Nikita.novgorod
RP ouvert à tous, bien évidemment. Dans le respect etc etc...
- Les histoires d'Anjou finissent mal...
... en général. Et cette fois ne déroge pas. Comment pourrait-il en être autrement, alors que l'Archiduché est infesté de nuisibles... dépossédé de son âme, de son grain de folie, de l'absurdité qui faisait son charme. Dépouillé d'humanité pour n'être plus qu'un repère de blattes fétides, visiblement dénuées d'intellect. Mais le pire, dans tout ça, reste la disparition des chouquettes !
Depuis son arrivée, elle n'aura fait qu'apercevoir les oppresseurs... Difficile de manquer les allées et venues des armées, dés lors qu'on se promène dans la pampa, comme on ne peut ignorer les brimbalements des caraques de guerre amarrées aux ports. Puisque les tavernes étaient boudées à Saumur, elle s'était rendue à la capitale et, là-bas aussi, ça fourmille de soldatesques sans pour autant animer les auberges... A croire que toutes les forces armées et navales du Lys sont réunies en Anjou.
Fatiguée par sa grossesse, elle n'avait pas tardé à rejoindre son auberge saumuroise afin d'y passer les dernières semaines au calme.
Accompagnée par ce silence, cette solitude, qu'elle fuit d'ordinaire, ce sont les privations qui sont les plus contrariantes... les douceurs dont elle est si friande sont inexistantes, pas le moindre palliatif sur les étals aux prix exorbitants. Dans l'absolu, elle se cogne des tarifs mais la simple idée d'enrichir quelque despote, la fait grincer de la dentine. Aussi, elle s'adapte à l'environnement, s'épargne le surmenage en ne quittant guère son abri, que pour les balades dont son petit occupant a fait un rituel immuable et coule une existence paisible, en attendant « le » grand jour.
- Nuit du 27 au 28 novembre.
C'est long. Tranquille mais d'un ennui, s'en est presque inhumain. Pour combler le vide, elle emprunte quelques ouvrages à l'université et potasse des heures durant, s'accordant une pause pour grignoter, siester ou dégourdir ses gambettes... l'enfant se fait tortionnaire depuis quelques jours, assurant la Blondeur craintive d'une prochaine délivrance. Malgré la trouille qui l'habite, elle se contrôle, redouble de motivation à déjouer les contractions et, pour se faire, marche davantage puisque ça semble calmer les ardeurs foetales.
Ce soir, elle ne s'éloigne pas. L'armée, revenue d'Angers, la Slave préfère la hauteur des remparts à la pampa... D'ordinaire, la soldatesque ne l'émeut pas mais il règne une telle hostilité, qu'elle préfère s'éviter de mauvaises surprises. Ainsi, elle flâne distraitement sous la lune, l'esprit tourné vers les absents si chers à son cur, absorbés dans quelques contrées, ou captivés à d'autres cieux...
Elle angoisse soudainement... elle s'agenouille, sans comprendre, sous le poids des douleurs suppliciantes . Pas assez prudente, persuadée d'être en sécurité au sein d'une ville, étrangère aux animosités ambiantes, inconsciente du danger...
Elle étouffe, la poitrine tourmentée, comme étranglée... les paumes se portent instinctivement à l'abdomen, protectrices. C'est aqueux, c'est épais, c'est gluant... un goût métallique s'invite au palais alors que l'échine s'électrise brutalement. Elle crie, pourtant nul son n'échappe aux pulpeuses exsangues...
Tadam tadam tadam...
- Tadam tadam...
- Tadam ta... dam...
- Tada...
L'bâtard m'a tuer!*
* La faute est volontaire, bien sûr.
_________________