aurait fait chasser manu militari, comme le méritaient les voleuses. Mais ce n'était pas le cas, et elle l'intriguait.
Le Comte, du haut de mètre quatre-vingt, se racla bruyamment la gorge, les sourcils froncés.


-La petite demoiselle cherche quelque chose ?



Spoiler:

_________________

    L'accent de Wayllander ? Une petite idée là.
Leyah
Dites-moi de prendre la bouteille la prochaine fois, cela m’évitera des aller-retours.

Elle avait haussé les épaules, non mais c'était forcé la bouteille merde quoi. Elle lui montrerait un jour, ouais, carrément. En toute réponse, la Rouquine avait plissé le nez dans un " gna gna gna " froncé. Cela dit, tirer la langue ne se faisait pas en public, mais pour peu , elle ne s'en serait pas empêchée.

La gueule d'ange s'éclipse après s'être excusé, et là voila qui, du coin, où elle s'était planquée, restait à la contemplation des gens. Mettre des noms sur des minois, voire même l'inverse, saluer l'un, l'autre, ça prend un temps certain mais un temps qui n'est pas long surtout. Il fallait donc trouver autre chose pour s'occuper en attendant que la cérémonie ne commence, manger ? Boire ? Buffet ? Ouais ! On se hisse sur ses pieds douloureux, p'tain de bottes ! Et claudiquant légèrement, dans une démarche un rien étrange, mais qui passe tout de même, de ramener sa framboise devant les tables.

Et là ...
LA !

Mazette, il y en avait partout, partout, partout, une vraie catastrophe quand on connait la donzelle. Les yeux ne savent même plus où regarder tant elles sont présentes en masse. C'était pas faute que le Von Frayner s'éclatait en son temps à prévenir les hôtes qu'il fallait les planquer quand elle rappliquait. Tseuh. C'est malin tiens. Sage Lélé ! Sage ! Pique pô toutes les cuillères d'Octave !

Trop tard, la main avance plus vite que le cerveau, et la voila qui glisse la première dans sa poche, la suivante aussi, les autres glisseront où elle peuvent, genre les bottes .. pour une fois qu'elle en porte, la voici qui leur trouve un côté pratique. Bon ça risque de faire un peu de bruit quand elle marche, mais suffit de pas marcher, et pour ne pas marcher ? Et bien, elle trouverait une astuce. Tomber dans les vappes ? Etre faussement ivre morte ? Histoire qu'on la porte et que ça ne fasse pas de bruit ? Oui mais ... Si on la porte, ça va tomber des poches .. arghhh ! Cornélien !

Hum.

Nouvelle tactique, réfléchir vite, mouliner du cerveau quand on est kleptomane de la Cuillère, c'est compliqué. Les remettre sur la table ? Grand dieu non ! Impossible ! Oh là là ... P'tain d'argenterie, Vil Octave d'en avoir fait mettre sur la table, ouais, voila c'était sa faute à LUI et puis c'était tout. Comment ça elle se dédouane mentalement ? Si peu...

Le regard glisse sur les gens dans la salle, occupés à discuter tranquillement, l'oeil est averti, elle fauche des cuillères quand même, se faire attraper, c'te honte... Le Mirandole et Abasael qui discutent, et surtout .. des poches supplémentaires qui , en toute logique, repartiront sur le Périgord Angoumois ensuite. Hum .. Voila l'issue facile.

l'air de rien, la voici qui s'écarte de la table, non sans prendre la dernière cuillère qui restera dans sa main celle-là. Passant devant le nez d'Octave, la moue se fait angélique


Jolies vos cuillères, vous m'en offrez une ?
Connasse

Quelques pas plus loin , à hauteur des deux compères , à nouveau le sourire bouille d'ange affiché
Alors mon Chaton , on ne dit plus bonjour à sa Momie ?
Mode pick pocket inversé ON, et de glisser l'air de rien les cuillères en trop dans leurs poches avant de tendre le bras pour se reprendre un verre et leur affichant un air des plus nonchalants avant de s'éloigner à nouveau et d'aller reprendre place.

Insortable.

_________________
Byeola
La blonde écoutait vaguement les propos du comte qui pestait après le courrier arrivé, le temps qu'il faisait, la couleur des sièges de la voiture, le tumulte de la route. En quatre mots, il râlait pour tout. Si bien qu'arrivé à une "suggestion" concernant son travail, elle était totalement à l'ouest.

Elle n'était pas depuis longtemps à son service mais avait déjà appris à écouter d'une oreille lorsqu'il commençait à faire son bougon. Si bien qu'elle affichait un minois intéressé à l'extrême par ses paroles alors que ses pensées étaient à des lieues. Un hochement de tête régulier, histoire de ponctuer les propos d'un "d'accord" sans en avoir entendu la moitié. Et pourtant, inconsciemment, elle retenait toujours -ou presque- les consignes données. Quelques petits ratés au début mais elle faisait doucement des progrès.

Et là ses pensées se résumaient à "Comment j'ai atterri ici ?", "Mon Dieu je vais faire tâche à un anoblissement", "En plus je ne connais personne", "Est ce gênant si je passe la journée collée aux bottes de Sa Seigneurie ?", etc...

Elle en était encore là lorsque la voiture s'arrêta. La tête levée vers la bâtisse, le regard parcourant les alentours, elle regrettait déjà d'être venue. Non mais clairement, elle allait faire tâche. Et si elle faisait honte à Rubroëk ? Si encore une fois elle passait pour un boulet ? Elle posa les yeux sur le barbu bourru qui prenait de la distance. Elle le rejoignit en trottinant doucement, puis cala son pas au sien, un peu en retrait.

Curieuse à l'extrême, elle observait tout ce qui l'entourait et pour un peu, elle allait lui rentrer dedans lorsqu'il s'arrêta.
Presque contente de ne pas être à l'origine de ce râclement de gorge ci, la petite tête blonde se décala légèrement afin de voir à qui il causait.
Un sourire s'afficha sur le visage juvénile en voyant une fillette entourée de chiens qui guettait à la porte. Il y avait un sacré contraste entre l'employeur et l'employée...

_________________
Hazell
La gamine tremblait un peu en voyant tous ces gens à l'intérieur de la vaste salle, une jambe tendue pour empêcher un lévrier effervescent et gémissant d'y aller.

Elle ne comprenait pas ce qui se passait.
Oh, elle reconnaissait Maman et Papa, Abasael, Kenny, Martin, Lucie, la plupart des visages ne lui étaient pas inconnus, ou si peu. Mais l'ensemble de la scène l'effrayait. Rien ne semblait comme d'habitude, tout paraissait étrange. Que faisait-il tous ici ? En même temps ? Pourquoi ils agissaient ainsi ? La blondine, peu familière des mondanités et des réceptions, était terrorisée par toute cette bonne ambiance, ces lumières, ces jolis habits, qui la sortaient de ses repères et de son quotidien où elles se réfugiait du monde effrayant et encore parfois incompréhensible.

Puis son regard intrigué tomba sur une rousse, qui produisait des étincelles, des petits éclats de lumière avant qu'ils ne ne disparaissent dans ses poches et ses bottes. Elle cligna ses yeux qui continuaient à la suivre, et se détendit, sentant un enthousiasme gronder en elle. On avait le doit de voler des cuillères aujourd'hui ? Elle reporta son regard vers Maman qui ne disait rien. Alors oui, on avait le droit de chiper des choses ce soir, semblait-elle comprendre, et un sourire commença à apparaître sur son visage. Elle enverrait les plus jolies cuillères à Arnoul.

-La petite demoiselle cherche quelque chose ?

Caïa sursauta, et rentra les épaules, comme prise en faute avant même de commettre un délit, et pivota lentement vers la source du raclement de gorge et de la voix comme du tonnerre profond.
Elle voyait Bleuet, le lévrier, commencer déjà à aller vers eux joyeusement -Bleuet était persuadé que tout le monde l'aimait et que tout le monde voulait le caresser-. Puis ses yeux montèrent... montèrent... montèrent... montèrent encore avant d'arriver à un visage sévère faiblement éclairé, haut dans les nuages. Son regard s'agrandit et ses lèvres s'entrouvrirent devant cette colline qui venait d'apparaître derrière elle et les toutous.
Elle baissa son museau couvert de suie encore et encore, jusqu'à voir apparaître une tête souriante d'une jeune femme, mais qui ne suffisait pas à rassurer la petite muette.

Pour toute réponse, la petite Beaupierre, continuant à tenir Jasmin, la levrette blanche, contre son coeur, elle leva prudemment le bras sur le côté, sans les quitter du regard, pointant une direction... Et partit en trombe dans l'autre sens subitement, laissant le pauvre Bleuet en sacrifice pour se sauver avec Tinta-Martin-Tamarre et Jasmin.
Clonclonclong fit sa jambe prisonnière d'un grand vase.
Paf fit son épaule en heurtant un coin de mur qu'elle ne vit pas arriver et qui avait sauté sur elle sans crier gare, la déséquili
Isaure.beaumont
Il réfléchit. Aucune idée. Novembre ? Décembre ?

- Ma foi... je dirais bien trois semaines avant Noël. Vous ne vous souvenez pas du jour où vous m'avez laissé à Limoges pour rejoindre Périgueux ?

Elle se retourne enfin pour lui faire face.

- Je ne comprends vraiment pas, Octave. C'est impossible. J'ai bu les tisanes qu'Ann.. J'ai bu toutes mes tisanes. Non, vraiment... c'est impossible.. J'ai pourtant sauté. Dix fois. Quinze même parfois...

Elle s'y était astreinte, sans manquement. Sauf peut-être lors de leur réconciliation d'Octobre, trop grisée par leurs retrouvailles... Il adoucit le sourire. S'approche d'elle et l'enlace. Doucement. Et souffle tendrement :

- Serait-ce si terrible, mon amour ? Est-ce tellement horrible comme idée ? Laissons... nous en rediscuterons. Tout va bien, dans tous les cas. Ces rondeurs vous vont merveilleusement, de toute façon. Habillez vous, et descendons. Tout va bien, Isaure.

Elle secoue la tête contre lui pour toute réponse avant d'écarter légèrement son visage du sien. Après tout, Octave n'a rien à voir avec Dédain, n'est-ce pas ?

- Vous m'aimerez toujours après ?
- Comment pourrais-je un jour cesser de vous aimer ? Et jamais Octave n'avait prononcé phrase plus sincère. Et je vous aimerai également quand nous serons retournés auprès de nos invités. Trop de romantisme tue le romantisme, on l'a toujours dit.

- De toutes les manières ? Elle s'éloigne déjà de lui, à reculons pour ne pas le lâcher du regard tant qu'il n'aura pas apaisé ses craintes. Si même Isaure se met à faire des sous entendus, mais où va le monde ? Le Beaupierre pose sur elle son regard d'homme qui n'aura connu qu'Elle dans sa vie.

- Isaure, ce que j'ai découvert à vos côtés... comment m'en priver ? Je vous aimerai.

Le masque d'inquiétude qui avait figé ses traits se fissure enfin pour laisser éclore un timide sourire. Alors enfin, elle peut s'activer et sans plus de cérémonie, elle laisse glisser la robe au sol et l'y abandonne pour en enfiler une autre qui saura s'ajuster à leur nouvelle réalité.

- Octave, faites un effort cette fois-ci. Ne me faites pas honte et réussissez à fermer cette robe-ci. Nos invités nous attendent et ce sera une nouvelle fois de votre faute.

C'est en levant les yeux au ciel qu'il s'approche du dos adoré, et, difficilement, il parvient fermer cette satanée robe et les minuscules boutons qui servent à la maintenir ainsi. Diantre qu'il maudit ces boutons ! D'aucuns diraient qu'il reporte sur les boutons la mauvaise foi que sa femme lui colle sur le dos, mais ce ne serait pas son genre. Une fois la tenue en place, il offre un bras conciliant à la jeune femme, et l’entraîne vers la sortie puis l'escalier. Tout en descendant les marches, les yeux rivés sur le profil de son épouse, il glisse : Ronde ou pas, vous allez toutes les surpasser. Vous êtes magnifique, comme toujours. Elle y répond par un bref grognement qui hésite entre agacement et amusement et qu'elle agrémente d'un léger coup de coude. Fière et souriante au bras de plus parfait des hommes, puisqu'elle l'a épousé, elle est enfin prête à saluer les invités déjà présents et à les gratifier d'un radieux sourire.

L'heure est à la cérémonie qui allait pouvoir débuter, désormais. Octave aurait bien le temps plus tard de paniquer, de s'inquiéter de l'effet d'une grossesse sur une jeune femme telle qu'Isaure, de s'en faire pour la suite, d'angoisser au sujet de la naissance... Non, ce soir, le clou de la soirée, pour une fois, ce n'est pas eux. Allons !


- Que la fête commence ! Entonne-t-il de sa voix de stentor en passant les portes de la salle de réception, son épouse jalousement rivée à son bras.

On ne change pas une équipe qui gagne... A quatre jolies mains, toujours !

_________________
Hazell
La journée avait passé le bâton de relais au soir, et la gamine ne voyait plus très bien où elle mettait les pieds, accompagnant la pénombre le long des trop grandes salles du château par un clong clong de bon aloi.

Jasmin la levrette blanche dans les bras, Ciel sur l'épaule, Tinta-Martin-Tamarre le dogue allemand sur leurs talons, et un lévrier toujours de bonne humeur sautillant autour d'eux, Caïa passa le nez dans une chambre et y reconnut le parfum de Maman qu'elle aimait tant, et les affaires de ses parents.
Vide. Elle cligna des yeux, resta immobile un instant, puis reprit son chemin à la recherche de quelqu'un, se cachant soigneusement au moindre bruit approchant d'eux.

Après la cheminée, où elle avait dû batailler avec quelques choucas qui logeaient là et récalcitrants à la laisser passer, elle avait vécu encore quelques aventures, se retrouvant dans les jardins où elle retrouva ses chiens consignés dans les écuries et les délivra. Elle trouva une salle pleine de tableaux couverts de poussière, de statues voilées. C'était plutôt effrayant. Elle visita une salle avec plein d'outils étranges et souvent pointus et coupants, des tables de bois tâchés qui sentaient pas bons, avec des épaisses chaînes en acier un peu partout qui pendaient ici et là. C'était plutôt amusant, et elle se promit de revenir ici plus tard pour jouer. Et finalement, elle vit enfin de la lumière.

Un trait de lumière, suivi de voix, d'entrechoquements de verre et de porcelaine, qui se projetaient hors d'une salle ouverte des deux battants. Parmi tout cela, il lui sembla reconnaître la voix de Papa, un grognement de Maman... Elle interrogea ses animaux du regard -lesquels s'en fichaient complètement mais se léchaient déjà les babines sous l'effet des effluves qui leurs parvenaient-. Et finalement, la petite Beaupierre s'approcha encore, à petits pas, avec sa chainse de nuit déchirée à l'arrière, une jambe dans un vase qu'elle n'arrivait pas à enlever mais qui ne la gênait pas plus que cela, couverte de suie, dalmatienne des orteils aux cheveux emmêlés.
Et elle glissa un petit nez curieux par l'embrasure de la salle des fêtes.
_________________
Mary_lisa.
Et donc Lucette est là. Pour le bon plaisir de Maxou. Ils avaient le don ces derniers temps de se trainer de fête familiale à une autre. Pour les deux associables qu’ils étaient c’était en soit un comble. Mais cette fois Martin semblait de meilleure humeur, et elle en était la première surprise. A vrai dire, elle redoutait ce voyage. Non pas pour elle, mais pour lui. Elle avait fait face aux divers tourments que Martin lui avait laissé entrevoir, les avaient subis et acceptés, comme il avait accepté les siens, sans broncher. Elle le voyait enfin renaître de ses cendres grâce, en partie sans doute, à cette étrange entraide mutuelle des derniers mois. Et clairement elle n’avait aucune envie de le voir s’affaisser à nouveau en faisant face à son passé. Revenir sur ses terres était affronter ses démons. Néanmoins, lorsqu’il avait annoncé leur retour, aucune objection n’a été faite. Ses craintes étaient ravalées, il était grand, et lui seul était capable de juger s’il était prêt. Alors, en Comminges ils étaient.

Saint Girons, enfin. Elle se souvenait de la première fois où Martin lui avait vanté ses Montagnes. C’était avant l’été, dans l’atelier Parisien. Depuis ce jour, elle attendait de vérifier par elle même si son amour inconditionnel pour ses terres était justifié. Six mois plus tard, elle pouvait enfin dire qu’elle n’était pas déçue. Le séjour passé à Couserans était agréable, bien suffisamment pour lui faire regretter ce départ. D’autant plus que le départ disait se mélanger au monde. Et ça, ce n’était clairement pas la partie qu’elle préférait. Mais soit, le temps d’une journée encore elle endosserait le masque.

Et le masque était en place. Parfaitement installé, la Comtesse était prête. Droite, digne, fière, aucune trace de ses nombreuses failles sur le visage. Mary-Lisa disparaissait totalement. Un dernier regard complice échangé et tout deux entraient déjà dans leur rôle. Pas besoin de mot, de préparation, ils savaient tout deux parfaitement le rôle que l’autre tiendrait. La main éternellement posé sur son bras lors de leurs parades au grand jour, t-elle une moule à son rocher dit-il, elle se laisse guider pour la première fois. Pour une fois, ce n’est pas elle qui devrait faire la conversation pour deux, cette fois, ils étaient dans son élément à lui, alors elle pourrait rester en retrait, saluer poliment, sourire niaisement, la façade quoi.

D’ailleurs, si le masque n’était pas si bien ficelé à son visage, on aurait pu voir un haussement de sourcil de surprise en voyant une femme planter un baiser sur la joue de Martin. Rien de transcendant en soit, sauf quand il s’agit de Martin. Martin et les marques d’affection avec le commun des mortels, c’est comme l’eau et l’huile, c’est compliqué. Surtout en public. C’était étrange, à vrai dire ils s’étaient tant isolés ces derniers mois en se repliant dans leur bulle de solitude, qu’elle n’avait strictement aucune idée de la personne qu’il était avec les siens.
Les laissant profiter de leur retrouvaille, la moule se décrocha un instant de son rocher en libérant son bras. Le regard se perdit sur les quelques personnes présentes à la recherche d’un visage, le seul qui l’illuminerait d’un simple regard. Kenny. Après toutes ces années, après tous ces bouleversements, que resterait-il de leur amitié passée ? Quoi qu’il en soit, elle espérait profiter de cette occasion pour la retrouver enfin.

_________________
Lanceline
Lanceline stagnait à Bordeaux. « Stagner » ? Non, c'est trop fort comme mot. À l'origine, elle avait quitté l'Armagnac pour Limoges... Mais allez savoir pourquoi elle s'était arrêtée à Bordeaux. Peut-être par plaisir d'y retrouver son appartement, l'atelier qu'Arnaut lui avait confectionné, ou encore le soleil qui, même hivernal, perçait parfois les nuages pour venir jouer avec ses pigments... Ou simplement par nostalgie, nostalgie de ce qui aurait pu être, mais qui s'était effacé à tout jamais avec la mort de ce mari bien trop jaloux et protecteur.

La Blonde, après avoir passé plusieurs mois à marcher à côté de son cheval, s'était enfin décidée à se remettre en selle. L'animal s'était tenu immobile, comme s'il avait peur de rouvrir des blessures bien trop profondes. Ils s'étaient à nouveau apprivoisés, et la noble s'était remise à faire ses promenades matinales.

Elle coulait donc des jours paisibles en bordelais, alternant entre sorties en solitaire ou peintures dans son atelier.

Aussi, lorsque Suzane vint la trouver avec une lettre, la Balafrée en fut très surprise.


Citation:
Mère,

J'espère que vous allez bien. Je viens de rentrer après la guerre en Comminges avec les Beaupierre. Je comptais venir vous voir sous peu, parce que je suis impatient de vous retrouver. Cependant, il se trouve que Riwenn s'annonce à Encausse. Peut-être seriez-vous heureuse de le voir aussi je vous invite à venir vous visiter. Je gage que vos pinceaux sauront attendre votre retour et que vous ne laisserez pas votre fils se languir plus longtemps de votre présence.

Je vous embrasse,
Votre fils, Gabriel.


Avait-elle répondu ? Oui. Malheureusement, le courrier était resté là où elle l'avait déposé, mandant à une servante de l'envoyer, ne se sentant pas, pour une fois, de le faire elle-même. Son fils savait-elle qu'elle venait ? Elle, était persuadée que oui, mais la réalité était toute autre.

Elle avait donc quitté une semaine plus tôt Bordeaux, retournant à Massat, histoire d'avoir un point de chute pour avant et après sa visite à son fils. Savait-elle que c'était un anoblissement ? Nullement.

On ne pensait plus à prévenir les vieilles peaux, c'est un comble.

Ainsi, elle se pointa à Encausse, vêtue d'une robe violette, parce que Lanceline et le violet, c'est une histoire d'amour qu'on ne raconte plus. On l'observe à défaut d'y participer.

Elle avait soigneusement tressé ses cheveux, qu'elle avait déposé par habitude sur son épaule gauche. Une manie, ou une envie de cacher aux yeux de tous une cicatrice faite il y a bien longtemps par jalousie.




Elle descendit, et se dirigea vers l'entrée de la bâtisse, escortée d'Agulin qui la suivait toujours comme son ombre. Elle pouvait toujours rechuter, et si tous les autres avaient failli, il faudrait qu'il meure pour la négliger.

Lorsqu'elle rentrerait, elle verrait tout le monde, et elle resterait contre un mur, le plus loin possible de tous. Non qu'elle les détestât, mais Lanceline, avec le temps, s'était repliée sur elle-même, ne souriait plus tant que ça, et préférait rester à l'écart à observer le monde que d'y prendre part.

_________________

Dessins : ©Alice R.
Gabriel_
A croire que c'était un trait hérité de sa mère, que de raser les tapisseries murales pour tenter de s'y incorporer. Alors qu'il commençait à tailler une bavette avec Lucie, l'oeil noir du Bazaumont fut attiré par une robe violette, donc il reconnaissait entre mille la facture. Un sourire vint élargir le visage blondin. En s'excusant auprès de son interlocutrice, il s'approcha dans un mouvement léger de son objectif.

Alors. On ne salue pas son fils ?

Les yeux rieurs se glissèrent dans les noisettes maternelles.

Je suis si heureux de vous voir, Mère. Je ne vous attendais plus.

Puis la prenant par le bras.

Venez avec moi, nous allons trouver un petit coin pour parler un peu !

Et de l'entraîner sur un une banquette, flanquée dans un coin de la pièce. Pour se lancer dans un monologue, tout content de raconter à sa mère ce qu'il avait fait ces derniers temps.

Vous savez que je suis parti à la guerre pour aller combattre des angevins, puis je me suis fait embarquer au sein de ce conflit pour protéger une princesse, qui d'ailleurs doit être par ici, c'est la rousse, là. Madeleine. C'était long et assez fastidieux que de faire cette campagne. Nous avons très peu combattu, surtout suivi les troupes fuyantes. Après quelques mois, il a été temps de rentrer, et nous avons pris la route du retour, en prenant notre temps. Dans tout cela je n'ai même pas eu le temps de venir vous voir, j'en suis désolé. Mais je pensais que nous pourrions enfin nous retrouver ici. C'est pour çà que je vous ai proposé de vous écrire, puisque vous n'êtes pas loin à Massat.

Et vous quelle oeuvre avez-vous réalisé ces derniers temps ?

Et un regard circulaire sur les convives.

Après, je n'ai pas complètement compris pourquoi nous sommes si nombreux en ce jour. Octave doit prendre des vassaux, je pense. Enfin j'imagine.
_________________
Abasael
La gueule d’ange sourit devant l’entrain de la Rousse à siffler son verre de vin. Il trempe ses lèvres dans le verre de bière, orphelin depuis lors et apprécie le gout de la boisson. Octave avait décidé de sortir le grand jeu pour son anniversaire.

J’espère bien, vu à la vitesse où vous l’avez ingurgité ! Dites-moi de prendre la bouteille la prochaine fois, cela m’évitera des aller-retours.

Il tourne la tête vers l’assemblé, suivant l’index parcourant les personnes qui étaient présentes. Il acquiesce pour certaines, hausse les épaules pour d’autres.

Eh bien, j’ai reconnu la marraine d’Octave, l’ancien maire d’Auch, la fille de feu sa Majesté ainsi que Dame Arseline. J’ai cru voir Gabriel aussi.

Il tourna la tête, entendant une voix familière et son visage s’illumina un instant.

Je ne connais pas tout le monde mais une bonne partie. Si vous voulez bien m’excuser un instant…


Il file vers celui qui l’a embarqué dans les connivences du Louvre et se cale devant lui, les bras croisés.

Ne serait-ce pas mon Dauphin le plus rapide de France préféré ?

On ne changeait pas les veilles habitues. Cette présence signifiait, pour Abasael, des nuits sans souvenirs et des beuveries sans fin et surtout des histoires gênantes le lendemain. Mais il aimait se faire embarquer par Guy dans les frivolités de la noblesse.

Vous aussi vous venez pour l’anniversaire d’Octave ? Venez donc vous rincer le gosier, nous avons beaucoup de choses à nous dire.

Il sourit au Dauphin/Altesse Royale, et montre d’un mouvement de tête le buffet préparé pour l’occasion.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)